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Médical

Esprit d'une carrière

 

Trois résultats surdéterminants

   En bref : le mémo détaille trois résultats, qui impriment leurs propres destins sur la carrière de leur producteur – car ces résultats s'inscrivent dans une dimension historique supra-individuelle. De tels résultats, réclament leur indépendance sur leur production en jouant de la surdétermination, chacun de leur secteur : historique, psychologique et technique – respectivement anthropologie, art de la mémoire et technologie de l'information.
   Est-il juste et lucide de donner le pas au découvert sur la découverte ? Effectivement l'éthique scientifique requiert qu'un objet soit exposé dès lors qu'exhumé ; sans égard pour l'aliénation de la destinée, le résultat de la science intéresse le paradigme qui succède à la carrière de ses chercheurs dédiés.

Courrier nov.2022 à l'adresse de quatre universitaires, médecin psychiatre, biologiste, sociologue, neuro/mathématicien


   J'ai été heureux de faire votre connaissance et je vous transmets l'idée d'un mémo que notre rencontre m'a inspiré. Elle m'a fourni l'occasion de cerner quel avait été le processus de ma carrière scientifique qui a été définitivement marquée par son point de départ, quand à ce moment j'ai remis entièrement son destin à l'Histoire. Sans que dans l'histoire elle fasse grand cas, je veux dire au contraire qu'elle en devint un objet totalement hors de mon contrôle, à partir du moment où j'ai endossé le décodage de sa scène primitive*. Ce déchiffrage a été largement entamé par S.Freud et je n'ai eu rien à faire qu'y rassembler deux pièces de puzzle.

Anthropologie
   Nous savons que durant trente ans, l'initiateur de l'analyse du psychisme a gardé par devers lui une thèse sur l'origine de la civilisation occidentale. Ce n'est qu'au moment de sa mort qu'il en livra le contenu, en 1939. L'affaire un peu sidérante en resta là un moment. Puis par une sorte de maladresse, bien des années plus tard, en 1990 je complétais une zone obscure de son tableau – découvrant alors une théorie complète et efficace. Il est apparu que l'Occident reposait largement sur une base d'Inconscient. Or lever un refoulement de cette taille n'est pas quelque chose qu'une personne puisse diriger. La fin d'une sorte de propagande (le symptôme) dictant le paradigme d'une identité collective n'aura lieu qu'avec le concours dominant d'une temporalité supra-individuelle (psychohistoire). La nouvelle définition dépend d'elle. Ce que les individus en petit nombre, isolés, en déchiffrent reste sans effet ; l'action de chacun néanmoins, dictée par l'éthique, demeure d'en soutenir l'énoncé, fut-ce en vain.
   Ce propos cependant, et cette longue interprétation du refoulement, je ne vais pas l'exposer mais seulement l'indiquer et y référer par l'acronyme qu'on peut donner à sa scène – AMOH (datable autour de 1100avJC titré Âge Sombre). Mon intention est de décliner ce qui, par la suite, en a découlé, expliqué dans cette carrière. Tirer des déductions d'une scène primitive d'une civilisation impose des énoncés provocants car, de leur cohérence, ils impriment leur contenu nécessairement ouvrant au paradigme succédant celui de ladite civilisation. En d'autres termes ils bouclent un cycle. Dans notre cas, soutenir AMOH, premièrement déclenche une série de propositions directement issues de la scène primitive et par conséquent immédiatement en contact avec l'étape de la civilisation suivante. Deuxièmement, aucune de ces propositions ne peut être argumentée sans exposer sa source, à savoir ladite scène primitive. Il s'en suit que rien ne peut être avancé de la civilisation prochaine sans que ce soit ouvertement à l'égide d'AMOH. On retrouve ainsi détaillée la raison pour laquelle il existe un laps de temps durant lequel une scène primitive est dévoilée tandis que la psychologie collective continue à la refouler ainsi que sa découverte.

