La 15ème SSS était l'occasion de reprendre du départ son
projet d'actualiser ce que la volonté ne donne pas à voir.
Étant sujette à
une volonté de ne pas savoir - et de n'en rien vouloir savoir - la personne
humaine développe une histoire qui construit à son insu, dans un
environnement qu'on appelle l'Autre, un instrument cybernétique : l ' Intelligence Artificielle, qui imposera son savoir
( dans les deux sens : le
savoir de l'humain et/ou le savoir de la machine ). Contrairement à ce
qu'on repousse au futur sinon rejette en science-fiction, les SSS estiment que cet
appareil est présent - en d'autre termes elles assument ce qu'on ne prête au
futur que pour l'ignorer.
Cette SSS a repris de ce point de départ après que quatorze sessions
aient réalisé une préface aboutissant à : la
confirmation que la psychanalyse - établie sur l'énergétique de la pulsion
-
est bien quelque chose qui correspond aux nécessités, réclamées par la
cybernétique pour que l'être humain puisse se tenir en contact avec ses
appareils - et
puisse s'y confondre en même temps que la maîtriser et progresser avec -
d'abord en rappelant quelles étaient les lois de la
cybernétique puis en montrant que la pulsion
est un concept correspondant bien à ces lois - même chiffrage, même code
binaire de départ etc.. Troisièmement elles mirent à jour des objets de la pulsion, en les désignant
et en désignant leurs effets (en
l'exemple du formant, un objet phonétique et linguistique). La pulsion n'est
donc pas un simple, pur ou exclusif concept - puisque la science compte des objets qui correspondent à ce concept ; et si par
conséquent la pulsion est bien un concept scientifique, en complément de cette
correspondance l'être humain est également bien correspondant à la
cybernétique.
A l'analyse on constate que lorsque Freud établit sa notion de pulsion, il partit
d'êtres semblables entre eux. Il ignora une différence radicale qui
frappe la binarité sphinctérienne. Par exemple, le sphincter vocal de la mère
est pour ainsi dire absent chez l'enfant ; ces deux être sont à cet égard si
dissemblables qu'ils s'inscrivent dans la logique des ' zéros & uns ' des
chaînes cybernétiques. Lacan mentionna cette différence mais en l'espèce du
corps en son entier ; en décrivant un corps d'enfant morcelé, radicalement
différent du corps unifié de l'adulte - ou de son image spéculaire. Du fait
de ce corps-entier pressenti au rôle du zéro/un, le lacanisme s'en tînt à
une pulsion de mort. Ni Freud ni Lacan n'ont donc attesté du monde
cybernétique.
Freude en allemand signifie " joie " - " prendre
du plaisir à quelque chose " . Un organisme vivant qui part à la
conquête de son environnement peut le faire avec joie - mais ce plaisir
(Freud) n'est
pas tant effet cybernétique que la jouissance (Lacan) qui découvre une réalité
virtuelle ; mais encore pour qu'une joie consistante s'en établisse, c'est un
objet de cette réalité virtuelle doit la nourrir. La lacanisme n'en avait
fourni avec succès qu'une réflexion algébrique.
L'importance de cette distinction (qui fournit
avec la jouissance un objet), est telle qu'elle met en mesure de rompre avec les
déplacements du signifiant particulièrement déroutants en sciences humaines.
Par exemple en sociologie les termes de secte, mafia, associations
passent et circulent sur les mêmes choses indéfiniment. La cybernétique ou
dans son avancée la psychanalyse, les
objectiver du sceau d'un objet, respectivement : libidinal (raison
de la tautologie), économique (raison du besoin),
scientifique ( 1 ).
Telle est une étape que la psychanalyse peut atteindre ; mais elle
est encore sans effet. Pour que cette aptitude à l'objectivité puisse prendre
corps, il faut qu'on se soit
libéré de l'aliénation qui nous tient dans le plaisir de jouer du signifiant
; et cette libération s'obtient au dénouement du refoulement. Par exemple est-il
vain de chercher à comprendre quoique ce soit aux sectes
si l'on n'a rien levé de ce qui est refoulé dans sa propre société. C'est
pour cela que Freud déclare qu'il ne faut plus avancer d'un seul pas dans la voie
qu'il a ouverte, tant que l'on a pas élucidé ce qu'il écrit dans Moïse et le
Monothéisme - à savoir l'identité de Moïse, voire d'Akhnaton.
Il se trouve bien qu'Akhnaton soit un objet scientifique - pour
ce qu'il est découvert par la science, historique, égyptologique. Si cette découverte
- comme toute découverte scientifique - reste sans conséquence, on peut être
assuré que ledit objet est au moins l'indice d'un refoulement. Sa levée est
une condition première à ce qu'on puisse avancer ultérieurement vers une
distinction effective des corps sociaux.
