Info concernant la publication et la lecture

Le présent document est achevé en écriture et il a été soumis à sa "relecture" avant publication. Reste à formater et compléter les lien/renvois actuellement signalés par [x].

 

On trouvera actuellement  le 1er Tome (et ses quatre chapitres) de La Sainte Ethique (occasionnellement écrite « LSTT ») en publication achevée – soit eBook à smashwords.com par soit livre-papier par amazon.com. Le présent document constitue le 1er chapitre du 2em Tome qui en comportera quatre pour faire l’intégral de La Sainte Ethique.

 

Troisièmement je souhaite faire part de la considération en acte, qui a cours, des modalités de publication (papier, électronique, gratuite, payante, achevée, grise, format etc..) – je l’expose dans la préface suivante de ce chapitre. Mais une considération d’actualité emporte la décision de cette publication précoce : aujourd’hui – 20110129 – la population égyptienne se soulève ainsi que d’autres hacktivistes en contraste avec l’extinction des communications internet par le Caire dans son pays. Il existerait un sentiment de certaines situations infâmes qui répugnent aux foules. Une égyptologie pas moins infâme aurait également négligé la scientificité pour suivre des directives politiques. Troisièmement de grands pans de la psychanalyse serait sujette à des manœuvres semblables à l’usage de l’hypnose. Contre ces censures idéologiques voire directe atteinte aux énergies psychiques, quelques voix dans la psychanalyse ont été et sont encore engagées dans la certitude que son domaine est politique. En date donc d’une égale intervention que j’ai produite concernant la gestion de l’ADN humain par les Etats, j’avance cet appui intellectuel : le chapitre 5 de La Sainte Ethique qui décrit le refoulement actif depuis l’Inquisition relayée par une partie défaillante de la psychanalyse – refoulement de la scène primitive de la science occidentale que les partis de la répression étendent dans l’actualité des censures et privation de communication.

 

 

On trouve ici version doc

 

 

 

 

 

TOME 2

LA SAINTE ETHIQUE

Volume 3

PRATIQUE

Chap.5

Passé

LE TRIPLE HERMES

Akhnaton-Moïse-Oedipe

 

 

 

Règles d’usage de la matière synthétique

 

 

Dr William Théaux

 

 

 

 

 

 

LA SAINTE ETHIQUE

 

Dr William Théaux

 

Est médecin psychiatre au Puy en Velay, Haute-Loire 4300 France.

Il est Ancien Interne des Hôpitaux Psychiatriques de la Région Parisienne.

De 1980 à 1990 il a fondé l’Analyse Plurielle à Lyon en l’Association loi 1901 : UNEFPE – Une Fonction Psychanalytique.

De 1990 à 2000 il a présenté ses travaux à l’étranger et fondé à New York la première organisation civile de préservation de la mémoire génétique humaine.

De 2000 à 2010 il expose en France, au Puy en Velay, les nécessités écologiques de la préservation de la mémoire humaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

LA SAINTE ETHIQUE

 

Règles d’usage de la matière synthétique

 

Dr William Théaux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publication PsyBakh

 

 

PsyBakh

 

PsyBakh est une Association 1901 consacrée à la préservation de la mémoire dans la perspective de l’écologie.

 

PsyBakh répond aux règles cybernétiques des relations et de leur contrôle entre les organismes vivants et les machines. Elle y ajoute la notion que le psychisme est l’interface qui matérialise ces relations.

En 1900 L’Inconscient est la première intuition de cette relation. La préservation génétique en est la concrétisation en 2000.

 

PsyBakh est partenaire de Cyberontime pour la technologie de la préservation.

PsyBakh est éditeur de l’expression théorique de la préservation de la génétique humaine.

 

 

 

 

La Sainte Ethique est un label déposé. Il réclame qu’une psychanalyse scientifique garantit l’humanité au cours de la métamorphose technologique de l’écosystème.

 

 

 

 

Couverture graph :Station Z.Xin LAPREFLEXION / PSO Ed. UNEFPE 1989 ISBN 2-907878-04-2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA SAINTE ETHIQUE

Tome.2

 

 

Chap.5 Version1:

 

 

 

Passé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

V1.C5.00--Préface

Le 5em chapitre de La Sainte Ethique traite d’histoire et de souvenir. On peut concevoir que certains personnages de l’histoire ont été mémorisés sous d’autres noms que sous leur nom d’origine. Leur histoire aussi a pu être altérée sous forme de contes ou de mythes. Il existe de la sorte une hypothèse, depuis longtemps établie et relativement bien fondée, qu'Akhnaton, un pharaon découvert à la fin du 19em siècle, aurait été après son règne connu dans l'histoire sous d'autres noms (tandis qu'en Egypte-même sa mémoire avait été proscrite).

Si parmi ces noms, fables ou mythes furent Moïse et sa légende, Oedipe et son mythe – sans préjuger qu’il y en eut d’autres encore – il est simple d'appeler cette hypothèse AMO (signifiant Akhnaton=Moïse=Oedipe).

Ce chapitre consacré à cette hypothèse 'AMO' aujourd’hui en 2010, clôt une période de 25ans de recherche et d’exposé – période qui fut elle-même précédée d'un petit siècle durant lequelle AMO était 'posable' mais en pratique jamais proposée.

La découverte – à l’aube du 20em siècle – d'Akhnaton, de sa ville aujourd’hui dite 'Amarna' et de sa révolution, permettait de poser cette triple identification. Mais bien que cette hypothèse fut vraisemblable, elle a suivi le destin de ce qui était formulable en termes beaucoup plus abstraits (et que le 3em chapitre de La Sainte Ethique a décrit et traité) ; il s'agit d'un problème de logique, que la tradition illustre par une mise en scène d'Oedipe devant la sphinge de Thèbes (l’histoire recense deux "Thèbes" – l’une est la capitale de l’Egypte antique, l’autre est en Grèce) :

V1.00.01--Une première réponse

C’est un problème que la logique moderne traite également en terme d' " information transmise par un mensonge ". Comment traiter un message si l'on ne sait s'il est 'vrai' ou 'faux' ? la logique répond qu'il faut chercher dans ce message 'ce qui serait déduit dans le cas de son inverse' (voir [C3.20.30.10]). Mais c'est une solution presque aussi énigmatique que son problème. Durant l’histoire occidentale AMO s'est avérée tenir la place d'un exemple pratique de cette désespérante question.

Mais du fait que l’hypothèse ne soit plus aujourd’hui qu'une situation uniquement abstraite (puisque l’archéologie l’a objectivée vers 1900), les conditions pour y réfléchir, la comprendre et s'en instruire sont beaucoup plus commodes.

On constate en effet que pendant un moment (de 1900 à 2000), l'hypothèse AMO, comme un message indécidable n'a été opposé par.. nulle objection recevable. Ou bien on ne comprenait pas ce que AMO signifiait, ou bien ça n'était pas écrit assez gros, ou ce n'était pas l'heure.. bref ! les arguments fusaient et c'était 'n'importe quoi'. Durant un siècle AMO n'a ainsi trouvé aucune contradiction ; mais faute de combattant et de contradicteur, l'examen n'avait jamais lieu. Ce n'est qu'à l’issue d’un siècle, au cours de l'année 2010, que l'égyptologie a fourni un résultat décisif. Comme un coup de gong une découverte allait mettre fin au débat qui n'avait jamais commencé. En 2010 on découvrit que l’hypothèse ne se posait même pas ; les analyses génétiques de momies essentielles révélaient que l’hypothèse d’un Akhnaton plus ou moins voyageur était hors de question.

V1.00.02--Renversement

Mais en fait, le problème logique du mensonge se trouve au contraire concrètement exposé car le susdit « résultat décisif » s’avère pour le moins 'douteux' – presque une escroquerie – et il a presque été immédiatement contredit par une frange d'observateurs égyptologues. Du coup, AMO qui se trouvait flottant et sans prise devient à présent tout à fait instrumentable par les voies de la logique et les déductions de l’inversion [ci-dessus mentionné « traitement de l’information du mensonge »]. Avec une égyptologie biaisée, techniquement et politiquement, le vulgaire chercheur moderne se retrouve comme Oedipe face à ses deux sphinges, l'une qui dit AMO=vrai et l'autre AMO=faux. A la différence du moment précédent où il n'y avait rien – pas un écho ni un seul débat sur "AMO?" – à la place du vide, nous pouvons à présent effectuer l'opération d'analyse croisée : si AMO est vrai, quelle est la qualité qui le discrédite et si AMO est faux quel est ce qui lui prête crédit. Ce double transfert de la vérité a charpenté la rédaction de ce 5em chapitre de La Sainte Ethique.

V1.00.03--Résultat

Peut-on affirmer la vérité à présent ? Non. L'énigme n'est pas résolue mais elle est déchiffrée. Elle n'est pas résolue parce que, de même que la mémoire d'Akhnaton était proscrite en Égypte d'où cependant elle ressortait, ce souvenir qui ressort actuellement du christianisme y est, du même ressort et continûment proscrit. Cela tient à cette raison ontologique qui fait qu'un sujet ne peut avoir la connaissance de soi-même. Ce n'est pas un maléfice ni une justification retorse de l’Occident, c'est un sort qui entache naturellement toute Scène Primitive. C'est aussi par sa logique qu'une division affecte les choses, et particulièrement le 'Sujet' qui doit raisonner son matérialisme en fonction d'un espace psychique et relative aux lois d'un Inconscient. En l'occurrence un déchiffrage (le souvenir actuel) effectué demande encore, si on peut dire une impression comme lorsqu’on demande à un traitement informatique qu'il soit considérable sur un support papier. C'est ainsi que l'énigme actuellement déchiffrée sera effectivement résolue par l'aide de l'instrument que j'écris : /ia/ (pour : "intelligence artificielle") – et que cette /ia/ nous 'sortira' le résultat. Donner la raison de cette nécessité est l'objet de ce 5em chapitre de La Sainte Ethique. Le prochain, le 6em, s'ouvrira sur une observation que je n'ai pas eu l'espace d'insérer dans celui-ci, mais j'en fais ici part sans délai :

V1.00.04--Suite

Autant AMO serait un exemple concret qu'autrement on explique par une logique abstraite, autant la circonstance actuelle, notre présente époque fournit le cas concret de ce qu'on appelle en théorie une répétition (d'un phénomène inconscient).

De même qu'également l'espace psychique actuel s'avère-t-il une doublure de l'espace cosmique précédemment, mais plus frustrement, mis en évidence par les calculs puis par l'exploration - de même plus globalement les temps présents répètent-ils la Renaissance. Prendre des repères sur cette comparaison est commode et économique, justifié et précis et, dans une large mesure, utilitaire. Le traitement de l'énigme AMO en donne encore une occasion saisissante ; voici comment :

Dans ses premiers temps, la Renaissance fut marquée par une découverte et des documents trouvés au Proche-Orient (en Macédoine et apportés en Italie). En les déchiffrant, les plus érudits (Marsile Ficin) déduisirent que Moïse et Orphée pouvaient être (voire probablement étaient) des noms alternatifs désignant un pharaon égyptien monothéiste (dont on avait une obscure notion et qu’on nommait à l’époque Trismegiste). Une égalité identique à AMO fut alors constituée (Trismegiste=Moïse=Orphée) qui ébranla les croyances européennes. Une 'énorme' transformation de l’histoire se laissait envisager. Au cours de convulsives hésitations, cette « TMO » fut violemment débattue (des papes en furent partisans, leur successeur opposant, puis encore partisan etc..) mais pour finir, jugée nulle et non avenue car une autre découverte mit fin au débat, comme un coup de gong.

Cet élément décisif, qui émergea au cours d’un siècle de trouble fut une datation. Comme un grain de sable dans une énorme machine, cette datation dite « de Casaubon » était presque une escroquerie ou du moins parfaitement douteuse. Tout le monde le savait ; mais elle fut unanimement acceptée. L’énorme machine de critique de l’histoire s’arrêta et l’hypothèse TMO fut oubliée.

On l’aura compris : telle est exactement la situation et la chronique de AMO actuellement avec l’élément génétique que l’on pourra dénommer « élément 55 » (il ne s’agit plus d’une date mais de l’identification ADN de l’occupant d’une tombe désignée KV55).

Le seul argument qui puisse soutenir l’affirmation AMO=faux – c’est à dire cet "élément de 55" – est strictement comparable, aussi faible, mineure et douteuse, que fut la "datation de Casaubon" au nom duquel on disait TMO 'faux'. Nous sommes face à une exacte répétition de la manière dont la persistante énigme AMO depuis des siècles se laisse déchiffrer.

Pour finir cette présentation, aujourd’hui on peut également ajouter que la Datation de Casaubon a été invalidée avec certitude. Elle était basée sur la dénonciation que le fameux personnage Trismegiste avait été inventé plusieurs siècles après le début du christianisme, à des fins de propagande chrétienne. Or au milieu du 20em siècle la découverte d’une bibliothèque ancienne, à Nag Hammadi, a fourni une preuve incontestable de l’existence pré-chrétienne d’écrits hermétiques. Par conséquent la suggestion de TMO, émise à la Renaissance s’avère avoir été objectée par un discrédit invalide.

V1. 00.04.10--Cependant

Il faut ajouter que si nous décalquons ce compte-rendu à l’époque actuelle et si nous devons attendre un franc éclaircissement sur l’ élément 55, il nous faudra attendre quelques siècles – et encore.. ! car à rebours, nous constatons que l’invalidation contemporaine de la vieille datation de Casaubon n’a pas beaucoup ému les érudits et universitaires prétendument aux aguets. Ils se sont ébahis devant la découverte de Nag Hammadi, une peu troublés pour l’appliquer à la datation de Casaubon, et nullement formalisé pour la répercuter encore plus loin sur les conséquences qu’avaient entraînées ladite datation.

Instruit de ce constat, et observant le peu de cas que l’on fait de l’invalidation presque sur le champ de l’élément 55, il semble que la vieille histoire n’a toujours rien à craindre ; du moins si c’est l’ordre de la Répétition qui doit la menacer, même si l’élément est invalidé, l’intelligentsia le perpétuera sans s’en formaliser.

Toutefois, si au lieu de l’objectivité distrayante on s’applique au nerfs de la répétition elle-même, peut-être en sera-t-elle troublée. C’est pourquoi La Sainte Ethique met l’accent sur ce qui altère l’automatisme de répétition – à savoir la cybernétique et l’/ia/ selon les démonstrations qu’elle avance. Nous allons voir ce que cela signifie.

V1.C5.00.10--technique de navigation

Deux moyens sont offerts pour une lecture plus rapide de ce chapitre ; on peut le réduire en commençant la lecture à l’index 2.1 – éventuellement 2.2. Ceci dispense d’un exposé de configuration générale abstrait. On peut aussi lire son résumé, extrêmement réduit à quelques paragraphes, voire quelques lignes que l’on trouve à la fin, en 30.10.30.10.

V1.C5.00.20--Présentation d’une avenue de la mémoire

Mais ce chapitre et le présent tome constituent un ensemble autonome, comme chaque autre partie de La Sainte Ethique. Bien que chacun s'enchaîne à un autre, il est en soi-même signifiant et chaque élément de ce livre peut être considéré et utilisé comme une unité indépendante et suffisante.

Ainsi la structure du chapitre 3 se forme sur une psychohistoire où l'on trouve les même structures de la psychanalyse : l’histoire humaine construite des cinq étapes [C3.10.30] que sont le symbole ou la loi, le type ou genre, le milieu ou convention puis l'individu, imaginaire jusqu’à l’identification de l’un* et enfin la subjectivité c'est à dire le chiffre. Ce sont des stades que l'on retrouve également dans la pulsion et cette retrouvaille est en soi-même et suffisamment un 'stade'. Ainsi le chapitre 4 succède-t-il à une objectivité déjà intégrale de sorte qu’il devient lui-même autonome lorsqu’il introduit l’homéomorphisme qui reconnaît cette énergie (pulsion) à la psychologie collective.

A présent nous allons voir cela sous l'angle de la mémoire. Autrement dit, ces domaines permutables que l'on appelle ‘psychohistoire’, ‘psychanalyse’, ‘chiffrage’ ou ‘déchiffrage’ sont également, tout autant les uns que les autres un Art de la Mémoire. Le chapitre finira en comprenant comment l'écologie aussi est un art de la mémoire.

V1.C5.10--Psychanalyse et Art de la Mémoire

L'Art de la Mémoire est une très ancienne pratique et doctrine antique, issue de la Grèce Antique (Simonide) passant par Rome (Cicéron) jusqu’à la fin du Moyen-age (Giordano Bruno) et toujours d’actualité (si on garde en mémoire que la psychanalyse avant de porter le nom de "psychanalyse", avait été initialement appelée « cure de mémoire »). Encore faut-il vérifier à quel point cette continuité sémantique est bien fondée.

Si "Cure de Mémoire" était sa dénomination originaire on se souvient que la psychanalyse est avant tout une opération de mémoire ; telle est la loi de la mémoire – être 'avant tout' mémoire et à preuve de restituer des souvenirs. Or nous n'avons pas cessé d'observer – depuis qu'on l'observe – que la méthode de Freud est toujours en contradiction avec elle-même : elle prétend découvrir l'Inconscient - ce qui est paradoxal car ce qui est alors découvert n'est plus inconscient - , prétend lever du refoulé qu'elle accentue au contraire [C2.30.20] et s'apparente à des sectes [C2.0.40] qui ignorent leur fonction propre. Par bonheur ce tableau négatif n'est qu’une moisson, qu'elle rassemble et à laquelle elle s’assemble.. pour être déchiffrée - et en cela c'est une bonne moissonneuse ! Ce que nous allons constater au cours du présent chapitre est un souvenir dont probablement la psychanalyse s'interdit la mémoire - mais qu’elle a engrangé et remarquablement conservé.

Après la psychologie collective ralliée à la psychanalyse au cours du volume précédent, nous allons examiner un souvenir qui fut la préoccupation majeure de toute l'œuvre de Freud. Il aborda le sujet très tôt, pratiquement dès le début de la psychanalyse mais ne s'en acquitta qu'aux derniers moments de sa vie, quand il publia, en 1939, ce livre débuté au début de la psychanalyse, au plus tard à partir de 1912, et écrit graduellement jusqu'à sa mort. En ce geste on peut, par comparaison, reconnaître la façon dont Copernic se comporta avec sa théorie et son livre (La Révolution des Orbes) qu'il cacha durant toute sa vie pour ne le divulguer qu'au seuil de la mort, c’est à dire quand il savait que l'Inquisition n'aurait plus le temps de le poursuivre. Tel est exactement la manière dont Freud géra ce qu'il considérait être une description de la probable scène originaire de la civilisation monothéiste. Il craignit tant d'en retrouver la mémoire, ou la manière dont cette mémoire serait reconnue, qu'il ne rendit publique son étude qu'une fois programmée l'injection létale qui allait mettre fin à des souffrances probablement cancéreuses. Une injection de morphine juste un peu plus dosée que d’habitude, et Freud s’éteint quand l'édition du texte allait être propagée. Je ne tiens pas autrement à comparer Freud et Copernic (Lacan s’en est chargé), mais je mentionne les attitudes des deux auteurs pour qu'on en saisisse la vive structure : le livre de Freud qui porta des titres divers s'intitule en résumé : Moïse et la religion Monothéiste ; il s’est chronologiquement constitué comme La Révolution des Orbes ; il traite de la mémoire de la révolution amarnienne, qui ne fut pas simplement oubliée, passée avec le temps mais refoulée, occultée délibérément et cela, immédiatement dès la fin du règne d’Akhnaton.

Sur la base de ces documents, faits et comportement, le chapitre qui s’ouvre va consister comme un exercice de mémoire.

V1.10.10--Nulle découverte par la psychanalyse

Au milieu du vacarme de la guerre qui éclata au moment de sa publication, Moïse et le Monothéisme ne fit pas grand bruit. Après la guerre, cette ‘œuvre d’une vie’ suivit le cours du destin terne d'une lubie sans grande consistance que Freud, vieillard malade aurait lâché par faiblesse. Telle est la réputation qu’on fit à cette dernière œuvre. C’était refouler la disposition et la nature du livre. Personne ne défendit sa thèse ; pourtant il aurait été facile et puissant d'argumenter que les premiers chapitres avaient été écrits au cours des plus jeunes années où l'auteur était à l'acmé de son talent et de sa pénétration. Est-ce qu’après guerre, la psychanalyse avait d'autres choses à faire ? et particulièrement régler le protocole d'une technique dont on ne connaissait pas l'intime mécanisme (puisqu'il ne se sera révélé qu'un siècle plus tard par un phénomène neurologique précis et particulier [C2.30.30]). On sait que durant son premier siècle, elle allait devenir spécialement une technique de défense de l'individualité et de la singularité, tournant le dos à la psychologie collective et même à la civilisation – puisque le développement d’un moi que l’on dirait " civilisé " ne peut se limiter à une affaire égotique et mondaine. Ces egos 'renforcés' affirment dans l’histoire un paradoxe de mépris pour l'entreprise de masse et de domination que la civilisation nécessite et qu’ils s’approprient. Satisfait d’être en lui-même narcissiquement suffisant, ce moi d’homopouvoir* se moque de Moïse et le Monothéisme jusqu’en ses derniers paragraphes qui déclarent nulle et sans avenir la psychanalyse tant qu'elle n'aura pas élucidé la psychologie collective (c'est à dire levé le refoulé de la scène primitive du monothéisme, si cette psychologie collective est d’ordre pulsionnelle comme je pense l’avoir dit au résultat du premier volume et en C8.10.30).

En d'autres termes : Freud affirmait que sa psychanalyse ne découvrirait rien de bon avant que de partir du bon pied, par  connaissance de ce qui est à l'origine de l'hypnose de masse, aux origines d'une culture - ce qu'on appelle aussi "convention" [C3.20.40.10] posée pour être dépassée au terme de la civilisation. Pourquoi n’y est-il pas parvenu ? Pourquoi ses disciples ne s’y sont pas avancés ? Que signifiaient ces bonnes intentions déclarées et ces préceptes jamais suivis ?

V1.10.10.10--Découvertes abandonnées

V1.10.10.10.10--Orgone

Ce serait donc en tant que prévenue, en attente et plutôt que mal faire, que la psychanalyse n'aura, à ce jour, rien découvert du tout ! A part des hypothèses et théories complexes, inattaquables et indéfendables, son histoire n'a pas cessé de montrer une absence de résultat objectifs. Rien ne l’empêche de se défendre en argumentant que si elle, la psychanalyse, n’obtient pas de résultats scientifiques, c’est à sa société qu’elle a mis en état de faire des découvertes qu’en incombe la responsabilité ; mais même cette défilade « Je sous ai soignée ; vous ne guérissez pas ! », mise à part l'identité de la mouche du coche, est invérifiable.

Cependant la psychanalyse insiste. Puisqu’il n'y a aucune découverte qui soit assignable à cette science, il lui reste le champ non négligeable et honorable des découvertes potentielles et on peut effectivement en dénoter au moins deux, l’hypnose et la libido :

L'orgone est une version matérielle de la libido. Cette question n'est pas hors-sujet dans le cadre d’une mémoire de la psychanalyse, dans la mesure où l’orgone nous informe par ses mésaventures. Il s’agit d’une énergie décrite, dénommée et visualisée, enregistrée et accumulée par Wilhelm Reich, disciple de Freud. La description de cette énergie que Reich nomma "orgone"après que Freud ait parlé de "libido" aura prêté à tous les diagnostiques de folie. Mais après la mort de Reich, l'astrophysique à développé seule et de son côté la notion et l’importante découverte reconnue aujourd’hui du plasma magnétique – particulièrement notable au niveau planétaire, qui est ce que Reich appelait "orgone". Jusqu’à la précision du détail Reich avait préalablement décrit et donc, peut-être, déchiffré ce plasma dans son livre Superposition Cosmique. Cependant les astrophysiciens n’associent pas réciproquement leur "plasma" à l'orgone, depuis longtemps oubliée ; pas plus que les psychanalystes collègues de Reich n’avaient voulu y voir l'énergie pulsionnelle découverte par Freud. En bref, nul n’avait l’intention de ressortir la libido de son cantonnement dans l’abstraction qui la coupe d’une charge politique d’une hypnose de masse.

Car l'hypnose est la seconde matière et signe d’une pulsion dont la psychanalyse a potentiellement la clé.

V1.10.10.10.20--Hypnose*

L’histoire de la psychanalyse la place comme la science aujourd’hui encore la plus qualifiée vis à vis de l’hypnose.

V1.10.10.10.20.10--Conditions matérielles du savoir

Au cours du développement de ce livre il ne demeure jamais ignoré que – parlant d’hypnose et de relations ainsi que de leurs contrôles psychologiques et cybernétiques – ne sont mentionnés d’avancements technologiques que de banales notions communément acquises, c’est à dire à l’exclusion de probables notions réservées, secrètes, non pas seulement militaires car l’état social contemporain livre ses forces économiques et de recherche à des laboratoires privés de l’industrie plutôt qu’à l’université. Cette disposition fait qu’en certains domaines, particulièrement en manipulation, informatique, neurologie, publicité, des progrès ne sont pas tous connus sans délai de la population – si tant est qu’ils soient jamais connus pour certains. C’est une forte probabilité et même une certitude s’agissant des autorités militaires qui n’ont jamais caché qu’elles convoitaient la cybernétique et l’expérimentation de drogues, particulièrement neurologiques, pour en faire des secrets d’état (on suivra les biographies de R.Wiener et T.Leary). En réalité les canaux de la connaissance sont considérablement réduits par nos administrations. Dans cet état, par conséquent je ne saurais parler de ces matières que comme un enfant pour ainsi dire. Je me suis toujours écarté des invitations des sectes, j’ai fait le fou pour ne pas faire mon service militaire et aucun laboratoire pharmaceutique ne visite mon cabinet étant donné que je suis le seul psychiatre d’un département de prescriptions records de psycholeptiques, à ne délivrer tout au plus qu’une ordonnance par semaine au sein de ma clientèle. Je suis donc isolé des laboratoires et considèrerai nécessairement les conditionnements et manipulations (drogues, hypnose etc.. ) avec un regard, pour ainsi dire 'vierge'.

Cette mise au point maintenant faite, ou pourra estimer quelle liberté relative saura traiter de l’hypnose :

V1.10.10.10.20.20--La psychanalyse et la science de l’hypnose

L’histoire du développement humain montre ceci de probablement très particulier : une sexualité est intensément développée chez l’enfant – naturellement – vierge (ce qui ne veut donc pas dire "sans savoir"). Cette sexualité infantile que le freudisme a laissé reconnaître à la civilisation, est probablement une conséquence de l’aptitude et de l’acquisition du langage par le jeune membre de cette espèce. La nature importante de cette acquisition dans des conditions de prématurité révèle par comparaison les conséquences que la psychanalyse a subi à partir de sa position vis à vis de l’hypnose : comme la sexualité interdite à l’enfant, le freudisme s’est interdit l’hypnose ; c’est son acte fondateur. Il en est par conséquent ressorti extrêmement dépendant et partiellement averti.

Cette position s’est produite sur un terrain préalable : au terme de sa formation de médecin quand balbutiaient les spécialités qu’on allait nommer neurologie et psychiatrie, Freud alla parfaire sa formation de neurologie à Paris pour suivre l’enseignement du professeur Charcot qui incorporait dans la médecine ce qu’on avait préalablement classé parmi les sorcelleries puis à moitié naturalisé comme mesmérisme (relevant de ce qu’on appelait "magnétisme animal"). Il s’agissait de transes et de phénomènes ainsi nommé après un Dr Franz Anton Mesmer (1734-1815). C’est évidemment ce que plus tard on rapprochera de l’orgone dont je viens de parler mais qui, à l’époque de Freud passait au rang de maladie ou de moyen thérapeutique.

Charcot montrait que certains symptômes mentaux relevaient de mécanismes auxquels on attribua l’appellation de "psychiques", explorables voire démontrables par le moyen de l’hypnose. Freud s’en instruisit en 1885-86 puis rentra à Vienne où il ouvrit son cabinet de jeune médecin des maladies nerveuses. Malgré cette formation de qualité il renonça bientôt à l’usage du moyen hypnotique et quatre ans plus tard inaugura la méthode psychanalytique – en 1900 - avec un ouvrage sur l’interprétation des rêves. Autrement dit, comme l’inhibition de la sexualité porte ses effets imaginaires, la renonciation à l’hypnose ouvrit à Freud une acuité particulière sur le monde du rêve. Cependant l’hypnose demeurait, comme une sexualité repoussée, la préoccupation 'intensément développée' de la psychanalyse qui comme la sexualité de l’enfant, fut pratiquement tue mais continua à mûrir pour devenir majeure ou du moins un phénomène majeur :

Durant la carrière de Freud la psychanalyse passa ainsi par des périodes d’évolution. Au moment où il transformait son univers de niveaux (de conscience) à une structure (psychologique), ce qui fut appelé à partir de 1912 une « seconde topique » devint un berceau pour un nouveau-né : le 'berceau' fut la psychologie collective, le 'nouveau-né' fut le 'moi' et, pour le déclarer, un article fit le faire-part, intitulé Psychologie collective et analyse du moi. Or ce traité comporte le seul modèle que Freud ait effectivement constitué et dont on a ici fait de nombreuses fois usage [fig.C1.80]. La "psychologie collective" est de ce fait soulignée comme un élément principal de la psychanalyse – ce qui n’est pas toujours reconnu. D’autre part elle soutient est une thèse comme on n’en trouve nulle part d’aussi systématique et complète qui décrive le phénomène de l’hypnose.

Il est important d’être bien au clair avec ce fait : l’hypnose est un phénomène objectif et incontestable mais aucune théorie médicale ou neurologie ne l’explique ni même aucune tentative notable de l’expliquer n’a été soutenue sauf par le seul et unique traité que je viens de citer. Il s’agit de psychologie collective. De surcroît ce traité est inséré dans l’histoire de la psychanalyse qui ne parle jamais de l’hypnose ailleurs ou autrement – mais qui est témoin de sa science pour s’en être éloignée voire privée.

En France après Charcot la pratique de l’hypnose allait graduellement tomber en désuétude pour n’avoir plus cours que sur des scènes de music-hall et peut-être alcôves occultes pour qu’on ne le sache jamais. Cette extinction fut telle que, lorsqu’elle fut remise à l’ordre du jour de l’observation scientifique, elle était devenue absolument exclue de tout ordre médical ; plus personne ne l’exerçait en médecine en France lorsque sa cause fut restaurée par Léon Chertock, après qu’analysant de J.Lacan, et avant qu’il ne donne en 1959 sa première conférence sur l’hypnose.

Ni les scientifiques de qualité qui avaient entretenu l’hypnose aux USA, ni Chertock l’ayant développé en URSS, n’ont jamais publié de modèle scientifique arrivant à la cheville du schéma freudien concernant ce puissant phénomène qu’ils manipulaient et qui aujourd’hui est de nouveau commun. Seul le modèle collectif de Freud demeure et a toujours été présent sur la scène de la connaissance, toutefois sans découvrir le phénomène dans sa dimension d’individu à un autre. L’article de Freud qui décrit l’organisation de la psychologie collective à partir de lois que l’hypnose manifeste, se défend de modéliser sa psychologie individuelle. A propos d’hypnose individuelle, il n’existe en psychanalyse fondamentale qu’une sorte de lapsus de Jacques Lacan qui s’étonna un jour d’aboutir au résultat d’une déduction en trouvant le psychanalyste en place d’hypnotisé – ceci pour donner une lumière sur le Transfert.

De Freud à la carrière de Chertock, jusqu’au silence qui par moment l’écarte, ces faits placent l’hypnose vis à vis de la psychanalyse, montrant comment elle y est principale malgré la discrétion de règle qui la cache. L’article de Freud est cette exception dont on semble avoir toujours besoin pour confirmer une règle. En résumé, avec l’orgone dont j’ai signalé les deux liens – d’une part avec la libido et d’autre part avec l’hypnose par les antécédences du magnétisme – l’hypnose fait partie des découvertes potentielles de la psychanalyse, qui ne brille par aucune autre (la sexualité infantile non pas découverte mais révélée au public était connue certainement des religieux – je le mentionne sans arrière-pensée mais pour la manifeste symbolique, enfantine et libidinale, que les religions emploient si souvent que c’est généralement un lieu commun).

V1.10.10.20--Ultime découverte de l’impossible

Deux découvertes discutables et seulement potentielles (l’orgone et l’hypnose) font un maigre résultat à soutenir la scientificité de la psychanalyse. Comme il s’agirait d’une science un peu particulière néanmoins on lui accorde une tolérance vis à vis de la traditionnelle exigence de preuves objectives, en lui donnant encore une chance avec un résultat de nature exceptionnelle – à savoir se découvrir elle-même. Ce n’est pas un espoir stupide pour une pratique qui se déclare de réflexion et d’une relative connaissance de soi.

J’ai déjà fait allusion à cette trouvaille au cours des chapitres précédents – et déjà mentionné que la psychanalyse était quelque chose qui avait eu cours antérieurement et qui avait été refoulée. J’ai expliqué qu’il s’agit de l’Art de la Mémoire, un exercice proscrit en 1600 et qui réapparut en 1900 sous la label de la psychanalyse. Cette restitution s’opéra par intuition pour commencer, plutôt que claire conscience de cette antécédence. Avant de relater les conditions de cette redécouverte graduelle, je rappelle la série d’éléments identifiant cet art :

V1.10.10.20.05.10--UNEFPE, L’Analyse Plurielle et l’Art de la Mémoire

L’association créée en 1985 au titre d’UNE Fonction Psychanalytique marque une étape sur le chemin précédemment ouvert par la psychanalyse. Ni plus ni moins qu’en développant strictement les acquis par Freud puis par lacan, Une FP a rapidement mis en place une technique qu’elle nomma "Analyse Plurielle". Après avoir organisé cette pratique, simplement en suivant la logique du 20em siècle et de la psychanalyse, puis en exerçant cette pratique, cette même Unefpe découvrit une autre pratique, antérieure, ancienne et oubliée mais totalement reconnaissable dans cette psychanalyse dite plurielle. C’était cet « Art de la Mémoire » ; c’est à dire une procédure probablement venue d’Egypte ancienne [C4.30.20.10] et transportée via la Grèce, certainement passant à Rome d’où durant le Moyen-Age [C4.30.20.20] elle procéda à l’égide d’une doctrine ou religion nommée à l’époque Hermétisme [C4.30.20.30.20]. En toute inconscience de cette tradition, UNEFPE* en 85 en avait reconstruit et détaillé toute la technique [C4.30.10.20.10.10 & C4.30.10.20.20] avec plus de précision même que lors de son exercice ancien.

