Il est remarquable à quel point Lacan figea dans un état de stupeur ses élèves. État de stupeur avancé certes - mais néanmoins stupeur. Ainsi fallut-il qu'il rabâcha sans relâche qu'il offrait l'objet (a) comme s'il s'agissait d'une lettre algébrique, tandis que stupéfaits aucun n'entendit la suggestion tendue à poursuivre avec des 'b', des 'c' et des 'd' etc... Autrement dit que cet objet fut comme d'une algèbre indique son affinité à un ensemble qu'on appelle en général un code. La lettre de code de l'air sera 'a', celle de l'eau 'b', celle du feu 'c' etc... dira l'élève alchimiste - pour les psychanalyste il sera question de l'ensemble des objets de la pulsion. Sartre, plutôt sociologue, mais aussi matérialiste, aura appelé ça une sériation. Voyons ici comment Code (Sartre) et Signifiant (Lacan) s'ordonnent en relation l'un  l'autre - ce qui laissera encore les petits Thésées comme de la brigade des stups, c'est à dire des complexes d'Oedipe type identifiés au semblant.

 

On trouvera les références intégrales sur le CDRom et à travers les liens&&&20
code 1
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code n$$$20

 

   L'exquise gentillesse de JM m'a musé une page exploratoire, ou initiatique, de ce que le Code peut être vis à vis du Signifiant.&&&21

   Ce propos sur le Code s'organise en mon discours de manière analogue à ce que fut la préséance de la cybernétique (re:Parenthèses) au développement lacanien Parenthèses et Parenthèse des Parenthèses in:Ecrits, p.54, analogue aussi à la préséance de la thermodynamique (re:l'Esquisse) au développement freudien todoin:Freud, Esquisse pour une Psychologie Scientifique. Là où c'était, en l'occurrence au code, le signifiant doit nous faire advenir - c'est à dire à ce qu'on appelle aussi matière première et son organisation, voire son ouvrage - je renvois à mon traité sur le marxisme et l'écologie aussi bien qu'à ce qu'ici suit : &&&01

   Outre l'imaginaire qui supplée, &&&02que le Signifiant ne suffise à lui-même s'observe dans la formule du fantasme que Lacan produit comme ci : ; il y a une petite chose au milieu qui fut appelé poinçon. A lire en détail Lacan, ce losange recèle une structure fine, que l'on voit opérer dans d'autres allégories formulatoires de la signification : ,  pour représenter une logique dynamique comme ça : (cliquer sur les images pour des liens commentaires).$$$02

   L'idée que loge le poinçon constitue aussi bien le lien entre le Signifiant et le Code. &&&03L'histoire nous apprend que, pour correspondre au Signifiant, le discours lacanien l'a nommé Semblant Armando Verdiglione l'a brillamment exposé en le comparant au "centre de gravité" de l'imago psychique . Et par ailleurs, pour correspondre au Gène, la génétique a désigné ce même poinçon d'un néologisme en anglais qui marque une étape majeure de la pensée du Code : pour signifier l'essentiel de la nature d'un gène, l'auteur Richard Dawkins Voir son essai fondamental : "The Selfish Gene" a proposé le mot meme inventé à partir de ses assonances en anglais avec "moimoi" et l'allusion au mot "même" en Français, à écrire sans accent mais à prononcer comme cream recommande Dawkins pour évoque le 'mime' - voire le mimétisme du Semblant. &&&04 On trouvera facilement sur Internet par Moteur Recherche; mots clé : Dawkins, meme l'attestation de l'importance qu'a pris le développement du concept de meme qui aura secondairement réalisé la jonction entre génétique et intelligence artificielle ; et il sera bon de savoir, aussi qu'à revenir au texte fondateur, The Selfish Gene affiche d'essentielles correspondances todovoir en anglais l'explication de son refoulement signifiant avec l'histoire du Nom-du-Père telle que décrit(e) par Jacques Lacan.$$$04$$$03

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   Ainsi, partant de la génétique le meme autrement dit le "gène" rejoint de Semblant venu du Signifiant, &&&05et inversement, les deux s'identifiant au poinçon qu'une troisième illustration aide à comprendre. C'est aussi A.Verdiglione qui l'a élégamment comparé au 'grain du miroir', lequel on saura rapporter au Modèle Optique de son maître et/ou analyste Lacan. Comme on le constate, ce poinçon correspond à beaucoup de choses - comme ce grain : tel quantum qui réfléchit tout ce qui se présente, et toujours se cache dans la lumière, ou devant les images, qu'il reflète.
   Méditons sur le fait que son évocation était déjà présente dans la tradition hermétique (Hermès ou dieu Mercure; voire la goutte de mercure) et qu'à cette époque on le comparait aussi à la couleur - qui vient du mot celar, célier, cellule, c'est à dire petite cachette. Ainsi - comme le miroir éblouit de son semblant ou éclaire ce qu'il réfléchit en masquant sa noirceur - la couleur, disait-on, constituait un voile, cachette ou couverture du recel, du réel en son inconnaissable. N'abordant pas de front la connaissance, cette comparaison avec là qu' leurre des classiques, que le Semblant, grain de miroir, gène ou meme, peut constituer comme le spectre de la lumière, une série, voire la base d'un Code.$$$05

