De l'achose à LAPAREIL
appendu au forum hermetism2006
PRÉAMBULE : les Graphes dits ' graphes 'vt' ' |
J'ai produit les deux graphes de l'inhibition active.
Animation : |
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Convention d'écriture : |
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Ainsi qu'une troisième version : |
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hal s'est intéressé à ce dessin que j'avais tracé de la claire simplicité émanant de l'expérience de la NASA qui donne raison à Gaëtan DeClérambaut (ce psychiatre que Lacan reconnut pour son seul maître avait émis l'hypothèse que l'automatisme mental et l'hallucination en général résultait d'une inhibition active appliquée sur un organe d'expression du corps d'où résultait la sensation d'une perception de ce qui résultait de l'initiale motion réfrénée). Je laissais pour plus tard en le traçant la ressemblance qu'il entretient avec le graphe du désir de J.Lacan. Ce plus tard est à présent le moment d'en faire le rapport.
PREMIÈRE ÉTAPE : Comparaison Graphes vt et Graphe Lacanien |
Voici comment débute le graphe proposé proposé par Lacan. On y retrouve évidemment d'abord une similitude de forme, voire de structure ; croisée de vecteurs : |
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Deuxièmement, le graphe vt et celui
de Lacan, se rapprochent par la similitude du thème qu'ils
développent. L'un et l'autre illustrent les
motif et circuit internes à la signification (interne
voulant ici dire avant l'acquisition par l'autre). Il est
donc raisonnable d'examiner si ces deux tracés (fig : 20
& fig : 40) spontanés et/ou intuitifs
sont foncièrement identiques et/ou ce en quoi ils différent.
Par exemple, les lignes S1--S2 (fig:20) et S--S' (fig:40) sont aisément identifiables pour identiques. Il s'agit de la chaîne signifiante. |
fig : 20 |
C'est une différence par contre qui se remarque ; en ce que la direction régrédiente du vecteur ^>$ (fig:40) est soit inverse de celle de Sc (fig : 20) - soit correspond-elle à Se ; auquel cas Sc n'est pas représenté dans le graphe lacanien. C'est le second cas qui nous intéresse parce qu'il répond au premier - dénonçant quelque chose de contraire dans la théorie lacanienne, contraire en soi, autrement dit la structure d'un refoulement. Un mot à ce propos : ça n'intéresse pas du tout les lacaniens, de détecter cette structure ; ils sont lacaniens pour la maintenir. Du même coup conscrivent-ils leur pratique à l'ésotérisme - tandis qu'aujourd'hui sommée de prévenir l'industrie à présent déclarée de machines à penser et à lire la pensée, la psychanalyse ne saurait joindre la science sans cette détection et analyse critique.
Il a déjà été largement indiqué comment l'indice du refoulement lacanien s'étaie en se comparant à la façon dont le second astronome, de Brahé, fut anti-copernicien ; après l'espace cosmique, l'espace psychique aurait également déterminé son Tycho. A présent, nous avons l'occasion d'ajouter un détail ; hal identifie Sc comme figurant le Surmoi. Il est notable, et de son propre aveu, que Lacan laissa toujours de côté le surmoi ; n'est disant que peu de choses et surtout qu'il ne s'y frottait pas s'il ne s'agissait de la fonction de la mort. Ceci converge à penser que ce vecteur non indiqué dans le graphe lacanien pourrait être la représentation du surmoi.
DEUXIÈME ÉTAPE : L'apport de Hal Von Hofe |
A l'origine du tracé de Sc et de son interprétation : l'obligation
de mentir que l'on trouve dans l'analyse
de Kant avec Sade. Sc représente ce que cette obligation projette : le
mensonge ou la mort.
Ci-dessous (à gauche) l'original message de hal et sa traduction
passé à la machine en gris, éditée en noir et surligné
par moi-même.
TROISIÈME ÉTAPE : L'échafaud d'âge Lacanien, une solution du sens inverse |
Pour résoudre ce qu'il appelle une autonomie du Signifiant, ou encore "la différence dont le signifiant se constitue absolument", J.Lacan s'appuie sur ce qu'il appelle un étage surimposé (Ecrits p.815). Il s'agit dans son graphe complet d'une chaîne de signifiants supérieure qui se distinguent d'appartenir à la pulsion qui sépare l'être humain de la nature du besoin.