Ce n’est que quelques années plus tard, en le trouvant décrit par sa spécialiste France Yates, qu’elle découvrit qu’elle avait procédé à la remise en activité de l’Art de la Mémoire.

Cet art avait atteint en 1600 un sommet avec un des plus fameux martyrs de l’Inquisition [C3.40.20.20.20], transmis bien avant par le non moins malheureux Cicéron à partir du Simonide grec [C4.30.10.10], c’est à dire des transmissions classiques de l’ordre de Socrate, Sophocle, Platon etc… Méconnu, interdit et censuré depuis l’Inquisition, UNEFPE en ignorait tout cela quand elle mit au point l’Analyse Plurielle ; et si nous en levons le tabou, il s’avère en déduction logique que la psychanalyse est la réactualisation de cet Art de la Mémoire.

Qu’il se soit agit, durant cet exercice d’UNEFPE d’une retrouvaille par la psychanalyse de sa modalité antérieure – et par conséquent d’une forme de connaissance de soi – se constate à l’histoire de cette découverte :

V1.10.10.20.05.10.10--Mise en image de la découverte

La pure et simple 'Découverte' se fait bien sans le savoir. Nous nous servons de récits légendaires pour comprendre notre histoire. Christophe Colomb découvre les Amériques croyant atteindre son but et arriver aux Indes – dit-on, de sorte que l’on sache qu’une découverte n’est pas quelque chose que l’on cherche ni évidemment que l’on connaît déjà. Ce grand modèle de la navigation nous éclaire ; c’est de manière beaucoup moins majestueuse qu’UNEFPE s’aventura dans l’histoire – puisqu’elle n’y parvint qu’en cherchant à rassembler des morceaux épars d’une psychanalyse que Jacques Lacan avait délibérément cherché à déglinguer pour en forcer l’épreuve. Ayant bien réussi ce qu’il appelait un 'ratage', il restait devoir subsister s’il fallait continuer. J’expliquerai au chapitre suivant de la clinique, comment menacé par la police, mis à l’écart par les confrères et sérieusement trahi par des professeurs [10.20.20.20.30 ; C.7.10.30.10] j’appareillais en UNEFPE, 1985 et 1990, les composants de l’Analyse Plurielle. Puis aussi net qu’un jour la Pinta vit terre, le Pluriel Analytique paraissait mais c’était dans l’ignorance totale de ce que l’on pensait connaître alors d’une psychanalyse vieille d’un siècle d’un siècle. Il fallut attendre quelques années pour qu’à partir d’un pressentiment que d’autres appellent un goût pour l’ésotérisme je m’instruise, pour démonter ou démontrer leur mauvaise impression, d’un livre scientifique de l’historienne ci-dessus mentionnée [Yates]. J’y trouvais dès l’ouverture la description grecque de Simonide transmise à Rome par Cicéron. Il était évident que la psychanalyse plurielle que j’avais inventée était l’Art de la mémoire que j’avais découvert.

La stricte identité de la psychanalyse freudienne avec l’Art de la Mémoire tel que je l’ai décrite avec les références ci-dessus, a donc été reconnue par la psychanalyse après qu’elle l’ait formulée aussi matériellement et objectivement qu’un camp que des marins bâtissent sur une rive qu’ils accostent – mais sans l’avoir cherché et sans savoir qu’elle existait comme tel. Estimant être en Inde, la flotte de Colomb ne cherchait pas l’Amérique, elle la découvrit – estimant développer la psychanalyse, on (re)découvrit l’Art de la Mémoire. Cette comparaison aide à comprendre pourquoi, avec l’assimilation de l’Art de la Mémoire, c’est un statut ontologique de découverte qui est attribuable à la psychanalyse d’elle-même et par elle-même. En cela on peut dire qu’elle répond à l’épineuse exigence d’une science de la conscience qui soit une connaissance de soi.

V1.10.10.20.10--Politique de ce que l’on se cache

Nous sommes donc comptables de trois faire-valoirs qui résument les crédits que la psychanalyse saurait miser pour prétendre être une science ; à partir de quoi elle aura nécessairement une audience politique. Mais nous voyons que, même s’ils sont de qualités fondamentales : une énergétique sociale avec la libido, une psychologie réelle avec un moi relié à la psychologie collective – et une capacité introspective manifeste : un art de la mémoire ayant retrouvé le souvenir de soi, ces trois nantissements ne satisferont pas encore les comptables indifférents à ce que la comptabilité soit consciente. En effet ! n’avons-nous pas discerné une Convention de Mensonge que la culture à son terme actuel doit dépasser [C4.00.20] ? Dans cet état une science, aussi défendable puisse-t-elle être, doit encore faire ses preuves au moins par des fautes spectaculaires. C’est une surprise et si la raison chancelle, resaisissons-la avec une comparaison :

L’astronomie n’est véritablement une science humaine qu’avec la théorie de la relativité qui certifie que le modèle de Newton est une illusion. La physique également n’est assimilable qu’à partir du moment où l’on sait que l’atome est une illusion. La psychanalyse doit être reconnue comme une science lorsque sera montré que son absence de résultat est une illusion ; autrement dit – et il n’y aurait pas d’autre solution : la psychanalyse a déjà trouvé tout ce dont elle a besoin de matière à résultat (ce que j’appelle à l’instant 'ses preuves'), lequel résultat serait retenu par une illusion négative – comme ce qu’on appelle en pathologie une 'hallucination négative', privant la perception d’une réalité signifiante.

V1.10.10.20.10.10--Complexe de Castration

Nous allons donc devoir partir sur la piste de Freud à la recherche de ses traces qui auraient déjà découvert quelque chose. Et sur cette quête nous allons nous avertir de ce sans quoi, forts de science, nous tomberions dans le panneau que cette force ouvre nécessairement : découvrir quelque chose de refoulé doit nécessairement être quelque chose qui a une action lorsqu’elle n’existe pas autant que lorsqu’elle existe.

Ce n’est donc pas précisément une faute que la raison réclame mais une néantification – certains l’auront décrite castration.

Considérons à présent l’hypothèse qu’une propagande fasse état d’une guerre au motif d’entretenir l’ignorance d’un meurtre – des guerres, n’est-ce pas, servent parfois à cacher d’autres crimes. Le meurtre en question est de nature 'refoulé' mais surtout, à la cause de la guerre il est indifférent qu’il existe ou pas. La fameuse analyse de La Lettre Volée par Lacan joue sur ces mêmes cordes où il est démontré que ce qui est écrit sur la lettre est indifférent et peut être ignoré de tous. Le motif du message est le plus contingent de toute la messagerie – et il faut le constater pour se rendre compte qu’on le refoule. C’est pour cette raison que l’étude de l’hypnose dut précéder la psychanalyse.

On trouve ces doubles rouages lorsqu’un hypnotiseur suggèrerait à l’hypnotisé de ne plus manifester de symptômes mentaux (par exemple une obsession) à partir du moment où, après la transe, il boira un verre d’eau. Plus tard, en buvant un verre d’eau, la personne affectée préalablement d’un refoulement qui aura présidé à ses symptômes constatera leur disparition, encore une fois sans savoir que c’est un refoulement – celui de l’injonction hypnotique – qui aura modifié son comportement. Dans ce cas l’hypnotiseur aura conçu, confectionné un placebo (le verre d’eau) mais comme la guerre sans motif trompe sur l’action d’une absence, cette action placebo permet d’ignorer que c’est l’effort d’entretenir un nouveau refoulement qui soustrait des forces un moment au symptôme.

Dans l’hypothèse, donc, où l’on découvrirait une découverte de la psychanalyse, déjà ou par nature refoulée, il faudra nécessairement douter que son illusion n’en soit pas vraiment une. Si par exemple elle découvrait un meurtre – ou son revers une fuite, illusion l’un de l’autre caché – il faudra escompter que l’affaire est encore tout à fait autre chose – comme si par exemple la vie était tellement indifférente, que les notions débattues n’avaient aucun sens vis à vis de l’existence. C’est un complexe de culpabilité, seul et lui-même, qui pose problème ; le crime, lui, est dérisoire. J’en appelle à Lacan, 1950, Introduction théorique aux fonctions de la psychanalyse en criminologie, si on ne comprend pas ce que je dis ; ou bien on trouvera la figure de ces deux illusions inverses [fig.C3.30].

Nous savons donc maintenant que la ou les preuves, que nous allons trouver devront elles-mêmes être confondues à l’indistinction et ce qu’on appelle l’indécidable.

Ainsi gardé de part et d’autre – abjection et irréalisation -  des panneaux des fausses certitudes on peut s’engager au moindre risque à affronter le paradoxe que nous avons dit, à savoir : partir à la recherche d’une découverte qui a eu lieu.

V1.10.10.30--Exigibilité minimale de souvenirs

En comptant à présent nos acquis nous trouvons : trois potentiels, la libido (l’intuition), l’hypnose (la théorie) et la mémoire (soi-même) auxquels s’ajoute, dans le tiroir, la notion qu’il est à double fond – éclairant sa situation avec la question « quel est le fond d’un tiroir à double fond ? » La réponse est : c’est indécidable ! et la lumière qui s’est faite est celle de l’indifférence qui doit taxer le quatrième acquis. Notamment formulé par Lacan [C1.30.10.20-/30-] et en l’occurrence : quel est l’indécidable meurtre ou fuite ?

V1.10.10.30.10--Enquête sur  la preuve de fond

Si la psychanalyse est l’Art de la Mémoire, elle aura retrouvé un souvenir. Si elle n’a rien trouvé d’objectif, au moins aura-t-elle trouvé cela. Mais au-delà de l’art de la mémoire, un souvenir est aussi exigible qui ne soit souvenir de soi-même. Et de là retombons-nous aussitôt déçus : il faudra trouver un souvenir 'indécidable'. Voyons voir :

Nous devons nous rappeler que Freud, avant de mettre fin à ses jours, fait une requête et énonce l’avertissement précis que j’ai déjà cité [Note 100.vol.1] : il s’agit de « ne plus avancer d’un seul pas sur la voie ouverte avant que de gagner le moyen de franchir l’abîme qui séparait encore de la psychologie collective ». Avant de trouver ce moyen personne n’a bougé sauf ceux qui sont tombés dans l’abîme. Ce constat déduit logiquement que s’il ressort de la psychanalyse quelque souvenir retrouvé mais encore caché, c’est dans les papiers de Freud qu’ils sont notés.

Il est vain de les chercher dans les souvenirs de ses analyses individuelles ou dans les rêves interprétés ; non seulement sait-on que ce terrain est labouré comme un champ de bataille, de toutes les critiques et mises en doutes – mais encore, qu’il a été retourné, quadrillé et désherbé à la manière de policiers que La Lettre Volée a immortalisés « sans qu’un cinquantième de ligne échappât [séminaire.Lettre Volée] ». Ces matériaux sont éculés. Mais pas encore polluée c’est dans la psychologie collective qu’il faut espérer notre trouvaille. Nous pouvons donc poser les yeux sur deux volumes de souvenirs de la psychologie collective !

C’est une belle occasion de s’exclamer – au motif qu’on les a rarement, sinon jamais bien regardés. Il est cependant certain que les deux livres de Freud :  Totem et Tabou et Moïse et le Monothéisme précédemment cité sont les supposés souvenirs de la supposée psychologie collective dont le freudisme manquait, ou du moins qu’il n’avait pas réussi à imposer, crédibiliser, valoriser au point de pouvoir développer la psychanalyse plus loin qu’à la distance du dernier souffle de son fondateur.

V1.10.10.30.20--Découvrir dans le savoir

Evidemment, je n’ai pas encore fondé l’espoir de faire admettre ce que j’écris, avec cette seule raison logique, et je n’ai pas encore livré le nom de cette 'preuve pratique' que je commente par avance. Il va falloir l’imposer plus certainement car le refoulement précisément que je dénonce est attendu. On peut ainsi interjeter qu’on a beaucoup parlé de Totem et Tabou. C’est une thèse dont on a même fait des 'tartines' comme dit l’usage. Mais une tarte ne peut pas cacher qu’elle cache l’entartré – je rappelle que nous sommes à la recherche de quelque chose qui a été caché pour bien le faire voir – de sorte qu’heureux de l’avoir trouvé au fond, on reste détourné du double-fond.

L’entartré pourra donc se pourlécher de la crème comme autour de l’usage qui a été fait de Totem et Tabou. Pour rappel, il s’agit du meurtre du père – puis avec un peu plus de "cuisinement" de l’alliance des fils et, vraiment pour les gourmets, de l’absence de considération du rôle des femelles de la horde où seuls les mâles s’entretueraient et s’allieraient. Ce troisième cliché, ce silence sur le rôle féminin, est un raffinement qui a déjà été perçu sinon certifié dans la légende d’Œdipe : si Œdipe le fils se comporte en tous points sans savoir, il est inévitable que sa mère, Jocaste, avait une meilleure connaissance de la situation puisqu’elle en était à l’origine en épargnant l’enfant jeune du meurtre commandé par son époux et père du futur 'complexé'.

Pourtant ce rôle de la femme n’est pas ce qu’il faut retrouver de souvenir dans une psychologie collective qui n’a pas de genre ou, du moins l’on brille d’un genre neutre. Disons que nous espérons quelque chose d’autre encore, qui serait comme une carte retournée dans Totem et Tabou – qui n’aurait pas ou peu  été remarqué – le quatrième terme à l’instant expliqué qui d’un statut refoulé porterait à la psychanalyse le crédit d’un efficace

Procédons donc à l’examen de quel élément Totem et Tabou serait un souvenir de la psychologie collective que la psychanalyse aurait découvert :

V1.10.20--Psychanalyse historienne de Freud

V1.10.20.10--Préhistoire sociale Totem & Tabou

Lorsque Freud écrivit Totem et Tabou en 1913, à la même époque avec sa seconde topique il scellait l’analyse du psychisme à la condition sociale. Cependant il n’avait pas connaissance de l’histoire de Neandertal et du cannibalisme que l’anthropologie contemporaine dessine au possible destin de son extinction. Aujourd’hui on décrit le développement de Cro magnon à côté de Neandertal qui s’éteignait, et des signes d’anthropophagie paraissent détectables ainsi qu’une proximité des communautés intime jusqu’à la sexualité et reproduction entre les espèces ou races. Nous sommes à l’aube de ces objectivations. Il est suffisant pour notre gouverne qu’elles soient posées tandis qu’au fond – comme je viens de l’expliquer en logique – leur véracité particulière est relative, voire indistinctive et indifférente. Freud n’en estima que l’approche globale que son époque autorisait.

En consultant cette situation, nous pouvons faire usage d’une observation comparable et complétée à cette date. Il s’agit de la comparaison préparatoire, faite plus haut [10.10.10.10-] en écho à la découverte abstraite de la libido, entrer la théorie de l’orgone [C4.00.10.10] et la confirmation acquise de l’existence d’un plasma magnétique, qui établit que la libido s’en pose comme l’intuition. La différence entre les deux situations est minime. L’intuition de la libido pouvait être suggérée par le mesmérisme ; la structure d’intuition du plasma à l’alibi de la libido n’en demeure pas moins. Dans le cas du cannibalisme de la horde humaine, l’intuition n’aura même pas besoin d’alibi préalable pour être affirmée dans le cas d’une vérification de son fait par les examens de l’anthropologie en cours. Ce qui est en effet enfoui et, du fait, "découverte", qui affleure de ses fondations dans Totem et Tabou, est – au fond – le banquet rituel du corps dévoré et de l’ingestion de son pouvoir.

Cependant les fils se fichaient un peu que le mâle dominant de la horde fut leur père à la manière dont Freud le souligna – ils l’évaluèrent et s’en rendirent compte plus tard. L’essentiel était la force de l’idéal Manas qu’ils incorporaient en l’ingérant. Le motif de Totem et Tabou est celui de l’utilité de la pulsion orale. Or à l’époque, ce qui initia l’humanité fut la consommation de drogues. De fait, le shamanisme – au double-fond – du cannibalisme ne peut-être signalé que par son refoulement.. La découverte, 'la preuve' qu’apporte Totem et Tabou, est le refoulement de l’ingestion de drogue.

V1.10.20.20--Histoire sociale Moïse et le Monothéisme

Sans compter l’orgone, qui fut par la psychanalyse elle-même répudiée (après que Freud ait refusé de signer le document permettant sa sortie d’Europe les Nazis le cherchaient pour lui faire payer le culot qu’il avait eu d’écrire à Berlin la Psychologie de masse du fascisme – conçue au demeurant à l’instigation de Freud - les psychanalystes plus tard ont également abandonné Wilhelm Reich et sa théorie), le souvenir de l‘anthropophagie comme rapport pulsionnel occupant la scène primitive de la civilisation fera la première preuve objective et déterminante d’un résultat de la psychanalyse scientifique. Elle sera passée par un paradoxal moment de "refoulement manifeste" si un jour l’histoire le démontre. J’ai donc fait un très bref usage de Totem et Tabou pour illustrer en un éclair comme s’introduit le quatrième acquis [10.10.30-] de la psychanalyse ; puis en attendant le tonnerre, ce délai invite à ce que nous en passions le temps en examinant la seconde  'preuve-souvenir' que j’ai annoncé comme découverte de la psychologie collective.

V1.10.20.20.10--Probable découverte des origines d’Israël

J’ai déjà plusieurs fois mentionné Moïse et le Monothéisme – tout d’abord je faisais état de la prescription de Freud [C4.00.20] autorisant que la métamorphose de l’être humain civilisé s’annonçât par la science, puis au début du présent chapitre pour habiller le rappel que la psychanalyse est un art de la mémoire. A présent je vais le citer pour ce qu’il recèle la preuve de ce qui est refoulé.

V1.10.20.20.10.10--Dernière défense

On comprend certainement que ce ne soit pas sans geste voire gesticulation, que l’on puisse lever, énoncer, formuler quelque chose qui soit refoulé par la psychanalyse collective. Le langage à lui seul ne peut pas sortir de son ordre. A vrai dire, tout ce que La Sainte Ethique explique, est que pareille entreprise nécessite une prothèse, un appareil sans quoi ce qui fait l’alibi du moi est suffisamment efficace à rendre vain la moindre et première esquisse de son analyse. S’habiller de cet appareil est déjà un premier geste comme on enfile un scaphandre pour pénétrer un milieu hostile.

L’adoption d’une attitude n’est pas superflue dans cette circonstance car nous nous engageons dans un conte où notre belle intelligence humaine se raréfie comme l’oxygène à distance de la planète. Nous n’oublions pas que le refoulement psychique occasionne forcément une bêtise, laquelle est terne et routinière, presque commode quand le refoulé sommeille ; mais qui peut réaliser des prouesses quand aculé, le refoulé n’a d’autre que les grands moyens de la confusion, de la violence, parfois jusqu’à l’évanouissement par captation de toutes les ressources de la conscience.

La bêtise est particulièrement la réaction qu’il faut le plus attendre à l’émergence de l’intelligence artificielle – par plaisir, par abandon, soulagement et régression jusqu’à cette prise de passion pour le dégoût de soi dont le masochisme est l’avertisseur ; guerres et mutilations ayant su nous rendre sans étonnement devant l’absurde. Je n’exagère pas un tableau relativement probable mais qu’il nous faut estimer comme pratiquement conséquent car, s’il venait à se produire, nous ne nous en rendrions pas compte.

Je tâcherai donc de ne pas mollir sur la description de la bêtise lorsque je la rencontrerai au cours de la levée de ce refoulement que j’aborde et s’il s’avère bien existant. Nous ne pouvons pas savoir si un refoulement collectif existe, par conséquent, tout le traitement que l’on peut en faire n’émerge pas du régime du possible ni de la probabilité et certainement pas de la certitude. Seule exception évaluable par une intelligence est une bêtise certaine. Qu’elle soit feinte ou organique n’est pas forcément décidable pour qu’elle soit objective. On peut prendre un exemple :

Supposons qu’en compagnie de Gérard Jules voie Jean avec Germaine – Jules dit à Gérard je vois Jean et Gérard qui craint pour Hector (le mari de Germaine) dit «  je ne vois rien ». Gérard fait le bête, il n’est même pas capable de reconnaître Jean. J’ai pris cet exemple parce que, somme toute, il n’est pas rare et s’il faut être bête pour ne pas comprendre ce que j’ai écrit plus haut, il faut être 'excessivement' bête pour ne pas saisir ce que je veux dire à l’instant. La bêtise est un moyen favori du refoulement. De surcroît il faudrait être malhonnête pour ne pas admettre que cet usage de la bêtise peut avoir cours entre professeurs, docteurs et même des intellectuels. On peut prendre un autre exemple : puisque nous parlions d’un livre faisant mention de Moïse, étant entendu que l’on ne sait pas qui est Moïse sinon qu’il s’agit – probablement - d’un être humain qui a vécu et qui a au moins laissé une légende sinon une histoire, imaginons que quelqu’un dise à son voisin : « Moïse c’est Aménophis.4 » et que l’autre réponde «  que veux-tu dire ? » ; le premier se répète et le second « ah ! tu veux dire que c’est une réincarnation d’Aménophis.4 ». Non ! dit le premier qui se répète encore : « Moïse c’est Aménophis.4 »  et l’autre de poursuivre «  ah ! tu veux dire qu’Aménophis.4 n’est pas Aménophis.4 ? » Non ! et non ! et ainsi de suite jusqu’à la fin ou le second excédé se fâche en disant «  Pourquoi me dis-tu que Moïse est Aménophis.4 pour me faire croire que Moïse est Aménophis.4 ? » !

Cela ressemble à un fameux mot d’esprit étudié en psychanalyse mais je n’exagère pas ; c’est de l’expérience vécue. Le mot d’esprit étudié par Freud est celui-ci : « Pourquoi me dis-tu que tu vas à Cracovie pour que je crois que tu vas à Lemberg alors que tu vas à Cracovie? » – il est de la structure de ce que découvre l’analyse de la Convention du Mensonge [C3.20.40]. Mais encore ces jeux de mots sont ils relativement subtils, plus ou moins flirtant avec la bêtise. Maintenant, on peut essayer de faire la même chose, non plus avec un personnage historique ou de légende, mais avec une figure réputée mythologique. Dites à des historiens par exemple : « Œdipe est Aménophis.4 » - insistant sur le fait qu’Amenophis.4 est un personnage historique – vous verrez les savants archéologues autant que les mythologues incapables de comprendre et raisonner sur ce que la phrase signifie jusqu’à ce qu’ils vous taxent violemment de crétinerie ou de délire.

Je ne cite ni invente ces exemples par moquerie. Je cite des faits exacts, à peine peints en gras. Je rappelle que nous devons estimer que nous soyons face à un symptôme, et si nous devons parler d’une psychologie collective, nous devons pour commencer, admettre que nous allons trouver des pathologies, c’est à dire des inhibitions et des choses d’abord choquantes, peu crédibles avant qu’on les observe et les soigne.

V1.10.20.20.10.20--Les origines d’Israël

Dans l’espoir de quelque peu préparer à en découdre avec l’objection de la bêtise au refoulement, il convient aussi de mesurer la taille de ce qui risque de venir sur la scène. S’il se souvint du rôle de Moïse dans l’établissement de la ou des religions monothéistes, Freud en pratique, c’est à dire en politique, c’est à dire en économie etc.. se chargea d’ un gros morceau – puisque comme toute chose réelle, de l’origine d’Israël dépendait son destin et que l’homme Moïse qui instruisit le peuple hébreux de cette religion est la pièce explicative de cette origine.

On peut donc appréhender les conditions qui vont présider à la vérification, à partir de Moïse et le Monothéisme, du caractère effectif d’un souvenir et partant, d’une découverte, soit, par conséquent d’une science. L’observation de Totem et Tabou a pu faire le tableau d’un souvenir 'en attente' – mais dans le cas de l’essai sur Moïse, il est possible que le temps soit présent qui fournisse les éventuelles pièces à conviction faisant du délai que Freud requérait, aujourd’hui du passé.

Pour convaincre que mes attitudes tortueuses et mes longues façons de parler sans détour, sont le minimum que l’on puisse faire de concession à la gestuelle nécessaire pour se jouer de la bêtise – c’est à dire le dernier retranchement du refoulement – je vais sur l’instant dire de quoi je parle et citer ce qui entre – même si ce sont des apports minimes au sein de l’ensemble – dans la série des pièces à conviction ; c’est une sorte de résumé préparatoire pour annoncer ce qu’on voudra lire plus en détail :

Moïse et le Monothéisme, publié en 1939 commence par un article antérieurement publié dans une revue freudienne de l’époque – Imago – en 1912, intitulé Un égyptien : Moïse ; Freud y examine alors que Moïse ait pu être un dignitaire égyptien. Lorsqu’il écrit les articles qui construisent le livre au cours des années suivantes, il élabore une déduction qui le mène à identifier cet égyptien à un dignitaire d’Akhnaton (Akhnaton est un pharaon de Thèbes en Egypte puis d’Amarna, un peu plus de 1000 ans av.JC, disparu et dont les traces furent très volontairement effacées.  Ce n’est qu’à partir de 1900 que l’égyptologie allait exhumer des sables sa mémoire et aujourd’hui le faire connaître, du moins par son épouse, Néfertiti et par son fils et successeur, Thothankhamon).

Ce dignitaire, le supposé Moïse selon Freud, était tout près et à deux doigts d’être Akhnaton lui-même (puisqu’Akhnaton disparut d’Amarna mystérieusement, sans traces ni document, au moment où Moïse apparaissait extraordinairement). Or Freud n’alla pas jusqu’à identifier ledit 'compagnon' avec le pharaon lui-même ; quelque chose devait le troubler et, quand en 1904 il se rendit en Grèce en guise de consulter l’Oracle – du moins ce qu’il en restait (voir son souvenir d’un Trouble de la Mémoire sur l’Acropole) – il fut pris d’un vertige. Il témoigna de tout cela qui laissait gésir le souvenir de Moïse comme un ombre incertaine à côté d’Œdipe, ombre certaine. Bref, repoussant toutes les identifications strictes, il traita d’un côté du Complexe d’Œdipe, et d’une autre l’Homme Moïse durant une carrière au milieu de guerres et d’années folles puis les choses restèrent en l’état.

Longtemps après la mort de Freud, vingt et quarante ans plus tard, un puis deux indices parurent. La première est un livre titré Œdipe et Akhnaton – qui dans son contenu signifie que « Œdipe est Akhnaton ». La seconde est également un livre, encore vingt ans plus tard, titré Moïse, roi d’Egypte – soutenant que «  Moïse est Akhnaton » [10.20.20.20.30-].

L’un et l’autre livre ont été écrits en méconnaissance – et sans influence – l’un de l’autre ; le première par antécédence, le second par ignorance (l’auteur m’en témoigna). Nous aboutissons donc à une déduction : si l’un et l’autre livres sont exacts, Moïse et le Monothéisme avec son cortège de symptômes sera donc un souvenir que la psychanalyse a retrouvé sous la forme première d’un refoulement manifeste [10.20.20-]. Nous examinerons ces deux livres que j’ai cités ici comme 'pièces à conviction' : l’un l’autre sont issus de la technique scientifique, le premier de l’archéologie, le second de l’égyptologie. Evidemment, il s’agit d’un nœud gordien qu’il n’est pas question de trancher. J’ai commencé par résumer l’affaire, car le dire en deux mot prévient une réaction que la suite de la lecture risque de rencontrer : s’il s’agit des origine d’Israël que le souvenir que nous abordons retrouve, étant donné qu’il s’agit d’une nation associée à l’intelligence, la principale opposition qui pourra suivre sera celle à l’inverse, d’une bêtise mise en activité avec intelligence. Au travers du débrouillage du nœud nous trouverons ces symptômes, aussi nommés défenses, jusqu’à la possibilité de poser ce travail à la fin et le prendre pour autre chose qui aura – si Totem et Tabou est moins un souvenir du meurtre du père que celui de l’anthropophagie et de la drogue – valeur aussi objective comme souvenir du pouvoir et de la censure à l’occupation la scène primitive du nationalisme [10.20.20-].

V1.10.20.20.20--Pièces par puzzle

Je vais partir de l’hypothèse que Moïse et le Monothéisme n’est pas plus un traité sur quelque meurtre fondateur (ce pour quoi il est communément reçu) que le souvenir d’une autre scène primitive du nationalisme. Pour examiner cette hypothèse qui concerne la psychologie collective, sa confrontation à ladite psychologie collective est aussi primordiale que sa confrontation à l’épreuve des indices et documentations archéologiques. Lorsque l’on veut tester un carburant un moteur suffit, mais pour tester un souvenir il est nécessaire de consulter autant l’état mental présent que ce qu’on peut trouver de preuves dans un passé toujours disparu. Comme la confrontation à l’état mental, ou à la psychologie collective finira forcément, si elle est victorieuse, sur une apothéose de la bêtise, des sensations étranges pourront paraître à l’examen – ceci ne faisant pas moins partie des sensations d’étrangeté que l’on rencontre de manière presque caractéristiques de la névrose ou du refoulement, de sa guérison et de sa levée.

La simplicité étant la meilleure conduite à tenir face à d’extrêmes complexités, je vais donc commencer en racontant simplement mon histoire :

V1.10.20.20.20.10--Le contenu du livre : LATRESSE

Je vivais à Lyon depuis 1980 à peu près ; la première scène se situe vers l’année 1984 lorsque la télévision diffusait comme chaque dimanche Le jour du Seigneur ; chaque confession y a sa tribune. Je lisais en même temps Moïse et le Monothéisme et je tenais le livre en main en observant deux révérends rabbins souriant dire que tout le monde avait toujours su que Moïse était un égyptien et qu’il n’y avait rien de bien extraordinaire chez Freud... sauf que..: le livre qui pesait en ma main témoignait de l’époque où il parut. Jusqu’à la fin de la vie de Freud il est certain que le Moïse "égyptien" avait été sérieusement opposé par le rabbinat.

En 1985 j’établissais de nouvelles conditions de travail avec en mémoire cette contradiction qui m’avait frappée. Ce n’était rien d’autre qu’un détail au milieu de la quantité d’informations que l’on traite chaque jour mais elle était stricte et concise. Je n’avais par ailleurs aucune connaissance en égyptologie. Or je cherchais à rédiger un article exposant la nature du mensonge vis à vis du psychisme et comment on peut le déchiffrer afin d’en tirer la vérité [C3.20.40]. Je me souvenais que l’égyptien Moïse selon Freud était couplé à une fréquentation d’Akhnaton et que ce pharaon avait disparu de la scène sans que son caveau n’ait été jamais occupé par la suite et que nulle inscription n’avait jamais été trouvée qui portât l’indice de son décès. C’était une bonne base pour construire un mensonge artificiel et mener "l’exercice scolaire", montrant comment démonter sa ruse. Puisque de part et d’autre d’une frontière l’un disparut tandis l’autre apparaissait, tous deux aussi mystérieusement que synchroniquement, ce mensonge affirmait que Moïse fut carrément Akhnaton lui-même – chose que je n’avais jamais entendu dire ni lu nulle part et que j’escomptais invalider rapidement. Nous étions alors en 1985-1986.

Je dois ouvrir deux parenthèses à cet endroit : tout d’abord je viens d’écrire que le caveau mortuaire d’Akhnaton n’a jamais été occupé. C’’était la notion égyptologique commune en 1986 ; mais récemment j’entendis un égyptologue rapporter au contraire qu’il avait été brièvement occupé mais sans preuve. Cette parenthèse introduit quelque chose qui est notable dans la science égyptologique – discipline à part, isolée et particulièrement traitée, voire soignée, au sein de l’archéologie générale : lorsqu’on en fait connaissance, on découvre que cette sorte de science à part entière est occupée d’une foule de contradictions et d’informations changeantes. L’autre parenthèse est plus substantielle :

Lorsque je me suis engagé en 86 dans cet exercice destiné à montrer que M (Moïse) n’est pas égal à A (Akhnaton) – autrement dit : démontrer à fin d’exercice, que A=M était un mensonge – j’ai rencontré d’abord une objection qui aurait dû me satisfaire. Je la cite à présent parce qu’on me l’aura inlassablement répétée tout le cours durant les nombreuses années : « la raison pour laquelle A n’égale pas M est dans les dates – lesquelles, entre Akhnaton et Moïse, ne coïncident pas ». C’est une affirmation remarquable et exemplaire au titre des objections de la bêtise dont j’ai annoncé l’affrontement basique. En effet, premièrement on ne connaît pas avec certitude les dates du règne d’Akhnaton ; on peut aujourd’hui encore affirmer que l’écart de datation proposé est énorme. Il s’agit d’une fourchette de quelques siècles. Au milieu de ce créneau on trouve ce qu’on admet généralement et qui est le plus probable, mais en connaissance des courants contestataires, il est documenté qu’il existe une contestation et une incertitude sérieuse encore aujourd’hui. Deuxièmement et surtout, quant à Moïse, c’est à l’inverse plutôt l’incertitude qui est la plus généralement admise quant à sa datation – beaucoup envisagent même qu’il y ait pu y avoir plusieurs Moïses et plusieurs Exodes. Objecter que les dates entre A et M ne coïncident pas relève du coup de pied dans les tibias pour parler tranquillement. Troisièmement reconnaissant que Freud était un égyptologue amateur mais très connaisseur, constater qu’il put toute sa carrière durant soutenir la coïncidence chronologique entre les deux personnages, prouve évidemment qu’il n’y eut pas d’objection forte sur ce point. On peut estimer que son livre est la preuve que le caractère contemporain des vies d’Akhnaton et de Moïse est très plausible – et réciproquement que l’objection des dates est très faible.

Pourtant l’objection « ils n’ont pas vécu à la même époque » ne tarit pas

Ayant expérimentalement inventé ce mensonge, "A=M", immédiatement parut cette objection infondée, encore plus bête que l’hypothèse –  je ferme donc ici la parenthèse pour revenir à la période où, au fur et à mesure où j’échouais à montrer comment M ne peut pas être A, j’étais proportionnellement de plus en plus décidé à résoudre ce qui devenait une énigme agaçante. Je restais néanmoins attaché à ne voir en A=M qu’une formule du mensonge ; je m’instruisais forcément d’égyptologie mais sans le vouloir ; j’échouais encore à invalider A=M puis je tombais malade.

