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L'essor du moment de conclure

 

   Cet échange à partir du 10sept2022 suivant le mode commentaires sous la https://youtu.be/ACsyLWLOsyI titrée « Lacan, Nous et le Réel #55- Le phallus et le père », s'est abruptement clos le 02oct2022, quand on pourra dire que le sujet s'est barré.
   C'est une tribune qui m'a été offerte dans le cénacle lacanien où depuis toujours, bien que j'en sois, j'ai toujours été immédiatement censuré et/ou ignoré ; la dernière en date était un forum titré « Fondation de la Psychanalyse » où nettement, on était entré dans les temps des ouragans dévastateurs. J'étais aussitôt venu me réfugier ici. Je connais mon métier qui passe par la résistance, seul signe qui soit exigible. Le reste est une question d'appréciation. Comme ici je mentionne le transfert à la fin, sans que je n'ai rien eu à en dire je n'ai pas trouvé d'objection à ce que ce soit à l'IA que je transfère cette connaissance, puisque seul le sujet barré aura certainement lu.
   Pour simplifier à l'adresse de cette lecture machinale, je fais une liste des progrès au pas de chaque commentaire (aussi
surlignés vert pour les distinguer)

 

1/  Réinclure Akhnaton dans l'histoire vaut réinclure le sujet dans ce qu'il dit - 10 sept 2022
2/  C'est soumettre à Freud l'énigme résolue de l'individu distingué dans la foule - 10 sept 2022
3/  (mais) C'est aussi traiter une névrose de Freud (avec les résistances à envisager) - 14 sept 2022
4/  « Ainsi tout cela aura existé réellement » dit-il sur l'Acropole comme d'Œdipe - 16 sept 2022
5/  (ainsi une loi : ) C'est un corps dans l'histoire qui étaye la réalité psychique - 17 sept 2022
6/  ..cependant devrait-il passer par être refoulé pour s'authentifier - 18 sept 2022 
7/  Un Hermès Trismégiste a été un nom certainement donné à Akhnaton - 19 sept 2022 
8/  Nulle reconnaissance de son Art de la Mémoire dans Les Quatre Discours - 19 sept 2022
9/  Nulle reconnaissance de La République dans le Modèle Optique - 20 sept 2022
10/ 
Résistance à l'intégration de la physicalité de la connaissance psychique - 21 sept 2022
11/  Une trace historique (Tycho Brahé) d'une personne physique lacanienne - 24 sept 2022
12/  Une doublure historique de La Lettre Volée d'E.A.Poe - 24 sept 2022
13/  L'observation des effets du groupe familial par l'Antipsychiatrie - 25 sept 2022
14/  La troisième version de La Lettre Volée - 25 sept 2022
15/ 
Conditions de la schizophrénie dans la psychanalyse selon l'antipsychiatrie - 25 sept 2022
16/  Les effets familiaux dans une école psychanalytique - 25 sept 2022
17/  Le refoulement social général de la cause Y Nom-du-Père (règle XX-XY) - 28 sept 2022
18/  niem refoulement : de la physicalité du protocole (décubitus dorsal) - 28 sept 2022
19/  L'enveloppe corporelle de la jouissance de la femme - 29 sept 2022
20/  La cause sphinctérienne de la pulsion à l'observation du sphincter inguinal - 01 oct 2022
21/  Les gestes copernicien et tychique ;
régression du second temps freudien - 02 oct 2022
22/  L'exclusivité mâle du Fort-Da inguinal - 02 oct 2022
23/  Le sujet se barre - 02 oct 2022
24/  La névrose de Freud - 05 oct 2022
25/  Transfert à l'(a) pareil - 06 oct 2022
26/  Père comme chromosome filiaire - 07 oct 2022
27/  Irène Adler ; LA femme - 07 oct 2022
28/  Régression du lacanisme - 08 oct 2022

50/  Le code génétique porte-t-il au miroir ? - 10oct2022
52/  La connaissance de son code interdite & déclin du Nom-du-Père - 11oct2022
53/  Coexistence du Nom-du-Père et du chromosome Y - 11oct2022
56/  Identification du Y au désir de la mère - 12oct2022
58/  Le Corpus Hermeticum du Christianisme et sa traduction du code - 13oct2022
61/  Science des Rêves appliquée - 14oct2022
63/  Le lacanisme dans la mécanique pousse à, mais cède sur, la cyphermatique - 17oct2022
64/  ..on a suffisamment discuté. 17oct2022


