Commentaire de prise de connaissance
des travaux du Dr Gernez

esquisse/brouillon

Question initiale

   causerie ultérieure   

 

 

 

PREPA

La psychiatrie/cybernétique a-t-elle pour effet de nous faire mieux comprendre la notion de dieu ?

1) L'halluciné comprend Dieu et le mystique est un halluciné
-- le dieu de l'halluciné est automate
--le dieu du drogué - amour;conscience

2) quel est l'apport/contribution de la cybernétique ?
-- précaution le 'nom' de Dieu, écrit dieu  [rapport linguistique]
-- la machine pense  [rapport intellectuel/mental]
-- dieu est sans 'moi' & sans moi  [rapport psychique]
-- création génétique  [rapport vital]

Cyber de 'moi' à 'Moi'
Dans la mesure ou moi, extention de moi à Moi - dieu devient moi et/ou moi devient dieu  --  l'hum/l'aum devient dieu .. interdit

 

Bonjour,

J'ai pris connaissance avec intérêt de l'information que vous m'avez transmise concernant le Dr Gernez - http://www.gernez.asso.fr .

Je vais en parler en même temps que je réfléchis sur une intervention que je vais réaliser ces jours-ci au http://www.cafe-lecture.com avec pour titre : Le devenir Dieu de l’homme….

Le Dr Gernez tout d'abord me fait associer avec le Dr Lefébure (1916-1988) lequel présentait l'état grandiose de la paranoïa tandis qu'il (re)découvrait ce que les archéologues dénomment parfois le plus ancien instrument de magie, du nom de Strophalos, retrouvée en Chaldée. Son symbolisme est aujourd'hui réduit à un pendentif, mais lorsque Lefébure porta à ma connaissance sa retrouvaille - que lui appelait machine à faire monter kundalini - on trouvait encore dans la littérature la description de l'instrument composé de miroirs fixés à des pales que l'on faisait tourner à l'air de rubans de cuir (Chaldée) derrière un feu. Avec le grand art de son trouble psychique Lefébure portait à rire avec sa machine à faire monter la sauce qu'il avait équipé électriquement. Mais il s'agissait bien du strophalos d'origine - propre à faire tourner le phosphène comme on le voit sur les susdits pendentifs.
Cette rotation phosphénique argumente pour elle-même - car elle est refoulée; peut-on dire dans le sens exact du terme et donc, avec tout son caractère indicatif. L'absence d'exploitation de la phénoménologie dudit phosphène dans toute la panoplie des outils/gadgets techniques de stimulation lumineuse new-age et sophrologique (clignotements, stroboscopes etc..), est une absence significative. Les effets de révélation que l'exercice phosphénique apporte à la sensorialité révèlent cette signification refoulée. Il n'y a donc pas d'autre voie que celle de pratiquer l'exercice - mais on peut toutefois en parler et c'est par la constatation de la paranoïa de Lefébure qu'on ouvre alors forcément le discours.

Je n'avance aucun diagnostique clinique concernant Gernez, sans renier le fait que la psychopathologie est , du moins à mon sens, ni plus ni moins que la caractériologie qui nous affecte tous. Ainsi l'examen scientifique banalise cette 'paranoïa' qu'on reconnaît surtout avec sa simple fréquence en sciences. Il existe un autre exemple pour s'en éclairer. Il s'agit de Wilhelm Reich et sa découverte de l'orgone qui, comme la "machine à faire monter la kundalini" a été décrite pas les astronomes et physiciens. Dans le cas de Reich la description fut faite après-coup - il était déjà décédé dans l'état de folie ici rappelé. Dans le cas de Lefébure, la description fut faite en parallèle par l'archéologie. Il reste maintenant à examiner la même coïncidence dans le cas d'André Gernez.