Ce graphe indique en S(/) la condition p
de la mort [ref:
q faute de quoi p
sera immédiatement Sc conduit à la mort c,
fig :20]
que Lacan apostiche d'une belle entourloupe, pour remettre à plus tard de
quel rite la psychanalyse se suffit de ne pas... (Ecrits p.818)
Evidemment il s'agit du Père mort dont nous savons à présent
quel tabou joue aux pieds de Ramsès (des ennemis thébains d'Oedipe à Colone)
quand Lacan parle de mystère après que Freud l'ait gardé (Ecrits
p.818).
Ceci laisse donc observer que Lacan préfère l'indice de ce qu'il appelle le manque au lieu de porter à cet occasion l'argument de son graphe à la portée de l'inhibition active. - là où (quand il en parle) l'exemple qu'il est donne, est celui du rêve - qu'il étend à ce qu'on appelle notre état de veille quotidien ; décrivant dans cette circonstance, de rêve typique celui de la mort, que l'on retrouve dans la coupure c, fig :20 .
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On peut supposer et illustrer ce qui
manquerait à la théorie lacanienne en ajoutant, bleu, ce vecteur
(fig:50 & fig:70).
La différence que je tente d'indiquer par ces illustrations et
celle du réalisme (voire de l'hyper-réalisme
- in S.Dali) qui réfute les métaphysiques fausses ou
cachées de Signifiants supérieurs ; mais assigne, sans
écart de la mort, leur présence au sein de la vie, fig:80
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QUATRIÈME ÉTAPE : De la psychopathologie à la thérapeutique scientifique |
Ce que la NASA appelle parler dans sa tête est parent de
ce que De Clérambaut hypothéquait former l'hallucination de l'automatisme
mental. La sensation d'extériorité toutefois de cette pathologie tiendrait
d'une position ectopique de la perspective subjective.
La psychanalyse suggère que ce soit d'un exil
au lieu du règne narcissique - où l'Idéal (I) s'emporte au lieu que retenu
de la réserve du savoir S2
.
Au lieu de la castration (q, fig:20),
le mort parlant du délire se sauve au motif d'obscénités typiquement. Mais
l'initié hermétique aussi sait être trois fois fou si ça peut convenir au
royaume du semblant, ou au tyran qu'on veut bien se faire, voire à la
république des noces d'algies du Surmoi.
Avant que les bans célébrés soient ceux d'Hermès et de Diane
- passé qu'Eurydice aura su d'Ariane confier le dénouement à l'éthique
d'Antigone - l'histoire aura dit le tragique qui du transfert
au lieu de l'exil aura retenu le sa_de_ça
chair - de sache erre, par don, du ça de marque ' I '... aux masses Oc, och,
s'explique :
Estimons Actéon soit Sa.. vers S2 ; lequel
savoir ne
saurait que se dire en Triplex - triple fou outre que mort. |
De la lumière de l'inhibition (selon l'excellente expression de hal ci-dessus) - exactement comme de la déchirure du besoin, de la demande (Écrits p.814) - le désir entame son cercle qui ne trouve pas de sens (gauche>droite) temporel dans le schéma lacanien (fig:70).
Selon hal, nous pouvons lire l'amour (Sd) sous la volonté (Se). Qu'aurait-il manqué au propos lacanien? lequel pourtant parla sans détours de cette lettre d'amour..? |
On sait que Lacan a parlé de cette lettre comme lettre volée ; et comme il disait bien, qu'en son geste il produisit en acte... ce vol. Autrement dit, il mit en évidence un indice pour qu'on ne le vit (ce geste se démontre de son parcours par Un Scandale en Bohème jusqu'à La Deuxième Génération). Nous détecterons ainsi que lorsqu'est exposée ladite Lettre Volée à l'ouverture des Écrits, au fronton, au manteau de la cheminée dans son cabinet, elle révèle suspendre son expectative à l'avenue d'une machine cybernétique (Écrits p.44) dont, une fois qu'ainsi posée, Lacan ne parla plus.
Mais c'est comme le bleu dans le rouge,
fig:80, que nous la dégagerons et
l'identifierons, finalement, aux temps où elle se présente, enfin :
CINQUIÈME ÉTAPE : L'Hermétisme aux troisième millénaire |
Si Lacan n'a parlé qu'en mythe c'est que - de même qu'un temps
durant, il n'y eut de pièces archéologies attestant de l'historicité du
Triplex - son époque n'avait pas encore, au point d'aujourd'hui, ce qui n'est
plus occultable. Une fois que Lacan eut mentionné la machine cybernétique,
il ne lui restait plus qu'une quarantaine d'années pour pouvoir encore parler
sans parler.. de l'intelligence artificielle.