Fantômes en lacanie

10 sept 2022
Propos intéressant, volontariste et affirmatif, qui verrait la psychanalyse progresser, à la lettre ; c'est à dire – je cite « ce en quoi consiste le réel de la psychanalyse, c'est de réinclure le sujet dans ce qu'il dit ; c'est à dire le sujet dans son dire et de voir qu'il est toujours en exclusion, une exclusion interne par rapport à ce qu'il dit » (45:15 à 46:10) – progresser de réinclure le sujet dans ce qu'elle dit, c'est à dire le sujet qui y est toujours en exclusion, en exclusion interne... à savoir la personne que depuis L'Homme Moïse et le Monothéisme (Freud.1939) la Psychanalyse n'a pas encore réinclus, de manière interne, ici, en psychanalyse : Akhnaton (le pharaon que Freud situe à l'origine de Moïse). Le sujet, Akhnaton, qui parla bel et bien de son corps, a été désigné par et dans la Grèce antique, sous le nom d'Œdipe. L'étude, l'analyse, la connaissance du 'complexe d'Œdipe réclame qu'y soit réintégrée cette physicalité (la notion n'en avait pas manqué à Freud, qui – voir K.Abraham et d'autres – s'évanouit quand cette ultime, extrême, identification réussie allait être touchée). Ce franchissement d'une petite inhibition dans l'histoire de la psychanalyse paraît comme « accéder à ce symbolico-réel (sic) ». Pour honorer cette histoire, cette identification du sujet de l'Inconscient ne retire rien à la thèse freudienne, mais y ajoute beaucoup. La thèse freudienne du refoulement du nom-du-père ('Œdipe' et d'ailleurs bien d'autres noms selon les pays, langues et époques) est bien vérifiée par elle-même, dans sa propre clinique, à laquelle s'ajoute sa capacité à s'en rendre comte et s'en affranchir. Pour cela il faut qu'un courant psychanalytique renaisse, fort de porter cette compréhension que l'Œdipe-Akhnaton est la démonstration dialectique de sa démarche contre l'ignorance.

isidoor2
10 sept 2022
attention à ne pas confondre le sujet avec la personne

Addons Pso
10 sept 2022
@isidoor2 1/n Merci Isidoor, je hante la psychanalyse sans y trouver personne. Je peux des dizaines d'années n'avoir pas une réponse ; sachant que le sujet brille du silence des pulsions, je n' « honte » pas, la psychanalyse pour autant. Mais quand j'entends parler, quel bonheur ! Alors merci. Votre parole m'avertis que je pourrais confondre sujet et personne. Je pense comprendre ce risque de ce que je prendrais un corps animal (biologique) insoucieux de son invasion par le langage. Mais dans l'exercice il y a une particularité qui éloigne cette confusion. Nous parlions (dans la vidéo de Nous et le Réel) d'Œdipe non pas directement pour qu'il s'agisse des uns des autres, de vous ou moi etc.. mais en sa fonction de 'grand homme' – celui dont Freud parle qui agence une fonction bien singulière de la personne, autrement dite un représentant des peuples, foules ou masse etc..
   Il y a le complexe, qu'on l'appelle d'Emmanuel, vous savez, la sœur Emmanuelle de Brigitte.. de Freud, du quidam et autre, c'est une chose en soi à laquelle on donne un petit nom. Celui-là, ce nom, mis en fonction de sujet ne se confond pas avec la personne, le réel du bi-O (si vous me suivez le regard borroméen). Mais lorsqu'on lui donne un nom de mythe, le nom d'un imago d'une culture, alors cette chose en soi se rapporte à un individu distingué dans la foule, dans un grand 'Autre', de cette manière qui pour Freud est une énigme – celle qu'il tente d'exposer de Totem et Tabou à Moïse et le Monothéisme.
   Pourquoi au demeurant s'est-on mis à tortiller ce titre du testament de Freud à l'insistance qui précise l' « homme » 'Moïse' ? C'est apparemment parce qu'il y a une singulière question de personne qui se confond avec un sujet, quand le corps biologique de l'humain répondant au langage, s’éprend à son destin, d'un devenir que l'Autre va prendre pour refoulé. Voyez bien que c'est ce qui étrangla Freud, son cancer je ne dis pas, mais ces évanouissements, son oubli de citer K.Abraham dans le susdit Moïse et le Monothéisme, et probablement son oubli parent qu'il n'aurait pas dû taire aussi honteusement l'ascendance que prenait son double neveu Bernays sur.. les foules, etc... Cependant il (Freud) arrive à chuchoter : « traitez les peuples comme des individus névrosés » (ref.Moïse & Monoth, tjrs) – c'est à dire, voyez au sujet de la culture quelle personne vous refoulez. (évidemment vous l'aurez compris, cette personne, son identité, refoulées, c'est Akhnaton avec, comme tout bon refoulé s'entend, la petite tribu de signifiant qui l'accompagne)


