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Le ratage de la psychanalyse

 

Résumé/présentation :

   Avant la conclusion de l'interdiction de la psychanalyse en général, son alerte donnée avec son interdiction dans le soin de l'autisme, une page d'exposé : trois figurants tout d'abord ont occupé la scène - psychanalyse, psychiatrie, leadership ; concentré sur la première, la clinique montre qu'elle opère un refoulement de sa cause au motif d'un alibi (le désir popularisé par la propagande).
   Lorsque cet alibi de semblant est ramené à la raison physique du besoin et des effets de la drogue, des hormones, de la nourriture etc.. une biologie s'avère plus au fait du mouvement des masses que la culture. Cependant le physique lui-même bascule encore dans l'alibi, et le symptôme au bord de la cause. S'ouvre le refoulement de la science (une pathologie classique, connue "obscurantisme").

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Par Dr William Théaux

 

   La fonction de ratage de la psychanalyse a été expliquée par J.Lacan, comme le moyen de parvenir à la structure de la psychologie. Comme souvent avec les choses compliquée, un simple exercice les font voir : si on regarde un objet peu lumineux de nuit, il se peut qu'on ne le voie pas alors qu'on peut le voir si on regarde un peu à côté. C'est un phénomène qui s'explique très bien par les propriétés de la rétine. On peut penser que pareillement la psychanalyse se voue à rater sa cible pour y parvenir. Avant d'en discuter précisément, on peut imaginer tous les malentendus mais aussi toutes les tromperies auquel un tel phénomène à pu donner lieu, ainsi que les simples erreurs. Par exemple la pulsion de mort est une idée proposée pour expliquer ce phénomène. Par exemple on a pu l'employer aussi comme stratagème : « Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui connaît le chemin car tu ne pourras pas t'égarer.. » dit Nahman de Braslav.

   Cependant en continuant à exploiter la comparaison, on sait que la science nourrit l'ambition de parvenir directement à cet 'objet peu lumineux' ; au lieu de stratégies biaises elle parvient à des techniques (des télescopes, des fusées, filtres spectraux et mathématiques, etc..) permettant l'observation et le traitement de l'objet sans passer à côté. De sorte que soit on se passe de la psychanalyse, éventuellement on l'interdit, soit on corrige son tir et on l'instrumente éventuellement pour atteindre son objectif. Or en procédant de cette manière on se rend compte que ces instruments, médias et interpréteurs, sont d'autres sorte de biais. On ne vise plus à côté de la cible mais on y intercale un écran. Pour cette raison certains dénoncent les techniques et les instruments préférant s'en tenir au regard louche mais naturel. D'autres néanmoins persistent quitte à redoubler l'examen, en l'occurrence sur la façon dont la psychanalyse a raté.

   Chacun y contribue par son expérience ; la mienne est celle d'avoir depuis l'âge d'environ quinze ans concentré sur la psychanalyse mes recherches et mes connaissance. Une cinquantaine d'année plus tard j'y ai consacré ma vie ; j'en fis ma profession et je l'ai étudiée sans cesse avec assiduité. Dans ces conditions ce n'est qu'alors que j'ai appris dernièrement le fait suivant : sachant depuis longtemps que Freud était marié et membre de familles de quelques religieux et philosophes, je n'ai pas été surpris que son épouse Martha ait eu un oncle éminent philologue, Jacob Bernays. Mais j'ai trouvé notable qu'un frère de cette épouse ait été l'époux de la sœur Anna de Freud. Comme lorsque l'on prénomme sa fille (Anna) du prénom de sa sœur, les alliances de mariages croisées entre frères et sœurs sont d'une particularité qu'on relève dans les examens psychologiques des familles - et c'est le manque du fait de l'avoir noté qui accentue son caractère remarquable. Car de toutes mes lectures je n'avais jamais ressorti l'information, relativement banale mais, ainsi tue, devenue notable.
   Simplement relevant l'observation on pourrait s'en tenir au trouble que des historiens, psychanalystes, négligent les sources de leur histoire elle-même, ne serait-ce que pour quelque respect de la vie privée de bon ton de nos jours. Ainsi n'y aurait-il rien à ajouter du fait que ce couple, beau-frère Ely Bernays et soeur Anna, mirent au monde un fils Edward Bernays. Rien de remarquable à cela - mais par contre, considérable le fait que Edward fut parmi les hommes les plus influents, théoricien et praticien de la propagande américaine. Je l'ai appris dernièrement parce que c'est sans doute quelque chose qui devient une connaissance répandue ; il n'est donc pas nécessaire que j'insiste sur l'importance de cet homme («sources des méthodes ultérieures de propagande qui ont inspiré Joseph Goebbels et identifié comme l'un des personnages les plus influents du xxe siècle par le magazine Life» etc..) - beaucoup plus utile de noter que je ne l'avais jamais. Aucune rumeur ni éclat concernant la proximité de ces deux hommes n'avait été remarquable au cours de mes cinquante années d'étude. Il est à ce point incontestable qu'un signe d'une haute valeur apparaît dans cette négligence.
   Mais un bouton n'est pas la rougeole. Toutefois nous avons le bouton. Une fois par l'indice éveillée, l'attention peut se concentrer sur le tableau. Mais sur un signe dans pareil cas, ce n'est pas la cause qu'il faut attendre, mais une symptomatologie qui seulement alors ne permettra qu'un diagnostique. Par étape se débrouille le soin ; et ce pas nous mène ici directement sur la première chose venue : le premier acte de E.Bernays, le succès qui sonna le départ de sa carrière ; ce moment initial, de réputation fut d'ailleurs inspiré par l'oncle Sigmund. Ce succès qui mit le feu.. aux cigarettes est la célèbre opération que Bernays commanda à la demande de l'industrie du tabac. Lors d'une cérémonie national, de jeunes femmes sortirent de dessous leur jupes une cigarettes qu'elles fumèrent devant cameras et journalistes. Avant cela les femmes ne fumaient pas, après cela elles fumèrent autant que les hommes. Le marché fut doublé et les commerçant de tabac furent content. On demanda à Bernays comment il avait fait. Il avait combiné un symbole de la liberté à un substitut phallique, expliqua-t-il. En un instant la théorie du désir fut mise sur orbite ; et plus un manipulateur de foule ne se piquerait pas de son intelligence.

