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fondation 1/3
L a P a r t d e l a P s y c h a n a l y s e
RÉSUMÉ : |
Pourquoi |
La psychanalyse peut suivre deux destins ; elle peut
être menée à " préserver une dignité de la souffrance " ou
conduite à la pointe de l'évolution à l'office de l'écologie
Elle gagne cette entreprise quand elle entre en intelligence avec la cybernétique ; cette reconnaissance est son éthique |
Extrait
de l'article de Marianne 9 mai 2010 sur Freud
revue, corrigé et adapté |
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On peut distinguer freudisme et psychanalyse (distinction précisée dans La Sainte Éthique) ; si la souffrance est la cause du freudisme; elle n'est pas celle de la psychanalyse. La cause ou raison d'être de la psychanalyse est l'écologie ; Écologie (1866) et Cybernétique (1947) ont abouti au même échouage. Parties de deux sources et temps différents elles ont abouti à la même définition (relations et contrôles entre les systèmes vivants et synthétiques) et cédé à définir leur objet. C'est la psychanalyse (1955) qui offre à la cybernétique son objet - celui de la pulsion, une énergie dite libidinale et du même coup donnant l'écologie sa raison. Deux indices aident à le comprendre : la cybernétique aboutit à l'intelligence artificielle - par son art d'interprétation la psychanalyse y aboutit également. L'écologie est une prise de conscience de l'environnement, qui est une notion intégralement décrite par celle de l'Inconscient. A défaut d'objet, à la recherche d'un Idéal, Haeckel et Wiener avaient tous deux conclu au retour d'une religion, nouvelle et laïque ; par contre Freud et sa psychanalyse, en tenant fermement à l'analyse du sentiment religieux, interdisent cette régression. Avec l'énergétique d'un objet pulsionnel, les promesses initiales et humanistes de l'écologie et de la cybernétique sont par la psychanalyse tenues.
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Image METROPOLIS Fritz Lang 1927 quelque partout 2010
des schtroumpfs ou bien..
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Cette semaine Marianne laisse carte blanche à deux invités sur le thème «les psychanalystes répondent à Onfray». Au moment où les thérapies cognito-comportementales triomphent dans les institutions psychiatriques, la psychanalyse apparaît comme un îlot préservant la dignité de la souffrance psychique selon Clotilde Leguil, psychanalyste
Etait-il bien nécessaire de lire les Œuvres complètes de Freud – 20 volumes, 6 000 pages comme il est rappelé partout dans la presse – pour écrire le tome II du Livre noir de la psychanalyse ? L’indigestion explique sans doute le style propagandiste adopté par l’auteur du Crépuscule d’une idole, l’affabulation freudienne. Si vous avez aimé le Livre noir de la psychanalyse au point d’en redemander (cela fait quand même 818 pages…), alors vous aimerez le dernier livre d’Onfray, parce qu’y transpire le même ressentiment à l’égard de Freud et de son invention. Mais si vous voulez apprendre quelque chose sur la psychanalyse, sur Freud, ses questionnements, ses impasses, son cheminement, lisez seulement un texte de Freud, le Malaise dans la civilisation par exemple, et vous découvrirez pourquoi le message freudien n’est pas du tout conforme aux exigences marchandes, managériales et techno-scientistes de notre société. Vous découvrirez alors pourquoi déboulonner Freud à l’heure du cognitivo-comportementalisme qui conçoit l’être humain comme un rat devant s’adapter à son environnement, c’est tout simplement se ranger au côté des fanatiques de l’évaluation quantitative en vue d’éliminer de la planète tous ceux qui souffriraient un peu trop, ne trouvant pas dans l’hédonisme le remède à leurs maux. Pourquoi faut-il alors défendre Freud au XXIe siècle ? Il faut défendre Freud parce que ce que Freud a apporté sur la souffrance, le désir et la civilisation, personne avant lui ne l’avait ainsi formulé. Il faut défendre Freud parce que, face au déluge des thérapies cognitivo-comportementales qui ont maintenant le pouvoir dans la majorité des institutions psychiatriques et psychologiques, la psychanalyse apparaît comme un îlot préservant la dignité de la souffrance psychique. Parce que Freud est le premier qui a considéré que la souffrance psychique ne faisait pas de nous des anormaux ; le premier qui a pensé que les hystériques souffraient de réminiscences et qu’elles en savaient plus sur leurs maux que lui avec ses compétences médicales ; le premier qui a su écouter ce qu’il ne comprenait pourtant pas chez une femme ; le premier qui s’est demandé de façon si claire ce que voulait une femme ; le premier qui a pensé que la féminité était peut-être une question de l’être sur sa sexualité et son désir, le premier qui a pensé qu’il n’y avait pas de santé mentale, mais que chacun élaborait à sa façon des solutions contre sa souffrance singulière. Il faut défendre Freud parce que, face à la folie de l’évaluation quantitative que représentent les nouvelles techniques de management dans les entreprises, la psychanalyse affirme que les conduites humaines, y compris dans le domaine du travail, ne peuvent être traitées par le seul principe de l’optimisation. Parce que, face à ceux qui traitent l’humain comme on traite des rats soumis à des procédures d’expérimentation scientifique, la psychanalyse répond par le caractère irréductible du sujet en tant qu’il parle. Parce que, face aux suicides, la psychanalyse ne répond pas par les statistiques. Parce que, face à la marchandisation de l’intime et à l’invitation à ne plus accorder de valeur à nos embrouilles amoureuses, la psychanalyse invite à ne pas renoncer à la signification de notre désir. Ainsi au XXIe siècle, il faut défendre Freud et la psychanalyse pour que l’être humain ne se retrouve pas épinglé comme un insecte sur une planche d’observation, soumis à des tests qui valideront sa résistance à la souffrance ou, au contraire, sa fragilité et, du même coup, sa condamnation sur le marché de la performance. Si Freud en son temps a dû faire face aux mécontentements que la psychanalyse suscitait, nous aujourd’hui, analysants, analystes, et tout simplement lecteur de Freud, admirateur de sa subtilité, nous ferons face aux passions haineuses en tentant de défendre ce qui des mots de Freud continue de nous éclairer pour comprendre notre époque et l’énigme que nous restons pour nous-mêmes. |
prendre le parti de l'intelligence