Il y a deux
ans, j'ai donné une conférence sur Moïse et Akhenaton. Puis
une autre pendant l'exposition sur Toutkhamon. Il est assez
"énervant" de trouver le relevé des passages les
plus novateurs, sans explication ni vue critique, de ces
éléments et des documents qui l'ont accompagné sans aucune
référence aux sources. Comme si tout cela tombait du ciel.
Mais c'est sans doute la règle du copier-coller de Facebook.
Aussi bien, alors que j'ai distribué ce texte à quelques
personnes avec la mention "Ne pas diffuser", je ne
devrais pas m'étonner d'en retrouver les principaux passages
"sans signature" ni référence. Non que je sois le
premier à faire le lien entre Moïse, Toutankhamon et Oedipe.
Loin de là. Mais je suis le premier à avoir expliquer
pourquoi le Roi de Thèbes tué dans une allégorie chère à
certains milieux initiatiques n'étaient autre que Nefertiti.
S'il existe une autre référence antérieure à la mienne,
merci de me la faire connaître. D'autant qu'il ne s'agit que
d'une conjecture qui mérite d'être discutée et argumentée.
Mais puis que les dès sont jetés, voici le texte que j'ai
diffusé à titre personnel auprès de certains et que je
retrouve ce jour dans nos colonnes avec un titre contraire à
la vérité qu'il tente d'exprimer. |
Acte I |
Akhenaton mena une guerre
contre l"hérésie du clergé qui reprit la main après
que les Hyksos furent chassés. Si son histoire a été
occultée, déformée et celle de Moïse cachée, c'est
évidemment par les descendants des héritiques...
La Bible et le Coran relatent que Moïse est né en Egypte, qu’il
fut élevé au Palais Royal de Pharaon, et qu’il a guidé
les Hébreux lors de l’Exode vers le pays de Canaan. Qui a
été le pharaon de l’esclavage dont est censé se libérer
le peuple hébreu ? Qui était Akhenaton ? Qui est de ce fait
Toutankhaton ? Akhenaton est-il vraiment le premier
monothéiste ?
Corolairement, qui est Hiram ? Qui l’a tué ?
Toutes ces questions ont désormais des réponses
vraisemblables. Celles-ci choquent bien des esprits qui
pourraient craindre, souvent à tort, qu’elles remettent
fondamentalement en cause leurs convictions, sinon leur foi.
Ces réponses pourraient bien en fait les refonder. Elles
dessinent une histoire qui, malgré ses ombres encore
nombreuses, permet de comprendre pourquoi le croisement à
cette époque, voire le choc, d’influences plus anciennes,
nées au fond des âges, néolithiques voir prénéolithiques
est devenu le fondement allégorique de toutes nos
civilisations, de toutes nos cultures, et de toutes nos
spiritualités, y compris de celles qui paraissent les plus
éloignées de nos racines comme la civilisation chinoise ou
amérindienne.
Les sources qui fondent ce récit revisité, qui révèlent
en quelque sorte en fusionnant des éléments que chacun
pensait totalement distincts, sont nombreuses : les
différentes exégèses de la Bible, son analyse sémantique
à partir des correspondances secrètes entre les
hiéroglyphes, l’alphabet grec et le codage de ces
correspondances par les langues dites sacerdotales ou sacrées
qui en sont découlées comme l’hébreu ancien et plus tard
l’arabe, le sanscrit mais également le français par son
origine et sa codification par l’Académie qui a puisé sa
méthode à la « source », les textes égyptiens qui s’emboîtent
à merveille dans le nouveau récit du schisme fondamental,
les textes de Manéthon, de Flavius Josèphe, les écrits dits
perdus de Champollion, enfin les analyses ADN de la 18ème
dynastie et des momies retrouvées dans la tombe qu’on sait
aujourd’hui être celle de Toutankhamon, et celles des
momies de Smenkharé et du compagnon Jubelus momifié à ses
pieds, enfin mes propres analyses ou intuitions des mythes
égyptiens et de leur ascendance sumérienne comme des
superpositions historiques hardies que les dynasties ont
réalisées des restes fossiles de la tradition primordiale
pour tenter de donner de la légitimité spirituelle à leurs
rêves de puissance. Tout cela fonde une conviction dont le
détail peut se discuter avec passion pendant des heures.
Sur la foi de cette intime conviction, voici avec humilité
le récit reconstitué de ce petit siècle où tout se joue
autour de quelques personnages qui n’ont pas eux-mêmes
entrevu, à part peut-être Moïse lui-même qui, sur la fin
de sa vie, les surpasse tous, à quel point ils étaient les
acteurs d’une épopée ré enchantant dans une modernité
contemporaine toutes les Iliade spirituelles et les aventures
humaines fondatrices qui les avaient précédés.
A la manière d’une tragédie grecque, voici les quatre
actes d’un nouveau récit. Si la clef historique est
dévoilée par construction dès le début à l’encontre des
règles, l’essentiel est ailleurs ; il nous concerne tous,
en raison de ce qui nous réunit ici de notre libre volonté. |
|

Le monde de l'Epoque
Nous sommes dans le palais royal d’été, dans la ville
frontalière de Zarw (ou Zaru), au nord-est du Sinaï. Nous sommes
en 1394 av. J.C. mais personne ne le sait encore même si en ce jour
de fête de Shemu, fête de l’unité du peuple égyptien, de
résurrection et de la création[1], qu’un jour on appellera la
fête du passage, naît un nouveau fils du pharaon Amenotep ou
encore Aménophis III.
Cette ville est au centre du pays de Goshen où vivaient des
tribus dites hébraïques. En fait elles sont les descendantes
lointaines du clan aristocratique du patriarche mésopotamien Eber
qui vivait en 2480 avant J.C., soit 6 générations avant Abraham.
Les hébreux avaient au préalable migré en Mésopotamie à la fin
du IIIème millénaire avant d’en prendre le contrôle. La
Mésopotamie était une terre de droit du sol. Il fallait simplement
adopter les dieux du sol pour y être un citoyen égal. Une fois au
pouvoir, les rois Hébreux voulurent imposer leur loi. Ils furent
chassés. Vers 2.000 av JC environ, de nombreux Hébreux
s'installent alors dans le pays de Canaan, qui correspond
actuellement aux territoires d’Israël et de la Palestine. L’empire
Sumérien privé de ces grands commis de l’Etat s’effondre
partiellement.
Les Hyksos[2], qui gouvernèrent également la Mésopotamie, se
sont emparés du pouvoir en Egypte en 1730 av. J.C. Ils régnèrent
108 ans.
Dans ce contexte qui, peut-être, renouait les fils d’une ancienne
alliance, de -1.800 à -1.600, de nouvelles migrations des tribus
sémites en Palestine viennent se mêler aux tribus hébraïques
déjà présentes dans le temps où règne Hammourabi roi sémite de
Babylone, mais non hébreu.
En 1.770 av J.C., collatéralement commence une seconde migration
des Hébreux vers la vallée du Nil à l’appel ou avec la
complicité des Hyksos pensant ainsi se renforcer.
Pour mémoire, Abraham naît à Our en -1.800 environ, sur la
rive droite de l'Euphrate, capitale de Sumer du Sud ou Chaldée.
Beaucoup pensent aujourd’hui qu’il n’est pas hébreu mais
Hyksos.
Quand les Hyksos règnent sur l’Egypte, alors que des hébreux
qui résident depuis près de 1000 ans en Mésopotamie migrent à
nouveau vers l’Egypte, Abraham accompagne ce mouvement et fonde l’assimilation
spirituelle de ces migrants à leurs nouveaux territoires. De fait,
les relations ethniques et aristocratiques entre Hyksos et Hébreux
ne sont toujours pas totalement élucidées.
Une chose est certaine, ils eurent partie liée en Egypte. Et ces
migrations inquiètent beaucoup le clergé et les familles
égyptiennes « de souche[3] » qui ont chassé les Hyksos du
pouvoir. Seul problème, comme en Mésopotamie, les grandes familles
d’origine hébraïque tiennent administration et commerce lesquels
structurent le pays.
Ce clergé et l’aristocratie de la basse Egypte, réunifiée à
la haute Egypte, sont venus eux-mêmes de Sumer en des temps plus
anciens. Ils sont liés à un autre projet autrement plus spirituel
et grandiose qui, à cette époque, est achevé, dans un échec
relatif d’ailleurs : les grandes pyramides, leur grand œuvre issu
de la science léguée par les ancêtres des Sumériens, sont déjà
construites. Le roi et grand prêtre de Thèbes possède seul le
secret du grand œuvre poursuivi. Ce grand Œuvre est en réalité
abandonné[4]. L’idolâtrisation de la tradition primordiale est
en route partout dans le monde, en Egypte, à Sumer et Babylone, et
bientôt en Inde, en Chine et dans les pays Celtes et Goths sans
doute. Quelques sanctuaires secrets conservent le secret d’une
transmission qui a perdu son caractère opérationnel. Mais en fait,
la spiritualité s’est partout transformée progressivement en
religion d’Etat. En Mésopotamie, l’astronomie qui calcule les
grands cycles solaires et ceux de la banlieue la plus proche de
notre galaxie, s’est transformée en astrologie d’Etat puis en
astrologie individuelle encadrée par des préfets des Eglises dans
chaque village. En Egypte, parmi toutes les hypostases du dieu
unique et innommé, un dieu s’est détaché. Il est devenu le dieu
officiel : Amon ! Les Amenotep-Amenophis, une fois affranchis de l’influence
des Hyksos, s’en sont emparés sous l’influence de grands
prêtres devenus le clergé et la garde rapprochée du régime.
La lutte pour la légitimité spirituelle leur paraît plus
menacer leur pouvoir que l’identité de population elle-même,
venue de Sumer et de Canaan. Mais elle gonfle les effectifs des
alliés des Hyksos à leur invitation. Le monothéisme d’Etat est
déjà en route : il s’oppose à la tradition assimilatrice des
anciennes aristocraties sumériennes venues aux origines glorifier l’Egypte
la plus ancienne, l’Egypte noire de la « Grande Kem[5] » sur
laquelle l’aristocratie sumérienne plaquera habilement le mythe
de la création de l’humanité.
Dans les textes égyptiens proprement dits, on ne trouve nulle
trace des hébreux en tant qu’ethnie séparée. Tous les
égyptiens sont de misraïm, en clair des enfants de la source de la
lumière[6].
Le terme « israélite » vient a posteriori caractériser les
enfants du nouveau nom que l’on donna à Jacob, le petit-fils d’Abraham,
à savoir Israël, Abraham dont il n’est pas certain qu’il soit
hébreu au sens ethnique du terme. Il est sans doute tout simplement
Hyksos et sumérien assimilé.
Pour ces tribus du Nil, alliées des Hyksos vaincus, elles-mêmes
grand commis utiles sinon nécessaires à l’Etat égyptien, le
terme Israël, enfant de la lumière, est même vécu comme le signe
d’une assimilation qu’il n’accepte pas vraiment. Ils verront
même dans ce terme une autre signification par l’effet d’un jeu
de mots en voyant dans Ysra[7] « celui qui gouverne », qui
gouverne pour El, c’est-à-dire en fait pour El Shaddai, le
seigneur de la Montagne dont Moïse est censée plus tard avoir
reçu les tables et dont le nom fut conservé dans la Vulgate latine
jusqu’en 1611. Dans les bibles anglo-saxonnes, protestantes ou
juives, il est effacé au profit de « Tout puissant » tant il
marque un peu trop son origine polythéiste et contextuelle.
