De :  William Théaux <wtheaux@c...>
Date :  Lundi 8, Juillet 2002  10:27
Objet :  Le jeu "qu'on-prend-rien" - un jeu pour les vacances

Cher Daniel,

Je ne crois pas avoir dit que j'étais "sûr de mon interprétation de
Platon dans le registre analytique." Est-on jamais sûr d'une
interprétation - et surtout dans une forum 'psychanalyse'? Vous m'interpelez
comme un analysant qui bondirait du divan en disant à son analyste: "Comment
pouvez vous être sûr de votre interprétation de mon rêve dans ce cadre
psychanalytiquee.."
Pas plus qu'un banal analyste je n'ai jamais prétendu être "très
crédible". Et d'ailleurs, n'êtes-vous pas rassuré de pouvoir dire: "Tout
celà n'est pas très crédible!" Il est vrai que vivant dans un tel climax de
dogme, on a des raisons de finir accro au crédible, cré nom de dieu! Mais
admettez plutôt que je ne sois pas crédible, et goûtez-en tous l'acquis dont
vous pouvez faire profit en simplicité.
Bon, quant à la 'clarté', j'y ai répondu deux fois dans mes messages
précédents. Je poursuis plutôt votre intéressant message. Vous dites que
vous êtes révolté, mais je veux bien croire que vous avez des raison plus
sérieuses de vous révolter dans ce monde que celle de croire ou ne pas
croire un psychanalyste. Par contre, en nous tenant à la lettre, nous
trouvons bien la raison d'une élégante volte; elle est encadrée par la
répétition du mot "fumeux" que d'abord vous m'imputez et dont secondairement
vous vous désolidarisez. Vous démarquez cet empan en écrivant:
<<La caverne n' a jamais représenté le Moi et l'extérieur le symboliqe>>

Vous prenez pour le moins à l'envers ce que je dis; je rétablis votre
volte cavalière:
<<Le Moi et le symbolique représentent la caverne et l'extérieur>>
Ca oui, c'est mon interprétation en gros.
Bien sûr on pourra pinailler autant qu'on veut; car le language n'est
jamais indubitablement ou décidablement représentatif - c'est pourquoi une
interprétation est toujours ouverte; et en l'occurrence on pourra discuter
de quel signification dudit "Moi" il s'agit, de même pour le symbolique, et
pour l'énigmatique "extérieur." Mais nous sommes bien d'accord; il ne s'agit
que d'un interprétation, par laquelle nous cernons quelque chose entre volte
et révolte. Venons-en donc à ce que vous tenez entre deux "fumeux:"
Vous tracez une ligne gracieuse, de grâce et d'enrichissement, où
succèdent l'un à l'autre
Socrate->Platon->Kant->Hegel->Shopenhauer->Freud->et mettons même Lacan le
"pataphysicien" si vous voulez. A bien vous lire, on entend donc la
suggestion que ce que les premiers ont posé à la base, à la manière des
strates freudiennes de la mémoire, on le trouvera encore, seulement modifié,
ou métaphorisé au sommet. C'est à dire que si votre ligne tient la route, et
si on trouve le portique intitulé 'Caverne" au départ, à l'arrivée, on
trouvera un portique correspondant. Si vous voulez le chercher, je veux bien
croire que vous trouverez le Modèle Optique comme le plus approprié à donner
raison à votre succession d'influences! Car il faut bien que la Caverne soit
au fait du jour, si elle a jamais été pertinente.

C'est ainsi que je dis que le Modèle Optique représente la Caverne - je
n'ai pas besoin de dire que "Platon avait lu Freud" pour cela et comme vous
dites, il suffit de supposer que Freud avait lu Platon; volte que vous dites
aussi.
Voyez-vous, vous avez inversé mon propos pour l'enterrer, et du pas
suivant vous avez prétendu exactement ce que je disais. Or ceci est tout de
même assez typique des réactions analysantes aux interprétations réussies.
Nous n'en dirons pas plus pour ceux qui ont réclamé ici de la clinique du
transfert au lieu de lecture stérile. Je terminerai seul avec une histoire;
c'était il y a vingt ans, je me présentais à un petit amas de réciproquables
lacaniens:

