Si vous vouliez présenter un poisson sur une planète qui n'a plus d'eau (mais qui attend la pluie) vous n'auriez pas d'efficacité en présentant séparément les nageoires, bien moins agiles que les jambes, les écailles moins souples que les poils, les branchies inégales aux poumons etc.. Vous ne sauriez présenter que l'ensemble :

Retours :

   Il est néfaste à la science de ne pas parler de ce qu'elle découvre - c'est donc un devoir de ne pas taire ce qui concerne notre médecine, et particulièrement sa psychiatrie. Ma carrière entreprend donc d'exposer ce qu'elle a pu observer. Elle présente sa thèse en quatre hypothèses : la première expose une identification d'Akhnaton de nos jours et dans l'histoire. Je l'ai éprouvée à partir de 1985, relançant des travaux de Freud arrêtés depuis 1939 ; on pouvait penser qu'elle serait source d'ennuis sociaux, mais les croyances religieuses ou politiques y trouvent autant de raisons d'y être opposées que d'y être favorables. Elle apporte beaucoup de lumière et au fond ne contredit pas les croyances classiques. La seconde thèse identifie l'acide lysergique avec le sacrement chrétien originel. Quand on a vu que la seule la difficulté à l'admettre dépend de la compréhension de l'effet ou de l'usage placebo, elle n'est pas plus vexante pour l'Église que la reconnaissance du juif Akhnaton à travers Moïse.
   Ce serait également une faute déontologique de ne pas assumer la troisième rubrique qui est annoncée par les biologistes et qui saisit notre psychologie à moins qu'on soit anesthésié. Il s'agit des nouvelles technologies de la reproduction ; puisque la psychanalyse s'est engagée sur le terrain de la sexualité, pour ne pas trahir ses promesses, elle en est première ligne dans le domaine de la psychiatrie à devoir répondre de l'ectogénése - c'est à dire l'utérus artificiel qu'annonce le biologiste et philosophe Henri Atlan. Si des hommes comme Atlan ne sont pas des imbéciles, il serait honteux de ne pas soutenir leur examen ; car nous serions dans une erreur d'approche du futur en risquant de ne pas voir des choses arriver.

   La psychanalyse montre d'abord qu'il y a une continuité entre ces trois domaines. Il est nécessaire qu'un psychanalyse les tiennent ensemble. Il n'est pas nécessaire que les autres suivent - pour beaucoup la psychanalyse est faite de résistance.
   Quand la thèse historique, chimique et biologique est assemblée, unifiée, elle gagne naturellement une perspective qui s'appelle par ailleurs écologie. Là encore il n'est pas nécessaire que beaucoup d'écologistes s'y retrouvent. Cette écologie est pratiquement égale à la cybernétique qui, pour les amoureux de la nature fait figure de monstruosité. Il s'agit plutôt d'un sphinx. Elle se traduit par une quatrième thèse qui est celle d'une mécanisation aboutie de la personne humaine en l'espèce d'avatars, virtuels. Cette robotisation qui est ce vers quoi on s'avance sans qu'on veuille s'en rendre compte, réclame, à l'inverse des trois conditions précédentes, que cette psychanalyse ne tienne plus à un seul praticien. Elle évite la déshumanisation par une vertu sociale, collective, un état sociologique qu'on appelle pluriel, ce qu'on appelle aussi dans un cadre individuel un état de conscience.