El, ou Al vient bien en revanche de Sumer, où tous les « ilu
», « hal » ou « el » se rattachent à un être virtuel, de
lumière ou même « brillant[8] ».
Tous ces peuples se retrouvèrent donc pour diverses raisons en
Egypte ou à ses frontières. Les générations des descendants des
Hébreux ou d’Abraham ou de Jacob ayant vécu en Egypte avant l’Exode
dont le récit correspond au récit allégorique de Moïse dans la
Bible n’avaient donc plus grand-chose à voir avec leurs cousins
ancestraux installés en pays de Canaan : une tribu que les
Egyptiens appelaient Habiru. Un nom intéressant. Il superpose
Haber, Heber du nom du patriarche dont les tribus furent chassées
de Sumer et Nabiru, le vieux nom Akkadien de la planète qui créa
la Terre, en fait Jupiter[9]. De cet emprunt, d’ailleurs, est né
ou a été transmise cette idée de peuple élu, créateur. En fait
un emprunt à la mythologie sumérienne qu’il avait refusée quand
ils formaient transitoirement l‘aristocratie sumérienne.
La répétition de l’histoire ne peut que frapper les esprits.
La rencontre après des siècles de tribus devenus aussi
étrangères les unes aux autres a dû assez logiquement faire l’objet
d’un pacte, un document constitutionnel : le Livre de l’Alliance.
Nous y reviendrons.
Pour l’heure, l’enfant d’Aménophis III vient de naître au
cœur d’une région habitée par des égyptiens parfaitement
intégrés, venus de Sumer et de Canaan il y a des siècles, mais
soumis à une immigration hébraïque nouvelle.
Moïse, s’il est de ce monde, ne peut donc être ni juif, car
cela n’existe pas, ni hébreu de Canaan. Il est peut-être un
descendant de ce fameux Israël évoqué plus haut. L’Exode en 2
:19 le désigne en fait comme un parfait égyptien.
Le fils d’Aménophis III qui vient au monde ne naît pas de sa
femme Sitamun, sa sœur, qu’il a épousée alors qu’elle n’était
encore qu’une enfant de trois ans. Les successions égyptiennes
sont matrilinéaires. Sitamun représente la légitimité. Or à la
seconde année de son règne, Aménophis III décide d’épouser en
secondes noces Tiye[10], une femme au caractère exceptionnel. Elle
constitue sans doute le modèle de la mère d’Œdipe, dans la tragédie
de Sophocle. Si bien qu’Aménophis III décide d’en faire sa
grande Epouse Royale, la Reine. Cet acte est à l’origine de tous
les grands schismes spirituels, des oppositions entre les grandes
religions du Livre, indirectement à l’origine de la
Franc-maçonnerie dans son message le plus secret. Il scelle l’opposition
multimillénaire entre futurs juifs et arabes malgré le fondateur
commun Abraham, ainsi que les oppositions pérennes entre les Allman,
les allemands, et les celtes[11].
Ce soir, posons seulement la première pierre de cette histoire
en déconstruisant le mythe fondateur de Moïse pour édifier les
termes d’une reconstruction bien plus grandiose encore, du moins
à mes yeux. Même si les racines de cette opposition fondamentale
entre légitimité et puissance, entre droit du sol et droit du
sang, remontent aux âges les plus reculés de la Mésopotamie, dès
la sortie des hommes d’Afrique. Mais c’est ici à Zarw, -1394
av. JC., que la tragédie se noue pour des siècles et des siècles.
Cet enfant n’a pas encore de nom connu si ce n’est
implicitement Aménophis. Sa mère Tiye descend d’une grande
aristocratie de vizirs. Son père a été ministre d’Aménophis
III. Pour les Egyptiens, il s’appelle Yuya ou Yuseph. Il est en
réalité le patriarche biblique Joseph, que la Bible amalgame un
peu abusivement au Pharaon asiatique Hyksos[12]. Peut-être est-il
comme Abraham autant Hyksos que descendant lointain des rois
hébreux de Sumer. Sa tribu a collaboré avec les Hyksos que les
Aménophis, descendants égyptiens plus lointains encore des
dynasties sumériennes fondatrices de l’alliance entre la Haute et
la Basse Egypte, avaient chassés du trône. Les tribus du Goshen
sont donc sous la surveillance du clergé. Ces aristocraties se
disputent la légitimité depuis près de deux millénaires sur des
terres successivement promises, conquises, abandonnées ou devenues
terres d’exil. Certains d’entre vous savent peut-être déjà le
rôle que la tribu de Joseph et peut-être Joseph lui-même joua
dans le meurtre fondamental d’où la franc-maçonnerie procède.
THE MUMMY OF PATRIARCH JOSEPH IN THE CAIRO MUSEUM. Yuya served as
a minister and commander of the military Chariots for Amenhotep III
(c. 1405-1367BC) of the 18th dynasty. Amenhotep III, married Yuya's
daughter Tiye and made her his great wife, the Queen of Egypt. Yuya
was the grandfather of the monotheistic Pharaoh Akhenaten, and
great-grandfather of King Tut. Légende parfaite... Comme quoi les
vérités commencent à être dite sans fard. Yes sir ! Yusseph EST
le patriarche Jiseph de la Bible, donc pas si mal en cours que cela.
Ce qui a deux conséquences : - Les hébreux, ceux qui vivaient en
Egypte, n'étaient pas ou plus en esclavage et bien intégrés dans
la société égyptienne ; - sa fille Yukâbar, ou fille de Yuya,
s'appelle bien comme la mère du Moïse de la Bible (Joshébed).
|
[1] Fête du printemps pharaonique
en fait
[2] Manéthon introduit ce vocable. Flavius Josèphe les
identifie tout simplement aux hébreux. Ce point de vue
simplificateur est combattu actuellement par les historiens de la
Mésopotamie. Mais cela pourrait indiquer qu’il y a dans l’Exode
décalque du récit de l’éviction des Hyksos par les premiers
amonites et la fuite ou l’exode proprement dit des hébreux au
cours de l’épisode final de Moïse.
[3] Pour reprendre un terme qui fait image. Car ils ne se sont
guère plus de souche que les hébreux puisque les chefs de leurs
grandes familles sont d’origine sumérienne. Celles-ci marieront d’ailleurs
régulièrement les fils et filles avec des princes et des
princesses demeurées au pays (Sumer) pour conforter la légitimité
de leur pouvoir.
[4] Il se poursuit par la « voie substituée » dès lors que la
construction des pyramides est abandonnée au profit de la
construction de temples, le projet (dont je ne parle pas) s’avérant
impossible malgré les prouesses architecturales auxquelles il a
conduit les hommes. Le Temple se contentera de faire coïncider la
lumière de Vénus (Ashtar, « Easter ») et du Soleil dans le saint
des saint aux dates supposées fécondantes (Shekinah, l’Etoile
flamboyante ou encore la déesse Hathor, dont on va retrouver le
symbole hiéroglyphique dans (H)ATH(on) et le symbole sur les
casques celtes et gaulois (cornes, horn) dont l’origine est, comme
je l’ai démontré dans d’autres écrits, également
sumériennes). Le meurtre du dernier dépositaire de la voie
substituée substituera une « nouvelle voie substituée » à la
voie substituée et ainsi de suite, de Moïse jusqu’à nos jours
en passant pas Anderson ou l’empereur chinois qui construisit la
muraille de Chine. L’un et l’autre firent brûler tous les
documents pour avoir le monopole de « dire l’histoire ».
[5] Dont les Grecs rétabliront le vrai nom symétrique en Is-Is,
les Hébreux en Hawwah, les chrétiens en EvE et l’Afrique noire
en Awa. Kem, le nom égyptien d’IsIs, signifie tout simplement «
noire ».
[6] Même si par le procédé habituel, des significations
nouvelles sont plaquées : le pays des deux rives par exemple,
reprenant en cela l’origine du mot Mésopotamie (le pays entre les
deux fleuves). Il y a toujours un sens ésotérique qui se rattache
à la création primordiale et un sens exotérique, vernaculaire,
qui se rattache à la description du territoire et/ou de la tribu.
La Bible est très friande du procédé qui consiste à prendre l’un
pour l’autre et réciproquement. Tel est le fondement de l’invention
des hiéroglyphes égyptiens qui, parce que les consonances ont une
double représentation, finissent par vêtir les mots d’une double
signification. La translittération dans l’hébreu, terme à
terme, fournira la base de la kabbale et de la guématrie.
[7] Cf. note ci-dessus.
[8] Sens étymologique par exemple en akkadien. Quant au sens
usuel dans les allégories, la discussion continue de « faire rage
».
[9] Cf. conférence au musée Dapper du 28 février 2012 sur ce
thème.
[10] Il existe de multiples orthographes de chacun des noms
évoqués ici selon les sources, les traductions et les langues de
transposition. Tiye s’appellent également Tiyi, Tiya, etc. A
chacun de faire les correspondances utiles.
[11] Lesquels sont issus de migrations pré-sumériennes
distinctes et reproduisent les mêmes oppositions. Ceci laisse
penser que ces voies sont elles-mêmes antérieurs à la formation
de la Mésopotamie historique. Cf. L’histoire des premières
migrations dans la Revue des Cahiers de la Sécurité n°17. Même
auteur.
[12] Il est parfois écrit qu’il aurait été vice-roi.
Pourquoi pas si un premier ministre peut être considéré comme le
vice- président…
Joseph-Yuya, jeune, avait pourtant déjà été nommé par
Thoutmosis IV[1] Maître des chevaux du roi et Député des chars
royaux. En accord avec la tradition égyptienne, une fois épousée
une femme héritière par la lignée matrilinéaire, la seule
certaine, le roi pouvait épouser autant de femmes qu’il voulait,
mais seuls les enfants de la Reine héritière pouvait lui
succéder, fussent-ils ceux d’un autre. Quand la lignée s’interrompait,
la dynastie changeait de nom et de légitimité.
Aménophis III va donc tenter d’infléchir cette règle en donnant
un lustre tout particulier à son mariage avec Tiye. Pour l’honorer,
il fit par exemple réaliser un grand scarabée aux armes de Tiye
dont il envoya de multiples copies à tous les rois et princes
connus de la planète d’alors. Il fit également construire pour
Tiye un palais d’été à Zarw (Zaru), près de l’actuelle ville
de Kantara, au nord du Sinaï, dont il fit la capitale du Goshen, le
lieu cité par la Bible[2] comme celui où habitaient la majorité
des descendants d’hébreux, que certains appellent donc
israélites, vivant en Egypte, comme pourraient vivre en France des
Alsaciens ou des Béarnais, sans autre différence qu’une
lointaine origine différente. Il en va pourtant différemment dans
l’esprit des aristocraties constituées[3].
Voilà pourquoi la mère, Epouse royale, s’était rendue à
Zarw pour accoucher. Elle craignait la colère du clergé thébain.
Bien lui en prit, car son fils ainé que son père Aménophis III
avait appelé Thoutmosis, du nom de son propre père alors que ce
fils n’était pas un héritier légitime, mourut peu de temps
après son deuxième accouchement.
Thoutmosis, ce premier fils, avait été élevé et éduqué à
la résidence royale de Memphis avant de disparaître, sans doute
kidnappé puis assassiné par les prêtres d’Amon.
Ce pourquoi, sa mère et son père appelèrent cet enfant, lequel
n’avait pas encore reçu son nom définitif et n’était déjà
plus par précaution dans l’enceinte du Palais Royal, des noms de
ses pères et grand père Aménophis et Mosis ou Moïse. Tel est le
premier nom qu’il n’ait jamais reçu : Moïse Aménophis.