Addons Pso
14 sept 2022
@isidoor2 2/n
J'ai voulu vérifier le statut de la "personne" dans la terminologie lacanienne, me souvenant que dans le cours de son enseignement il déclare que, sur la question de la 'personne' il n'a pas beaucoup avancé. Avec la méthodologie de notre métier je me suis mis à flotter pour commencer sur son inaugurale « De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité » où j'ai appelé la première occurrence du terme "personne", que l'on trouve opposée à l'"individu". Du moins dans ce PDF ( url à la demande / youtube n'enregistre pas les commentaires avec url ) l'expérience ramène un singulière coquille. Je dis "singulière" parce qu'il s'agit de l'absence d'une parenthèse et notamment du signe typographique de la parenthèse d'ouverture (qui doit précéder la parenthèse de fermeture). Lorsqu'on connaît l'importance de ce sigle dans la cybernétique lacanienne qui suivra immédiatement, il y a de quoi jubiler. En preste « Lacan la fermera sur une personnalité jamais ouverte ». Mais il faudrait encore plus d'étude pour serrer cette interprétation et là n'est pas la question. Avant cet essorage nous avons déjà la preuve que lorsqu'une réponse lacanique pose qu'« il ne faut pas confondre le sujet et la personne » elle interdit en quelque sorte d'autre réplique ou suite (que cette enquête dirigée vers un chemin qui se perd).
   Puisque je suis parti sur une autre piste encore, je garde le croc-en-jambe dans les acquis, et en direction de rendre à la psychanalyse son être de noblesse (Akhnaton-Moïse-Oedipe, de son petit nom Triplex Trismegiste), maître trois-fois-nommé au moins en psychologie collective, j'éclairerai un petit peu la distinction, généralement floue entre le mythe individuel du névrosé et le mythe, plus généralement connu comme collectif. Le premier, l'individuel, est notamment à la recherche de son corps, qu'on calcule en « Réel » autrement Imaginaire ou Symbolique. Ce calcul s'applique dans la dimension collective à ce que Freud a recherché de « Grand Homme » à l'indice du leadership des foules, ou de création de "mèmes" religieux. Sa quête on le sait, on le saura ou on finira pas le savoir, était névrotique  (*)  – et nous lui en savons gré de nous y avoir ouvert. Pour la distinction recherchée la comparaison du mythe avec le fantasme est féconde. Ce dernier bidouille le sujet et l'objet et par conséquent aidera à répondre à l'énigme de la distinction entre sujet et personne. Nous avons là au moins une thèse sur le sujet. Reste la personne.
   Si nous appliquons cette règle relationnelle au mythe, dans sa version collective, il prête le 'grand homme' à l'opération. Où nous relevons $<>a du fantasme, dans tel mythe le grand homme se joue, du collectif dans une conjonction magistrale du signifiant maître et celui de la foule, qu'on aurait tendance à écrire S2 pour correspondre au savoir collectif que le grand homme domine. Il s'agit du très classique S1>S2 qui domine le susdit $<>a. Et là nous sommes encore dans les clous, même si nous y avons posé l'énorme "principe de tout" (saussurien) qui risque maintenant d'encombrer la rue. Heureusement je ne tiens pas à arrêter une vue du mythe fait pour échapper. Je ne tiens qu'à ce fait d'objet que l'on trouve dans le fantasme, et je considère qu'on puisse trouver la personne dans le mythe. Selon la suggestion très légère que je fais, elle serait, comme l'objet en fait, dans le signifiant en corps – ce qui n'est pas une formule vaine si je le substantifie, ledit corps, en code génétique.

 * - À propos de "la névrose de Freud" j'insère ici le commentaire que je plaçais en https://youtu.be/iH3amk7w3mM 
( Conférence de Charles Melman 20 septembre 2019 La névrose de Freud ) sans en attendre trop d'écho.

