SESSION DE SOIN SOCIAL du 30 janvier 2009 - 19h-21h
SSS N°19 - vers la 18
L'intégralité de l'enregistrement est accessible sur demande

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Les signes de l'Histoire ou la pulsion

 

 

Préface

    
   La Session a visé à démontrer que le chiasme pulsionnel se trouvait dans l'Histoire (motivant une psychologie collective) - comme en la psychanalyse personnelle, c'est à dire le déroulement du commentaire historique que l'analysant formule au fil des séances. Le déroulement d'une vie s'y compare du moment où elle se charge d'évènements remarquables. La psychopathologie ( de la vie quotidienne ) nous instruit de ce que ces évènements portent la fonction de signes. Ils peuvent être interprétés selon le type des ' interprétations délirantes ' de la paranoïa clinique - éventuellement selon la ' fondation paranoïaque de la connaissance humaine ' (J.Lacan) ou ' paranoïa critique ' (S.Dali) tandis qu'on les appelle alors simplement interprétations sans plus de commentaire.
   La psychanalyse réputée est scandée par ces interprétations - lesquelles disputent la raison du Transfert. Totalement déliée du Transfert une psychanalyse se déroule sans interprétation et se suffit du cheminement historique ( la seule mise en cause de l'inhibition active par la parole émise allongé suffisant au traitement homéostatique des zones linguistiques du cortex cérébral ).
   

 

  

Résumé du chemin parcouru jusqu'à présent

   L'attachement de la Lettre à la Cybernétique a d'abord été décrit ; puis ce qui s'en suit a été mentionné, à savoir la pulsion. Mais pourquoi l'être humain n'existe-t-il donc pas sans appareil ? parce qu'à savoir la pulsion, faut-il le Savoir. C'est un chiasme qu'il faut démonter là. La métaphore est son montage. On y trouve sa clé en un biais. Ce biais ' bi ' est : image-écran réputé la conique_3_. Son support, signifiant éludé, autrement dit cachant , déjà révélé " philame " était prêt à être retrouvé phosphène.

 

 Retranscription libre

 

   La Session prit appui sur la clinique. Deux psychopathologies - celle de la paranoïa et celle de la vie quotidienne  (on dit encore : celle des psychoses et névroses)  fournissent à la psychanalyse son matériel d'observation et de théorisation. Les travaux, théorie et carrière du Dr Francis Lefébure sont instructives de ce point de vue.

   Francis Lefébure [FL] déclarait, au cours des années 60, 70, 80, qu'il établissait une religion à l'origine du - ou essentielle au - Christianisme (ce qu'il dénomma Christianisme Phosphénique) et mettait au point ce qu'il appelait des machines ( " machine à faire monter Kundalini " ) au support de cette fondation religieuse. Il pensait que l'Espagne franquiste s'armait alors de chars français vendus par le président De Gaule, à dessein de s'opposer à sa découverte. Il pensait aussi être atteint d'un Tétanos Chronique - forme de la maladie inconnue par la médecine officielle.
   Je le rencontrais une fois vers 1970. Nous conversâmes par téléphone vers 1988 ; il mourut cette année-là et j'eus confirmation en 2000 qu'il avait été instruit au début de sa carrière par quelque mage ou prêtre zoroastrien ou mazdéen (une religion monothéiste solaire fondée en Iran 1000ans avJC - époque des Védas et d'Amarna). De cette région de la Chaldée les archéologues ont trouvé dernièrement ce qu'ils qualifient parfois comme le plus ancien objet connu de magie. Il s'agit d'une machine - Strophalos. C'était celle dont FL en 1970 avait l'intuition. Quand je le contactais en 87 il l'avait re-découvert (apparemment par sa seule recherche personnelle et sans connaître les découvertes archéologiques ultérieures). Je l'essayais alors, vers 1990.

   Cette 'machine' permet deproduire ce que l'on nomme un 'phosphène' - c'est à dire une impression lumineuse rémanente, en l'occurrence de l'aspect d'un disque lumineux verdâtre, comme phosphorescent, qui subsiste dans le système sensoriel après qu'on l'ait stimulé par son moyen.
   Au sein de la chaîne processuelle de la perception, le statut, la position de cette rémanence est énigmatique (il peut s'agir d'une combinaison de persistance rétinienne et/ou de projection cérébrale). Selon les suggestions délirantes_1_ de FL on peut situer le dénommé phosphène là où la schématique lacanienne place une formation intermédiaire, alternativement dite image ou écran (voir schéma du chiasme ci-contre).
   A l'issue de ses recherches, FL réussit à obtenir un phosphène animé, tournant. Les effets expérimentaux de ce degré de sophistication dudit phosphène - lequel est la caractéristique obtenue par le Strophalos - sont neurologiquement observables et, suivant son application à la schématique lacanienne correspondent à la source de l'anamorphose_2_.
   Sur les recommandations du mage mazdéen, ce que FL appelait un mixage consiste à lier la visualisation d'un objet, ou d'un tableau, à la sensation de cette image-écran que le phosphène constitue_4_. Si l'on retient ce terme, le mixage entraîne des conséquence sur les point de perspectives où la pulsion nourrit la subjectivité - notamment porter leur identification à l'infini.
   L'autre manière de traiter ces points ou d'opérer sur leur fonction consiste à réintroduire une identité comptable par le pluriel_5_

