SESSION DE SOIN SOCIAL du 03 avril 2009 - 19h-21h
vers la 23 - SSS N°24 - vers la 25
L'intégralité de l'enregistrement est accessible sur demande

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Les origines d’Unefpe et le pluriel analytique

 

  

Préface

    
   Je mentionnais, un peu à part du thème même auquel la Session s'est consacrée, que si le lacanisme avait introduit la perspective et/ou l'outil algébrique dans la psychanalyse (son emploi de l'écriture d'un ' a ' pour désigner l'objet élu de la pulsion, cause du désir ou réel de l'autre faisait explicitement appel à une notion et usage d'algèbre) - et s'il devait se confirmer, alors cette lettre algébrique devait se composer à d'autres...non pas autres objets  pulsionnels (l'objet 'a' suffit à représenter tout objet pulsionnel freudien - oral, anal, éventuellement urétral, scopique etc..) mais autres motifs, objectifs de la pulsion : l'individu, le bébé, le testicule, la drogue, voire le pluriel... l'informatique et pourquoi pas le représentant au pouvoir décrit dans les Sessions précédentes. Ainsi a, b, c, d  etc.. pourrait remplir ce à quoi unefpe ouvre.

   Car Unefpe ouvre un espace ; elle ouvre l'espace autrement imaginaire de la psychanalyse effective. Le premier texte de Freud fut sur les neuro-transmetteurs, le premier texte de Lacan fut sur l'informatique. Il n'y a peut être aucun intérêt à ce que le moindre pas soit avancé en psychanalyse tant que de telles prises en compte des particularités du monde moderne ne soient reconnues et comprises. C'est pourquoi faire de la psychanalyse sans être dans le modernisme, c'est comme mettre un scaphandrier d'astronome pour faire du cheval.

   Unefpe, cette " Une " est fonction psychanalytique avec ce Lapareil dont je n'ai pas dit un mot durant la Session - puisque j'allais le rappeler dans la préface.
  

 

  

 

 

 

Résumé du chemin parcouru jusqu'à présent

   Sur le chemin de l'objectivité que creuse la réflexion psychique, l'impasse du représentant social expliquée, puis l'abysse de la drogue démonté - il restait pour le corps à trouver comment parle ce qui n'a pas de nom.

 

 Retranscription libre

 

 

 

   Aux origines d’unefpe et du pluriel analytique on trouve une expérience de recherche suivie d'une validation. La recherche, le tâtonnement en un domaine inconnu à la recherche de ses règles, incitait à partir d'un concept pour résoudre deux problèmes que l'époque (1985) avait irrésolus : le transfert en psychanalyse et la garantie du psychanalyste. Ce concept devait tenir aux origines : qu'est-ce que la psychanalyse et qu'est-ce qui la met en fonction ?
   A la recherche de ce qui pouvait constituer une fonction psychanalytique, l'idée qu'un concept pouvait opérer cette fonction fut d'abord émise. Plus tard on se sera rendu-compte qu'une pratique, voire une disposition physiologique pouvait entretenir, participer ou causer cette fonction ; mais d'abord dans l'hypothèse qu'un concept pouvait exercer ce pouvoir, fut avancé le concept d' " une " . On sait par comparaison que le concept de " un " est remarquable d'effets ; à partir du moment où la psychologie humaine acquiert cette notion, le " un " est support d'identification - identification des choses, identification du moi, aptitude à énumérer et compter et jusqu'à celle de gagner l'idée du Un absolu du mysticisme monothéiste. Or si cela est gagné à l'acquisition du " un ", il y a lieu de se demander quelle fonction corrélativement le " une " entretiendrait. (On peut à ce point réclamer que le une puisse être premier, inversement au lieu du " un " ; auquel cas la question ne se pose pas moins de sa fonction). C'est ainsi qu'à cette hypothèse posée, la réponse sembla convenir que la fonction de cette " une " fut psychanalytique.
   On pourra demeurer perplexe et reculer la question : qu'est-ce donc simplement que le psychisme ? et son analyse ? C'est un espace, ou un point de perspective, ou une fonction de réflexion. Cet élément n'apparaît pas sensiblement ; on peut le comprendre en le comparant avec l'eau pour un poisson. Mettons un poisson hors de l'eau ; on peut imaginer que cet animal soit alors sensible à ce que quelque chose manque, bien qu'il n'ait pas de notion exacte de l'eau. Pourtant avec son système respiratoire primitif, on peut dire qu'avec ses branchies il analyse l'eau en y puisant l'oxygène. Pour revenir à la personne humaine, un concept peut faire office de ces branchies, puisant des matériaux dans un psychisme dont elle n'a pas exactement sensation. On comprend qu'un élément minimum, mais nécessaire et suffisant puisse être seul à notre disposition. Unefpe commença donc avec l'hypothèse que cet élément fut le concept de " une " _1_.