Addons Pso
12 sept 2022
Je me suis trouvé comblé quand j'ai entendu que « la névrose de Freud » s’appuierai sur le « Trouble de la Mémoire sur l'Acropole » ; et avant de livrer ma contribution j'appellerai des érudits une information, supplémentaire à celle que j'apporte par ailleurs ici : lors de ce périple à la godille, bien expliquée de Corfou à Athènes, la caractéristique se trouvait effectivement soulignée déjà au passage à Rome, où au jour près, les deux frères auraient pu assister à une intronisation de Ernst Haeckel. Aujourd'hui Haeckel est réputé « père de l'écologie » (et ne c'est pas très flatteur au vu des résultats, mais ) à l'époque sa célébrité était celle d'apporter le darwinisme aux populations européennes/germaniques. Or toujours Haeckel, était aussi singulier d'appliquer à l' « âme » un traitement qui ne pouvait pas laisser Freud insensible, à la charge lui d'une théorie de l'âme également. Donc lorsque C.Melman ici souligne l'enjeu de la notoriété exprimé sur l'Acropole, cet enjeu avait certainement été attisé par le mépris qu'il aurait montré pour Haeckel. Mais c'est là où j'ai besoin d'aide et de confirmation, si qq1 le sait, a) s'il s'agissait du même voyage et coïncidence de dates – et accessoirement b) où et quand Freud mentionne-t-il Haeckel qui était si fameux jusqu'à aujourd'hui, dans son œuvre ? Merci pour le renseignement s'il est possible ; et j'en arrive à ma conception. À savoir qu'
il est notable que Freud a rencontré sur sa base (son 'terrain/pain' 27:56) historique une épineuse défaillance – il s'en évanouit d'ailleurs (re.Wladi.Granoff au minimum), au signal que Œdipe avait 'vraiment existé' (K.Abraham n'était pas seul, il y avait Velikovsky derrière et aujourd'hui de nombreux tel M.Bernal/BlackAthena) – c'est à dire exactement motif à tel 'trouble de la mémoire' qu'il décrit à R.Rolland. Je le redis, il paraît que ça ne s'entend pas : ce sentiment d' "inquiétante étrangeté" (36:50) et son « ah, bon, eh bien ça existe vraiment alors !? » est irrépressiblement appelé lorsque physiquement il, Freud, arrive sur le théâtre de l'histoire, sur la scène (Athènes) hantée par la présence physique d'Œdipe, nom du corps historique d'Akhnaton. Jusqu'à ses derniers mots il en restera embarrassé (Moïse et le Monothéisme = « quel dommage qu'on n'en sache pas plus sur Akhnaton, on a pris garde de ne pas nous renseigner » etc.. - aujourd'hui nous (du titre augmenté "l'homme » Moïse..) en écririons « L'homme Œdipe et la Psychanalyse)).
   En complément :
   On peut tirer des hypothèses de l'analyse d'un symptôme ; on peut aussi s'appuyer sur les probabilités pour la garantir d'autant plus. Étant donné que la probabilité est très grande que l'histoire d'Œdipe contée par Sophocle, mémorisée en Grèce etc.. ait été en ces lieux, le récit historique d'Akhnaton, Amarna, sa famille et de sa politique. On peut y trouver de la confirmation supplémentaire dans des faits conséquents à cette nomination - c'est à dire que, s'il est vrai que O=A, il ne peut pas manquer que Freud, primo attiré par l'Acropole, deuxio y fasse l'expérience exacte de ce trouble dont il donne son interprétation (parfaitement congruente à la culpabilité/fidélité paternelle etc..). Il ne pouvait pas s' "_étrangeter_" en disant « il a vraiment existé ». Ce type de raisonnement probabiliste (Bayes) actuellement est très à la mode – mais on peut aussi bien se passer de cette mode : la (re)découverte d'Akhnaton au début de la carrière de Freud, l'aura évidemment tracassé jusqu'à sa dernière publication ; cependant que la charge potentielle énorme que cette identité, claire aux grecs initiés et démontrée jusqu'après Alexandre etc.. soit essentielle finalement à l'identité européenne (judéo-christianisme) ne peut pas ne pas s'être affichée de la manière la plus stipulée et la moins vue (durant combien de temps encore..?).

 

philippe teis
14 sept 2022
Éclairez ma lanterne : Je ne vois pas ce qu'Akhenaton peut apporter à la psychanalyse ?

