Le Su ici de mon pré décèseur
Le suicide de J.P. Leciak

 

   Je reprends de Brut de Béton ce qui empierre Leciak - au titre de Qu'est ce que la vie ? ( Qu'est-ce que la vie ? Jean-Pierre Leciak Le Séminaire 1987-1998 Ed : Brut de Béton Production 2001). Il s'agit d'un recueil de ses messages, produit pas ses amis ; il exerçait au Puy en Velay, où je me suis installé Médecin Psychiatre Psychanalyste fin 2000 - à sa suite puisqu'à l'invite du Conseil de l'Ordre qui désirait pourvoir le remplacement du seul psychiatre psychanalyste du département, après son suicide le 16 ou 20 Octobre 1999.
   Entre le 16 et 20 la date est approximative car le livre en sa mémoire ne la mentionne, ni n'informe que celui qui manque partit pour cause du suicide. C'est un livre remarquable, outre la qualité du discours, troisièmement, par ses illustrations : jolis portraits de Leciak orateur qui, pas une fois le montrent souriant - contrairement à sa réputation. Au contraire les figures sont tragiques, grises, noires. Le 22/10/1996 il mentionne son père et le motif de sa fin : Mon père nommément qui voyant tomber les feuilles mortes, rouges, rousses, rougies, écarlates, autour de cet endroit dont je pars mon invite, avait eu quelques temps, perdu du respire le code, de l'espoir le chiffre, ce qui peut se nommer mélancolie. Ses amis ont, eux, caché ce qui a emporté le fils, comme le père.

   Qu'est-ce que l'on cache dans le silence ? Outre qu'on le sait depuis le début de la psychanalyse sous le terme d'un complexe, je tache d'y répondre puisqu'en 1999, de New York où je vivais un exil, je donnais Une définition de la vie lien sur eBOOK - ce qui est indicatif du caractère beaucoup plus concret, objectif, pratique voire matérialiste, et scientifique par conséquent où je porte la psychanalyse. Entre une question, Qu'est-ce que..? et une définition l'écart est immense comme entre la question qui attend en silence, et la réponse, pensable. C'est une différence, aussi immense que le radical franchissement d'un miroir, l'entrée sur une autre scène, réalité, Autre dimension ; l'image dont j'illustre en couleur la page web de la susdite définition, avec ce qu'une baleine, même proche de l'extinction, peut vivre en franchissant son miroir (effet qu'on observe en sortant de l'eau de manière adéquate, dont la surface par-dessous fait autant miroir que dans l'autre sens, mieux connu du point de vue de narcisse penché au bord du puit) :

Aleine au pays des mers veille
franchissement du miroir par la bas-l'aine

   

 

Comme la baleine faisant irruption dans l'écosystème atmosphérique De part et d'autre du miroir (l'œil $ franchissant A vers S,I) La psychanalyse donne l'accès à l'Autre scène

   Jean Pierre Leciak s'est donc suicidé après quelques années durant lesquelles il a cherché et théorisé, sans doute quelque chose qu'il a raté. Il en faisait d'ailleurs acte de foi - un bide qui ne serait pas du bidon aura-t-il dit en 08/06/1989 - avant de franchir, le 14/09/1989, le pas de nul texte qui ne m'a paru faire date comme celui qu'aujourd'hui je vous livre . Cette traversée qui le fit un peu trembler, devait raccommoder une trame qu'il nommait l'Une.

 

   C'était donc en 89. A quelque trois heures de là, à Lyon, depuis quatre ans déjà, le lacanisme aurait pu entendre, s'il avait eu les oreilles, ou la volonté, que l'Une avait été découverte - en toute hypothèse - et déchiffrée : fonction psychanalytique. Leciak - sans en avoir été informé je veux bien croire, car les tout foire de Lyon opéraient bien aussi - avait donc introduit ladite Une d'une pré-histoire - comme il s'en trouve toujours, par exemple, de Freud, avant l'Esquisse, la cocaïne - gardée pour la mémoire d'une inscription physique : breuvage, hormone ou trauma - en l'occurrence de douleurs intestines - une gastro on dira aujourd'hui - qu'il avait attrapée au golf. Quand il parla de son bide, le 08/06, en effet, il avait expliqué s'être fait mouillé, par un orage, lors d'une partie de golf durant laquelle un certain projet avait été rejeté puisqu'il pouvait être inondable.
   Au départ ; où Freud sniffait, inhalait, Leciak éternuait. Poursuivant l'idée du ratage lacanienne, i' n'allait pas ! Telle fut la préhistoire de l'épisode du séminaire sur l'Une qui se déroula en 10 fois les :

