Complétion
Pour introduire à la complétion de la différence sexuelle
Incité par l'entreprise du Dr S.C à présenter ma révision de l'opinion sur la psychanalyse et la différence sexuelle, je vais effectuer un résumé de mon approche et point de vue.
Un des meilleurs exercice que l’on puisse faire à l’ouverture
d’une enquête sur la sexualité est de consulter, l'article de 1925, de Freud
intitulé Quelques
conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes . On
pourra si on veut, redoubler l'expérience en traitant également la page
contemporaine de Wikipedia
sur le sujet ; pour effectuer la textométrie/search de chacun des quatre
mots : testicules, bourses, scrotum, glande. Pour chacun et dans les deux cas,
le résultat est 0/0. On peut encore l'appliquer aux Trois
essais sur le sexualité du même Freud ; je ne l'ai pas ici faite
intégralement mais un survol bien approché donne l'impression que le même
résultat null serait à en attendre.
Nous sommes là avec celui que la presse dénommait le grand
sexologue (Freud) quand il passait par Paris, en fuite vers Londres ; et ces
trois textes sont typiquement représentatifs de sa science. J'ai insisté sur
le premier qui mentionne explicitement la différence anatomique. Ce
n'est pas dans un but polémique ; la psychanalyse est majeure dans l'émergence
de la nouvelle humanité, j'en suis spécialiste et je le sais bien. C'est une
science, elle est hyper-réaliste et objective, pluridisciplinaire et inclut la
biologie, ainsi que l'anatomie, évidemment - le modèle psychique, par exemple
de Lacan, appelé Modèle Optique est un schéma du cerveau. Freud a été
quasiment le premier neurologue avec un traité originaire sur les synapses
etc.. Quand cette science cite « la différence anatomique entre les sexes »
on devra forcément s'attendre à ce que les glandes génitales masculines
visuellement présentes à l'observation de l'homme, soient mentionnées
lorsqu'elle détaille la sexualité et le psychisme. Pourtant, la vérification
rapporte que ce n'est pas du tout le cas. Un silence sur cette partie de
l'organisme règne.
Pour avancer dans cet examen, on se souvient en premier lieu que
la théorie sexuelle freudienne a traité ce phénomène de la différence,
suivant une envie du pénis. Le pénis est un organe qui n'inclut pas
testicules. Cependant le primat possible et donné au pénis n'exclut pas une
fonction liée - c'est une évidence et, comme s'il avait fallu la souligner, le
notable successeur de Freud, Lacan a relevé et continué la démarche première
en la précisant (non plus au titre du pénis mais) au titre du phallus.
Or durant cette seconde période de la psychanalyse, pas une fois les
glandes/testicules n'ont encore été prises en compte dans la différence
sexuelle. Pourtant le terme "phallus" explicitement désigne et compte
par conséquent, pénis et testicules. L'étape Lacanienne peut donc paraître
comme une consécration du déni, du refoulement ou de la forclusion d'une
partie essentielle de l'anatomie sexuelle et de ladite 'différence'.
J'ai employé les termes 'déni', 'refoulement', 'forclusion' -
c'est nécessairement par leur évaluation qu'il faudra passer pour continuer à
avancer en psychanalyse, théorie essentielle de la libido. Pour bien sonner le
départ de ce frémissant embarquement, nous pourrons nous familiariser avec la
conception que cette science du futur ait pu démarrer avec quelques gros
pataquès ; en pleine naissance de la génétique, Lacan qui fut si brillant
permit qu'on ne regarde rien non plus du chromosome Y lorsqu'il parlait du
Nom-du-Père, qui est lié au patronyme comme la bite aux couilles. On peut
aussi rameuter et rappeler qu'en pleine élaboration du Complexe d'Oedipe, Freud
qui se passionnait pour Akhnaton ne trouvait qu'à s'évanouir lorsqu'on lui
montrait cette personne historique à la cause dudit "mythe". En bref
: si a psychanalyse, qui est une science, veut bien s'assumer, elle doit tirer
un immense bénéfice du fait qu'elle ait montré, au cours de son propre
développement, les travers, symptômes et ignorance-mêmes qu'elle allait
prétendre théoriser à la source de l'Inconscient, universelle à toutes
entreprises conscientes de la connaissance.
C'est donc sur nos propres traces que nous revenons pour réparer
nos oublis, et par conséquent la démarche qu'ici débute et suit.