Schéma décomplété de l' objet-tableau illustration du chiasme pulsionnel.
Sans l'analyse, les deux triangle se superposent, confondant l'image-écran.

   En s'appuyant sur le schéma du chiasme Lacan exposa sa la thèse selon laquelle l'anamorphose illustre le phallus en sa fonction signifiante ; mais si le chiasme introduit la fonction de l'anamorphose, il n'épuise pas l'explication de la dynamique qui s'y ajoute par l'effet du pluriel. Nous devons pour cela faire usage du schéma de la nasse qu'il fit suivre :


Le schéma de la nasse fait
suite à celui du chiasme

   Sur un tableau en deux dimensions comme Les Ambassadeurs choisi pour illustration par Lacan, c'est l'anamorphose d'une tête de mort qui représente son modèle du phallus. Il s'agit du signifiant primordial, ici inerte.

   Il faut passer à la nasse pour concevoir un circuit du regard en vis à vis d'une série d'anamorphoses (la chaîne signifiante). Autant d'étapes autant de points du vues ; le regard, à partir de cette démultiplication se transforme en interrogation :

   La nasse loge à son huis l'objet du regard ou point lumineux selon que l'image-écran ferme ou forme cette ouverture en opérant à partir du sein-même où il se place en intermédiaire, à l'intérieur de l'anse.
   Ainsi l'anse règle-t-elle le statut de l'image-écran à devenir objet captivé, fixé ou tableau permanent particulièrement sensible en l'espèce du phosphène. Le phosphène matérialise l'image-écran au témoignage de la perception.
   A l'exploit de cette persistance, l'anamorphose n'est plus une (ni un phallus) mais elle devient séquence. Passée sa puissance d'avoir été énigme (le caractère magique et secret d'une anamorphose) elle se banalise en une foule de non-sens sans autre issue qu'autant de questions (Plutarque, Questions Romaines). En vis à vis le regard, conceptuel en soi, est devenu Pluriel (la psychopathologie y reconnaît le " regard des autres " ainsi que la phobie de la psychologie collective, néanmoins sa preuve).
 


Sur le schéma de la nasse complété, le parcours du regard (a)
projette les anamorphoses de l'image-écran

   Une image composée par un artiste de la réalité virtuelle laquelle sert à notre fin d'avoir placé au sein d'un espace de projection, l'image-écran interposé, personnalisé par cupidon - réalisant ce schéma de la nasse où l'on retrouve les anamorphoses dont l'une que Lacan assimile au phallus.

   Le but de la SSS aura été d'avancer qu'il fallait composer avec un nombre pluriel d'anamorphoses en réalité - à preuve pour le dire: l'alphabet.

L'image-écran de cupidon projette l'anamorphose dite phallus dans un espace virtuel ; solution à laquelle s'ajoute la thèse Tennen où..

en place de l'image-écran le philame projette ses anamorphoses que sont les lettres alphabétiques occidentales -selon les divers points de parcours de l' (a) ou du petit personnage de l'illustration (à gauche)

   On peut appeler le miroir conique, en l'extrême cylindrique, le cachant (là où se cache l'anamorphose). Si les expériences du Dr FL le manifeste à l'appel d'image en formation lumineuse dite phosphène. (ou persistance analogue dite phénique d'autres impressions sensorielles), la Kabale - du moins de Tennen - y place un philame à la cause des lettres. Ce qu'on appelle un idéogramme, voire un hiéroglyphe, trouve aussi en terme de cachant sa place linguistique.

   Les bizarreries, les rencontres improbables de la vie, sont des anamorphoses projetées sur la paroi de la nasse. Lorsqu'elles sont secrètes, initiatiques, calculées elles tiennent le statut du phallus. Lorsqu'elles sont triviales, elles deviennent des questions ; ce sont les Questions Romaines - c'est à dire l'Art de la Mémoire, en atteste parmi d'autres aux temps modernes l'historien. La psychanalyse avance encore de ce pas, abordant quelle question se pose, à savoir la volonté (objet du désir autant que le regard l'est du tableau) - en atteste Lacan à la publication du phallus : " C'est pourquoi la question de ( comme je pense d'On, je désire de l'Autre ) l'Autre qui revient du sujet de la place où il en attend un oracle, sous le libellé d'un Che vuoi ( " que veux-tu " en Italie, " Jhe vois " en Belgique) " (Écrits : Subversion du sujet).

