SESSION DE SOIN SOCIAL du 16 janvier 2009  19h-21h

L'intégralité de l'enregistrement est accessible sur demande

 < conférences - retour

L'âme  " État-Fort "

 

entre perception et pensée : le Savoir

( Akhnaton un Hébreu )

 

Préface

    
   La SSS n'a pas fait état du jeu-de-mot qu'elle porte en titre - mais sa retranscription le porte légitimement dans la mesure où ce dont elle fit état est ce qui de la fonction de la métaphore nous échappe et/ou nous dépasse ( au titre de quoi nous sommes inconscients ). Un Etat fort rappelle cet domination. On peut également l'évoquer en partant à rebours d'une question sans réponse : qu'est-ce qui fait la psychologie collective humaine ? La question se pose bien car elle ne doit rien - en fondation - à la célèbre question qui est de savoir ce qu'est la personne humaine. Au que-suis-je? équivaut en mystère un qui-sommes-nous? l'un est susceptible de répondre intégralement à l'autre et réciproquement, de façon circulaire et sans fin. Par conséquent ce que nous sommes mérite bien qu'on remarque que nous sommes une somme d'États et que, à voir à quel point ils nous pétrissent, abrutissent, tissent et dictent nos comportement, nos pensées et nos aspirations, ce sont des États forts. Quel est donc l'âme de l'impersonnel  'On' en l'état duquel je pense d'on que je suis ? A quel point puis-je mesurer que je lui dois tout si ce n'est Dieu ? La prééminence de son État sur l'individu humain n'est pas moindre que celle de la nature ou de sa niche sur une espèce ou sur un animal. La raison pour laquelle nous sommes dans de tels États nous est donnée par la linguistique de la fonction métaphorique. Jacques Lacan a bien fait de nous rappeler comment elle jouait en famille, discrètement omettant son extension naturelle ( génétique, Y ) pour qu'on puisse voir ce que la culture lui devait encore : en s'émancipant du premier cercle du milieu parental, la personne gagne celui de la politique, y rencontre cet État qui régnait sur ses parents, si fort qu'en se retournant vers eux il peut se dire que par rapport à celui-là le complexe d'eux dit peu sinon qu'il en est averti et prêt à porter la métaphore au-delà jusqu'à la susdite nature originelle ( l'ADN et son aliénation où le sujet rencontre sa dernière épreuve avant l'identification au corps ).
 

 

  

 Retranscription libre

 

   La Session précédente a montré que la chose très commune qu'on appelle métaphore - dans laquelle on baigne sans s'en rendre compte tant on en est pétri - résiste même à l'attention qu'on y porte ; à savoir qu'à la légère on pense bien comprendre ce qu'elle est - tandis que c'est une énigme qui se cache dans son apparente simplicité. En l'occurrence la métaphore paternelle serait essentielle sinon la cause même de la civilisation. Tout cela à partir du simple fait que si le plus banal des signifiants semble signifier quelque chose, il prêterait toujours à signifier également - non pas une chose - mais une chose qui serait elle-même un signifiant. Du coup, une fois entré dans le signifiant, on n'en sortirait pas et on en oublierait cette aliénation, cette prison. Le jeu de mot - et le mot d'esprit - brise cette coquille ; Jacques Lacan par exemple intitula son enseignement : les non-dupes errent.

 

   Le Nom du Père veut dire d'abord le patronyme - plus généralement il est usité par la langue maternelle pour signifier un signifiant de manière à ce que cette métaphore témoigne au regard de l'enfant, de ce que la mère pense de son géniteur. La Session a rappelé que la psychanalyse exploite cette idée sur la base des fondations de la linguistique décrite par De Saussure. A la distinction que ce dernier fit entre les mots et les choses, les signifiants et les signifiés, Lacan introduisit ce qui les reliait ; pour que les signifiants cessent de glisser indéfiniment sur les signifiés - et que toute chose cesse de dire n'importe quoi - il prétendit que le nomination de l'objet pulsionnel liait les uns aux autres. Si la langue maternelle signifie à l'enfant son origine copulatoire, elle comporte un nom, un terme, un signifiant qui indique son père. Les conséquences de cette simple information s'étendent jusqu'aux attachements qui se répercutent en société - mais elle risque sans cesse d'être dévitalisée.

fig. sub & sus :différentes écritures de la métaphore selon Jacques Lacan

 

   La Session prit l'exemple du mot caisse pour ce qu'il peut signifier le mot voiture (métaphore) et du coup révéler celle-ci comme un objet de désir - mais autant peut-il remplacer le mot voiture (métonymie) et réduire à rien son sens. Le Nom du Père peut subir le même sort. La Session a donc rappelé que Lacan - comme Badinter, comme Dawkins - manqua d'attacher à ladite métaphore paternelle sa correspondance génétique, et par conséquent de signifier l'origine ADN de la conception. Ce manque a interdit qu'il étende sa psychanalyse jusqu'à une efficace environnementale.
   A l'opposé, à l'origine de l'élection de ce terme patronymique à convenir si bien à représenter le chromosome masculin, le manque de la psychanalyse à attacher ladite métaphore à la différence sphinctérienne, interdit jusqu'à présent de plonger la psychanalyse jusqu'aux profondeurs effectives de la cybernétique.