   Ainsi abordé le Semblant, passons donc à ce que le Code représente. &&&06Pour cela j'invite à considérer l'exemple d'une classe d'enfants handicapés, où la comparaison m'est venue. &&&10 

 fig 10 : Les objets et leurs parts 

   C'était à l'origine, à l'entrée d'une nouvelle années scolaire, quand l'équipe d'encadrement organisait les groupes et les activités où les élèves seraient distribués. En fonction de leurs spécificités, besoins, aptitudes etc... chacun a besoin soit d'orthophonie, soit de kinésithérapie, soit d'atelier ceci et groupe cela ; et un organigramme complexe de ces services permet à chacun d'exploiter au mieux son établissement. On appellerait ces spécificités "qualités", "traits", "particularités" - pour l'exposé je suggère qu'on nomme ces facteurs : "parts" (du mot 'parties'). Ce mot est destiné à sonner un rappel des notions de paration & de se parer, selon l'usage qu'en fit Lacan, évidemment aussi notions d'apparence, d'appartenance, jusqu'à celle essentielle de partiel reconnu pour essentiel de l'objet propre à la psychanalyse.

 

   Qu'on soit par l'objet, comme on existe pour l'autre s'égalise dans la relation à l'Autre  c'est à dire cet Autre que le Code affiche comme organigramme, ou base de données - en arabe al kaïda - corrélativement au Signifiant qui, lui, l'affiche comme, en règle générale ou mieux dit en 'mythe' général : la mère, voire L/a Femme etc... $$$10Cette observation de la rentrée des classes montre comment chaque individu (A, B, C, etc..) présente ses parts (x, y, z, f, n, m, etc..) à la base &&&11- c'est à dire inversement comment l'organigramme va combiner les particularités variées des usagers, en vue d'aboutir au meilleur rendement (A, qui a besoin d'ortho=x, et de kiné=y, ira dans le même groupe kiné que B qui a aussi besoin de gym=z, et pour lequel on trouve un groupe à une autre heure, lequel doit aussi répondre à la disponibilité de C). Ce que l'analyse trouve d'essentiel, c'est que les parts, dans cette perspective n'ont nul statut de signifiantes lorsqu'elles sont regroupées, par exemple en nombre d'utilisateur du groupe gym. Ni même les groupes n'ont de relations signifiantes entre eux pour seulement satisfaire à se distribuer dans les horaires d'un agenda planning. On découvre ainsi une sériation qui applique à des éléments du monde, autrement signifiants, une règle que l'on dit de Code.$$$11$$$06

   Le registre ses pars, du Code des objets partiels de la psychanalyse est un registre qui a été éludé &&&07par les premiers psychanalystes, et/ou durant le premier siècle de la psychanalyse. A l'issue de cette phase, on peut appeler à cette psychanalyse pour qu'elle remarque comment le Signifiant, qu'elle connaît, se reconnaît dans le Code, &&&08et s'en distingue : imaginons à présent qu'une fois l'organigramme achevé, une dernière vérification montre qu'indépendamment de leurs partition, A et B ne peuvent se retrouver ensemble dans le même groupe kiné, pour des raisons que l'on qualifie de subjectives. C'est à dire que sans qu'ils dérogent à la règle du classement social, A et B ne s'entendent pas, ou sont incompatibles dans un même groupe (soit qu'ils soient membres d'une même famille, soit que B porte un trait phobique à A, soit qu'une rencontre de leur histoire les ait qualifié à une relation narcissique particulière, etc...). Dans pareil cas, ce qu'ils représentent l'un à l'autre les établit comme signifiants sur la base d'une parts qu'on dira part zéro (dans cet exemple, A et B présentent une indication kiné générale, mais l'un, A, représente quelqu'autre chose pour l'autre, B. Ils sont Signifiants, dit le lacanien qui doit ajouter: et cette pars zéro s'appelle Semblant).$$$08

   Nous pouvons  alors représenter, à côté de l'organigramme (Code), un diagramme (Signifiant) &&&09où quelque part sera directement mise en relation entre les un et les autres individus. &&&12 

Ce sera ce que la psychanalyse appelle Semblant qui fera ainsi la sorte de centre de gravité des imagos, que nous avons dégagé du code comme cette part zéro.

   Ces imagos et leur semblant constituent ce qu'on appelle les corps des individus de cette école que nous avons pris en exemple.

 

   Par rapport à la figure précédente, qui illustrait les organisations qui se s'établissent selon des règles de totalisations, nous voyons en celle-ci les relations qui s'équilibrent selon un réseau de liens, tendus entre les parts que l'on appelle Semblant. Ces liens sont ce qu'on appelle les liens sociaux.