 

   Or si concept il y a, pour son opération très probablement doit correspondre une représentation objective - qu'on appelle sa réalité. C'est toujours dans la ligne de cette hypothèse que l'observabilité de l' " une " - outre les effet de psychanalyse qu'on devait en attendre - fut escomptée probable en l'espèce de ce qui porte en société le titre d' " association " . De nouveau, toujours tâtonnant, après avoir dégagé ce que l'on pouvait attendre de l'idée de l' " une " , il fallait à présent rechercher si sa représentativité par l' " association " était valide. Et de nouveau nous partîmes à la recherche, cette fois, de ce qu'était l' association.
   L'examen montre que l'histoire de l' " association " est féconde. Il ne s'agit rien de moins qu'un personne morale pour le législateur et l' objet de la sociologie pour le scientifique. Il était difficile de trouver plus conséquent à bien convenir à la valeur de l' " une " - et cela, d'autant que, mis sur la piste de la sociologie, il était implicite qu'il fallait tenir compte de ce qui est corrélatif à la sociologie - c'est à dire ce qu'elle désigne en se gardant de le nommer, à savoir l'individu (lequel est du domaine réservé de la psychologie). C'est ainsi que la sociologie (de Durkheim et de l'association) désigne l'individu suivant ce qui s'en observe par le négatif, c'est à dire le suicide ; Durkheim l'ayant alors identifié selon le terme de l'anomie. Également comparé à l'orifice d'un pore de la peau, l'individu dans le tissus social, est donc pour la sociologie, notable par une absence.
   C'est ainsi que l' Association, dans sa configuration où son objet était l'individu, distinct par son absence, devenait de manière de plus en plus consistante, propre et propice à constituer la réalité de l' Une ; et par conséquent, cette hypothèse partie du départ que l' " une " fut fonction psychanalytique, trouvait en l'espèce d'une organisation sociale, l'occasion d'être pratiquement éprouvée.

 

   Il devint vite apparent que le cours historique que prenait les évènements mettait au motif de l'association unefpe, les effets d'une absence qui n'était plus simplement conceptuelle ou scientifique. Cette absence avait pris, par des incidences de symptôme, la forme d'une mise hors-la-loi du psychanalyste des membres de l'association. Étant exclu de la société - pour ce que la société nommait la fonction paternelle - le psychanalyste d' " une " confirmait cette exclusion du phallus. L'hypothèse initiale prenait corps et, après la réalité associative, l'absence venait lui fournir ce surcroît d'objectivité psychique.. inobservable mais que la négation confirme. Le concept du moins-un s'imposait alors et l'identification du pluriel pouvait être déclarée.
   On appelle pluriel un état social qui puisse être le champ de ce que la psychanalyse appelle une pulsion. J'avais composé les préalables de ce repère au sous-titre d'un mémoire de psychiatrie La pulsion hiérarchique. Ceci voulait dire qu'une énergie psychique est assignable à la psychologie collective. Mais d'autres sources de la raison tiennent à ce que cette psychologie (collective) ne soit cependant pas personnalisable. Avec l'absence réalisée au principe de l' " une " cette exigence est satisfaite tandis qu'avec l'opératoire du moins-un, l'anomie ne devient pas moins conséquente. Avec son psychanalyste asocial, l'hypothétique " une " fonction psychanalytique devenait de plus en plus proche d'une activité pratique.