   Cette sorte de phase de latence s'est manifestée dans la session par une sortie de l'impasse en retournant en arrière, en revenant là où la Session précédente avait dévié, et posa la question de la métaphore paternelle à l'endroit de Moïse. Ce fut l'occasion de rappeler que, s'il fut en personne Akhnaton comme les probabilités l'indiquent, pour ce que l'égyptologie en soutient la thèse, elle part de l'ascendance non-pharaonique de sa mère - la reine Tiye, de Yuyi et Yuya, un administrateur à la cour qui n'étaient de sang égyptien - et probablement hébreux (A.Osman : Stranger in the Valey of the Nile). On sait également qu'Akhnaton n'avait pas été élevé pour être roi mais que la mort de son frère - un égyptien? - le mit par défaut à cette place. On voit comment se profile une hypothèse archéologique toute accordée aux données essentielles à la Bible. On voit aussi bien que Freud n'avait pas à craindre de " priver son peuple de son grand homme " comme il le redoutait en croyant faire de Moïse un égyptien s'il en trouvait la trace à Amarna. Si Akhnaton était hébreux par sa mère, l'affaire demeure si épineuse que dépuis de nombreuses années les autorités égyptiennes refusent de publier les analyses génétiques faites de Toutankhamon connu pour être le fils très probable d'Akhnaton ( reproduction/miroir de Science & Vie Junior N°49/Juillet 2002--ISSN-0992-5899 ).


Les métaphores de Moïse et Oedipe signifiant Akhnaton, signifiant du Savoir du sujet

 

   Mais le mot lui-même est alors questionné : si un nom comme ailleurs Oedipe - comme encore ailleurs Trismégiste - est choisi pour signifier cet autre signifiant qu'est le nom Akhnaton, pourquoi Moïse fut en l'occurrence du Sinaï choisi ? A quoi une considération de la géopolitique qui donna naissance à l'expérience amarnienne donne l'explication : il est généralement admis que la légende des origines de Moïse (et donc l'usage de ce nom faisant allusion à l'extraction des eaux) est une copie-collée de celle de Sargon qui à l'origine de la Babylonie fait état de la même légende (le berceau goudronné dans le fleuve, les roseaux, la princesse etc.. ce parallélisme est fort connu et généralement admis). Cet indice doit être inscrit dans l'extension territoriale que l'Égypte avait atteinte à l'époque d'Amarna puisqu'elle s'étendait au nord jusqu'aux villes babyloniennes.

   La Session suivit une nouvelle piste à partir de ce moment-là, pour mentionner l'expérience de coïncidences fort étonnantes qui émaillent une vie humaine - rencontres inattendues, croisements improbables mais inexplicablement ajustés, etc..  La psychologie collective ne saurait pas les expliquer en l'état actuel de nos connaissances ou de notre intelligence mais elle reconnaît l'affect à l'attache des métaphores - c'est à dire ces signifiants qui nous guident mais en signifient d'autres. Plus qu'en Europe par exemple, la population américaine estime-t-elle Moïse comme une figure de gloire, et Oedipe comme celle de l'abjection. Les destins individuels sont ainsi guidés par des signifiants qu'ils ne voient plus et influencés par des émotions qui ne leur appartiennent pas.

 

 

 

  

 

A la réflexion

 
   Le Savoir de la connaissance passe par la connaissance du langage et la connaissance du langage le démonte nécessairement. Du grec ana qui a de nombreux sens : « de nouveau », « en sens contraire », « en haut », « en arrière », « à l'écart » - et du grec lysis signifiant l'action de délier, « dissolution », la psychanalyse démonte les éléments du psychisme ordonnés par le langage. En d'autres temps l'opération peut paraître néfaste - et à présent si nous admettons qu'elle a lieu face à une intelligence artificielle qui s'organise, on entrevoit sa fonction très profitable de nous libérer des idéologies et par conséquent d'opposer la liberté à ses machines.
   Sinon son mot, l'esprit demeure et guide la vie qui peut continuer.
  

 

 

  

   

  

Addenda

 

   Le mail de l'annonce de la page :  

 

 

 -----Message d'origine-----
De : DWTheaux [mailto:wtheaux@club-internet.fr]
Envoyé : mercredi 21 janvier 2009 21:00
À : UNEFPE_MEMBRES@yahoogroupes.fr
Objet : SSS090116

 

Bonjour

   La SSS du 16/01 est mise en ligne ; du moins son transcript.
(accessible aussi par la page ' conférences ' )

   La civilisation occidentale est redevable d'une métaphore - dite métaphore paternelle selon le lacanisme mais aussi une métaphore que l'Hermétisme attribua à la nomination du roi égyptien qui - selon sa légende - l'avait fondé. Dans le premier cas, la métaphore permet le désir que le second cas précise en 'désir d'humanité'. 

DWT