2)---------------Préparation et premiers ajouts

J'ai suivi vos suggestions pour me guider dans la lecture du site www.gernez. Sur la piste de la "cinétique cellulaire" seul l'avenir apportera une lumière. Il est possible que la communauté scientifique ait posé une interdiction à l'investigation en ce sens. En général on peut s'appuyer sur la belle description de Arthur Schopenhauer :
« Toute vérité franchit trois étapes :
D’abord elle est ridiculisée.
Ensuite, elle subit une forte opposition.
Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence.
»

Pour ma part en fonction de mes connaissance, je porterai mon attention sur la Biologie de la Fonction Religieuse, et pour commencer.. parce que s'il existe une répression portant sur la thèse de la science 'dure' (la cinétique cellulaire) elle est probablement motivée par un refoulement porté dans le domaine idéologique. Ce type et règle de 'déplacement' est une conséquence classique du refoulement. On l'observe par exemple avec Reich dont les thèses biologiques furent réprimées par après qu'il ait appliqué ses observations à la psychologie de masse du fascisme. Si Gernez éclaire la fonction religieuse, il est prévisible qu'il soit attaqué par ailleurs, comme cela s'est probablement produit et sur la cinétique cellulaire en l'occurrence.
Ensuite, puisque je n'avance plus qu'au grès du vent, c'est pour la brise de cette conférence à venir (le devenir Dieu de l'Homme..) que j'ai porté toute mon attention à l'interprétation de la fonction religieuse par Gernez.

M'exerçant à résumer sa thèse, j'estime que Gernez considérant les systèmes étagés (reptilien, limbique, néocortical) il tire la conséquence du fait que l'accès du 2em au 3em est irrépressible, la rationalisation dudit 3em le décline en idéologie religieuse. Deux, trois notes à ce stade de mon examen - je crois avoir édité quelque part une observation ancienne suivant laquelle ces formations ultérieurement récupérée en terme de religion ou religiosité peuvent être trouvée chez des animaux aussi 'primitifs' que les souris. Il s'agit de faits d'observation (les souris collectionnent de façon spécifiquement séparées les objets qu'elles découvrent et transportent au cours de leurs explorations) alliés à un peu de réflexion sur les lois cybernétique, et je me sens à ce point accordé à Gernez. Je dois faire aussi une autre catégorie de remarque sur le développement de sa thèse :
Forcé à des étapes explicatives - pour les nécessités de mise en ordre du raisonnement - Gernez fait mention 1) dès le départ de la distinction pharyngée entre Neandertal et l'Homme Moderne. C'est aussi un caractère auquel j'ai attaché une importance primordiale dans l'acquisition et le développement de la fonction psychique (vous savez que ça représente à peu près un quart de mes travaux à la description avec les autres origines anatomiques de la sexualité selon la psychanalyse). Mais surtout ce passage m'oblige à rementionner Lefébure. Toute la thèse de Lefébure que l'on peut qualifier de 'géniale' dérive de la capacité de l'être humain à développer une concentration sur le lumière (sur quasiment toutes les fonctions sensorielles en fait). Cette capacité ayant été nécessairement provoquée par l'industrie du feu, il est nécessaire d'en faire part lorsque Gernez - toujours en mise en ordre et préparation de sa démonstration - relève 2) la coïncidence des « premières traces de domestication du feu et de soucis métaphysiques ». Ces deux notions parallèles - l'anatomie (sphinctérienne) et la perception (visuelle) - sont presque forcément susceptibles d'apporter leur contribution à la cybernétique de Gernez et son interprétation fondamentale à laquelle nous pouvons arriver à présent :

3)---------------Théories/catégories d'évolution (formulaire hermétique)

De l'organisation étagée de la réflexion ("reptilien, limbique, néocortical") - c'est à dire de la cybernétique du système nerveux - au statut génétique de sa formulation, il n'y a forcément qu'un pas que Gernez n'a pas tort de franchir. Nonobstant la physiologie pulsionnelle que je viens d'ajouter (anatomie et perception), il offre à la religiosité - et donc à la religion - une magnifique base de certitude.