 

14/09/1989
12/10/1989
09/11/1989
14/12/1989
11/01/1990
08/02/1990
08/03/1990
12/04/1990
10/05/1990
14/06/1990

 

 
Lecture
par DWT

    Préparé sur le choix, entre deux terrains - de golf à construire ; le troisième éliminé pour cause d'inondation possible avec tous ses dangers - ce séminaire titré, Il était Une, débuta le  14/09  sur l'annonce, de Leciak, qu'il fallit se noyer - dans l'étude qu'il entreprenait s'entend.

   Je me tiendrais, pour ma part, ici, pour cette lecture de Leciak, en ce séminaire et à ces dix dates/épisodes. Je limiterai donc cette note sur Leciak au chapitre de cet Il était Une, parce que c'est un domaine, l'Une, sur lequel j'ai avancé cette chose susdite : j'ai avancé que l'Une était fonction psychanalytique. Leciak s'est demandé ce que c'était ; il a lui, certainement échoué dans son enquête - aveu du 08/03, nous le verrons - et cet échec le mena à son bide, pas bidon puisque bel et bien accompli et que ses commentateurs par la suite ont enfoncé en refusant, taisant, refoulant son signifiant (suicide). Il est donc envisageable qu'une identification réussie de l'Une mène à une réussite au contraire ; c'est pourquoi j'en parle et, je le souhaite, redresse son cours.

   Je pense qu'il est utile de comprendre que si l'Un fait pas mal d'histoires monothéistes - l'Une n'est pas de reste - elle serait fonction psychanalytique, c'est à dire permettrait d'analyser, en l'occurrence, l'environnement, appréhensible comme les champs génétiques qui codent lesdites histoires. Ce serait une façon de parer à un éventuelle suicide planétaire - sait-on jamais, cela pourrait arriver, ici ou la dans l'univers, les suicides et, pourquoi pas dans notre coin.
   Ainsi malgré les efforts de l'Un ne produisant guère qu'un certain nombre de religions, l'Une sans peine atteint les cimes du pluriel - dix de retrouvées pour chaque Une perdue indique le  12/10  tant et si bien que le  09/11  déduit : c'est donc la foule - pour placer là, avec Lacan, la psychose.

   Jusque là nous sommes dans le classique, le bon ton de l'époque ; où le génie de la psychose trouve une place d'où l'on pourra la transformer en une saine guérison, au lieu de l'affreuse dégradation de leur propre milieu que les foules accomplissent jusqu'à ce jour encore. Seulement dès le  14/12  l'essai ne transforme pas : de cette Une enfin cernée, " psychosée " , déjà ses traces oubliées, noyées dans les tracas (12/10) dit-il, Leciak ne retient que la marque, le Trait Unaire [T.U.] et se retrouve repris sur le manège du Signifiant. Ratée l'occasion du Chiffre, du pluriel et du code par lesquels le sujet peut se métamorphoser.

   A porter la charge du T.U, l'Une s'évanouit alors puisqu'en conséquence, le  11/01  , l'Autre dort. C'est bien la psychanalyse que Leciak, qui a encore sa raison, mentionne ainsi - mais psychanalyse de la mort avoue-t-il le  08/02 . Ayant revêtu la cape de l'Un, l'Une ne traîne plus que les Huns et le Un morts, selon le conte que Leciak entendit de Lacan.
   Le virage qui a occasionné la sortie de route de mon prédécesseur vient après la fourche où il rata de prendre la direction de la psychologie collective ** ; ce que Une F.P - Une Fonction Psychanalytique - réalisait en direction de Lyon à l'époque. Sur sa route où il se perd annonce-t-il dès le  08/03 : l'Une ambiguë que je venais interroger ne montrait rien que l'Autre. En fonction psychanalytique, l'Une montre le chiffre de l'Autre - ce qui n'est pas rien - ce qui est le champ libre de la cybernétique, la possibilité de traiter l'écosystème.