V1.10.20.20.20.20--Le contenu du livre : ORDONC

C’est lors de ma convalescence qu’un document essentiel me parvint. Il faut maintenant, à ce stade de l’exposé, ajouter quelques informations générales :

V1.10.20.20.20.20.10--La convalescence et Vélikovsky

Amarna – c’est ainsi que de nos jours on appelle la cité que le gouvernement d’Akhnaton fit construire alors qu’il était roi de Thèbes, plus au nord sur le Nil – n’a été exhumée des sables et révélée à la connaissance européenne, qu’à partir de 1900. C’est un site qui, aussitôt après la disparition d’Akhnaton, avait été soigneusement rasé. On pouvait estimer qu’on l’avait, ni plus ni moins que "découvert", mais à vrai dire la ville originaire était entourée de falaises sculptées ; ces dénommées stèles frontières étaient bien au-dessus des sables et sont restées visibles de manière permanente depuis leur réalisation. Ces stèles exposnt des scènes de la vie quotidienne amarnienne, des déclarations et des serments du roi. Cependant personne ne s’y intéressait avant que l ‘égyptologie n’apporte en Europe le buste, statues, figures d’Akhnaton. A ce moment Freud et ses disciples trouvèrent l’information passionnante. On avait toujours entendu parler du légendaire Moïse et tout à coup on découvrait un pharaon voisin. Freud commença alors à rédiger les premières pages du livre qu’il publierait à la veille de sa mort ; la conception du premier article Un égyptien : Moïse eut lieu vers 1910.

Cependant de fameux évanouissements de Freud eurent lieu à cette époque précisément lors de discussions sur le sujet. Dans son entourage un Immanuel Vélikovsky sentant la poudre choisit de prendre celle d’escampette – non pas qu’il répudiait la psychiatrie et la psychanalyse mais parce qu’il décida d’aller voir sur pièces et sur le terrain de quoi retournait la question. Bien des années plus tard il rentra au bercail occidental, directement à New York pour publier ses résultats : Œdipe et Akhnaton qui fut applaudi et si bien accueilli qu’en prévision d’une vaste audience on lui demanda de publier d’abord d’autres choses préparatives..  notamment sur l’astronomie. D’autres spéculations de Vélikovsky sur l’astronomie ancienne rencontrèrent effectivement un grand succès – cependant si populaire, et si bouleversant qu’il fut banni des sociétés scientifiques qu’il contrariait. Ce n’est qu’après ces fantastiques ouvrages sur des catastrophes cosmiques que son livre sur Akhnaton fut publié – or l’astronomie l’avait alors grillé et il ne fut plus ni suivi ni même écouté. Bien plus tard Vélikovsky et Albert Einstein qui ne l’avait d’abord pas compris se nouèrent d’amitié alors que le dernier s’éloignait d’un monde qui le décevait. Le génial physicien laissa ouvert et bien en évidence sur son bureau quand il quitta son domicile pour aller à l’hôpital mourir, un ouvrage d’Immanuel Vélikovsky. On n’expliqua pas ce geste sinon qu’avant de quitter la vie les vieillards sont souvent déraisonnables comme Freud, disait-on déjà avec Moïse et le Monothéisme.

Le livre qui nous intéresse à présent s’intitule Œdipe et Akhnaton. Il explique d’Œdipe est Akhnaton. Je dois mentionner à cette occasion l’exception requise qui démontre la règle mentionnée ci-dessus [1.1.3.1] selon laquelle nul souvenir n’a été produit par la psychanalyse après les deux hypothétiques de Freud que nous vérifions présentement. Cependant Œdipe et Akhnaton est un pur et authentique souvenir qu’un psychanalyste a remis en mémoire. Il s’agit de la démonstration que la saga oedipienne divulguée en Grèce était l’histoire d’Akhnaton, par ailleurs et par conséquent refoulée en Egypte. La démonstration de Vélikovsky est simple et limpide. Aussitôt après 1900 un grand nombre de détails avaient été révélés par l’Egyptologie qui font de l’histoire amarnienne la période la mieux documentée de toute l’histoire égyptienne. Il suffit alors de mettre sur deux colonnes les  listes des deux contingents de données : d’une côté les trois pièces de Sophocle, de l’autre le rapport égyptologique et sautent aux yeux des parallélismes nombreux et précis, très bien structurés également. Ce ne sont pas deux ou trois suggestions qui coïncident dans la colonne du roi de Thèbes-en-Grèce (Œdipe) et dans celle du roi de Thèbes-en-Egypte (Akhnaton), mais des dizaines, pratiquement toutes de qualité saisissante. On peut dire sans faute que jusqu’à Œdipe à Colone Sophocle réalise la mise en équation d’une égalité entre Œdipe et Akhnaton, beaucoup plus convaincante qu’une hypothétique série de hasards.

On m’apporta Œdipe et Akhnaton sur mon lit d’hôpital et sans tarder je partis sans payer la chambre et les soins. Mes confrères refusaient de me soigner sans Sécurité Sociale. Sur ce point il faudra compter avec les comportements d’attitude [1.2.2.1.1] que toute recherche sur notre histoire implique ; c’est un compte que le chapitre suivant sera consacré à régler – il correspond aux effets qu’une analyse impose sur son milieu, c’est à dire ce qui ajoute la subjectivité à l’objectivisme individuel ; c’est à dire cette objectivité ici portée par le livre Œdipe et Akhnaton qui apporte l’égalité O=A.

L’Œdipe de Sophocle ne raconte pas seulement l’épisode de son règne à Thèbes – mais aussi la fuite, lorsque le roi déchu choisi l’exil. Il traduit alors plusieurs épisodes de comportements, personnalités ou lieux de vie – il y est même dit à la fin comment il doit se cacher et se faire passer pour un autre s’il veut échapper à ses poursuivants résolus à effacer de lui toute mémoire. Autrement dit, si l’on peaufinait un peu la formule, il serait bon d’écrire au lieu d’un trop simple 'O=A', pour compter les règles de la subjectivité en employant la lettre 'm' pour "mystère" : O(=m)=A.

A ce point, je dois m’arrêter encore parce que – on l’aura compris : les ennuis réellement commençaient. Je résume en bref la situation : quand Freud tomba évanoui, Karl Abraham parlait de la ressemblance troublante entre l’histoire d’Akhnaton nouvellement découverte et celle de l’Œdipe ancien – c’est en parlant d’effacement de noms que Freud craqua. Vélikovsky dans ce contexte a décampé. Il va fouiller au Proche-Orient et trouve des éléments probants. On lui dit de publier autre chose et il se fait agonir. J’ai contacté son traducteur français, j’ai été voir son éditeur pour glaner ces renseignements. A mon tour j’avais décampé (de l’hôpital) et je fouillais. J’allais commencer par l’Angleterre mais avant cela je revenais à Paris.

V1.10.20.20.20.30--Angleterre et Osman

Pour dire le type de problème que j’allais rencontrer, il fut une illustrative brève entrevue avec mon ancien président de thèse et mémoire de psychiatrie – qui s’appelait Yves.. Pélicier c’est à dire malheureusement trop proche de policier pour que la scène ne soit pas drôle.

Avec estime que j’ai gardée pour mon professeur je venais au rapport une dizaine d’années après avoir quitté les bancs de son université. Le dossier que j’apportais alors avait déjà été jugé durant son élaboration, par quelques lecteurs et amis. Il était mature au point de soumission à un critique vierge. Je résume ici même ce que je présentais à l’époque :

Premièrement de 1912 au plus tard jusqu’à 1939, Freud pose une équation de proximité, en interprétant les données de son époque dépeignant Moïse comme un proche d’Akhnaton que l’on venait de découvrir ; ce qu’on peut écrire « M#A » (Moïse proche d’Akhnaton). A cela on peut ajouter qu’Akhnaton disparut sans qu’aujourd’hui l’on sache ni où ni comment (corps jamais retrouvé [voir ci-après 20.20.10.20]) sinon qu’il aurait selon Freud croisé Moïse apparu, singulièrement en Egypte. Deuxièmement une enquête approfondie conclut qu’aucune donnée ne satisfait à prouver que Moïse et Akhnaton soient différents. En termes rabachés : A&M sont si proches qu’on ne peut arriver à les distinguer différents. Troisièmement et par ailleurs une donnée recevable permet d’écrire l’hypothèse qu’un autre personnage, Œdipe, serait historique (non pas un mythe) et identifiable comme l’Akhnaton, de l’Egypte mais sous un autre nom – ce qui pourrait s’écrire « O=A » ; à quoi on peut ajouter que ce roi en quittant son royaume et, en fuite, aurait vu sa mémoire menacée à moins qu’il ne change son identité – impliquant que si le fait est historique un mystère y append, inscriptible « O(=m)=A ».

L’égyptologie confirme qu’à la suite d’Akhnaton, Ramsès.2 qui rasa Amarna menaçait de mort quiconque prononçait le nom du disparu. Dans ces conditions le rapprochement entre A & M appelle à la stricte égalité par la certitude d’une troisième dénomination – ce qui peut s’écrire en conclusion A=M=O.

J’expliquais tout cela au professeur Pélicier qui m’écoutait attentivement.

Pour soutenir cette hypothèse que je nomme à toutes fins utiles "AMO", nous pouvons observer avec quelle facilité elle se compose – tandis qu’en contraste, il devient symptomatique que, quatrièmement : Freud n’a jamais mentionnée, ne serait-ce qu’une fois et comme hypothèse dans tout son livre, la seule et simple égalité « A=M.» au point qu’il semble, à priori et sans raison, que cette possibilité est inimaginable. Il fallut qu’un disciple apporte la clef, A=O, et surgit l’explication d’un autre malaise de Freud, cette fois-ci en visite sur l’Acropole, qui suggère un refoulement de sa part qui cependant approcha…bla, bla.. Je n’en disais pas plus, car le professeur policier m’interrompit – droit dans les yeux et entre hommes il me fou du roi y a.. : « Avouez ! Théaux, vous pensez que vous êtes Akhnaton » ! mon explication était complète, il n’avait rien écouté.. la thèse du refoulement était bien alimentée.

Je bredouillais que mon camarade de promotion Patrick m’avait dit la veille : « William, quand j’étais au cabinet j’ai pensé : si t’es pas cru, t’es cuit ! ».. Pélicier connaissait bien Patrick ; il se tint coi. Puis nous nous sommes remerciés l’un l’autre sans pouvoir dire un mot de plus. Je n’avais pas réussi à attirer son attention ailleurs que sur l’hypothèse que je disais n’importe quoi. La première hypothèse en cause restait entière – et Pélicier ne m’avait jamais appris que quelqu’un qui s’en tenait à une hypothèse était délirant. Certains délirants pouvaient ne pas admettre certaines hypothèses.. mais je n’allais pas l’embêter avec cela. J’étais bientôt cuit.

Nous étions en 1989. Mon père s’énervait et me demandait ce que je ferais s’il fracassait "ma petite machine à écrire". Je m’équipais d’une ordinateur portable (avec ses subventions car il restait néanmoins présent en suivant mes banqueroutes). Je commençais une certaine errance et me retrouvais à Londres. Je m’y renseignais sur Vélikovsky. Un grand reporter spécialisé de la BBC en astronomie éclata de rire en me disant que c’était le seul cinglé qu’il n’avait jamais eu la chance d’interviewer. Cette vedette de la télévision était connue de toute l’Angleterre comme quelqu’un qui savait de quoi il parlait. Puis un grand égyptologue d’Allemagne m’envoya en réponse une lettre la plus écœurante et méchante que je n’avais jamais imaginée. Seul je dois dire Hubert Reeves de mes nombreux contacts fit exception à la règle de la bêtise ou de la cruauté. A part ce seul témoignage digne d’un immense respect, seuls des gens simples et peu instruits j’obtenais les conclusions « ça paraît évident ». Hélas ! Comment prendre appui sur un engeance réputée ignorante et crédule ?

Je devais me contenter d’une certaine chance.

N’aurais-je pas été à Londres, je n’aurais probablement pas assisté à la publication d’un livre d’égyptologie qui aggrava terriblement ma situation. Il s’agit de la thèse qui prétendait démontrer – du moins montrant qu’il est évidemment possible – qu’Akhnaton devint Moïse. J’ai cité plus haut [10.20.20.10.20-] ce livre d’Ahmed Osman – Moses: Pharaoh of Egypt – qui formule l’égalité A=M, d’une manière aussi simple et limpide que Vélikovsky quand il formula A=O.

Qu’Osman ne soit pas mieux considéré que Vélikovsky par les universitaires ne peut empêcher qu’au pire de manière rudimentaire, on puisse rapprocher Moïse d’Akhnaton jusqu’à l’identité. C’est un état de fait et si Osman n’est pas validé par l’académie, il n’est pas non plus infirmé ; c’est au minimum une hypothèse considérable et il n’est plus nécessaire de peser et soupeser la questionnable évidence que durant les trente années qu’il passa à méditer la question du rapprochement, Freud ne publia pas phrase, pas une seule ligne, pas un mot mentionnant cette possibilité : qu’un simple traité d’égyptologie de base puisse manifestement la formuler sans complexe ne signifie pas qu’elle est juste, mais certainement signifie que Freud la refoulait, ou entretenait son refoulement. Or pour déchiffrer l’Inconscient, on ne cherche pas des preuves.. on cherche surtout ce qui est effacé.

V1.10.20.20.20.40--New-York et Bernal

Je ne suis pas entré dans les détails pour poser le petit nombre d’éléments qui campent suffisamment la situation. Les études et rapports que j’ai fait de ce cas sont beaucoup plus approfondis et si on veut les voir, on trouvera chaque fois des indices appuyant AMO, aucun jusqu’à présent ne rendant l’hypothèse caduque. La force cependant, et l’accumulation de preuves sont insuffisantes dans la circonstance du refoulement qui ajoute une obtusion du jugement. J’ai continué et continue donc à dire que je ne parle que d’une hypothèse.

Avant d’aborder  le seul et unique élément objectif [C5.10.20.20.20.50.10.10-], très récent – puisque c’est lui qui a motive que je fasse aujourd’hui cette récapitulation – qui s’y oppose fermement, deux anecdotes importantes rappelleront quelle est réellement la matière que traite l’histoire scientifique.

Ce n’était plus à Londres mais à New-York que je résidais quelques années plus tard. Entre temps j’avais fait des passages à Paris, où j’avais décroché dans des cafés des rendez-vous furtifs au courus desquels j’apprenais qu’à présent on admettait bien l’hypothèse A=M ; elle était pratiquement acquise dans certains cénacles qu’on ne nommait pas - mais qui faisaient savoir qu’à l’inverse A=O ne trouvait aucun crédit. Immanuel Vélikovsky et Wilhelm Reich étaient rangés côte à côte : des malades avec leurs écrits pour preuve (nonobstant qu’ils fissent preuve de salubrité (voir orgone et plasma magnétique [10.10.10.10-] ; et montrant par là les usages de la dénégation ['obscénité'*] au renfort du refoulement)). J’allais alors à New York où d’une université (Cornell) un professeur Martin Bernal  avait produit un travail célèbre (Black Athena) mais terni car son tableau d’influence et de présence d’égyptiens à l’instigation de l’antique Athènes avait suscité l’enthousiasme des communautés noires intégristes. Ses collègues ne l’applaudissaient plus. Dans sa retraite je l’interrogeais et il fut formel à réduire toute suspicion sur la validité du A=O. Par contre – et c’est là où nous goûtons la complication – il me pressait d’oublier A=M qu’il estimait sans aucun crédit. Je m’en tenais là et ne retournais pas à Paris pour entendre encore une fois l’inverse !

V1.10.20.20.20.50--Trahisons internes

Le but que je vise dans ce chapitrer est d’abord de montrer combien l’idée – AMO - est simple. Sans savoir si elle est juste ou fausse, il est possible d’établir qu’elle est plausible. Plutôt que faible elle est également documentée. Si elle est donc digne de considération, le rapport de cette considération est un rapport de fautes perpétuelles à sa réception : fautes d’intelligence, d’attention ou de bonne foi.

Ce rapport est également inscriptible en termes si résumés qu’en formules : pour commencer la mise en cause de deux égalités : A=O (Vélikovsky [10.20.20.20.20]) et A=M (Osman [10.20.20.20.30]). La logique les assemble en une troisième formule sujette à un refoulement (Freud [20.10.20]) : A=M=O. Passé les premiers rejets sans considération (Pélicier [10.20.20.20.30]), une fois les deux égalités acquises, à leur tour elle s’opposent l’une l’autre (non-oui & oui-non, Europe & USA [10.20.20.20.40]) ; et dans cette galère il ne fut pas encore trouvée d’objection rationnelle. Il fallait arriver à une dernière confrontation pour obtenir une sorte de réponse :

La scène se situe beaucoup plus tard, en France en 2006. Vingt ans avaient passé depuis la première observation, l’impossibilité de prouver que Moïse n’est pas Akhnaton. Je passe encore sous silence le monument qu’il faudra ajouter (Hermétisme [30-]), m’en tenant ici avec la rencontre en 2005 d’un auteur guadeloupéen qui par le seul moyen d’une lecture des textes bibliques de bases concluait, comme Freud et plus précis que Freud, à cette même identité, A=M. Un colloque de trois jours s’organisait pour 2006 ajoutant deux autres intervenants des USA et du Canada. Une analysante d’AMO s’employait à l’organisation de la manifestation qui était de petite ampleur mais au château du naissance de l’historique général De LaFayette.

A l’heure d’ouverture de la conférence le guadeloupéen était absent. L’assistante disait qu’il arrivait. Elle savait qu’il était à Paris et il s’agissait d’un coup monté. La mégère empochait son salaire à l’issue de quoi elle allait retrouver son lapin car elle était devenue sa maîtresse. Par la suite pour dénier le sabotage la femme m’attaqua avec le concours d’une bande de psychologues de cabinets concurrents que je ne connaissais pas ; mais l’affaire fut portée au Conseil de l’Ordre, qui la classa si bien que j’en fus averti par hasard. A part ça l’amant noir m’accusait d’avoir cherché à faire croire à sa maîtresse qu’Akhnaton était un grec blanc. On tombait sur la tête ; c’était une affaire de racisme ! Aucun de nous n’avait rien gagné sauf peut-être un soupçon : rééditant le motif raciste qui avait étouffé la thèse de Bernal, l’épisode affirmait une mention qui n’apparaît ni dans les textes anciens ni l’histoire avant les temps modernes – mention à nuancer, certes, mais qu’il allait falloir d’autant plus considérer.

V1.10.20.20.20.50.10 L’ "homopouvoir"

Je reviendrai souvent au procédé de la chronique pour déchiffrer ce que les formes instituées sont faites pour entretenir caché. Les quatre ou cinq scènes à présent relatées au cours de ce chapitre permettent de situer une configuration d’ensemble.

De Lyon, puis à Paris, Londres, NewYork et de retour en France, j’ai décrit la chronique de la proposition d’une idée non coutumière dans une société conventionnelle. Cette idée – acronyme : AMO – est une hypothèse et sa qualité n’est pas la première chose que j’ai considérée. Il faut plutôt situer dans le temps la période considérée. Cette période couvre l’émergence jusqu’à sa solution d’une hypothèse offerte à la considération publique sur la durée d’un siècle - ce qui est peu de chose au regard de sa condition latente retenue sur quelques trois mille ans. L’épisode en effet, ayant eu lieu durant l’antiquité égyptienne, se caractérise par la connaissance qu’en acquiert soudain l’Europe, en 1900. Ni la culture ni la religion n’avaient de notion explicite d’Amarna jusqu’alors – ce qu’il convient de préciser exactement :

Nulle notion 'explicite' n’exclut pas, bien au contraire une connaissance occulte ou inconsciente, comme la mémoire de tout souvenir oublié. Pour se servir d’une comparaison, utilisons la récente découverte qu’il existe de l’eau sur la planète Mars, témoin d’un passé possiblement propice à la vie : avant cette découverte, on considérait par défaut que Mars avait été toujours inerte à cet égard. Telle était grosso-modo l’alternative de l’énigme. Puis partir du moment où on obtient la preuve qu’il y eut de l’eau en quantité, toute l’idée que l’on se fait de son histoire est légitimement modifiée.

Comment ne pas s’attendre également à de nouvelles idées et une nouvelle conception, du moment où l’on découvre une extraordinaire source de vitalité ou de religion au cours d’une histoire égyptienne que l’on pensait précédemment inerte. Il n’était ni officiel, ni seulement connu qu’au moment-même où naît la religion de Moïse, son voisinage est bouleversé par une révolution religieuse. Pourtant depuis 1900, date à laquelle Amarna a été découvert pour l’Europe, pour la civilisation occidentale et généralement pour l’Histoire, pas la moindre modification des conceptions établies de l’origine de la civilisation occidentale ne s’est produite. « De l’eau sur Mars ? » diraient les uns - « son histoire inchangée !  » s’étonneraient les autres. C’est pourquoi j’ai commencé ce chapitre par la liste des découvertes de la psychanalyse.

C’est principalement la psychanalyse qui a été chargée de la complexe découverte de la scène amarnienne – comme d’une scène primitive. A côté de l’étude de Freud les universités se sont gardées d’y risquer leur réputation. Or même au cœur de ladite psychanalyse, lorsqu’on interroge «  une révolution à Amarna ? », on entend de l’Occident « son histoire inchangée ! »

Depuis ce siècle, à part des guerres de religion en quelque sorte ranimées, aucune modification des conceptions de l’Occident n’a lieu. Il faut se rendre à l’évidence : lorsqu’une investigation est en faillite, le regard se tourne vers l’organisme qui en est chargée.

V1.10.20.20.20.50.10.05--Psychanalyse et censure de l’Inquisition

Comme je l’ai décrit précédemment, la psychanalyse 'freudienne' s’avère commencer en symptôme [C2.30.20-]. Selon sa propre théorie, si elle a le mérite de découvrir un refoulement, elle le refoule aussitôt. C’est elle même qui énonce cette loi. Elle nomme cela "résistance". Nous sommes donc avertis. Je reprends donc mon propos : cette idée, AMO est une hypothèse, accommodée par le fait que la présence d’Akhnaton, reconnue dans l’histoire après qu’on l’eut ignorée complètement, doit nécessairement entraîner quelque modification de certaines autres idées convenues.

Si rien ne s’est passé dans notre connaissance durant un siècle après la découverte d’Amarna, en apportant Akhnaton à l’Europe, c’est un peu comme si l’Egyptologie jetait un pavé dans une marre en s’attendant à ce qu’il n’y ait pas de vagues – ce qui s’entend si elle est secondée par une technique spécialisée dans le refoulement. Cependant c’est aussi un exemple caractéristique de bêtise. Car cette situation d’une découverte sans conséquence n’a pas d’autre explication que de cacher un refoulement découvert. Symptomatologiquement, la communauté qui repousse une hypothèse et n’en proposant aucune tandis que la nécessité en appelle, se défend avec une raison pratique. S’il manquait à son mandat d’éclairer les populations, un universitaire expliquerait : «  Il s’agit d’une hypothèse trop complexe – ce n’est pas qu’elle soit embarrassante ! non ! elle est seulement trop complexe et nous devons attendre d’avoir plus d’informations, nouvelles précisions et confirmations, pour qu’on puisse en parler ; avant cela mon devoir peut être de manifester une obstruction, voire les mensonges qui sont parfois nécessaires au lieu de jeter un trouble inutile. » Tout le monde comprendra cet universitaire qui, du coup, se sent réconforté. Les médailles sont un peu faites pour cela, au revers de la gène mi-dite : un peu freiner les choses, voire mentir – c’est à dire faire usage d’un instrument. La chronique de l’histoire d’AMO trouve la psychanalyse remplir cette fonction : a) Ainsi le Moïse de Freud montre des lacunes ; b) ses disciples s’en saisisse pour n’avancer rien. c) la culture demeure un siècle amorphe sur la découverte.

L’opération s’acclimate bien de l’Inconscience ; et il n’est pas nécessaire de faire appel à une pulsion de mort quand la psychiatrie a déjà décrit des cas de crétinisme [C6]. Cependant, pour compléter la névrose et comme notre pulsion de vie au contraire nous inquiète, nous voyons l’université – si bien servie qu’un complexe de culpabilité la presse – s’élancer dans la plus extravagante des crises d’hystérie :

V1.10.20.20.20.50.10.10--Conseil Suprême

En aparté : je ne pensais pas introduire cette dernière scène dans ma chronique – elle est si récente, actuelle – le renversement de la place Tahir aura eu lieu durant la confection du texte – qu’il convient que je l’annonce si elle doit se développer plus tard. Nous verrons entre-temps et de toutes façons à quel degré l’hypothèse AMO est conséquente dans la mesure ou, du seul fait de sa possibilité, quelque chose d’Inconscient est authentiquement conséquent. [20.30.20.20-].

L’hypothèse de Vélikovsky – A=O – revient à dire que les initiés grecs ont conservé et traduit l’histoire d’Akhnaton sous un autre nom décrivant un roi (Œdipe Roi de Sophocle) qui se soumet à un exil (Œdipe à Colone, ibid) – il se déduit que cet exilé fut (si c’est Akhnaton) ensuite connu sous un autre nom (l’histoire à ce point suggère le nom 'Moïse') pour se garder des menaces portées sur sa mémoire (Antigone, ibid). C’est une hypothèse qui requiert certaines conditions, la première et la plus évidente étant que le corps du fugitif ne soit pas retrouvé à l’endroit qu’il aurait – puisque c’est l’hypothèse – quitté ! Ainsi ne trouvant aucun vestige et traces de funérailles à Amarna d’Akhnaton – mais au contraire son caveau inemployé – il est pressant de penser qu’Akhnaton s’est enfui d’Amarna, par la suite errant ailleurs comme exilé. Sur ce point Sophocle apporte une remarquable précision dans son Œdipe à Colone. Il y est expliqué que l’ancien pouvoir de Thèbes se restaurerait d’autant qu’il ferait croire que le roi Œdipe (Akhnaton) n’aura jamais quitté l’Egypte ni livré à l’étranger ses secrets. Ses successeurs, dit Sophocle, feront croire qu’il est inhumé en Egypte, aux mains des hommes au pouvoir égyptiens.

On évalue alors toute la difficulté du cas ! puisque le fuyard lui-même dit qu’on le trouvera au point de son départ – comme si le refoulé disait qu’il ne l’était pas (refoulé) ! (ce qui est évidemment la structure qu’on soupçonne).

Dans ce contexte, complexe et prophétique, ces dernières semaines, au milieu de l’années 2010, le directeur des antiquités Egyptiennes, dans un climat politique soumis aux ordres gouvernementaux – je n’exagère pas – inaugure ce que l’histoire attestera comme la première exposition grand-spectacle hollywoodien du compte-rendu scientifique de la découverte de la momie d’Akhnaton. Le Dr Hawass saute comme un acteur de cinéma jouant un aventurier dans les puits pleins de momies qu’on découvre dans son pays. Il courre en poussant des cris dans des galeries mystérieuses, tape sur ses étudiants pour qu’ils travaillent plus fort (il fait semblant, nous sommes à l’écran). Il n’est pas nécessaire que je m’étale sur l’exhibition et la manière dont l’Egypte enseigne l’égyptologie par YouTube et autre documentaire people puisqu’heureusement chacun peut s’y rendre en tapant le mot "chapeau de cow-boy". C’est avec ces gesticulations qu’au nom du Conseil Suprême des Antiquités Egyptiennes, Zahi Hawass a annoncé avoir retrouvé Akhnaton dans une cache de la Vallée des Rois grâce à la génétique. Décidément à la hauteur de la vertu du progrès il ne peut s’empêcher de conclure en soulignant le nombre considérables de touristes qui vont être attirés.

Cette découverte est le seul et unique coup – mais il est fatal – qui infirme AMO. Comme je l’ai dit précédemment, il n’y a eu aucune raison valide qui ait pu honnêtement mettre AMO en défaut – et à l’instant je livre ce coup fatal à l’hypothèse (AMO) avant qu’elle n’abatte toute ses cartes – car elle est forte d’un second registre d’éléments probatoires. Mais pour épuiser une première logique jusqu’au bout, j’ai assorti de l’indication que le coup porté par Hawass aux ordres du Conseil Suprême était annoncé par la prophétie de Sophocle. Nous sommes par conséquent dans une circonstance où la scène théâtrale se joue dans la réalité.

Si nous sommes sur une 'scène', par les œuvres de l’Inconscient, il restait une valeur d’atout qu’on ne pouvait pas laisser sans la jouer. Sophocle d’ailleurs est très précis « ou bien te feront-ils passé pour mort, à la frontière assassiné » dit Ismène à Œdipe – et Freud s’est chargé de la propagande envers l’assassinat ; « ou bien feront-ils croire que tu es resté à Thèbes » - c’est le deuxième atout qui coupe AMO à présent. Il est difficile d’y répliquer : autant on ne saurait déclarer volé un objet qu’on retrouve dans sa poche, prétendre qu’Akhnaton a quitté l’Egypte devient inepte si on l’y trouve.  Il ne resterait qu’à soutenir l’indéfendable accusation qu’on aurait subrepticement glissé une copie de l’objet à la place de l’objet réellement dérobé ; mais ne nous égarons pas avec ces soupçons. C’est ce que dit Sophocle au fond, mais c’est une défense si louche que nous préférerions voir si on ne peut pas à présent avancé le second registre que nous n’avons pas encore sorti du jeu d’AMO.

Avant de jouer ce coup, il faut que je cite une autre scène exemplaire :

V1.10.20.20.20.50.10.10--Zététique

L’expérience de cette scène a lieu dans un cercle où l’on traite des idées rares. C’est un forum s’inspirant d’une philosophie signifiant de l’ancien grec "qui aime chercher", qu’on prononce zététique et qu’on peut espérer du moins un zeste éthique. En effet son objectif est « la mise à l'épreuve d'énoncés pourvus de sens et de nature scientifique (id est réfutables) dont les explications ne semblent pouvoir se rattacher à aucune théorie communément acceptée. » La scène se passe avant "la découverte Hawass "dont je viens de parler, toute la communauté scientifique pensait encore les reste d’Akhnaton introuvables en Egypte. Mon intention était de soumettre à l’épreuve de cette communauté le second registre d’indices de l’équation A=M=O, qui la consolide considérablement. Pour des motifs divers et toujours hors de raison honnête, il ne fut pas possible une seule fois de seulement mentionner un résumé ni même le nom ou l’idée de cette double preuve.

J’ai tiré l’enseignement de l’expérience. Il faut éclaircir toute objection qui frappe le premier registre de crainte que le second, quelqu’il soit, soit assourdi. Il faut complètement épuiser le premier. Même si cela paraît un peu lent, nous aurons gagné à la fin au lieu de perdre les deux.

Puisqu’il est dans une mauvaise passe, fragilisé, saisissons-nous de son résumé, pour apurer ce que j’appelle "premier registre" de l’argumentation d’AMO :

Pour commencer, c’est un fait qu’il existe, rédigé par des scientifiques, égyptologues et archéologues, la démonstration d’une équation qu’on écrira A=M (Akhnaton est Moïse par A.Osman) et celle d’une autre : A=O (Akhnaton est Œdipe par I.Vélikovsky). C’est aussi un fait que la logique et l’écriture servent à déduire du premier fait la triple nomination : A=M=O. Cette déduction simplissime est toutefois niée par la communauté scientifique. Non pas niée intellectuellement, cette négation a été "fanatique" ; j’emploie le terme pour traduire que durant tout son examen et sa confrontation pas une fois une objection raisonnable n’y a été portée. Après vingt-cinq ans de ce régime qu’on appelle 'ostracisme', on a officiellement annoncé la découverte d’un élément qui contrarie enfin objectivement ladite hypothèse ; à savoir que le corps d’Akhnaton a été identifié en Egypte - il ne saurait par conséquent s’être exilé matériellement. Donc A n’égale ni M ni O.

Cet élément si décisif mérite un nom. Puisqu’il s’agit de l’identification de la dépouille d’Akhnaton dans la tombe cotée "KV55", on peut donc appeler cet élément décisif de l’enquête "élément 55".

Une fois cette situation bien campé, nous pouvons sans faute non plus recenser la double observation du fait que l’élément 55 est produit par une science d’Etat et sur le mode d’un rapport hystérique. Il est d’ailleurs au jour où j’écris entouré de mitraillettes et d’assassinats d’hommes politiques et de populations civiles, dans sa région où se combinent à l’économie de l’argent (plutôt que des choses) des causes religieuses ou racistes.

Consultons donc la documentation de cette affaire :

V1.20 La chronique égyptienne d’Amarna

Un récapitulatif de la documentation sur l’Episode égyptien d’Amarna permet de saisir comment les faits appellent les hypothèses :

V1.20.10 Trois documentations

On peut distinguer trois outils dont cette documentation relève. D’abord évidemment l’égyptologie. Mais trop évidente, elle attire un doute. Comme toutes choses spectaculaires, avec facilité et insensiblement cette science très académique aura pu être investie par des influences politiques et économiques. C’est un sort invisible qui s’introduit en toute science ; songeons à l’atome : quoi de plus objectif que la science physique. Osera-t-on pourtant dire et croire que le développement de la connaissance de l’atome n’est pas soumis à la politique et à l’économie ? L’incidence d’une idéologie est si flagrante et contextuelle qu’on la néglige, persuadé de la liberté de la recherche en physique des énergies. La situation est largement pire en égyptologie, qui est ouvertement devenue un théâtre et, qu’on le veuille ou non, une farce dans l’éblouissement de cette vérité éclatante [voir aussi 20.20.10.10°&°20.20.10.20-] que doit être le mensonge pour développer ses dimensions profondes.

Le second lecteur de l’histoire est l’archéologie. C’est une science plus large qui inclut la spécialité égyptologique. Moins sujette à l’idéologie elle n’en est pas moins victime à l’occasion ; le conflit entre créationisme et darwinisme en témoigne ; évidemment toute la question ndu racisme aussi.

La troisième source documentaire est évidemment la psychanalyse qui a l’avantage d’être d’emblée si critiquée et vite agonie que quand elle parle d’histoire elle peut le faire sans complexe. Freud ne s’est pas privé de cette liberté, dans l’interprétation de l’histoire autant que dans celle des rêves. Mieux que toutes autres réflexions, quand elle est honnête, elle assume de manière technique que faire des erreurs peut être une source d’enseignement.

