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PuyPsy2000-20
Rapport d'exercice 20 années de Psychanalyse
de Médecine des Corps Sociaux
Chronologie de la psychanalyse
Chaque étage, Œdipe, Œdipisme et anti-Œdipe est bon à jeter ;
la
psychanalyse est une chronologie d'étapes à critiquer.
Un caractère changeant est la preuve et détermination d'une chose qui assiste de manière constante et contrôle, précisément une mutation. Cette chose n’y parviendrait pas si elle-même n’était pas mutante de concert. À ce propos, de la psychanalyse une image des plus simples et parlantes convient à décrire ce processus de mutation et en mutation. Cette image est celle de l’instrument employé par le vivant, quand il quitte son atmosphère, et change d’espace : une fusée, qu'on appelle un lanceur orbital, porteur de charge à mettre en orbite ou plus loin encore. Cette sortie de gravité est typique d'un matériel changement de milieu et de dimension. Les lois de la mutation s'applique à ce type d’engin actuellement composé d’éléments correspondant aux phases de son opération. La technique l’aura voulu faite de fusées externes qui sont larguées après le décollage (les boosters). puis d'un ou deux étages, et enfin de la portion navigable dans le vide en l’absence de pesanteur, généralement une coiffe qui pose le fruit. Chacune de ces étapes est très différente des autres. Si à la fin il faut déployer des voiles solaires, au départ la violence de l'instrument à réaction déchiquetterait ses miroirs frêles. Inversement si elles étaient en apesanteur au départ, les premières manœuvres seraient insensées. Il faut pour chaque étape des conditionnements adaptés. Telle est exactement la composition hétéroclite de l’histoire de la psychanalyse. Les boosters sont l'image du freudisme du départ. Juste bonne à être rejetée, cette phase permit un relais par le lacanisme dans des conditions déjà très modifiées – jusqu'à quelqu'autre étage coiffant encore l’improbable vaisseau du départ. Celui-là bénéficiera d'un troisième type d’accélération. Ceci figure la psychanalyse ayant atteint le milieu de la psychologie collective à l'ère du numérique. Si en fin de compte on reconsidère ces parties incompatibles voire contradictoires les unes aux autres l’ensemble dessine pourtant un processus continu, homogène, fait d'intuitions, d'abandons, de critiques et de prévisions. Il est bon de rappeler que Freud à la fin de sa vie recommandait de ne pas procéder au lancement tant que ne serait monté son terme : la psychanalyse opératoire en fonction d'une psychologie collective. Sa prescription de ne plus avancer en psychanalyse jusqu'à considérer d’y renoncer radicalement furent claires et explicites. Elles sont indubitables face aux reproches élevés par des ‘opposants’ à la Psychanalyse l'accusant de dilettantisme sinon d'escroquerie. Ces reproches ignorent toute la prudence au contraire et la précision systématique qui caractérisent la valeur de Freud. Régulièrement on lit des critiques d’une véhémence ‘folle’ dans ce que la presse appelle "tribunes au vitriol", des accusations et des demandes d’interdiction de la psychanalyse, de son exclusion des expertises, du bannissement de certains services hospitaliers etc.. . Je dis folle parce que c’est une folie, une démence, d'aboutir à déclarer que la cybernétique (et notamment son éthique, la psychanalyse) n’est pas une science – mais aussi comme toute folie, elle a ses bonnes raisons. Ces critiques jugent qu’un premier étage de la "fusée" ne sert à rien sans voir au sommet un autre composant valide ; mais quant au fait qu’il faille rejeter le premier étage (booster), ils ont raison. Comme il se doit, comme Freud le dit, avec à sa suite Lacan qui, lui sans ménagement y attenta – mettre fin à la psychanalyse est un devoir si elle n'arrive pas à joindre sa psychologie individuelle à la psychologie collective. Tous deux doutèrent qu'elle y arriverait un jour. En ce sens je me serai rallié volontiers à la bande de terroristes qui veulent empêcher la lancée freudienne ; ils sont plus freudiens que Freud lui-même. Mais dans le sens où c'est prendre les premières étapes du lancement pour son seul et unique étage, ils ne connaissant d'un voilier intersidéral que le pétard qui amorce sa mise au flot dans l'espace psychique. En effet s'il n'y avait pas de satellite au bout, il faudrait mieux arrêter de faire des fusées ! Mais la comparaison avec une industrie de propulsion, dévoile nettement comment sa propulsion changeant à chaque étape, s'il doit s'éteindre, être détruit ou redescendre, c'est toujours en ayant en vue le vaisseau improbable qui naviguera l'inconcevable espace d'une nature surpassée.
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