Je rappelle que je débutais mes
travaux (1983) par un écrit sur la linguistique et à partir de la distinction
classique : partant de ce qui signale (par exple : une odeur que l'on
porte - la femelle attirante),
suivie de ce qui fait signe (par exple : une odeur que l'on pose
- le mâle qui marque son territoire),
et de là ce qui aboutit au Signifiant (par expl : le
parfum que l'on emploie pour séduire ou cacher - hommes
et femmes qui se cherchent). A quoi la
psychanalyse ajoute que (du signe au signifiant) le signifiant s'ordonne à
partir du signe par trois ( trois signes que portent trois prisonniers
selon le sophisme lacanien de l'assertion de certitude anticipée
). En pratique et dans l'histoire, le signifiant parait en la forme de
la lettre, laquelle montre qu'elle s'ordonne alphabétiquement. Arrivée à ce
stade elle montre entretenir des rapports étroits avec une aliénation
et/ou une hypnose. La SSS précédente a mentionné la forte probabilité,
voire la démonstration de fait, que cette lettre ainsi ordonnée, l'est
dans le fait d'une projection corticale ( c'est à dire
exactement comme une ombre projetée sur la paroi du cortex - comme par
ailleurs on le sait très bien, le cortex reçoit les projections
auditives, visuelles, musculaires, sphincters etc.. en zones
spécialisées dites " zones de projection corticales " )
. Selon Stan Tenen, les lettres corticales ( projection du philame sur le
cortex )
arriveraient à écrire le texte-même de la définition de ladite lettre.
Ceci aboutirait à une boucle de signification apte à se signifier
elle-même (auto-récursive). Mais une observation plus profonde montre que cette hypothèse
séduisante - et totale sinon totalitaire - laisse de côté quelque chose
, qui demeure là, inexpliqué et insistant ( nous pourrions
faire usage de la comparaison, propice ici, avec un texte et un alphabet
qui ne comporterait pas de voyelles. Aussi performant pourrait-il être,
il ne saurait abolir le fait qu'il y a des voyelles dans la voix et
qu'elles y ont une fonction. Cet exemple est propice
car c'est bien ce que nous allons montrer, en l'espèce qu'il existe un
état de développement phylogénétique de la personne humaine au cours
de laquelle elle est incapable de former, ni d'entendre un type de son/voyelle
(globalement nommé formant), ni par conséquent de l'écrire ou de le
retenir en lettre. Il s'agit du petit enfant de quelques mois et la suite
de la SSS montre les conséquences à en tirer ) .
Projection Corticale de la
Lettre
auto-suffisante et récursive
(selon la thèse Stan Tenen)
|
Projection Corticale de la
Lettre
projetant de surcroît une image réelle
(selon le principe du Modèle Optique)
|
Cette chose est visible. En optique on l'appelle image
réelle ; en acoustique elle existe également en l'espèce de son
réel . Elle est probablement connue de très longtemps. Présente
dans les cavernes des premiers hommes qui ont su l'exploiter, présente
même et déjà dans les communications des mammifères marins, présente
dans l'architectures ésotérique de la Chapelle des Échos de la Chaise
Dieu (local) ; Jacques Lacan l'a mise au principe de son Modèle sur la
base de l'expérience des opticiens, dire du Vase (ou du Bouquet)
Renversé. Cette chose
- image réelle - met en évidence qu'il n'existe pas dans le cerveau que des projections
corticales, mais qu'à celles-ci s'ajoutent des formation réelles
. Ces objets réels forment une face de l'objet pulsionnel. On peut les
identifier à des formations énergétiques intracérébrales qui trouvent
en correspondance, à leur autre extrémité, leur face opposée du coté
de l'objet quand il est extérieur au corps, le véritable objet de la
science, celui qu'il vaudrait la peine d'écrire ou d'appeler objext
- voir le X noir ci-dessous fig. A).
Notre condition humaine nous a mis en effet dans la
situation un peu inconfortable de savoir que l'univers matériel est
constitué d'objets dont le corps a grand peine à prendre conscience
intimement. Prenons le plus simple caillou, nous pouvons le tâter, le
peser, l'éclairer, tenter de le faire tinter etc... tout ce que nous en
connaîtrons ne peut-être que considérablement médiatisé et déformé
par toute une succession de filtres insérés par notre perception. Entre
l'objet physique, extérieur - " objext " - et celui
dont nous pensons avoir conscience, il existe toute une chaîne de
transformation (filtres sphinctériens et/ou synaptiques -
anneaux verts fig. A), B), C)) qui constitue le thème d'étude du premier écrit - Esquisse pour une
Psychologie Scientifique - de Freud.