  Mais qui était Bernays ?.. je veux dire : mais qui était berné ? les masses, les fumeuses et plus tard les consommateurs ? Oui, mais peut-être pas comme on le croyait. La duperie put ne pas être de désirer fumer sans savoir qu'on le faisait par conditionnement de masse. En lisant les documents de l'histoire, on se rend compte qu'ils ne mentionnent jamais les effets du tabac. La duperie put être qu'on négligea le tabac, pour ne plus voir que la prétention d'avoir confectionné un désir. L'objet disparaissait dans son traitement. Dans son occupation, l'alibi du pénis que Bernays prétendait avoir manipulé était.. un écran de fumée. Bernays se bernait lui-même. Il oublia le tabac et qu'il n'aurait jamais pu faire fumer de la salade ; et même s'il crut après pouvoir vendre... des salades, il n'aura jamais été que la dupe d'un besoin qu'il faut chercher plus profond (en l'occurrence besoin de mettre le nez de l'homme au pouvoir dans sa crétinerie).
   Sur le point d'approfondir on peut être encore arrêté et trouver trop complexe la mise en doute des fausses complexités des raisons que l'on donne aux relations publiques. Mais que la manipulation de la propagande vise à côté de l'objectif se trouve trop systématiquement pour s'en débarrasser facilement. Hésite-t-on à prendre au sérieux que les prouesses de Bernays étaient une distraction d'une réelle tabacologie ? Appliquons alors la même optique au Freudisme qui l'inspira ; et sans chercher plus loin nous découvrons immédiatement une invention et une théorie sur les processus mentaux, produites immédiatement suite à un usage massif de cocaïne par Freud en 1900. S'il est besoin de retrouver exactement ce que l'on observe avec Bernays, plus jamais Freud n'attribuera son invention à l'usage de cette drogue ni, comme un seul homme, ses disciples qui entretiendront la chape de silence jusqu'aux psychiatres eux-même pourtant friands de tous motifs à porter préjudice à la théorie freudienne.
   Si cette comparaison et ce deuxième exemple ne suffit pas, l'exemple suivant ne suffira pas non plus. Il consiste a estimer la ou les drogues en usage aux moments originel de notre civilisation ; si l'alcool comme sacrement ne fut pas seul, nous auront et l'exemple du tabac et son usage libéré et celui de la cocaïne à l'usage originel et refoulé. Dans tous les cas nous trouvons ce cas de figure, d'une culture ou prétention logique à contrôler le désir, tandis que la cause d'une substance physique est passée à l'as.. Or la volonté d'ignorer cette bévue peut être celle d'en ignorer tous les cas.

   Qu'est-ce que le physique sinon typiquement l'objet de la science? Le symptôme de la psychanalyse - là où Freud est berné.. par l'hystérie de croire à l'envie du pénis, quand le rapport sexuel a un tout autre objet - escamote la drogue comme le réel objet du besoin. Bien sûr, la psychiatrie l'appuie, complice dénonçant toxique le besoin des drogues nécessitant des médicaments... tant parfois leur conditionnement est puissant. A la charge de la première de manifestement refouler le physique. Cependant la précaution (avec les présents paragraphes dont je m'excuse, longs et fastidieux) prise à procéder à l'analyse expose qu'il s'agit d'un symptôme - c'est à dire quelque chose qui cache encore, comme la maladie n'est pas la santé - quand bien même si c'est souvent par la maladie qu'on en apprend et que l'on étudie la santé. Si la psychanalyse, manifestement refoule le physique, c'est qu'elle a perdu la science.

   Un troisième article doit préciser le lien direct de l a psychanalyse à la science. Au préalable on peut rappeler que lorsque quelque chose apparaît ou se découvre, le moyen pour la personne humaine d'en prendre connaissance est d'abord de le nier - un peu à l'image, si on veut, de l'enfant qui commence par s'affirmer en disant 'non'. C'est un processus si naturel - ou 'culturel' - qu'il n'est pas étonnant que on le nie.. ! ou qu'on ait au moins quelques réticences à envisager sinon admettre le fait : si l'objet de la psychanalyse est la science, d'abord elle l'aura refoulé.

 

  

 

notes

deux références :

 - Documentaire vidéo sur l'historique Bernays/Propagande capitalisme : http://www.youtube.com/watch?v=CFXLLopp8jc&feature=related & http://www.youtube.com/watch?v=jexp9A6QaDU&feature=related   (note nov.2014 ces vidéos, détaillées et très instructives ne sont plus disponibles sur youtube.. c'est bien dommage! mais la propagande n'est pas avare et l'information se trouve certainement en cherchant un peu )

 - Page antérieure de réflexion sur l'hypnose et l'industrie de l'effet placebo