Mémoire
   La découverte concomitante à une scène primitive est un art de la mémoire. Je ne m'attendais pas non plus à découvrir quel type d'art de mémoire a prolongé AMOH. Autant sommes-nous les objets, d'origines que nous sommes empêchés de connaître facilement, autant les découvrir demandent un art. Là où Sigmund Freud s'est proposé pour la première cause (scène), c'est Frances Yates – majeure historienne de l'université anglaise – qui s'est chargée de la seconde (mémoire) en exhumant l'historique Art de la Mémoire (popularisé par Simonides/Périclès, passé par Cicéron/Rome jusqu'à G.Bruno/Renaissance). Cette conjonction (anthropo & psycho-logique) fut la première qui imprima à ma déterminante origine de carrière initiale, sa consolidation. Elle se définissait alors avec plus de précision :
   J'avais commencé à partir de la psychanalyse à chercher à nier une scène primitive et, trouvant que c'était impossible, j'avais basculé à mon corps défendant en démontrant au contraire son affirmation : AMOH. Le fruit de cette sérendipité avait mûri par l'office d'une technique aventureuse, extensive** de la psychanalyse, que j'avais mis au point et appelé Analyse Plurielle. Aussi inopinément la découverte AMOH s'était-elle produite, que cette expédition d'avant-garde (Pluriel Analytique) se trouva rattrapée. Ce fut la révélation par Yates, de l'art simonidien , et que par conséquent, cette psychanalyse avait de longtemps cours dans l'Histoire comme sa charpente civilisationnelle,.
   C'était donc par l'art de la mémoire civilisationnel ré-appliqué (l'Art de la Mémoire et son Pluriel Analytique) que j'avais retrouvé la scène primitive – l'un l'autre événement s'apportant réplique, raison et appui. Je n'étais toujours pas plus maître du destin de cette carrière frappé d'un sceau si historique, mais j'acquerrais, plus aliénant encore, des preuves de sa validité.

   Puis la troisième pente qui l'arracha définitivement à mon contrôle fut déclinée... cette fois-ci au terme de ma décision volontaire :

Intelligence Artificielle
   Ces appuis réciproques et organiques de la Psychohistoire se sont conjugués entre 1985 et 1995, durant les dix années au cours desquelles l'informatique s'est popularisée (Personal Computer/ PC). La formule littéraire de la naissance de l'informatique se résume en une question : « Est-ce que les machines pensent ? ». Alan Turing s'était chargé en 1950 de l'exposé de cette question qui participerait à l'ontologie du 21em siècle. Parallèlement la théorie psychanalytique allait mûrir et évoluer jusqu'à répondre de manière affirmative à la question : « Oui, les machines pensent ». C'est Jacques Lacan autour de 1960 qui avait posé leurs équations accréditant donc la naissance de l'IA.
   Lorsque en 1985 et que l'étape des réseaux qui allait suivre était prévisible, en recomposant la modalité (Pluriel Analytique) de réanimation de l'Art de la mémoire, j'appuyais ma démarche sur le constat que l'informatique présenterait une sorte d'invasion. Il était souhaitable en conséquence que nous nous positionnions pour y survivre et la contrôler. Le mode "extensif de la psychanalyse" que j'organisais, était donc orienté au motif de la cybernétisation de la société. Par conséquent je continuais dans le sens des formules disant que « Dans la mesure où les machines penseraient, un art de la mémoire/pluriel en préviendrait une pensée invasive. »
   J'ai donc à tort ou raison, placé ma carrière en psychohistoire dans la dépendance des lois de l'informatique. Cette option m'a distingué presque comme une exception parmi mes confrères, même si elle suivait la ligne de Lacan comme elle avait déjà suivi celle de Freud. Cependant ce troisième argument rehaussa les précédents. Car en approfondissant Yates, on trouve que cette référence des grandes universitaires, avait déchiffré dans l'évolution historique de l'Art de la Mémoire, qu'à son stage de la renaissance, cet Art au titre à l'époque de l'Hermétisme, annonçait l'informatique, autant que DeVinci avait annoncé les machines tout comme en fin de compte les Lumières et la modernité. Ce troisième pas que j'avais entamé, toujours d'une originale invention, s'était de facto posé dans une empreinte déjà déterminée qui affirmait que « ce serait par l'informatique que l'Art de la Mémoire serait perfectionné et subséquemment qu'il révélerait alors la Scène Primitive*** ». Ma carrière et mon affirmation ne pouvaient être que celles du constat qu'elles seraient celles d'une autre : la carrière de la cybernétique, de sa mémoire et d'une origine déjà jouée. L'avenue de mes trois contributions à la société et à l'industrie (dans l'histoire, dans la mémoire et dans l'informatique) sont si bien hors de mon contrôle qu'elle me laisse un seul reste à charge, celle de la liberté d'en parler en toute originalité (ce qui en conclusion, est la définition réduite et absolue du discours d'un analysant, c'est à dire d'un psychanalyste).