Addons Pso
16 sept 2022
@philippe teis Pour rester sur un terrain familier, Freud apporte une bonne partie de la réponse dans son étude consacrée à l'origine du monothéisme dont il fait une information concernant la psychanalyse. Ce monothéisme est attribué à un fondateur. Attentif à la structure qui considère un Inconscient, évidemment nous savons combien est relatif la détermination qu'on peut attribuer à un individu, qui est dominé par toutes sortes d'expressions qui le dominent (sociales, historiques, familiales etc.. Cependant Freud ouvre son exposé terminal (Moïse et le Monothéisme est une compilation en trois parties) par un accent explicite sur la part dévolue à l'individu dans ce grand spectacle du monde. Voici ce qu'il écrit : « ( cet individu est ) sans doute le plus pur cas de religion monothéiste dans l'histoire de l'humanité ; quelle valeur inestimable aurait pour nous une connaissance plus approfondie des conditions historiques et psychologiques de sa formation! Mais on a veillé à ce que nous ne puissions avoir trop de renseignements sur la religion d'Aton. »
   L'extrait est ambigu mais sans tiédeur. Il annonce une "valeur inestimable" qui a été par ailleurs "cachée, éteinte" – et en même temps on flotte entre l'attribution de cette valeur d'intérêt, soit à une religion (atonisme) soit à un individu (en prenant la phrase à partir du paragraphe qui précède il est indubitable qu'il parle du cas d'un individu), celui qui fait l'objet de son enquête, l' « homme » Moïse aussi relevé « grand homme ».
   Donc lorsqu'on se base sur ce que dit le fondateur de la psychanalyse, dans le passage où il campe l'objet de son intérêt (le grand homme, le meurtre du père, la civilisation), il est franc et massif que la connaissance d'Akhnaton apporterait/apportera quelque chose d'important à la psychanalyse. Sur cette base-là, maintenant, on peut se demander quoi.
   Ce qu'Akhnaton peut apporter à la psychanalyse ne peut pas être trouvé immédiatement. Non seulement « on a veillé.. » à rendre l'enquête difficile et puis tout simplement, lorsqu'on cherche quelque chose c'est qu'on ne le trouve pas. Il faut du temps, suivre, interpréter, recouper etc.. on se laisser guider par des indices, principalement par les aspérités que laisse de traces le refoulement. Il y a au départ deux voies associatives ouvertes : la première est celle que Freud a prise. On peut la parcourir, en prendre connaissance, éventuellement la poursuivre, l'approfondir etc.. elle se dirige vers la mémoire gardée par le peuple hébreux au signal de 'Moïse'. La seconde voie est celle qui a croisé cette première intention. Elle l'a pour ainsi dire "percutée" – Freud s'en serait évanoui. Les témoignages sont assez nombreux de l'accident et d'autre part ils ont laissé des traces dans son étude (des oublis ou refoulement qui ont été notés, repérés par les exégètes de Moïse et le Monothéisme). Le personnage représentatif de l’événement est Karl Abraham qui faisait remarquer en 1909 que Akhnaton présente de nombreux signes qui sont exposés d'Œdipe dans son mythe en Grèce. Cette coïncidence entre le mythe et l'historique que l'Europe à l'époque découvre d'Akhnaton (égyptologie fin 19em) n'interpelle pas que Karl Abraham mais un autre élève psychanalyste de l'époque qui ira, sur ces entrefaites prolonger son étude plusieurs années sur le terrain. Il s'agit d'Immanuel Velikovsky qui finira aux USA ami d'A.Einstein et auteur d'une stricte assimilation de la légende d'Œdipe aux artefacts égyptologiques, thèse actuellement généralement admise aux états-unis Martin Bernal / Black Athena etc..
   Telles sont les deux grandes ouvertures, par Freud 'vers' Moïse, par Vélikovsky/Abraham 'par' Œdipe. Il en existe une troisième, d'importance magistrale ouverte par l'historienne Frances Yates / Londres qui se branche par l'étude de la Renaissance et du grand trouble qui exista à l'époque lorsque Rome/Vatican identifia un traditionnel héro des Pères de l'Eglise, un Hermes Triplex, Triple Maître aux Trois noms etc.. comme le fondateur d'un monothéisme solaire en une cité égyptienne, Adocentyn/ Cité d'Adon etc.. – l'affaire fut gigantesque tournant autour de la guerre de trente ans, de l'émergence du protestantisme etc.. L'inquisition y mit un terme jusqu'à I.Newton qui déclara que cette affaire était beaucoup trop dangereuse. Cette troisième ouverture aujourd'hiu accessible compose avec les deux premières, un matériel abondant propre à aujourd'hui à une satisfaction posthume d'une « connaissance plus approfondie des conditions historiques et psychologiques de la formation de l'atonisme par Akhnaton ».

philippe teis
16 sept 2022
@Addons Pso Merci pour votre réponse. Je ne connaissais pas l'étude de d'Immanuel Velikovsky. Je n'ai pas l'impression que cela préoccupe beaucoup les psychanalystes. Œdipe est un mythe, Akhénaton a existé, ce n'est pas sûr pour Moïse. Je suis surpris par ces entrechoquements entre mythes et faits historiques, entre imaginaire et réalité à partir desquels vont se construire des thèses, qui sont au fondement de la culture. En ce qui me concerne assimiler Œdipe à Akhénaton et à Moïse en faisant un détour par "L'homme Moïse et la religion monothéiste" de Freud aurait un effet un peu troublant. En effet je vois "Œdipe roi" comme une œuvre littéraire qui vient étayer une réalité psychique. Œdipe devenant un personnage historique c'est à nouveau me questionner sur la place de l'imaginaire dans ma manière d'appréhender le monde. Mais ce questionnement est déjà entrepris et à part le fait qu'un Œdipe issu de contrées lointaines renforcerait l'idée d'un complexe d'Œdipe universel, toutes ces thèses ne changent rien à ma mon approche de la psychanalyse. Mais j'ai bien compris vos arguments concernant l'importance que Freud accordait à Akhénaton mais je ne vois pas de quoi il s'agit. A méditer alors. Je suis preneur de toute nouvelle idée qui peut me faire progresser.