 

   Le dernier coup de pouce fut fourni par les usages. Si en théorie tout paraissait se rassembler à mettre en exercice une hypothèse au départ hasardeuse, il resta à prendre acte de la règle coutumière de la vie associative - selon laquelle un salarié n'est pas au Conseil d'Administration. Cette règle semblait souligner le degré d'exclusion qui s'imposait à l'analyste de l'association au cœur de son activité centrale (le CA), en présentant en quelque sorte toutes les conditions de l' " une " , qui n'attendait plus que son éveil, par la réflexion que constitue l'analyse psychique. Si le psychanalyste devait être hors du CA, il ne restait plus qu'à ce que les membres du CA sortent pour le rencontrer à l'extérieur - constituant un moins-un - compte tenu de fait de l'anomie - et complétant une association propre à réaliser la conception d' " une ".

 

   Évidemment cette histoire brièvement résumée d'unefpe _2_ peut-être sujette à toutes les mise en doute que l'on veut. Mais l'importance n'est pas dans une mise en évidence du psychisme lequel par sa nature se retranche de l'évidence. On pourra donc trouver floue et incertaine une expérience qui ne réclame que ça. Par contre, comme dans la psychanalyse, le croisement répété d'indices et de coïncidences maintient au moins un suspens qui recule un temps le rejet de l'hypothèse par manque de conviction ou trop d'exigence scientifique.
   L'histoire seule aura fini par apporter sa confirmation à la validité de cette hypothèse qui avait mené par les voies du tâtonnement, à confectionner ce qui s'appelait pluriel - à savoir la circulation d'un moins-un au motif de l'agent d'une pulsion propre à une psychologie collective et environnementale. Une fois Unefpé créée en 1985, la théorie et la pratique du PLuriel ANalytique établie, c'est en 1XXX que fut gagnée l'information révélant sa similitude avec l'Art de la Mémoire - rendu public en Grèce avec Platon, Sophocle, puis transmis à Rome et véhicule de l'Hermétisme jusqu'à Giordano Bruno qui, à l'époque de Galilée, Léonard de Vinci, l'avait porté au degré de la cybernétique, révélé par l'Université de Londres et son professeur Mme Frances Yates. La confirmation de la place du Pluriel au sein de la psychanalyse était donc confirmée, et l'hypothèse vérifiée (cette reconnaissance après-coup ayant valeur de preuve de validité au lieu d'une exploitation initiale de l'Art de la Mémoire qui n'aurait prouvé que sa continuité). Au demeurant, la technique d'extraction du Pluriel systématisait des pratiques ayant cours dans les salles d'attentes lacaniennes - en attente - cas de le dire - d'une instrumentation par une théorie. L'hypothèse qu' " une " fut fonction psychanalytique était devenue cette théorie.

 

 

 

 

 

 

 

 

notes

 

 

note 1 : L'appui sur le " un " , primaire ou secondaire mais certainement comptable, n'était pas seul et unique pour appuyer la notion et l'examen de l' " une " . Par exemple une incitation forte ressortait de l'aphorisme Lacanien : la femme n'existe pas - qu'on peut également écrire plus simplement " La " . Équivalent à quelque " Dieu n'existe pas " dont on sait que la formule tend à valoriser que par contre il y ait de l' " un " , ce  La  prête à la compensation par la fonction de l' "une " . On peut encore dire : si  La femme n'existe pas, alors l'Une est d'autant plus fonction ; évidemment ce sont des jeux de mots mais, comme des jeux de miroirs, ils peuvent éveiller un écho en notre pensée - et nous ne saurions pas en exiger pluss. Par contre, en parlant de miroir, c'est historiquement un peu plus tard qu'en 1985 qu'une imagerie classique et traditionnelle a été retrouvée et a fournit un support, pratiquement au point de la validation par ailleurs par l'Art de la Mémoire.
   On voit dans l'illustration de l'Art Majeur de la Lumière et le l'Ombre de Kirchner, la figuration de l'Une - illustré par le miroir lunaire dans l'obscurité psychique.
   Mais pour rester sur le ressort de la femme n'existe pas, si donc l'Une opère à sa place c'est en distinction du " un " masculin et - suivant la théorie psychanalytique - par la distinction de n'avoir pas ce que l'autre porte désigné phallus. Il allait falloir trouver en pratique quelque chose qui manquât à l'Une. C'est par quoi le texte poursuit, relevant au sein d'Unefpe la fonction d'une absence.

