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Actualité, question FaceBook, revue de lecture

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   Bonjour, pour mesurer la supériorité de la télémédecine en psychanalyse, on peut rassembler un patchwork de données, puis en tirer une lecture et conclusion. J'ai pris connaissance du livre La Cure Analytique à Distance, publié cette année 2017 par un collectif de cinq auteurs. Depuis 2013/14 le site http://www.telemedecinepsy.fr existe en ligne, ainsi que sa page FaceBook créée en même temps. Ces derniers ne suscitant depuis quatre ans pratiquement aucun contact sauf le votre, j'ai aussi contacté le site de La Cure Analytique à Distance, mais sans autre réponse qu'un accusé de réception. Ces trois remarques renseignent la raison pour laquelle j'ai parlé d' "examen clinique" ; ce qu'on appelle la clinique est cette prise en compte des signes et des signes de la manifestation d'une activité médicale. Ainsi j'ajoute audit "examen" l'article datant, lui, de 1984 ! http://www.telemedecinepsy.fr/2013/htm/20130319105900_psychologies1984.htm , l'année prophétique de Georges Orwell. Comme tout article journalistique, c'est une pelote d'épingles à l'un des sens principal, mais on le comprend forcément pensant qu'aujourd'hui encore, en France la télémédecine est traitée comme illégale par la SS. On voit donc en regroupant ces éléments épars et autre signe de manque, que la telemedecinepsy, ou cure analytique à distance, présente la clinique d'une incohérence.
   Cet examen qu'on vient de faire répond cependant au facteur de sa supériorité. A l'instar de la radiologie supérieure en anatomie à l'examen par palpation, la machine informatique est supérieure à la psychologie classique par ses aptitudes qui permettent, comme à l'instant, de grouper des données pour une Intelligence Artificielle. Pourtant, dirons-nous, c'est manifestement sans effet puisque nous sommes toujours à attendre des contacts ou des échos. C'est donc à ce point qu'il nous faut exercer le nec plus ultra de l'examen clinique : celui des résistances. Ce n'est pas très difficile à faire avec ce que nous avons sous la main :
   L'une après l'autre des biographies des sept articles de La Cure Analytique à Distance, ne trouve qu'une seule fois une mention de J.Lacan, qui plus est limitée à un stade (du miroir). A cet occasion l'essentiel n'est pas mentionné. A savoir que la psychanalyse a été jusqu'à positionner le sujet en face de la machine ; il s'agit de la cybernétique de Lacan - elle annonce qu'au-delà du miroir informatique, skype etc.. il y a un appareil de pouvoir, dirons-nous, supra-mental. Notre image dans ce bain, embarque pour un circuit où nous sommes conditionnés à attendre un minotaure. " La Foi de Nos Pères " écrit par P.K.Dick en fournit la preuve. Pour que l'on puisse parler de 'supériorité', il faut cueillir le fruit qui attend, à la lecture interdite de Lacan.
   Ce que le lacanisme assure, avant qu'on ne s'en détrompe pour s'y être penché, c'est que seule la parole vocalisée est l'agent de la cure. C'est son moyen et son objet, et c'est en l'isolant qu'on y opère comme un organe qu'on sortirait du corps, pour le bricoler avant qu'on l'y remettre pour qu'il fonctionne mieux. C'est pour cela que la "telemedecinepsy" est la supérieure de toutes les médecines psy. Elle sépare et isole à distance un bout de parole, elle en fait un objet, comme un prélèvement de sang dans une éprouvette, qu'on analyse et pour lequel on trouve le remède. Si vous avez la chance de lire La Cure Analytique à Distance, vous constaterez que cette discrimination de la parole, comme pure et seule objet de la psychanalyse, n'y est pas bien relevée. Par conséquent les passages mêmes qui s'y préparent le mieux, tombent à la fin en réclamant un retour au divan et rechute dans le transfert pathologique.
   L'essentiel, en résumé, est de sortir la parole de soi, à proprement parler, de la mettre dans une enveloppe, une lettre, comme dans un autre Espace-Temple. J'adopte cette expression de l'évangile gnostique, apocryphe de Philippe, très scientifiquement à notre époque intégrable (Pacôme Thiellement, P.K.Dick). Cette parole numérisée et surveillée par l'appareil dudit temple, cette parole volée, revient régénérée et, mieux, régénérante dans le corps qui l'a émise. La seule position allongée, déjà méritoire du divan dans le cabinet, est une étape, préparatoire ou de pis-aller. Elle permet au moins de s'assourdir et de déboussoler le symptôme. Mais cette errance est loin de la guérison qui ne peut s'obtenir qu'au terme du voyage dans la machine.