Avertis de la précarité de notre savoir, je commence par le premier point de vue :

V1.20.10.10--Egyptologie d’Amarna

La dynastie d’Amarna (qui se situe au milieu des deux-trois millénaires de l’histoire antique de l’Egypte) réalise une apogée rapide survenue après une quasi extinction. Cette puissante période est la 18em dynastie ; au début réfugiée en l’extrême sud du Nil, proche de se perdre dans les jungles de l’Afrique centrale hantées de pygmées fous d’ibogaïne, elle aura ensuite reconquis les territoires du Nil, de sa source jusqu’à son embouchure et même au-delà, occupant et passant l’Isthme – actuellement arabique – qui joint l’Afrique et l’Eurasie. Puis elle aura franchi les fleuves babyloniens, pratiquement pénétré en Asie tandis que plus à l’Ouest elle investissait les rives de la mer Egée. Ce climax annonce la fin de cette dynastie. C’était avant qu’Athènes ne naisse. Israël n’existait pas non plus. La Crête était une citadelle militaire. Seule avait résisté à cette extension le Royaume Hittite, occupant le territoire actuel de la Turquie. Au milieu de tout cela, le territoire qui serait celui d’Israël était fermement inclus dans l’Egypte ; le Sinaï était une place forte, militaire et gouvernementale de l’Egypte. Lorsque Moïse y rencontra Dieu, le coin était assez passant et plein d’égyptiens. Comme il doit y avoir beaucoup de richesse moscovite à Genève, il y avait autant de puissant thébains dans la région de la révélation. L’Egypte n’avait jamais été aussi étendue, puissante et, techniquement, 'moderne, employant des matériaux et des techniques issues de toutes ces communautés ; elle dirigeait niches écologiques, riches et variées. Elle était tellement étendue qu’elle était au point où les systèmes s’inversent. Sa belle administration conquérante était au bord du bric à brac. Les peuples circulaient, les langues se mélangeaient, les industries se confondaient. Au terme de son extension, la 18em dynastie devait prendre une mesure synthétique, très semblable – pour qu’on la comprenne bien, par comparaison – à la nécessité actuelle que la planète rencontre et qui cherche à s’organiser en nations unies, globalisation, mondialisation ou autre alternative pour vivre en système clos ou total.

A l’extrême de cette apogée Aménophis.3 était encore roi – on ne dira "pharaon" qu’à partir du règne de son fils, Akhnaton. La 'grande épouse' d’ Aménophis n’était pas comme lui d’origine royale mais pas non plus une 'étrangère' ; ses parents étaient issus d’une tribu qui ne s’était pas encore nettement particularisée ou qui était masquée – on trouvera qu’il s’agissait probablement d’un peuple Hébreux [C5.2.1.1.2.3] avant qu’on ne l’attache à la nomination d’Israël. Un fils d’Aménophis.3 et de cette reine – nommément Tiye – fut naturellement désigné Aménophis.4. Il allait devenir Akhnaton. Tel était le contexte général.

Dans le particulier, Amenophis.3, lourdement imprégné d’opium 'made in Mitani' avait aussi le soucis en tête d’établir une unité permanente des populations, clans et niches d’un immense territoire polymorphe. Sinon tout allait redevenir comme le sable.

V1.20.10.10.10--La construction d’Amarna

Les conseillers d’Amenophis.3 et de Tiye étaient forcément partagés en deux motions et selon les deux seules solutions alternatives : ou bien augmenter par force la cohésion de l’état comme la défense d’un moi resserre ses fractures. Il s’agissait d’augmenter la répression et la domination du vieil état d’origine ; ou bien fondre intégralement les divisions, créant un nouveau concept, nouvelle administration, nouveau monde, nouvelle logique ou signifiant pratiqué à l’époque suivant une "religion". Tout semble indiqué que la première solution fut mise en garde et la seconde mise à l’essai. Comme celle-ci présentait du nouveau, il convient qu’une comparaison pour l’illustrer soit extravagante :

Imaginons que demain, 2020, Pékin/Beijing capitale du monde au G8 ou 9 du jour, propose suivant une théorie globaliste, Prague/Praha, nouvelle capitale du Monde pour répondre à la distribution des cartes d’une nouvelle écologie planétaire qui viendrait de sortir de ses psycho-ordinateurs un bouddhisme revisited propre à faire du Tibet annexé la nique à l’Inde ! Ou mieux : qu’Israël suivant Yalta fut estimée devoir prendre place comme Amarna pour offrir aux tensions des guerres mondiales un centre aux monothéismes en fusion. Ces fictions répondent à la fonction qui désigna Amarna en faction de l’empire égyptien qui s’étendait aux quatre horizons.

Ce sont des exemples étourdissant qui répondent à la problématique de la 18em dynastie quand Aménophis.3 réglait sa succession ; mais ils ne sont pas tant extravagant qu’on vit à l’époque de former l’Europe, en 1600, strictement cette conjonction et la solution de l’ample recomposition politique que l’histoire a connue. On consultera les prémisses de la Guerre de Trente ans, quand René Descartes fut à Prague et que le Vatican jouait le rôle de ci-dessus Pékin avant de faire machine arrière [C8.20.10.10.10-].

J’ai construit ce comparatif car il est de nécessité spéculative qu’une structure analogue se soit présentée en Egypte. L’Histoire atteste que la politique d’Aménophis.3 rencontrait la situation de cette alternative ; elle s’y est donc présentée. Comme dans les fiction que je viens de proposer (par exemple désignant Prague centre de la nouvelle écologie) l’administration conseillère d’Aménophis.3 indiqua au souverain un centre ancien mais d’une bonne valeur 'pré-historique'. Il s’agissait d’une zone centrale d’Egypte, au bord du Nil où une divinité, Thoth, avait été vénérée, formulée – chiffrée - dans le passé. Au regard de cette zone, c’est à dire sur la rive Est, adverse de l’ancien thothisme à l’Ouest – l’administration d’Aménophis.3 dessina la nouvelle ville. Elle établissait les fondations du projet politique de fusion et de nouvelle religion, alternative à la solution d’un totalitarisme thébain.

Intellectuellement cette description géo-politique est plus satisfaisante que l’idée enfantine d’un roi solitaire qui s’impose, invente une nouvelle religion, et construit une capitale parce qu’il est paranoïaque ou par quelqu’expression d’une maladie génétique. Cette dernière idée, proche d’un conte de Perrault ou d’une bande dessinée, est celle que l’égyptologie laisse le plus souvent entendre quand elle prétend instruire. Mais de plus profondes raisons économiques, écologiques et sociologiques doivent être appelées et si une égyptologie insiste avec des idées naïves – simili-paranoïaque en effet – elle renforce l’indice d’un processus actif de psychologie collective que la psychanalyse aura pour office de ramener à la raison.

Le projet, la capitale et la religion furent effectivement menés, la cité construite et mise en activité – prouvant que le débat politique avait conclu en faveur de l’expérience globaliste et de refonte. L’expérience ne dura que quelques années et son résultat fut catastrophique – non pas qu’elle en fut nécessairement la cause car on aura compris qu’il s’agissait peut-être d’une catastrophe annoncée et qu’Amarna – puisqu’il s’agit du lieu où se déroula l’expérience – était un faire-valoir des capacités d’adaptation du génie égyptien aux circonstances les plus inéluctables.

Amenaphis.3 et Tiye assistèrent à la construction et résidèrent dans la cité qu’aon attribue naïvement au seul génie de leur fils, Amenophis.3 qui se fit appeler dans le mouvement "Akhnaton" – du nom de la nouvelle religion qu’il  promulguait.

Cette religion était à la fois nouvelle et ne l’était pas : le projet politique qui visait à créer un nexus de rencontre, d’administration, d’échange et de négociations de la nouvelle distribution des régionalisme égyptiens devait offrir un concept religieux unique et synthétique. Pour que tous les peuples que couvrait l’Egypte, du Soudan, pratiquement au Pakistan (actuel) sinon du Mitanni, et autant jusqu’en Macédonie (actuelle) sinon de Crête, sans négliger l ‘Arabie et la Méditerranée d’Est en Ouest, il fallait un concept neutre, commun à tous et relativement nouveau. Je ne parle pas encore des drogues – également en usage dans toutes les fondations religieuses de cette époque. On choisit une divinité qui pouvait être unique et historique. Une représentation solaire ancienne – Aton – jugée mineure et quasiment oubliée répondait au cahier des charges : son disque fut le logo du nouvel establishment.

Opérationnellement la Cité fut formalisée et cadrée ; au centre de l’empire dans ce lieu isolé et fermé d’une enceinte naturelle de falaises, on y grava en bas-relief des stèles frontières – déjà mentionnées [10.20.20.20.20-] – faisant état du serment par le roi qu’on appellerait pharaon, que sa fusion expérimentale ne déborderait pas de cette enceinte. Ainsi était indiqué la tutelle préservée de l’ancienne Thèbes et un retour possible et rapide sur les bases antérieures qui gardaient ainsi leur traditionnel pouvoir.

Or, au regard de ce pouvoir occulte établi (Amon), c’est le nouveau pouvoir (Aton) qui déborda ; comme il pouvait le craindre, l’atonisme nouveau qui rayonnait d’Amarna chercha précipitamment à s’établir sur tout l’empire en réclamant la fermeture de ses anciens temples traditionnels.

V1.20.10.10.10--Egyptologie simple

Ayant à présent établi le contexte, les origines et la constitution du projet amarnien, et nous concentrant sur la zone plus étroite de la fin de la 18em dynastie, nous exploiterons au mieux cette vision plus large que l’on vient de tracer. Pour qu’elle fournisse toute sa ressource il faut que l’on soumette cette documentation (l’évidence objective) au filtre de la chronique (les épisodes de l’usage de ladite objectivité) ; cela est simple à voir et comprendre aussitôt que je le montre, à savoir :

Pratiquement jamais l’intelligence de nos savants égyptologues ne s’est employée à raisonner le type de real-politics que je viens de déchiffrer. Cette lacune s’explique. J’ai déjà fait allusion [10.20.20.20.10-] à la psychologie que condense la communauté des égyptologues. Beaucoup sont chargés d’une tendance religieuse qu’ils apurent avec cette science touchant à l’origine et à la manipulation des esprits. Effectivement ils glosent sur l’impétuosité, la folie ou le génie d’Akhnaton qui, seul et à la force de sa crosse de pharaon, aurait mené l’Egypte à la baguette, au gré de sa fantaisie et inventions, construisant une capitale par-ci, en détruisant une autre par-là. Si ces savants avaient une nostalgie de leurs propres rêves d’enfants, ils ne sauraient mieux la satisfaire, sinon satisfaire les populaces qu’ils voient, en Egypte comme ailleurs, enfantines. Ce n’est pas un rêve que l’on puisse envisager une psycho-pathologie d’un corps professionnel ; d’autant qu’on peut supposer certaines forces et symptômes que l’on trouve peut-être chez l’homo-pouvoir [*] afficher la psychologie collective de son savoir, si un Inconscient existe.

Cette naïveté au demeurant, certifiée par les compulsions d’identification du Directeur des Antiquités, Hawass à Indiana Jones, une certaine partie doit s’en élever au degré ultérieur de la crise de l’âge de la raison (entre sept et onze ans). On y trouve le stade religieux. La passion égyptologique et des universitaires expliquant le comportement politique d’Akhnaton par une logique religieuse, arme ou membre cet infantilisme en une fiction régressive. A côté de la figure d’Akhnaton tout-puissant qui construit son rêve sans que rien ni personne ne l’empêche, jouxte l’animisme d’une théologie sociale que l’establishment des égyptologues fourbit en l’absence de toute explication géopolitique de l’épisode amarnien (comme en l’absence d’explication écologique de la civilisation du Nil sur les désertifications – Sahara, Madian - pré-dynastiques). Telle est l’égyptologie de règle qu’on ira constater si l’on veut en fouillant quelques bibliothèques ou en s’inscrivant à la fac.

Il y a, pour preuve, des exceptions qui confirment la règle et certaines études égyptologiques tendent à décrire comme je le montre une hypothèse rationnelle à la montée en puissance du pouvoir d’Akhnaton jusqu’à ce que soit bâtie en quelques années, sur les plans de son père, une capitale entourée de prévenances qu’il n’en sorte jamais et administre, de cette enceinte isolée, l’Egypte immense et protéiforme devenu l’état de l’expérience d’une identité moniste, agrégant la totalité du monde soumis à la connaissance, particulièrement, d’un certain type d’écriture et de traitement des images. C’est sur cette fusion culturelle, sociale et territoriale, qu’Akhnaton établit un gouvernement écologiste (à la lecture d ses hymnes on aura nommé Akhnaton " premier individu "de l’histoire ; également " premier écologiste ") dont on allait distinguer, immédiatement après, le caractère que l’on allait qualifier de monothéiste. Jouissons, sous cette optique, de la qualité du zoom que l’on peut à présent appliquer à Amarna :

V1.20.10.10.10.10--Raison de fuir Amarna

La cité de l’expérience était à l’époque nommée "Akhet-aton" – signifiant le 'berceau' d’Aton. Elle se tient sur la rive Est du Nil, à mi-distance entre Thèbes au sud et la méditerranée au nord.  Elle a été rapidement construite. Le vieil Aménophis.3 âgé y séjourna brièvement, Tiye un peu plus longtemps. Akhnaton y régna une dizaine d’années avec son épouse Néfertiti ; des enfants naquirent de cette maison royale dont parmi eux ThothAnkhAton. A la disparition d’Akhnaton, honnie et bientôt délibérément rasée, la cité est interdite. Le pouvoir est rétabli à Thèbes. Il renomme le fils héritier ThothAnkhAmon. Le nom d’Aton est proscrit ; la prononciation de celui d’Akhnaton puni de mort. Il ne reste d’Akhet-Aton que les marques de fondations au sol et.. une correspondance sur des tablettes gravées (témoins des relations avec l’étranger et provinces distantes) ainsi que des fresques en morceaux tardivement retrouvées, ironiquement mieux préservés qu’ailleurs dans le remblaie de monuments des censeurs successeurs. Il restait troisièmement les grandes stèles gravées sur les falaises de la circonférence du site déjà mentionnées. Elles ont forcément été connues des générations ultérieures qui ont pu les voir et les lire en permanence  durant les 300 ans suivants, lorsqu’il s’agissait de pèlerins instruits, à nouveau aventurant là où s’initiant à quelque 'mystère'.

On peut donc à présent spéculer sur la raison de ce destin. Il ne semble pas suffisant que politiquement sur toute l’Égypte la pagaille se soit faite et que l’économie commençait à s’effondrer pour expliquer un tel ostracisme.

Dernièrement l’URSS de Gorbatchev a offert un calque exemplaire [C7.Fig.50-d & e] à l’évènement amarnien. Le dirigeant de la Glasnotz est encore vivant  et, pour l’instant, la seule différence se trouve dans l’effacement que la mémoire de la Perestroika n’a pas encore subi. Après une succession rapide de brefs régimes le grand Inquisiteur qui finalisa la proscription de l’atonisme fut le célèbre Ramsès.2 ; si on suit la chronique de la répétition [C7.20.10.1.10.10-] ils est encore à venir.

Ces destins suivent la trajectoire commune de l’extension, l’apogée et la fin d’un Empire – puisque Ramsès débuta sur le long terme le déclin jusqu’à la fin de l’Egypte antique. On ne comprend cependant pas bien la raison de la censure. Au lieu d’un appui sur la leçon de l’échec, comme en aurait fait bon usage la propagande de la restauration, un oubli imposé n’est pas rationnel ; un peu d’intelligence suffit même à prédire qu’un trou de mémoire est néfaste. En alléguant un banal oubli coutumier, l’égyptologie explique mal qu’il ait été aussi drastique. Les archives ultérieures des historiens égyptiens en sont symptomatiques. Pour cette raison, à l’aube des temps modernes et quand la mémoire se ressaisit, avant même qu’Amarna soit ressorti des sables, cette période d’Egypte, est soupçonnée celle de divulgations de secrets d’état. Contemporain rival de Champollion, un D’Olivet encore bruissant des échos d’un Hermétisme passé, évoque la désacralisation d’un alphabet et autres codes. Sorties des gouvernements des informations auraient fui, réclamant des mesures particulières de la part de la propagande pour les désamorcer.

C’est une appréciation générale qui rendrait compte de l’actif bannissement qui suivit le disparu d’Amarna. Nous avons à notre disposition la force d’un indice logique pour en préciser l’hypothèse :

V1.20.10.10.10.10.10--Le silence sur la célébration

On peut entendre que des secrets furent divulgués lorsque la révolution amarnienne prescrivit la transparence des cultes et des institutions. Il est indiqué de les rallier à ce qui est aujourd’hui saillant de ces effacements qu’on interroge. Nous savons que les drogues étaient principales aux initiations et il est observable que l’égyptologie n’en parle jamais. C’est un refoulement que l’on peut dire si bruyant au matin de nos neurosciences, qu’il fait entendre l’usage de ces drogues parmi les codes dont l’Egypte voulut interdire la reconnaissance après la débâcle amarnienne. Au trousseau des secrets d’état peut-être multiples (histoire écologique de l’Egypte, stratégies de pouvoir, usage de la lettre et kabale, etc..) cette clé est si flagrante qu’on peut s’arrêter à son détail :

Comme aujourd’hui nous les diabolisons, les drogues sont négligées et perçues comme élément mineur ; elles sont pourtant au moins aussi importantes que les alibis religieux réclamés par les Egyptologues des hauts sommets de la pensée mystique des masses ! Ces savants ne font jamais fait état de l’usage de psychodysleptiques – on peut nommer ainsi les drogues shamaniques. Cette absence de considération est à peut près équivalente à celle qu’on réservait à l’acte sexuel en philosophie – avant que la psychanalyse prenne acte de la copulation dans la scène primitive de la personne et de la pensée humaine. Les extases hallucinogènes étaient certainement en usage dans les initiations et formations de prêtres, secrètement dans les temples de toutes religions antiques. Dans la capitale Akhet-Aton, en sa révolution, de deux choses l’une : ou bien il n’en fut plus fait usage – et la religion devint purement abstraite, ou bien il en a été fait usage ouvertement, en contradiction avec le secret initiatique – une tradition à ciel ouvert qui était caractéristiques de l’Atonisme. S’ajoute un contexte à cette alternative : celui de la fusion culturelle dont j’ai souligné la causalité. Amarna aurait marqué nécessairement un moment d’usage de drogues nouvelles, dont au moins une fut différente de la traditionnelle fondation d’Amon qui fut sans doute l’ibogaïne de l’Afrique Noire.

Dans la première hypothèse, s’il ne fut fait usage de drogues dans le culte atonien, la nouveauté de la méthode était bouleversante pour l’intellect religieux. Si des drogues nouvelles de cultures lointaines participèrent au contraire au culte, la circonstance fut également bouleversante. Si ce facteur peut être mineur – il l’est comme la copulation charnelle à l’origine d’une existence ! Autrement dit, si l’égyptologie ne le considère jamais nous devons y faire attention car une attitude semblable a touché la psychanalyse qui néglige de manière chronique et sidérante – au point de constituer un scandale intellectuel – l’usage abondant de cocaïne par Freud durant sa découverte de la psychanalyse. Ce type de mépris, de négligence ou de bêtise lorsqu’on est en train d’aborder le chimie du cerveau, de la synapse au noyau, avec des puissances de calcul bientôt inimaginables, est une aberration qu’on ne saurait mesurer qu’à l’offuscation d’un psychiatre moderne si on lui présentait que les neuroleptiques ne présentent aucun effet sur la schizophrénie.

L’habitude de ne pas parler du facteur psychédélique en histoire est devenue telle qu’elle est inapparente. Il était fait usage d’opium, de cannabis, d’ibogaïne, de champignons et nombreuses autres substances parmi lesquelles on a découvert dernièrement le LSD. A peine une génération plus tard Athènes mettaient en scène le siècle de Périclès, notamment domaine d’une intense floraison publique de toutes sortes de psychodysleptiques libres et majeurs tels l’usage de seigle ergoté à Eleusis. Il donna lieu à une expérience géopolitique de la Mer Egée semblable à celle d’Armana et une révolution de la psychologie collective que l’on vénère encore au titre des Républiques. Plus proche, si la marque de la cocaïne ne suffit pas à nous choquer, il est répugnant qu’une psychologie ne tienne compte que Freud fut perpétuellement intoxiqué par le tabac puis par la morphine de 1926 jusqu’à la fin de sa carrière. Ce sont des faits typiques de pédants et d’une ignorance dans laquelle est délibérément tenue la neuroscience vis à vis de la substance aussi matérielle qu’est la matière physique pour l’astronomie néanmoins complètement ignorée avant la Renaissance. Nous sommes donc certainement, avec la neurologie collective, en l’état actuel d’un refoulement qui frappe aussi une des clés de l’histoire amarnienne – et ce n’est pas la psychiatrie qui favorise la levée de ce malaise anorexique tant qu’elle abreuve en silence les populations aujourd’hui d’une pharmacopée limitée à la composante anémiante et narcoleptique des drogues.

V1.20.10.10.10.20 La fuite et le silence

Laissant ces silences universitaires traîner derrière nous, s’ouvre une possibilité, une issue évidemment probable et nécessairement envisageable pour quiconque évalue le tableau. Il viendrait à l’idée de n’importe quel dirigeant imaginatif et impétueux, dans ces conditions historiques, s’il se trouvait menacé, de quitter les lieux et de se réfugier dans des zones abritées pour prendre appui et refuser le destin tracé d’Amarna. Même De Gaule aurait fait ça ! .. évidemment il y a une marge entre Akhnaton le général exilé, mais j’emploie cette comparaison osée car maintenir une résistance est si fréquent parmi les chroniques d’Etats que l’on peut rester pantois à l’idée que l’égyptologie n’évoque jamais cela – sauf, comme cité plus haut [10.20.20.20.30-], selon l’exception qui confirme la règle, en l’occurrence Osman suffisant à prouver que la documentation en autorise l’hypothèse ; c’est un fait beaucoup plus explicite que Sophocle qui quelques siècles après Amarna décrivait la fuite du roi de Thèbes. « Evidemment, Thèbes en Boétie ! Vous n’avez rien compris, » dira l’académicien en écho au fait que 'maintenir une résistance' est fréquent, aussi, parmi les chroniques de Facultés.

Nous devons nous faire à l’idée d’un certain nombre de silences marquants – au crédit, ou au débit comme on jugera – de l’égyptologie qu’une litanie pourrait cinématographier : « Il n’y a pas eu de géopolitique à Amarna ! Tu n’as jamais vu de drogue à Amarna.. » à l’instar d’un célèbre Hiroshima mon amour qui, pour mémoire, nous susurre « Tu n’as rien vu à Hiroshima ! Il ne s’est rien passé à Hiroshima.. » Une autre version bien connue décline : « Tu ne diras pas qui tu as reconnu sur le Sinaï,» - ce personnage porte un voile pour cacher son identité et le scénario celui de la Transfiguration des Evangiles, un autre chef-d’œuvre culte.

On reconnaîtra j’espère, que je ne fais pas l’apologie de la bombe atomique en rappelant ce fait, ni celle du Christianisme dont je ne révèle rien en disant qu’il affirme ce secret. Je ne fais non plus celle de l’ivresse ou autre moyen illégal de prendre connaissance – ni ne prétend reconnaître quiconque au seul examen des documents d’Egypte. Ils n’autorisent que de légères comparaison et no font qu’imaginer de flasques bulles de silence qu’on verrait passer sur l’onde en la science de l’Égypte, éventuellement irritantes sinon pour l’honneur de la science ; douloureuses comme des ampoules dans des chaussures trop serrées.

Avec la science, les temps modernes ayant découvert l’espace et la matière des luminaires célestes, ils n’ont pas fait de découverte fracassante quant à leur propre histoire. Mais ils se documentent et leur documentation montre des lacunes. Petit à petit ces lacunes se révèlent complexes :

V1.20.10.10.20 Egyptologie intrigante

J’ai donc parlé d’ampoules afin de souligner par contraste, l’existence également dans cette académie "inconstestable" de sérieux et.. d’épines. Je vais en citer quelques unes principales, qui réduisent les orientations officielles à une sorte d’impotence - avant de passer enfin à l’auto-critique de la thèse AMO qui, évidemment ne peut pas s’enorgueillir de toutes les misères que je catalogue à son avantage depuis le début du chapitre. Mais c’est pour mieux l’attaquer – « car nous allons enfin pouvoir tordre le cou à cet AMO débile ! » - que j’expose en priorité ses atouts et arguments :

V1.20.10.10.20.10 Datation d’Israël & Quades

Une première épine au credo de nos peuples encore fanatiquement religieux pour la plupart se trouve dans la mémoire entretenue dans le domaine voisin de l’égyptologie, qui est celui de la documentation d’Israël. Le peuple d’Israël, jusqu’à sa nation contemporainement a gardé une mémoire de son histoire. Ses documents sont ambigus mais "archéologiques" avec vestiges sur le terrain d’une part et d’autre part littéraires. Sa littérature est riche mais très relativement fiable. ; toutefois sa situation affirme avec certitude quelque chose :

L’épine en question est le fait que le nom 'Israël' est pour la première fois retrouvé dans l’histoire juste après Amarna. Il y est dit pour commencer « ..est défaite.. » ; déjà poursuivie et persécutée à l’initial, Israël paraît dans l’histoire lors des opérations du rétablissement de l’ordre après le bazar atonique. Elargissant d’ailleurs un peu notre connaissance on observera qu’Athènes également naquit à cette instant – mais avant de revenir à cette coïncidence, examinons ce que, de son côté Israël relate de ses origines :

Il faudra mettre des rabbins et des égyptologues à la même table pour cette étude ; on peut être certain qu’à cette confrontation l’un et l’autre trouvera l’occasion d’une exquise politesse à l’adresse de son semblable en refusant d’empiéter sur l’exclusive du voisin. Ce sera le motif d’un silence qu’on ne peut pas accuser de bêtise feinte. Une fois Amarna déblayée restera sur la table les documents hébreux. Nous ne chercherons pas à les interpréter puisque seuls les rabbins (et ci-dessous Freud) ont l’autorité pour ce faire. Nous remarquerons simplement qu’il y a quelque chose qu’ils ne mentionnent pas. Il faut, pour voir cette épine creuse s’éclairer, se satisfaire de ce que les ecclésiastes affirment pour le peuple : la littérature hébraïque, disent-ils, est un document et de vérité et d’histoire. Effectivement on trouve en abondance et en détail toute la chronique des batailles, des poursuites et des massacres qui sont caractéristiques du chapitre historique. Il ne saurait donc pas manquer que la plus grande bataille qui se déroula en cette période et sur ces lieux soit mentionnée. Même si elle se résolut en une négociation pacifique, il s’agit de la bataille dite de Quades (ou Kadesh) qui est un classique de l’histoire et de l’égyptologie. C’est le fait d’arme qui est au centre de la propagande et du règne de Ramsès.2. Il s’est déroulé entre le Liban au Nord et le Sinaï au Sud – c’est à dire sur ce qu’on appellera par ailleurs la Terre Promise. Quades est majeur, principale et centrale à toute l’organisation et la distribution des territoires qui eurent lieu depuis et après Amarna puis durant le long règne de Ramsès.2. Il est donc inconcevable que la Bible, qui conte l’installation d’Israël et ses conquêtes à cette époque, sur ce champ de bataille et dans ces circonstances n’en fasse pas état ; Quades se déroula précisément sur le territoire qui devenait le sien à ce moment-là ! (Israël est citée avant par Séti, jamais pendant, puis établie après).

Le fait épineux est celui-ci : de cet essentiel fait d’arme du censeur de la mémoire amarnienne mentionné ci-dessus, la littérature d’Israël, spécialiste en 'bataillologie' ne dit pas un mot. Comme si un livre d’histoire européren sur le vingtième siècle de l’Europe non seulement ne parlait pas de la Shoa, mais passerait même sous silence la Seconde Guerre mondiale toute entière.

V1.20.10.10.20.10.10--Le milieu conventionnel de la vérité

Je préciserai ci-dessous un détail sur cette mention biblique, mais je m’arrête un instant sur cette énormité. Je crois que ce que je viens d’écrire est tellement iconoclaste ou perturbant que nous sommes à nouveau devant une observation qui ne peut soulever que l’appréhension de la bêtise. Israël sort du champ de bataille de Quades dont elle ne dit rien et personne ne le relève ! Est-ce qu’un olibrius peut crédibiliser des choses aussi incongrues ? Est-ce que nous ne comprenons plus rien ? Les historiens ne peuvent pas être idiots et comment supporter une pareille déchirure sans estimer que probablement l’intellectuel que vous lisez est lui-même tombé sur la tête. Est-ce lui l’idiot qui a perdu toute mesure ou veut-il nous faire croire que nous sommes menés par un culte de l’imbécillité voire ce qu’il cherche à faire accroire : le fait qu’il a déjà abstraitement, lourdement et laborieusement déchiffré et détaillé dans le précédent volume de sa Sainte Ethique – à savoir que nous serions les sujets d’une Convention du Mensonge.

A ce point nous sommes portés vers une autre explication folle : nous nous dirigeons vers une Théorie du Complot ! théorie que nous comprenons par ailleurs être une aporie. Il faut donc faire le point, rassembler nos idées et nous éloigner de cette impossible solution. En faisant ce rassemblement, nous nous souvenons d’une chose : nous sommes à l’étude de la psychologie collective avec l’outil-concept du refoulement. Le refoulement substitue à la Théorie du Complot une autre théorie, celle de l’Inconscient. Cette thèse freudienne est admise de la modernité et ne présente aucune difficulté à l’explication qu’une scène majeure, centrale et primitive soit collectivement "absolument" ignorée, et affectivement niée quand elle se présente et représente. Il est même de son point de vue presque requis que nous trouvions, en l’occurrence, un rapport conflictuel et négocié dans la région et précisément au carrefour que fut la Terre Promise de l’Israël actuel, et que nous devions assimiler que ce rapport ait été ignoré avec une telle passion qu’elle présente la folie à sa place. Nous concluons donc avec une hypothèse rationnelle de ce qui a d’abord semblé insoutenable ; nous serions sur un point qui justifie la théorie de la psychanalyse. Si le mensonge [C3.20.40-] stigmatise la logique de l’Inconscient, la grande bataille et organisation connue de tous autour, n’est pas citée par Israël où elle campa et se déroula, selon la psychologie collective d’une convention de mensonge. Examinons s’il existe d’autres épines similaires ou apparentées :

V1.20.10.10.20.20 No-Man’s Land à occuper

A l’analyse, les historiens pensent qu’en tant que bataille, Quades n’a pas vraiment eue lieu mais qu’elle s’est métamorphosée en une négociation secrète, ultérieurement présentée comme une bataille pour la propagande des rois. Etant impossible que la Bible ne parle pas de Quades – tandis que manifestement elle n’en parle pas. La seule possibilité reste qu’elle en parle, très bien et clairement, mais que par quelque vertu du texte, il soit masqué qu’il en soit fait état. A vrai dire, dans le rapport historique que constitue la littérature d’Israël, il est fait mention d’une réunion et négociation des tribus après l’Exode et leur errance transitoire dans le Madian. Elle évoque une décision douloureuse et menaçant de dissension entre les tribus, à propos de l’adoption de territoires en contre-partie d’éventuels refoulement de la mémoire, voire de négoce idéologique. D’Israël on relate donc à l’origine cette conférence houleuse qu’un terme hébreux désigne assonant avec 'Quades' et signifiant "la dispute". Autour de cette affaire interne se joue les notions du dogme fondateur et de la fin, de mort de Moïse et la disparition de son corps selon un schéma que l’on ne trouve pas que dans cette seule tradition : Moïse s’éloigne pour disparaître – il meurt à l’écart et dans un lieu secret pour que sa dépouille ne puisse être profanée et exploitée à des fins de propagande. C’est éventuellement une coïncidence mais la même issue est allégué par Sophocle contant et expliquant la fin identique de son légendaire Œdipe : sa mort est une esquive, il échappe à des poursuivants qui ont l’intention de faire usage de sa dépouille pour falsifier sa mémoire.

Du point de vue littéraire, Moïse comme Œdipe, l’un l’autre, s’en vont à l’écart finir leur jour dans un endroit secret afin que nul (sauf Josué pour le premier, Thésée pour le second) ne sache où leur cadavre gît. Du point de vue archéologique, en résumé, pendant que les restes de l’empire d’Akhnaton sont discutés à Quades, les tribus d’Israël au moment de prendre possession de leur territoire se disputent sur l’explication et le sens à donner à leur épopée qui trouve son point de chute au milieu de ce champ de bataille négocié.

V1.20.10.10.20.30 Dignitaire Hébreu en Egypte

Il reste au moins une autre épine intéressante à mentionner – ou plutôt à 'enlever' – car il est essentiel au point de vue biblique que Moïse soit hébreu ; et puisque le scandale que Freud redoutait était de porter au monde la connaissance qu’il titrait (ouverture de Moïse et le Monothéisme) : "Un égyptien : Moïse".

Il faut revenir à Osman [10.20.20.20.30-] dont l’hypothèse A=M (Akhnaton-Moïse) suit une étude préalable appliquée aux parents de Tiye, la mère d’Akhnaton. Les parents de Tiye sont bien connus par l’égyptologie, du moins leur momies et leur rôle au gouvernement – car leurs origines sont mystérieuses. Particulièrement son père Yuya peut-il être assimilable à un personnage biblique et donc un hébreu. Akhnaton serait donc hébreu – comme l’affirme Israël – par sa mère Tiye.

