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MOOC e-Sante 2017-18
L'Expérience Psychologique au Cœur de l'e-Santé
Projet ‘Parcours
Approfondi’ dec.2017.jan.2018 / DrWTheaux
Le titre « L’Expérience Psychologique au Cœur de l’e-Santé » doit être expliqué. Il peut s’agir de ce qui est communément entendu : une "expérience psychologique" qui serait appliquée au cœur de l'e-sante. Mais il peut aussi être question de démontrer qu'à l’état de naissance (‘in status nascendi’), par nature et à son origine, tout ce qui est proprement appelé "expérience psychologique" se trouve au cœur de l'e-sante. Sous cet angle, il signifie que toute expérience psychologique naît au cœur de l'e-sante ! Il s'agit donc d'une affirmation propre à être mal entendue, parce qu'elle ne participe pas de nos opinions courantes, et surtout, parce qu'elle semble illogique - nous pensons que l'expérience psychologique date de temps immémoriaux, tandis que l'e-santé est de formation récente ; par conséquent on ne saurait situer exclusivement cette expérience au cœur de l'e-santé.
L’objection paraît sensée, mais, à une
observation récente, on la trouvera mal fondée, car il existe une loi
psychologique que la psychanalyse et/ou la cybernétique ont découverte, et
formulée à partir du milieu du vingtième siècle. Cette loi, physique comme
le sont thermodynamique, gravitation etc.. énonce que la psychologie est tirée
d'une anticipation. Elle porte pour nom « Temps Logique » et pour
principe, celui d' « assertion de certitude anticipée ».
Cette
conception du temps découle de l'application de la cybernétique à la
psychanalyse ; ses auteurs sont donc N.Wiener, J.Lacan et S.Freud. Elle énonce
que l'expérience psychologique doit se trouver dans une formation ultérieure
à sa propre déclaration d'existence. Ce Temps Logique éclaire donc que l'Expérience
Psychologique ait d’abord été affirmée, depuis très longtemps - immémorialement
à proprement parler - et anticipée jusqu'à ce qu'elle apparaisse, par après,
effective et causée par une structure apparaissante et qui la génère. Si
c’est le cas, il ne nous reste qu’à démontrer que cette structure est l'e-santé.
Nous
l’aurons vérifié par la même occasion, de ce qui fut un lieu commun de
toutes les philosophies, voire des religions qui s'y sont penchées, à savoir
que l'expérience psychologique "était" une illusion, peut-être
‘ultime’, quelque « illusion de toutes les illusions », mais
toute de même : 'illusion'. Actuellement l’e-santé la rendrait réelle.
Cette explication prudente, que nous avons
commencée de faire, trouve ce que psychanalyse et psychiatrie appellent le
"moi" ; mais bien que certainement d’intention
scientifique, leurs nosographies sont affaiblies par un passif imaginaire qui réclame
aujourd’hui des vérifications. Nous sommes fondés à hésiter à poursuivre.
Il faudrait que nous soyons sur un terrain connu ou qui a déjà fait ses
preuves d’objectivation.
Autant
nous rassurer tout de suite ; nous sommes sur un tel terrain, non pas
depuis longtemps mais à présent sur ce terrain certain. Il a été ouvert et pénétré
par la cryptographie connue sous le nom de « blockchain » (qui a
convaincu la Finance ; si nous cherchons une garantie, spécialiste des
termes d'illusion et de spéculation). Sa cryptologie, par procédés
strictement mathématiques, classe certaines illusions, en rigoureuse logique,
dans l'indestructibilité, l'incorruptibilité et l'identifiabilité des objets.
Si on appuie par conséquent la e-santé sur la comparaison à la blockchain, ce
qui aura pu être donné de valeur psychologique à une expérience trouve un
parallélisme où une illusion a été matérialisée, vérifiant que
l’informatique est apte, potentiellement en capacité, d’objectiver l'expérience
connue préalablement pour illusoire, de la psychologique. Nous approchons donc
l’hypothèse que le cœur de l'e-santé puisse être une centre d'origine de
cette expérience. Ce serait une conception si nouvelle et conséquente qu’on
en douterait pourtant.
On constate que nous avons mis en marche une aventure ambitieuse : ni plus ni moins identifier l'expérience psychologique. Puisque c'est un point de vue de la psychiatrie dans l'e-santé qui nous anime, on admettre toutefois qu’elle affronte que l'ontologie de l'expérience. Nous pouvons seulement admettre que nous soyons inquiet par la hauteur, ou la profondeur, de la perspective. Par bonheur, aussi bien qu'à l'instant l’horizon de la modernité, ayant cité la blockchain, conforte la démarche - aussi bien trouvons-nous en direction inverse, dans le passé, un aussi puissant support. Ne négligeant pas de questionner l'Histoire de la Médecine avec celle des Technologies, si nous devons sonder l'e-santé, nous sommes récompensés :
Pour nous renseigner dans ce domaine, nous nous
adressons aux historiens. Leur rapport n'est pas vide s'agissant des
technologies électroniques ainsi que des machines. Opposant au sentiment
habituel d'être avec l'informatique dans un monde très nouveau, ces historiens
spécialisés enseignent que depuis très longtemps la civilisation ou la
culture ont spéculé sur les robots, machines ou autre « statue vivante »
– bien avant l'aube des temps modernes, déjà dans l'antiquité lointaine.