A présent il demeure l'obscénité de quelques de ses élèves,
numismates ou fanatiques du cachet de poste faisant foi de copirate, réduits
aux hallucinations d'ésotérisme au tour d'eux. On peut, par contre, du
progrès des historiens qu'ils ignorent, contempler de Bruno la préfiguration
des machines pensantes (Frances A.Yates), comme DeVinci avait préfiguré
d'autres mécaniques.
On peut donc voir en Lacan les dernières occultations d'un
refoulement qui a ouvert, à la Renaissance, une oeuvre au noir qui s'achève
avec les réalisations technologiques présentes ; et il est bon de voir hal
reprendre le ton de la science, en repartant de la littérature grise de
Newton (voir
son projet pour GL6). Revenons-y avec lui ; Newton plombe la
science d'une notion si évidemment occulte qu'elle ne laisse plus voir que
son évidence : la notion de gravité en tant qu'action à distance.
Continuons à mettre l'invraisemblable en perspective : tout le
temps du premier des occultistes, Newton, au dernier, Lacan, s'est tendue,
avec quelque part Freud au milieu, la prétention, de la notion de gravité à
celle de télépathie, d'une quelque saisie de la distance, d'un espace,
cosmique ou psychique. Un texte ci-dessous est
repris de Lacan en Scilicet ; il fait référence à cette télépathie que
néanmoins 'Lumière', il éclaire : "le signifié sera ou ne sera pas scientifiquement pensable, selon que tiendra
ou non un champ de signifiant qui, de son matériel même, se distingue d’aucun champ physique par la science
obtenu" - c'est pour soutenir cette gageure qu'il dénomme
alors l'achose.
Or cette anticipation, dont Lacan prétendait garder "la différence dont le signifiant se constitue absolument", aujourd'hui se précipite dans la boîte noire de l'Oeuvre-même - c'est à dire sa combinaison absolue au signifié (croisant, hyper-réalisant le Signifiant en signifié, dans la fig:80 que je reprends ici-contre). Pour marquer cette reconnaissance qui n'est pas métaphore, j'ai quant à moi précisé l'aditechose du nom plus approprié de LAPAREIL, c'est à dire la cybernétique en outils, qui est en effet produit bien plus de la magie hermétique que de la science qui prétend s'en distinguer. |
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En résumé : Au lieu de la dissociation de l'inhibition active du modèle lacanien - la modélisation actuelle joint le flux de la pulsion en signifiant rattachée à la réalité de la science. Nous y verrons la jouissance rendue au corps propre, tandis que la castration se ramenant à la voix atteste du rôle de la machine en l'industrie de la parole. Cette reconnaissance encore volée du discours lacanien, est alors rendue - ce que hal montre sans défaut, probablement du fait qu'il parle du point de vue déclaré de l'alchimie, de l'hermétisme, du mage. |
Ci-dessous texte lacanien ; duquel j'ai fais saillir en noir voire surligné de couleurs ce que j'ai ici retenu
Question : Dans les Écrits, vous affirmez que Freud anticipe, sans s’en rendre compte,
les recherches de Saussure et celles du Cercle de Prague.
