Bonjour, il est nécessaire de préciser quelques remarques à la porte de telemedecinepsy, concernant la nature de cet acte médical et sa situation actuelle.

   Concernant sa nature, tout d'abord en général, les avantages de la Télématique sont nombreux. Rapidité, économie, facilité d'emploi. Écologiquement le travail à domicile est un évident avantage - les services à domicile également. Mais on remarque tout de suite à cette occasion les freins, les lenteurs, voire les résistances à leur développement. Ils présentent aussi certainement des risques et des inconvénients. La Télémédecine fait partie de ces moyens nouveaux et elle compte parmi ceux qui ont été le plus freinés ; il y a certainement de bonnes raisons pour cela mais aussi, probablement des mauvaises. Étant donné l'importance de cet outil, il est bon d'examiner le phénomène.

   Il existe des pays où la Télémédecine s'est imposée avec plus de force qu'en d'autres. Dû aux grands espaces et à l'éloignement de certaines régions la médecine a été distribuée très tôt par le moyen des télécommunications quand les actes médicaux s'y prêtaient. Notamment en psychologie et en psychiatrie, des suivis et des entretiens à distance ont été de pratique courante dans des pays comme l'Australie, le Canada et autres grands espaces. Les agences gouvernementales de santé ont donc alors pu observer, tester et évaluer les modalités de consultations et de suivis thérapeutiques par la télémédecine, et leur résultats sont impressionnants. Tant pour le patient que pour le médecin les thérapies utilisant ces moyens sont estimés de qualité et de confort pour une grande part supérieurs aux modalités classiques de déplacement physique des patients ou des thérapeutes. Le risque et le coût écologique du transport sont également très réduits et au total les avantages sont si nombreux que la télémédecine psy est estimé par les Etats de ces pays modernes comme un de leurs moyens les plus performants et représentatifs des avantages que les nouvelles technologie apportent à la santé.

   La pression n'a pas été aussi forte dans les anciens pays comme la France mais, même dans ces cultures traditionnelles l'évidence des avantages a conduit le gouvernement il y a quelques années, vers la fin 2009, à légaliser la Télémédecine. Déjà depuis longtemps l'Ordre des Médecins, représentant de la déontologie savait que les pratiques télématiques appropriées étaient saines, efficaces et économiquement utiles ; l'Etat comme d'habitude prenait plus de temps à s'y adapter et puis, il y a donc un peu plus de trois ans, la décision a été acquise. Les administrations ont donc reçue la commande par l'Assemblée Nationale, dans un délai de trois années, de s'organiser et d'ajuster leurs règlements pour permettre la pratique et régler les modalités de la télémédecine devenue légale. C'était en septembre 2012 que cette échéance était fixée aux Administrations, Caisse de Sécurité Sociale et autre Agences Régionales et Nationales de Santé. Mais arrivées à cette date après trois ans, les Administrations n'avaient rien fait.

   Depuis septembre 2012 les médecins ont donc découvert cette situation : la société offre à la population un moyen sûr et efficace de se soigner. L'État l'a légalisé. Les gens cotisent pour bénéficier de soins modernes dans une société avancée. Mais les administrations et notamment la Sécurité Sociale par inertie ou quelqu'autre raison qui n'est pas déclarée, y font obstacle. Notamment pour les remboursements de soins, la SS s'oppose à la télémédecine - et comme par ailleurs les Conventions qu'elles dictent aux médecins interdisent à ces derniers de soigner autrement que sous son régime, nous sommes dans une situation où la SS, strictement, interdit à toute une population un accès à un soin qui est officiellement déclaré de la meilleure qualité qui soit. C'est probablement pour des raisons financières que la SS n'applique pas les ordres de son gouvernement. Mais c'est une vision extrêmement étroite d'économies égoïstes, car le temps et le coût des transports et des attentes seraient au bout du compte soulagé à la société entière.

