SESSION DE SOIN SOCIAL du 03 avril 2009 - 19h-21h
vers la 28 - SSS N°29 - vers la 30
L'intégralité de l'enregistrement est accessible sur demande

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Le bon objet de l'écosystème

 

 

Préface

    
   La détresse politicienne est celle du Transfert - Lapareil (l'Intelligence Artificielle) occupe le remplacement du politicien. Mais de même que l'ordinateur ne peut se passer de l'humain - sauf en fantasme paranoïaque de 2001 Odyssée de l'Espace - Lapareil ne pourra procéder sans drogues. Il a commencé à en faire la preuve en préposant les diagnostiques statistiques et comportementaux à la neuropharmacologie qui a commencé par l'atténuation, voire l'inhibition des fonctions psychologiques. Mais cette castration ne libère aucune ressource écologique ; elle tend au contraire à permettre une catastrophe sans anxiété voire sans réaction.
   Lapareil-âge devra donc compter avec toutes les ressources neurochimiques à disposition de l'humanité. Une saine écologie dépend alors que nous en usions, mais en sachant comment.
  

 

  

  

 

Résumé du chemin parcouru jusqu'à présent

   La collectivité appelle à sa gouverne l'homo pouvoir dont Sade avertit ; l'analyse montre alors qu'il est méprise d'un objet pour son enveloppe. Tel que lu par Lacan dans La Banquet, il s'agit du Transfert.

 

 Retranscription libre

 

 

   Les neurosciences accèdent à une étape où il est difficile de maintenir la prohibition des remèdes ambigus qu'on appelle psychédéliques ou enthéogènes ; car d'une part les recherches scientifiques montrent que ce sont de bons médicaments, d'autre part l'observation sociologique montre que la composante toxique inhérente à toute substance médicamenteuse est, dans le cas des enthéogènes, appelée et accrue par la prohibition. Il est donc attendu que par leur progrès rapide et continu, les neurosciences permettent bientôt d'objectiver les mécanismes thérapeutiques de ces substances afin de pouvoir les exploiter.

   On peut cependant d'ores et déjà identifier la raison du symptôme qui entraîne l'inhibition et le mésusage de ces produits pourtant connus depuis longtemps et auxquels on doit pour une large part l'origine des religions ou des mystiques sociales (Éleusis, Socrate). Le tabou et la phobie qu'ils conditionnent tient précisément à cette lourde antériorité et au fait que, s'ils amorcent éventuellement la spiritualité, ils la consument aussi - tout comme certaines substances soulagent d'abord de la douleur mais ensuite redoublent la souffrance (addiction).

   En leur faveur l'argument de la spiritualité est donc mis en défaut, ne serait-ce que par les religions qui ont réussit à s'en sevrer au prix de les interdire jusqu'à refouler leur mémoire et ce qu'elles leur doivent. Une allusion psychanalytique au meurtre du père  'fondateur' -  mais au malaise dans la civilisation qui s'en suit - permettra d'y voir le mécanismes en cause.

   C'est aussi la psychanalyse qui offre une solution à ce complexe, d'abord par la connaissance qu'elle offre de l'idéalisation, de la religion et du symptôme qui échancre la spiritualité, ensuite par celle qu'elle offre de la parole et de l'objet psychique. Les plantes sacrées à cet égard exposent leur fonction comme des objets psychiques. La SSS montre que leur analyse procède comme celle qui est faite par Lacan du Banquet de Platon par le modèle optique, du Transfert et de l'économie des bon objets (agalma, agalmata _1_ ).

   Si les religions montrent une issue de la spiritualité enthéogène, elles encouragent à observer l'autre issue que la science procure. L'écologie arrive de nos jours au point suffisamment pressant pour qu'on réalise que ni l'individualité, ni la spiritualité ne peuvent résoudre un problème vital qu'elle rencontre actuellement ; un contrôle et une salubrité écologique ne peuvent être établis que par une opération sur la psychologie collective. Le jeu de l' homo pouvoir vu aux SSS précédentes y est inconséquent sinon pathologique. Par ses effets sur l'identification de l'objet (identification au corps et identification des objets environnementaux), c'est l'usage enthéogène qui peut procurer à la psychologie collective le ressort, le trépied, l'agalma propre à lui donner capacité d'agir sainement sur l'entropie naturelle, sur la catastrophe écologique annoncée.