 

 

 

 

notes

 

 

1 : La contribution potentielle du Dr FL par l'intermédiaire de son délire peut être comparé à celle qu'effectue le Pdt D.P.Schreber à travers ses Mémoire d'un Névropathe qui constitue la matériel d'analyse de Freud, puis de Lacan. Aujourd'hui l'entreprise commerciale n'exploite pas cet aspect clinique de la découverte du phosphénisme ; la réputation de la paranoïa étant à notre époque exclusivement négative. La contribution des états psychopathologiques - spontanés ou induits - à l'histoire de la pensée les rend néanmoins non seulement nécessaires, mais rend nécessaire qu'on les reconnaisse.

4 : L'universalité de cette opération de lien - étym : joug, yoga - concernant la vision - liant le phosphène lumineux et l'idée, la vision et la visualisation - la désigne également au chapitre des autres sens - audition (phosphène auditif - qu'il faudrait dire audiophène, ou phonophène), mouvement (giration du soufisme), également du type chocs ou trauma etc..

2 : L'anamorphose est un jeu entre ci-contre, l'écran (ici un cylindre interposé qui montre une image normalement proportionnée d'un écureuil) et le plan de projection (son image déformée dite anamorphose) que le modèle du chiasme appelle tableau. J'appelle sa clef faute de mieux " interposition " sinon "cachant " ( voir : Les anamorphoses à miroir permettent grâce à l'interposition d'un miroir cylindrique ou conique de faire apparaître une image qui est la réflexion d'une image déformée conçue à cet effet. L'image déformée est peinte sur une surface plane autour d'un emplacement prévu du miroir ; ce n'est qu'en y installant le miroir que l'image apparaît non déformée sur la surface de celui-ci. Répandu au XVIIe siècle et XVIIIe siècle, ce procédé d'anamorphose a permis de diffuser caricatures, scènes érotiques et scatologiques, scènes de sorcellerie et grotesques qui se révélaient pour un public confidentiel lorsque le miroir était positionné sur la peinture. ).

3 : Parfaitement exposée pour notre exposé, la conique au motif d'une méditation sur la mathématique dans l'histoire (format pdf) et l'étude de M.de La Chapelle interposée en elle - précisément comme la conique/cylindre d'une anamorphose - citant en tête le problème de Délos. A l'exploit du maintient de la cubiquité, pour ne rester qu'ubiquité de l'autel apollonnien, Plutarque rappelé resitue l'historique sanction - dite théorie / théoria - que fut pour Socrate et Athènes le voyage à Délos - c'est à dire l'aller-retour, nommé par ailleurs métaphore qui conclut à sa fin. Ce voyage au cœur de l'histoire des voyages demandait à Apollon comment ou si Socrate avait corrompu la jeunesse en un vain but de mettre fin au militarisme.
   " Il faut rappeler que, d’après Plutarque, ce sont d’anciennes légendes liées au verdict de l’oracle d’Apollon qui sont à l’origine du problème de Délos. Aux habitants de Délos qui lui demandaient comment ils pourraient mettre fin à une guerre dévastatrice, Apollon leur aurait commandé d’élever en son honneur un nouvel autel ayant un volume double par rapport au précédent, tout en gardant sa forme cubique. " Cette allusion première a l'exploit d'une conique (suivant son procédé qui permet d'honorer Apollon, en sa variation nommée là conchoïde) répond à la théoria que l'histoire rapporte - l'aller-retour à Délos étant comme du Parlement au Sénat, le circuit qui permettait de valider un édit, ou une condamnation telle celle de Socrate. En l'occurrence l'Oracle de Délos ayant approuvé le jugement des militaires au pouvoir contre Socrate, le désigné par Delphes comme le plus sage, estimant que l'Oracle avait perdu son âme les prêtrises des mystères rompirent leur scellés et, débâillonnées déballonnèrent leur savoir jusqu'aux rives où Plutarque s'en ressaisit.
   Une théorie est ce que la théoria représente - c'est à dire un voyage. D'Athènes-à-Délos-à-Athènes, c'était un circuit métaphorique pour mémoire du voyage séminal du dieu voyageur Hermès, pour mémoire du premier voyageur que fut Akhnaton. Mémoires de mémoire, on peut évidemment estimer que le parcours, posé par les noms comme autant de questions - ni romaines, ni grecques mais en l'occurrence égyptiennes - fut aux stages de Moïse, Orphée, Hermès, Oedipe, le réel chemin théorique de la subjectivité de celui que les égyptologues appellent encore le premier individu de l'Histoire. Ce voyage, épopée ou chaîne d'énigmes autant d'anamorphoses, appuyait la SSS précédente. C'était également un voyage, parcours, théorie du phosphénisme que la présente SSS examina (ce qui de France à la France releva dans mon périple les coïncidences d'une mémoire, tendue d'un départ à l'arrivée entre les communications de Feu Dr F. Lefébure).
   Cette note serait sans son sel sans le rappel que, d'après Lacan, c'est à la pointe d'une conique que le sujet apollonnien de l'Art de la Mémoire doit être situé (en son Modèle Optique) - cône en lequel c'est Lacan lui-même comme il se le devait qui résida laconique. En son modèle ce qu'il ne révéla comme la Cybernétique qu'il tut est au lieu de Lapareil ce que j'ai placé - le premier (des a-pareils) étant cette conique miroir ou cylindrique que les géométriciens d'optiques appellent intermédiaire, où se rassemble l'anamorphose pour figurer l'image en l'écran.