La clef de l’identité de Moïse, celui de la Bible, se trouve
donc dans son nom dont les textes égyptiens ne font aucun mystère
même si par un procédé de superposition sémantique, il est
devenu Moshé[4] en hébreu. Le mot égyptien « mose », « mosis
» étant en fait la récriture grecque qui montre que les grecs
antiques n’ignoraient rien de cet épisode, signifie progéniture
ou héritier comme dans « Tutmose » qui signifie né de Thot, ou
« Amenmose » : né d’Amon.
Les grecs ont rétabli la véritable origine sémantique avec « is
» qui signifie fils ou X, comme dans Is-is, et mo qui se rapporte
aux eaux. On prétend que le nom hébreu Moshé signifie « celui
qui fait sortir les eaux » et donc en quelque sorte « sauvé des
eaux » à la naissance et donc qui les fait littéralement sortir
en frappant la roche avec le bâton : cette construction sémantique
allégorique est géniale[5]. Si « mosis » signifie «
étymologiquement » sauvé des eaux, c’est tout simplement l’origine
sémantique du mot égyptien et de ses glyphes et il n’est sauvé
que des eaux de sa mère et allégoriquement des eaux primordiales
de la création.
Dans cette appellation, la volonté d’une mère, et sans doute
d’un père, d’instituer leur progéniture comme les héritiers
contre la tradition instituée est évidente. Elle heurte l’aristocratie
et le clergé amonite d’autant plus durement que les tribus du
Goshen sont considérés comme les alliés des Hyksos contre
lesquels s’est fondée la dynastie actuelle.
La reine Tiye est donc venue accoucher en terre hospitalière
mais son enfant, contrairement à ce que suggère la Bible, est bien
né dans l’enceinte du Palais Royal. Dès la naissance, les
sages-femmes s’arrangèrent pour que l’enfant soit allaité par
la belle-sœur de Tiye, Tey de la maison de Lévi. En revanche, dès
la disparation de son fils aîné, elle le confia au Nil mais en
toute sécurité pour qu’une famille proche, donc sans doute
également descendante lointaine des hébreux, la récupère juste
de l’autre côté de l’enceinte du Palais.
De là, cette histoire de panier en osier et la construction
sémantique géniale des auteurs de l’Ancien Testament. Il est
bien clair qu’une princesse égyptienne n’avait pas de
connaissance en matière d’étymologie d’une langue pré
hébraïque que personne ne parlait plus après 400 ans de présence
dans le delta du Nil.
Chacun connaît désormais le récit originel qui a inspiré cette
superposition sémantique d’un garçon trouvé dans un panier au
milieu des roseaux. Le récit mésopotamien originel de la
création, l’Enûma Elish contient le prototype de l’arche de
jonc dans la légende de Sharru-kin. Ce dernier devint Sargon, roi d’Akkad
en 2371 av JC. Un des textes dit : « Ma mère m’a conçu : en
secret elle m’a porté et placé dans un panier de jonc qu’elle
a scellé avec de la poix. Elle m’a déposé sur le lit d’une
rivière qui ne m’a pas englouti. La rivière m’a porté jusqu’à
Akki, le puiseur d’eau. »
[1]
Père d’Aménophis III et donc grand-père de cet enfant.
[2]
Là encore éventuellement sous d’autres orthographes.
[3]
Comme ce fut le cas par exemple en Gaule puis France avec les
hérésies de l’arianisme, cathares et dans une certaine mesure
huguenote.
[4]
Ou même Moshiü, ce qui correspond encore mieux au sens voulu.
[5]
Cela constitue un des procédés courants de construction de la
Bible mais aussi des textes encore plus anciens comme ceux de la
Création à Sumer. Il ne s’agit pas seulement d’une technique d’appropriation
de la tradition, certains diraient de captation. Il s’agit d’une
technique de superposition qui est une « initiation par le Verbe »
à des vérités plus anciennes. C’est la capacité d’une langue
à « attraper » les messages venus de la tradition primordiale qui
en fait une langue sacrée. Toutes les langues ont cette
propriété. Certaines ont été construites pour cela comme les
hiéroglyphes ou l’hébreu, langues qui, à l’origine, ne sont
pas parlées. D’autres enfin, dérivées de celles-ci mais
vernaculaires, ont dû être « rectifiées » ou « académisées
» sur la base de techniques secrètes transmises depuis les hautes
vallées perses. Tel est le cas de l’arabe, du sanscrit et du
français, ce que peu de gens savent. Le cas du grec est
particulier. Son alphabet court (26) et long (114) est l’image de
la source et antérieur aux hiéroglyphes. Ce n’est pas le sujet.
Quant au grec, il est une langue vernaculaire bâtie sur la source.
Il a été tardivement rectifié dans l’hébreu sacerdotal qui
dérive des hiéroglyphes et de leur version démotique. D’où la
puissance du Tanak même si elle hérite largement de ces
constructions sémantiques sacrées.
«
Nous l’appelerons Moïse puisqu’il sera l’héritier »
Les
Grecs établirent la déesse noire Kem comme Is-Is ou X-X. Autant
dire qu’ils avaient eu accès à d’autres sources pour rectifier
ainsi les noms égyptiens, en les recodant d’une manière qu’on
retrouvera dans le Tanak mais qu’ainsi éclairent les glyphes
égyptiens. Ci-dessus le hiéroglyphe de X dont on retrouve les
éléments dans un très vieux dessin sumérien illustrant Enuma
Elish représenté au-dessus… Le « Puiseur d’eau » (image
allégorique qui en fait « code » le nom de Moïse ) et la déesse
mère procèdent à l’appariement des gènes sur une table qu’il
faut bien appeler « médicale ». Au-dessus, sont figurées les
trompes de Faloppe, puis un symbole ADN puis enfin l’Alou Hal-Hou,
c’est-à-dire le médiateur entre le ciel et la terre. Le mélange
des gènes ne se fait pas « au hasard ».
|
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Acte II |
Moïse Aménophis fut ensuite éduqué à Héliopolis par les
prêtres de Ra selon les textes égyptiens dans les mêmes lieux et
dates que ceux attribués par Manéthon au 1er siècle av JC. à
propos du Moïse correspondant à celui de la Bible. Tout ceci sous
la surveillance d’Anen, prêtre de Râ, qui était le frère ainé
de la reine Tiye. Il partit vivre néanmoins à Thèbes pendant son
adolescence, à l’âge de 16 ans. Comme Sitamun n’avait jamais
donné de fils à Aménophis III, sa mère Tiye prit une certaine
importance malgré les humiliations répétées de la part du
clergé thébain. En revanche, Sitamun avait eu une fille, la belle
Néfertiti dont Moïse Aménophis tomba vite amoureux, sa mère
faisant tout pour encourager cette relation qui permettait de
transférer la légitimité à son fils. Pour Sophocle,
Moïse-Aménophis épousa sa mère par procuration.
Un point : on dit parfois que Néfertiti serait de mère inconnue
adoptée elle-même par Sitamun pour donner à Aménophis III une
héritière matrilinéaire de complaisance en quelque sorte. Ce
pourquoi elle aurait été élevée par la première mère
nourricière de Moïse Aménophis, Tey, qui est surtout la femme d’Aye,
le fils de Yuya, donc Joseph et Tuya, Aye qui va jouer un rôle
déterminant, Tuya dont la Bible parle également. En fait, tout
porte à croire que Néfertiti est réellement la fille de Sitamun.
C’est même parce que le clergé le sait bien, malgré la
tentation de le nier pour faire s’effondrer toute la stratégie de
Tiye pour son fils si œdipien, que la tragédie va se nouer.
En effet, quand le vieux Aménophis III, le père de Moïse
Aménophis, tombe malade, on se résout à pousser en avant le jeune
fils dès lors qu’il épouse Néfertiti, sa demi-sœur et sœur de
lait, afin de donner au Roi un corégent dans une période donc
difficile. Si bien que lorsqu’Aménophis III, Amenhotep en
égyptien, mourut, il lui succéda sous le nom d’Aménophis IV,
avec sa femme Néfertiti qui incarnait la légitimité et fut
parfois mise au-devant de la scène plus que le roi lui-même. Elle
avait un quasi statut de corégent.
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En fait, le climat d’hostilité qui avait entouré Moïse
Aménophis à sa naissance refit surface dès sa nomination comme
corégent. Les prêtres d’Amon se manifestèrent ouvertement.
Moïse Aménophis répondit en construisant des temples à Aton,
érigé en nouveau dieu, sorte de syncrétisme de Râ et d’autres
réminiscences. Trois temples furent édifiés : l’un à l’extrémité
du complexe de Karnak, l’autre à Louxor et le troisième à
Memphis. En fait, Moïse Aménophis n’avait tout simplement pas
invité les prêtres d’Amon aux fêtes au cours de la première
partie de sa régence.
La quatrième année, il célébra son jubilée et bannit pour l’occasion
tous les dieux sauf le sien, Aton. Et 12 mois plus tard, il provoque
une nouvelle rupture avec la tradition en changeant son nom
Aménophis, qui contient Amon, en Akhenaton.
Il faut bien comprendre qu’il n’invente pas réellement le
monothéisme par cet acte.
La spiritualité égyptienne, transmise par les familles royales
originaire de la Mésopotamie, est à l’origine ni panthéiste ni
monothéiste. Les dieux sont des êtres de lumière, les AL ou des
extraterrestres comme les Annunakis, qui apportent la connaissance
dans leur propre intérêt. Et les hommes leur volent en quelque
sorte leur savoir. Puis se mélangent génétiquement à eux ou les
tuent comme Gilgamesh tue sa maîtresse géante si laide à ses yeux
ou comme David tue Goliath, le dernier des dieux Neandertal. La
création, c’est autre chose. C’est de la physique
pure, celle
que représente le nu-un originel qui ressemble beaucoup à ce que
nous appellerions une soupe primordiale de qbits avant la
décohérence. Ou tout simplement spirituellement la « terre-mère
».
Les sumériens qui arrivent en Egypte ont un grand dessein qu’ils
vont tenter de réaliser à tâtons par le truchement des pyramides
notamment. Et puis, les totems territoriaux deviennent des dieux au
sens moderne du terme, la connaissance transmise se perd au profit
de rituels idolâtres, des clergés se constituent et l’Etat, à l’instar
de chaque cité qui a son dieu, décide d’un dieu d’Etat. Les
dieux féminins disparaissent au profit des dieux masculins. Seule l’Egypte
conserve une mixité divine. Mais sous les amonites, il y a un dieu
d’Etat : c’est Amon.
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20121127092800 «Physique pure» & «monothéisme»
donnent ici l'opportunité d'une déclinaison. On lira aussi dans
d'autres passage que le lieu d'Amarna fut un «premier exil» pour
Akhnaton. Les idéologies des masses vivent d'un point séminal où
les métaphores font une collusion. La raison en fait les frais.
Ainsi le «climat d’hostilité» entre les scientifiques et les
religieux et, dans le cas d'AkhMosOed, entre les historiens et les
politiques. C'est un conflit imaginaire et transitif qui organise
l'opposition Amon/Aton.
De manière prosaïque (non pas mosaïque ^_^) la geste
d'Akhnaton est de la pure politique. C'est pourquoi "il
n'invente pas réellement le monothéisme". Comme il y a
Démocrates et Républicains, Droite et Gauche, il y a en Egypte les
'égyptiens' et les 'universalistes', comme il y a les USA et les
Nations Unies. La particularité à la fin de la dynasties
d'Akhnaton est endossée par son père (qui doit conclure
l'expansion jusqu'aux colonialisations accumulées depuis le début
de cette 18em.dyn.) puis assumée par AkhMosOed. Le parti politique
de Yuya, de Tiye est celui de la planétarisation ; il faut faire du
monde embrassé par l'Egypte, un seul état. Et pour cela il faut
créer une nouvelle capitale, comme Brasilia, créée ex-nihilo
(note:quoique pseudo nihil). Conséquent à la logique de ce projet
le destin des religions.