Premier cas :
Souvenons-nous que Lacan ouvre ses Écrits (c'est à dire le
monument de sa carrière) en 1966 par le recueil d'un premier enseignement
donné en 1955, sur La Lettre Volée, une nouvelle d'E.A.Poe qu'il
emploie à faire sa source comme Freud en avait fait des la pièce Oedipe Roi
de Sophocle. Il est précis sur ces conditions : il rappelle que cette séance
inaugurale (1955) ponctuait une "année scolaire" consacrée à l'Au-delà
du principe du plaisir - où Freud donne un exemple - que Lacan aura donc
ainsi rendu célèbre, nommé Jeu de la bobine ou Fort-Da (en
Français « Hors-Là ») - qui consiste alternativement à faire
apparaître et sortir un objet au regard d'un infans ( idem le « Coucou ,
Qui c'est.. » que l'adulte joue en sortant la tête hors l'écran d'un drap
ou d'une couverture, supposé faire rire ou étonner Bébé ). Ce jeu
d'alternance présence-absence est originaire d'une immense série de
conséquences logiques de la formation de l'identité. Lacan, en succession de
Freud, le prit comme modèle d'interprétation des chiffrages que constitue le
langage binaire ..001001100101.. de l'informatique. Freud l'avait déjà établi
au principe de l'automatisme de répétition qui va former la pensée humaine.
Dans son exemple, une garçon âgé de 18mois fait disparaître de sa vue un
objet attaché à une ficelle et le ramène alternativement, en prononçant
respectivement les mots, Oooo.. Aaaa..
Quand on mesure l'importance qui a été donnée à cette activité
primaire, ceci dans le cadre d'une théorie de la sexualité, il est notable que
son étude n'ait jamais proposé la comparaison avec ce qui a récemment occupé
le développement du petit garçon, à savoir une migration testiculaires qui
s'attachent, après un certain nombre d'aller-retour, au socle du scrotum pour
les fixer dans les bourses. Il est certain que le jeu Fort-Da ouvre à un
univers d'activités diverses et majeures ; mais il est absolument étonnant que
son allusion à la physiologie testiculaire ne soit jamais énoncée.
Ceci est un premier cas d'observation du "déni, refoulement,
forclusion" que nous posons en question. Il se présente au carrefour
fondamental de l'établissement de la théorie de la jouissance et de la libido.
Second cas :
En poursuivant l'enquête, nous trouvons immédiatement la
seconde notion qui complète la loi de répétition et son automatisme
mécanique propre à la mort. Il s'agit de la pulsion, l'énergie de la
vitalité au contraire. Freud l'a mise également à la fondation de sa
théorie, et Lacan également l'a précisée. Il s'agit du fait qu'au circuit,
quasi cybernétique de la binarité là et hors, s'ajoute une
passe, la porte d'un sphincter. La tension, l'objet et le but, de la pulsion
s'ajoutent à sa source qui est reconnue à chaque sphincter du corps humain,
pourvu que ce sphincter puisse être nommé, désigné, par le moyen du cerveau
et du langage. C'est le cas de la bouche, des yeux, de l'anus, éventuellement
de la prise par les mains, secrètement du larynx tant que la voix va se charge
du désir, etc.. Les sphincters sont en nombre, quoique limité. On peut ajouter
le flux urinaire, les tensions bronchiques de l'asthmatique et d'autres..
jusqu'à ce que notre énumération s'arrête aux sphincters nommés inguinaux,
qui sont en paire au bas de la paroi abdominale masculine. Comme chacun des
autres, il dépend de son métamère neurologique, c'est à dire un
niveau de la colonne vertébrale, relais de sa projection corticale (cerveau).
C'est à ce niveau que la source sphinctérienne est coordonnées aux zones
linguistiques, qui font que les humains parlent ensemble de leur vie
pulsionnelle.