Ci-contre deux versions du Modèle Optique - à gauche original selon Lacan avec à droite  l'évolution que j'y porte au chapitre d'une identification au corps : la boite grisée, autre littérature grise que Lacan ne nomme dans l'espace virtuel de son modèle est reconnue comme l'appareil cybernétique - autant l'appareil-âge que Lapareil - au profit du rétablissement du corps au motif du sujet, redressant ce que Lacan pensait dresser en terme d'une identification de l'être en une énergétique. Au cœur des pulsions ( le bouquet a ) appareillées , le sujet se retrouve en corps ( C ) en l'appareil-âge - tandis que son énergie lui est livrée du Noûs, manifesté du pluriel ( écrit n ).
 
5 : En recouvrant - comme leur auteur, Lacan, le réclame - le schéma du Chiasme  avec le Modèle Optique, et la série de variation issue de sa charpente ci-dessous, on voit l'effet de formation des infinis illustré par le schéma du délire (à gauche). Cette formation n'est pas préjudiciable si la personnalité ne s'y perd - soit en s'interdisant pareille avenue (selon le mécanisme dénommé 'inhibition'), soit en compensant son extrême (comme en mathématique le zéro réintroduit le calcul dans l'infini et réciproquement) par l'intercession du pluriel (c'est à dire en pratique la psychologie collective).

 

 

 

 

A suivre ..

   Nous avons donc trois voyages : le premier séminal d'Akhnaton, Moïse, Oedipe autrement dit d'un homme qui comme le Bouddha dans sa légende sortit de son milieu. Le second nommé - théorie - et l'allusion du dieu solaire (Apollon) à la solution de la guerre. Le troisième en l'anecdote ; les voyages, devenus tourisme, industrie fournissent à l'histoire le Pluriel. Cette gradation réduit autant l'interprétation. Il n'y a plus de transe à faire, nous sommes transportés.

 

 

  

  

  

Addenda

 

   Le mail de l'annonce de la page :  

 

 

-----Message d'origine-----
De : DWTheaux [mailto:wtheaux@club-internet.fr]
Envoyé : mardi 03 février 2009 15:27
À : UNEFPE_MEMBRES@yahoogroupes.fr
Objet : SSS090130
  AVERTISSEMENT : en vue d'un départ prochain à l'étranger d'où il me sera peut-être difficile d'accéder à la gestion de mes sites, j'ai été conduit à activer, voire précipiter la mise-en-ligne de la page qui peut-être par conséquent altérée par la rapidité - peut-être qu'en la lisant lentement ses imperfections peuvent être compensées

  

Bonjour

   La SSS du 30/01 est mise en ligne ; du moins son transcript.
(accessible aussi par la page ' conférences ' )

   Cette page est des plus denses et pourtant pas de danse. Dans ce jeu, dit de mots, une répétition :
   J'avais trois anneaux : dense, danse, dans ce. Mon 1er n'a ni temps ni espace. Il est dense, c'est un compact. Mon 2nd existe parce qu'une forme se retrouve toujours à la même place, sur un même temps. Mon 3em est un chant ; son champ Se, Ce, ou Ceux ou ce Eux reflète que les premiers interrogent. Ils interrogent forcément la Science, pour savoir comment la langue compose de telles partitions et qui les orchestre. A l'extrême détachement, parler pour ne rien dire exige la Science. La moindre parole fait naître la Science.
   C'est une manière de dire à quel point la psychanalyse est au cœur de la science.
   En l'occurrence de rédiger ce compte-rendu de la 19em Session, j'ai commis l'acte manqué effectif (ai garé les deux anneaux primordiaux : celui de ma première conférence sur Akhnaton aux antipodes - Nouvelle-Zélande - et celui d'héritage de ma mère - alors que je rangeais autour d'un doigt celui du mariage que je fit en voyage). Ces objets éloignés, rapprochés, sont des étapes qui composent l'existence de transcendantes anamorphoses.

DWT