Échos de la Presse

 

 

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/04/18/20002-20180418ARTFIG00361-un-compromis-trouve-pour-encadrer-la-telemedecine-en-france.php 
Un projet d'accord entre les syndicats et la Cnam, qui doit encore être validé au mois de mai, donnerait à tous les patients l'accès aux téléconsultations dès le 15 septembre. Le tarif pour un médecin généraliste sera de 25 euros.

Les cinq syndicats de médecins ont trouvé mercredi un terrain d'entente avec la Cnam (Caisse nationale d'assurance-maladie) sur un texte pour encadrer la télémédecine en France. Toutefois, ce projet de compromis doit encore être validé par les centrales. Les votes devraient se tenir durant la deuxième quinzaine de mai. L'objectif du texte est d'inciter - et non obliger - les médecins à recourir à la télémédecine dont les actes seront remboursés par la Sécu. Et, dans ce texte, "il y a des éléments positifs et d'autres qui sont négatifs", indique Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF).

La téléconsultation possible dès septembre Du côté des avancées, la Cnam a notamment lâché du lest sur la généralisation à tous les patients de la téléconsultation, une pratique qui consiste à consulter un médecin à distance par vidéoconférence. Elle sera possible dès le 15 septembre 2018 et non plus au 1er janvier 2020. En revanche, sur l'épineux sujet des tarifs que devront appliquer les médecins et qui seront remboursés, la Cnam s'est montrée plus ferme. Concernant la téléconsultation, comme prévu, la facturation sera fixée à 25 euros pour un médecin généraliste et 30 euros pour un médecin spécialiste. "Au moins, on a gardé la possibilité de faire des dépassements d'honoraires", indique Philippe Vermesch, président du Syndicat des médecins libéraux (SML)

 

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2014/07/11/22590-psys-virtuels-sont-arrives
Les psys virtuels sont arrivés !
Mots clés : psychologie, Psy virtuel, Skype
Par figaro iconPascale Senk - le 11/07/2014
VIDÉO - Prévenir le burn-out, diagnostiquer une dépression cachée, décoder nos émotions Les avatars numérisés sont là.

