Les professionnels de la psychiatrie appellent à "garder la raison"

Des professionnels de la psychiatrie, des associations de malades et des responsables d'hôpitaux ont jugé nécessaire, vendredi 12 décembre, de "garder la raison" au moment de réformer le secteur, regrettant la "focalisation excessive" de Nicolas Sarkozy sur les "questions d'ordre public". Le président de la République a annoncé le 2 décembre, trois semaines après la mort d'un étudiant poignardé à Grenoble par un malade mental échappé d'un hôpital psychiatrique, une réforme de l'hospitalisation psychiatrique comprenant notamment une sécurisation des établissements, une réforme de l'internement d'office et l'instauration d'une obligation de soins "effective".

"Comprendre l'émotion, garder la raison"

Dans un communiqué intitulé "soins psychiatriques : comprendre l'émotion, garder la raison", une quinzaine d'organisations, dont la FHF (responsables des hôpitaux), l'Unafam (familles de malades) ou la Fédération de psychiatrie (FFP), notent "la focalisation excessive de l'allocution du Président de la République sur les seules questions d'ordre public et de sécurité".
Estimant que "des soins psychiatriques de qualité sont le meilleur moyen de prévenir la violence", elles font plusieurs "propositions", telle la "poursuite de l'humanisation des hôpitaux psychiatriques" dont "les moyens de sécurité matériels ne remplaceront jamais un personnel compétent en nombre suffisant".
Elles proposent également une amélioration de la "formation complémentaire" des infirmiers, des mesures visant à disposer à l'avenir du nombre de médecins suffisants et "un soutien effectif des familles et des proches aidant les personnes malades".