Réflexion sur le
texte "C'est la psychiatrie qu'on attaque" de
J.F.Rey qui suit à une
Proposition de loi visant l’arrêt des pratiques psychanalytiques
dans l’accompagnement des personnes autistes (5)
Résumé/présentation : J'informe ici d'une page sur
l'interdiction de la psychanalyse car c'est un angle propre à la vue
Seldon. J'explique comment le projet d'interdiction actuellement
limitée au domaine de l'autisme peut être l'ouverture du chemin à une
interdiction plus générale (car la psychanalyse élucide une maladie
chez l'Homme au Pouvoir) ; nous sommes bien dans la perspective d'une
psychohistoire. Cette page sera suivie d'une autre plus précise à
détailler comment la psychanalyse, comme la psychiatrie et comme le
leadership, participe et complote à cette interdiction. C'est le
ressort d'un 'triplex' (logique de la lecture cybernétique
lacanienne). Trois agents :
psychanalyse, psychiatrie, homopouvoir + un refoulement ; http://www.psybakh.net/2012/htm/20110129093400_flog-18.htm#20120227123400
. |
L'article(1) du philosophe Rey est intéressant à plusieurs titres,
que je vais commenter à partir de mon expérience et pratique de la
psychanalyse et de la psychiatrie. Mes confrères psychanalystes n'y feront pas
très attention car je subis de leur part l'ostracisme qu'il goûtent eux-même
de la part de la psychiatrie. Ainsi mes confrères psychiatres ne s'y
intéresseront pas non plus tant qu'ils estimeront que la psychanalyse n'est pas
scientifique. Je précise ces choses car c'est une forme d'un semblable rejet,
double ou croisé, que l'article de Rey présente. Dans une première partie de son article, Rey distingue mal l'Antipsychiatrie comme les premières manifestations de la deshumanisation qu'il voit aujourd'hui s'épanouir. Il la blâme. Puis dans la seconde partie il oppose Tosquelles comme exemplaire d'humanisation. Or Tosquelles était en France l'un des représentant principaux, voire le principal dans le service public, de ladite antipsychiatrie(2). Ces emplois inversés de l'allusion à l'antipsychiatrie avertissent que Rey va défendre sa cause en se servant d'erreurs. C'est alors que son article devient si intéressant, parce qu'il illustre de lui-même la situation qu'il commente, faite de protagonistes (psychanalyse, psychiatrie, homogénisme(3)), qui chacun plaident leur cause sur des bases erronées. La mise en service d'une erreur est une situation fréquente :
deux partis qui partagent un refoulement s'accusent l'un l'autre d'ignorance. Il
leur suffit d'une erreur et dans l'occupation du débat le refoulé n'est jamais
levé. La tension qu'il provoque est librement relâchée dans l'agressivité ;
et le refoulé demeure masqué, comme les profondeurs sous les vagues.. Pour croiser du thème adverse, une plainte conte laquelle il
défend est propice ; elle est de première instance :de la mère d'un enfant autiste,
au nom d'un collectif ayant inspiré le projet de loi d'interdiction de la
psychanalyse dans le soin de l'autisme(5). L'intitulée(4) "une lettre ouverte
que nous publions avec autorisation de son auteur" (!)
est rédigée par une "Mère Cassandre" en commençant par cette phrase " Madame,
voyez comme il est difficile de savoir à qui l'on s'adresse quand son
interlocutrice possède plusieurs titres." C'est une lettre très
accusatrice contre un médecin à qui elle oppose de ses confrères qui ont (à
la différence de cette première) "une conscience politique et se
sentent concernés par le sujet et le maîtrisent parfaitement" (^_^)
L'agressivité du ton s'y réclame d'une colère que l'on doit à avoir été
accusé d'être responsable de la maladie de son enfant. Cependant, aussi bien
je connais l'antipsychiatrie, le service de Tosquelles, la psychiatrie et le
soin de l'autisme dans bon nombre de services et situations que j'ai
fréquentés, je peux témoigner que généralement les médecins sont
respectueux des parents et loin de porter accusation. Cependant c'est ce dont on
les accuse et, viendraient-ils seulement demander " est-ce votre enfant ?
" en s'entendant répondre " de quoi m'accusez-vous ? " qu'ils
sont tenus à élargir la clinique, en effet, au parent. La croisée de la psychanalyse à la psychiatrie illustre une
dispute, dont le refoulé marqué motive un tiers, ici l'homogénisme qu'à son
tour Rey a situé. L'intrusion du juridique qu'il commente, n'est possible que
si la psychanalyse n'est pas une activité scientifique. Or c'est un statut
qu'aucun protagoniste ne défend sérieusement, pas même les psychanalystes qui
escomptent opérer pour des raison transcendante à la science, évidemment pas
les psychiatres, ni ledit homogénisme qui attaque la psychiatrie pour son usage
de la psychanalyse. Cette foire d'empoigne telle qu'elle réclame qu'on autorise
la publication de ses lettres ouvertes révèle - le refoulé par déduction -
que la psychanalyse est l'exercice le plus avancé de la science qui soit. La démonstration qu'un traitement psychiatrique scientifique est typiquement psychanalytique est détaillée par ailleurs. Il n'y a pas de raison de le répéter ici. Il reste donc à signaler ce qui s'éclaire du processus qui est engagé avec l'intrusion juridique dans les indications de soin psychiatrique. Nous n'assistons qu'à un début et la lettre ouverte, et couverte d'autorisations, l'inaugure comme un bon modèle.
La psychanalyse est en effet ce qui instrumente la psychiatrie à
déchiffrer les causes de l'autorité et de l'autoritarisme des idéologies (moi
et Idéal-du-moi etc..) - tant que c'est comme la parentalité pour l'autisme,
elle examine le rôle du pouvoir dans la communauté. Mais tandis qu'elle ne
tient qu'à signaler s'agissant d'un parent, un ton d'agressivité sur la
nomination, elle avance plus loin vis à vis de la responsabilité de la
personne humaine au pouvoir sur le destin des gens. Notamment est-elle arrivée
à identifier une pathologie et, de longue date la nosographie du crétinisme
établie, se trouve en capacité de le diagnostiquer affectant l'homme au
pouvoir. La psychanalyse a écrit ses lettres sur ce sujet - les écrits
politiques, de Reich mais aussi de Freud sous le couvert de l'analyse du
sentiment religieux, tout ce qu'elle a traité de la psychologie collective sont
des références sur ce fait. L'homme politique peut attendre un diagnostique de
la psychanalyse le concernant- et si c'est une science avérée, sa force de
raison laisse imaginer la précipitation pour le prévenir et certainement une
interdiction prochaine de toute son optique.
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notes
(2) Mes connaissances sur le sujet sont basés sur mon expérience, du service de Tosquelles (à Melun) après lequel j'ai effectué deux ans la préparation de mon internat - et sur ma rencontre avec R.D.Laing que j'ai assisté lors d'un colloque à Barcelone (avec H.Laborit). Notamment Laing me fit part de son renoncement à l'appellation "antipsychiatre". Troisièmement je l'ai connu très précisément dans l'étude théorique (Fleuve ISBN 2-907878-05-0) sur la base de l'enseignement (Raison et Violence) qu'il tirait à l'époque de l'existentialisme et de J.P.Satre. (3) J'appelle à cette occasion 'homogénisme' ce que Rey dénomme "la tyrannie de l'homogène" - ce que je dénommé aussi d'un syndrome d' homopouvoir. |