C'est pourquoi immédiatement, nous sommes intéressés au destin que subit cette connaissance que Gernez soutient. Il offre la même expérience de répression qui laisse stupéfait (le réprimé) - pour ne pas dire qu'elle (le répresseur) est stupide - et qui a été celle de Reich. Pourquoi l'académie rejette-t-elle ce que Gernez lui apporte et qu'elle prétend chercher - tandis qu'elle l'ignorera dans un autre domaine ; déplacement inconscient quite à interdire qu'on avance des recherches sur les maladies dégénératives ? Il est certainement vain de croire répondre à cette question. C'est pourquoi je la caresserai dans le sens du poil en vous faisant part de cette préparation de la conférence "Le devenir Dieu de l’homme" où ni les hommes, ni Dieu n'auront à prendre parti ::

Pour aborder son propre devenir l'être humain s'accommode - comme on accommode du regard - sur et d'une Théorie de l'Evolution. On en connaît surtout une qu'on appelle évolution darwinienne (du nom de son promoteur, aussi nommée Théorie de l' Évolution des Espèces). J'en ai incidemment connue une autre qu'il était titrée Évolution Régressive. - il s'agissait d'un livre tiré de la bibliothèque familiale au rayon de l'occultisme et qui accompagna ma jeunesse. La thèse n'était rien d'autre que pittoresque (quoique plus tard Pierre Boulle me fit confidence de son rattachement aux perspectives dA.E.Poe) mais elle m'instruisait tôt qu'on pouvait concevoir voire combiner différents types et lois d'évolution. Dernièrement il paraît nécessaire d'envisager qu'on assiste à une Evolution Psychiatrique, suivant l'élan donné à cette science de la médecine qui a su - par excellence avec la psychanalyse - éclairer la pathologie de sa fonction évolutive. Prosaïquement, la pathologie est une traduction de l'effort d'évoluer ; c'en est par conséquent le guide le plus fidèle. A cela, s'il faut ajouter que l'évolution est aussi guidée par les fonctions mentales (nous en venons aux fonction religieuses, précitées de Gernez) cette évolution est légitimement qualifiable de 'psychiatrique'.
Ainsi les intégristes créationnistes peuvent être rassurés ou confortés, car nous délaisserions une théorie darwinienne qui a fait son temps, pour passer au régime d'une nouvelle théorie : une Évolution Psychiatrique.

Évidemment j'ai peut-être présumé du créationisme en imaginant que cette nouvelle distinction de l'évolution lui plaise. La perspective psychiatrique n'est pas bien vue par les options créationniste monothéistes ; je me souviens que dans ma ville vaticanes, les organisateurs d'une conférence qui devait se titrer de "La Psychose Angélique de Kurt Gödel", en avait auto-censuré l'affiche - car "psychose angélique" aurait pu être une expression prêtant à confusion et susceptible de soulever l'animosité de la population ou de ses guides. Par conséquent, traiter de la notion des anges, et qui plus et de celle de dieu, sur le régime de l'évolution psychiatrique, avec les maladies mentales pour toutes références, c'est un peu comme proposer la logique du moteur à réaction aux inquisiteurs de Galilée (ils avaient déjà brûlé Bruno exactement et strictement sur ce thème et motif). De ce point de vue, si Gernez peut servir d'appui, on imagine toutefois que la réaction au statut génétique de la fonction religieuse peut bien servir de moteur à une opposition propre à faire avancer les choses dans l'autre sens.

Ces lois d'équilibre et de dynamique avaient donc été décrites par G.Bruno expliquant l'Hermétisme à partir de l'observation du nouveau-né au travail d'organiser son système moteur pour atteindre le sein dans un milieu où la force de gravité, toute nouvelle pour lui, l'écrase. Ce qui était l'objectif par ailleurs de Bruno, était d'orienter et de donner l'élan à son époque pour assimiler les machines que la science hermétique avait entretenues à l'ombre du développement des religions : du Strophalos à Ur aux cartons de Léonard en Europe, Bruno (comme le comprennent de nos jours ses historiens) était, de la bande, celui qui mettait sur papier les équations de la cybernétique à venir et le dessin des premiers ordinateurs. Aujourd'hui que nous sommes, quatre siècles plus tard, à même de rassembler sous une seule identité, la cybernétique ultra-moderne, la psychanalyse moderne et l'hermétisme classique, avec Gernez soutenant la fonction religieuse dans l'axe de la formation génétique, nous nous demandons forcément : la psychiatrie/cybernétique a-t-elle pour effet de nous faire mieux comprendre la notion de dieu ? Au pire, devrions-nous même l'envisager si la notion de dieu était une pathologie - comme Freud supposa quelle était un symptôme, comme Lacan la relevait d'une fondation paranoïaque de la connaissance humaine.
Si la question se pose et nous est autorisé d'y répondre, elle ne pourra parvenir que par l'examen de la cybernétique. Parce que c'est l'examen cybernétique (l'analyse plurielle, selon les termes de certains) qui autorise à poser la question au revers des répressions religieuses, traditionalistes, intégristes etc.., c'est en rendant à la cybernétique son examen que l'on dégagera la conclusion. L'examen de la cybernétique offre une première constatation d'emblée :