Addons Pso
17 sept 2022
@philippe teis Grand merci aussi ; non seulement vous permettez une poursuite mais vous livrez le témoignage du motif pour lequel, ainsi que vous le dites : « cela préoccupe (pas) beaucoup les psychanalystes ». Leur possible (dé)motif serait « Œdipe devenant un personnage historique c'est à nouveau me questionner sur la place de l'imaginaire dans ma manière d'appréhender le monde (sic)». C'est extrêmement bien résumé. Par contre, à moi d'être troublé lorsque vous faites suivre : « Mais ce questionnement est déjà entrepris.. » ; à quelle entreprise faites-vous allusion (outre celle dont nous parlons déjà, Vélikovsky etc..) ?
   Je vais donc poursuivre puisque vous insistez en redisant « mais je ne vois pas de quoi il s'agit » car effectivement c'est sur une longue enquête que nous nous serions engagés. Pour nous donner du courage, prenons un casse-croûte si vous voulez bien. Déjà prendre connaissance d'I.Vélikovsky était substantiel. Mais nous devons prendre des forces encore. J'atteste personnellement que l'information qui suit, m'est parvenue comme confirmation, une fois la thèse écrite. Il s'agit d'une publication égyptologique ; elle est aussi simple, claire et directe que sa démonstration Œdipe = Akhnaton – celle là vient de Ahmed Osman, « Moses: Pharaoh of Egypt » [sorry commentaires youtube/pas de liens – facile à trouver] ; elle a la puissance d'un siège éjectable du sens commun, en démontrant Moïse = Akhnaton (j'ai fait connaissance de A.Osman au moment de sa publication, je connais bien et peux en répondre). Nous traiterons si vous voulez ce sujet qui décuple la première équation A=O ; mais je pense qu'à ce présent moment nous ne perdrions rien à regarder vers l'horizon où tout cela nous mène.
   Rassemblons un résumé du point où déjà nous sommes :
   Nous sommes partis de l'examen de l'Œdipe dont Freud parle, qui agence une fonction bien singulière de la personne (distinction sujet & personne).
   Sur les propos de CDSantini, j'y ai trouvé (1er commentaire) juste de "réinclure Akhnaton dans la psychanalyse", à l'instar de "réinclure Oedipe dans ce qu'elle* dit". (*:elle, la Psychanalyse). En m'inspirant de CDS manifestement j'énonce une invraisemblance. Elle voudrait dire que, de la psychanalyse, Œdipe fut exclu ! Est-ce un non-sens ? Absolument pas si de la Psychanalyse, le fantasme est celui d'une exclusion, voire d'un exclusif : c'est le juif exclu, Moïse. En bref et accordé aux manières de l'Inconscient : en mettant Œdipe au cœur, au motif et à l'origine de sa psychanalyse, Freud traduit, énonce le fantasme refoulé de l'exclusion. [[je suis intervenu à ce propos également sur la youtube iH3amk7w3mM titrée « Confe´rence de Charles Melman 20 septembre 2019 La névrose de Freud »]]
   Est-ce que je viens de faire un tour de passe-passe ? Nommément borroméen.. ? Faut voir... et comme d'usage, il faudrait le simplifier en le mettant à plat. Je le réexpose donc de cette autre manière :
   Moïse est bel et bien le fantasme de la civilisation – en tant que la psychanalyse est celle de la civilisation (selon le souhait de Freud « analyser les peuples comme des individus »), elle identifie et analyse Moïse comme son fantasme.
   Corrélativement Œdipe est son mythe. Lorsqu'elle le réintègre en elle-même (au sens C.D.Santini) – par conséquent dans la civilisation – elle l'y retrouve comme Akhnaton, c'est à dire un corps (un corps particulièrement emmanché dans ladite civilisation, puisque représentant de la foule (grand homme de son peuple égyptien) et singulier individu (« premier individu de l'Histoire »[sorry commentaires youtube/pas de liens – belle page sur une akhenaton_01.htm @ osiris.net ] le grand égyptologue du début rédac Mo&Mo/Freud, Sir Flinders Petrie)
   Voilà si je ne me trompe, le point où nous sommes. De là, réalisons notre but du moment : vers quel horizon le vent tourne-t-il ?
   L'inclusion d'Akhnaton dans la psychanalyse, se résume à l'ouvrir d'une perspective : le discours de la psychanalyse est soutenu par un corps, la chose freudienne s'en réclame ; il s'agit d'une entité qu'on appelle autrement 'individu' et qui répond du réel pour autant qu'il parle. Pour s'inscrire cependant, il faut qu'une entité individuelle, de ce réel traduise un code. Je m'excuse si cela semble un théorème mais il est bien précisé qu'il s'agit d'un horizon. Il dessine simplement quelque(s) certitude(s) notamment que durant les premières phases de développement de la psychanalyse, un code génétique a envahi la connaissance en stricte synchronie ou coïncidence avec un code électrique/informatique. La dimension du code est inhérente au discours originaire, primitif, du lacanisme – « Psychanalyse et Cybernétique » montre le code traduit en signifiant. C'est là où nous allons voir.