 

fig.not.1 : imagerie classique où l'on voit ce qui avait été théorisé par ailleurs comme l' " une " :

 

note 2 : A cette brève histoire d'unefpé et de l'origine du PLAN, ainsi qu'au rôle dévolu au psychanalyste décrit en trois points dans le mail d'accompagnement il conviendrait d'ajouter pour rendre compte complètement de la Session, le rôle de formation et de garantie du psychanalyste, à quoi sert l'exercice d'analyse d'un Pluriel.

 

 

 

 

A suivre ..

   Fait naturellement suite ce qui manque à l'instant ; ici annoncé plus haut, dans la préface - à savoir Lapareil. L' Lapareil est la notion corrélative dans le psychisme de l'objet dont il aura d'abord fallu traiter l'avenue - des Sessions précédentes jusqu'à celle-ci où, au revers du représentant au pouvoir, elle décrit comment unefpe recueille l'anonyme.

 

 

    

    

    

Addenda

 

   Le mail de l'annonce de la page :  

 

 

-----Message d'origine-----
De : UNEFPE_MEMBRES@yahoogroupes.fr [mailto:UNEFPE_MEMBRES@yahoogroupes.fr]De la part de DWTheaux
Envoyé : samedi 4 avril 2009 19:42
À : unefpe_membres
Objet : [UNEFPE_MEMBRES] SSS090403

 

  

Bonjour

   La SSS du 03/04 est mise en ligne ; du moins son transcript.
(accessible aussi par la page ' conférences ' )

   Questions et initiative suggérées par un membre - actuellement examinées par le Conseil d'Administration - ont donné l'occasion d'un récapitulatif de l'histoire et de la constitution d'unefpe. Cette SSS s'y est consacré.

   Cette initiative de dynamisation d'unefpe et de développement du PLAN est connue de ceux qui en ont été animés depuis les presque 25ans depuis sa création et qui, tous, ont éprouvé l'opposition d'une inhibition inébranlable. Pourtant chaque bonne connaissance du PLAN amène presque toujours à cette évidente prospective voire enthousiasme. On ne peut donc pas dire que l'inhibition vienne des participants et membres d'unefpe - mais plutôt que pour une part au moins majeure elle émane de l'extérieur, c'est à dire son milieu social, l'histoire sociale contemporaine.

   L'histoire sociale contemporaine se remarque d'ouvertures immenses - les développements technologiques dans tous les domaines atteignent des degrés qu'il faut admettre : inconcevables. Car en même temps l'immensité de notre bêtise, la réduction de notre horizon, la petitesse de nos vies s'accentuent, l'instant désert et sans autre futur qu'une sorte d'angoisse. Il n'y a aucun espace pour le moindre changement sauf la version up-date du dernier Microsoft

   Or c'est précisément la voie psychique qui demande à l'ego cette sorte d'atonie. La suggestion qu'un membre d'unefpe fasse des Pluriels est bien venue. Je rappelle néanmoins que je considère qu'unefpe - comme elle traversa des périodes de la sorte - de nouveau n'a plus d'analyste ; ce n'est pas moi, président, qui en ferait fonction.
   Trois tâches sont demandées à un psychanalyste d'une fonction psychanalytique : d'assister le CA en pluriel, de porter au CA les demandes d'entrée et, troisièmement, l'attache ' en absence ' de n'être pas présent à l'Assemblée Générale (en l'occurrence à UNEFPE_MEMBRES qui fait office d'AG permanente). Je rappelle ces notions parce qu'à la moindre occasion c'est au président de le faire durant les périodes où unefpe est sans psychanalyste.

   La voie d'une affiche aussi, en salle d'attente annonçant la création d'un nouveau PLAN est suggérée. Je la crois bonne et m'apprête à l'autoriser. A mon tour je suggérerai que cet affichage annonce ce nouveau PLAN, certes dans les locaux du 2b Fb t Jean si besoin mais dans l'objectif de groupes participants extérieurs : entreprises, équipes, conseils.
   Si ce sont des personnes individuellement qui s'agglomèrent en vue d'un PLAN mais au motif chacun de leur démarche individuelle, de développement personnel ou d'analyse psychologique, ce type de groupe, alors, devient " une ", fonction psychanalytique telle qu'elle est décrite dans la SSS.

DWT