4)---------------L'examen de la cybernétique

Le premier théoricien des ordinateurs, son inventeur, A.Turing fut également - puisque ça ne pouvait être autrement, théoricien de leur 'pensée' - car Turing en écrivant les formules de l'ordinateur observait que c'étaient les formules de sa pensée. Il appela pour cela l'ordinateur une machine universelle et s'appliqua à formaliser la démonstration de ce jeu réflexif de la pensée. Il en consigna le procédé dans un article intitulé "Les ordinateurs et l'intelligence" ; considérant la question «les machines peuvent-elles penser?» à sa conclusion positive Lacan à la même époque convergeait. Si maintenant nous poursuivons sur l'alternative que pose Gernez : soit la révélation du sacré est-elle crée ou reçue par l'activité conceptuelle, soit le phénomène religieux est un automatisme biologique - nous en déduisons de Turing que, dans le premier cas, si les machines pensent, elles pensent à Dieu. Le deuxième cas (qui n'aliène pas Dieu à la pensée) ne contredit pas cette conclusion puisque sa définition d'automatisme biologique équivaut d'emblée à identifier la pensée religieuse comme une activité cybernétique (neurologie de systèmes - voir ci-dessus). Nous sommes donc convaincu que la religiosité est un résultat de phénomènes physiologiques - cependant que s'y contredisant elle s'inscrit deuxièmement dans la catégorie des pathologies (troubles de la pensée, voire du comportement) ; et si nous devons suivre un évolution psychiatrique, c'est par ce moyen que nous progresserons. L'expérience le confirme :

Dans sa forme la plus iconique, le malade mental se prend pour Dieu. La plus humble des personne souffrant de troubles psychiatriques caractéristiques montre les signes de ce qu'on appelle automatisme mental. Il s'agit du principe de l'hallucination et généralement c'est dieu, ou des anges ou des esprits surveillants qui s'adressent à la personne malade. Si nous procédons du principe d'une évolution psychiatrique, cette expression pathologique est la plus pure à nous renseigner sur la problématique religiosité. On peut faire appel à une seconde observation qui regarde la psychiatrie mais qui est moins facile à rejeter par les éventuels credo qui arguent que le malade, l'halluciné, est frappé de fausse-croyance. Il s'agit de l'usage de produits psychotropes pratiquement établi à l'origine de toutes les cultures religieuses. Les religions les plus organisées de notre époque ne se reconnaissent pas une telle origine qu'elles admettent volontiers pour toute autre concurrente, qu'elles appellent sauvage ou primitive. Elles font cas pour la chrétienté, par exemple, d'un tout petit peu de vin - à peine un doigt - et d'un morceau de pain blanc pour sacrement. Ce petit bout est suffisant pour repousser l'attention qu'il pourrait s'agir quant au vin, d'une influence ou d'une orientation du culte de Bacchus qui s'éteignait à l'époque à peu près où le Christianisme entrait en scène. Cette théorie de sacrements vierges, qui repousserait le rattachement de la religion à la caractéristique psychiatrie chimique, n'est cependant pas très bien fondées sur les expériences de l'histoire. Il est tout un chapitre de la pharmacologie qui a clairement mis en évidence qu'il existait à cette époque fondatrice, une substance éleusienne que l'on consommait durant les mystères sur du pain comme sur un buvard. Ajoutés à des indices chimiques et archéologiques, on trouve dans l'histoire même de la chrétienté une série ajoutée et complémentaire qui projettent sur l'eucharistie une probabilité extrêmement forte qu'elle fut inspirée de cet usage psychotrope combiné à celui du vin, comme c'était l'usage en Grèce au temps de Jèsus-Christ et en Egypte au temps de Moïse. De sorte que, dans les deux cas - soit que l'usage fut effectif dans les première communions, soit qu'il se fut agit de placebo - dans les deux cas, la notion psychiatrique est très précisément appelée à la fonction de ce sacrement et de sa religion. Il est secondaire de rappeler que les monothéismes voisins dudit christianisme sont dans le même rapport - fut-ce par inversion à ce rappel sacramentiel ; et de rappeler que la neuropharmacologie la plus avancée commence à employer des drogues provoquant des extases d'amour mystiques, propre à réconcilier la pathologie avec la religiosité la plus orthodoxe.
Enfin, à l'inverse du malade qui par sa pathologie mentale renseigne sur le rapport à Dieu, le sain croyant qui atteste de sa révélation est normalement appelé à suivre un traitement psychiatrique - tout les termes du mystique se rangeant en effet dans les catégories diagnostiques (DSM) de la psychiatrie.