Là encore, il est totalement extraordinaire que les sphincters
inguinaux - c'est à dire la 'source' potentielle par laquelle sortent de
l'abdomen les testicules, puis rentrent-et-sortent un temps, jusqu'à se fixer
à l'extérieur - pour une bonne proportion de l'humanité masculine, un certain
nombre de ce genre vivant jusqu'à l'âge adulte le fort-da pulsionnel,
autrement souligné en reste par la tension suscitée lors de chaque
éjaculation. Ces sphincters, propres à l'objet éminemment "sexuel"
que constituent les testicules, remplissent donc toutes les conditions de la
pulsion. Il sont de surcroît typiques, exemplaires, primordiaux à
l'expérience neuro-anatomique du « Hors-Là » - cependant qu'ils se
distinguent des autres par une seule caractéristique : impossible de converser
naturellement à leur propos ; ils sont inexistants dans la langue maternelle (
la mère n'en ayant aucune projection corticale). Il s'agit de la seule
organisation pulsionnelle qui ne soit partagée entre les genres, féminins et
masculins de l'espèce humaine. A ce titre, ils ne peuvent être que "culturels".
On peut à bon droit employer ces qualificatifs, 'naturel' et 'culturel', dans
la limite, étroite mais principale, d'une distinction sexuelle fondatrice du
psychisme.
La neurophysiologie du sphincter inguinal doit donc être citée
comme le second cas où l'on trouve dans l'élaboration de la science
psychanalytique, une omission, déni, refoulement ou forclusion, d'un élément
si essentiel au rapport sexuel, que nous puissions la comprendre, cette science
psychanalytique, comme pétrie, fondée, consubstantielle, à l'histoire
psychologique humaine : autant la psychologie humaine montre-t-elle un
achoppement, un obstacle et une impossibilité, à parfaitement rendre compte
d'une correspondance entre l'homme et la femme - autant le développement de sa
science, et de sa conscience, aura-t-elle montré la même occlusion, propre et
témoin d'une impossibilité à la prononcer. Freud et Lacan, c'est à dire le
premier siècle de la psychanalyse, aura fait étalage, pour les générations succédantes,
d'une véritable absence de lucidité, concernant son motif premier, la
sexualité. C'est à la génération présente de reprendre ce flambeau à
l'envers, c'est à dire pour qu'il ne nous brûle pas la main - comme il l'a
fait jusqu'à présent, car honnêtement nous aurons pu dire que la psychanalyse
était une peste, une calamité et une combustion - Freud ayant instamment
demandé d'arrêter d'avancer d'un seul pas dans la voie qu'il avait ouverte,
Lacan ayant ardemment cru qu'il avait pu « mettre fin à la psychanalyse (sic)
».
Ceci n'est que l'ouverture, cependant, à un sauvetage que
l'humanité, la pulsion de vie et l'écosystème, peuvent à présent espérer.
Le rétablissement d'un ordre intégral de la théorie psychanalytique, qui
rende compte de manière objectivement complète de la vie pulsionnelle, est une
entreprise qui demande bien d'autres étapes que la simple indication que
constituent les deux cas ci-dessus désignés d'un manque principal. Avant qu'on
les parcourre et que je recense par la suite, les jalons déjà posés ces
dernières années d'études, on peut reprendre notre souffle et notre
stabilité, à l'instant, en songeant à ce qu'on vient d'éclairer : non pas tout
le système sexuel, dont on a seulement vu qu'on l'avait raté, mais qu'on peut
savoir comment et pourquoi, ce qui a été appelé la fondation paranoïaque
de la connaissance humaine n'est pas une vaine et émotionnelle révolte.
Nous avons dégagé substantiellement la raison objective, suite à laquelle
l'humanité est particulièrement représentée par ses.. représentants, et
dirigée par une catégorie d'espèce réellement pathologique. Ce sont
effectivement, réellement, des dingues, ou la crème des dingues qui sont aux
commandes de l'histoire humaine. Je n'ai pas fait la discrimination ici de ce
que peuvent être déni, refoulement ou forclusion, dans le mécanisme qui nous
a fait concevoir une sexualité complètement erronée quand à sa cause (qui
est moins envie de pénis qu'inconscience des testicules) ; aux
pervers le déni, aux névrosés le refoulement et aux paranoïaques la
forclusion ; il n'y a pas d'autre structure de la personnalité qui soit
jusqu'à présent au pouvoir sur cette planète à la dérive. Ce que j'écris
est une banalité ; le Symptôme est l'essence de la manifestation sociale, du
moins bien mis en évidence par la conclusions de Lacan. Ce qui n'est pas banal,
c'est d'ouvrir à une autre manifestation.
Je n'en aurai pas plus dit en cette page laquelle, je le répète,
n'est qu'une ouverture, un indicateur : voilà sur quelle notion il faut à
présent prendre pied. La cause du sphincter uniquement partagé par les corps
masculins, doit être mise au chapitre de la différence sexuelle.