Selon ma manière de procéder, devant une telle publication dont j’étais informé à Londres en 1990 (Out of Egypt ; A.Osman), j’ai fais l’achat d’un exemplaire que j’ai porté auprès diautorités compétentes, comme je le fis avec l’Œdipe et Akhnaton d’I.Vélikovsky en interrogeant M.Bernal [10.20.20.20.40-]. Je faisais parvenir auprès d’universitaires israéliens que je connaissais, la prétention de Osman. Je reçus de leur part confirmation que la thèse était d’une excellente facture. Ces spécialistes juifs de la littérature d’Israël et à l’occasion égyptologues n’en disaient pas tant de son Akhnaton-Moïse, comme je l’ai expliqué – mais quant à moi, leur jugement sur Yuya était suffisant pour le seul ordre des 'possibles' que la psychanalyse requiert. Il est donc, selon ces enquêtes et ces avis, tout à fait possible et sérieusement probable qu’Akhnaton soit de descendance hébraïque. Ce qui nous libère à présent du champ strictement égyptologique que j’ai écumé, pour examiner la documentation freudienne :

V1.20.10.20 Freud et Moïse

Après avoir évidemment cité Freud, premier notable – et encore le seul à ce jour – à avoir estimé la découverte d’Amarna et d’Akhnaton en 1900 susceptible d’introduire des révisions dans les notions historiques préalablement acquises – c’est à dire à avoir évalué la probabilité qu’Akhnaton ait influencé Moïse, il a été nécessaire de citer deux restrictions majeures à apporter à ses hypothèses : d’une part sa déduction faisait de Moïse un égyptien, voulant dire non-hébreux – or on vient de voir que cela n’est pas nécessaire dès lors qu’un Akhnaton hébreu est 'possible'. Deuxièmement son analyse témoigne n’avoir jamais exposé la simple hypothèse d’une stricte identité (A=M) qu’après coup l’égyptologie révèle être une autre possibilité de premier ordre. Il y a donc lieu d’estimer que Freud a particulièrement tordu le chemin de son exploration. Il aurait pu faire beaucoup plus simple et bien moins bouleversant pour sa propre culture : « Moïse est un hébreu élevé à la cour comme un prince et il avait porté le nom d’Akhnaton ». La seule étonnante nouveauté n’est que d’un degré d’intensité : la vie du prince avant son exil avait été encore plus brillante et conséquente que la Bible ne le laissait imaginer.

Cependant, le mérite de Freud ne peut pas lui être ôté. Quelles que furent les conséquences de ses erreurs, il fut durant un siècle le seul savant qui tira à conséquences précisément l’introduction de données objectives nouvelles – mais par un revers que tout élan comporte, il fut aussi à la cause de l’exposé de la réaction du 20em siècle à l’objectivité historienne. Ce qu’on appelle le 'revers de la médaille' expose celui qui découvre ce qui cache comme celui qui cache. Lorsque nous sortons d’une enveloppe un mensonge, notre main porte un mensonge. Par conséquent avec son action, Freud apporte une réaction de défense et de résistance aux transformations de la pensée au point de former son héroïque erreur – au lieu du recul sans ressort du silence – qui sacrifie la vérité – dans la plus pure tradition du sacrifice – en exposant son matériel documentaire, un mensonge, à la lumière de l’analyse. Pour reprendre une allusion précédente : pour révéler un double-fond, on expose d’abord un fond trompeur et sa tromperie. En résumé voici comment Freud pratiqua son biais pour aborder ce qu’aucune prise de face n’aurait mieux révélé :

S’il avait imaginé que le pharaon découvert à Amarna avait pu " finir ses jours à l’écart dans un endroit secret [20.10.10.20.20-]" comme on la légende le relate de Moïse, Freud aurait sans doute reconnu Œdipe. Mais l’approche de l’historicité d’Œdipe provoquait chez lui des malaises signifiants d’un refoulement [10.20.20.10.20-]. Cependant puisqu’il pressentait que cette découverte, en 1900, devrait modifier des conceptions de l’histoire, en l’occurrence révéler l’origine d’un monothéisme israélien, il fallut que son transmetteur (Freud) révélât au moins une nouveauté dans l’identité du traditionnel Moïse. Partant de ce principe, ce qui devait être nouveau de Moïse était son identité égyptienne. Une fois cette intuition circonscrite Freud estima nécessaire d’expliquer comment elle avait été refoulée.

Tandis qu’effectivement, par ironie de la découverte [10.10.20.10-], il devait refouler la véritable identité de Moïse, Freud avança que son meurtre était la raison d’un complexe de culpabilité qui fut à son tour négocié par le remplacement du disparu par un sosie hébreu. Ce sosie n’avait pas besoin d’être très ressemblant, puisque la littérature biblique réclame que le visage dudit Moïse soit porteur d’un voile cachant son identité. Il fallut donc qu’il y eut deux "Moïse" selon Freud avec un meurtre du premier. En résumé, au lieu de faire simple – comme « Akhnaton prend le maquis » - Moïse et le Monothéisme échafaude l’hypothèse qu’ « Akhnaton eut un collaborateur égyptien, qui pris le maquis, qui se fit assassiner – et qui fut remplacé par un sosie hébreu. »

On voit que la documentation freudienne est beaucoup plus alambiquée que la simple identité rapprochée (A=M) qu’autorise la documentation égyptologique. Mais elle a son mérite je l’ai dit, par le fait d’exister et parce que comme un rêve que l’on ose dire et soumettre à l’analyse, elle offre une source d’éclairage de la psychologie collective et de sa mémoire des origines d’Israël [10.20.20.10.20-], en particulier coordonnée à la négociation que fut le nœud gordien de Quades [20.10.10.20.20-]. Or cette présence de Quades dans la Bible est censurée, expliquant que nous soyons réduits, quant à cette documentation, au statut considérablement filtré qui mérite la comparaison du rêve – cependant que, si c’est un affaiblissement qui ne peut être corrigé que par une interprétation, on en trouvera probablement un début avec la troisième documentation annoncée, puisque l’interprétation des rêves a lieu avec le complexe d’Œdipe :

V1.20.10.30--Vélikovsky et Oedipe

Immanuel Vélikovsky est organiquement en position d’interprète de la confrontation entre les deux premières documentations, freudienne et égyptologique, comme entre le rêve (de Freud) et la réalité "névrotique" (de l’Université). Un résumé dont je crois être en partie responsable et qui a subsisté longtemps sans altération sur Wikipedia restitue cette 'organisation' : « Durant ses études et un séjour à Vienne il (Vélikovsky) assiste à un débat entre Sigmund Freud et Karl Abraham au sujet des ressemblances entre l’Œdipe légendaire et le pharaon Akhnaton historique. (Ensuite) durant un séjour en Palestine il écrit Œdipe et Akhnaton qui identifie un même personnage sous les deux noms. Il migre alors à New York en vue de la publication du livre ; mais ses éditeurs le pressent de faire passer en priorité les textes sur l'astronomie. Œdipe et Akhnaton sera donc retardé tandis que les thèses astronomiques rencontrent un grand succès populaire et déclenchent le conflit déploré par Sagan. » Le 'conflit déploré' par le fameux astronome Karl Sagan est celui qui mena à l’exclusion et à la censure de Vélikovsky par les universitaires – et le 'débat' en question, entre Freud et Karl Abraham est celui que j’ai déjà mentionné [10.20.20.20.20.10-], qui présidait aux malaises et évanouissements.

J’ai aussi dit de quelle facture était la documentation de Vélikovsky et comment finalement sa qualité en astronomie fut reconnue par Einstein. Pour Œdipe et Akhnaton, il mena une étude comparative entre un supposé mythe (Œdipe) et une découverte archéologique (Akhnaton). A l’issue de cette étude, le mythe se révèle être probablement une mémoire qualifiable d’historique qui attendait une documentation objective (égyptologie) pour être reconnue comme telle (comme un souvenir n’est qu’imaginaire jusqu’à ce qu’on trouve les traces de son fait d’origine). Le travail de Vélikovsky est à ce titre assez banal au catalogue de l’aventure historienne qui cherche afin de vérifier sa mémoire, des preuves matérielles qui ôtent d’un doute certains souvenirs.

J’ai troisièmement fait état du crédit ultérieur qui a été porté à cette étude de Vélikovsky – parfaitement recevable au dire d’universitaires spécialistes dont certains réputés. Il le statut structurel de la documentation dans la chronique des apports. En effet on se rappelle des deux moitiés de la vérité [10.20.20.20.40-] : à Paris on entendait : « Oui, pour A=M ! mais non à A=O », tandis qu’à New York à la même question on entend « Oui, pour A=O ! mais non à A=M ».

S’il lui fallait choisir, Vélikovky se rangeait nécessairement à cette seconde 'mi-disance'. En effet son Œdipe et Akhnaton, alourdit sa simple prise de position en taxant son dernier chapitre qu’il titre- en hommage au maître Freud : « le voyant de notre temps » d’une charge contrastée qui sévèrement le blâme et l’accuse d’avoir "flétri", dit-il, "dégradé, "déprécié" et "rétrogradé" Moïse et son peuple.

Si l’on cherche à comprendre pourquoi Vélikovsky termine son livre par cette chute, nous pouvons probablement l’éclairer de la structure de l’interprétation – et de sa chute – particulièrement bien notée dans La Lettre Volée selon Lacan :

V1.20.10.30.10--Les confins de l’observation

La loi authentique, voire d’authenticité, d’une conscience de la réalité doit employer ces trois séquences que les trois documentations présentent :

Selon cette analyse de cette Histoire Extraordinaire de Poe, la loi authentique, voire d’authenticité, d’une conscience de la réalité doit employer ces trois séquences que les trois documentations présentent :

Dans l’histoire une a) première scène chez la reine - le ministre vole la lettre – suivie d’une b) seconde chez le ministre – le détective voit la lettre – mène à la c) conclusion où le détective vole la lettre en laissant un mot. Historiquement à l’identique, a) l’égyptologie expose la lettre c’est à dire livre sa documentation. Freud est témoin du silence total ; c’est à dire que comme le ministre voyant que 'le roi ne voit pas', il escamote le document. Toujours comme le ministre il l’affiche b1) dans son cabinet ou son œuvre et 'personne ne le voit'. Dans l’hypothèse présente, c’est AMO que Freud exhibe, mais de manière symptomatique, comme en évidence. Chez Freud, b2) Vélikovsky assiste aux évanouissements, aux symptômes, oublis et dénis qui enveloppent AMO, et comme le détective Dupin d’A.E.Poe c) il s’en saisit et la dévoile mais 'sans la lire' de sorte que toujours suivant la structure de la signification, il laisse, à l’instar du billet (extrait de l’Astrée de Crébillon) que Dupin laisse au ministre, un chapitre final qu’il inflige à celui qu’il nomme le "voyant de notre temps".

Ce que l’analyse de cette structure – nécessaire du progrès – apporte, se trouve dans la suite : la lettre volée part pour l’oubli, rien ne s’est passé, seuls les uns et les autres ont gagné de l’argent, le roi, le ministre, le détective et sans doute le chef de la police qui récupère la pièce. C’est ainsi qu’après a) l’apport en Europe de la documentation amarnienne, suivie de b1) l’exposé Moïse et le Monothéisme quand b2) Velikovsky voit Œdipe et Akhnaton, ce dernier en c) laissant un mot pour finir, restitue AMO sans qu’aucune conséquence n’ait résulté de la découverte initiale. C’est cette neutralité que nous allons d’abord voir. C’est seulement ensuite que pourra être utilement introduite la seconde démonstration [30.10-] annoncée et que j’ai, dans ce souci  [10.20.20.20.50.10.10-] retardée. C’est sur cette base de neutralité établie qu’elle pourra opérer avec toute son efficacité sans ressortir des procédés dits 'magiques'.

20.20 Les complexes de la documentation

J’ai indiqué au lecteur, au début de ce chapitre, la possibilité de sauter l’introduction et commencer par la documentation [2.1]. Avant cette documentation la première partie, en effet, qui traite de la psychanalyse et de l’Art de la Mémoire, ajoute la chronique de ma propre approche et les étapes par lesquelles je suis passé. Or le premier sujet, la psychanalyse, il faut l’admettre, est un repoussoir pour beaucoup et le second, l’Art de la Mémoire, fait partie des activités qu’on juge d’habitude obsolètes. Troisièmement parler de soi sert tous les prétextes pour l’interlocuteur à ignorer ce qui se dit. En commençant donc directement par la documentation on trouve la surface lisse que l’on trouve partout – c’est à dire souvent ce qu’on admet de lire. Considérons donc cette situation.

Pour le lecteur pressé et généralement cultivé qui a commencé par lire la documentation, il est possible de continuer à présent par la suite que j’appelle « les complexes de la documentation ». La documentation ayant regroupé les points de vue de l’égyptologie, de l’histoire voire de l’astronomie [2.1], ce lecteur aura trouvé notamment appuyés les points qui contestent, objectent voire infirment une hypothèse, dite "AMO" qui y est mentionnée de manière frustre. On pourra donc ainsi trouver justice à ne pas avoir lu le début qui au contraire faisait l’étalage détaillé mais partisan de tous les arguments en faveur de ladite AMO. Les amoureux de l’intrigue ne devront pas non plus s’en désoler puisque ces deux étapes 'chronique' et 'résultats' ont à terme mené au constat que ni la chronique en faveur ni les résultats en défaveur ne peuvent conclure à une certitude – et que du fait que l’un l’autre prêtent au soupçon de bévue sinon de malhonnêteté, l’important par conséquent consiste a appliquer l’opération qui déjoue ces objections réciproques (cette méthode et conduite pratique a été traitée au premier volume par l’examen de la logique du mensonge [C3.20.30.10]). Après avoir évalué les complexes de la documentation à la suite de la documentation elle-même, nous arriverons à cette opération (suite à quoi et si son intérêt persiste, pour compléter son opinion, le lecteur susdit saura reprendre au début ce qu’il aurait d’abord trouvé sans motif) :

20.20.10 Egyptologie en défaut

Une histoire scientifique est nécessairement en défaut. Toute lecture qu’elle fasse du passé ratera ce que ce passé a voulu laisser pour que ce ne soit pas lu – c’est du moins le sort de la science policée sortie d’université dans la plupart des états. Cependant c’est en mauvaise conscience de ce fait que ladite lecture peut devenir un symptôme et par la suite redessiner sa vérité. Un symptôme du fait d’origine se remarque principalement de ce qui ne se voit pas. Je saisis cette occasion pour faire remarquer une chose. Dès que l’Internet, puis surtout dès que le Web a été accessible au public, en 1995, j’y développais un site : akhnaton.com devenu en 2000 akhnaton.net. Toute la thèse AMO y est exposée, en détails et résumés. Considérons à côté de cela le monde universitaire de l’égyptologie ; il s’agit en général d’une population de chercheurs employés, salariés par et au service de la société – dans certains pays, c’est directement l’Etat qui finance les émoluments de ces serviteurs. Dans cette condition il est attendu lorsqu’une thèse émane de la population générale, que ladite population générale ne s’y intéresse pas puisqu’elle se guide sur les conseils de ces employés que ses impôts financent – par contre cet état conditionne doublement les universitaires à une obligation professionnelle et déontologique de prendre connaissance et d’interroger les thésards "laïques" d’hypothèses nouvelles ou contradictoires. Le summum et l’excellence d’un point de vue universitaire se porte donc sur l’examen des idées populaires – ce que généralement l’universitaire corrompu méprise comme 'la populace'.

Je ne parle plus des rejets méchants et méprisants d’universitaires contactés par des laïques imaginatifs ; mais je témoigne qu’aucun de ces employés, ni de leurs étudiants pour une critique de la marginalité, n’a jamais une fois contacté l’auteur de ces sites qui exposent cette hypothèse AMO jusqu’à ce jour irrésolue (ou seulement très dernièrement éventuellement résolue). Je ne dis pas cela pour me plaindre mais pour l’intérêt du fait et ce dont il instruit pour évaluer le milieu et les conditions dans lequel on doit recevoir et éventuellement interpréter une documentation, surtout lorsqu’elle est relative à des facteurs d’hypnose collective [x].

A cette remarque il est bien évident que le bureaucrate répondra qu’il y a un grand nombre de dingues et de mégalos – pour parler comme on en parle - dans la société et qu’à côté de la probabilité de perdre son temps à l’œuvre discrète de chercher une lumière dans un asile de fous, s’oppose l’impératif écrasant de l’énorme masse de travaux et de recherches bien dirigées à quoi les chercheurs ont pour obligation ou vocation de se sacrifier ou de souscrire par contrat.

Nous détournant du problème de ceux qui parlent quand ils n’ont qu’à écouter, nous entrons donc à présent dans le cercle plus étroit de ceux qui savent de quoi ils parlent – les vrais universitaires, les bons. Et une deuxième remarque se laisse remarquer :

20.20.10.10 Défaut moral

Sans plus parler de ce qui fait défaut, des ombres aussi signalent. Avec moins de précision que les manques, elles arrivent néanmoins à détailler des inconvenances voire des irrégularités qu’une lecture peut par bonheur traduire comme l’appel d’un symptôme :

Lorsque l’égyptologie était internationale elle avait les meilleures chances de neutralité – peut-être cette chance eut-elle été encore plus élevée si l’égyptologie n’était particulièrement pas égyptienne (littérature et cinéma du sens populaire en montre l’intuition, et la crainte que seul un point de vue extérieur puisse savoir le code, l’origine d’un système, figuré comme un observateur extraterrestre). Cette relative distance a produit ses bons résultats puisqu’à l’origine l’égyptologie fut européenne – mais c’était une distance déjà réduite par la proximité de l’Europe à des origines en partie - voire totalement selon certaines thèses [x] - égyptiennes. Cependant dernièrement cette relativité s’est volatilisée quand, pour sa gloire qu’aucune autre glorieuse nation ne saurait critiquer, l’Egypte s’est proclamée maîtresse d’elle-même et donc de son histoire. Sans faire état de l’inconvenance elle signifiera, par cette maîtrise et pour ses radicaux, la connaissance de soi et de sa propre mémoire.

Evidemment ! qui mieux que moi connaît mon histoire ? Comme il suffit que je connaisse sans rire « mon Inconscient », qui mieux que le sérieux de l’Etat égyptien pourra garantir la qualité de la connaissance de son histoire ? Le fait qu’il soit attesté que chaque roi et pharaon de ce pays comme ailleurs bâtissait son identité en effaçant tout ce qui était possible qui nuisait à ses affaires ou à sa popularité prouve que c’est une habitude du temps passé « qui n’a donc plus cours à présent puisqu’elle est dénoncée » disent des hommes au pouvoir, passé de la propagande à la publicité ; c’est ainsi que toute la documentation égyptologique depuis quelques années, l’attribution des zones de fouille, la propriété des archives et le droit de leur usage, dépend du Conseil Suprême des Antiquités et du Ministère de la Culture Egyptiennes (CSAMC). Nous sommes donc dans la situation où l’égyptologie est devenue une science nationale… Bonjour l’aide des gars !

S’il elles ne sautent pas aux yeux comment cela peut se faire, il suffit de réfléchir aux conséquences extérieures du fait. Prenons par exemple le cas de la recherche génétique sur certaines momies. Le cas a eu lieu et il est exemplaire. Il y a d’excellentes équipes de généticiens au Japon, aux USA, Russie, Europe. Bien que des demandes d’autorisation étaient posées, l’analyse génétique de Thothankhamon a été longtemps retardée – elle fut même déclarée ‘interdite’ sine die. En réalité elle avait été faite et confiée à un laboratoire hors d’Egypte qui avait eu cet honneur à la condition de le garder secret les résultats et reconnaître au CSAMC l’autorité sur sa divulgation. Je ne sais si je mentionnerai les raisons qui motivaient ce quasi secret-défense – il est plus utile d’en faire abstraction pour mesurer le procédé et les effets de système :

Cette organisation presse à imaginer les conditions qui gouvernent les universitaires égyptologues 'étrangers'. Une université qui n’obtient pas une concession de recherche peut fermer son unité. Un professeur qui ne rapporte pas sa pitance à l’administration, demain limogé n’apportera pas non plus à sa famille la sienne. Pour tout égyptologue diplômé et farouchement concurrent il est de rigueur d’accepter tous les termes et rejeter les résultats contraires aux espérances du CSAMC. C’est une honteuse évidence et s’il n’y avait pas la Grandeur de l’Egypte, les effets d’une nationalisation d’une science seraient ainsi factuellement mesurables, non seulement à la mesure de la catastrophe qu’elle peut produire au sein de nation propriétaire mais en la redoublant des effets de la soumissions de l’extérieur à une exigence en retour poussée au fanatisme.

20.20.10.20 L’unique preuve scientifique

Je crois en avoir assez dit au crédit et en prévenance de tout ce qui pourrait être de mise en défaut à la thèse AMO. Il s’agit d’une thèse qui aurait tous les arguments positifs pour elle et - tandis qu’elle est depuis vingt ou trente ans rejetée partout et par tous - thèse qui dépeint de surcroît les conditions maladives de son entourage qui ne la reconnaît pas. Autrement dit c’est « moi, William Théaux j’ai raison et en déclarant pourquoi et comment les autres ont tort, par conséquent ils persécutent la vérité.» ! et contre cette déduction justifiée et pathognomonique de la paranoïa [pelicier], j’ai organisé l’exposé afin de pouvoir au mieux 'poser’ le terme conclusif qui en fin de compte invalide AMO. Avec ce démontage nous parvenons à la démonstration aboutie de la nature d’une erreur ou un mensonge [initial] ainsi que la façon de les résoudre [projet :démontrer faux].

Pour bien porter ce coups de grâce, il faut répéter qu’il s’agit d’une thèse dont j’ai cherché à me débarrasser et prouver la fausseté durant près de trente ans sans que soit une seule fois possible de me soulager de son fardeau – caractérisé par l’absence totale d’éléments objectivement et honnêtement invalidants, et par l’abondance au contraire d’éléments en sa faveur. Tournant au cauchemar dans lequel tous les spécialistes interrogés garantissaient par leur immédiat rejet sans appel, qu’il était vain d’espérer une contradiction sensée, je n’avais que mes preuves logiques et scientifiques pour les discuter. Ce n’est qu’au bout de trente ans que je pus reconnaître que ces professeurs attendaient la preuve qui venait enfin.

Cette preuve, c’est à dire l’invalidation de AMO, je l’ai déjà mentionnée où je l’ai appelée élément ou "argument 55" [1.2.2.2.5.1.1] en citant qu’elle est acquise depuis 6 mois environ (nous sommes actuellement en septembre 2010) et en mentionnant son radical outil qu’est la génétique. Les probabilités grâce à ce moyen atteignent très souvent des degrés certifiants. Nous pouvons donc nous garantir d’une conviction raisonnable. L’intrigue est résolue comme suit : selon l’hypothèse AMO, jusqu’alors honnêtement irrécusable en tant qu’hypothèse, Akhnaton aurait quitté Amarna et, enfui d’Egypte son corps ne saurait y être retrouvé. Or l’égyptologie vient de révéler après un long moment d’étude que la momie d’Akhnaton se trouve sur son sol, dans une tombe chiffrée KV55.

Il ne serait que pour un pinailleur que AMO fut encore valide – car le corps aurait pu être 'ramené' - mais en fournissant la certitude de cette présence, on peut dire qu’avec une même probabilité que celle dont elle est coutumière, la génétique écrase (enfin !) l’hypothèse AMO.

20.20.10.20.10 Accessoire certification

J’ai également mentionné [x] un autre élément. Ce second élément est beaucoup moins spectaculaire – mais beaucoup plus déterminant ; il s’agit du fait que l’on dise, également récemment, que la tombe destinée au pharaon à Amarna a été brièvement occupée par la momie d’Akhnaton (qui y a d’abord été inhumée et secondairement déplacée en KV55 avec le reste de la famille plus ou moins entassée à proximité mais dans la Vallée des Rois, loin d’Amarna, ramenée proche de Thèbes). C’est l’inhumation d’Akhnaton à Amarna est définitivement et absolument déterminante pour invalider AMO. Même avec tout le poids de la certitude génétique, la momie de KV55 aurait pu être ramenée, pourquoi pas, Nous avons donc une consolidation du fait qu’Akhnaton soit retrouvé en Egypte par le second fait qu’il n’aurait jamais quitté Amarna. Akhnaton aurait donc assumé son serment inscrit sur les stèles frontières de sa cité [x] et n’aurait pas étendu extérieurement son expérience. Avec cette occupation du caveau amarnien c’est non seulement l’événement mais l’esprit d’AMO qui devient certainement une erreur ou un mensonge

Je cite cet élément second pour sa valeur que je viens de décrire. Il convient tout de même de reconnaître qu’à l’inverse du premier, il n’est pratiquement pas étayé et ne s’appuie sur aucune forme de preuve. On n’a pas retrouvé un cheveu ou un poil de momie qui aient attesté de la génétique d’Akhnaton dans le caveau amarnien. On dit seulement, dernièrement, que le caveau a bien été occupé. On l’affirme. Apparemment, auparavant, on disait le contraire tout aussi gratuitement. Heureusement, il n’est pas nécessaire de chipoter sur ce point. Tout le monde s’entend sur le fait que le premier élément – la momie identifiée en KV55 est suffisamment certifiante.

Voilà donc un brillant résultat scientifique et personnellement j’en suis enfin soulagé. La diabolique erreur ou les mensonges artificiels que j’avais montés en 1985 afin d’en démontrer l’artifice, sont aujourd’hui bel et bien démontés.

20.20.10.20.20 Par défaut scientifique

Las ! c’est une histoire sans fin.

Voilà ce qui s’est produit, quinze jours après la déclaration en fanfare de la CSAMC : son interprétation est révélé ridiculement précaire. En deux semaines des généticiens arrivent à conclure jusqu’à l’inverse. Pour eux, l’ADN de KV55 prouverait au contraire que la probabilité est bien plus forte que ce ne soit pas Akhnaton qui soit inhumé là !

Il faut nous accrocher et écarquiller les yeux pour suivre ce qu’il nous faut admettre : nous sommes à l’écoute des plus grands égyptologues, n’est-ce pas, et je continue à ne témoigner que de la documentation que l’on trouve aussi bien officiellement (rapport Hawas-CSAMC ; National Géographic [tableau ci-dessous] et autres autorités) qu’au moindre des comptoirs indépendants mais spécialisés. Je n’apporte aucune exagération aux faits ; et si au fond de cette affaire nous réalisons que l’enjeu est le déchiffrage de l’origine du monothéisme mais aussi des nations, il faut vérifier les bases de notre espoir en ce que la science puisse extraire l’humanité des séductions du mysticisme, voire plus en-dessous des tendances à la barbarie. On aimera donc que je fasse un état détaillé et précis de la situation de l’argument 55, gloire du CSAMC, si brutalement clamé puis aussitôt dénoncé. Voici le détail de la situation :

La momie de KV55 a été trouvée à proximité d’autres caches, KV35, 62etc..  Ces nombreuses momies sont des personnages de la famille amarnienne. Lorsqu’on commença à ouvrir KV55, il y a de nombreuses années, l’égyptologie s’était exclamée : « Voilà le corps d’Akhnaton enfin retrouvé ! » puis certains indices avaient imposé un recul de l’enthousiasme et de la conviction. En fait,  si ce n’était lui, c’était probablement son frère ! Cette expression du langage coutumier s’appliquait bien à cette occasion. Notamment I.Velikovsky appuyé sur la probabilité qu’un frère d’Akhnaton fut à cette place, constatait une pièce supplémentaire qui, du puzzle Œdipe-Akhnaton s’ajoutait (Sophocle décrivant un frère-fils de l’inceste oedipien inhumé non loin de Thothankhamon) tandis que l’égyptologie également connaît l’existence d’un frère et/ou d’un fils, énigmatique et qui n’est pas désigné dans la famille actuellement affichée des momies amarniennes :

 

fig :

 

Mais oublions ce cafouillage de démarrage. Aujourd’hui, quarante ans plus tard, l’identification de KV55 est clamée à nouveau à présent acquise avec la quasi-certitude qu’offre la génétique De manière rassurante le CSAMC a pris son temps puisque la plupart des analyses ADN datent de plusieurs années. C’est donc de manière forte et posée, avec les garanties du sérieux d’une science doublée de la vérification d’Etat que l’on a pu réviser les incertitudes et revenir sur la première impression : « Voici la révélation génétique, il s’agit bien du corps d’Akhnaton !»

Si on veut bien saisir cette affirmation, il faut connaître le moyen obtenant pareille certification. Il est possible de prélever de l’ADN d’un corps. Mais il ne suffit pas d’avoir de l’ADN pour dire que c’est celui de telle ou telle personne. Il faut soit le comparer à une autre partie ADN connue pour appartenir à ce corps – soit constater son inscription dans un contexte d’ADN familiaux en montrant qu’il s’y ajuste comme une pièce de puzzle. En l’occurrence (puisqu’il n’existe nulle trace génétique à comparer de l’Akhnaton connu) c’est cette seconde voie et inscription qui ont été constatées, au cœur de la famille amarnienne. Il s’agit donc d’une certification génétique non par comparaison directe d’ADN mais par une analyse conjoncturelle des croisements héréditaires par rapport aux momies trouvées à côté. Mais dans ce cas et au principe général, il est évidemment difficile de pouvoir affirmer s’il s’agit d’un personnage ou de son frère – l’un et l’autre exposant les mêmes statistiques héréditaires.

Pour surmonter cette incertitude générale, une évaluation conjoncturelle de ce type s’appuie sur des particularités  propres à chaque famille ; et dans ce cas particulier c’est à partir de l’intégration d’une épouse connue que l’on peut, à partir des enfants ajouter un faisceau d’indices qui conclut à reconnaître tel individu, par exemple tel homme et non son frère. Pour que ce principe particulier soit également réduit à l’incertitude il faudrait que la mère ait ‘trompé’ son mari avec ledit frère.

On peut éviter de se casser la tête avec des scandales de genre oiseux – et pour cela on les range dans des mythes à la spéculation réputée vaine. En l’occurrence il s’agit de celui des frères jumeaux, Atrée et Thyeste – le premier  cocu par l’autre fait manger au second ses propres fils, sans se soucier qu’il l’élève au rang du dieu du Temps. Ces mythes sont vains et les allusions qu’on y trouve sont indéfinies (c’est pourquoi c’est ce mythe qu’on trouve à la fin de La Lettre Volée si souvent mentionnée [x] au cœur de la psychanalyse) ; nous l’abandonnons donc.

Or même en refusant d’emprunter le chemin détestable des alluvions ésotériques, on ne peut pas couvrir d’un voile qu’en l’occurrence l’épouse attribuée au prétendant KV55 n’est pas l’officielle Nefertiti, jamais retrouvée à ce jour et qui disparut un jour de la scène sans qu’on sache comment ni pourquoi, ni où elle finit et sans qu’on n’ait aucune momie identifiée d’elle. Nul besoin donc de faire appel à "un scandale dans la famille" royale ; pour distinguer Akhnaton de son frère en KV55 le seul appui est une femme non-identifiée, c’est à dire une ressource sans ressource, autrement dit une impasse dans l’analyse conjoncturelle.

Malgré cela le CSAMC est formel : il y reconnaît Akhnaton et officiellement déclare sa découverte.

J’ai déjà expliqué que je ne suis ni égyptologue, ni généticien, et l’exposé que je viens de faire pourrait être une supercherie ou une faible élucubration. Cependant il n’est produit qu’en témoignage et exposé pour donner l’idée au lecteur de ce que semble être le terrain – voire le sable mouvant – sur lequel l’égyptologie se serait dernièrement basée. Pas moins de deux semaines après la publication du résultats et l’annonce tonitruante de Hawass-CSAMC clamant « KV55=Akhnaton définitivement identifié » ! Après qu’elle ait été diffusée comme je l’ai déjà dit dans tous les médias concernés et populaires, sans aucun remous de la part des universités – des marginaux mais spécialistes libres ont publié des déductions radicalement inverses et opposées à partir de l’analyse du même résultat ADN et de son interprétation. Ils ont été encore suivis quelques mois plus tard, je viens de l’apprendre par d’autres groupes de recherches (italiens) remettant également à leur tour en question et par d’autres biais la fiabilité des résultats du CSAMC.

Le Conseil Suprême de l’égyptologie égyptienne a donc affirmé sans une hésitation quelque chose de notoirement incertain – au point que les remous et les contradictions que livrent ces savants relèguent les politiciens au rôle d’enfants de chœur. La plupart des contradicteurs indépendant du CSAMC qui, lui, parade en affichant l’orgueil de la certitude scientifique, prétendent que l’interprétation de l’analyse au contraire tend à prouver que ce-n’est-pas la dépouille d’Akhnaton.

J’ai répété et répète encore que je ne connais pas bien l’égyptologie – je sais fort peu de choses, de sorte que je n’observe que les rapports et comment les rapports se situent par rapport aux rapports des rapports. C’est ma distance qui permet de l’observer et c’est une véritable 'Science' qui procède de la sorte, qui puisse dénouer des oppositions multiples, bloquées par une hypnose collective et ce qui s’en suit de symptômes de propagande. Elle a lieu dans une situation de complexe qu’il faut s’attendre à trouver face à l’origine de religions, de nations, d’attribution de territoire etc..  au moment crucial d’une fin de monde. Retrouvant la scène primitive de ce monde qui conclut, cette science isole ses chercheurs de tous, chassés à bonne distance des administrations garantes d’abord de l’hypnose pour garantir, sous la couverture hypnotique, la vérité qu’elle expose secondairement, cachée mais en réalité comme la "lettre volée" qu’on veut bien voir.

Il s’agit de la psychanalyse que Freud appelle "notre science" pour marquer la distinction de ces chercheurs reculés. Cette science que La Sainte Ethique expose prend forcément quand elle aborde certains faits un ton sermonné car aussi mal traitée qu’elle soit, comme la vérité, la morale est malgré tout toujours intègre et intégrale - sauf à la bévue de son approche ; c’est ainsi que se présente la conclusion qu’il n’est pas raisonnable d’affirmer – sans mention de la probabilité d’autres possibilités – que l’occupant de KV55 est Akhnaton. Peut-être est-ce bien le cas mais en terme d’affirmation scientifique, il est actuellement faux et c’est un mensonge de commettre une affirmation pareille.

Comme toujours dans tout le cours de cette affaire l’honnête observateur reste pantois – on l’assimile à un mou ton. Mais on n’a d’abord rien à dire quand on prend connaissance puis on s’étonne de voir le mensonge l’emporter si bien. C’est en effet par la convention du mensonge qu’il faut procéder, nous l’avons vu en théorie [x] – nous l’appliquons en pratique suivant la règle du raisonnement par l’absurde :

20.20.20.4) AMO en défaut

Nous n’allons pas rester dans un état désolant d’incertitude– voire pire, celui d’hébétude qui avertit de la pression politique. Je pourrai élever d’autres éléments en faveur et défaveur d’AMO. On trouve assez de traces dans la presse pour que je n’y insiste, expliquant que l’identification génétique de la famille amarnienne a été source d’angoisse et qu’elle a subi un traitement spécial de la part de ceux qui durent la rendre publique – car elle aurait pu laisser penser que l’hérédité hébraïque était présente à un degré déterminant dans l’identification de la royauté amarnienne.