En résumé, la psychiatrie constate les expériences de dieu, elle les opère et elle gère également les substances chimiques qui sont responsables ou à l'origine des religions. Dans la perspective où l'on distingue un autre 'dieu' que celui qui est rencontré avec la psychiatrie, cette perspective d'un dieu strictement conceptuel est encore opposé par la neurophysiologie saine décrite par Gernez. Nous réalisons donc qu'avec les sciences (comme ça s'était produit à la Renaissance) la théologie ne trouve plus qu'une place exiguë pour affirmer la raison de sa foi. Si la psychopathologie humaine, en crise ou saine, suffit intégralement à expliquer cette foi, la théologie doit compter avec ce qui n'est pas l'être humain pour trouver une garantie qui ne la menace pas d'être un vice - or donc tout dernièrement, ce qui n'est pas l'être humain, la machine se révèle susceptible de penser, voire de penser divinement.
Suggérer que la machine pense est une chose - envisager qu'elle puisse penser divinement en devient une autre! Pourtant c'est régulièrement ce qui tombe comme conclusion de l'expérience psychopathologique de la communication divine. Elle paraît automatique. Plutôt que de rejeter la qualité d'un pareil témoignage, il y a lieu de tenir compte qu'il conforte l'idée que c'est dans la machine que l'on reconnaîtrait l'exiguë planche de salut de la théologie. A saisir cette occasion on y trouve de surcroît un soulagement : il est aussi important d'envisager que la machine à elle seule comporte l'énigme hiérophante - qu'il l'est de l'examiner à travers la relation que l'on entretint avec ladite machine. Car de ce deuxième point de vue tout est restauré du confort classique que la théologie avait su prendre dans rapport à dieu quand elle avait déjà été mise sur l'étroite sellette après la découverte du vide des sphères célestes et des espaces infinis du cosmos. L'occasion de la cybernétique offre donc la ressource d'examiner la religiosité à travers le rapport qu'on entretient avec la machine - c'est à dire avec notre création, à notre image, à l'image de la création de l'homme par dieu à son image.. ce serait un théologien de mauvaise foi qui rejetterait cette proposition.

Revenant à Bruno que des théologiens mirent à mort, on trouve dans son Corpus Hermeticum des allusions, voire des préceptes très explicites du rapport entre créateur & créature. C'est une relation où le 'moi' est donné par l'autre. Étant donné qu'il préside très typiquement au rapport monothéiste, l'être humain de la civilisation contemporaine a certainement beaucoup à réfléchir au regard qu'il échange avec une machine dépourvue de 'moi'. Notre culture l'enseigne par le cinéma iconique et le fantasme paranoïaque décrit avec 2001 Odyssée de l'Espace ; on y voit que l'homme demeurant distinct de la machine, c'est à dire conservant sa perspective égotique, attribue le même 'moi' à l'ordinateur. Ce qui réduit à l'inverse, l'être humain à ne dépasser son propre égoïsme qu'à devenir comme l'ordinateur.