Les temples, tribus, totems sont des "signifiants"
distribués selon les écosystèmes, les migrations, les
populations. Cette phase antique des religions ressort encore à
peine du shamanisme (la chimie) et pénètre encore à peine la
théologie (l'écriture). Lorsque ces signifiants sont 'totalisés'
- pour mémoire la 'thothalisation' - suivant le programme Atonien,
ils deviennent de l'écologie pure, une pure biologie, pure
physiologie (comme le terme "pure" enivre, disons aussi
bien : une "écologie dure"). Effectivement "ce n'est
pas réellement le monothéisme"!!! ^_^ ; la religiosité qui
l'oppose dans le «climat d’hostilité» ici analysé procède par
Amon, comme un internationalisme.
(rem: n'oublions pas que nous sommes actuellement à la phase où
nous allons reconnaître qu'Akhnaton n'avait pratiquement jamais
été oublié puisqu'il s'agit d'Hermes Thoth Trismegiste - c'est à
dire le patron de l'Alchimie et/ou des sciences antiques que nous
devons sans hésitation attribuer à l'écologie actuellement en
germe politique) |
Même si, de manière lointaine, Amon signifie « Il est, ainsi
il est » comme dans la prière chrétienne qui le reprend en
terminant par Amen dont le sens a donc été détourné.
Il faut comprendre la réaction de celui que nous allons
maintenant appeler Akhenaton comme identique à celle de Robespierre
qui veut supprimer le dieu chrétien pour le remplacer par le culte
de l’Être suprême, défigurant ainsi d’ailleurs l’idéal
maçonnique en voulant définitivement asservir la spiritualité, la
légitimité, à la raison d’Etat, à la puissance.
Sauf qu’il n’y a de légitimité que dans la transmission et
le partage de la tradition.
Devant les tensions prérévolutionnaires qui naissent de cette
prétention, Tiye établit un compromis avec les prêtres et
persuade son fils de quitter Thèbes. Il va établir sa nouvelle
capitale en un lieu situé à 350 km au Nord de Thèbes, qu’on
appela bien plus tard, Tell El Amarna.
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Acte III |
Pour sa nouvelle ville, Akhenaton avait choisi
un territoire qui n’était attribué à aucun totem,
emblème du sol, que nous appelons peut-être un peu
légèrement dieu ou déesse. La construction avait commencé
en l’an 4 de sa corégence avec son père ; elle se termina
en l’an 8. Mais, en raison des conflits et des risques sur
sa propre vie, il se déplace avec toute sa famille en l’an
6.
Des falaises bordent le désert et s’effacent le long du
Nil pour dessiner un grand cercle de 12 km de long sur 5 km de
large. Les rues principales sont parallèles au Nil. Une voie
plus importante, la Voie Royale, mène vers les demeures les
plus éminentes, celle du Roi et de sa famille, au temple
dédié à Aton, un peu plus au sud. Le Grand Temple d’Aton
se trouve à 400 mètres de là, sur l’axe est-ouest qui
traverse la ville au nord de la maison du Roi. Les rouleaux du
Temple, retrouvés avec les rouleaux de cuivre de Qmram, à ne
pas confondre avec les rouleaux de la mer Morte, écrits dans
une écriture proche de celle qui était utilisée au 13ème
siècle av. JC., donne les dimensions du mur le plus long du
temple dit de Salomon dans le Tanak : 1600 cubits, mesure de l’époque,
soit 800 m, soit exactement la dimension du mur du Grand
Temple d’Aton ou d’Aten en grec, en pré hébraïque et en
Sumérien. Pour mémoire, le mont du Temple de Jérusalem ne
mesure que 550m sur 185m.
Tout y est donc au mieux pour accueillir Akhet-aton,
littéralement l’horizon, oui comme Horus, d’Aton ou d’Aten
comme indiqué dans les rouleaux que j’évoquais plus haut.
Il ne s’agit pas de la totale rupture –insistons- dont
parlent les ouvrages. Ceux-ci ne parviennent pas à expliquer
qu’Akhenaton n’a pas inventé le dieu Aton. Certes, il se
distingue bien de Râ, le dieu-soleil égyptien qui est au
centre de tout. Aton est représenté par un disque solaire
dont les rayons partent exclusivement vers le bas[1]. Il
superpose l’incarnation, telle qu’elle est exposée dans
le prélude de l’Evangile à la création du système
solaire. C’est en partie un retour à la spiritualité d’origine
sumérienne. C’est la première figuration du Theos
architecte dont on retrouve les rayons dans la maçonnerie. C’est
pourquoi, bien avant la naissance d’Akhenaton, le nom d’Aton
apparaît. Et notamment dans les temples d’obédience
hébraïque, dont je rappelle qu’ils ne sont qu’une des
sensibilités de misraïm. Le combat contre le clergé
idolâtre avait déjà commencé sous Aménophis III, comme je
l’ai indiqué. C’est pourquoi Akhenaton a pu imposer ses
vues à ses proches. Le bateau utilisé par son père sur le
lac de Zarw (Zaru) s’appelait déjà « Tehen Aten », c’est-à-dire
les Rayons d’Aton, donc voguant au-dessus du symbole de la
mer (mère) primordiale, le nu-un. Relisez le premier jour de
la création de la Bible Il n’est pas possible de tout
expliciter. Il y avait déjà un temple d’Aton à Zaru en
plein pays de Goshen. Quand Akhenaton aura disparu de la
scène principale, son fils et l’épouse de celui-ci seront
représentés coiffés du disque d’Aton sur le panneau en or
massif encastré au dos du trône, comme la reconstitution
exposée à la Porte de Versailles le montre.
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Aton est également l’équivalent hébreu d’Adon,
un titre phénicien venu également de Sumer et signifiant «
Seigneur ». J’ai dit Aten et j’ai évoqué Sophocle. J’aurais
pu évoquer Adonis. Juste ces bribes lâchées pour indiquer
en filigrane l’importance de la Grèce archaïque dans la
recomposition de la tradition primordiale. Mais, 2000 ans plus
tôt, Adonaï signifie « Mon seigneur ». Et c’est pourquoi
les hébreux ont superposé la vieille sémantique sumérienne
sur les allégories égyptiennes, non pas seulement lors de la
composition du Tanak, mais dès le règne des Amonites pour
prolonger leur Alliance avec les Kyksos que ceux-là avaient
chassés. L’amour d’Aménophis III pour cette femme Tiye
va changer le cours de l’histoire, cette femme qui n’est
pas seulement la mère de Moïse-Aménophis-Akhenaton mais
aussi la mère
virtuelle d’Œdipe fait Roi.
Cette relation œdipienne, au sens mythique, profond,
change l’histoire. Elle avait conduit Freud dans les années
1930 à associer Moïse à Akhenaton sans aller jusqu’au
bout de sa découverte pour les mêmes raisons que celles qui
avaient conduit Champollion à détruire ses papiers sur la
relation entre les hiéroglyphes et l’hébreu
sacerdotal. La seule
chose qu’Akhenaton fit en réalité de spécifique à
cet acte de la tragédie, fut d’instaurer Aton comme seul
dieu de l’Egypte et de régler ses comptes tant avec le
clergé d’où son père tirait sa légitimité qu’avec lui
en montrant à sa mère qu’il l’aimait plus encore en
allant plus loin encore, jusqu’à la rupture spirituelle. Et
c’est pourquoi ce fut le premier exemple au monde d’intolérance
religieuse à un niveau étatique. Par un strict monothéisme
imposé au peuple, il se venge de toutes les fausses
servitudes tout en poussant à son paroxysme les dérives
cléricales qu’il entendait dénoncer par ailleurs[2].
Il fit fermer tous les temples des dieux égyptiens qui n’étaient
que des emblèmes, des
hypostases territoriales au profit d’un dieu du sang,
de l’élu, qui n’était né ni de chair ni de sang…
Ainsi il se rendit très impopulaire, non seulement auprès du
clergé mais également auprès des militaires, car les loges,
de tout temps, ont toujours tenu les armées. Thomas Mann
disait qu’il n’y a que les niais et les sots qui croient
que les loges n’ont pas été instituées de tout temps pour
la défense de la Patrie. |
20121125065900 J'ai réfléchi de mon mieux à la
qualification d'Oedipe symbolique que PH emploie
parfois pour qualifier Akhnaton. Ici dans son texte il est
même question de «la mère virtuelle d’Œdipe fait
Roi». Or à mon sens c'est (être) le 'roi' qui fait l'Oedipe
(le complexe) et Akhnaton est l'Oedipe réel. PH
comprendra quelle question se pose là, puisqu'il est averti
des inversions miroirs tels qu'on les voit de la lettre
(hiéroglyphe, hébreu).
Nommer Oedipe 'symbolique' signifie le refoulement de la
fonction réelle d'Oedipe. On trouve donc cette fonction
réelle dans son refoulement, lorsque l'on suit la
signification que donne le texte de PH.
Dans le passage ci-contre la «seule chose» que fit
Akhnaton ("à cet acte") fut un règlement de compte
familial (père/clergé ; mère/spirituel). C'est ne pas dire
qu'il fit un acte politique de globalisation territoriale
(comme aujourd'hui une ONU) ; ce silence se constate au
détriment des «hypostases territoriales» et à l'accent du
«sang».
Ma lecture inverse donc cela ; elle dira que le dieu du
sang est celui des "hérétiques" ci-avant
dénommés par PH - et que c'est bien l'hypostase
territoriale qu'Akhnaton aura relevé du moment où,
désacralisant les représentations des territoires (des
temples/églises signifiant les "niches
écologiques" en terminologie
contemporaine) il naturalise ces-dites représentations
et organise pour la première fois au monde une écologie
pratique (non plus une écologie primitive).
Je vois le même moment de travail dans l'ouverture de ces
temple à l'organique que dans l'institution d'Oedipe à
l'historique (que Freud a manqué et qu ePH
retient encore en identifiant une relation mythique entre
Akhnaton et Tiye, alors qu'il faudrait mieux la dire une
relation charnelle sans qu'on aille voir des parties de
jambes en l'air ; une relation charnelle augurant du
mythe produit par lesdits hérétiques, dont Freud à terme
aura été témoin). |
Akhenaton organisa sa maison de façon à la fois
extraordinairement disciplinée et simple. Il afficha sa
famille dans une simplicité calculée. Il eut six filles de
son épouse Néfertiti. L’analyse ADN a montré depuis peu
que les garçons n’étaient pas d’elle mais bien de lui.
Après le décès de son père, en l’an 12 de son règne,
Akhenaton organise une immense réception pour célébrer son
accession au trône comme unique régent, même si son
épouse, prend un rang public dès lors égal au sien. Les
délégations sont universelles, les présents luxueux.
La procession royale est symboliquement gardée par une
unité militaire Shasu, une tribu de bédouins du Sinaï qu’on
retrouvera aux côtés du Moïse de la Bible.
C’est à cette occasion qu’Akhenaton enterre son père
en donnant l’ordre d’abolir le culte d’Amon, c’est-à-dire
la légitimité amonite des Aménophis, de fermer tous les
temples, de confisquer leurs biens de dépouiller les prêtres
ne laissant subsister que les temples et les prêtres qui
prêtaient allégeance au nouvel Être suprême.
