Du symptôme de l'obscurantisme à la politique de la science
A l'occasion du remembrement présent, nov.2014, des sites publiés depuis 1995, les trois pages liées au chapitre de la résistance du freudisme dans l'histoire de la psychanalyse mentionnent d'abord la vertu de l'erreur , puis le scandaleux refoulement de la propagande dans l'histoire de la psychanalyse ; cette troisième page qui restait en jachère vient désigner maintenant l'avancée qui peut se construire, appuyée sur cette résistance. |
En préparation et pour commencer, je réponds à ce message reçu (suite de )
à: William Theaux <williamtheaux@gmail.com> Bonjour, |
Pourquoi " comme un Idéal " ? où est-il
question d'idéal ? D'où vient cette idée et pourquoi la prêter ainsi à la
machine à gouverner ? sinon d'avancer vers un mieux après se le forger.
C'est un bon point de vue, mais encore miser beaucoup, et même à l'aveugle,
sur l'Idéal. Rien n'assure qu'un idéal permette d'avancer.. auquel cas ni
même vers quelque mieux.
Du point de vue d'une psychanalyse, on ne saurait rien forger mais
partir seulement d'un " Ça "
De tous " ça " d'abord on pense que Ça se conduit au
hasard, que Ça mène à tout, que Ça veut tout et rien dire et que Ça
n'avance à rien et que Ça n'a pas d'âme. Puis vint Galilée* qui répliqua «.. et pourtant, Ça
parle .. » [* : Galilée ou
peut-être Freud ]
La réplique de Galilée est légendaire. Elle n'a jamais eu
lieu. À défaut de prouver que Ça parle, Lacan fit un bon mot pour sauver le
navire : il prétendit que Ça soupire.
Effectivement, c'est un peu plus sensible, que le Ça soupire tant
que du reste il s'assoupit. Mais comme Galilée rusé, Lacan écrivit : le
ça s'ou pire. Comme si le Ça se faisait quelque chose à part soi. Comme
s'il était possible d'oupirer et de s'oupirer.
Qu'est-ce que c'est qu'oupirer sinon ça ou pire. Oupirer
s'écrit en deux mots : c'est ça, ou pire. Comme quoi le ça se fait comme ça
; il se fait, ou pire ; il s'.. ou pire. De sorte qu'en partant de " Ça "
la psychanalyse dit, c'est ça ou pire, car le ça s'oupire.
Si on rencontre quelque difficulté à comprendre ça, on peut
faire un dessin. On prend prendre la formule linguistique ; tout le monde la
comprend : on met au-dessus le nom et en dessous ce qu'il représente :
Comme représente sa chose, représente son.. alternapire
Cette équation psychanalytique n'est pas une profession de foi de pessimisme ; elle tient au fait que pour se préserver en vie, l'organisme humain cultive ce qu'on appelle une inhibition active - un phénomène neurologique utile, mais qui aboutit à cette version de tout ce que désigne le mot " ça ". Toutefois une fois cette signification entendue, il faut ajouter la réflexion qui qualifie le ça humain ; d'ou pire à ce qu'il s'oupire une boucle se dessine, comme un retour sur soi qu'on dessinerait comme ci :
Une fois tout ceci dit et ce schéma posé, il
reste la plus simple des choses du monde : se demander ce qu'il y a dans cette
boucle; dessinée comme un " s " en écriture cursive, et dans sa sorte de panse.
J'y ai placé un point gris. Si ce ' s ' - cette courbe rouge est le soi
qu'il faut à ce ça pour s'oupirer qu'y a-t-il de plus attendu qu'une
machine. La machine exprime parfaitement ce qu'on appelle " ça! ". Et
la machine à gouverner est ce par quoi ça s'oupire. Mais attention, dans ce
cas, si l'analyse psychique s'en mêle, le ' s ' s'élance tout à fait dans
l'autre sens et ça va mieux. Je ne fais que dire, et dessiner en
déclarant cela, cet « avancer vers un mieux » dont nous parlions au
début. Je n'ai rien fait d'autre que le mettre en image. Il a fallu être
précis, donc un peu long pour bien la situer et pour pouvoir l'exploiter. En
effet, prochainement je montrerai que cette disposition, de signifiant et
signifié avec cette boucle réflexive, convient tout à fait pour illustrer la
démonstration - qui est, elle, rigoureusement mathématique et donc
scientifique - du caractère médiocre, affaibli; atténué, bref du caractère
imparfait qu'il faut attendre de la machine à gouverner, en place ici indiquée
par ce point gris.
Il n'y a aucune bonne raison de prendre la machine à gouverner
" comme un Idéal " ; il s'agit ni plus ni moins de quelque
chose de très réel, concret, et aussi imparfait qu'on peut l'attendre d'une
société imparfaite. Seulement au lieu du pire, comme vous dites : elle fait
avancer vers un mieux. Mais il n'y a rien ici d'alibi ou de placebo - ce
n'est pas un Idéal qui présente cette vertu ; c'est du moins bien plus
probablement la machine à gouverner bien construite, conçue et de bonne
qualité. Ce qui reste à faire..
à suivre : comment - une fois l'idéalisation remise à sa place - arrive-t-on à vérifier que la machine à gouverner soit, comme la société, globalement imparfaite ?
notes