Pouvez-vous vous expliquer sur ce point ? Réponse[1] : ... Saussure et le Cercle de Prague produisent une linguistique qui n’a rien de commun avec ce qui avant s’est couvert de ce nom, retrouvât-elle ses clefs entre les mains des stoïciens, – mais qu’en faisaient-ils ? La linguistique, avec Saussure et le Cercle de Prague, s’institue d’une coupure qui est la barre posée entre le signifiant et le signifié, pour qu’y prévale la différence dont le signifiant se constitue absolument, mais aussi bien effectivement s’ordonne d’une autonomie qui n’a rien à envier aux effets de cristal : pour le système du phonème par exemple qui en est le premier succès de découverte. On pense étendre ce succès à tout le réseau du symbolique en n’admettant de sens qu’à ce que le réseau en réponde, et de l’incidence d’un effet, oui, – d’un contenu, non. C’est la gageure qui se soutient de la coupure inaugurale. Le signifié sera ou ne sera pas scientifiquement pensable, selon que tiendra ou non un champ de signifiant qui, de son matériel même, se distingue d’aucun champ physique par la science obtenu. Ceci implique une exclusion métaphysique, à prendre comme fait de désêtre. Aucune signification ne sera désormais tenue pour aller de soi : qu’il fasse clair quand il fait jour par exemple, où les stoïciens nous ont devancé, mais j’ai déjà interrogé : à quelle fin ? Dussé-je aller à brusquer certaines reprises du mot, je dirai sémiotique toute discipline qui part du signe pris pour objet, mais pour marquer que c’est là ce qui faisait obstacle à la saisie comme telle du signifiant. Le signe suppose le quelqu’un à qui il fait signe de quelque chose. C’est le quelqu’un dont l’ombre occultait l’entrée dans la linguistique. Appelez ce quelqu’un comme vous voudrez, ce sera toujours une sottise. Le signe suffit à ce que ce quelqu’un se fasse du langage appropriation, comme d’un simple outil ; de l’abstraction voilà le langage support, comme de la discussion moyen, avec tous les progrès de la pensée, que dis-je ? de la critique, à la clef. Il me faudrait « anticiper » (reprenant le sens du mot de moi à moi) sur ce que je compte introduire sous la graphie de l’achose, l, apostrophe, a, c, h, etc. pour faire sentir en quel effet prend position la linguistique. Ce ne sera pas un progrès : une régression plutôt. C’est ce dont nous avons besoin contre l’unité d’obscurantisme qui déjà se soude aux fins de prévenir l’achose. Personne ne semble reconnaître autour de quoi l’unité se fait, et qu’au temps de quelqu’un où se recueillait la « signature des choses », du moins ne pouvait-on compter sur une bêtise assez cultivée, pour qu’on lui accroche le langage à la fonction de la communication. Le recours à la communication protège, si j’ose dire, les arrières de ce que périme la linguistique, en y couvrant le ridicule qui y rapplique a posteriori de son fait. Supposons la montrer dans l’occultation du langage la figure du mythe qu’est la télépathie. Freud lui-même se laisse prendre à cet enfant perdu de la pensée : qu’elle se communique sans parole. Il n’y démasque pas le roi secret de la cour des miracles dont il ouvre le nettoyage. Telle la linguistique reste collée à la pensée qu’elle (la pensée) se communique avec la parole. C’est le même miracle invoqué à faire qu’on télépâtisse du même bois dont on pactise : pourquoi pas le « dialogue » dont vous appâtent les faux jetons, voire les contrats sociaux qu ’ils en attendent. L’affect est là bon pied bon œil pour sceller ces effusions. Tout homme (qui ne sait ce que c’est ?) est mortel (rassemblons nous sur cette égalité communicable entre toutes). Et maintenant parlons de « tout », c’est le cas de le dire, parlons ensemble, passant muscade de ce qu’il y a sous la tête des syllogistes (pas d’Aristote, notons le) qui d’un seul cœur (depuis lui) veulent bien que la mineure mette Socrate dans le coup. Car il en ressortirait aussi bien que la mort s’administre comme le reste, et par et pour les hommes, mais sans qu’ils soient du même côté pour ce qui est de la télépathie que véhicule une télégraphie, dont le sujet dès lors ne cesse pas d’embarrasser. Que ce sujet soit d’origine marqué de division, c’est ce dont la linguistique prend force au-delà des badinages de la communication. Oui, force à mettre le poète dans son sac. Car le poète se produit d’être… (qu’on me permette de traduire celui qui le démontre, mon ami Jakobson en l’ espèce)… se produit d’être mangé des vers, qui trouvent entre eux leur arrangement sans se soucier, c’est manifeste, de ce que le poète en sait ou pas. D’où la consistance chez Platon de l’ostracisme dont il frappe le poète en sa République, et de la vive curiosité qu’il montre