|    Avec l'observation de l'utilitarisation de la
      personne (par les administrations-entreprises), sa privation concomitante
      fut la seconde observation. Ici je traiterai de cette seconde. Le terme de
      privation allant de rapprochement avec privatisation -
      voulant dire que la personne, en se rendant privée devient - sans jeu de
      mot, privée d'elle même, et finit privatisée, propriété industrielle,
      c'est à dire rejoigant d'elle-même - et à son propre insu - les rangs
      de l'utilitaire de l'entreprise (comme on conçoit et désigne un utilitaire
      d'une système d'exploitation d'un ordinateur informatique  (
      qu'on appelle OS, Operating System, système
      d'exploitation en français ) ) .
          La personne devenant propriété industrielle, se privant
      en se privatisant, c'est dire dupée, leurrée dans son intention de
      gagner ou de protéger sa vie privée, à commencé avec le développement
      des écoutes, des surveillances, des systèmes de surveillance
      informatiques. J'ai commencé à y appliquer mon observation il y a déjà
      un certain nombre d'années, lorsque je dirigeai de manière systématique
      les appels téléphoniques que mon numéro recevait, vers un
      répondeur-enregistreur ; il s'agit de ce qu'on appelle aujourd'hui une
      messagerie vocale et qui est bien banalisée. A l'époque, vers 1985 -
      Orwel aurait estimé 1984 - les répondeurs-enregistreurs étaient des
      petites boites indépendantes qu'on avait chez soi ; c'était très
      choquant que quelqu'un ne réponde pas à un appel quand ça sonnait chez
      lui. C'est néanmoins vite devenu une habitude acceptable. L'idée était
      celle-ci : 
         Comme la surveillance, les écoutes téléphoniques
      allaient se développer considérablement - avec aujourd'hui des vizios
      urbains, reconnaissance automatique des personnes, filtrage des échanges
      internets et des sms avec détection de mots-clés etc... - il était
      important d'observer la psychologie aux prises avec ça. Les gens
      râlaient de parler sur un répondeur-enregistreur.. est-ce que ça a
      changé ? 
         Ca a changé en quelque sorte, en apparence - on est habitué
      aux messageries vocales, on laisse des messages dans pester. Mais en
      profondeur ça n'a pas beaucoup changé : on ignore toujours autant toute
      la surveillance qui s'est établie et qui s'être même immensément
      étendue, développée, intensifiée, et on peste toujours autant
      lorsqu'on imagine que notre vie privée peut être menacée. 
         L'Etat s'en donne d'ailleurs à cœur joie peut-on dire ; il
      nous enrobe de garantie de sécurité et de protection de notre vie
      privée tandis que par derrière il en profite d'autant mieux pour nous
      surveiller ; par derrière peut-on dire. 
         J'ai donc examiné l'utilitarisation (ce qu'on
      analyse à travers le symptôme le la fonctionalité du médecin, et le
      semblant de payer la santé etc.. en même temps que la personne devient
      l'outil, l'utilitaire des administrations-entreprise) et la privation
      en posant le principe opposé. Concernant la privation j'ai
      recommandé de tout faire en public et de tout enregistrer. Evidemment
      d'abord posant ça comme principe : faire tout "enregistré &
      public" - on en voit l'expression dans tout écrire en forum -
      toujours passer par une zone publique pour interface de la communication
      (ceci est justifiable, théoriquement, de ce que la surveillance étant de
      fait soupçonnable mais masquée par l'Etats, la vie privée et les
      communications privées sont des semblants ; pour dissiper cette semblance
      il faut confondre le masque de l'Etat en instituant un régime de vie
      publique généralisée ; il s'agit d'une option de principe, une
      pétition de principe, une position de principe). 
         Depuis donc assez longtemps, passée la première observation
      selon l'expérience du répondeur-enregistreur, la technologie
      progressant, je suis passé à la seconde observation en configurant
      toutes mes communications internet par le média d'un forum. L'adresse
      mail dirigée vers william theaux pointe vers un forum public william
      theaux. Cette seconde expérience a également été riche en observations
      : c'est quasiment impossible, ça met les gens dans un état fou. Comme si
      le Réel - parce que la réalité c'est ça : tout ce que nous
      communiquons sur le net se fait dans un Etat de forum, filtré surveillé
      moclétisé etc.. ( à ce propos dernièrement les ministres ont rassuré
      dans cette perspective en expliquant que Hadopi n'était qu'une étape..)
      - ça se fait à l'insu ; ça se sait à l'insu.. et le faire franchement
      publiquement ouvertement consciemment, ça met dans tous les états. Et
      sans cesse, incessamment, la communication revient à l'in-par-in, au
      semblant privatisé, à la demande de ne pas communiquer publiquement. 
         A cela correspond également la suppression - imaginaire -
      de l'enregistrement et la demande d'effacer. 
         La dimension, l'aspect de l'enregistrement a été exploré,
      est observable, par l'outil du forum plus relativement, mais nettement par
      l'outil ucmpp. L'ucmpp garde la mémoire des gens. ça fait un an qu'il
      est sur le marché - et il n'y a pas eu une seule commande, pas une seule
      demande - seulement au bon d'un an, un contact, un seul - et passager, pas
      pour enregistrer, mémoriser quoique ce soit. Donc de ce côté là aussi
      l'expérience est remarquable. L'Etat retient tout de nous, et efface ce
      qu'il veut - effacera nos mémoire, n'en gardera que les morceaux, nos
      corps morcelé utilitarisés. Notre mémoire propre, celle que nous
      pensons garder de nous est aussi cantonnée au semblant. Garder
      réellement notre mémoire est immensément négligé, ignoré, invoulu,
      pas voulu. Tandis que c'est tout notre désir narcissique inconscient qui
      y tend.. ah oui, pour ça, ça tend ! 
         Nous tendons à garder notre mémoire, c'est un luxe;
      notre mémoire est notre luxe narcissique. Pourtant nous l'effaçons, avec
      une sorte d'acharnement ( souvenir de cette visite dans ce village
      américain - ces gens qui se plaignent de n'avoir pas d'histoire, d'être
      un pays neuf ; mais déjà des premiers colons, plus de trace que quelques
      croix dans un cimetière, pourtant ils savaient écrire.. même plus de
      mémoire orale, tous les papiers disparus : l'expérience montrait à quel
      point ces gens avaient effacés leur mémoire ; ils l'avaient pluss que
      pas-gardé, leur négligence à seulement 2 ou 3 générations était
      outrageante pour leur propre mémoire ). Pourquoi refusons-nous le luxe
      narcissique ? Pourquoi nous privons-nous de nous ? Semblant de
      mémoire, semblant de vie privée et ces semblant cachant notre volonté
      d'oubli et notre volonté d'être exposé à la surveillance qui
      s'approprie nos nous.. 
         Verdiglione parlait de l'identification au semblant -
      comme une étape, un progrès, une conquête. Si la dupe conquiert quelque
      chose dans sa duperie oui..  on peut admettre une sorte de conquête.
      Mais si le semblant est un Graal, c'est tout au mieux un cale-sèche. 
        
      DWT 
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