Je souhaite décrire et soumettre à l'opinion du présent Comité :
une mesure de préservation de la mémoire dans un milieu
biologique évolué jusqu'au degré de composition sociale.
Argument : Du fait que les facteurs sociaux peuvent affecter
(industrialiser, gouverner, etc..) les organisations
biologiques, les règles de mémoire des premiers peuvent dévier le
déroulement des seconds - pour un résultat éventuellement nuisible à la santé.
Un exemple : On trouve l'ambiguïté dans un registre visible
de la mémoire (la génétique) en l'espèce du règlement de la fonction
patronymique. L'assistance à la procréation et les méthodes usant du don de
sperme observent un principe d'anonymat du donneur mâle. Parallèlement l'analyse psychique et/ou de la croyance dans le psychisme
(psychanalyse) ont
révélé le rôle de la fonction dite paternelle dans les domaines psychologique et
sociologique (formation et action des idéaux). Troisièmement, la connaissance en génétique a révélé
la transmission des chromosomes
ou gènes dit 'sexuels' (X & Y) qui entraîne une permanence
(du matériel
Y) suivant la lignée de père en fils, laquelle lignée opère comme un marqueur
dans la population visible, fournissant la traçabilité dudit Y. Cette permanence est un phénomène unique au sein du
génome - puisque hormis ce 'Y', tout le reste de la mémoire chromosomique est dissout en quelques
générations dans le génome de l'espèce (au taux de décroissance moyen de 50% à chaque
génération). Le patronyme (transmission du nom du père, de père en fils)
reflète dans l'histoire de la collectivité cette permanence biologique unique
; ce qui la place en tête des pertinences représentatives sociales de l'organisation
biologique. Par conséquent la tradition culturelle du Nom-du-Père inscrit une connaissance génétique
dans l'humanité en manifestant le signifiant de l'ADN porté par le chromosome Y. Cependant, quand elle sût contrôler industriellement la
reproduction (par les techniques de procréation assistée), la société imposa
une règle d'anonymat (du donneur), brisant du même coup cette traçabilité du
Y qui garantissait l' adéquation de la culture sociale à la mémoire biologique.
L'éthique garde en conscience que les attributions de régressions culturelles au
déclin de la reconnaissance paternelle sont seulement théoriques ou
hypothétiques ; de même une désorganisation des règnes vivants par une
déshumanisation de l'individualité sociale pourrait être une appréhension erronée.
Elle retient également que ce sont des risques notables. Plus généralement que l'attachement d'un
nom à un gène (patronyme signifiant Y) j'examinerai à présent l'attachement d'un nom à un
corps (nomination civile signifiant la personne physique) qui est au principe de la
civilisation (abolition de l'esclavage), en soutenant une mesure de
préservation de cet attachement. Pour cet examen, j'appelle ci-dessous " génome individuel ", l'ADN cellulaire
constitutif d'une personne humaine, que nous savons lié à un certain nombre d'actions et de
conséquences environnementales (attribution innée des comportements, industrie
de conservation génétique etc..).
Autant estimons-nous que les corps mâles de père en fils conservent
le gène Y, nous pouvons mesurer aujourd'hui la conservation par sa société du génome
individuel. A la différence de celle partielle de gènes, la conservation du
génome individuelle ne se réalise pas par les voies de la reproduction
sexuée. Depuis les quelques dizaines d'années qu'entre en action la
science génétique, plusieurs millions de
génomes individuels sont maintenus en l'état (dans le froid, ou dans un
conservateur, ou déshydratés) de conservation. On peut
globalement les trouver sous trois administrations : a) toutes les armées modernes
recueillent et conservent les génomes individuels de leurs membres - b) toutes les
administrations carcérales et judiciaires - c) de nombreuses branches de la
recherche et de la santé publique stockent des populations de plus en plus
larges ; s'y ajoutent des laboratoires indépendants et des entreprises commerciales et
politiques (au moins IBM, National Géographic, certains ministères
gouvernementaux en Chine par exemple). Seules les deux premières conservent le lien entre chaque
génome et l'individu social, c'est à dire la personne nominale, qui l'a temporairement humanisé -
mais aucune de ces trois ou quatre n'attribue ou restitue le destin (ne
serait-ce que les effets de connaissance) desdits génomes à ces personnes sociales, au
titre desquelles, pourtant, ces génomes ont engagé des processus interactifs
(fonction ADN) et surdéterminés (fonction nominale). Les règles
cybernétiques de l'interaction pourtant soulignent l'essentialité d'une
préservation d'une signification entre deux faits interactifs organisés.
En conséquence et conclusion, de même que l'anonymat dans la procréation
offre une salubrité ambiguë - la préservation de la nomination d'un génome individuel
conservé présente une part salubre dans une entreprise par ailleurs
scientifiquement intéressée à sa manipulation et à son traitement. La nomination est ce que la
civilisation octroie à un individu et que la génétique rapporte aux
chromosomes. Ce rapport du gène au nom, fut-il arbitraire à son
établissement, demeure par la suite indissociable des conséquences
environnementales qui en résultent - puisque les conséquences surdéterminées
de l'ADN s'enchaînent en persistant dans un système (signifiant, produit,
industrie) que la mémoire sociale a rendu permanent. Il résulte qu'avec un génome
individuel conservé dans le lien à sa nomination, la mémoire
environnementale demeure intègre. A l'inverse, la rupture de l'identification
du génome à sa résultante correspond à réduire la mémoire sociale, autant
qu'environnementalement son infraction aux lois cybernétiques constituerait, si la psychiatrie sait quelque chose,
une machine folle.
Cette réflexion appelle nécessairement la constitution d'une
procédure qui maintienne à travers les générations les expressions sociales
d'un génome individuel du moment où une industrie le conserve. J'ai théorisé
et appelé " préservation " le soin qui garde le lien
personnel à l'ADN et qui double sa simple
conservation. En termes de nos jours archaïques, mais encore parlant, il s'agit
de respecter les volontés de la personne s'agissant de l'usage qui peut-être
fait de son génome individuel. En termes plus actuels, il s'agit de maintenir
l'expression de sa nomination - et éventuellement de disputer aux entreprises commerciales
la propriété de son génome individuel, sa spécificité ADN, comme celle de
son corps.
A cette fin j'ai fait appel à ce que le début du 20em siècle
- présidant à l'ascendance de ses sciences dont la génétique - a mis à l'office tant
de la sociologie que de la culture politique ; c'est à dire l'objet de la sociologie française,
l'association, établie en Personne Morale par la loi de 1901. Aujourd'hui comme
à l'époque un tel établissement peut être adéquat à prévenir contre les risques
que le commerce ou la politique font peser sur les découvertes scientifiques -
l'observation montre que c'était déjà le motif de la loi de 1901, à
l'époque devant les corps menacés par le développement de l'industrie et des
techniques.
Je transmets donc au Comité les statuts de l'Association
dénommée psyBakh, établis afin de parer au risque éventuel d'un déclin de
l'identité génétique in status nascendi.
DWT@20070914212800
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