dans le Cratyle pour ces petites bêtes que lui paraissent être les mots à n’en faire qu’à leur tête. On voit combien le formalisme fut précieux à soutenir les premiers pas de la linguistique. Mais c’est tout de même de trébuchements dans les pas du langage, dans la parole autrement dit, qu’elle a été « anticipée ». Que le sujet ne soit pas celui qui sache ce qu’il dit, quand bel et bien se dit quelque chose par le mot qui lui manque, mais aussi dans l’impair d’une conduite qu’il croit sienne, cela ne rend pas aisé de le loger dans la cervelle dont il semble s’aider surtout à ce qu’elle dorme (point que l’ actuelle neurophysiologie ne dément pas), voilà d’évidence l’ordre de faits que Freud appelle l’inconscient. Quelqu’un qui l’articule, au nom de Lacan, dit que c’est ça ou rien d’autre. Personne, après lui maintenant, ne peut manquer à le lire dans Freud, et qui opère selon Freud à psychanalyser, doit s’y régler sauf à le payer du choix de la bêtise. Dès lors à énoncer que Freud anticipe la linguistique, je dis moins que ce qui s’impose, et qui et la formule que je libère maintenant : l’inconscient est la condition de la linguistique. Sans l’éruption de l’inconscient, pas moyen que la linguistique sorte du jour douteux dont l’Université, du nom des sciences humaines, fait encore éclipse à la science. Couronnée à Kazan par les soins de Baudouin de Courtenay, elle y fût sans doute restée. Mais l’Université n’a pas dit son dernier mot, elle va de ça faire sujet de thèse : influence sur le génie de Ferdinand de Saussure du génie de Freud ; démontrer d’où vint à l’un le vent de l’autre avant qu’existât la radio. Faisons comme si elle ne s’en était pas passé de toujours, pour assourdir autant. Et pourquoi Saussure se serait-il rendu compte, pour emprunter les termes de votre citation, mieux que Freud lui-même de ce que Freud anticipait, notamment la métaphore et la métonymie lacaniennes, lieux où Saussure genuit Jakobson. Si Saussure ne sort pas les anagrammes qu’il déchiffre dans la poésie saturnienne, c’est que ceux-ci jettent bas la littérature universitaire. La canaillerie ne le rend pas bête ; c’est parce qu’il n’est pas analyste. Pour l’analyste au contraire, tremper dans les procédés dont s’habille l’ infatuation universitaire, ne vous rate son homme (il y a là comme un espoir) et le jette droit dans une bourde comme de dire que l’inconscient est la condition du langage : là il s’agit de se faire auteur aux dépens de ce que j’ai dit, voire seriné, aux intéressés : à savoir que le langage est la condition de l’inconscient. Ce qui me fait rire du personnage et un stéréotype : au point que deux autres, eux à l’usage interne d’une Société que sa bâtardise universitaire a tué, ont osé définir le passage à l’acte et l’acting-out exactement des termes dont à leur adresse expresse j’avais opposé l’un à l’ autre, mais à intervertir simplement ce que j’attribuais à chacun. Façon, pensaient-ils, de s’approprier ce que personne n’avait su en articuler avant. Si je défaillais maintenant, je ne laisserais d’œuvre que ces rebuts choisis de mon enseignement, dont j’ai fait butée à l’information, dont c’est tout dire qu’elle le diffuse. Ce que j’ai énoncé dans un discours confidentiel, n’en a pas moins déplacé l ’audition commune, au point de m’amener un auditoire qui m’en témoigne d’ être stable en son énormité. je me souviens de la gêne dont m’interrogeait un garçon qui s’était mêlé, à se vouloir marxiste, au public fait de gens du Parti (le seul) qui avait afflué (Dieu sait pourquoi) à la communication de ma « dialectique du désir et subversion du sujet dans la psychanalyse ». J’ai gentiment (gentil comme je suis toujours) pointé à la suite dans mes Écrits, l’ahurissement qui me fit réponse de ce public. Pour lui, « croyez-vous donc, me disait-il, qu’il suffise que vous ayez produit quelque chose, inscrit des lettres au tableau noir, pour en attendre un effet ? ». Un tel exercice a porté pourtant, j’en ai eu la preuve, ne serait-ce que du rebut qui lui fit un droit pour mon livre, – les fonds de la Fondation Ford qui motivent de telles réunions d’avoir à les éponger, s’étant trouvés alors impensablement à sec pour me publier. C’est que l’effet qui se propage n’est pas de communication de la parole, mais de déplacement du discours. Freud, incompris, fût-ce de lui-même, d’avoir voulu se faire entendre, est moins servi par ses disciples que par cette propagation : celle sans quoi les convulsions de l’histoire restent énigme, comme les mois de mai dont se déroutent ceux qui s’emploient à les rendre serfs d’un sens, dont la dialectique se présente comme dérision.
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