On savait déjà que les nouvelles technologies profitent aussi au métier de psychothérapeute: les séances avec l'autre bout du monde rendues possibles grâce à Skype, les échanges par mails avec des patients en difficulté à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, les jeux vidéo utilisés avec les adolescents dépressifs… Autant d'évolutions de la clinique rendues possibles grâce à Internet. Ce qu'on imaginait moins, c'est l'émergence de «psychologues» virtuels. Des machines, ou robots, désormais capables de mener à bien des entretiens avec des humains ou de décoder les émotions de ceux-ci à différentes fins.
L'un des plus impressionnants de ces logiciels, Sim Sensei, a donné vie à un avatar qui ressemble un peu à Jennifer Melfi, la psy du truand Tony Soprano dans la série «Les Sopranos»: brune, les cheveux courts, twin set coloré, cette thérapeute virtuelle est confortablement installée dans un gros fauteuil, toute à votre écoute tandis que vous répondez, de l'autre côté de votre écran, à ses questions d'ordre plutôt intimes: «Comment allez-vous aujourd'hui?» ou «Quel est le meilleur souvenir que vous pourriez me raconter?»
Habitée d'algorithmes
En réalité, ce qui intéresse cette image agréable qui communique avec vous est moins le sens de vos réponses que les millions de gestes, mimiques faciales, signes corporels que vous produisez à votre insu et qu'elle décrypte avec la vitesse et l'efficacité des algorithmes qui l'habitent. Car Sim Sensei, système d'entretien psychologique avec un être humain virtuel, est capable d'identifier à vitesse grand V les signes d'angoisse ou de dépression potentielles de celui qui «le consulte». Il appartient donc bien au champ de la médecine numérique et de la psychiatrie virtuelle, dont les développements s'appuient sur la certitude que les logiciels sont capables, par la collecte de données observables, de «profiler» un individu et, ainsi, de sonder son âme. Une sorte d'extension mécanisée des thérapies comportementales.
Développé par une équipe de chercheurs américains menée par Louis-Philippe Morency et Albert Rizzo à l'University of Southern California (Institute for Creative Technologies), ce logiciel à l'état de prototype n'est pas encore utilisé en milieu médical ou thérapeutique. Cependant, l'un de ses concepteurs confiait à l'Observatoire Net Explo - qui a fait de Sim Sensei l'un des 10 lauréats de son palmarès annuel des grandes innovations numériques - combien cet avatar «fait du bien» à ceux qui interagissent avec lui: «Le simple fait de lui parler les amène à se sentir mieux, comme s'ils parlaient à leur chien. Et les personnes s'ouvrent beaucoup, se confient à la machine.»
La synthèse des indicateurs repérés chez le «patient» lors de ces interactions (mesures objectives des comportements verbaux et non verbaux) permet non seulement au corps médical de fonder son diagnostic sur une base plus globale, mais devrait à terme participer à la thérapie. Car avec tant de données collectées, on pourra savoir si le patient va mieux ou pas tout au long de son traitement.
«Détecteur scientifique d'angoisse»
Repérer, détecter, c'est aussi l'objectif d'un autre logiciel primé par Net Explo et mis au point par des étudiants en Allemagne, Soma Analytics. Ici, l'application est présentée comme un «détecteur scientifique d'angoisse», un dispositif complet de tracking, diagnostic et conseil.
Au départ, les concepteurs l'ont conçu pour que des entreprises puissent prévenir le burn-out chez leurs employés. Timbre de la voix, sommeil, fautes de frappe sur un clavier d'ordinateur… Autant d'éléments qui sont pris en compte par le logiciel tandis que l'actif travaille. Si une dépression est suspectée, l'entreprise peut être alertée et mettre en place un programme de mieux-être au travail.
Appli de coaching
Mais c'est aussi un usage individuel qui est visé: en téléchargeant Soma Analytics sur son smartphone, chacun pourra évaluer son état psychique et sanitaire du moment. Une appli qui rejoint le nombre grandissant d'appareils permettant d'être «coaché» via des programmes d'hygiène de vie, de motivation au sport, à une «bonne» alimentation… Pour Johann Suber, l'un des concepteurs de cette appli, c'est la connaissance de soi de l'utilisateur qui devrait s'en trouver grandie: «Avec Soma Analytics, on apprend davantage sur ce qui nous paraissait évident, comme l'impact des émotions sur notre parole, nos habitudes de sommeil, la manière dont nos compétences cognitives sont affectées par le stress…»
Reste à savoir si ces psys virtuels visent d'abord la santé de leurs utilisateurs… ou le «tracking profiling» intime de ceux-ci à destination d'une institution cherchant toujours, quelle qu'elle soit, à mieux contrôler ses membres.

 

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/05/17/20547-lemergence-skype-analyse?position=2&keyword=psy+virtuels
L'émergence de la Skype-analyse
Mots clés : psychanalyse, psychologie, INTERNET, psychothérapie
Par figaro iconPascale Senk - le 17/05/2013
Désormais, la psychanalyse via la vidéotransmission par Internet est possible. Mais est-ce vraiment de l'analyse ?