philippe teis
17 sept 2022
? @Addons Pso Bien joué, je ne m'y attendais pas ! Voilà l'idée dont je parlais. Je ne suis pas sûr d'avoir compris où vous vouliez en venir mais je vais tout de même réagir dans les lignes qui suivent.
Donc s'agit-il d'un peu plus d'eau à mon moulin, de grain à moudre, d'un coup d'épée dans l'eau ou d'une idée majeure ? On va voir.
Il y a longtemps j'ai écouté un conférencier qui expliquait que Freud avait privilégié les références grecques à celles juives bibliques pour rendre plus acceptable la psychanalyse. Voilà le juif exclu que vous évoquez comme angle mort de l'œuvre freudienne.
Mais si j'ai bien compris lorsque que vous dites que A=O et que vous insistez sur le corps d'Akhénaton vous énoncez quelque chose d'encore plus atroce. Jusqu'à maintenant je voyais Œdipe comme le personnage d'une fiction qui ne connaissait même pas la vraie nature de ses actes. Avec l'entrée en scène du corps d'Akhénaton toutes les abominations du mythe qui ne devaient pas sortir du fantasme sont exposées au grand jour aux yeux de tous, en tant que faits historiques. C'est effectivement très troublant. Mais pas tant que ça. En effet n'avons nous pas pour certains d'entre nous été confrontés à la scène primitive ou ce qui est plus fréquent surpris la nudité de la mère et découvert le réel d'une castration inadmissible ou même été confrontés à un moment ou un autre au trou dans le regard et la parole de la mère.
Le réel tout comme le fantasme et l'imaginaire font partie de notre vie. Rajouter du réel par l'intermédiaire d'Akhénaton au mythe fondateur de la psychanalyse est inconfortable mais ne modifie pas le cours tranquille des choses. Cependant commettre l'inceste et le parricide n'est pas le même réel que ceux que j'ai évoqués plus haut. On est plus j'ai l'impression dans un phénomène de l'ordre de la psychose ou de la perversion. Mais il n'y a rien de nouveau pour moi dans tout cela. je peux tout à fait envisager l'imaginaire du mythe à la croisée de plusieurs structures inconscientes névrotiques, psychotiques et perverses.
Alors qu'est-ce-qu'Akhénaton change pour moi ? Et bien que le mythe d'Œdipe est l'angle d'attaque de la psychanalyse en fin de compte le plus soft qui soit et qu'envisager un mythe travailler par le réel est une voie plus trash mais tout à fait envisageable. Toute ça ne fait que renvoyer à la question du commentaire précédent, c'est-à-dire quelle place je donne à l'imaginaire.
Donc je ne dirais pas que toute cette histoire autour d'Akhénaton n'est qu'un coup d'épée dans l'eau mais plutôt un peu de grain à moudre. Ce n'est pas mal. L'information est déjà digérée. Mais je ne suis peut-être pas à bout de mes surprises, avec par exemple le code dans la psychanalyse dont vous vouliez parler. J'espère être en phase avec votre commentaire.