Au lieu d’attiser les susceptibilités racistes, il est pratiquement plus utile de prendre le parti consensuel. Même si la raison de la victoire est pitoyable – puisqu’on nous assure qu’au moins elle entraînera un engouement touristique et que c’est pour l’égyptologie un résultat désiré et réjouissant - au lieu d’être trouble fête en ridant cette belle vitrine, il est plus intéressant pour AMO finalement d’admettre la partie perdue. Parlons d’une seule voix et nous serons plus forts pour déclarer :

Nous sommes sûrs maintenant qu’Akhnaton est mort en famille à Amarna ! qu’il n’a jamais quitté sa Cité du Soleil, qu’il y a été inhumé comme de coutume et qu’une fois l’Egypte rétablie de ses frasques et ramenée au calme, les dirigeants ont rassemblé toute ce petit monde momifiée dans la Vallées des Rois pour rendre un digne hommage à ceux qui furent malgré leurs erreurs à son service. Nous savons de ce fait que Moïse n’a rien à voir avec ce 'raté' – car en fin de compte il n’a pas de meilleur qualificatif à porter – et que Œdipe ne conte pas son histoire puisque Œdipe – c’est un pléonasme – c’est un mythe.

Nous avons ainsi la part du vrai, de l’officiel universitaire, et des illusions du psychisme à redresser, fussent-elles persistantes, séduisantes ou partiellement armées ; nous n’allons plus mentir et peut-être réussir une autocritique :

20.20.20.10 Raison de la faute

On s’est assez moqué d’AMO pour qu’AMO n’ai pas à se moquer du CSAMC qui brille comme le phare d’Alexandrie sur les reste d’Amarna, les origines du monothéisme et celles du peuple Juif à la charge duquel il laisse son mystère.  A côté de cette connaissance établie, une psychiatrie collective aura su faire un diagnostique : AMO est un symptôme.

Il est utile pour ne pas répéter nos erreurs, de reconnaître les symptômes afin de les corriger. Ce symptôme AMO se décrit ainsi ; je le résume à nouveau à mesure qu’il se précise : on découvrit vers 1890 Amarna, et comprit bientôt qu’il aurait été comme un berceau en prévision d‘un bébé malheureusement jamais né. On peut bien découvrir un berceau dans un grenier et que rien ne soit pour autant changé dans l’histoire d’une famille. La découverte a changé une seule chose : à l’histoire familiale connue s’est ajouté un fantasme, un symptôme, une fantaisie qui a commencé par quelques troubles de la conscience, en l’occurrence du scientifique le plus douteux du siècle, un fils relativement névrosé de cette famille qui en fit un incident pour motiver une invention sienne et bizarre qu’il appelait "psychanalyse". En perpétuel déséquilibre et discussions indéfinies, il appela cette fantaisie : Moïse et le Monothéisme. Elle fut rapidement démontée [x]. Comme il est cependant caractéristique des idées folles, elle persista, évoluant de charybde en scylla, reprise à partir d’autres points de vues, accumulant les couches d’extravagance, des arguments grecs ridiculisés [x] pour finir trente ans soutenue par un seul acharné dont un professeur avait immédiatement diagnostiqué [x] la folie des grandeurs.

Pour cadrer ce symptôme, on l’aura vu propagé par au moins trois éditeurs internationaux de certaines publications persistantes, de Freud, de Vélikovsky, d’Osman. Puisque personne ne les prenait au sérieux, quelle raison l’aura soutenu sinon un caractère d’humour caché des grandes maisons d’édition (Laffont, Harper Collins pour en citer des moindres) ou bien un motif de pitié pour un peuple incurablement avide de rêve et d’invraisemblance ?

Puisque l’égyptologie universitaire d’y a jamais fait écho, il faut d’autant plus s’interroger pour isoler la seule explication possible dans le domaine du sérieux. Il s’agit de la qualité des symptômes qui, comme les jeux de scènes font la culture, ouvrant aux dimensions spirituelles au revers de leur sacrificielle absurdité. Un symptôme est comme l’enveloppe qu’on jette pour lire la lettre qu’elle cache ; il ne vaut rien mais sans lui un objet particulier n’aurait pas été protégé. Puisque AMO est une erreur, un fantasme, un symptôme, gardons et regardons alors ce qu’il recèle [2.2.2.1] et préserve [2.2.2.2] de la sorte – suite  à quoi trouvant [2.2.2.3] peut-être même que par sa bêtise attirant la bêtise [x] il puisse révéler les notions précieuses de l’art du clown :

20.20.20.10.10 Symptomatologie du Temps corriger2.2.2.1 & [2.1.1.2.3]

Reprenons ce qui est imprimé sur l’enveloppe du symptôme : il est quelque chose certainement bien découvert mais que l’égyptologie intègre lentement : avant qu’il ne fut un désert, le Sahara était une forêt tropicale. Son assèchement participa de la naissance de l’Egypte. L’égyptologie n’a pas encore effectué cette prise de conscience et ne décrit pas comment la désertification accoucha de l’Egypte. S’il n’y a plus demain de forêt amazonienne la culture brésilienne qui vient au monde actuellement en sera impressionnée. Pour raisonner l’histoire d’Egypte en dépit de ce facteur saharien, on dira que la rapidité des phénomènes (qui pourrait être rapide au Brésil) est incomparable dans une situation et dans l’autre (le processus de désertification saharien se déroula sur des siècles). En bref : "Brésil, oui ! Egypte, non !" et pour sacrifier du même coup au culte de la bêtise – dont il est dit sans mépris le renfort à la Convention du Mensonge [x] – on dira qu’il est malvenu d’en parler en même temps que d’Akhnaton puisque ce dernier vécut bien après la naissance de la civilisation du Nil.

Pourtant, dans la perspective du symptôme, nous accueillons bien cette anecdote écologique. Nous pouvons sur son appui nous rappeler qu’un symptôme psychique emporte le plus souvent un traitement de la temporalité. C’est par l’intervention de l’irrecevable Vélikovsky qu’AMO, symptomatique, produit l’occasion d’une lumière sur le sujet. Avec cet auteur, la confusion intellectuelle caractéristique des égyptologues amateurs montrait, de la manière caricaturale que les semi-déments savent offrir, la manière dont le temps est distordu dans la mémoire. Vélikovsky en effet soutint des choses extravagantes tel par exemple que la planète Vénus, aujourd’hui orbitant entre la terre et le soleil, gravitait en date proche d’Amarna sur un orbe extérieur, quand  en frôlant la terre elle vint se placer sur l’orbite contemporain. Le souffle de l’énorme déplacement aurait ouvert la Mer Rouge – Vélikovsky écrivait des choses comme ça ! j’en cite l’exemple pour qu’on comprenne pourquoi il fut si fermement exclu de la communauté scientifique ; mais comme je l’ai dit, je me suis porté comme à mon habitude auprès de spécialistes (astronomes) pour poser directement ma question et enquêter sur le symptôme. J’appris que Vélikovsky pouvait avoir eu raison – mais si c’était le cas, ce qu’il décrivait avait eu lieu à des dates immensément plus antérieures. Les planètes effectivement, ont plus que probablement sauté d’orbes en orbes en se formant au début du systèmes solaire. L’élève de Freud plus tard ami d’Eisntein n’était donc pas totalement 'fêlé' comme je l’entendais dire ailleurs, mais prenait ou confondait des réalités anciennes avec des choses récentes. On l’entendait parler d’hier comme si c’était à l’instant – notamment dérivant ainsi à la lecture de textes réputés éternels et par conséquent sacrés.

Vélikovsky n’était pourtant pas mystique et par son office nous rencontrons la fonction de recel du symptôme.

Avant que l’édition n’autorise l’Œdipe et Akhnaton initial et considéré au contraire comme naïf mais raisonnable [ai-je réfé la trope?]), elle pressa au préalable et en primeur la publication des élucubrations sur un système solaire en chaos. Avec ces textes publiés suivant une chronologie inversée on peut estimer qu’Immanuel Vélikovsky, stigmatisant par sa pathologie temporelle le symptôme AMO, portait des indications sur le traitement que l’on fait de la mémoire encore aujourd’hui où l’égyptologie est sans voix sur les changements climatiques inauguraux de son objet d’étude. Disons pour parler imagé, que l’abus de Vélikovsky trouvant la préhistoire dans l’histoire reflète à l’inverse la disette universitaire qui sert l’histoire sans préhistoire. Le symptomatique AMO en ce sens éclairerait sur ce problème plus vaste que je citais au début de ce chapitre concernant la datation en égyptologie générale [x].

Néanmoins il s’agit d’un avantage relatif et mineur pour une si lourde bévue que AMO porte. Pour admettre que ce symptôme gagne un crédit d’utilitaire – plus instructif que l’étalage des monstruosités fussent-elles d’intérêt – il va falloir constater que sa méprise l’emporte encore de nos jours concernant des problèmes actuels et cruciaux de notre société :

20.20.20.10.20 Symptomatologie de l’intoxication

Il gît dans l’erreur AMO – c’est à dire dans le fantasme d’une fuite d’Akhnaton, une cause que j’ai à peine évoquée. Elle est plus embarrassante que la géopolitique. La politique est précisément faite pour que cette cause soit si bien réduite qu’on n’en subisse plus le fantasme qu’à travers la seule répugnance. Je parle de la drogue que j’ai le plus sommairement possible évoquée [x]. La politique interdit la drogue et – toujours du même ton mou - c‘est tellement justifié qu’elle en corrompt jusqu’à la notion. Autrement dit, se droguer n’est pas qu’obscène – ce qui serait qualifié d’ 'adulte ' à notre époque – c’est mal ; et parler de drogue ce n’est pas beaucoup mieux. C’est quelque chose qui ne doit pas exister. Si par exemple on devait tenir compte de toutes les orgies et défonces des classes au pouvoir il ne serait plus possible de faire une étude stable et raisonnée du droit et de la spiritualité. Tel qu’on est obligé de s’abstraire du vacarme pour écouter son téléphone portable dans une gare, de même pour étudier le thème de la religion égyptienne –de bon aloi en égyptologie – on ne peut pas faire cas des paradis ou des sensations artificielles ; telle est notre démarche conventionnelle.

Eclairée sur cette loi du bon sens, l’égyptologie s’interdit de prendre en compte l’usage des psychodysleptiques dans la culture et le destin égyptien. Ce facteur brouillerait la vue limpide que l’on cherche à avoir sur le phénomène spirituel lui-même. Nous savons déjà qu’il a fallu écarter la géopolitique des considérations pour pouvoir expliquer la manière dont Akhnaton tout seul a transformé durant quelques années le grand pays égyptien [x]. Il s’agit de la même rigueur. On laisse la géopolitique aux politiques et de même réserve-t-on l’affaire des drogues aux spécialistes du cerveau, presqu’exclusivement militaires en ce cas. Pour que chacun puisse travailler dans son domaine réservé sans perturbation, on a laissé au Dr Albert Hoffman l’exploration des possibles usages de cette drogue dans l’antiquité. Personne n’a voulu s’occuper de cela. Comme c’était Hoffman qui avait (re)découvert le LSD par hasard, on l’a laissé se débrouiller avec cela. Les militaires n’ont pas tendance à s’intéresser à l’Histoire sans nécessité et il n’était pas souhaitable d’élargir le domaine civil des chercheurs [x].

Comme ce principe de secret précisément doublait le secret de cet usage déjà dans la Grèce antique, peu reconnaissant de la vertu des initiations ni, en vérité, de la culture originelle de la civilisation, les spécialistes de la Grèce n’ont pas tenu compte de l’ouverture d’Hoffman. On appelle globalement Mystères d’Eleusis, les fondations psycho-spirituelles d’Athènes et, ces principes initiatiques ayant fait la Grèce, on ne pourrait plus étudier la Grèce si ce secret était levé. C’est donc par le recul d’une manifestation extérieure (à la Grèce) que ce facteur occulte peut être abordé. Il n’a pas été abordé non plus par l’égyptologie. Si cette-ci cédait aux appels d’une interdisciplinarité ; irait-elle dire à la mythologie hellénique ce qu’elle occulte ? L’une l’autre sur ce thème reviendrait au « mêlez-vous de ce qui vous regarde ! ». C’est pourquoi l’égyptologie ne parle ni ne décrit jamais à Amarna des Mystères qui se déroulaient chez ses voisins – en toute négligence, je l’ai déjà mentionné [x], du réalisme géopolitique de la réunion de synthèse culturelle amarnienne.

Je m’en tiendrai donc simplement à citer les thèses, néanmoins universitaires que sont celles d’Hoffman – d’une qualité magistrale, relevons-le en passant - ainsi que Le Manas de Moïse – c’est à dire l’ouvrage canadien et universitaire qui établit la possibilité, puis la probabilité forte, que Moïse ait transmis entre autres choses conséquentes à Israël un vecteur de l’initiation religieuse de l’époque – qui était courant sur les terres voisines qui allaient devenir celles de la civilisation athénienne. Mon propos n’est pas d’exposer ces thèses en détail mais celui de les mentionner – car elles indiquent ce qui aurait pu se trouver derrière une thèse comme celle d’AMO si elle n’avait pas été une fantaisie et un égarement de frange dans une société riche en penseurs qui la méprisent. Si Amarna avait été en relation avec Eleusis, le risque d’aborder un tel sujet que la drogue était bien trop grand pour qu’on n’en fourre pas l’hypothèse dans un symptôme névrotique.

Si Moïse était Akhnaton et également Œdipe, roi de la Thèbes égyptienne, exilé, pourchassé, recherché de Colone pour qu’on ramène sa dépouille et en use comme un outil de propagande sur la terre égyptienne (tel est ce dont avertit Sophocle par la bouche d’Ismène, la fille d’Oedipe qu’il met en scène sur ce motif dans Œdipe à Colone), il faudrait penser au rôle de substances étrangères (les Mystères d’Eleusis en développement en ce qui serait la Grèce) dans une scène primitive de la civilisation. Il serait d’autant plus malsain de laisser planer une telle idée que Moïse n’est pas en KV55.. puisque c’est Akhnaton ! affirme le Conseil Suprême des antiquités d’égypte. Il faut donc qu’un procédé mette à distance cette perspective perturbatrice ; et c’est en l’occurrence AMO qui exerce cet office de préservation dans la forme d’enveloppe qu’un symptôme peut prendre.

Sans l’aide d’un symptôme, nous savons qu’il ne reste plus que la bêtise, juste avant la violence, pour repousser d’irraisonnées mises à mal de ce que l’Histoire a mis tant de temps et pris de peine à établir de façon saine et claire.

Nous sommes ainsi rassurés que l’inanité d’AMO se soit finalement imposée, gardée dans un cortège de psychanalystes muets et, puisque la séduction de la bêtise est du même coup repoussée dans une rassurante bévue, nous pouvons relever – comme un sorte d’expression du pardon, non seulement le recel et la préservation mais une valeur même positive dans le symptôme sacrificiel de la névrotique hypothèse :

histoire du LSD et de St Antoine

20.20.20.10.30 Symptomatologie de l’alphabétisation

Si Akhnaton est chargé de réputation certaine d’avoir brièvement marqué l’Egypte d’un style unique constituant l’art amarnien (apparentes et caractéristiques déformations des images et des statues), Moïse de son côté est chargé de la réputation principale d’avoir transmis à son peuple des lois, c’est à dire pour les écrire et les lire, un alphabet. Ces lois sont abstraites comme il se doit mais sont profondes comme le signifie la lettre hébraïque dotée d’une dimension complexe et diversement interprétable qu’on signale sous le nom "Kabale". Au principe de la lecture du texte hébreux il existe en effet une sorte de linguistique si habile qu’elle ressemble à l’effet d’un chiffrage et un déchiffrage qu’elle définit en même temps qu’elle l’applique en elle-même.

On sait aujourd’hui que telle vertu pourrait positionner cette écriture et son langage dans les rangs de ce qui aboutit à une structure cybernétique appareillant le monde humain quelque trois millénaires après que cette écriture et ses lois aient été introduites. Mais introduites dans la civilisation d’où, et par qui et comment ? A cette question jusqu’à présent il n’y a pas eu d’autre réponse que de Dieu, par Moïse et en créant Israël. C’est une réponse satisfaisante à la mesure de son énigme. La science ne s’est pas encore mêlée de cela. Quand à la Renaissance on décrivait l’espace on tenait encore à ce que c’en fut Dieu l’ordonnateur, aujourd’hui encore on tient ni plus ni moins à Dieu pour la raison d’Israël. C’est pourtant également durant la Renaissance qu’une tentative de rationalisation du monothéisme et du nationalisme fut orchestrée, par le cercle qu’on appelle herméticien. Or cette prétention fut vite rabattue et classée avec les magies vaines et infantiles pour ne pas dire dangereuses. Nous risquons, à nous y repencher, de trouver une troisième raison et possible utilité d’un symptôme pour canaliser de rémanents soubresauts possibles – il n’est pas sûr qu’un être normal ou normalisé veuille le vérifier et, usuellement, nous l’ignorons plutôt.

On ne touche pas à la Bible ni à l’écriture hébraïque ; de tardifs soubresauts en effet de cette activité furent accusés de magie et de pensée magique ; elle s’est aussi trouvée en rivalité à Champollion (qui découvrit que les hiéroglyphes étaient des lettres) quand à la fin de la révolution (deux siècles après la Renaissance), la rationalité réglée commença à investir l’Egypte pour dire ce qu’on pouvait penser d’une composante probablement importante de l’origine de notre culture. Dans ce domaine, la découverte de la signification champollionnesque de l’écriture hiéroglyphique – signification littérale des images – fut opposée par un adversaire dont les œuvres sont encore publiées de nos jours – en particulier : La Langue Hébraïque Restituée. Il s’agit d’un traité de l’équation champollionnesque renversée – l’image, le hiéroglyphe est moins une lettre que la lettre, à l’inverse, est un hiéroglyphe. Un ‘o’ par exemple n’y est pas un signe seulement propre à être distingué par exclusion de vingt-cinq autres ; selon cette "restitution" de 'la langue hébraïque', c’est le signe d’un trou ou d’un tout (Tao), ou simplement d’une bouche qui dit et fait « oh ! » ou encore d’yeux comme des billes etc... C’est un renversement subtil mais opposé aux égyptologues lisant les hiéroglyphes avec une sorte d’alphabet et aux hébraïsants ne lisant pas leur texte traditionnel comme un livre d’image.

Il n’y a rien qui s’oppose à ce que les deux points de vues soient fusionnés mais dans la pensée moderne l’un exclue l’autre. Des lettres peuvent rester des lettres en étant des images et réciproquement des images rester imaginaires en passant à l’usage de lettres mais il est pourtant exclu d’y penser si vous n’êtes pas.. herméticien(ne). Avant la cybernétique, la science s’est refusée à expliquer cette exclusion. Il convenait tout à fait de la ranger – cette exclusion – dans un symptôme, une pensée erronée et malsaine qui, comme images et lettres confondait pharaons et dissidents, c’est à dire AMO. C’est effectivement une source ancienne d’AMO dont je n’ai pas encore parlé [à vérif] que l’on retrouve composée à l’occasion de cette objection à Champollion :

Dans La Langue Hébraïque Restituée l’auteur, Fabre d’Olivet – par ailleurs versé dans des traductions d’initiations pythagoricienne – explique comment une succession ordonnée d’images aurait été transmise à Israël. Il se serait agi d’un système hiéroglyphique secret, c’est à dire attaché au gouvernement des prêtres et volé au clergé égyptien. Moïse selon d’Olivet aurait été un pharaon, ou du moins un dirigeant excentrique d’Egypte qui aurait divulgué ce code jusque là réservé aux initiés, aux fins d’alphabétisation d’un peuple sinon des masses. On voit donc qu’en XXXX d’Olivet dessinait toute l’armature du symptôme AMO que je reconstituais personnellement près de deux siècles plus tard (je n’étais informé d’une pareille antécédence, dans les conditions et suivant la logique que j’ai décrite au début du présent chapitre[xx]). Puisque, comme pour commencer en 1985, j’ai admis dernièrement qu’Akhnaton-Moïse-Œdipe est une idée fausse et que je réalise à présent mon auto-critique, ce n’est pas la persistance de la mémoire que l’épisode d’Olivet rappelle mais celle des maladies, symptômes et conceptions infantiles. D’ailleurs s’il fallait encore en ajouter démontrant l’inanité de cette bévue, on peut facilement lui tendre un piège et lui poser une question simple mais dévastatrice : « Si les lettres sont des images, mais alors des images de quoi ? »

La documentation apporte des réponses à cette question mais les complexes de la documentation également ! car ce sont évidemment des réponses sans validité. La lecture du texte hébraïque comme un système d’images combiné à un ordre littéral peut-il même parfois occuper l’exercice de rabbins mais ce caractère de prêtrise ne garantit pas plus qu’un autre contre le déséquilibre mental. On trouve effectivement des élucubrations chez des 'Tennant' du New Age et je n’entre pas ici inutilement dans leur profond détail ; elle se résument simplement à répondre que de telles lettres kabalistiques figurent des images de parties ou de perspectives de notre corps humain ; on se figure à quelle magie cela peut faire rêver !

Pour une fois, il est épargné de devoir faire usage de la bêtise pour repousser une hypothèse tordue qui joue de l’obscurité ambiante. Pour qu’on en soit débarrassé, cette fois-ci, la bêtise d’elle-même emporte la théorie malade. Si jamais il y avait un doute de ce que les lettres de l’alphabet occidental ne soient que des signes arbitraires qui ne signifient rien en-soi, on sait qu’a la moindre complaisance et faiblesse à éloigner ce doute, s’insinuent derechef comme un cheval de Troie les fantômes monstrueux de prophètes égyptiens traversant les frontières comme les murs. Or cet AMO dans ce cas revenu comme repoussent sans cesse les serpents de Méduse, se dénonce lui-même car à la troisième conséquence de son hypothèse initiale, il n’a d’autres arguments que sa propre bêtise présentant l’alphabet comme une série anatomique de l’yeux, des i(s) 'i', de 'Q ( !)' et autre rébus et serpentins de code. Même un enfant rejetterait naturellement cette idée dès qu’il apprendrait à écrire. Je répète que j’épargne le lecteur de mentionnez plus précisément ces délires qui nous ramèneraient en maternelle. Nous concluons ainsi à la troisième vertu du symptôme qui épargne la raison de devoir parfois faire usage de la bêtise, en s’en changeant tout seul. C’est une telle économie qu’on peut la reconnaître comme valeur positive.

20.20.30 L’insistance de la névrose

Voilà, on dirait que j’ai fait mon acte de contrition – en tant que soutient de l’hypothèse AMO après son étalage de preuves, l’ultime preuve de son erreur :

J’ai commencé par la thèse de Freud interrogeant : A?M [x], suivie par la vérification de Vélikovsky posant : O=A [x], et solutionnée par la démonstration égyptologique d’Ahmed Osman : A=M [x] ; suite à quoi j’ai quant à moi re-vérifié durant quinze années et cherché, sans en trouver nulle part, un moindre élément invalidant. Ne trouvant par contrer que violence ou bêtise je me suis reconnu sur les sables mouvants que l’hypnose collective promet [x] ; c’est alors que par bonheur l’histoire m’a fait grâce en cédant la première, seule et unique preuve objective du chemin faux que je suivais : elle a délivré l’élément 55 [1.2.2.2.5.1.1]. c’est à dire la contradiction à A=M=O du fait qu’Akhnaton a été retrouvé en Egypte !

Nonobstant que cet élément déchut en moins de quinze jours, je me suis cramponné à cette contre-preuve émanant de cette autorité nationale (CSAMC) des autorités (universités) libérales, comme à une bouée s’imposant par-dessus toutes les fins-de-non-recevoirs qui m’avaient laminé. J’étais heureux de savoir que j’avais tort et, prêt à m’y tenir, je réclamais à présent qu’AMO  était un non-sens.

Suivant la coutume de l’autocritique j’ai énuméré les faux-espoirs et les raisons pour une part honteuses qui m’avaient fait charrier une illusion trompeuse. J’ai cité les raisons pendantes au symptôme : celles de voir les choses sous un angle politique,  défendre la cause de la drogue et, à peine moins horrible, saper le bel alignement des lettres anonymes d’un arbitraire alphabet délivré par un Moïse voilé.

C’est à ce stade de cette belle dénégation qu’une craquelure s’est faite jour : il apparaissait dans la mémoire collective l’effroyable présence du symptôme déjà là, avant moi. Allait-il falloir que j’ajoute à ma charge, non seulement mon autocritique mais celle de penseurs avant moi ? Las ! peut-être est-ce mérité..

Je ne vais pas donc pas faire les choses à moitié. Je dois dire, avec cette gène qui rend l’autocritique difficile, que le symptôme AMO a été prononcé en réalité bien avant moi et qu’il est considérablement plus étendu qu’au petit aventurier raté que j’étais en essayant de doubler les savants de l’archéologie du 20e siècle Avec cette large extension du symptôme que j’ai déjà annoncée et que je vais finir par dire, nous sommes presque en demeure de considérer au lieu d’un symptôme, l’ampleur d’une maladie par soi-même. On verra vite qu’on ne peut plus se tenir aux gesticulations hystériques d’un égyptologue ni aux miennes repentantes. Ce n’est pas depuis un siècle que l’on parle d’AMO à commencer par Freud mais depuis trois mille ans et nous l’ignorions parce que depuis trois siècles on nous a interdit d’y penser. Ma pointe aventureuse est l’expression d’un magma souterrain refoulé, interdit et immense qu’on ignorait. Prenant acte que ce rapport n’est plus du tout mon fait, mais sort de l’Université dite ‘royale’ de Londres, face à la gravité d’une telle situation – nous n’allons plus pouvoir nous en débarrasser. Il va falloir opter pour une stratégie nouvelle et un positionnement de négociation médiane :

20.20.30.10 Rapports historiens

Puisque d’une part l’hypothèse AMO a été formulée et qu’elle reste nulle et non avenue, du moins sans considération – et que d’autre part y colle par ailleurs une série considérable d’arguments en sa faveur ; puisque troisièmement nous pourrions être sujets à une hypnose collective et que son examen actuel est chargé, disons, d’irrégularités , il ne nous reste que la certitude qu’il existe un questionnement : AMO est-il vrai ? AMO est-il faux ? Si nous ne voulons pas trancher le nœud Gordien, prendre le parti du plus faux pour le plus fort, nous devons l’employer pour un autre dénouement. Il est possible d’aboutir à ce que, vrai ou faux, ou quelque soit le cas, le crédit à en tirer soit le même. C’est la situation universelle de l’être humain moderne devant sa cybernétique, situation spectaculairement commune sous la forme du Web et des informations incertaines et contradictoires. On a déjà vu Œdipe résoudre logiquement ce problème [x]. Suivant cette même solution, d’une ambiguïté tâchons de tirer un double bénéfice.

Sous la forme d’un Sphinx dans l’Antiquité on exposait la scène : avant de tirer l’Oracle, pour affermir l’équilibre de sa balance, à l’opposé de l’affirmation archéologique dite "élément 55" (affirmation de la présence de la momie d’Akhnaton en terre égyptienne), nous avons de nombreuses suggestions qu’il ait quitté ce pays : certains en ont trouvé dans la Bible (A=M), d’autre dans l’histoire grecque (A=O), d’autres encore simplement à partir de l’ égyptologie. A ces deux affirmations contraire on peut ajouter à la pesée une évidence de poids que je cite d’abord sommairement : il s’agit de la mémoire elle-même – c’est à dire d’opinions d’historiens – et il existe dans cet ordre un volume considérable d’informations produites, non plus par des légendes ou des croyances sacrées ou d’objets de fouilles, mais par les textes historiens et depuis longtemps. Serait-il seul que suffirait le cas d’un historien majeur de l’époque greco-romaine dénommé Strabon. Il s’agit d’une source où puisent les historiens contemporains : durant le début du Christianisme ce voyageur de l’antiquité se renseigne en Égypte auprès de confrères. On lui rapporte avec force détails et d’impressionnants coïncidences, l’histoire d’un ancien pharaon fugitif entraînant une population avec une nouvelle religion. Cependant Amarna avait été rasée depuis plus de mille ans. Aujourd’hui, ce qui fut rapporté à Strabon corrobore AMO. En continuant à chercher on trouve d’autres noms majeurs à Rome, puis durant le Moyen Age, qui auront cité et décrit des conjonctions et des faits paraissant rejoindre AMO ou que AMO rejoint. Ces informations viennent de Pères de l’Eglise comme St Augustin, Lactance et de nombreux autres, qui le dénomment Triplex. Nous constatons donc que l’hypothèse AMO est très ancienne, et découvrons que certains Papes de la Renaissance s’en seront même réclamés ! Mais le conflit fut si fort entre opposants et partisans qui n’avaient que des textes et nulle pièce archéologique à charge ou décharge, qu’il fut tranché par l’Inquisition. Nous comprendrons donc aussi pourquoi, quand en 1900 l’Europe apprend l’existence ancienne d’Amarna elle tombe des nues, ne se souvenant évidemment ni du fait amarnien effacé des lieux sitôt né - mais ni même de la mémoire que l’histoire en avait cependant tenue durant des siècles jusqu’en 1600 après JC. En 1900 l’Europe s’est réveillée d’une période où l’Inquisition venait de faire depuis peu de temps – quelques trois siècles – table rase, interdiction et tabou, d’aller-venir et revenir sur le sujet. Ainsi l’origine triplexe de la civilisation était une notion spécialement proscrite en 1600 sur les braises de bûchers si prompts à reprendre du gaz, cependant en 1900 encore frappée d’un trou de mémoire écrasant quand Freud s’évanouissait.

20.20.30.20 Hermopolis

On comprend que même interdite par l’autorité du CSAMC aujourd’hui, AMO a de quoi se montrer persistante. Il est bon de ne jamais oublier que c’est un fantasme névrotique mais il est nécessaire de bien en prendre sa mesure pour le volatiliser et y appliquer une solution finale. Dire à quel point les historiens étaient insistants sur la mémoire de l’expérience amarnienne que certains politiques avaient violemment interdite doit encore se mesurer à la qualité du geste. Il ne s’agit pas simplement de ce que l’on a raconté mais de ce que l’on a fait. Il s’agit de mesures que les migrants grecs ont prises lorsqu’Alexandre de Macédoine étendit l’Athène d’Œdipe sur l’Egypte. Nous pouvons imaginer la situation en 300avJC, moins d’une dizaine de siècles après que Ramsès et ses ramessides aient rasé le sol d’Amarna en proscrivant sa mémoire. L’endroit avait été déserté. Puis l’Egypte s’était affaiblie ; il n’en restait plus rien. Du cirque de la cité et de l’expérience ne demeuraient que les stèles frontières ornant comme aujourd’hui les falaises entourant le site par ailleurs ouvert sur le Nil. Les interdits de ramessides n’avaient plus de force, Athènes avait réalisé son immense expérience, Israël était revenue de Babylone et Rome nouvelle venue au monde commençait sa consolidation.

C’est alors qu’annexant l’Egypte à la Grèce, Alexandre puis les Ptolémées y élèvent au bord de la Méditerranée pour mémoire Alexandrie – fameuse pour ses malencontreux incendies et dommageables.. trous de mémoire – mais en même temps érigent une cité égale en importance au cœur du territoire et dont la réputation allait influer sur toute la Méditerranée. Il s’agit d’Hermopolis, le centre spirituel et de pèlerinage de l’Égypte ptolémaïque ; avant que Rome ne passe en tête du monde, c’est la Jérusalem, la Mecque ou le Vatican du monde occidental.

Hermopolis Magna fut dressée sur la rive du Nil faisant face à Amarna, là où j’ai mentionné précédemment [x] un domaine attribué à Thoth, raison qu’on appelle l’Hermès d’Hermopolis : « Hermès-Thoth.» Il est impensable que cette conjonction architecturale, tendant dessus le Nil une arche entre deux moments de rayonnement sur un même site, ait été fortuit, voire même inconscient. On le verra, après l’Ancien Testament et Sophocle, Israël et Athènes gardant deux sortes d’archives sur Moïse et Œdipe, cet épisode initial, "hermétique" marque le point de départ d’un Art de la Mémoire lequel, comme rappelé à l’instant, durera en Europe jusqu’ en 1600. Il ne s’agit donc pas simplement de textes historiens, comme des rêves, mais des gestes, des empreintes qui ramènent ici la Grèce à Amarna, comme un stigmate qui répondra plus tard d’un Œdipe-Akhnaton. Ainsi le symptôme AMO tient-il, depuis extrêmement longtemps et jusque sur des bases sur le terrain de sorte que, contre l’égyptologie de l’Egypte contemporaine voilà des termes d’une opposition équilibrée – et égaux dans la balance, bien que contingents nous pouvons envisager de tirer une vérité de leur adversité.

20.30 Psychopathologie de la vérité

La situation est descriptible en bref : La Sainte Ethique souscrit à la vérification pratique de sa théorie. Un Art de la Mémoire doit réaliser des œuvres de mémoire. A partir d’un fait historique – Amarna – porté à la connaissance en 1900, la raison logique a employé les éléments scientifiques qui lui parvenaient, pour envisager que sa scène primitive ait pu être retrouvée, propre à une objectivation. Cependant les opinions universitaires s’y sont opposées – elles ont finalement produit un argument estimable comme une invalidation définitive. Nous appelons cette hypothèse sur la sellette ou sous la guillottine "AMO".

Mais si historiquement l’hypothèse AMO est fausse, pourquoi est-elle en logique et en chronique mieux soutenue et défendue que la seule et unique preuve archéologique qui l’invalide ? La question est d’ailleurs encore plus aiguë car cette preuve postulante comme décisive est quasiment malhonnêtement fomentée [x]. La question plus précisément demande alors : si AMO est fausse alors qu’en logique et en général elle est mieux défendue, pourquoi son invalidation est-elle douteuse ? Il existe à cette question une réponse proche d’une loi ; les universitaires le savent bien : il existe un désir d’irrationalité au fond de chacun et spécialement des ignorants. Par conséquent un sort est jeté sur toutes carrières et tout acquit scientifique, forcément bordé, parfois couronné, toujours accablé d’un cortège de fantasmes, de lubies et d’invraisemblances. Pour cette raison il peut y avoir, il doit y avoir et il y a d’ailleurs tant d’éléments accumulés au cours de l’histoire autour d’une scène amarnienne où rien de conséquent ne s’est en réalité passé. Tel est pourquoi la cause est bien défendue.

