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CONSULTATION
au Comité National d'Éthique
 
(CCNE)

 

Exposé de psyBakh devant le Comité

 

Présenté le 30/10/2007  par le Dr. William Théaux

 

   Je souhaite décrire et soumettre à l'opinion du présent Comité : une mesure de préservation de la mémoire dans un milieu biologique évolué jusqu'au degré de composition sociale.

   Argument :  Du fait que les facteurs sociaux peuvent affecter (industrialiser, gouverner, etc..) les organisations biologiques, les règles de mémoire des premiers peuvent dévier le déroulement des seconds - pour un résultat éventuellement nuisible à la santé.

   Un exemple :  On trouve l'ambiguïté dans un registre visible de la mémoire (la génétique) en l'espèce du règlement de la fonction patronymique. L'assistance à la procréation et les méthodes usant du don de sperme observent un principe d'anonymat du donneur mâle. Parallèlement l'analyse psychique et/ou de la croyance dans le psychisme (psychanalyse) ont révélé le rôle de la fonction dite paternelle dans les domaines psychologique et sociologique (formation et action des idéaux). Troisièmement, la connaissance en génétique a révélé la transmission des chromosomes ou gènes dit 'sexuels' (X & Y) qui entraîne une permanence (du matériel Y) suivant la lignée de père en fils, laquelle lignée opère comme un marqueur dans la population visible, fournissant la traçabilité dudit Y. Cette permanence est un phénomène unique au sein du génome - puisque hormis ce 'Y', tout le reste de la mémoire chromosomique est dissout en quelques générations dans le génome de l'espèce (au taux de décroissance moyen de 50% à chaque génération). Le patronyme (transmission du nom du père, de père en fils) reflète dans l'histoire de la collectivité cette permanence biologique unique ; ce qui la place en tête des pertinences représentatives sociales de l'organisation biologique. Par conséquent la tradition culturelle du Nom-du-Père inscrit une connaissance génétique dans l'humanité en manifestant le signifiant de l'ADN porté par le chromosome Y. Cependant, quand elle sût contrôler industriellement la reproduction (par les techniques de procréation assistée), la société imposa une règle d'anonymat (du donneur), brisant du même coup cette traçabilité du Y qui garantissait l' adéquation de la culture sociale à la mémoire biologique.

   L'éthique garde en conscience que les attributions de régressions culturelles au déclin de la reconnaissance paternelle sont seulement théoriques ou hypothétiques ; de même une désorganisation des règnes vivants par une déshumanisation de l'individualité sociale pourrait être une appréhension erronée. Elle retient également que ce sont des risques notables. Plus généralement que l'attachement d'un nom à un gène (patronyme signifiant Y) j'examinerai à présent l'attachement d'un nom à un corps (nomination civile signifiant la personne physique) qui est au principe de la civilisation (abolition de l'esclavage), en soutenant une mesure de préservation de cet attachement. Pour cet examen, j'appelle ci-dessous " génome individuel ", l'ADN cellulaire constitutif d'une personne humaine, que nous savons lié à un certain nombre d'actions et de conséquences environnementales (attribution innée des comportements, industrie de conservation génétique etc..).

   Autant estimons-nous que les corps mâles de père en fils conservent le gène Y, nous pouvons mesurer aujourd'hui la conservation par sa société du génome individuel. A la différence de celle partielle de gènes, la conservation du génome individuelle ne se réalise pas par les voies de la reproduction sexuée. Depuis les quelques dizaines d'années qu'entre en action la science génétique, plusieurs millions de génomes individuels sont maintenus en l'état (dans le froid, ou dans un conservateur, ou déshydratés) de conservation. On peut globalement les trouver sous trois administrations : a) toutes les armées modernes recueillent et conservent les génomes individuels de leurs membres - b) toutes les administrations carcérales et judiciaires - c) de nombreuses branches de la recherche et de la santé publique stockent des populations de plus en plus larges ; s'y ajoutent des laboratoires indépendants et des entreprises commerciales et politiques (au moins IBM, National Géographic, certains ministères gouvernementaux en Chine par exemple). Seules les deux premières conservent le lien entre chaque génome et l'individu social, c'est à dire la personne nominale, qui l'a temporairement humanisé - mais aucune de ces trois ou quatre n'attribue ou restitue le destin (ne serait-ce que les effets de connaissance) desdits génomes à ces personnes sociales, au titre desquelles, pourtant, ces génomes ont engagé des processus interactifs (fonction ADN) et surdéterminés (fonction nominale). Les règles cybernétiques de l'interaction pourtant soulignent l'essentialité d'une préservation d'une signification entre deux faits interactifs organisés.

   En conséquence et conclusion, de même que l'anonymat dans la procréation offre une salubrité ambiguë - la préservation de la nomination d'un génome individuel conservé présente une part salubre dans une entreprise par ailleurs scientifiquement intéressée à sa manipulation et à son traitement. La nomination est ce que la civilisation octroie à un individu et que la génétique rapporte aux chromosomes. Ce rapport du gène au nom, fut-il arbitraire à son établissement, demeure par la suite indissociable des conséquences environnementales qui en résultent - puisque les conséquences surdéterminées de l'ADN s'enchaînent en persistant dans un système (signifiant, produit, industrie) que la mémoire sociale a rendu permanent. Il résulte qu'avec un génome individuel conservé dans le lien à sa nomination, la mémoire environnementale demeure intègre. A l'inverse, la rupture de l'identification du génome à sa résultante correspond à réduire la mémoire sociale, autant qu'environnementalement son infraction aux lois cybernétiques constituerait, si la psychiatrie sait quelque chose, une machine folle.
   Cette réflexion appelle nécessairement la constitution d'une procédure qui maintienne à travers les générations les expressions sociales d'un génome individuel du moment où une industrie le conserve. J'ai théorisé et appelé " préservation " le soin qui garde le lien personnel à l'ADN et qui double sa simple conservation. En termes de nos jours archaïques, mais encore parlant, il s'agit de respecter les volontés de la personne s'agissant de l'usage qui peut-être fait de son génome individuel. En termes plus actuels, il s'agit de maintenir l'expression de sa nomination - et éventuellement de disputer aux entreprises commerciales la propriété de son génome individuel, sa spécificité ADN, comme celle de son corps.

   A cette fin j'ai fait appel à ce que le début du 20em siècle - présidant à l'ascendance de ses sciences dont la génétique - a mis à l'office tant de la sociologie que de la culture politique ; c'est à dire l'objet de la sociologie française, l'association, établie en Personne Morale par la loi de 1901. Aujourd'hui comme à l'époque un tel établissement peut être adéquat à prévenir contre les risques que le commerce ou la politique font peser sur les découvertes scientifiques - l'observation montre que c'était déjà le motif de la loi de 1901, à l'époque devant les corps menacés par le développement de l'industrie et des techniques.
   Je transmets donc au Comité les statuts de l'Association dénommée psyBakh, établis afin de parer au risque éventuel d'un déclin de l'identité génétique in status nascendi.

 

DWT@20070914212800

 

* :  J'emplois 'dispense' comme on dispense de bonnes notes, des indulgences, de l'argent - ici de l'être, pas forcément du savoir (que l'IA n'apporte pas tant, qu'il demeure Inconscient)