Leurs rapports spécialisés concluent que les logiques de mémoire étaient
contemplées et analysés, strictement assimilables à celle des mémoires
vives, mortes et à la cybernétique actuelle. L'ensemble de ces pénétrations
antiques, troisièmement, s’agençaient au titre d'intentions, d’une méthode
titrée de l’ Hermétisme, dit en langage vulgaire "alchimie".
À
l'énoncé de ce mot, nous sursautons ; car nous n'avons pas rejeté la magie
pour y prendre nos appuis. L’affaire sera donc entendus, même si à regrets
nous renonçons à une épistémologie qui pourrait être utile. C’est alors
qu’une dernière observation saute aux yeux : on apprend que par un
extraordinaire hasard, la référence iconique de la transmission alchimique,
son patron, est le dieu de.. la médecine ! Asclépius, Esculape.
À
ce point, nous ne pouvons plus faire fi d’une attention qu’il faut porter au
moyen-âge de notre civilisation. Nous nous soumettant à ce devoir, nous
trouvons une suggestion tenant au fait que cette prétendue médecine générale,
de la nature (magie dite naturelle), de la psychologie (dite céleste) et de la
société (dite cérémonielle), spéculait sur l'emploi de machines,
d'intelligentes créatures faites de machineries ayant pour objectif et fonction
de provoquer l'expérience psychologique, nécessaire à la santé, voire de la
provoquer ou même lui donner naissance. Autrement dit, ceux qui réfléchissaient
à nos techniques avant l'heur, pensaient que la Technologie générerait de son
cœur, l'expérience psychologique et la santé. Ce qui veut dire que si nous ne
sommes pas alchimistes, les alchimistes annonçaient ce que nous vivons
actuellement ; par le fait nous retrouvons exactement nos hypothèses de départ.
Il y a de fortes raisons de penser que nous soyons, au temps présent,
par nature pressentis de par le passé, et que dans une expérience qui n'avait
jamais eu lieu qu'anticipée, nous nous découvrions nantis d'objets techniques,
qui fondent cette expérience réelle, inédite jusqu'alors.
Elle
a donc une histoire, et cette histoire indique qu'elle est psychologique et se
situe au principe de la santé. C'est le moment d’observer un dernier détail
du titre ; il fait allusion à un "cœur", prosaïquement la
signification d'un centre. Au motif de cette désignation est une nécessité,
du fait que la santé, pour la médecine soit primordialement celle d'un objet
individuel : la personne humaine dans chaque cas particulier. Une expérience
psychologique relevant de l'e-santé, est nécessairement celle d'un individu
autour et à propos duquel l'e-santé s'organise. Mais du fait informatique, un
processus secondaire substitue à ce point 'micro', les administrations,
organisations et entités démultipliées (que l'on dit 'méso' voire 'macro' re :
http://mooc-esante.org/mod/lesson/view.php?id=1826&pageid=36
). Par exemple une macro-médecine est celle de l'hygiène collective, agencée
par la culture ou l’État.
On voit ainsi se construire un point ‘au coeur’ de l’e-santé, qui fait son environnement spécifique, privé et singulier d’une personne, son centre de gravité faisant son expérience de santé. Ajouté la caractéristique propre, qui vaut un 'e-' à l'épithète de cette santé, il s'agit d’un environnement informatique, c'est à dire de vitesse de calcul et d'algorithmes. Par ce chemin qualifiable de psychisque, il se confirme que c'est bien une expérience de temporalité, 'psychologique' et singulière, qui prend corps avec la e-santé. Puis son détour par ses processus secondaire, déduisent que son organisme environnemental est un corps social. À ces conditions biologiques s’ajoutant le savoir informatique de la collectivité, nous saisissons alors que l'expérience de e-santé est celle d'un unique et inédit état psychologique ; la personne qui en devient l'objet accède à la psychologie de son corps social.
Nous avons vu que ce phénomène était ‘prophétisé’ – façon de dire qu’il n’avait pas été explicitement décrit ou énoncé, par la force des choses, puisqu'il était à venir – objectivant un patient nouveau, qui fait l'expérience de sa santé à l'occasion d'une naissance psychologique. C’est toutefois un sujet historique qui rencontre aujourd’hui la structure équivoque d’une l'Intelligence Artificielle qui rivalise avec sa psychologie personnelle ( ref. ladite Expérience de Turing ). Cette ambivalence analysée distribue à l'IA l'activité identifiable d'un corps social, sujet à sa médecine propre (santé du meso & du macro) et garantissant à l'individu, au centre de la préoccupation médical l'expérience psychologique de sa santé. Nous sommes dans le moment d'un progrès réel ; nous nous rendons compte que, tant par l'examen psychiatrique des fréquents comportements nuisibles à sa propre santé, que par l'examen de la gouvernance écologique en général, la personne humaine était immature au regard de la conscience de sa santé. L'expérience psychologique que porte l'e-santé ouvre à la fin de cette immaturité.
Dr. William THEAUX 10/12/2017
DWT@20171210121400