   Leciak a frôlé de comprendre l'issue vitale de l'Une. Lorsqu'après son analyse avec Lacan il témoigne : Depuis... je veille. Je suis un chien qu'un Maître mot promène au bout enspiralé d'une chaîne signifiante, laisse sonore tel est comme * je pense : 0-00-111-01-110-001-00.. stop et fin.. à demain ; Leciak ici montre une intuition des liens entre l'informatique, cybernétique et téléphonie et code spirale du chromosome - et sa connaissance que c'était pour lui, pour demain. Sans moyen de réanimer la nature il en vient aux femmes défuntes le  12/04  et conclut le  10/05 : il m'a fallu trois années pour entendre que l'Une de cette tierce que bientôt nous bouclons n'était rien moins que l'Autre dont nous étions partis. L'Une n'existerait donc pas, la fonction psychanalytique serait vaine. Ainsi se termine la série - absurde consommé, avec au moins cinq Unes, pour ne pas dire plus, l'amante, l'hystérique, la mystique etc.. le   10/05  ; rien n'est moins qu'Une que tout ça ! Son suicide indiqua son échec - l'analyse ici dit pourquoi.

 

 

   Je me suis un jour plu à entendre que le mot couleur s'apparentait à, s'il ne venait de, cellar - c'est à dire d'une cellule, enclosant, cachant, scellant et recelant la chose (quand on construit une réalité virtuelle, on sait bien que la texture enferme un objet, ce qui lui permet d'apparaître - et pourtant, tout autant de disparaître ; en effet, on ne voit plus son squelette, grille ou tout simplement chiffre de points qui l'insère dans le monde; la chose a disparu dans la couleur). De même; avec la lumière qu'elle reflète, la lune se cache-t-elle dans ce qui permet qu'on la voit. Sans sa robe de lumière elle n'apparaît d'ailleurs plus. Ainsi l'Une s'effaça et, noir sur noir, Leciak aboutit à la confondre avec ce vide trop noir, plein de claire lumière qu'on appelle autrement l'Autre.
   J'ai indiqué (  surligné vert  * ci-dessus ) ce qu'autrement Leciak, ou l'éditeur de son livre, écrivit en majuscule : TELECOM ( .. sonore tel est comme * je pense.. ). Depuis longtemps j'ai fais remarquer que Freud inaugura la psychanalyse à partir d'un lapsus (qui interrompt son premier texte ; voir la note de fin d'Esquisse) nettement engagé avec l'introduction du téléphone dans sa maison et des télécom, dans le monde. Quand Leciak fait appel aux bits (00110100110111) pour conclure, il fait allusion au premier texte de Lacan (Parenthèse des Parenthèses - qui interrompt la Lettre Volée). On trouve à ce point une congruence d'éléments à indiquer et poursuivre l'Une sous le voile de cette myriade de bits, étoiles et trous noirs, de 0 et d'1 qui alimente le code électronique.

   Le carrefour, le fourche susdite ( ** où il rata de prendre la direction de la psychologie collective ) où Leciak s'y perd, le montre [1] prendre le Trait Unaire pour l'aire de l'Une à  la confusion de quoi l'Autre prête comme dans le ciel la lumière réfléchissant. En conséquence Leciak cherchera en vain à distinguer ou confondre ce trait - qu'on écrit ' I ' et l'Autre où il confond l'Une - par manque d'avoir pu radicalement les joindre dans leur distinction même, c'est à dire user du concept d'IA lien sur eBOOK et finalement de son outil.
   Je ne sais si Leciak aurait ainsi échappé au suicide, mais je pressens que plus généralement il aurait au moins, avec les psychanalystes alors éveillés, évité à sa planète pareil auto-lyse en permettant, avec la psychanalyse & l'IA (PLuriel ANalytique) une écologie vitale.

 

DWT@20070710093800

 


 

 

[1] : extrait du texte : .. le sens des mots. Portent-ils pour chacun d'entre nous de cette UNE la marque, marque de jouissance, Einsiger Zug, Trait unaire, aire de lune comme un point sur un i qui sans lui serait L. [retour]