   De manière extrêmement malheureuse et probablement dommageable la conduite crispée de ces Administration qui sont en défaut par rapport à leur mission de santé et d'application de la législation, se traduit à l'envers et jusqu'à une agressivité injuste qui va jusqu'à la punition, l'amende et la condamnation allant parfois jusqu'à des années d'honoraires que des médecins doivent repayer aux caisses. Ces jugement se sont vus dernièrement, plusieurs mois après cette échéance de septembre 2012, c'est à dire depuis plusieurs mois que la SS est en faute par rapport à son gouvernement de tutelle et à sa population de soignants et de soignés. Quand aux Agences Régionales de Santé, j'ai fait moi-même l'expérience de les contacter fin 2012, plus de trois ans depuis quelles avaient reçu l'ordre de se mettre à jour. Face à une télémédecine et particulièrement une télémédecine psy qui depuis longtemps devrait être pratiquée, l'ARS ne fournit que l'annonce de " projets de protocoles d'expérience " et, quand on demande de s'y inscrire, elle répond " on vous écrira " !

   Telle est la situation tout à fait grave dans ce secteur et dans ce domaine. Si l'on considère maintenant de manière médicale les avantages que présentent les consultations à distances, particulièrement en psychiatrie, par les moyens du téléphone et de la vidéo-communication, il est évident que cette technologie apporte un progrès immense. Ce n'est pas dire qu'il faut réduire toute la psychiatrie à cela, mais, pour la mesure où la télématique, sépare, isole et extrait et singularise la parole, voire la pensée la plus pure - dans cette mesure et par comparaison - la "télémédecinepsy" est tout à fait identique au progrès qu'a apporté la radiologie dans l'examen et la précision de l'imagerie de secteurs très isolés et sélectionnés de l'examen médical, voire également dans le cas du soin, du traitement et de l'hygiène. Interdire la télémédecinepsy comme la SS le fait actuellement est à peu près équivalent à interdire la radiologie en médecine générale - ce qui serait une invraisemblance inouïe. Pourtant c'est exactement ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays pourtant si avancé qu'il est le plus grand consommateur de drogues psychiatriques au monde. Il y a un déséquilibre flagrant.

   Comme je suis un médecin conventionné, les patients économiquement les plus démunis doivent s'adresser à un cabinet de ce type. Or nous sommes dans l'interdiction de pratiquer ces soins. La SS est tout à fait dans l'illégalité à ce titre. Pour pratiquer la télémédecine, j'ai le droit de sortir de la convention mais me patients cotisants pour leurs soins ne seront plus remboursés - je serai donc forcé d'exclure de mon cabinet les plus démunis qui ne trouveront pas la télémédecine ailleurs non plus. On comprendra le caractère, certes limité mais néanmoins tragique que font payer à la santé des administrations qui manquent à leur mission et qui aggravent la situation en déniant leur faute et devenant agressive pour le cacher. J'ai donc créé néanmoins le site et le service télémédecinepsy - par un contournement je peux pratiquer ce service et ce soin au titre d'une activité de "psychanalyse" qui est tolérée, en marge de l'interdiction qui m'est faite de consulter et de pratiquer par ce soin. Évidemment, en employant ce contournement mes patients et moi ne gagnons que la possibilité de pouvoir le pratiquer - leur remboursement par contre demeure impossible présentement. Je ne peux pas faire pluss que le risque que je prends déjà en dénonçant une faute dans le domaine de l'administration - j'invite mes patients cotisants à interroger les Caisses auprès desquelles ils cotisent. C'est en joignant et en accumulant des forces que l'on peut faire pressions sur des systèmes qui autrement ont tendance à l'inertie ou à l'immobilisme.

   La télémédecinepsy est un outil de grande qualité, il ouvre à beaucoup d'espoir pour une meilleurs compréhension, meilleurs approche et meilleurs soin de la santé mentale. C'est aussi un outil social, éventuellement collaboratif, écologiquement et économiquement très sain et bénéficiaire. C'est certainement aussi un puissant moteur culturel, de connaissance de la pensée et de la relation. Je vous remercie pour votre attention et pour m'excuser d'avoir lu ce propos que j'ai voulu de cette manière le plus efficace et explicatif.