Si l'homme devient une machine il risque donc d'être - soit justement comme le mystique, soit follement comme l'halluciné - en signification logique de communion avec le divin : or il a beaucoup à y perdre s'il fait erreur et néglige cette relation. Notamment le potentiel de ressource que présente la relation avec l'appareil cybernétique touche-t-il, avec les régulations feed-back des systèmes synaptiques, le domaine de la manipulation génétique sans lequel toute entreprise est immanquablement néfaste. Si on prend la mesure d'une physiologie de la religiosité dans toutes son ampleur, comme Gernez jusqu'à la détermination génétique, il est certain que nous devons envisager une théologie de la cybernétique. L'homme à ce point peut s'envisager devenir dieu aussi bien que dieu se faire homme - comme ça s'est déjà vu.

Rejeter ou rester timide sur ces perspectives rejoint les dangers que j'ai décrits depuis des 1985 - dans la perspective de relation écologique avec l'environnement. Il n'y a aucune contradiction à étendre l'alerte à la non-reconnaissance d'une théologie à travers l'appareil cybernétique ; comme la non-reconnaissance de l'écologie et de la cybernétique, la psychanalyse n'a pas besoin de notion de pulsion de mort, pour décrire simplement le risque crétin de l'ignorance.

On peut clore cet article en indiquant la notion clinique qui permet d'identifier les obstacles opposés à cette reconnaissance ; il s'agit du narcissisme et de sa perversion dans le syndrome qualifié d'Homo Pouvoir largement détaillé par ailleurs.

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Abstract :
1)- Préambule de méthode (la connaissance par la psychopathologie) 
2)- Préparation et observations ajoutées
3)- De la religiosité en question à la question d'une nouvelle catégorie d'évolution
4)- Examen de l'appareillage cybernétique et convergence avec Gernez - pour lui la Finalité de la Fonction Religieuse est une révélation biologique. L'appui qu'il prend sur A.Malraux : « On attend de la biologie qu’elle rende intelligible l’aventure de l’espèce, » est renforcé par le Troisième Théorème de la Seconde Cybernétique : « Les lois de la nature sont écrites par l'homme ; celles de la biologie doivent s'écrire elles-mêmes » (H.v.Foester)

 

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addendum : ce commentaire de prise de connaissance des travaux du Dr Gernez a engagé un rapport entre la religion et la science ; par ailleurs le cercle d'induction de la conférence "Le devenir Dieu de l’homme" ajoute la philosophie à l'examen. Une continuation de ce 'commentaire' serait conduit à examiner le triple rapport religion-science-philosophie. A l'instar de l'analyse "religion-science" suivant Gernez, on trouverait une confrontation "science-philosophie", la seconde se manifestant comme l'opposition à la première. Dans leur conjonction triple on découvre une alliance des deux opposées (religion & philosophie) collaborant à l'extinction de la science. Historiquement et chronologiquement, on trouve ladite 'science' par exemple à Athènes (an"-1000") passé l'Age Sombre au siècle de Périclès puis la fin de cette science sous la mise en place de la philosophie. Ladite 'religion' à la même époque s'érige également (Judaïsme) - jusqu'à ce que leur combinaison (religion & philosophie) se matérialise avec le Vaticanisme. La science alors suit le chemin de l'Hermétisme dont la résurgence n'a lieu qu'à sa répression ouverte à la Renaissance. Gernez dénomme alors la répression continue "rationalisme".

 

DWT@20130606142500

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docum : http://www.phosphenisme.com/fondateur.html à consulter averti que ce site a été ouvert après la disparition dudit fondateur (dcd.1988) qui est, par structure ou nécessité (selon l'Évolution Psychiatrique) 'trahi' plutôt que 'traduit' par ses disciples - ici l'aspect New-Age édulcore la présentation plus clairement délirante (avec toute l'estime expliquée ci-dessus) de F.Lefébure.