"Le patronyme qui se transmet de père en fils, se superpose si bien au
chromosome Y qui fait de même, qu'on dirait que le nom-du-père est le
signifiant de ce gène masculin" - ce qui répondait à l'interprétation de
Lacan qui avait vu en Schreber l'usage d'un signifiant de spermatozoïde - et
qui corrigeait donc par une acuité accrue de la science microscopique ce que
la volte ultérieure, de la génétique à la sémantique (R.Dawkins) allait
confirmer. Ils furent tout révoltés; une de ces petites canailles comme les
appelaient leur maître, alla tout raconter à un professeur de chromosome -
enfin "tout" c'est beaucoup dire, car il n'en fit qu'assez pour revenir avec
mon propos tout cassé. Ils m'envoyèrent promener à coup de pieds.
Environ une dizaine d'années plus tard, je parlais courtoisement avec des
gens qui m'attendaient sur une autre avancée pour le même sort; en attendant
ces savants me disaient que c'était tout à fait évident, que c'était réglé
et que ça c'était toujours su et prouvé dès qu'on avait visulalisé la
logique XX-XY. Seuls mes lacaneux sourds n'avaient pas voulu le voir avant
de se le prendre pour banal et à leur compte.
C'est pour vous dire que la trollerie de Charle est bien vue à l'endroit
des psychanalystes 'tréputés' lorsqu'il dit: "qui prend les apparences du
sérieux pour discréditer le sérieux." Encore une volte de moi-(z)-à eux;
constatez je vous en prie:
La physicalité du signifié en l'occurrence est quelque chose d'aussi
sérieux que les "rapports ésotériques entre Platon et le Pythagoriciens"
comme vous dites. Ce rapport avant d'être cotterique (cotterie; psychanalyse
du 20em sciècle) et même ésotérique auparavant (hermétisme), était
simplement exotérique à l'origine, c'est à dire l'histoire physique du
personnage que les Grecs entre autres appelèrent Oedipe. Même aujourd'hui en
2002 on "vivra" le complexe d'Oedipe, comme qui dirait les Moyen-Ageux
parlaient de Venus ou Jupiter sans accroire qu'il s'agissait de corps
matériels. C'est ça le complexe d'Oedipe à présent: ignorer sa physicalité,
voire la discréditer sous les apparences du symbolique.

Comme des enfants qui joueraient au jeu "qu'on-joue-pas" - éducatif à la
métaphore - comme au physique, au retour du tabou -par-le-père-dit: "dis
maman, on joue au pas-t'as-physique!" - Vous voyez-vous?


Zenon










-----Message d'origine-----

De : psychanalyse@y... [mailto:psychanalyse@y...]
Envoyé : lundi 8 juillet 2002 01:50
À : psychanalyse@y...
Objet : [psychanalyse] Envoi groupé n° 518

________________________________________________________________________
________________________________________________________________________

Message : 1
Date : Mon, 8 Jul 2002 00:45:26 +0200
De : "new.aura" <new.aura@w...>
Objet : Re: La mort en charge

Bonjour,
Comment pouvez vous être sûr de votre interprétation de Platon dans le
régistre analytique..
Et pourquoi le schéma optique de Lacan déboucherait t'il sur une lecture
identique.,
Tout celà n'est pas très crédible!
Ni très clair..
Lacan frise la pataphysique par moments même si son style est vraiment
"artistique"dans le bon sens du terme..
Mais vous lire ficeler de la sorte Platon me révolte.
La caverne n' a jamais représenté le Moi et l'extérieur le
symboliqe...Tout ceci est parfaitement fumeux!!
Platon et Socrate étaient des philosophes et donc des métaphysiciens et
c'est grâce à eux que Kant et Hegel purent discourir sur l'essence,l'Etre et
les phénomènes..Philosophies qui furent reprises et enrichies jusquà
Schopenhauer qui lui influença profondément Freud..
Je ne suis pas un fumeux intellectuel,j'essaie juste de comprendre d'ou
provient l'invention de la psychanalyse et comment elle s'est développée..
Mais de là à prétendre que Platon avait lu Freud...Vous devriez vous
renseigner sur les rapports ésotériques entre Platon et les PYTHAGORICIENS
POUR COMPRENDRE LE MYTHE DE LA CAVERNE..D'ailleurs un peu de spiritualité ne
ferait pas de mal à cette liste!

Daniel G.


________________________________________________________________________
________________________________________________________________________

Message : 4
Date : Mon, 8 Jul 2002 01:17:43 +0200
De : "charles.sl" <charles.sl@w...>
Objet : Re: La mort en charge

Daniel G.

> Comment pouvez vous être sûr de votre interprétation de Platon dans le
régistre analytique..

Un canular, je crois. C'est très trollien. le troll est un amuseur qui prend
les apparences du sérieux pour discréditer le sérieux. le principe est
d'insinuer que le vrai n'existe pas puisque le faux peut prendre les
apparences du vrai.
Charles









  Réponses Nom/E-mail Compte Yahoo! Date  
3507 Re: Le jeu "qu'on-prend-rien" - un jeu pour les v Daniel G.   Mardi  9/7/2002  
3508 Re: Le jeu "qu'on-prend-rien" - un jeu pour les v Gepetto   Mardi  9/7/2002