Ainsi pouvons-nous ci-dessous dessiner le chemin parcouru par l'énergie
et la perception d'un objet que le corps observe :
A) Un objet se présente à la
série
des filtres de la perceptions de l'organisme
|
B) L'objet stimule la chaîne perceptive
qui l'intègre à l'organisme
|
C) Le cortex confronte
sa conception et sa perception
|
La chaîne perceptive (Esquisse
de Freud - B) & C)
ci-dessus entre l'objet X extérieur et le cerveau) se voit dans le Modèle Optique
lacanien (ci-dessous) ;
les trois " x, x,
x
" illustrés à gauche du Modèle comme les trois pots/vases ou
bouquets - images extérieures, réelles et réfractées
En résumé ci-dessous et en faisant abstraction de la chaîne
perceptive ;
l'objet extérieur - que la réalité soustrait en bleu - et auquel le jeton le
plus grisé fait allusion dans le cerveau, y est figuré
dédoublé soit en rose par la lettre, soit en vert comme l'image
réelle en effet de la lettre, tandis qu'il est représenté
par un cercle vide à droite en position de l'image virtuelle du Modèle
Optique.
note : plus bas, ci-dessous le
complexe des trois vases, cercles ou jetons continue à être figuré avec un
seul jeton vert
Le grand franchissement opéré par Freud - et qui donne
à la pensée accès à l'objet scientifique - fut acquis par la primauté
qu'il donna aux sphincters. Cette révolution propre à résumer l'humain
à des orifices s'avère d'une richesse à priori insoupçonnée : d'une
part ces sphincters offrent-ils l'occasion de s'inscrire en sorte de
lettres (zones érogènes transcrites en symptômes hystériques) et
d'autre part l'occasion de présenter dans le système nerveux les
dénommées images réelles. Troisièmement leur fonctionnement
binaire de passage, ouvert ou fermé, occupé ou vide, dedans ou dehors,
les fonde d'emblée à la logique des 0 & 1 cybernétiques, soit à
la structure de chaîne qui aboutit au signifiant. L'être sphinctérien
du scandale freudienne est déjà un " cyborg " avant qu'on en
crée des semblants. mais est-ce un enfermement ou une solution ?
L'antécédence ou hâte logique de cet être
humain-machine est appelé à prévenir la domination par la matière et
le matérialisme. Que le cyborg soit d'abord freudien
permettra que celui qu'on fabrique en réalité soit humanisé ; seulement
encore faut-il que s'il anticipe le second,
le premier garde son avantage en maintenant sa distinction. C'est la
seconde étape que la SSS parcourre, destinée à préserver les valeurs
de la sexualité et de l'amour - c'est à dire la libido jusque
dans la confrontation énergétique à la matière. Pour arriver à cette
fin, la psychanalyse indique comment un être, aussi cybernétique fut-il,
garde une distinction de l'autre semblable. C'est par l'objet du langage
que la SSS a choisi d'en faire la démonstration. Fidèle à son habitude
elle aura puisé dans une spécialité scientifique - en l'occurrence
celle qui décrit le développement de l'organe vocal, du primate à
l'homo sapiens.
Un
graphe ancien repère la chronologie d'un million d'années, de
l'australopithèque à l'homo-sapiens, et les 400.000 premières années
durant lesquelles avec l'acquisition définitive de la station verticale,
le port de la tête et le tractus vocal se sont organisés. Ces 400.000
ans sont répétés en quelques mois par le développement du nouveau-né,
quand il acquiert la verticalité de la tête et la voix humaine. Avant
cela, le très jeune humain n'a pas la capacité d'élargir suffisamment
un espace de ses cavités vocales qui permette d'y loger un formant
- c'est à dire une aptitude phonologique et une type de son tout à fait
comparable à la condensation qui constitue une image réelle dans
le Modèle Optique comme dans le cerveau.
Le formant est un objet sphinctérien et à se titre
il est reproduit dans le système nerveux comme tout autre objet
sphinctérien. Un croquis ci-dessous montre en coupe l'anatomie d'un
nouveau-né humain (à gauche) et son organisation quelques mois après sa naissance
(à droite) :
nouveau-né
|
adulte
|
A gauche, en venant au monde
l'enfant est apte à insérer très haut son tractus vocal (de
sorte qu'il peut téter et déglutir tout en respirant, évitant
de cette manière les fausses-routes alimentaires).