Avant d'y arriver, la Session a approfondi la donnée du plaisir
préalable à la jouissance. Par exemple être sauvé de la mort. Le
plaisir est dans être sauvé - ou du moins l'imaginer
- tandis que la mort est une tautologie libidinale ( " tu meurs, tu meurs.. point à la
ligne " ) ; à quoi la vie sauve rétorque en contrepartie ( " La résurrection, c'est peut-être le futur dont on parle, là,
ici ! " ).
extrait : Du point de vue du futur, dont nous parlons ici, la mort fait
partie de ce type de choses qui n'existent que parce qu'elles sont nommées,
comme : la guerre c'est la guerre, la mort c'est la mort. Lorsque
l'on parle d'être sauvé de quelque chose, la Gnose, dans sa dimension de
savoir, à partir de sa capacité de savoir, la Gnose va savoir que la mort est
de ce type de redondance c'est à dire quelque chose qui est superficiel et dont on ne peut fais cas que par une
machination... Faire la distinction du machinisme dans cette machination
apporte la joie, par effet d'objectivation et donc de jouissance. Avant cela, le plaisir que l'on a nommé tout à l'heure - le plaisir de
cette cavalcade de prononciation, d'enchaînement d'idées, ce plaisir n'est pas
joyeux - c'est un principe du plaisir qui va seulement répéter la
dénégation de quelque chose qui n'existe pas - c'est quelque chose qui va répéter
la dénégation de la mort.
Lorsque la levée d'un refoulement désamorce cette dénégation,
un objet vient à sa place qui est au centre du savoir gnostique. Le centre du savoir gnostique
est une image solaire - c'est du moins ce qu'en tient la tradition, les données
anciennes du savoir historique (Véda, Atonisme etc..).
La Session a recherché si cette traditionnelle image solaire
gnostique exposait les susdites conditions de la pulsion.
La Gnose décrit une énergie linéaire, rayonnante et qui ne dévie pas ; tandis
que la pulsion formule une énergie alternative c'est à dire
ces relations cybernétiques parties d'allées-venues du passage interne externe d'objets
sphinctériens et qui semblent décrire l'énergétique de nos corps terrestres.
Des éléments troisièmement tempèrent ces notions : par exemple l'étude de
Freud appliquée à Schreber qui présenta un délire aux thèmes identiques à ceux que certains égyptologues,
inclus Vélikovsky,
auraient reconnu en Akhnaton. A côté de cette connexion freudienne
Schreber-Akhnaton, Lacan analysant à son tour Schreber y trouve un exemple de métaphore
: le rapport que Schreber décrit de son rapport avec le soleil se fait selon un
circuit d'alternance exemplaire de la métaphore. Cette relation solaire serait en ce cas pulsionnelle.
Mais
premièrement, c'est baser une évaluation sur un témoignage délirant et,
secondement, il y a du côté de Lacan lui-même une autre catégorie d'indice
tenant à sa formule énonçant qu' il n'y a pas de rapport sexuel. En
raccourci ou pour simplifier, Lacan voulait dire qu'il n'y avait pas de rapport entre l'esprit et la
matière dans le sens de purusha et prakriti, shiva et shakti etc... Or ce
théoricien de l'espace psychique fut
particulièrement semblable en ses mécanismes de pensée à un astronome
post-copernicien mais géocentrique ; à savoir Tycho Brahé qui était opposé
à l'essentiel copernicien du déplacement terrestre. Ici, ce en quoi Lacan est essentiellement contraire à Freud se
traduit en une négation d'un rapport sexuel comme Tycho déniait que la
terre se mût.
Le lacanisme vis à vis du rapport sexuel n'est concevable que
si ledit rapport n'est pas observable. Mais comme l'expérience qui montre le mouvement de la terre,
observable, ' objectivement ' , à l'aide de machines, voire
même d'yeux humains emportés loin dans l'espace - de la même manière le rapport sexuel
doit être observable lorsque des tests biologiques et des machines, d'abord des microscopes, des éprouvettes, puis des appareils cybernétiques
à leur tour le 'rapporteront'. Les arguments d'une Gnose pulsionnelle sont donc
incertains et de nouveau nous pouvons regretter le maintient du refoulement de
l'identité d'Akhnaton, qui prive certainement d'informations qui permettraient d'avancer.
Il est toujours possible de parler pour ne rien dire en attendant,
et dans une mine de rien trouver une veine. La SSS fut l'occasion de prendre
connaissance de certains éléments concernant la pensée chinoise. A cette
occasion il a été vérifié le flou qui atteignait jusqu'à la notion même de
la métaphore. Ce sera peut-être l'objet de la concentration, ou de la
concertation de la SSS suivante.
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