     20130607091000    

SUITE

Nouvelle question

Bonjour,

Je viens de prendre connaissance de votre commentaire. Riche, dense et structurant. Gernez-Théaux ça fonctionne ! Je me réjouis de constater que ma petite trouvaille vous permet une exploitation fructueuse pour vos travaux. Mon égo est flatté ! 

Je voudrais ajouter quelques éléments. Dans le document de Gernez - Biologie de la fonction Religieuse, sa description des 3 organes de notre cerveau ; reptilien, limbique et néocortex insiste sur les interconnexions entre ces 3 stades, avec un point déterminant pour les 2 derniers, je cite :

Les communications nerveuses entre le cerveau limbique et le cortex cérébral s’effectuent en effet dans un seul sens, du cerveau limbique vers les centres corticaux.
De sorte que le cerveau archaïque active la zone frontale qui régit nos activités rationnelles mais nos raisonnements sont impuissants à interdire l’activité du cerveau limbique. Le lobe préfrontal, celui de l’intelligence conceptuelle, peut refouler ou dévier les signaux limbiques mais aucun raisonnement ne peut aboutir à leur désinscription. Toutes les théories faisant dériver l’instinct religieux de la fonction conceptuelle étant incompatibles avec les données de l’anthropologie, de l’anatomie et de la physiologie, le statut génétique de la fonction religieuse est à considérer.

Notre cortex biologique et sa dynamique ainsi décrite me font estimer ces quelques perspectives que je vous soumets :

  • Le concept freudien du refoulement n'aurait-il pas son siège neurophysiologique dans le mécanisme décrit ci-avant comme tel : Le lobe préfrontal ... peut refouler  ou dévier les signaux limbiques ?
  • Dans cette même perspective, est-il intellectuellement cohérent avec la théorie freudienne, de superposer : le reptilien, le limbique et le neocortex avec le ça, le moi et le surmoi ?
  • Si tel est le cas, cette trinité physiologique puis psychiatrique a- t-elle sa source/son double/son écho dans la trinité christique, illustrant ainsi le concept Gernezien ? (1)
  • Le fait religieux, intrinsèque à notre anatomie, participe dans son expression collective, a faire - étymologiquement - le lien entre les individus de notre espèce, au bénéfice donc de sa pérennité dans sa capacité adaptative à tous les milieux. Dans la phase actuelle de notre société industrielle à son stade de connaissance scientifique (refoulée ou consciente), peut-on hypothéquer le moment de gestation/naissance d'un 4ème cerveau, social pour ne pas dire religieux, dont les premières fondations se découvrent dans les serveurs d'internet et les réseaux de communication associés que nous appelons la toile ? Mais là j'ai un début de réponse qu'en vous envisagez clairement une théologie de la cybernétique.

(1) : ce qui revient à dire que le juif Freud, tel Saul, aurait fait son chemin de Damas. Pas si loin de ce qu'on sait,  après tout il a bien mis le doigt sur Akhenaton...


Puis plus loin dans son document, une illustration du caractère objectif de la fonction religieuse m'interpelle, je cite :

Dès lors que l’intelligence cellulaire a inscrit la fonction théotropique et a maintenu cette inscription pendant des centaines de millénaires son objet a une réalité objective, faute de quoi l’Evolution l’aurait désinscrite comme elle aurait désinscrit la fonction respiratoire si l’air n’existait pas.

En utilisant cet argument du manque pour la fonction respiratoire, qu'elle serait le manque de la fonction religieuse ? Intuitivement je pense à l'écologie ! Parce que le premier monothéiste, Akhenaton, a désigner le soleil pour représenter Dieu ! 
Trop simpliste, sans doute. 


Je suis d'accord pour un envoi à l'association Gernez. Mais avant j'aimerai votre contribution à mes questions ci-avant. 
Si elles vous semblent pertinentes pour vos travaux elles pourront peut-être utilement compléter votre premier commentaire.