Jusqu'à présent, lorsqu'ils racontaient leur passage sur le divan, la plupart des analysants - comme Pierre Rey, dans son livre Une saison chez Lacan- évoquaient l'importance d'infimes détails: le son de la sonnerie à la porte d'entrée, les plages de silence émaillées de quelques soupirs… Des micro-informations qui prenaient une densité particulière dans ce cadre de la séance, celle-ci étant comme la caisse de résonance de leur rapport au réel. Désormais, évoqueront-ils plutôt la taille de l'écran sur lequel apparaît le visage de leur psychanalyste, ou les quelques bibelots apparaissant derrière sa face pixelisée?
C'est que la psychanalyse, comme à peu près tout aujourd'hui, se retrouve bouleversée par l'arrivée des nouvelles technologies. Au point que bientôt, peut-être, on ne dira plus «je fais une psychanalyse» mais «une Skype-analyse»? Le terme apparaît désormais partout… Et surtout sur Internet, bien sûr, où la plupart des psychothérapeutes en quête de patients annoncent qu'ils travaillent «par MSN et Skype». Soit, on peut le comprendre chez ceux qui pratiquent par tradition une thérapie verbale, en face à face, et de courte durée. Mais plus étonnant est l'usage, depuis deux-trois ans, de la vidéotransmission chez les tenants mêmes de la plus pure «doxa» freudienne et lacanienne, ceux-là mêmes qui ne pouvaient envisager leur clinique qu'à travers un dispositif établi une fois pour toutes: le divan, les séances régulières, le paiement en argent cash. Que s'est-il passé pour qu'une telle évolution s'accélère?
Une idée venue de Chine
La mondialisation, d'abord. Ainsi, deux pays sont hautement responsables de la diffusion de la Skype-analyse: les États-Unis et la Chine. Membre de l'IPA (International Psychoanalytic Association), la New-yorkaise Elise Snyder a dès 2009 lancé un projet Skype pour former des analystes chinois via Internet. L'idée lui en est venue lors d'une série de conférences à Chengdu, pendant lesquelles de nombreux étudiants lui ont vanté les mérites de la vidéotransmission. «Vivant sur un territoire très étendu, les Chinois ont l'habitude de communiquer ainsi, précise le psychanalyste Philippe Porret, auteur de La Chine de la psychanalyse(Éd. Campagne Première). Leur demande de formation par ce moyen ne s'est pas fait attendre… Ce sont eux qui ont donné l'impulsion et les Américains, qui chez eux vivaient une grande perte de vitesse de la pratique psychanalytique, ont saisi cette idée discutable que la psychanalyse pouvait s'exercer “de loin”. Mais en réalité, ils ont communiqué bien plus qu'ils n'exerçaient la psychanalyse.»
Quoi qu'il en soit, le mouvement était engagé. Le Dr Elise Snyder a, depuis les premières Skype-séances, créé une organisation, le Capa (China American Psychoanalytic Alliance) et l'an dernier la liste des patients chinois en analyse «virtuelle» avec des analystes bénévoles s'élevait déjà à quarante et un.
C'est donc le besoin de formation qui a secondairement intensifié la Skype-analyse et l'a étendue jusqu'en France. Mais on peut imaginer que dans des villes comme Londres ou Tokyo, où le trafic automobile et la difficulté à se garer rendent quasiment impossible 3 ou 5 séances hebdomadaires chez son psy, le processus devrait s'étendre.
Si celui-ci a déjà pris comme feu de paille, il reste cependant difficile de rencontrer un psychanalyste français déclarant clairement qu'il suit des patients en analyse «via Internet». Former des étudiants, oui. Diffuser ses connaissances théoriques, oui. Mais mener une cure comme sur le divan, non.
La psychanalyste Viviane Thibaudier, auteur d'un 100 % Jung (Éd. Eyrolles), si elle considère que Skype permet pour certains un «véritable travail sur l'inconscient», insiste sur le fait que celui-ci ne peut se faire que dans des conditions précises: «cela fait près de dix ans que je travaille sur Skype, mais uniquement lorsqu'il y a une immense distance qui rend un autre mode de travail impossible (Brésil, Chine, Japon). J'ai pour ma part “toujours” rencontré avant les personnes, avec lesquelles j'ai également travaillé sur place ou qui sont venues en France.»
Car il y a un grand absent lors d'un tel procédé: le corps. «La vidéotransmission ne peut être qu'un pis-aller car un nombre très important d'informations passe par l'extraverbal. Là, les corps sont virtuels, et les paroles ne sont que des paroles… Les affects sont amortis par la distance et l'écran», estime la psychanalyste Monique Bydlowski. Jamais la nécessité d'une réelle présence des deux acteurs d'une analyse (l'analyste et le patient) ne s'est donc autant fait sentir. Cela devrait forcément faire bouger une pratique très controversée de nos jours, et justement pour la «distance» qu'elle s'impose.

 

http://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/03/08/10088-vogue-phone-therapie
La vogue de la «phone-thérapie»
Mots clés : psychologie, thérapie
Par figaro iconPascale Senk - le 08/03/2010
Les offres se sont multipliées. Quels sont leurs réels apports ?