 

 

 

 

 

notes

 

 

note 1 :   Agalma : En grec ancien, ce terme désigne aussi bien la parure que l’offrande votive et, en particulier, la statue, traduction retenue le plus fréquemment, probablement sous l’effet d’une cristallisation de concepts produite par la muséographie classique. Une première piste de recherche interrogera donc la notion grecque d’agalma dans sa polysémie, avant d’analyser quelle peut être la place de la « représentation figurée » dans ce système. On s’attachera ensuite à questionner les notions modernes de statue, d’anthropomorphisme, mais aussi de fétiche, de parure ou de bijou, pour déboucher sur une réflexion plus générale sur la figuration, le double ou encore la relation au divin dans sa matérialité et sa mise en présence.

Agalma signifie aussi le trépied à double anse qui nous introduit au concept psychanalytique désignant « l’objet partiel ». Agalma désignait aussi le trépied sur lequel se tenaient les Pythies pour dire leurs oracles. Agalma vient de agalmein, « parer », « honorer ». Lacan le rapproche des racines de agaomai, admirer, et d’aglaé, la « brillante ». C’est dans son séminaire sur le Transfert (1960) que Lacan introduit la notion d’agalma en psychanalyse (pp. 163-177). Il ne nous parle pas spécialement du trépied mais le trépied fait partie des objets de transmission que sont les agalma, tel, par exemple, le trépied des sept sages, le collier d’Harmonie, la toison d’or, ou l’anneau de Minos. C’est « l’agalma » qui permet à Lacan d’illustrer la question du transfert du sujet inconscient à l’objet de son désir.
L’objet du désir n’est pas cet objet rond et totalisant, semblable à un souverain bien, dont la présence le comblerait et dont l’absence le frustrerait comme dans un contexte dualiste et statique. Ce n’est pas un objet totalisant mais un objet partiel qui fait ouverture. C’est la situation de l’objet petit a, lequel justement est ce qui cause en faisant parler le désir. C’est-à-dire que la relation d’objet n’est pensable dans le devenir qu’à partir d’une relation à trois : sujet, objet et transfert. D’où le trépied. La notion d’agalma jouera un rôle important dans « la passe » lacanienne. Quant au trépied offert à Hésiode il marquait son passage à la dignité d’aède. L’aède désignait le poète relatant les aventures et les exploits des dieux et des héros. Sans doute que le nœud borroméen que je vous montre à chaque fois dans ce séminaire, avait aussi, chez les Viking, une fonction d’agalma. Mais d’où Hésiode, tenait-il sa science de la mythologie ? Il nous le dit lui-même ce sont les muses qui lui ont raconté la mythologie.

 

 

A suivre ..

   Si l'usage enthéogène par le shamanisme comme il fut connu n'a pas abouti à une écologie saine, cet usage par la science devra donc exploiter d'autres méthodes au sein de la psychologie collective..

 

   

   

   

Addenda

 

   Le mail de l'annonce de la page :  

 

 

-----Message d'origine-----
De : UNEFPE_MEMBRES@yahoogroupes.fr [mailto:UNEFPE_MEMBRES@yahoogroupes.fr]De la part de DWTheaux
Envoyé : dimanche 10 mai 2009 09:35
À : unefpe_membres
Objet : [UNEFPE_MEMBRES] SSS090508

 

Bonjour

   La SSS du 08/05 est mise en ligne ; du moins son transcript.
(accessible aussi par la page ' conférences ' )

   Au moment et en rapport avec cette Session je me suis inscrit à l'Association Humanitas qui procède " en concertation avec toutes les personnes physiques et morales qui le souhaitent ". Unefpe sera peut-être intéressée. Comme Unefpe procède de la même idée de concertation, Humanitas sera peut-être intéressée ; je transmets donc aussi à Humanitas.

DWT