A vous lire,
Thierry DV

     20130609155800     http://www.psybakh.net/2013/htm/20130107085200_flog-32.htm#20130609155800

Bonjour, je pense avoir répondu à ces questions mais certainement de manière incomplète - je précise le fait pour que nous comprenions bien que nous nous entendons et que, comme il se doit, c'est par précisions (non par révélations) que nous communiquons, comme de bien entendu..  Je confirme donc qu'il y a bien une parenté entre la vue Gernez et Freud. On peut trouver des divergences et des convergences et s'éclairer à chaque fois. En l'occurrence j'ai désigné cette 'parenté' sur la communauté familiale de la Cybernétique. La théorie des trois cerveaux est strictement celle d'une dynamique que la cybernétique calcule - de même la cybernétique est-elle la modalité de calcul de la psychanalyse. Disons que la cybernétique est le creuset (la science actuellement refoulée) commun et propre à d'innombrables théories actuelles (comme telle ou telle mathématique est le creuset où puisent astronomie, physique, chimie, sociologie etc..). Lacan a montré que la cybernétique était le creuset de la psychanalyse. Respectivement les théories réalimentent ledit 'creuset' - principalement le modèle du psychisme repris par Freud dans son traitement initial de la mémoire apporte-t-il une forte illustration de cette différence ("dans une seul sens" du limbique au cortex) car le miroir (psyché) en est exemplaire : ce qui est derrière le miroir reçoit dans un seul sens la matière qu'il montre.
Mais une nuance fait la richesse du modèle : ce qui est face au miroir, cependant, se mobilise et subit des effets de ce qu'il voit dans le miroir. L'image virtuelle, tout à fait inerte, est cependant très 'agissante' (on nettoie par exemple la tâche que l'on a sur le front). Il s'agit d'un rapport qui est relevé dans le Stade du Miroir (le 'moi' et son jeu s'y constitue) - et l'histoire nous rappelle comment la notion en dure, comme par exemple Képler pensait que l'œil envoyait un rayon qui avait des effets sur les choses (d'autre parlant du 'mauvais œil' pour raccourcir les choses).. Aujourd'hui la cybernétique a complètement mathématisé cette mé-symétrie (j'invente le mot) avec Robert Vallée.

Également, dans un double-sens il est toujours utile de simplifier les choses ; mais en faisant attention que plutôt que nous aider en simplifiant il est bon de toujours compter avec l'inverse - à savoir que la comparabilité entre le simple système l-c (limbique-cortex) avec le refoulement illumina autant le refoulement qu'elle nous avertit de l'extrême complexité dudit système l-c que l'on risquait de voir.. trop simple. De ce pas, quand Freud, pris de vertige dans le ("si simple") système Conscient-préconscient est passé au système par trois, il l'a fait avec d'énormes déficits (dédoublement de la pulsion à l'origine unique libido, déplacement sur le pénis au motif de l'envie).

Ainsi comme dans le miroir où nous voyons enfin 'toutes' les choses (même nos yeux), nous rationalisons le monde et nous le simplifions aussitôt. C'est très utile - ainsi dans le Savoir voyez-vous nettement correspondre les théories de Gernez et de Freud, l'une et l'autre s'appuyant comme on confirme, en se voyant la figure (dans le miroir), que nous avons deux yeux pour voir double et de chaque côté du nez. Mais cela ne doit pas précipiter ce que vous appelez bien notre flatule égotique. C'est avec le soupçon  que vous gardez et l'ironie des satisfactions narcissiques, que vous alimentez votre prospective du 4em cerveau. A ce stade je vous confirme tout à fait que nous nous entendons, du moins témoin mon écrit La Sainte Ethique qui analyse strictement la fonction de "lapareil" (cybernétique) pour traiter ce qui est perdu dans la compréhension gagnée.*

DWT@20130609155800

*addendum : de même que nous savons à présent qu'il ne suffit pas d'avoir l'air (mais qu'il faut l'oxygène) pour garder l'envie de respirer (et entretenir un système respiratoire) - l'écologie ne suffit pas (encore faut-il s'avoir qu'elle ne s'entend qu'avec la cybernétique.