 

 fig 20 : Les Signifiants et leur Semblant 

 

pour conclure 

 

La psychanalyse lacanienne a été excellente pour décrire la suprématie que le Signifiant trouve à l'organisation de ces corps en classes. Mais elle a aussi fait sa démonstration en laissant de côté le Code. Elle constitue un stade de la psychanalyse, qui seulement prépare la prise en considération du Code &&&30 La chronologie des intégrations ne se fait pas dans le désordre; il y eut sans doute de l'ADN avant du langage humain, mais pourtant l'anticipation logique Écrits p.XXX rappelle que ce n'est que par le jeu du signifiant qu'on arrive à revenir au code originel. C'est de ce sens second dont on s'instruit à l'instant, et à présent que l'informatique s'impose en contraignant l'humain de partir de son intelligence artificielle - c'est à dire en ce tournant de l'histoire de la psychanalyse où la théorie du signifiant retourne à sa base : le code génétique à l'origine de la vie.$$$30
   A ce point, je termine la page par une troisième planche... &&&31

 

   ...qu'on trouvera d'une extrême confusion. Pourtant elle n'est que la superposition des deux précédentes, chacune claire et simple. Que ceci soit le rappel de la situation réelle de trouble dans laquelle on se trouve entre Code et Signifiant - et qu'on ne peut effectivement la résoudre que par une analyse - ce à quoi mes travaux liés à cette page ce sont appliqués, pour le bénéfice du lecteur qui maintenant voudra s'y porter.

 

 

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notes &&&22

note 1 - à propos de la sériation, ou processus sériel :
Tandis que la psychanalyse met en lumière le déplacement et la condensation, ainsi que la métaphore à leur cœur, l'existentialisme aura éclairé le principe du Code, qu'il appelle sériation, dont le principe général est celui de totalisations & totalisation de totalisations (exposé dans Raison et Violence par R.D.Laing initié par J.P.Sartre). Il est remarquable que ce principe a été aussi exposé, mais dans l'évidence masquée de la lettre volée aux titres de Parenthèses et Parenthèse des Parenthèses - c'est à dire que le texte-même de Lacan le comporta (Ecrits;p.XXX).

 

note 3 - l'identification au Semblant
A côté de son repérage au cœur du schéma de la foule de Freud  où il correspond au "moi" à ceci près que ni objet ni idéal, c'est à dire ce entre quoi il balance, le moi indiqué par Freud sur son schéma est bien le moi moi quand il est ainsi distingué entre ses métamorphoses, le Semblant, autrement dit meme, est identifiable comme le progrès de l'identification psychologique. En effet, le terme de l'identification psychologique consiste à identifier le toi-pour-moi et/ou moi-pour-toi &&&$$$ en tant que "comme objet d'identification" - en d'autres termes, le sujet psychologique aboutit à s'identifier dans la relation à ce 'comme objet' &&&$$$ que l'analyse retrouve correspondre au moi freudien. C'est à partir de cette identification au semblant que le clivage psychologique se reproduit une seconde fois, pour cette fois constituer ce qu'on appelle l'idéal &&&$$$.

 

note 3 - Thésée comme exemple clinique d'identification au semblant (d'Oedipe) :
A la suite d'Oedipe, prototypique et initiateur, c'est Thésée (qu'il initie à Colone) qui répète la tragédie avec femme et fils, ainsi que leurs aventures qu'on sait. Thésée évoque le semblant d'Oedipe - et entre autres choses intéressantes il montre à quoi bute cette identification au semblant, à savoir la stupeur qui le statufie comme toujours au seuil de l'enfer, là où il tentait d'imiter Orphée, à la recherche de petites Euridyces.

 

note 4 - à propos du meme et de la notion de gène :
En génétique primaire, un gène est un tronçon de molécule (généralement ADN) qui est responsable d'un caractère qui s'exprime dans les domaines de l'anatomie, la physiologie etc.. (couleur des yeux, taille, taux d'hormone etc...). Mais une addition de plusieurs gènes, constitue aussi bien un gène pour une autre expression. Ainsi nous trouvons avec la notion de gène, la même logique que celle des totalisation & totalisation de totalisations mis au principe de la sériation du Code par Sartre. C'est pour conceptualiser ce caractère que Dawkins l'isole en terme de meme. Notre étude montre aussi sa participation à la catégorie du Signifiant. C'est par la combinaisons de ces deux catégories (de Code et de Signifiant) qu'on explique ici la part zéro qui correspond du côté de l'analyste du Signifiant (Lacan) au Nom-du-Père, et du côté du généticien (Dawkins) au refoulement précisément dudit Nom-du-Père - voir XXXla page en anglaisXXX qui détaille le remarquable escamotage par Dawkins, du chromosome Y qui répond pourtant de la manière la plus idéale à ce qu'il appelle son Selfish Gene.

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