«Dans dix ans, tout le monde aura son psy», assure Guirec Courdon, fondateur de la plate-forme Wengo.com qui permet aux internautes d'établir une relation téléphonique avec des experts juridiques, des financiers, des voyants… ou des psychologues certifiés. Selon lui, ce n'est pas tant la demande du public qui a augmenté, mais surtout les résistances des psys eux-mêmes qui ont faibli : «Peu à peu, ils ont compris qu'ils pouvaient ainsi atteindre des populations qui avant n'auraient pas eu accès à leurs services, tout en maintenant un cadre et un schéma de présentation aussi efficace qu'en cabinet. Ainsi des professionnels de grande qualité nous ont rejoints», s'enorgueillit le jeune patron de site.
Il est loin d'être le seul à se réjouir de cette mutation. Depuis près de quinze ans, les «psys en ligne» se sont multipliés, qu'ils soient réunis en site, associations, plates-formes ou qu'ils travaillent en solo au bout de leur numéro d'appel personnel. Et les dernières études américaines confirmant l'efficacité des thérapies via téléphone auprès des patients dépressifs ne font que cautionner l'existence de tels services.
Attention, toutefois, à ne pas confondre les psys au téléphone avec des écoutants d'urgence ou des coachs prêts à donner des conseils ponctuels, même si le dispositif permet de ne parler qu'une seule fois à un thérapeute. «Il s'agit bien d'une thérapie du lien, précise Alain Siciliano, précurseur qui a fondé Psytel il y a près de vingt ans. Nous avons peu d'appels de gens en crise aiguë, mais sommes davantage contactés par des personnes qui traînent un mal-être diffus depuis longtemps et souhaitent travailler avec un psy régulier.» Pour environ 5 000 appels par an, Alain Siciliano comptabilise 500 patients : «1/3 appellent 5 à 8 fois seulement, 1/3 appellent 20 fois et 1/3 appellent régulièrement 1 à 2 fois par semaine.» Le rythme «1 à 2 fois par semaine», à raison de 45 minutes d'entretien, est évidemment celui qui permet d'affirmer que le service est devenu thérapie. Le tarif aussi, environ 60 euros la séance.
Mais c'est sans comptabiliser tous les conforts qu'il permet au patient : pas de frais de transport, pas de perte de temps en trajets, coût des appels de moins en moins élevé grâce aux lignes télépho­­niques via Internet… Mireille, qui vit dans un petit village du Vaucluse et suit une thérapie en ligne depuis trois ans, n'y voit que des avantages : «Je peux rester chez moi, me consacrer vraiment à l'entretien et éviter le qu'en-dira-t-on encore si fort dans nos régions… Si vous croisez quelqu'un dans la salle d'attente d'un psychologue de la ville la plus proche, les ragots vont bon train car la psychothérapie est encore vue comme le traitement d'une maladie mentale grave .»
Cadres hyperactifs débordés
Les isolés, les habitants des régions reculés, les expatriés, les femmes à la maison obligées de s'occuper de vieux parents ou de jeunes enfants forment le gros des appelants. Mais plus récemment, une nouvelle catégorie de patients a émergé : les cadres hyperactifs débordés par leur agenda surbooké et qui n'ont pas de place pour un aller-retour «lieu de travail-cabinet du psy» entre deux réunions. «Ils appellent de leur bureau, raconte Frédérique Buissou, psychologue clinicienne qui offre ses services sur Internet. Et ce qui est formidable c'est que cette nouvelle catégorie de patients n'avait jusque-là aucune habitude de demander de l'aide…»
Pour cette clinicienne installée dans la région de Versailles, et qui ne reçoit plus en cabinet, les thérapies par téléphone permettent un travail au long cours de qualité. «J'ai gardé mon cadre théorique : j'écoute et j'aide le patient à laisser émerger son désir profond, à trouver ses propres ressources et solutions. Je remarque aussi que les patients en ligne, parce qu'ils se sentent plus libres, font preuve d'une plus grande maturité et autonomie. Ils sont capables de dire “j'arrête” et de poser la question de la fin de la thérapie plus facilement.»
Est-ce parce que la conversation téléphonique oblige à plus de précision et d'affirmation dans l'expression de soi ? Julie, qui a suivi une année de thérapie via ce dispositif, en est persuadée : «Je me suis trouvée à devoir m'expliquer totalement par la parole, retrouvant je crois la fondation même de la psychothérapie. C'est une vraie discipline car on n'a rien d'autre auquel se rattacher. Peu à peu, à travers la voix du psy, une vraie relation s'établit.»
Après le simple téléphone se profilent déjà de nouveaux supports pour les psychologues : Twitter, applications pour iPhone et bien sûr vidéos sur Internet. On compte déjà quelques «cyberpsys» prêts à travailler en face à face grâce aux webcams. Leurs collègues en ligne renâclent : «La vidéo ? Non ! Bien trop gadget, assure Frédérique Buissou. Cela renvoie au monde des loisirs, du spectacle. Et avec le nombre croissant de patients déjà dépendants à l'informatique, ce serait vraiment contre-indiqué .»

http://www.psytel.fr/