C’est Philippe Egalité, premier prince du sang, grand
maître du Grand Orient, votant la mort de son « frère
»[3], initié dans la même loge que lui à Versailles…
Persécutions, confiscations, envois d’ouvriers qui effacent
les noms, bannissement du clergé en des lieux d’exil,
au-delà du pays de Canaan, y compris en pays sumérien par
dérision, tout ceci supervisé par l’armée. Des escadrons
de soldats venaient vérifier l’exécution du décret royal.
Outre les bédouins, une sorte de police militaire encadrant l’armée
dans ses œuvres, des mercenaires étrangers, étaient
disséminés dans les troupes régulières.
La loyauté de l’armée régulière était elle-même
supervisée par son nouveau commandant, Aye, frère de la
mère du Roi. Toujours elle. Son propre grand-père Yuya, le
Joseph de la Bible – nous y voilà – dirige les unités de
char.
La dureté de la répression finit par provoquer des
réactions dans l’armée elle-même malgré sa fidélité à
un régime qu’elle sert et qui la sert. Des défections
massives sont annoncées. Certains craignent une guerre
civile. Les officiers et les soldats sont attachés à leurs
emblèmes bénis par les temples, lesquels sont saccagés. Un
conflit ne tarde pas à éclater entre le Roi et son armée.
Akhenaton s’enferme dans une spirale mentale qui le conduit
à refuser tout compromis.
Horemheb, Pa-Ramsès et Seti passent un pacte. Ils préparent
un coup d’Etat. Ils règneront tous tour à tour et
rétabliront les droits de l’Eglise égyptienne
traditionnelle. Ils ont pris angle avec Aye, frère de la
mère du Roi, plus conciliant et qui avait déjà tempéré
les ardeurs de Tiye et d’Aménophis III. Ils ordonnent à
leurs troupes à leurs troupes de faire route, les uns depuis
le nord, les autres depuis le sud, en direction d’Akhet-Aton,
l’actuelle Tell El Amarna.
Aye qui dirige les troupes loyalistes comprend qu’il n’y a
pas d’espoir, que les chars seront pulvérisés, que la
ville n’a pas de ressources propres pour résister à un
siège. Il intercède auprès d’Akhenaton pour permettre la
survie de son fils, de sa femme Néfertiti et de sa mère, la
reine douairière.
En effet, à l’exception du fils d’Akhenaton,
Toutankhaton, tous ces personnages sont des héritiers
amonites réguliers, directs ou par alliance. Un coup d’Etat
pour restaurer l’Etat amonite légitime sans changer de
dynastie paraît une justification acceptable. Il suffit de
nommer des corégents comme le veut la tradition. Toutankhaton
est tout jeune. Il ne peut régner : cela laisse le temps et
ménage tous les intérêts sauf évidemment ceux d’Akhenaton.
Personne ne sait en fait que Toutankhaton n’est pas le fils
de Néfertiti sauf évidemment Néfertiti elle-même et sa
vraie mère, Kiya[4], dont la Bible avait signalé l’ascendance
incestueuse. Les analyses ADN récentes de la 18ème dynastie
sont venues confirmer ces faits et, si besoin était encore,
confirment comme la pièce manquant d’un puzzle qui se forme
progressivement ; que Moïse et Moïse ne sont qu’un seul et
même personnage. Vous l’avez déjà compris.
Mais Akhenaton qui quitte sa ville avec son grand prêtre,
Pa-Nehesy, et quelques fidèles, n’est plus Moïse, l’héritier
légitime. Il est tout sauf cela. Il ne sait pas encore qu’il
le redeviendra et qu’un jour, une fois revenu devant ses
juges, les prêtres réunis à nouveau dans son village natal,
Zaru, puis ceux de la Montagne sur laquelle règne le Seigneur
et Maître de la Montagne et Horus, un moment pétrifié dans
la pierre de la table et la roche du Mont Horeb. Les voilà
partis en exil dans la région de Sarabit El-Khadem, au sud du
Sinaï.
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[1] Et se terminent chacun par une petite main…
[2] En fait, il entend vider ou laver la mémoire
générationnelle du divorce entre les deux lignées fondatrices de
la tradition. En achevant l’œuvre que son père a entrepris par
amour, il achève son père pour son œuvre et ouvrir un nouveau
cycle en terminant notamment le passage des dieux féminins aux
dieux masculins. Aussi bien, Akhenaton et Moïse sont à la fois un
et deux personnages, un d’hier et l’autre de demain et la
charnière. Il est l’homme de trois cultures, ce pourquoi certains
alchimistes y verront une incarnation de l’Hermès trismégiste…
[3] Et reniant la maçonnerie 15 jours après avoir obtenu la
mort de son « frère ». Il fut dégradé par le Grand Orient ce
qui ne semble pas empêcher certaines loges de célébrer la
mémoire de celui qu’il faut bien appeler « traître » même s’il
est prisonnier de son destin. Les Montagnards le firent exécuter le
jour de sa condamnation sans preuve, le 6 novembre 1793.
[4] En fait Akhenaton va se faire représenter en femme et
enceinte au niveau des cuisses. Il prépare la naissance « divine
» de son fils mais il faut peut-être y voir une volonté de rompre
avec les hérédités matrilinéaires. Ce point n’est pas qu’allégorique
puisqu’Akhenaton est réellement représenté travesti ou dans
cette ambiguïté où l’herméneutique côtoie l’hermaphrodisme
divin dont certains auteurs hermétiques du moyen-âge n’avaient
pas manqué de souligner la parenté avec Hermès alors qu’ils ne
disposaient pas des représentations d’Akhenaton…
Néfertiti, dont le cartouche signifie Belle est la beauté d'Aton,
la belle est venue et donc Aton y figure, ce qui renforce l’hypothèse
qu’elle est destinée à Akhenaton… Elle est très belle, même
si sur le visage de droite, elle a été reliftée en Allemagne pour
prendre un look plus aryen ! Après la fuite d’Akhenaton, elle
aurait survécu. L’hypothèse la moins contestée est qu’elle
serait devenue homme et Smenkhkarê, roi de Thèbes, grand prêtre
des derniers secrets… Si tel est le cas, il est vraisemblable qu’elle
a été tuée par les trois Jubelim… Dans ce cas, on possède sa
momie mais le corps ayant pourri avant d’être embaumé, l’ADN
est inexploitable…
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Acte IV |
25 ans plus tard.
Nous sommes à Zarw, son village natal.
Comme l’explique le Livre de l’exode, Moïse était revenu
une fois en Egypte pour un bref séjour.
Après son départ, deux corégents avaient attendu que
Toutankhamon grandisse : Smenkhkarê d’une part dont l’identité
est discutée et un autre familier, Horemheb ou Ay, les historiens
se disputent encore, Ay sans doute, le négociateur. A la mort de
Toutankhamon, intervenu avec sa femme et ses deux filles, dont une
mort-née, succède précisément Aye, le grand oncle de Moïse, qui
avait été l’époux de Teye, mère nourricière de Néfertiti
comme de Moïse. La mère nourricière de Moïse s’appelle la
Glorieuse dans la Bible, la Yokâbar dans les textes égyptiens,
Jochebed dans le texte biblique[1]. Aton était resté toléré avec
le rétablissement des autres cultes. Aï, vieilli, règne une
courte période et laisse le trône au terrible général Horemheb,
son gendre. Celui-ci achève la restauration, interdit le culte d’Aton,
fait effacer le nom d’Akhenaton et supprime les rois d’Akhenaten
de la liste officielle, fait détruire des monuments. Même la tombe
de Toutankhamon fut remisée à l’écart, ce qui la préserva de
toute intrusion jusqu’en novembre 1922. Il manquait un pharaon. On
supposa que c’était lui sans en avoir la preuve qu’apportèrent
les analyses ADN de la 18ème dynastie. Ceci explique également que
la réalité du personnage de Moïse n’ait pas été découverte.
Lors de son premier exil, Moïse-Akhenaton – on ne sait pas
quel nom il utilisait encore – en pays de Madiân, prit une
nouvelle épouse, Cippora, la fille du seigneur Jethro. Elle lui
donna deux nouveaux fils, Gershom et Eliezer (Exode 2 :22). C’est
là que la Bible place l’épisode du buisson ardent et la voix du
seigneur de la Montagne El Shaddaï qui lui confie qu’il est celui
que désigne le tétragramme YHWH (exode 3 :14). Il reçoit la
mission de délivrer ses pairs du nouveau pouvoir, donc celui d’Horemheb
qui fait le jeu total du clergé traditionnel contre les anciens
alliés des Hyksos.
Je ne détaille pas les épisodes décrits par la Bible. Un
nouveau régime s’est installé en Egypte. Ramsès 1er règne. C’est
Pa-Ramsès, l’un des membres du pacte qui l’a fait destituer 25
ans plus tôt.
Moïse-Akhenaton, tantôt sous une identité, tantôt sous l’autre,
a vécu avec les bédouins Shasu (les Miédianites) avec lesquels
ils avaient conclu une alliance avant même de succéder à son
père. Il avait eu un enfant d’une seconde épouse issue de leurs
rangs. Et leur fils Tantankhamon était mort. Peut-être était-il
même mort en se lançant à la recherche-poursuite de son père. Il
avait pris une femme pour la vie, la fille du seigneur qui l’abritait.
Mais il venait de tout comprendre du sens de sa vie. Il devait
revenir. Et Pa-Ramsès n’était pas légitime. Il était même un
traître à ses yeux puisqu’issu ni des Amonites, ni de la tribu
de Joseph. Il avait donc toutes les cartes en main. La voix, sa
voix, celle du Seigneur de la Montagne auquel il avait fini par s’identifier,
la voix des Hébreux pourtant assimilés à l’Egypte depuis plus
de 400 ans, et la voix du père de sa jeune épouse bédouine, lui a
parlé. Il doit réclamer son trône puisque le nouveau pharaon est
sans légitimité autre que d’avoir participé à un complot
contre lui.
C’était oublier que Pa-Ramsès n’était plus qu’un pantin
aux mains d’une nouvelle dynastie et notamment aux mains du
benjamin des comploteurs, Séti dont les Hébreux transformeront un
jour le nom en Satan.
Akhenaton n’est donc plus Akhenaton. La boucle est bouclée. Il
ne peut être Aménophis dont il a combattu le nom. Il n’est plus
que Moise, l’héritier. Moïse est donc là, dans cette ville
frontière de Zarw, où il est né, une ville devenue en réalité
une prison pour ceux qui lui sont restés fidèles. Mais il ne le
sait pas. Il ne veut pas le voir. Moïse est au seuil de la
résidence de Pa-Ramsès qui fut celle de sa mère chérie. Qu’est-elle
devenue ? Il ne le sait pas. Il bien revenu une fois sans rien en
tirer.
Le général Pa-Ramsès n’a pas encore été couronné. Il est
vieux. Il sait qu’il est illégitime : il est donc disposé à des
arrangements avec l’héritier. Moïse est venu vêtu de ses
grossiers habits de bédouin pensant tromper la vigilance des
gardes. Pa-Ramsès est parfaitement informé de l’arrivée d’Aménophis-Moïse-Amhenotep-Akhenaton.
Vous connaissez la suite. Moïse ne veut rien savoir. Le
général est surpris. Il convoque tous les prêtres et les sages d’Egypte.
Mais Ramsès ne peut rivaliser. Non seulement Moïse possède le
sceptre royal mais il possède tous les codes secrets de la
tradition. Il a également les éléments volés par la tribu de
Joseph lors du meurtre d’Hiram. Au bâton, il oppose le serpent,
au signe pénal de compagnon du tabernacle sacré, la main sur le cœur,
il oppose la lèpre blanche du parjure, à l’eau du fleuve
primordial, il oppose les gênes empruntés aux dieux de la
connaissance que le mythe de la création Enuma Elish nomme du nom
du sang, comme dans le mythe égyptien secret d’Isis[2].