Plus tard, à droite, en dressant la tête, la trachée
s'abaissant, il a ouvert en son cou une cavité propre à loger un
formant (bleu)
- lequel objet physique, ' extérieur ', acoustique, participe au
langage adulte et résulte - comme tout autre objet sphinctérien
- en un objet/image réel (vert)
à la réflexion
cortico-cérébrale. L'observation considérable est ici que le
tout jeune enfant (à gauche), comme le primate, est en pratique sourd à
toute une partie du langage adulte, ne serait-ce que d'une
incapacité à l'intégrer comme le moindre sens. |
Le regroupement de ces diverses données aboutit à une
conclusion qu'une comparaison un peu caricaturale permettra néanmoins
d'évaluer selon toute sa portée :
Si les sphincters, d'une part transmettent au cerveau une
forme ou une énergie de leur objet externe, et si d'autre part les
lettres suivant leur projection corticale y réfléchissent également ce
qu'on appelle leur image réelle - la coïncidence de ces formes
& images stocke ou pondère un langage, par ailleurs transmis et
reproduit des adultes aux enfants. On peut donc à présent figurer comme
une corps humain correspond avec un autre.
fig. X |
En l'absolu le langage permet à des semblables
de correspondre entre eux sur la base des lettres qui font correspondre
aux objets sphinctériens (objets dits extérieurs éventuellement
écrits objexts) des images réels (en vert sur le schéma).
Ainsi communiquent-ils l'un avec l'autre à propos d'un ' monde réel '
qu'ils ont en commun. |
Deux individus - ce qu'on appelle des semblables -
échangent et transmettent leur langue, leurs impressions et leur mémoire
de sorte que les espèces de constellation que leurs orifices constituent
soient identiques - ou parfois différentes d'un semblable à son
prochain. Dans le premier cas, où les corps sont identiques, la
confrontation de ces deux appareils n'aboutit pas à une capacité
cybernétique. La SSS évoqua un enseignement de la psychologie - et la
grivoiserie au service la clarté comme la caricature : un professeur en humour, aussi éminent fut-il,
du gabarit
" Gainsbourg " ! en lâchant un 'prout!' fait rire,
mais ne saurait faire rire
un comparse qui, lui, serait héros de science-fiction type Houellebeck (Daniel/La
Possibilité d'une Île), n'ayant plus besoin de manger et par conséquent dépourvu de
tube digestif. Le sans-cul serait insensible aux expressions du
grand esprit du pétomane. Par contre, si tous deux étaient équipés d'un derrière
tubulaire, ils pourraient bien rire de ceux qui n'en ont pas - on rit d'un
pet à l'idée d'un sphincter sans objet. Telle est la
situation des semblables : narcissiques, ils ne peuvent qu'hésiter et
rire d'une différence qu'ils ne connaissent pas - le véritable esprit
est celui d'une absence de sphincter.
A l'inverse de la figure X ci-dessus qui décrit la correspondance de ces deux êtres pourvus des séries
identiques de sphincters - lorsque de ces deux individus, l'un est doté d'un sphincter que l'autre n'a pas, celui qui en
a l'organe - voire l'esprit - imprime en son prochain une lettre sans objet.
Pour cette raison l'infans n'entend rien au
formant de sa langue maternelle ; il y est sourd mais néanmoins -
pour autant qu'il en reçoive la lettre et que cette surdité ne l'ai pas
mené jusqu'au point sans adresse d'un autisme - loge en cet instant une différence
chiffrable de la radicale instance zéro qui fonde la relation
cybernétique (figure Y).
fig. Y |
La communication humaine véritable fait
correspondre un nombre de sphincter inégal entre mère et infans. Il
existe chez elle un sphincter qui n'existe pas chez lui. Ici à la lettre r
- correspondant au formant de la mère - l'infans en vis à vis n'aura
aucune référence propre à faire correspondre une image réelle ;
ce qui résulte en un zéro à sa place (ici à Gauche, chiffre
zéro indiqué selon l'usage par un O barré) - tandis que dans la
réalité il pose à sa mère la question d'une existence (point
d'interrogation que l'on trouve
dans la conceptualisation lacanienne de la Demande - voir "graphe du
désir" - Écrits : Subversion du Sujet) |
Par l'absence d'image/objet réelle à
correspondre au formant que lui signifie sa mère, l'infans porte à la
relation humaine le chiffre zéro de la cybernétique
La SSS s'en est tenu à la mise en place de ces
coordonnées qui montrent pourquoi et comment le corps humain - du fait
d'une évolution du langage - est doté d'une constitution qui destine son
histoire au monde d'appareillages. Certes elle n'a aboutit qu'à cette
étape où ce n'est, entre une mère et son enfant, qu'un constat
d'incompréhension qui résulte. Mais en reprenant du début et notant que
cette élévation du signe au chiffre doit se passer par trois, nous
savions dès le départ que ce serait entre mère, père et enfant que la
circulation cybernétique s'accomplir. Pour cela il faut trouver
également entre les deux adultes la même logique d'un objet pulsionnel
absent - mais disons qu'il n'est pas nécessaire d'en parler tant que la
première étape ici dite n'est pas comprise et n'entraîne pas une
demande d'en savoir jusqu'au bout.
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