Rien ne s’est donc passé à Amarna et nous pouvons ajouter à cette remarquable conclusion scientifique qui mit un siècle à s’obtenir, une double leçon car elle offre les plus pures possibles de l’observation d’un désir. Autour de ce rien on a vu croitre des illusions certaines jusqu’à l’hallucination ; elles ont été si persistantes – puisqu’on les suivra deux mille ans durant – que leur insistance parfois jusqu’à  enkystement aura pu creuser une sorte d’espace derrière le rideau de l’histoire objective. On nomme ce maillage psychisme, rêve ou illusion où l’on reconnaît l’espace virtuel du désir. Même s’il est sans objet un tel tissu est aussi utile à la compréhension de la réalité que sont utiles des nombres imaginaires pour l’expression de calculs qui secondent nos sens premiers. Ainsi pourquoi la preuve qui destitue la cause est-elle douteuse ?

Pour exploiter le désir sans y céder, nous avons la célèbre neutralité de la science. En cela elle est thérapeutique en sus de sa détermination première de connaissance. Mais pour connaître les origines de sa propre civilisation elle se divise en deux rapports opposées d’AMO. Une bonne part de cet exercice a été pratiqué au cours des développements déjà acquis de ce chapitre et pour le compléter, je commencerai par observer ce que l’on peut déduire au cas où bien qu’exacte ou justifiée AMO serait malgré tout justement invalidé par la science. Ensuite nous profiterons de l’assurance officielle pour tirer de la fausse AMO – tout aussi justement invalidée par la science – l’observation d’un désir animant cette science.

20.30.10--AMO=vrai, pourquoi le taire ?

Dans ce premier cas (celui où AMO serait vrai) la situation signifierait que la science en l’état actuel exerce, consciemment ou inconsciemment, le refoulement de AMO. On sait également qu’alors elle ne fait non plus seulement usage de la bêtise (mépris des universitaires pour l’ignorance laïque [x]) mais de numéro spectaculaire type Dr Hawass 'qui en a!' sous son chapeau de cow-boy (ce n’est pas par mépris que je le décris mais pour faire sentir la mesure qu’il faut qu’on juge sur pièce en consultant les vidéos éducatives et informatives distribuées par son académie { durant la révision de la première rédaction de ce texte, des évènements révolutionnaires en Egypte soulignent et d’une : la corruption du pouvoir qui par conséquent dut atteindre l’intelligence de l’université – et secondement : le franc côté de la bêtise dans l’entreprise idéologique de ramener le trésor égyptien éparpillé - comme l’Internet - pour sa sauvegarde de par le monde, tant que les risques de la concentration se sont immédiatement vus au saccage du Musée du Caire }). Examinons cette organisation du refoulement :

20.30.10.10 Avertissement d’Ismène

Selon Sophocle, Œdipe en exil à Colone est averti (par sa fille Ismène) que ses successeurs à Thèbes sont déterminés à le rattraper et le saisir mort ou vif, afin d’exposer son corps sur le sol Thébain. Ils veulent exploiter le corps du fugitif ou sa mémoire à des fins de propagande. S’il s’agit de la Thèbes égyptienne, afin de restaurer leur image, il importe aux dirigeants égyptiens de dénier que le pouvoir ait fui d’Egypte après un crime impuni. A suivre ce modèle, si trois mille ans plus tard et aujourd’hui sur le sol de l’ancienne Thèbes égyptienne, le Conseil Suprême du gouvernement annonce que Akhnaton est sur son sol, on dira que Sophocle l’aura prédit. Mais plus personne n’est prêt à croire ni même seulement estimer une prophétie ; en réalité Sophocle raconte cela pour expliquer qu’averti que de persistantes poursuites le menacent encore en son exil, l’ancien tyran de Thèbes s’enfonce plus loin à l’étranger, dans un lieu secret où il transmettra son initiation à Thésée, connu par ailleurs comme le premier roi et fondateur d’Athènes.

Heureusement que nous n’y croyons plus ; d’autant que ce soupçon que la tragédie grecque laisserait planer sur des plans égyptiens se superpose assez strictement avec la légende de Moïse ; car selon les hébreux, lorsque leur prophète – qui avait été un moment prince égyptien – sent sa dernière heure arriver, il est informé que ses poursuivants, personnifiés par Satan, ont l’intention de faire usage maléfique de sa dépouille ou de sa mémoire. Par conséquent Moïse se retire dans un lieu plus profond, plus au nord et disparaît, comme Œdipe, sans laisser de traces autre qu’une initiation terminale.

Par conséquent, dans la situation où il serait faux, voire mensonger, que l’occupant de KV55 soit Akhnaton, nous aurions tant avec Œdipe qu’avec Moïse, deux figures sinon la même à premièrement expliquer qu’il fallait s’y attendre (le sol thébain fera un usage politique, économique, touristique ou idéologique de la dépouille mortelle d’Akhnaton sur son territoire) et deuxièmement candidates à compléter ou fournir l’histoire du supposé disparu.

20.30.10.20 Refoulement géopolitique

Aussi proches de la circonstance que ces anciennes légendes puissent se trouver, elles fournissent néanmoins peu de détails sur un motif politique réaliste. On reprocherait à Œdipe un inceste – ce qui est fantasque – et à Moïse un meurtre – ce qui est vague pour un dirigeant politique. D’autre part, même si ces deux sources (le ‘mythe’ d’Œdipe et la ‘légende’ de Moïse) émanent de la région et de l’époque où Amarna fut au centre de l’extension maximale du royaume égyptien – et même si par conséquent elles sont bien mieux placés que nous pour avoir eu des raisons de dire quelque chose sur le sujet, nous nous sommes fait une règle de ne plus les croire. Nous ne nous appuierons pas sur des attestations anciennes de refoulement géopolitique.. nous en avons de bien plus actuelles à notre disposition avec les éléments contemporains dont j’ai déjà fait état [x] : en se réclamant d’une règle officielle de circonspection extrême quant aux légendes et mythes, l’université couvre et cache en quelque sorte une règle de limitation équivalente mais officieuse : couverte par l’alibi de son rationalisme qui rejette les manipulations anciennes, l’égyptologie subtilise le fait qu’elle ne traite de domaine géopolitique (non seulement sans le passé mais :) en aucun cas – et particulièrement pas de géopolitique contemporaine. On constate le revers du bannissement de ce domaine d’explication par l’observation simple du fait qu’elle préfère explorer et se limiter à la personnalité, la folie et la mystique de l’individu Akhnaton [x].

On comprend aussi le fait d’une occultation de la géopolitique par une observation double :

J’ai d’une part mentionné également [x] des motifs seulement évoqués – je les complète ici : le retard, le secret et les méandres qui ont abouti à la révélation de l’élément 55 (identification de la 18em dynastie [x) ont tenu au fait qu’on risquait de trouver dans ces analyses génétiques assez de composants pour rattacher cette famille amarnienne à la nation Israëlienne. Ce motif (Akhnaton et Thothankhamon, des princes hébreux qui auraient leur place à Jérusalem) est tellement embarrassant que – bien qu’ayant été personnellement informé (par mon amitié avec Osman lui-même ancien ami et proche de Hawass) ce n’est que sur la base de documentations de presse que je l’affirme. Une fois le caractère public de l’élément 55 politiquement décidé, cet épineux problème de race est noyé dans l’évidence qu’assez de gènes ayant circulé durant trois mille ans dans la bouillonnante région il était décidé de ne pas porter attention aux analyses de populations en l’occurrence – seul le traitement d’analyse génétique limité aux quelques dix personnages de la famille est digne d’intérêt. Par conséquent cette raison géopolitique à l’argument génétique s’est naturellement évanouie ou plutôt, son refoulement est de bon aloi.

Cette observation est effectivement double : nous venons d’établir que l’identification hébraïque de l’élément 55 n’est pas sujet à un refoulement géopolitique parce que celui-ci est dissout dans la sagesse et le bon sens – mais soulagé qu’il soit ainsi refoulé, il en ressort ni plus ni moins comme sujet géopolitique, ceci étant apparent à l’examen de la situation universitaire de l’égyptologie, totalement dirigée par la politique égyptienne [x]. Par conséquent, de ce point de vue il retombe naturellement dans un refoulé plus large en tant qu’objet scientifique traité par un état. Sans qu’il fut nécessaire d’en avoir l’idée par un recours aux mythes et légendes, cette situation géopolitique contemporaine explique aisément la raison pourquoi, au cas où AMO serait identification exacte, elle serait empêchée.

Cependant cette allusion à la géopolitique contemporaine, même si elle est potentiellement explicative, n’est pas suffisamment consistante car elle ne fournit pas en soi la raison pour laquelle la politique opterait pour la solution du refoulement plutôt qu’au contraire celle d’une exploitation directe et ouverte. Si Moïse et Œdipe sont des noms d’un seul et même Akhnaton, le motif des races est certainement suffisamment passionnant pour qu’on repousse cette réunion, mais c’est également un motif si facilement manipulable qu’il n’a pas besoin de cacher AMO pour alimenter ses tensions et ses drames. Il faut qu’il existe ou du moins que participe une raison plus objective au choix politiquement et économiquement coûteux d’un tel refoulement.

20.30.10.30 Toxicomanie et angoisse

On repère effectivement un autre élément brillant, par son absence de toute mention par l’égyptologie ; je l’ai cité précédemment [x] : il s’agit des agents psychoactifs, généralement chimiques, qui sont tabou en égyptologie comme d’ailleurs en politique. Comme motif d’interdits ils sont très objectifs en comparaison de motifs idéologiques ; mais à l’époque actuelle ils représentent un poids économique énorme combinant l’industrie mafieuse et l’industrie pharmaceutique légale. Dans le passé leur influence était également objective ; elle permettait l’accès aux secrets c’est à dire à des postes administratifs dans les écoles et les temples.

20.30.10.30.10 Le Mana biblique

Je vais dire très succinctement l’énorme documentation que contient ce volet. Si AMO est exact, son optique qui unifie les territoires orientaux de la Méditerranée (tel qu’ils étaient effectivement unifiés) rapproche également les usages et coutumes, particulièrement les rassemblant en Amarna qui est la brève capitale globalisant ces lieux. Certainement les mystères Éleusiens, révélés par la suite, devaient être introduits par ce fait et pratiqués publiquement comme de règle dans l’enceinte Amarnienne (où le principe déclaré était l’ouverture des temples au jour et la communication au lieu du secret). Cette probabilité très haute renforce et explique donc la thèse citée par ailleurs [x] d’un Mana délivré au peuple Hébreu par Moïse en même temps que l’écriture et les lois. A ce titre on trouve de nouveau une coïncidence entre les rapports et situations hellénique et hébraïque.

Comme je l’ai également expliqué, j’ai durant ma carrière procédé en vérifiant en personne les hypothèses auprès de spécialistes et des auteurs accessibles. Mais dans ce cas, malgré un proximité fréquente et recherchée auprès d’intellectuels du clergé catholique, cette pratique chimique a toujours été impossible à discuter – jusqu’au summum où en 2006 j’animais un colloque [x] dans les locaux-même d’un séminaire d’un évêché principal et où l’évêque, la porte à côté n’adressa même pas un séminariste ou un clerc pour m’assister ni simplement assister à l’étude. Je ne mentionne pas les diverses autres tentatives faites dans monastères et collèges.

Pourtant il est notable et documenté, à la connaissance de ce clergé, que son sacrement comparable au susdit mana que Moïse aurait distribué, fut une fois le christianisme engagé, perpétré en Egypte au sein de communautés monastiques alchimiquement instruites par un médecin des régions Eleusiennes. Il s’agit du dénommé St Antoine qui exécutait cette mission. Ce médecin est légendairement réputé pour des fièvres telles qu’il fut le patron bien plus tard des escadrons d’exorciseurs désignés à la fièvre des ardents que les derniers accidents en Europe ont permis d’attribuer à l’intoxication par un LSD mal dégrossi. Ces symptômes de ce qu’on appelle l’ergotisme sont assez caractéristiques pour être supposés décrits de manière allusive, assombrissant encore la catastrophe amarnienne d’ ‘épidémies’ (nécroses, amputations) selon la documentation, ténue dans le cas des historiens égyptiens, mais précise suivant l’épisode du buisson ardent par ailleurs décrit dans la Bible.

J’ai suffisamment mentionné Hoffman [x] et ses recherches pour qu’on puisse évaluer la consistance du dossier à propos duquel nulle part, ni dans l’église ni dans l’université je n’ai pu confronter l’argument. Mais une telle disette, quasiment une misère des attestations de connaissance par les prélats et même les universitaires n’est plus d’actualité –  sur ce sujet nous sommes déjà affranchis. Sans contrainte d’inhibition il est présentement intéressant car il désigne un mobile à l’éventuel refoulement d’AMO.

Or la raison sans censure entrevoit l’importance qu’est actuellement sur le point de prendre la gestion organique des comportements neurologiques des populations durant des épisodes économiques, sociaux et écologiques un peu difficiles que l’humanité s’apprête à aborder. Le contrôle, c’est à dire d’abord le tabou sur les drogues et leur distribution est un facteur plus matériel que l’idéologie politique ; la psychologie collective peut éventuellement s’en trouver inconsciente et pas moins la gérer. La nécessité de révéler la fonction de la drogue ne s’impose pas.

Ce facteur tout à fait objectif doit être pris en compte dans le cas où AMO serait valide. AMO suggère par déduction que la cause d’une industrie de la drogue, collective ou culturelle participe aux origines de la civilisation. Au lieu des notions morales ce facteur chimique – qu’on appelle aussi cybernétique – serait plus objectivement responsable ou explicatif d’un refoulement de AMO (si AMO est vrai). De surcroît cette matérialité n’empêche pas qu’il soit doublé d’une autre casuistique, du type de celle du désir dont nous soupçonnons que l’alibi soit essentiel au traitement de l’hypothèse (AMO) vraie ou fausse :

20.30.10.30.20 Une phobie amarnienne

Ce dregré prend les choses inversées – telle que l’analyse d’un comportement psychologique les démontre également dans ce cas effectives (motivant qu’on leur donne le nom particulier de psychisme). Ces ‘choses à l’envers’ sont, en la présente occurrence, les manifestations d’opposition – et de refoulement – à la drogue amarnienne (éventuelle), émanant du sein même de ladite expérience amarnienne (et non plus de ses opposants passés ou actuels). C’est dans ce complexe des choses que nous rencontrons la mécanique la plus proche et motivante du désir.

Toujours et dernière circonstance, en cas de sa pertinence, l’hypothèse AMO doit compter avec sa mise en échec et la traduction éventuelle d’un refoulement initialisé par les protagonistes eux-même de l’affaire amarnienne et en premier chef par Akhnaton. Cette règle d’analyse qui s’applique à la réflexion rationnelle a été réglée par Freud et bien d’autres mais particulièrement soulignée dans le cas d’un rapport à l’Inconscient. Ainsi n’est-il pas possible qu’un usage de drogue se déroule sans conflits et difficultés induits par l’usager. Une drogue, puisqu’elle agit sur les comportements et en premier lieu sur celui qui règle l’usage de la drogue forme une boucle cybernétique. On ne peut pas soumettre à l’étude des phénomènes cybernétiques sans entrer dans un paradoxe équivalent ; or il ne se résout que par l’appoint d’un appareil cybernétique précisément – autrement dit le contrôle de la société cybernétique en construction ne peut se produire qu’à l’aide de ces mêmes appareils (cybernétiques). Cette loi fait l’objet de l’étude de La Sainte Ethique. C’est une loi qui a imprimé ses conséquences sur Amarna au cas où il y eut un usage de drogue dans son expérience.

Si, dans l’extrême hypothèse où Moïse, en ce cas Akhnaton, chercha volontairement (avec désir) l’expérience extatique comme la Bible le décrit dans l’initiation du buisson ardent, les conditions où cet événement se serait produit (c’est à dire sans une primaire organisation de temple ni surtout sans l’intelligence artificielle qui émerge en même temps que les grandes proportions d’intoxications de masse contemporaines au motif du loisir mais surtout de la psychiatrie) devait aboutir une initiation ratée, refoulée, sauf à l’issue d’un usage de l’absolu – c’est à dire du monothéisme en l’occurrence. A nouveau je n’ai pas l’espace d’entrer dans les détails mais je peux supposer que la chose est suffisamment compréhensible. Elle permet  de conclure – dans l’hypothèse où AMO serait exacte et dans le cas où alors elle serait refoulée par les académies, d’université et de pouvoir – que ce refoulement serait explicable par l’intervention chimique sur la psychologie d’Akhnaton lui-même et/ou de ses compagnons puis disciples ; et nous débouchons sur une règle du désir dans la psychologie collective :

20.30.10.40 Perpétuation automate de la censure (était la misère de l’université*homopouvoir1.2.2.2.5.1)

L’observation laboratoire met en évidence des fonctionnements collectifs qui expliquent, plus tard dans leur répercussion psychologique, une base des phénomènes de refoulement. Une démonstration exemplaire est fournie par ce qu’on appelle parfois le Théorème du Singe. L’emploi du mot 'singe' convient par l’allusion à l’imitation dont le mot 'singer' opère la caractérisation, car les phénomènes d’imitation jouent un rôle en partie dans l’expérience. Celle-ci consiste à assembler une petite communauté de chimpanzés dans une pièce équipée de douches mais aussi d’une potence à laquelle une banane est suspendue. Il existe par ailleurs un instrument, comme une échelle, qu’un individu de cette communauté peut gravir pour atteindre le fruit ; mais lorsqu’il le décroche un système déclenche un arrosage une douche froide sur toute la communauté. Ayant bientôt compris la cause du désagréable incident la communauté s’interdit de cueillir le met tentant. Une fois cette règle acquise, on sort un singe de la communauté, que l’on remplace par un nouvel individu 'vierge' qui, immédiatement va grimper l’échelle mais s’en trouver aussitôt arrêté par les autres ; après quelque dispute il y renonce. Puis à nouveau un singe ayant vécu l’acquisition de la règle est exclu et remplacé par un nouvel innocent – qui va tenter de grimper l’échelle mais va se faire rabrouer.. et ainsi de suite. Cependant, on observe que les derniers arrivés – c’est à dire ceux qui ne connaissent pas la raison de l’interdiction - participent à l’empêchement et sont plus violents pour interdire aux nouveaux venus l’accès à l’échelle. Bientôt, il n’y a plus aucun témoin de la raison originelle de ne pas toucher à l’échelle, et dans la communauté s’interdisant de cueillir le fruit défendu chaque nouveau venu qui s’y essaie naïvement recueille un assaut de violence bien plus sauvage que ce qui existait au départ de ce conditionnement. La douche ne fonctionne plus jamais, la banane est toujours là et accessible – mais une société déréglée et violente  vit autour sans la toucher.

Cette expérience illustre la gamme de formations diverses d’un refoulement d’AMO. Au cas où Akhnaton serait Moïse et en ce cas plus probablement Œdipe (ainsi qu’inversement s’il était Œdipe il serait encore probablement Moïse) et donc dans la circonstance actuelle qui en manifesterait le refoulement, le théorème du singe explique ou annonce un phénomène automatique d’entretien dudit refoulement. Même durant le siècle de la découverte d’Akhnaton après des milliers d’années d’oublis, l’évidente hypothèse qu’il subsista sous d’autres noms fut finalement réprimée. Qu’un théorème du singe soit seul en cause ou qu’il soit appuyé par d’autres raisons, stimulations ou un renforcement volontaire du même refoulement, il indique de toutes manières la part automate de ce mécanisme.

On sait que dans l’histoire les successeurs directs d’Akhnaton et principalement Ramses.2 qui vécut un long règne, appliquèrent un bannissement sur la mémoire de ce pharaon. Il aura suffi que durant une génération vivante, il fut interdit de prononcer son nom et d’évoquer sa mémoire sous peine de mort – ainsi que Ramses.2 effectivement en posa l’ordre – pour que tout nouveau venu dans cette société réprimée fut, comme les ‘singes’ nouveaux venus : nouvel innocent – c’est à dire également formé avec d’autant plus de violence à appliquer l’ostracisme. Cependant il faut également concevoir qu’une origine encore plus antérieure fut désignable de ce mécanisme – c’est à dire Akhnaton lui-même qui, soumis à l’épreuve d’Amarna dont il avait promis de diriger l’expérience, l’eut à un certain point sabordée. Ainsi, presque sans légende ou caricature, en quittant Amarna – c’est à dire rompant sa promesse de borner l’expérience à son enceinte – et en se rendant dans la région sinaïque pour établir la religion monothéiste, il aurait initialement causé la poursuite par Ramsès.2 automatiquement lancée par la promesse, l’engagement, rompu.

A ce point j’ai pratiquement pour la première fois eu besoin de mettre en cause l’individu lui-même et son comportement. Après avoir constaté que le refoulement du sort d’Œdipe était annoncé par Sophocle, mais sans faire cas d’une psychologie collective qui pourrait actuellement, in situ, nous tromper – on peut former une cause d’éventuel refoulement, venant indistinctement  de l’un ou de l’autre protagoniste (Akhnaton ou Ramsès) et n’aboutissant qu’au résultat d’une perpétuation automatique. Nous mesurons à quel point l’hypothèse AMO est si inconcevable à vérifier et par conséquent inutile à considérer. Nous pouvons donc enfin aborder le sol plus certain de son invalidation certifiée par l’académie d’égyptologie d’Egypte. Quittons donc la perspective de l’hypothèse que l’hypothèse (AMO) soit exacte mais refoulée et engageons nous à présent dans l’autre sens, admis de tous, en suivant le courant certain que la momie d’Akhnaton occupe KV55 de la Vallée des Rois d’Egypte et que l’hypothèse AMO est fausse.

20.30.20 AMO=faux, pourquoi le dire ?

Puisque AMO (entendons-nous) est moins une hypothèse qu’une lubie, quelle est sa raison d’être ? Nous avons un autre exemple qui permet de constater que la question se pose : depuis plus de quatre siècles nous connaissons les lois qui régissent les corps célestes. Elles permettent d’affirmer avec certitude que l’astrologie est une lubie. Pourtant dans notre société sans plus de conteste rendue au " Rational Radical " l’astrologie reste une pratique et une croyance vive (aussi en vogue, pourrait-on dire qu’une psychanalyse de semblant qui ne connaît sa véritable nature scientifique [*]). Ce paradoxe semble également frapper AMO, moins passionnant et dans des cercles plus spécialisés, néanmoins bien caractéristique d’une résistance à l’évidence scientifique.

Comment expliquer que malgré son non-sens, d’authentiques savants aient composé un volume de documentation semblant faire accroire que Moïse et Œdipe aient pu dénommer un seul et même individu en la personne d’Akhnaton ?

20.30.20.10--Les faux-crédits de Gunter Sachs

AMO et astrologie sont deux lubies. Incité par leur ressemblance, on peut s’appuyer sur l’une l’autre lubie pour expliquer sa partenaire. Une enquête a été menée vis à vis de l’astrologie, qui peut être aussi éclairante vis à vis des fantasmes que le théorème du singe vis à vis des conditionnements. Cette étude a été menée par un personnage qui n’est ni astrologue, ni scientifique – bien qu’il fasse état d’une formation universitaire, en mathématiques statistiques en l’occurrence. Cette formation n’étant pas exceptionnelle, ce qui par contre a distingué cet expérimentateur est sa richesse, financière, exceptionnelle. Héritier de nombreuses fortunes, Gunter Sachs est un personnage mondain, parmi les plus connus play-boys de la fin du siècle dernier. De ce sérail on imagine la manière dont il serait reçu par les scientifiques s’il pénétrait leur terrain. C’est effectivement ce qui s’est passé et ce qu’on aura pu imaginer s’est réalisé :

« ..Après être parvenu aux tous premiers résultats.. ..je me suis mis à publier dans la presse allemande et suisse quelques articles.. Que n’avais-je fait là : c’était comme si j’avais déclenché une avalanche : une pluie d’injures et d’insultes s’est abattue sur moi.. .. Je ne soupçonnais absolument pas de quoi les universitaires peuvent être capables.. ..qu’en définitive mes calculs soient bons, n’intéressait guère ceux qui m’ont critiqué » écrit Mr Sachs après être passé sous la douche aux singes ou rossé par le maintien de l’ordre de la pensée. Les observations et calculs qu’il avait réalisés avaient conclu qu’en fonction de la date de naissance, compartimentée, sérialisée, selon les catégorisations astrologiques, les statistiques de mariages entre signes partenaires, choix de métiers, types de talents etc.. étaient largement et manifestement significatives. Pour être conséquente un telle enquête doit être réalisée sur un grand nombre de gens et en connaissance d’éléments relativement privés ; des universités d’état en auraient le moyen mais, à l’instar des contraintes que l’égyptologie subit dans la permission de fouiller et l’expression de ses résultats [x], des départements, par exemple d’astronomie trouveraient difficilement des crédits pour vérifier quelque chose qui serait contre sa propre évidence – de même des départements de sociologie ne verraient pas longtemps leurs crédits les nourrir s’ils déclaraient d’objectivité publique les cabinets d’astrologues. Les facilités et droits de regard des universités étant donc sans conséquence, il n’y avait que des sommes considérables d’argent indépendantes et libres qui pouvaient obtenir le matériel et accomplir l’étude effectuée par Gunter Sachs.

Une fois le matériel acquis et le droit d’en faire usage obtenus, n’étaient plus nécessaires que des calculateurs pour obtenir une évidence on ne peut plus objective – à savoir qu’en statistique les comportements individuels sont prédictibles par les catégorisations astrologiques. C’est un fait que Sachs a mathématiquement démontré (Le Dossier Astrologique Ed M.Lafon oct 2000). Nous avons donc une bonne base de comparaison avec AMO qui, affichant de hautes probabilités doublées d’une croyance illusoire est toutefois si ridiculisée par la science que.. par un mauvais sort, elle ne s’y intéresse même pas.

20.30.20.20--Le captivant du faux-crédit

Saluant l’audace et le courage de G. Sachs, j’objecte néanmoins à une extension de ses conclusions. Après avoir démontré qu’il existe sur le comportement « une influence liée à des caractéristiques corrélées aux signes du zodiaque, » il exclut de cette casuistique ce qu’il appelle la « prophétie-auto-réalisée.» Une prophétie qui se réalise elle-même se verrait en l’exemple suivant : l’astrologie déclarerait que "les signes du béliers se marient entre eux" tandis que des sujets béliers amateurs d’astrologie et par conséquent informés chercheraient pour conjoint des béliers – l’astrologie serait alors prouvée après-coup. Sachs rejette cette possibilité, après avoir fait un grand nombre de calculs croisés de multiples manières semblant exclure que ce soit par préjugé qu’un comportement prouverait en écho une suggestion à l’origine arbitraire. Particulièrement certains résultats à l’opposé des 'prophéties' (par exemple : "les signes du béliers ne se marient pas entre eux") mais probants statistiquement (suite de l’exemple : l’analyse démontrant que "les béliers se marient significativement entrer eux") ruinerait l’explication par « prophétie-auto-réalisée.»

Cette opinion de G.Sachs témoigne d’une notable ignorance de ce que rendrait au contraire possible la prise en compte d’un Inconscient (qui est un autre modèle de mémoire et d’influence). Or l’université elle-même par ailleurs – l’anthropologie, notamment structuraliste – décrit nettement comment des structures désignées "arbitraires", astrologies ou mythologies, peuvent jouer un rôle de déterminant à l’insu de leurs sujets. La nuance, subtile mais radicale que la psychanalyse apporte à cette élucidation, s’écrirait dans une altération de la formule « prophétie-auto-réalisée » (ou « prouvée-après-coup.») devenant « prophétie-entretenue-après-coup.» Dans la seconde version existe un sujet (entretenant) qui s’ajoute à la première (automate) ; la subtilité ainsi découverte tenant à ce que le sujet de l’après-coup peut indistinctement se situer avant ou après ladite prophétie. Cette situation équivaut à l’observation déjà rencontrée qui concluait à ce que la valeur d’AMO tenait à ce qu’il était en pratique équivalent que son égalité, Akhnaton=Moïse=Œdipe soit vrai ou fausse [x & théorie du mensonge x]. Un autre exemple en fait état :

20.30.20.20.00.10 Exemple d’une fausse linguistique

J’ai précédemment mentionné [x] le crédit que certains kabbalistes octroient à l’hypothèse que la lettre (hébraïque, alphabétique) serait un hiéroglyphe et dessiné par ombre projeté d’une forme tridimensionnelle. De cet unique objet quelques dizaines de perspectives composeraient une série éventuellement ordonnée en table, mais aussi en mots, en phrases. Cette notion est si peu répandue qu’il en est d’autant plus étonnant de voir à quel point elle s’impose à l’expérience ; comme les statistiques de Gunter Sachs appliquées au zodiaque, le recensement des ombres-portées d’une certaine forme spirale force à le constater. Pourtant, que les projections de cette spirale puissent l’une après l’autre révéler chaque lettre de l’alphabet ne signifie pas que ledit alphabet ait été composé de la sorte ni à cette fin.

Que des gouttes d’eaux mouillent le sol ne signifient pas que le sol appelle la pluie (du moins pas dans ce qu’on appelle le paradigme scientifique) ! De même que des comportements peuvent révéler des signes zodiacaux sans que les signes zodiacaux en soient nécessairement la cause, les lettres alphabétiques peuvent coïncider avec des ombres singulières et néanmoins en être indépendantes. Pour être plus précis : les lettres peuvent précéder le constat qu’elles ressemblent à certaines composition d’ombres.

Cependant, si le cas est frappant – et effectivement est-il frappant de voir l’ombre de cette spirale projeter ces lettres (un visiteur un jour est venu m’en montrer l’évidence ; démonstration que l’on trouve par ailleurs sur livres, illustrations et Internet) – une fois l’alphabet composé il n’aura pas manqué qu’on s’aperçoive (ultérieurement) de la coïncidence, et naturellement le soupçon que ces ombres soient à l’origine des lettres viendra renforcer la pérennisation de l’alphabet, lui portant un faux-crédit (en l’occurrence de hiéroglyphe volé à quelque clergé secret). Une fois le faux-crédit institué il devient équivalent que la lettre soit un hiéroglyphe (une ombre projetée) ou inversement que les hiéroglyphes soient des lettres. Indifférent aussi lequel de Champollion ou Fabre d’Olivet [x] soit dans le vrai ou le faux – car dans tous les cas, c’est une coïncidence entretenue qui aura objectivé l’ambiguïté à la cause d’un sujet lecteur et écrivain.

Le cas d’AMO présente cet identique potentiel ; si c’est une vérité fausse, elle peut être – et l’histoire montre qu’elle aura été – entretenue-après-coup et être devenue l’objectivation d’un potentiel d’autant plus pérennisant. C’est ainsi que la science peut affirmer qu’Akhnaton soit resté en Egypte comme Champollion, dans son domaine, aura affirmé que les hiéroglyphes sont des lettres, l’hypothèse AMO n’en subsistera pas moins déterminante, comme Zodiaque et Comportement coïncident, comme lettres et images forment un objet réel. De ce point de vue le terme d’hypothèse peut être relégué (à l’hypothèse) et celui de structure lui être substitué.

20.30.20.30 Le faux-crédit réhabilité

C’est en terme de structure AMO que nous pouvons donc relever trois déterminations dans l’Histoire, annexes à la récente découverte de la dépouille d’Akhnaton en KV55.

20.30.20.30.10 Le grand périple (imaginaire)

Nonobstant que les corps de la 18em dynastie aient tous été retrouvés en Egypte dans la Vallée des Rois (et qu’Akhnaton soit donc resté en Egypte), une hypothèse (comme le zodiaque est une hypothèse, comme les structures de la parenté selon C.Levi-Strauss et comme la matrice hiéroglyphique de l’alphabet selon les kabbalistes sont à l’origine de la nature d’'hypothèse') a germé au décours de l’expérience amarnienne mais n’aurait pas cru plus manifestement que la lubie suivante : à l’opposé ou en contradiction avec son serment gravé sur les stèles frontières de sa cité, Akhnaton, le pharaon et les siens se sont déplacés hors des lieux ; entraînant avec lui une partie de sa population il s’exila vers les bases égyptiennes du Sinaï (le buste le plus remarquable de sa mère, Tiye a été retrouvé par les archéologues sur le Sinaï). Bientôt cet exil devint l’Exode quand le roi déplacé fut informé que le clergé resté à Thèbes avait ordonné sa capture mort ou vif (pour ramener et exposer son corps en Egypte). Akhnaton s’enfuit, reprit son voyage, vers le nord et la mer qui sera plus tard nommée "Egée". Il aura alors initié la fondation d’Athènes comme il sera ensuite conté par Sophocle dans Œdipe à Colone – par ailleurs la Bible écrite plus tard aura gardé le souvenir de son passage en décrivant que le guide de l’Exode, Moïse, aura échappé à ses poursuivants en quittant son peuple exilé pour se perdre plus loin, seul mais caché en délivrant une dernière initiation.

Tandis que le pharaon décédé repose normalement dans le caveau prévu pour lui dans sa cité, ce fantasme version "long périple" est celui d’une sorte de rêve que l’histoire aura recueilli aussitôt ou bientôt après Amarna. Il sera devenu une hypothèse, elle-même prenant corps et devenant influente. Cette sorte d’incarnation (puisque ce fantasme primaire est entretenu-après-coup [voir.sus]), même si elle opère en écho avec des structures biologiques, anatomiques, génétiques est également renforcée par des organisations spécifiques : par exemple une propagande (pendante à la propagande de Ramsès qui aura cherché à effacer la mémoire d’Akhnaton) aura pu objectiver ladite 'hypothèse' en créant les légendes bibliques et helléniques, de toutes pièces mais néanmoins comme un écho à une ambition ou une solution qu’Akhnaton et les siens auraient rêvées, imaginées sans avoir pu ou osé l’appliquer.

Des éléments et une phénoménologie dans ce cas, comparable à celle du désir, se montre ainsi rapidement construits après et en réparation de l’échec amarnien – en une sorte de déni de sa défaite mais néanmoins aussi effective que si Akhnaton avait effectivement imprégné et marqué l’histoire de toute la région méditerranéenne léguée à ses soins par son père et achevant l’œuvre de la 18em dynastie (voir l’objectivité de l’astrologie révélée par G.Sachs [C5.20.30.20.10]).