Aussitôt les sages et les prêtres se prosternent devant lui.
Nulle magie dans cet épisode. Ils le déclarent Roi légitime
Moïse 1er. Pa-Ramsès, qui a le contrôle de l’armée depuis qu’Akhenaton
fut chassé, refuse la défaite et décide de monter sur le trône
par la violence.
Moïse réalise que sa vie est menacée et décide de quitter
Zarw, de nuit, précipitamment avec quelques membres de sa suite. Il
rejoint ses alliés Shasu dans le Sinaï tout en continuant de
défier Pa-Ramsès devenu Ramsès 1er. Il décide de franchir la
frontière vers le pays de Canaan pour établir son pouvoir hors de
l’Empire Egyptien avec l’espoir de lever une armée et revenir
en Egypte affronter le faux pharaon.
A cet effet, il négocie avec les tribus descendantes des
Hébreux situés en Canaan. Il s’empresse de conclure une
Alliance, un document constitutionnel : le Livre de l’Alliance. En
échange, il leur fait livrer une part du contenu du Tabernacle
sacré venu de Sumer, du temps où leur ancêtre patriarche Heber
était roi. Ce contenu sera rangé dans une arche, contenue sous le
nom d’Arche d’Alliance, à ne pas confondre avec l’essentiel
des secrets volés à Hiram recueillis par un autre tribu dont les
descendants seront exilés en Perse bien plus tard et dont on trouve
la trace dans le rouleau de cuivre de Qmram des Esséniens sous le
nom très chrétien de Tabernacle.
Quand Ramsès eut vent des projets de Moïse, il se mit à la
tête de l’armée pour écraser la puissance des bédouins avant
qu’ils ne rejoignent la terre promise par la nouvelle Alliance et
la frontière vers Canaan. Comme la Bible le rapporte
allégoriquement, Ramsès mourut dans cette poursuite.
Séti son fils, le dernier des comploteurs contre
Moïse-Akhenaton, le remplaça sur le champ. Il se fit proclamer
Séti 1er et laissa le corps encore chaud de son père aux prêtres
pour être momifié selon les usages et venir combattre Moïse et
ses alliés Shasu dans le nord du Sinaï. Après avoir fait route
entre les villes fortifiées de Zarw et de Gaza, le long des oasis,
il continua vers le Néguev et dispersa les Shasu qui n’avaient
pas fini de se regrouper. Séti 1er empêcha les Shasu de pénétrer
dans la ville fortifiée de Pe-Kanan, aujourd’hui Gaza pour faire
face à Moïse au sommet d’une montagne.
Là, il lui creva les yeux ce qui inspira ce détail à Sophocle,
laissant son corps sans sépulture sur la montagne comme l’avait
été Smenkhkarê, c’est-à-dire Hiram, dont Moïse ne pouvait
ignorer l’identité, meurtre que la tribu de Joseph, mis à l’index,
avait pourtant condamné.
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[1] S’il s’agissait d’un
autre personnage, ce simple fait suffirait à convaincre que Moïse
et Moïse sont un seul et même personnage.
[2] Cf. les gravures en fin d’Acte I
Moïse franchit la mer d'éternité en divisant les eaux comme la
barque sépare les eaux primordiales avant la présentation à Horus
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Epilogue |
La réalité du récit de l’Exode s’arrête quand le pharaon
rejoint Moïse. Ensuite, il traverse une mer qui dans le texte
originel n’est pas la mer rouge mais la mer d’éternité. Le
reste n’est que la reprise des voyages symboliques du livre des
Morts, en vérité Livre du Voyage vers la Lumière, telle qu’une
copie était présentée à la reconstitution de la tombe de
Toutankhamon. La table des 10 commandements n’est que la table d’Osiris
que tout croyant doit apprendre à réciter pour se présenter au
jour du jugement dernier depuis la plus haute antiquité
sumérienne. Il faudrait des heures pour décoder ce récit – c’est
possible – et retrouver épars tous les mots et les signes des
spiritualités du Livre, y compris celle du Tao[1].
Cette confrontation et la mort de Moïse devinrent en se superposant
à celle d’Hiram, une nouvelle version du mythe d’Isis et d’Osiris
où les deux protagonistes se font face.
Dans le mythe, Horus gagne apparemment la bataille. Il ne la
gagne en fait qu’au-delà du rideau de Lumière, qu’on commence
un peu à comprendre quand le compas recouvre l’équerre. Mais en
fait, dans le monde incarné, c’est Set, ou Seti, qui tue Horus
dans le corps duquel ses ennemis sont condamnés à ressusciter.
La Bible fit Satan de Séti.
Quant à la véritable identité d’Hiram, elle ne fait plus
guère de mystère comme les écossais le comprirent en instituant
le troisième degré deux ans après la mort de Marie Stuart.
Les Maîtres maçons, comme les prêtres ou les moines
bouddhistes se relèvent dans un corps réunifié. En vous le
rappelant à ce degré, j’en ai déjà sans doute trop dit…
Patrice Hernu
2010
Les pires des ennemis des peuples sont souvent imaginaires. A
vouloir les combattre, ils peuvent en mourir sauf à parfois
ressusciter dans les illusions devenues réalité du l’image que
leur offre le miroir du monde.
ANNEXES
La mer rouge
La mer rouge n'a jamais finie d'être traversée
Car mer rouge signifie en fait "mer d'éternité".
Cela correspond au « nuun » égyptien d’où vient néant
(no-one – le hiéroglyphe « nu » qui vient de la lettre
grecque du même nom, qui signifie bifurcation, séparation
des eaux et de son inverse le « un » de l’unité.
Intriqué l’un dans l’autre, c’est le « verbe » ou le
logos)
Cela fait référence au dédoublement de l’espace-temps
dans les cosmologies primordiales qui nous ont été
léguées. C'est le symbole du passage à l'orient éternel et
de la résurrection
Que se cache-t-il sous ces deux mots "mer rouge"
lorsqu’il est question de la traversée des
"Hébreux" sous la conduite de Moïse ?
Dans le texte original, il n’est jamais question de Mer
Rouge (pas plus que du Nil d’ailleurs), mais de YaM SWPh (Yam
Souph), Mer de Joncs ou Mer de Roseaux, ??-???.
Dans le TaNaK, (Bible), l’expression est employée 16 fois
dont 11 fois dans la Torah (Pentateuque).
5 fois en SheMWTh (Exode) : ch. 10 verset 19, ch. 13 v. 18,
ch. 15 v. 4 et 22, ch. 23 v. 31.
3 fois en BeMiDBaR (Nombres) : ch. 14 v. 25, ch. 21 v. 4, ch.
33 v. 11
3 fois en DeBaRYM (Deutéronome) : ch. 1 v. 40, ch. 2 v. 1,
ch. 11 v. 4
Puis on trouve YaM SWPh en YHWSh (Josué) : ch. 2 v. 10, ch.
4 v. 23, ch. 24 v. 6
En I MeLaKhYM (Rois) : ch. 9 v. 26,
Et enfin dans le Psaume 106 au verset 7.
D’où vient ce nom de Mer Rouge ?
Elle a son origine dans la version grecque des « 70 », dans
laquelle les mots YaM SWPh ont été traduits par Erythra,
?????? (rouge) et Talassa ???assa (mer). Or au troisième
siècle avant l’ère vulgaire, c’était tout l’Océan
Indien que l’on nommait Mer Erythré. Eratosthène, le
savant contemporain, celui qui a évalué le méridien
terrestre à 252 000 stades, appelait la Mer de Joncs : Le
Golfe Arabique. Les historiens et géographes qui l’ont
suivi, Strabon, Diodore, Pline l’Ancien, Ptolémée etc.
feront de même.
Quand on sait que le mot SWPh, Souph, prononcé Soph, c’est
la fin ou l’extrémité et que la valeur numérique de ce
mot : 60+6+80 = 146 comme celle du mot ÂWLaM (70+6+30+40) qui
signifie l’éternité ou même l’Espace-Temps, il y a de
quoi être rouge de honte.
YaM SWPh : 50+146 = 196 soit 28×7, 49×4, ou encore 14×14.
Retour à la mère primordiale.
L’expression citée 11 fois dans la Torah peut aussi
suggérer les rapports entre les nombres 14 et 11 en liaison
directe avec 22/7. Un cercle de diamètre 14 a le même
périmètre qu’un carré de côté 11.
14/11 est la racine carrée du « Nombre d’Or », d’où l’importance
du nombre 154 (11×14).
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[1] Le Tau, représente
précisément par un X, se prononce Tao. XX représente l’EvE ou l’IsIs
primordiale dont tout part et où tout revient.
Les autres annexes ne sont pas publiées.
Akhenaton, avant de fuir vers le Sinaï se faisait représenter les
cuisses gonflées au point d'accoucher. En effet, sa femme
Néfertiti lui avait donné 6 filles et voilà que son épouse non
matrilinéaire, dont les enfants ne sont pas héritiers, allait
accoucher d'un garçon. C'était donc lui qui allait en accoucher
comme un dieu, renouvelant d'ailleurs par là le mythe d'Isis,
Akhenaton s'étant "relevé dans le corps d'une femme".
Les prêtres, les francs-maçons et les moines tibétains, vrais
héritiers et grands initiés de la tradition commune
comprendront... La matrice mère d'origine que les égyptiens
appellent le nu-un doit comporter deux X comme cela est clairement
expliqué dans le mythe sumérien de la création d'où tout cela
vient : Enuma Elish... C'est de là que vint le mythe de la déesse
Athena née de la cuisse du pharaon dieu sur terre, à défaut
d'être Zeus dès cette époque. Si ce n'est que Zeus vient de Dj,
qui symbolise à la fois le serpent et la bâton qui permettront à
Moïse de se faire reconnaître des prêtres. Vous doutez encore ?
Relisez Œdipe - Roi dont le modèle est... Akhenaton.
Autres références :
https://www.facebook.com/notes/patrice-hernu/ath%C3%A8nes-antique-le-nouvel-horizon-daton-et-la-nouvelle-th%C3%A8bes/349931081740237>
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/homme/d/toutankhamon-fils-dakhenaton-mais-aussi-de-la-sur-de-son-pere_22684/
https://www.facebook.com/notes/patrice-hernu/de-joseph-son-p%C3%A8re-%C3%A0-j%C3%A9sus-son-fils-le-p%C3%A8re-le-fils-et-lesprit-saint/385315038201841
https://www.facebook.com/notes/patrice-hernu/toutankhamon-est-le-fils-dakhenaton-mais-il-nest-pas-mort-assassin%C3%A9-ni-%C3%A0-la-suit/427918870608124
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MA QUETE DE VERITE :
LA SPIRITUALITE DE L’EGYPTE ANCIENNE A LA FRANC-MAÇONNERIE
Roger BECKER
PETITE NOTE INTRODUCTIVE : POURQUOI CE LIVRE ?
Par ce livre, j’ai voulu faire le point de ma quête de vérité, et
partager ma réflexion avec mes Frères Francs-maçons qui, comme moi,
sont à la recherche de la Vérité. Toute l’argumentation développée
dans ce livre repose exclusivement sur les textes (Livre des mort
s égyptien, Ancien Testament, Evangiles, Epitres). Toutes les références
sont communiquées. Il montre comment la spiritualité naquit dans l’Egypte
ancienne, comment les Egyptiens la vivaient, comment elle mourut. Il révèle
qui étaient véritablement ces hommes qui ont atteint le plus haut degré
de la spiritualité, et qui s’appellent Akhenaton, Moïse et Jésus.