 

   C'est un mémo qui n'est pas très court car il cite la complexité de la psychologie comptant sa dimension collective/historique. En ayant décrit comment mes bases expérimentales ont confirmé leur qualité, et du même coup m'échappaient, je peux terminer par la description des activités, de praxis et d'industrie, que j'y ai néanmoins accoudées, restantes d'un échafaudage retiré.
   Outre les cabinets et exercices médicaux que j'ai maintenus durant quarante ans lors de divers séjours en France et à l'étranger, j'ai crée successivement trois compagnies, aux USA puis en France puis en e-Estonie, cette dernière étant à présent la seule active. Leurs services et produits ont été orientés vers la sociologie et l'individualité combinés, c'est à dire une politique que j'ai toujours préservée d'idéologie. Comme je l'ai expliqué, les faits scientifiques et d'histoire suffisent à dicter intégralement mes orientations. L'Art de la mémoire & la Cybernétique ont inévitablement, naturellement produit un service d'individualisation génétique (identification du génome individuel/citoyen) ainsi que sa préservation au sein d'une société informatisée – il porte le nom d'Unité Cybernétique de Mémoire de Personne Physique / ucmpp.
   L'exercice psychanalytique garantit en second service l'indépendance et la subjectivité de la personne individuelle et/ou citoyenne – cette branche d'activité porte le nom d'Analyse & Psychanalyse Plurielles. Sa perspective complémentaire qui est celle de la relation collective, est également adressée par un service de psychologie collective et gouvernance – ce produit agencé par des algorithmes des discours sociaux porte le nom de Pluriel Analytique, et ses applications logicielles les noms d'APSO et de Votemobile.
   Encore plus prosaïquement ou visiblement l'entreprise e-estonienne – UBERPOL acronyme d' « Ubérisation de la Politique » – gère la maintenance desdits logiciels, éventuellement la sauvegarde des ucmpps. Parallèlement à cette gestion informatique, je consulte individuellement et procède aux long cours à leurs suivis psychanalytiques, et collectivement j'assiste les groupes en processus de cybernétisation, par les moyens présentiel et/ou télématique du Pluriel Analytique.

 

 

2emEd. DWT@20221202112400


 

* : la "scène primitive" – selon l'expression consacrée – de l'Histoire à laquelle je fais référence est celle de l'Occident sur laquelle la psychanalyse s'est concentrée, initialement par Freud qui l'a décrite sur deux plans, psychologique et sociologique, avec le Complexe d'Œdipe et la Religion Monothéiste. La relecture de Freud durant le siècle qui lui a succédé, a reformulé ces plans en les unifiant et en comprenant que sous les deux termes, de mythe et de légende, la psychologie collective mémorisait l'existence et l'action d'une même personne que fut le pharaon Akhnaton individuellement ainsi que l'histoire de sa famille(alliance hélénique). On qualifie ladite scène de 'primitive' pour signifier que les noms de Moïse, Œdipe, (mais d'autres aussi, tels Orphée, Phaeton, Hermès, Thoth, Trismegiste etc .. avant de se secondariser), ont visé une "représentation primaire" du pharaon géopolitiquement proscrit (ayant subi la damnatio memoriae).

** : la psychanalyse n'a jamais prétendu d'efficace qu'en extension – toute étape acquise en sa théorie, élargissant par conséquent son contexte, réclamant par suite qu'elle s'y relance. Dans mon cas, la psychanalyse souscrit à cette étendue et adaptation technique, en portant le nom de Psychanalyse Plurielle et sous la forme qui s'est après-coup reconnue d'art de la mémoire cybernétique.

*** : la plus intime déduction de l'analyse que fait Yates de l'Hermétisme à la Renaissance, rapporte son Art de la Mémoire (de G.Bruno) à l'identification de la scène primitive déjà effectuée à l'époque (Adocentyn, Moïse, Orphée – selon M.Ficin)