20.30.20.30.20 Le périple inhibé (symptôme)

Autre configuration ; nonobstant que les fouilles aient retrouvé en Egypte les personnages amarniens (prouvant qu’Akhnaton est resté en Egypte), une hypothèse a été constituée au décours d’Amarna, laquelle charge leur corps de conséquences initialement imaginaires mais rapidement plus effectives que leurs propres conduites et agissements. Selon cette seconde hypothèse c’est l’individu Akhnaton qui s’est engagé dans un exil. Isolé au milieu d’une population hébraïque qu’il a projeté hors d’Egypte mais qui lui voue une reconnaissance ambiguë, il est assassiné durant au fait de l’entreprise. L’ 'hypothèse' alors prend, à proprement parler corps par le remplacement du guide par un second personnage qui fera rapidement oublier à la fois et le meurtre et la substitution. Ce périple interrompu et maquillé constitue l’hypothèse que Freud déchiffre dans l’œuvre de sa vie (Moïse et le Monothéisme [x]). La Bible se serait souvenue de ce meurtre ; ensuite la Grèce aurait construit une autre fable réparant le désir contrarié, décrivant la version où le roi de Thèbes en exil échappe à l’attentat.

C’est la forme d’un symptôme qui est en ces termes composée. Elle est aussi effective que la première (le Grand Périple fantasmatique susdit qui se sera composé en civilisation hermétique ci-dessous décrite [x] ) et constitue l’odyssée judaïque selon l’interprétation dite freudienne à la veille de la Seconde Guerre Mondiale.

20.30.20.30.30 Le périple avorté (inconscient)

Une troisième hypothèse est également attestée par l’histoire (puisque historiquement la documentation chronique d’AMO est manifeste et effective) sans qu’elle soit en contradiction avec les fouilles archéologiques attestant de l’inhumation d’Akhnaton en Egypte – c’est à dire en toute adéquation au programme et serment d’Amarna affirmant la résidence circonscrite de l’expérience. Akhnaton n’aurait pas dérogé à son plan, mais l’échec sur place aurait produit, à l’extérieur, la forme du périple avorté qui aurait pu, au contraire, mener au succès de l’expérience. AMO serait, ontologiquement, sans rêve ni symptôme, éminemment Inconscient. Analogue au refoulement susdit [x] d’un usage de psychodysleptique LSD, un refoulement que l’on appelle "primaire" aurait issu le rayonnement de l’Atonisme et de la 18em dynastie sur le bassin méditerranéen. Par cette forme ontologique, en restant dans l’enceinte amarnienne le désir de n’en pas sortir fut rapidement objectivé – comme le zodiaque manifesté à partir du moment où la conscience humaine reconnaît qu’elle s’en distingue – comme la structure détermine du moment où elle chiffre la liberté – comme le hiéroglyphe écrit à partir du moment où il ne sait plus qu’il est une image.

AMO en ce cas serait totalement infondé, mais in status nascendi plus effectif que sa tentative. Il ne serait pas non plus l’impasse d’une génération spontanée mais la sorte de paradoxe qualifiable de 'cynisme' : AMO serait strictement 'rationalisé' par le comportement, autrement irrationnel des successeurs d’Akhnaton, particulièrement représentés par Ramsès.2 qui – sans l’effective production d’AMO – n’aurait aucune raison d’avoir appliqué le bannissement historique qu’il ordonna sur la mémoire d’Akhnaton. Si en effet ce dernier avait souscrit jusqu’à son terme au compromis géopolitique négocié et à l’origine de son expérience, il ne saurait exister de motif raisonné au bannissement dont il fut néanmoins payé en retour. Le bannissement ayant eu lieu, la réaction à l’ostracisme injustifié rétablit la rationalité d’une signification objective prenant corps en termes d’AMO. En cette troisième hypothèse Ramsès.2 aurait principalement contribué à l’effectivité d’un désir qu’Akhnaton n’aurait pas eu lui-même le talent ou la force d’exprimer.

Il reste alors à chercher le motif qui aurait poussé Ramsès et son clergé à l’injuste dépersonnalisation d’Akhnaton. Il faut entrer dans les détails pour trouver quelqu’indice. Une première étape de l’analyse identifie que, si Akhnaton n’a jamais pensé quitter Amarna (libérer les hébreux, trahir les secrets etc..), c’est que Amarna était déjà le lieu d’exil signifié par Sophocle par le nom de Colone (voire celui de l’exit où quittant Colone – en ce cas premières années de l’Atonisme encore à Thèbes). Cette signification trouve son ampleur lorsqu’elle est doublée d’un autre détail : dans la débâcle d’Amarna l’appel lancé par une princesse à une alliance maritale avec un prince Hittite, parent de la future grèce. Colone suivant cet indice est figurable comme le lieu de l’étranger. Or on a des raisons de penser que le racisme s’organise à partir d’une formule qui n’a initialement pas de signifiant – c’est à dire en l’occurrence, l’absence d’infraction d’Akhnaton néanmoins banni pour une cause qui sera générée par l’extérieur, ainsi que le montrerait cette génération d’AMO sans autre raison qu’un non-lieu égyptien.

Nous aboutissons aux confins d’un exposé et d’un texte qui se veut borné au sens commun et sans recours à l’argumentation très spécialisée de nombreux détails traités dans d’autres volumes. Ce serait le cas de craindre qu’à déborder du niveau auquel je me suis assigné, on me rejette dans le champ des spécialistes dont j’ai déjà fait état de l’intolérance. Hors du bon sens je figurerais ce que je décris et ma parole réduite à un tollé rance ; comme AMO, témoin les origines du racisme, je ne serais plus reconnu. Mais le tollé a déjà eu lieu et n’a pas besoin d’être prolongé. Nous sommes à présent du point où AMO n’a pas de raison d’être – et pourtant elle est. Le fait ne demande pas de détail, la généralité, les lois générales de la signification, suffisent à montrer comment.

20.30.20.40 Premiers arguments du crédit

Nous aboutissons donc à la conclusion que s’il a été raisonnable – même si l’injustice et la bêtise ont été employées – de réprimer tout examen de l’hypothèse AMO en attente de la preuve formelle qu’Akhnaton ne puisse être Moïse et Œdipe (puisqu’il est tout simplement demeuré durant sa vie, jusqu’à sa mort et après à Amarna, puis sans son caveau, puis dans la cache KV55) – cette raison aura servi à montrer que, sans pouvoir être réelle, AMO aura été "réaliste".

Autrement dit, il aura fallu que l’historique AMO ait été traité par la science comme une fiction, afin de pouvoir comprendre comment une fiction – le désir – constitue la casuistique effective de l’histoire de l’humanité. Pour bien comprendre quel est précisément le caractère 'réaliste' de ce caractère social ou humain, l’examen retrouve typiquement les manifestations historiquement objectives de ladite fiction-par-entretien-après-coup [2.3.2.2] témoin de la présence ou de l’activité d’Akhnaton dans l’Histoire.

20.30.20.40.10 Une objectivation spectaculaire

Si nous considérons l’épisode historique animé par Alexandre de Macédoine, il est difficile de ne pas lui attribuer une qualité objective et effective. Alexandre a bien existé et ses conquêtes on bien été réalisées. Au cas où elles laisseraient déchiffrer la structure AMO, il sera difficile également de considérer que l’hypothèse AMO ne soit pas objective, sans quoi le rôle de cette structure ne serait autrement explicable que par une force magique, une création issue d’un mythe, comme une âme qui avant l’astronomie expliquait l’orbe des planètes par quelque volonté naturelle. Tant qu’un mythe n’est pas réduit à l’objectivité par le déchiffrage d’un code, la pensée qui en fait cas est religieuse ou animiste. Ainsi le Complexe d’Œdipe relève-t-il de l’animisme sans génétique, anatomie ou événement en Thèbes historique. A l’inverse lorsque les structure de la parenté sont déchiffrées l’explication du mouvement des alliances se forge à l’objectivité. C’est le cas où on retrouve une structure, par ailleurs répétée comme on le verra immédiatement. En l’occurrence lorsque Athènes avant de s’éteindre explose comme une étoile devenant transitoirement géante pour couvrir l’immense territoire conquis par Alexandre, on constate premièrement qu’il recouvre à l’identique l’ambitieuse conquête aboutie à la fin de la 18em dynastie et qu’Akhnaton eut pour rôle de gouverner, sans doute à partir d’outils appropriés mais prototypes (la centralisation, capitale, amarnienne). Puis on retient la constatation encore plus singulière et indicative que les administrateurs succédant au conquérant bâtissent le centre principal de leur culture, avec Alexandrie, à Hermopolis également. Or le lieu choisi est celui du site antique d’Amarna – plus précisément, en vis à vis sur de l’autre côté du Nil et pas moins significatif.

On peut rester indifférent à ces indices et expliquer qu’Alexandre ne dirigea pas son expansion vers l’Europe ou vers la Mongolie parce qu’il n’avait aucune imagination et qu’il aimait à priori l’Est et le Sud. On pourra aussi dire qu’Hermopolis fut érigée à cet endroit pour la même raison qu’on aurait pu construire à Hiroshima un grand aéroport asiatique parce que le terrain était nettoyé et sans propriétaire. On peut aussi dire qu’évidemment ces choix géopolitiques étaient plus ou moins hasardeux et circonstanciels et que c’est également par hasard qu’on y trouve le semblant d’une trace d’AMO. On peut aussi penser qu’Alexandre ne faisait pas n’importe quoi ; nous chercherons donc des objectivations plus sérieuses.

20.30.20.40.20 Les observations techniques de l’Histoire

Une source essentielle d’éléments objectifs d’histoire passe précisément par ce que l’histoire relate d’elle-même. Il s’agit alors de science que l’on dit historique, traitée par des historiens ; il s’agit aussi de rapports administratifs qu’on appelle littérature grise : des registres, des catalogues, listes et réceptacles – ou la littérature plus idéale que sont des livres, la Bible, certaines pièces et autres légendes. Généralement les scientifiques ne les prisent pas sans toutefois rejeter certains croisements de coïncidences qui en ressortent.

20.30.20.40.20.10 Objectivation historienne

C’est tout d’abord l’objectivation scientifique techniquement et scrupuleusement traitée et entretenue par les historiens qui construit la meilleure raison. Il a existé dans l’histoire des historiens réputés et réputés crédibles. Beaucoup de choses de l’histoire romaine ou grecque nous sont par exemple connues par les historiens romains et grecs. Parmi eux Strabon vécut à l’époque dite du Christ. Il voyagea en Egypte, le long du Nil, visita Babylone etc.. Hermopolis Magna fut au rang de ses expéditions. De l’Egypte je ne saurais mieux faire que de recopier le passage de Strabon que j’avais déjà relevé , vers 1985, lors d’un premier article que je soumettais à mes pairs [x] avant de regretter qu’ils n’aient jamais le temps de me dire ce qu’ils en pensaient – le voici à nouveau :

Quand Strabon visita l'Egypte avec Aelius Gallus qui en était le préfet, et avec Athénodore de Tarse, philosophe stoïcien, les prêtres d'Egypte lui dirent ce qui suit :

« Moïse était un prêtre d'Osiris, qui occupait une partie du pays méridional. En dissidence avec le culte extérieur, il quitta le nôme, suivi d'une foule d'hommes qui adoraient la Divinité à sa manière.

Il professait que le symbolisme zoologique maintenait le peuple dans l'erreur, au sujet des choses divines; que le symbolisme andrologique des Libyens et des Grecs avait le même inconvénient; que si le Dieu Vivant se manifeste à travers l'Univers tout entier, c'est une raison pour ne pas le particulariser, en lui prêtant une des formes partielles du Cosmos. Il ajoutait qu'on devait se borner à adorer l'Ineffable dans un sanctuaire digne de Lui, environné d'un territoire consacré, mais dépourvu de toute image représentative, de tout signe et de tout attribut figuré.

Dieu et les sciences qui se rattachent à son culte : voilà quelle était sa force. Un territoire neutre pour y fonder un temple, une Université de Dieu : voilà quel était son but. Il promettait d'instituer une Religion, une Synthèse sociale, sans exaction sacerdotale, sans fantaisie imaginative sous prétexte de révélation, sans surcharge de formalisme, sans dévergondage de pratiques.

Moïse acquit un grand pouvoir sur l'opinion publique de ces parages. Nombre de tribus limitrophes vinrent grossir ses sectateurs. Ses Enseignements et ses Promesses les entraînèrent, et il réussit à créer un nouvel Etat d'une importance relative. Ses successeurs se conformèrent à ses préceptes et marchèrent droit dans les voies de la Justice et de la vraie Religion; mais pas pendant longtemps. Bientôt cette Société dégénéra, et passa de l'ignorance à la superstition et au fanatisme. »

Ce point de vue égyptien diffère de celui de la Bible mais, en terme historien, sans y trouver de contradiction il ajoute un point de vue qui fait immanquablement songer à Akhnaton à partir du moment où on considère la contemporanéité absolue ou relative des personnages. Il est possible mais moins probable que ledit "prêtre d’Osiris" ait été un autre prêtre concurrent plutôt qu’Akhnaton lui-même dans la circonstance que AMO dépeint (en l’occurrence selon une version ici proche de celle de Freud). Strabon offre donc fortement à penser que les prêtres égyptiens lui ont parlé, sous le nom de Moïse, de celui qui nous connaissons aujourd’hui sous le nom d’Akhnaton. Cependant nous avons tout à fait admis que AMO était invraisemblable puisqu’aucun savant ne lui porta aucun crédit jusqu’à la preuve par KV55 qui la contesterait absolument. On comprend évidemment que dans ces conditions, autant Strabon est-il une référence établie, c’est pour d’autres domaines et autrement que pour ce rapport. Sans doute ne mentait-il pas mais témoignait-il d’une hypothèse en vogue, certes invraisemblable mais racontée par des historiens un peu retardés comme l’étaient les égyptiens dégénérés (selon l’université contemporaine) au moment où Strabon passait les voir. Or c’est la présence de cette lubie qui nous intéresse. Car si déjà nous pouvions voir que sa structure donnait le change à l’époque d’Alexandre, on la voit persister sous la forme d’une croyance erronée encore quelques siècles plus tard. Si Strabon s’en est laissé conter, nous ne nous laisserions plus aujourd’hui prendre au piège – mais il nous intéresse de constater que le piège était donc actif, au moins à certaines époques égyptiennes. C’est ce déterminant, fut-il irraisonné, qui par sa rémanence nous intéresse dans la perspective d’étude d’un désir qui aurait pu être cause de quelque trame d’histoire.

20.30.20.40.20.20 L’objectivation politique

Du côté hébreux également nous trouvons les nombreux éléments déjà mentionnés qui appellent – à travers l’Ancien Testament – à l’hypothèse AMO. Mais émanant directement de cette période ptolémaïque, précisément à sa fin et assistant à la fermeture des temples et des écoles d’Hermopolis, nous trouvons ni plus ni moins que le prophète du Christianisme, son Messie Jésus Christ dont l’objectivité n’est pas ici questionnable puisque c’est le témoignage en soi qui nous intéresse. Ce témoignage qu’il soit hypothétique ou réel rapporte par les Chrétiens Coptes que l’initiation du voyage de la sainte famille en Egypte passa par Hermopolis pour l’impression, on le sait, que l’enfant fit ensuite aux érudits hébreux, lors de ses visite au Temple de Jérusalem. A la fin de son ministère, ayant appris la condamnation qui scellait son sort, le dénommé Christ révéla, toujours selon ce rapport témoin, les enjeux et motif de sa condamnation : la scène est nommé de la transfiguration où c’est l’identité de Moïse qui est révélée au apôtres avec l’avertissement que le rabbinat avait au contraire ordonné de maintenir le voile sur le personnage.

Rien en cela ne révèle évidemment l’identité du prophète voilé – mais révèle que c’est le secret à son sujet qui fera l’argument principal du Christianisme puisque c’est sur cette initiation que son fondateur laisse les apôtres présents avec la mission d’en par conséquent faire cas auprès des nations étrangères à Israël.

20.30.20.40.20.30 Institutionalisation de l’objet

Ces trois types d’objectivation (l’unité d’un territoire (Alexandre) normalement distribué en trois parties à Akhnaton, à Moïse et à Œdipe, l’affirmation d’historien (Strabon), les allusions pendantes aux secrets des politiques (J.Christ)) concourent à entretenir un hypothétique AMO qui aurait pu en lui-même devenir facteur objectif et historique (de même que par comparaison et pour illustration d’hypothétiques constellations zodiacales révèlent par leur entretien qu’elles sont effectivement objectives au titre de l’expérience humaine).

C’est la suite de l’histoire – c’est à dire l’histoire du Christianisme, qui va effectivement apporter la preuve de la pérennisation objective d’AMO. Je l’ai annoncée et j’ai reculé cette partie de l’exposé pour expliciter préalablement la configuration logique qui préside au problème, comme je viens de l’achever.

Au cours de cette explicitation le point de formation de l’hypothèse a d’abord procédé de morceaux épars, témoignages séparés de nations ou de cultures étrangères les unes aux autres, hellénique, hébraïque, égyptienne ; puis il s’est aggloméré au moment de la synthèse de ces territoires recomposés après la fin d’Athènes en une vaste zone ptolémaïque, bientôt rivale puis conquise par Rome. Durant la période de cette synthèse matérielle et politique du monde antique on a retrouvé la formation de cette hypothèse selon divers types d’objectivations mais encore flous et relatifs. C’est à Rome et avec le Christianisme, c’est à dire au décours, si ce n’est en conséquence de la capitulation ptolémaïque et de l’envahissement romain, que l’on va découvrir l’hypothèse AMO caractéristiquement s’organiser et s’épanouir, opérer et influencer avec toute la conséquence de l’objectivité.

30 La mémoire européenne d’AMO (l’Hermétisme)

C’est une part de l’histoire et une part du Christianisme qui n’est pas connue par les Chrétiens et on saura comprendre pourquoi ; pour cela il faut apprendre que cette part a été récemment interdite, refoulée, volontairement oubliée. Le processus a été imposé il n’y a pas longtemps : il y a quatre siècles. Aujourd’hui nous dénonçons souvent les effets redoutés du révisionnisme dans l’histoire ; nous sommes en effet avertis ! après que l’Inquisition ait proscrit l’Hermétisme avec les moyens de torture et d’effacement à sa disposition, le terrain culturel du Christianisme a été totalement rasé de la mémoire de la structure AMO et de la connaissance qu’elle avait été comprise, enseignée comme un fait historique et fondamental de la culture européenne et chrétienne. La fin de l’opération d’éradication de cette mémoire peut être estimée assez précisément vers l’an 1600. Il s’agit d’un révisionnisme culturel de l’ordre de ce qu’on redoute frapper l’histoire récente (exple : Shoa). Ni plus ni moins d’ailleurs qu’après l’effacement de la mémoire de son prédécesseur par Ramsès.2, il y a de milliers d’années, c’est sur une même tabula rasa que l’égyptologie découvrait Akhnaton en 1900. On aura alors vu pendant un siècle, avec tous les artifices de la mauvaise foi et même de la malhonnêteté, notre culture retenir interdite la mise en équation AMO jusqu’à obtenir – enfin ! -  enfin vers 2010 l’argument désigné affaire 55 qui, grossièrement mais suffisamment permet à tout le monde, un peu objectivement de justifier cet interdit.

J’ai dit combien je trouvais ça tout à fait bien, si les gens et les savants cherchent et réussissent à se faire plaisir ensemble. Pour cette raison nous avons l’occasion d’examiner comment une lubie aura pu devenir la cause de toute une phénoménologie historique, digne de présenter à une psychanalyse en constitution, les coordonnées d’un désir – et d’un fantasme à son alibi – immanent à une psychologie collective. Au plaisir de ce désir, nous pouvons donc continuer à faire confiance au Conseil Suprême de l’Egyptologie, aux autorités rabbiniques et au bon sens de nos historiens universitaires afin d’examiner - avec le plaisir mesuré du raisonnable, sans crainte que le désir à sa cause ne déborde dans l’illusion ou de délire - la simple hypothèse AMO dans toute sa splendeur expressive, à partir des Pères de l’Eglise pour commencer.

30.10 Le 4em monothéisme

Lorsque l’Eglise catholique allait entamer sa spectaculaire et dramatique révision de la Renaissance, on produisait encore à l’époque des illustrations représentant quatre monothéismes : sortaient en succession d’une source divine un certain "Hermétisme", puis le Judaïsme, suivi du Christianisme et enfin de l’Islam. Aujourd’hui nous penserions sans hésitation qu’il n’y en a jamais eu que trois, sauf à compter des exceptions mineures comme le Zoroastrisme du passé et d’autre diront le Bahaïsme du futur [x]. Nous avons en effet perdu notion qu’il y eut un monothéisme passé majeur, particulièrement voisin du Christianisme. Cependant la place d’un culte d’Hermès dans un paradigme monothéiste s’explique nécessairement par l’importance et le rayonnement qu’eut l’Hermopolis d’Egypte.

30.10.10 Configuration Christianisme

Comme je l’ai mentionné [x], à partir de 300avJC Hermopolis Magna fut érigée et entretenue sur un lieu de culte plus ancien consacré au dieu de l’écriture Thoth. C’était une des villes sinon la ville la plus importante d’Egypte pour des visiteurs venus d’Asie et de tout le bassin méditerranéen. Les grecs ptolémées l’avaient bâtie et consacrée à leur divinité Hermès ; pour signifier le caractère initial du lieu il y fut nommé Hermès-Thoth et les visiteurs pouvaient également s’instruire d’une l’empreinte demeurée désertique (Amarna), mais ceinturée des stèles représentant Akhnaton célébrant à Aton, en vis à vis sur la rive opposée du Nil.

Lorsque juste avant l’avènement du Christianisme l’Egypte capitula devant l’expansion romaine le culte en cette ville de pèlerinages et d’initiation s’éteint.

Les romains dédièrent par la suite l’endroit à Antinoüs (l’un des jumeaux référent de l’Art de la Mémoire [x]). Tandis que le Christianisme émergeait concurremment en Israël, il est hors de doute que ce monothéisme du Nouveau Testament puisa en une continuité dans les expressions voisines qui s’éteignaient. Le Christianisme s’énonça dans la suite en contraste du dénommé Ancien Testament hébreux puisque c’était le berceau dont il émergeait – mais aussitôt hors ce berceau, il ajouta à son crédit une source plus profonde puisée à Hermopolis Magna :

30.10.10.10 Les pères

Les Pères de l’Eglise ont cité à l’origine de leur doctrine le culte ptolémaïque que les romains venaient d’éteindre. Saint Augustin, Lactance et bien d’autres écrivent que Moïse avec été initié par un prophète égyptien qu’ils nommaient Hermès Thoth en y ajoutant le qualificatif de Trismegiste. Parfois simplement nommé "Trismégiste" ou Triplex, qualifié également ‘trois-fois-maître’ ou ‘trois-fois-né’, ce prophète portait le nom entier référent au culte d’Hermopolis Magna, c’est à dire la cité grecque érigée après Amarna. Augustin décrit Hermès Thoth Trismegiste comme un roi d’Egypte, monothéiste. Lui étaient attribués des enseignements nommés hermetica rassemblés en un Corpus Hermeticum. Ces textes sont principalement des écrits scientifiques, psychologiques, sociologiques, comme il s’entendait à l’époque c’est à dire également théologiques. Ils décrivent le soleil comme l’astre moteur principal, tenant en laisse la terre et les planètes qui tournent autour, le chargeant également d’attributs divins.

Plus tard l’authenticité de ces écrits aura été contesté [x] – on peut le dire, avec un acharnement comparable à la ténacité qui fit rejeter tout examen d’AMO avant qu’une affaire 55 lui offre une invalidité. On sait que présentement, nonobstant que cette preuve " 55 " fut immédiatement mise en défaut, on doit admettre qu’il faille l’accepter – à partir de 1600apJC on renonça pareillement aux hermetica bien qu’aujourd’hui l’archéologie ait prouvé que leur contestation est infondée. Il est devenu certain qu’un enseignement issu d’Hermopolis Magna survécut à sa fermeture et participa aux origines du Christianisme. Ce dernier s’en sépara pour suivre un cours parallèle mais non pas désolidarisé. Beaucoup plus orienté vers une pensée à l’ambition scientifique l’Hermétisme du Trismegiste anima les courants thérapeutiques et bientôt alchimistes tandis que durant le Moyen-age. L’Eglise s’en désintéressa mais ne le contesta pas jusqu’à la Renaissance.

30.10.20 Renaissance

C’est avec la Renaissance que l’hypothèse AMO s’est explicitement révélée comme structure, nommément de l’Hermétisme. Suite à l’acquisition par de puissantes familles italiennes de documents découverts en Macédoine un brillant éclairage fut porté sur le Corpus Hermeticum qui était devenu un enseignement comparable à celui du New-Age contemporain, sans influence politique déclarée mais à fort potentiel culturel. Avec les nouvelles informations – remises à la traduction du lettré majeur de la Renaissance, Marcile Ficin – il devint nécessaire de reconnaître en Hermès Trismegiste, non plus un initiateur de Moïse comme le pensaient les Pères (et plus tard Freud), mais Moïse en personne. Lorsque d’autre part on l’appelait trois-fois-maître par allusion au fait qu’il avait également initié le personnage grecque Orphée, avec sa nouvelle identification, ce dernier devenait également le Triplex, et par conséquence Moïse était Orphée.

Le trouble fut grand mais, contrairement à ce que l’on penserait aujourd’hui, le scandale ne fut pas immense. Les dogmes originaux encore en cours avaient formé les croyances à un tel type de point de vue. Le Corpus Hermeticum était un texte familier, en usage et respecté. Certes on ne connaissait pas le nom d’Akhnaton, mais le Hermès=Moïse=Orphée était strictement ce qu’on écrit aujourd’hui AMO, Akhnaton=Moïse=Œdipe, avec le pharaon de mémoire Hermès-Trimégiste à la place de l’Akhnaton de l’archéologie. La preuve du caractère admissible de cette identification se trouve dans l’alternance qui se produisit d’un Pape à l’autre se succédant ou rivalisant, certains adoptant la nouvelle version de l’ histoire et décorant les appartements en correspondance avec de l’imagerie égyptienne que leur successeur contestait et le suivant réadoptait encore… jusqu’à l’Inquisition finale.

Des détails parvinrent : la cité du Triplex était dénommée – Adocentyn – vocable certainement parent à cité d’Aton qu’on appelait aussi Adon, de "Adonis". Elle aurait été construite disait-on, afin d’héberger un culte au soleil et, évidemment, monothéiste. Une nouvelle histoire de l‘Europe était en train de se construire. Ce ne fut que l’interdiction violente qui y mit un terme – à la manière dont j’ai décrit la fonction de la bêtise [x]. Cependant, après l’œuvre d’éradication par l’Inquisition de la mémoire hermétique on trouve, jusque dans les carnets de Newton des notes faisant allusion aux données et à leurs conséquences incluses dans cette structure, si puissantes que le grand astronome, à ses dires, préférait qu’elles ne fussent pas à son époque livrées au jour.

30.10.30 Structure manifeste et refoulée

Nous devons mesurer, peser le poids considérable d’AMO.

30.10.30.10 Résumé

 

Avant d’évaluer comment AMO s’inscrit (comme scène primitive) dans une clinique générale de la civilisation contemporaine, je vais conclure ce chapitre avec sa récapitulation. Je l’ai déjà plusieurs fois, par étapes récapitulé pour traduire une sorte de processus discursif, analytique et le moins complexe possible ; mais néanmoins devant jouer sur les deux tableaux de la vérité et de l’erreur, voire simplement du mensonge en temps qu’il est la convention de notre mentalité au stade où elle en est de son développement. C’est donc un processus relativement délicat que j’ai tenté au fil d’un discours avec ses aller-retour et ses inversions. J’ose espérer qu’en le suivant, il a dispensé en continu des informations constructives ; mais boucles et réflexions de méandres n’apparaissent pas toujours sur le chemin que l’on suit pas à pas. La résumé indexée que j’en vais faire laissera peut-être voir ces dimensions ajoutées et comprendre certains détours :

 

J’ai commencé par décrire une anecdote ; c’est à dire d’abord son contexte qui est celui de la psychanalyse au constat qu’elle n’a objectivement rien découvert [10.10] depuis un siècle qu’elle est en activité – tandis que pourtant Freud avait fermement indiqué quel domaine (psychologie collective) elle devait aborder pour quérir ses découvertes [1.2]. Ses disciples cependant n’ont pas investi ce domaine.

L’anecdote est donc celle-ci, qu’en tentant de rompre cette inhibition, on découvre que la première des découvertes probables de la psychanalyse était celle des origines d’Israël [10.20.20.10]. En réalisant cela, on comprend immédiatement qu’on rencontrera un obstacle. L’anecdote ne le repousse pas mais énumère les étapes, chacune effective comme les pièces d’un puzzle ou les ingrédients d’un plat, en petit nombre et matérialisés par des auteurs et leur livre : j’ai d’abord découvert que S.Freud avait identifié Moïse comme un proche d’Akhnaton [10.20.20.20.10] puis j’appris que certains de ses élèves (K.Abraham puis I.Velikovsky) avaient fermement désigné Œdipe comme un nom que les Grecs donnaient à Akhnaton dans leur mémoire [10.20.20.20.20]. Sur cette piste je rencontrais déjà les quolibets mais en même temps découvrait un traité récent (A.Osman) d’exclusive et stricte facture égyptologique révélant probable Moïse fut également le nom signifier Akhnaton refoulé [10.20.20.20.30]. L’anecdote se poursuit en relatant les confirmations par des universitaires réputés [10.20.20.20.40] mais en même temps les disputes qui chaque fois qu’elle est proposée ruinent l’égalisation des termes Akhnaton = Moïse = Œdipe [10.20.20.20.50].

En prenant acte que l’hypothèse sans qu’aucun argument raisonnable ne la flétrisse ou la déchoie devait être néanmoins inadmissible, j’ai deuxièmement envisagé ce qu’il fallait déduire de cette anecdote [20]. J’ai d’abord recensé les faits historiques connus [20.10.20] et évalué le caractère, le détail et les enjeux, des deux équations, Akhnaton-Moïse [20.10.20] puis Akhnaton-Œdipe [20.10.30]. Une fois ces positions précisées j’ai déchiffré le complexe de la documentation que l’Histoire nous a léguée [20.20].

Notamment nous trouvons-nous avec une égyptologie moderne, une histoire biblique retorse jusqu’à nos jours disputée, et un contingent de témoignages et d’évènements historiens du bassin méditerranéen. Ces trois termes forment un corpus documentaire : l’égyptologie apporte un lot d’éléments décisifs [20.20.10] ; mais la Bible et l’histoire Juive nous met en garde contre de possibles motifs et manipulations révisionnistes [20.20.20]. Troisièmement les historiens s’avèrent souvent porter des éléments en faveur de AMO [20.20.30]. Ce corpus s’avère complexe, d’autant que le seul "élément décisif" [KV55] soupçonné est lui-même soupçonné par les deux autres d’être une manipulation et qu’au sein même de l’égyptologie il a été rapidement mis en doute.

Nous rencontrons donc un problème traité au chapitre III (logique de l’âge typal [C3.20.30.10] et structure dudit conventionnel [C3.20.30.10]) et qui mérite de s’appeler «  convention du mensonge ». Il se résout par une analyse croisée qui reprend deux affirmations contraires :

L’autocritique de chacune conclut que si AMO est vrai il réclame de lui-même un refoulement automatique [30.10] mais que s’il est faux, il va nécessairement générer son crédit, forcément en ce cas un 'faux-crédit'. C’est donc seulement ce dernier qui puisse servir d’appui (comme Œdipe use de la réponse d’une sphinge sur l’autre pour la dénoncer [C3.20.30.10]). C’est ainsi que nous avons commencé par examiner les premiers arguments du questionnable crédit [30.20.40] puis ceux qui sont devenus systèmes en l’espèce de la religion chrétienne [40]. Cet examen nous a mené à ce point. Si ce crédit s’avérait juste, c’est évidemment l’affirmation que AMO soit faux qui entrerait dans la catégorie du mensonge. Mais nous savons par ailleurs que ce jeu spéculaire [x] est conscrit à une indécidabilité sauf à s’en remettre aux effets d’une intelligence artificielle [C3.40.20].

30.10.30.20 Conclusion

Même si elle avait toutes les chances d’être vraie, on peut cependant admettre que l’objectivité d’AMO soit fausse comme celle du Zodiaque ; mais ce serait d’autant moins une raison de l’ignorer, car par sa persistance, et sa prégnance, elle s’imposerait comme une fiction entretenue-après-coup par une humanité par conséquent caractérisée et personnalisée par ladite fiction devenue conséquente comme une réalité. Par cette vertu fictionnelle elle renseigne mieux que l’histoire factuelle sur le désir, l’expression et la nature humaine (tandis que si elle n’était pas fiction – étant alors à l’évidence une réalité refoulée, c’est encore elle qui renseigne excellemment sur cette nature, désir et expression, humaine).

Dans les deux cas opposés AMO est des deux manières un élément fondamental qui nous guide et que notre connaissance doit éclairer. Les informations élémentaires que j’ai fournies au cours de ce chapitre sont toutes documentées. Elles sont bien plus précises dans leurs détails au cours des années et dizaines de volumes qui ont été élaborés durant leur examen. Je n’ai pas cité la plupart des références, livresques, les historiens sources, elles sont dans les volumes qui sont à la disposition de quiconque veut s’en renseigner [lienBiblio]. J’ai décrit comme j’étais averti que feront obstacle à cet examen, le fait des difficultés à d’abord faire savoir qu’il existe. Mais si quelqu’un en prend connaissance et estimerait – sauf à mettre en doute mes sources et références – qu’il n’est pas impératif d’en compter l’hypothèse et strictement critiquer ses conclusions, ce serait une personne irresponsable si elle prétendait être intellectuelle et, en un simple terme, un crétin – ce qui est une notion psychiatrique et terme clinique précis que les chapitres suivants expliquent.

Le refoulement rend imbécile ; c’est cette raison qui est ici en jeu. Newton avait peut-être raison de parier sur l’imbécillité durant un moment. C’est également ce qui est justifié en terme d’analyse cybernétique, lorsqu’on montre que faire l’idiot est une passe nécessaire à un bon rapport avec une intelligence artificielle [Lacan, traité cybernétique de La Lettre Volée]. Mais n’étant pas certain que ce soit une solution permanente, il y a lieu d’élever pour finir l’hypothèse à la perspective qu’elle découvre si elle est admise [au cours des chapitres suivants] :