Enfin il montre comment la Franc-maçonnerie en est devenue la légataire.
Par SPIRITUALITE j’entends la quête de la connaissance qui se situe
au delà de la conscience humaine, la recherche d’un Principe suprême,
de ce « quelque chose » qui dépasse l’homme.
Presque toutes les mythologies tentèrent d’apporter des réponses aux
questions fondamentales de l’homme concernant son origine, sa raison
d’être, son devenir. Les réponses manquaient de pertinence, s’érigeaient
généralement en dogmes, et transformaient les mythologies en RELIGION
(foi en un ou plusieurs dieux, révélés ou non).
LA SPIRITUALITE DANS L’EGYPTE ANCIENNE
En Egypte, la mythologie ne chercha pas à apporter de réponse à ces
questionnements. Sa spécificité c’est qu’elle offrait une grille
de lecture sur deux degré, adaptée au niveau d’instruction des
individus.
Pour le peuple, non instruit, elle constituait une religion, avec un
panthéon considérable de dieux non anthropomorphes. Une religion qui
ne portait aucune hypocrisie prometteuse d’un meilleur au-delà, aucun
dogme, aucun mensonge. La religion servait à affermir auprès du peuple
le système des valeurs : distinguer le bien du mal, se comporter avec
loyauté, savoir reconnaître la vérité et la justice. Une religion
extrêmement tolérante, ce dont même la Bible témoigne, et qui
acceptait et assumait la liberté de pensée et la tolérance, deux
vertus majeures en Egypte.
Pour les gens instruites, les dieux n’étaient pas des dieux de
croyance, mais des principes qui révélaient l’existence d’une
transcendance inaccessible à l’homme, vers laquelle il devait
cependant aspirer, et s’élever par l’initiation. La mythologie
reposait sur les symboles (tout était symbole en Egypte), et surtout
sur les rites et les mythes, qu’on découvre dans le Livre des morts,
qui est en réalité un Livre de vie qui trace le chemin initiatique. Le
paroxysme en est la Confession négative récitée devant Osiris.
Par l’initiation, la mythologie égyptienne donna naissance, il y a
5000 ans, à la première spiritualité, véritable fondement de cette
grande civilisation. L’Egypte vécut avec force et vigueur une très
profonde spiritualité, qui n’était aucunement religieuse. Ce qui
prouve que dans son origine et dans son essence, la spiritualité est
exclusivement et incontestablement laïque.
Les initiés de l’Egypte ancienne nous apportent la preuve que
l’homme peut se passer de religion, mais pas de spiritualité.
AKHENATON ET LA PREMIERE RELIGION HISTORIQUE
En Egypte, quatorze siècles avant notre ère fut créée la première
religion historique (= religion dont on connait le fondateur, la date et
le lieu de création). C’est un évènement capital de l’histoire de
l’humanité, car cette religion constitua le fondement des religions
judéo-chrétiennes.
Cette création est l’aboutissement de quatre éléments principaux :
1°) la longue lutte du pharaon Thoutmosis III et de ses successeurs de
la XVIIIe dynastie contre les prêtres, pour reconquérir le pouvoir que
l’ambitieuse reine régente Hatchepsout - qui avait usurpé le trône
à Thoutmosis III -, leur avait abandonné, particulièrement au clergé
d’Amon. 2°) L’évolution religieuse et spirituelle, car on considérait
de plus en plus Amon-Rê comme l’Unique qui a tout créé, ce qui
mettait en cause la tradition polydéiste (déisme = dieu non révélé
; poly = multitude) du peuple, et orientait les initiés vers un
principe créateur unique. 3°) Une grande rivalité s’était installée
entre Amon et Aton via leurs clergés respectifs. 4°) La spiritualité
des initiés se développa au fil des décennies, atteignant son faîte
sous le règne d’Aménophis III, neuvième pharaon de la dynastie.
Le fils d’Aménophis III, qui devint Aménophis IV, commença son règne
sous les auspices du dieu Amon, mais conserva vivace une méfiance légitime
à l’égard du clergé. Il entreprit rapidement la construction
d’une nouvelle capitale, Akhet-Aton, en l’honneur du dieu Aton, et y
rassembla les fidèles d’Aton. A partir de ce moment il se tourna
exclusivement vers Aton, et créa la nouvelle religion, l’atonisme,
première religion historique. Il prit alors le nom d’Akhenaton
(L’aimé d’Aton).
L’atonisme devait lui permettre de rétablir pleinement le pouvoir
royal, en reprenant la main sur le pouvoir religieux et spirituel. Dans
ce but Akhenaton revendiquait pour Aton la supériorité sur les autres
dieux, dans l’espoir de les faire progressivement oublier. Il fit
reconnaître Aton comme seul et unique Principe Créateur par les initiés.
Au début, les choses se passaient bien, l’atonisme se présentant
comme un hénodéisme (reconnaissance d’un seul dieu parmi une
multitude). Rapidement le régime se radicalisa. Amon, ses serviteurs,
et ses fidèles furent l’objet d’une véritable persécution. L’hénodéisme
se mua en monodéisme (reconnaissance d’un dieu unique et non révélé).
Akhenaton venait de créer une nouvelle triade, pleine d’avenir : dieu
unique-intolérance-obscurantis
me.
On peut légitimement se demander si le pharaon ne s’était pas donné
pour objectif d’élever le peuple au rang des initiés. La lutte
contre les prêtres et des erreurs d’appréciation lui valurent de
disparaître d’Akhet-Aton, d’Egypte, et de la mémoire des hommes.
Au point que l’humanité ignore qu’il fut le premier à parler
d’un dieu de vie, de lumière, d’amour, et de paix, thème qui sera
repris treize siècles plus tard, par un dénommé Jésus ! Indéniablement,
Akhenaton était un grand initié.
Les historiens ignorent ce que devinrent Akhenaton et son épouse Néfertiti,
car on n’a toujours pas retrouvé leurs momies, et il n’existe
aucune trace écrite de ce qui a pu se passer. Ce qui s’explique par
la destruction de tous les écrits des scribes, puisqu’Akhenaton
devait être exclu de la mémoire humaine. Selon une légende, un terme
fut mis à ce règne, dit « d’horreur », par l’expulsion des lépreux
: le mot « lépreux » ne désigne pas les personnes malades de la lèpre,
mais les « indésirables », qui ne pouvaient être autres que les
atonistes. En réalité on découvre dans la Bible ce qu’il advint
d’Akhenaton.
Après le départ d’Akhenaton, l’Egypte revint au système religieux
et spirituel antérieur. Les invasions de l’Egypte successivement par
les Perses, les Grecs et les romains mirent fin à la mythologie égyptienne
et à la spiritualité.
MOÏSE ET LE PREMIER MONOTHEISME
(Théisme = croyance en un dieu révélé)
Par l’arrivée fantasmagorique de Joseph en Egypte et son ascension
sociale au rang de vizir l’histoire biblique du peuple hébreu
commence comme un conte de fée. Et elle finit en drame : le peuple hébreu
devint esclave du pharaon ; Moïse le sauva et le conduisit hors d’Egypte
; puis Moïse et Yahvé en tuèrent chacun une partie (Exode, XXXII,
26-35); enfin, Moïse plaça les survivants sous oppression divine !
Bien que se revendiquant comme vérités historiques, les textes
bibliques renferment tant d’incohérences, d’invraisemblances et de
non-sens qu’ils perdent toute crédibilité. Et mieux, ils plagient à
la fois la mythologie mésopotamienne et les mythes égyptiens.
Une lecture approfondie révèle la nature légendaire du peuple hébreu,
ainsi que la filiation égyptienne de Moïse et son haut rang social. Le
mythique peuple hébreu n’est autre que la population d’Akhet-Aton,
qui fut chassée d’Egypte. La sortie d’Akhet-Aton et l’exode ne
constituent qu’une seule et même histoire ; Moïse et Akhenaton ne
furent qu’une seule et même personne. On a vu précédemment pourquoi
en Egypte on ne trouve nulle trace de l’exode.
Sorti d’Egypte, Akhenaton mourut à sa vie antérieure, pour naître
en Moïse. La population d’Akhet-Aton était privilégiée, car
choisie par Akhenaton. Akhenaton-Moïse maintint à ses fidèles ce
statut de privilégiés, en les établissant « peuple élu ». Par ce
changement d’appellation, les exilés d’Akhet-Aton venaient de
mourir et de re-naître. Il ne restait plus qu’à Aton de mourir et
ressusciter. Moïse conçut donc un nouveau dieu par une révélation
accomplie sur le Mont Sinaï et le nomma Yahvé. Il le présenta au «
peuple élu », que le nouveau dieu adopta en l’appelant « Mon peuple
».
Puis Moïse affermit Yahvé en plaçant le peuple et les initiés sous
ce dieu à la fois protecteur, jaloux et vengeur (Deutéronome X,
17-18). Pour imposer cette soumission à tous, Moïse substitua l’obéissance
à la connaissance. Ainsi, il mit fin à la liberté de pensée, à la
recherche individuelle de la Vérité, à la pensée symbolique et à la
voie initiatique.
Après avoir inventé Yahvé, Moïse s’installa comme intermédiaire
exclusif entre le nouveau dieu et les hommes, tout comme Akhenaton était
l’intermédiaire unique entre Aton et les hommes. Et il fit de Yahvé
l’auteur de son œuvre de législateur : les dix commandements -
empruntés à Osiris -, des préceptes de vie - empruntés aux préceptes
de sagesse égyptiens -, des rites - empruntés à l’Egypte - pour
honorer le dieu nouveau, ainsi que des règles hygiéniques et
alimentaires - ces règles positionnant la femme au rang d’impur, le
sexisme était né -.
Aton, fondement d’un dieu unique cosmique, apparaissait dans sa forme
visible du soleil, mais en Yahvé le peuple hébreu découvrait un dieu
d’un genre nouveau, invisible, inaccessible, abstrait, transcendant,
omniprésent.
« Je suis Yahvé ton dieu…tu n’auras pas d’autres dieux en face
de moi » : cette citation rappelle la présence d’autres dieux, et
signifie que Moïse créa l’hénothéisme (un seul dieu révélé
parmi une multitude de dieux). Seule prévalait désormais la crainte de
Yahvé ; en terrorisant le peuple hébreu avec la perspective de
sanctions divines, Moïse inventa le péché.
Moïse, grand initié dans la continuité d’Akhenaton, voulut sans
doute élever l’ensemble de ses fidèles par une initiation
collective, mais il instaura un nivellement vers le bas. En créant Yahvé,
il inventa l’absolutisme de la pensée unique, et devint le fossoyeur
de la spiritualité. Ses successeurs poursuivirent cette œuvre, et
firent de Yahvé le dieu unique. Ainsi naquit le monothéisme. Et les
prophètes inventèrent les dogmes, terreau de l’intégrisme
religieux.
LE MONOTHEISME CHRETIEN
Par son enseignement, Jésus est à l’origine du christianisme. Mais
il n’en est pas le fondateur, et revendiquait s’inscrire dans la
continuité du judaïsme. C’est Paul de Tarse qui fonda le
christianisme, et la religion ne prit son expansion qu’à partir de
l’an 380 lorsque l’empereur romain Théodose l’établit comme
religion d’Etat. Ce qui sonna le glas de toutes les mythologies dans
le monde occidental.
Le christianisme prit à son compte un bon nombre de mythes égyptiens
(la conception par l’esprit, la descente aux enfers, etc), et les
auteurs des Evangiles placèrent dans la bouche de Jésus bien des préceptes
de conduite et de sagesse égyptiens.
