chap 3 |
Un Formant du Semblant |
vers chap 2 - chap 4 |
Avec mes excuse tant que ces pages sont en construction - références et liens ne sont pas complétés.
A) L'objet (a) de la Voix :
La cavité laryngée constitue un cas très
représentatif de sphincter. L'image ci-contre représente la coupe d'une
tête humaine, qui montre son larynx typiquement en position basse, de
sorte qu'il ménage une cavité sub-nasale, offrant la place pour un objet
que la phonologie appelle formant. Cet objet constitue un son réel
à l'instar de l'image réelle à la base du Modèle Optique, à
ceci près qu'il s'agit de résonance plutôt qu'une focalisation
optique; il n'est en pas moins remarquable au point que déjà cité par
Platon qui, dans sa caverne décrit pareil son réel , qui se
condense dans sa concavité à faire le
prétexte des âmes des ombres.
Ci-contre-gauche l'objet réel mis à l'origine de son Modèle Optique par Lacan s'appliquant aux ondes lumineuses. (Dans mon illustration originale à droite, où le formant est représenté comme l'objet noir -voir B' dans le schéma gauche - au-dessus du larynx descendu, en rouge la cavité laryngée et, bleue, la figure de la spire indique la projection corticale, décrite au chapitre précédent, qui correspond à ce sphincter phonal) |
B) La recherche de l'autre, (a) :
Cette description détaillée du sphincter laryngé permet de
compléter l'observation jusqu'à présent produite au chapitre précédent. Je
rappelle qu'il concluait au gain, pour la projection corticale d'un sphincter, de
sa fonction orificielle, par son attachement à la fonction du langage. Cette fonction
est identifiée par le concept du zéro et/ou nom-du-père; à partir de quoi
l'être est sauvé de l'inconscience.
Mais il n'en est pas quite pour autant. Car s'il peut être
conscient d'un vide, il ne saisit pas encore l'objet réel pour quoi le
sphincter en question fonctionne. Comment le cortex, qui assimile bien la projection d'organes
qui lui sont par les nerfs rattachés - peut-il intégrer ce qui est
extérieur et sans lien au corps, ne faisant qu'y passer éventuellement, mais
qui pourtant constitue sa réalité authentique, qu'elle lui soit interne ou
d'environnement extérieur. Matière, bol alimentaire, air ou étron, image, semence ou
fœtus
naissant, comment un objet du monde s'ajoute-t-il à la conscience d'un univers
qui, de sa matière grise, ne touche par ses nerfs qu'à son seul et propre soma
?
Le
double-zéro du chapitre précédent répond à ce défi si son moi
ne cherche d'abord ce qu'il contient (moi-pour-toi). Mais c'est à la quête de l'objet le plus éminemment autre que la Pulsion s'élance - dont Jacques Lacan a fait un admirable compte rendu dans sa simplicité schématique. Qu'on fasse abstraction - ou au contraire qu'on s'en enrichisse - des libellés (ici "toi", "moi", "toi-pour-moi" du graphe ci-contre), voici, en rouge, comment c'est à ce que l'autre offre de zéro symbolique (toi), que son vis à vis plonge, par ce qui mérite d'être appelé discours sphinctérien, à l'aventure de saisir ce que le premier constitue d'alibi à sa source. Je rappelle que le "toi" ici est entendu comme la source d'orientation décrite au premier chapitre, tandis que le toi-pour-moi qu'il laisse de lui atteindre, lui est aussi étranger que le restant des objets du monde. |
Ainsi cet anneau, au titre de projection sphinctérienne corticale, acquiert-il toute sa fonction en étendant ce qu'il cerne à l'objet que l'autre détient analogue au sien. Il s'agit d'un circuit que les grecs appelaient théoria; et avant d'en conclure la théorie du formant, voici pour une pause inter-chapitre le graphe initial de Lacan, agrémenté de quelques mots et d'un commentaire:
J'entends certains geindre à lire ce travail : « Prise
de tête! » Eh! Bien soit, si la psychanalyse répond : « Prise de corps! » A partir de là, le sujet s'incarne mais n'est encore pas quite pour d'autres surprises (rdv au prochain chapitre) |
copirate William Théaux 20020804
APPENDIX :
Extrait universitaire (qui soutient la thèse présente
et introduit à la suite, chap 4) :
Depuis plus de 30 ans, anthropologues, paléontologues, anatomistes, archéologues, linguistes phonéticiens tentent de trouver une réponse à la question
suivante : les Hommes de Neandertal pouvaient-ils produire des sons tels que ceux que l'on
répertorie actuellement dans les langues du monde ? Selon la thèse de Lieberman & Crelin, la
production de la parole est inféodée au cours de l'évolution à une flexion suffisante de la base du
crâne pour permettre l'abaissement du larynx afin de libérer une cavité pharyngale suffisamment
volumineuse pour réaliser l'articulation des 3 voyelles à contraste maximal [i a u], lesquelles se
retrouvent pratiquement toujours dans les langues du monde. Selon cette thèse, les Néandertaliens
ne possédant pas cette base anatomique, ne pouvaient par conséquent pas parler, ce qui aurait
entraîné leur disparition.
contacter:
Jean-Louis Heim (paléontologie, SHS) / Laboratoire d'Anthropologie du Musée de l'Homme, Paris
Louis-Jean Boë (phonétique, SHS) / Institut de la Communication Parlée (ICP), Grenoble
Didier Demolin (phonologie, SHS) / Phonology Laboratory, Univ. Libre de Bruxelles, Belgique
Horonori Takemoto (anthropologie, SDV) / Lab. of Physical Anthropology, Kyoto Univ., Japan