Alors, qui était Jésus ? Tout le contraire du pauvre bougre humble et
souffreteux, tel que l’Eglise veut nous le présenter. Une lecture
attentive des Evangiles nous apprend qu’il était issu de la noblesse
locale, qu’il était un rabbin, un guérisseur, un homme autoritaire,
charismatique, très instruit, qui était imprégné de la culture égyptienne
et connaissait les philosophes grecs.
Spiritualité christique. Jésus voulut réinventer la spiritualité.
Conscient qu’elle n’est pas accessible à tous, il adoptait un
double langage, tout comme la mythologie égyptienne.
Aux gens non instruites, aux pauvres, il s’adressait par paraboles.
Pour eux, la foi suffisait. En annonçant le règne de Dieu, il devenait
une source d’espérance. La promesse du royaume des cieux était en réalité
un appel à distinguer le bien du mal. En présentant un Dieu d’amour,
de lumière et de paix, Jésus reprit à son compte la spiritualité
atoniste, et libéra le peuple du joug du Dieu jaloux et vengeur.
Les gens instruites et nanties constituaient la classe des riches. Jésus
les blâmait pour avoir accepté tels quels les dogmes établis par les
prophètes et rendait les docteurs de la Loi coupables de la disparition
de la pensée symbolique (Luc, XI, 52). Considérant les richesses de ce
monde comme un frein à la spiritualité, il invitait les riches à
laisser, comme lui, les métaux à la porte du Temple. Il les appelait
à la sagesse, et les exhortait à chercher la Vérité et la Justice.
Mais par respect du libre-arbitre de chacun, il se contentait parfois
d’inviter à séparer les biens terrestres et spirituels.
Jésus considérait l’amour du prochain comme bien plus important que
la pratique du culte (Matthieu, V, 23-24 ; Marc, XII, 33). Il avait
renversé la Loi des prophètes pour lui substituer sa loi d’amour,
qui est la meilleure voie pour s’élever. Et par l’extension de
l’amour du prochain aux ennemis, il appelait à un amour transcendant.
Un tel enseignement porte la signature d’un grand initié qui, le
premier voulait « que l’amour règne parmi les hommes ». Jésus fit
de l’amour du prochain une raison de vie, avec pour objectif « que
votre lumière brille devant les hommes ». Pour y parvenir il fallait
oublier le passé et naître à une vie nouvelle ( Luc, IX, 59-62 ;
Matthieu, XIX, 21), comme le signifiait déjà le Livre des morts égyptien,
et rejeter le vieil homme.
Humaniste, Jésus plaçait l’homme au centre de ses préoccupations.
Il appelait à s’élever dans sa dignité, y compris les femmes,
rompant ainsi avec la tradition. (Evangile de Thomas, logion 14). Il
rappelait les règles d’équité, d’éthique, de justice. Il
appelait à la compassion, domaine dans lequel il se montra exemplaire,
au pardon, et surtout à la tolérance et au respect de l’autre.
Son double langage établissait un amalgame volontaire entre foi et
spiritualité. C’est pourquoi, il parlait de Dieu aux uns, et de l’Esprit
aux autres. Il avait ressuscité la pensée symbolique. En allant
jusqu’à la mort, pour, selon les Evangiles, accomplir les écritures,
il alla jusqu’au bout de sa conviction et au sommet de son amour. Voilà
pour ceux qui ont la foi. Pour les autres, il s’éleva jusqu’à
l’initiation suprême, car la vérité se trouve au-delà. Vraiment,
proclamer haut et fort que Jésus était un grand initié n’est pas
faire offense aux croyants. Que certains considèrent qu’il est le
Fils de Dieu, est une problématique d’une autre nature. La foi n’en
est pas pour autant une connaissance permettant d’établir une vérité.
Spiritualité johannique. Après la mort de Jésus, Jean fut l’une des
principales autorités dans le premier groupe de fidèles. Il se
distinguait des autres apôtres par son intelligence. Lui seul avait
parfaitement assimilé le message christique, et lui aussi parlait un
double langage : dans ses Epîtres adressées aux populations non
instruites il appelait à la foi en la résurrection salvatrice de Jésus
; dans son Evangile et dans le texte de l’Apocalypse il appelait les
initiés à rechercher la Vérité par une élévation spirituelle, en référence
à l’Esprit. Jean apparaît simultanément comme témoin de la Lumière
et comme initiateur de la quête de Vérité. C’est ce qui fait la
richesse du prologue de son Evangile, véritable interpellation pour
tout être humain capable de penser, et désirant chercher la Vérité
par la pensée symbolique. Tout son Evangile, repose sur le thème de la
lumière, immanente à la parole créatrice.
Jésus et Jean étaient des pionniers constructeurs d’humanisme, qui
plaçaient l’homme au centre du cercle. Tous deux voulaient réhabiliter
la spiritualité que les prophètes avaient décapitée. L’humanisme
disparut au fil du temps, la spiritualité et la recherche de Vérité
furent bannies par les errements de ceux qui étaient pourtant censés
porter l’enseignement de Jésus. Les successeurs des apôtres et le
clergé instaurèrent des dogmes de plus en plus nombreux. A
l’enseignement de Jésus et de Jean, ils substituèrent les
hypocrisies et les mensonges, dans le seul but de s’accaparer le
pouvoir temporel. Malheureusement, l’Eglise continue à associer
l’intolérance au déni des vérités, ce qui ne peut mener qu’à
l’obscurantisme et à l’extrémisme. La triade
dogmes-hypocrisies-mensonges est un outil d’asservissement de la pensée
humaine, donc de l’homme. Ce qui fit dire à Jean Bottéro, docteur en
théologie, parlant des religions judéo-chrétiennes, que « nulle part
ailleurs, une théologie des Religions du Livre ne fut pareillement développée
autour des idées de texte incréé et de falsification des révélations
antérieures ». L’Eglise a ainsi lourdement fauté en n’étant pas
respectueuse de l’homme.
Le message johannique conserve aujourd’hui encore toute sa force et sa
vigueur… dans les loges maçonniques.
LA SPIRITUALITE EN FRANC-MAÇONNERIE
Les mythologies, les religions et les philosophies ont démontré leur
incapacité à répondre aux interrogations fondamentales de l’homme.
La Franc-maçonnerie est née après une germination séculaire de la
pensée, inhérente à la disparition de spiritualité. Elle doit indéniablement
son éclosion à la conjonction des religions réformées, de
l’humanisme et des idées philosophiques du XVIIIe siècle.
La Franc-maçonnerie rejette la pensée unique, ne se nourrit d’aucun
dogme, et n’apporte aucune vérité toute faite, aucune réponse,
aucune solution. Elle ne possède ni corpus ni livre de référence.
Elle s’ouvre à tous les humanistes désireux de travailler à leur amélioration
personnelle et au perfectionnement global de l’humanité. Elle s’élève
au-delà de la morale et de la religion, elle n’est ni une
philosophie, ni une religion de substitution. Elle repose sur des
piliers solides, qui sont autant de vertus : la tolérance, la laïcité,
les vertus républicaines de Liberté - Egalité – Fraternité. Elle
considère ces vertus comme des droits imprescriptibles. Elle constitue
un humanisme créé par l’homme pour l’homme, et offre à l’être
les moyens de se placer dans sa dimension spirituelle.
Pour reconstruire la spiritualité, la Franc-maçonnerie s’est inspirée
de l’Egypte ancienne quant aux outils et méthodes. Elle ne les a en
rien copiés, mais en a retenu l’esprit. Comme pour les initiés de
l’Egypte ancienne, les outils des Francs-maçons sont les symboles,
les rites pratiqués dans un lieu secret et sacré, et un mythe comme
fil conducteur dans la progression initiatique.
Spiritualité. Sur son chemin initiatique, le Franc-maçon acquiert la
maîtrise des outils pour pénétrer, « dans les hautes régions de la
Connaissance spirituelle », afin d’y chercher la Vérité, et
retrouver la Parole perdue mise en exergue par le mythe d’Hiram. La
question de fond est de savoir ce qu’est la Vérité.
Pour trouver une réponse aux interrogations fondamentales il ne
s’agit pas de croire ou de ne pas croire en un dieu créateur, mais de
bien distinguer croyance et Vérité, tout en respectant ceux qui ont la
foi. L’existence hypothétique d’un dieu ne se conçoit pas comme la
Vérité, parce qu’invérifiable. Certains lient la question de la Vérité
à la connaissance. Il faut cependant distinguer la connaissance
scientifique de la connaissance intellectuelle, c'est-à-dire le savoir.
La recherche de la Vérité se situe largement au-delà des sciences, de
la métaphysique, et du savoir, car il s’agit de la quête d’une
connaissance qui se situe au-delà de la vie, et au-delà de l’esprit
humain ; c’est la recherche d’un Principe suprême, d’une
transcendance en ce Principe, en ce « quelque chose » qui dépasse
l’homme. Face à ces questionnements, l’initié doit sortir de la
vision aristotélicienne du monde selon laquelle tout est compréhensible.
La transformation de son propre individu se construit par l’ascèse,
par un travail sur soi, un examen de conscience permanent en vue
d’ordonner le chaos interne qui ronge chacun. Il s’agit de
construire son propre Temple intérieur. Ce travail a pour objectif de
faire « Un » de l’homme que l’on est, et de l’homme que l’on
peut devenir. L’ascèse initiatique libère la pensée, et permet de
s’approcher de la Vérité. L’ascèse exige la liberté individuelle
pour progresser sur une voie librement choisie, s’éveiller sans être
dirigé. En retour, elle augmente constamment la liberté de l’initié
grâce à la lumière qu’il perçoit et qui finit par l’illuminer.
En somme, la recherche de la Vérité est une écoute et un combat
permanents, sur une route qui mène vers un idéal jamais atteint. Le
caractère d’impermanence de ce que l’initié considère comme vrai,
appelle à la prudence dans l’affirmation de ses opinions et incite à
prendre conscience de la relativité absolue de toute vérité.
La recherche de la connaissance se situe dans le domaine de la plus
haute spiritualité. L’initié a pris en compte les limites de sa
compréhension. Le processus initiatique est une marche vers une
conscience élargie, qui lui assure un développement harmonieux.
Les initiations successives marquent une progression dans le dépassement
de soi, et une mutation vers une humanisation transcendante, qui se développe
grâce à la parcelle de transcendance portée en l’Être. C’est
tout le questionnement ontologique qui permet à l’initié, qui essaie
de comprendre, de rechercher en tout instant le sens caché de
l’existence.
La recherche de la Vérité plonge dans la vérité des origines de
l’univers. La spécificité de la recherche initiatique, c’est
qu’elle ne fait référence à aucun dieu, malgré les origines chrétiennes
de la Franc-maçonnerie. Il s’agit bien d’un Principe, du latin
principium, qui signifie la cause, l’origine, que les Francs-maçons
appellent la Grand Architecte de l’Univers. Le Principe Créateur est
le symbole même de la liberté de pensée et de conscience ; le Grand
Architecte peut être transcendant pour les uns, immanent pour les
autres.
La connaissance permet d’approcher de la Vérité, mais pas de
l’atteindre. Car « La vérité absolue est inaccessible à l’esprit
humain ; il s’en approche sans cesse, mais ne l’atteint jamais »
(St Augustin).
La spiritualité est une affaire personnelle, intime, secrète, un lien
intemporel du relatif à l’absolu. Elle affirme la primauté de
l’esprit, et se traduit dans l’énergie qu’on devrait consacrer
chaque jour à sa propre élévation.
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