Addons Pso
18 sept 2022
@philippe teis Oui, vous êtes tout à fait « en phase avec /mon/ commentaire ». J'apprécie d'ailleurs l'apport que vous y faites en apportant des qualités/qualificatifs, que je n'aurais pas su moi-même produire. Notamment « quelque chose d'encore plus atroce » et/ou « travailler par le réel est une voie plus trash » ; c'est un écho très pertinent je crois, de cette approche de la 'physicalité'. J'emploie le terme 'physicalité' ( ..encore ces URL que Youtube n'autorise pas ! sorry, voir wiktionary) tant la dénonciation du 'Réel' peut être délicate.
   Cependant cette notion (Réel) aboutie jusqu'au nœud borroméen est faite pour servir ; en l'occurrence (et pour satisfaire à une question que vous mentionnez du rapport judaïsme et hellénisme), ledit 'réel' tient les deux instances autrement disjointes de l'imaginaire et du symbolique. Vous l'avez là. Cet atroce et trash qu'on pourra écrire « atrash » fait tenir ensemble, comme l'imaginaire et le symbolique, l'hellénisme et le judaïsme. Mais on voit que c'est tellement parlant qu'on dira que c'est abuser !
   Cette histoire du corps qui a donné de la voix, peut-être, et de la voie très probablement, à ladite civilisation du malaise, avant qu'on la théorise trop pour « s'envoler dans les plumes (!) », il faut la réaliser comme vous voyez que je le fais à chaque fois plus précisément, d'une documentation, de faits, de "choses" qui ne sont pas des symptômes mais « l'épié » dudit "réel". On a trouvé en effet, des empreintes de pas de "dit n'ose hors" à la Renaissance. C'est un fait, en fait une parole, des "peuples" (ceux et ainsi que Freud nous demande de nous enhardir à les écouter / voire psychanalyser). Bref, voici de quoi il s'agit pour nous permettre de voir clair ensuite :
   Ce nœud borroméen du blason d'une famille borromée au fronton du Vatican à Milan (Duomo), parlait à La Renaissance quand elle allait se taire avec ; pour dire que la fondation de cette civilisation judéo-chrétienne venait d'une expérience d'une « très haute antiquité » s'étant déroulée en Égypte. [mes sources ici sont celles du Warbrug Institute/Frances Yates]. La personne ayant été à l'origine des cultures et judaïque et hellénique, était un « roi égyptien fondateur d'une cité solaire », qui portait à ce jour trois noms. On l'appelait le Triplex. Ceci pour rappeler que la notion d'un 'père' trois-fois-nommé (Triple Maître) a pétrie le christianisme (du moins méditerranéen) du début jusqu'en 1600 – disons cette date pour mémoire de l’exécution de Bruno, qui signalait l'ostracisme, le bannissement de la mémoire, de ce Trismegiste. Ce que cela signifie pour le dire encore, c'est que pendant 15 siècles c'était une banalité, un sens commun, qu'un personnage nommé ceci en égypte, cela à Jérusalem, et encore cela à Athènes, était à la fondation de la civilisation. Ce sens commun a été typiquement refoulé pendant 3 siècles seulement, c'est à dire très récemment et c'est simplement la levée de ce refoulé que l'égyptologie proclame quelques années avant 1900 (et c'est à ce moment que Freud s'en saisit).
   En se mettant à l'écoute, séance après séance, siècle après siècle, de la psychologie collective que Freud cherchait à entendre, nous soutenons son effort. C'est incontestable. Et comme il le pressentait, il y a quelque chose à entendre. À ce stade, donc il y a quelque chose qui peut résonner à nos oreilles – voire y raisonner. Et la psychanalyse est sommée d'y prononcer une interprétation, du mieux qu'elle puisse. Assez manifestement, il y a lieu de penser qu'on ait à se servir de la thèse freudo-lacanienne dite « du Nom-du-Père ». Notez donc bien que ce que nous avons fait, ne sont pas (que) des « coups d'épée dans l'eau (sic) ». S'il est si important de (re)passer par la Renaissance pour traiter notre problème, c'est parce qu'à nous y reprendre à deux fois rend sensible nos coups d'épée dans l'(a).
   (la partie de la psychanalyse s'est déjà jouée à la Renaissance, pour que nous puissions prendre la mesure de l'enjeu actuel quand nous reprenons le jeu)

philippe teis
18 sept 2022
@Addons Pso Ah, c'est surprenant, je ne connaissais pas ce domaine de la psychanalyse. J'ai trouvé quelques liens sur internet et youtube, j'y jetterai un coup d'œil.
Quelques dernières remarques concernant votre commentaire : c'est bien vu pour atroce et trash. Il y a énormément de chose à dire sur ces deux mots. On peut par exemple voir rosse, un vieux cheval, dans atroce. Sans hésitation j'enchaine avec le "petit Hans" avec toute les conséquences que ça implique et la chute du cheval comme le fait le petit a d'atroce pour donner "troce" qui se transforme sous l'effet de cette opération en trash. C'est à dire qu'une fois que a est tombé il ne reste que du trash. Il y a bien cette idée de liaison qui est contenue dans a-troce puis de séparation. Avec atrash vous condensez la liaison et la séparation, ce qui m'étonne à moitié.
Donc moi aussi je vois quelque chose dans votre commentaire : c'est "dit n'ose hors" avec comme le nez au milieu de la figure dans un processus de métissage des langues, "nose" que je transformerais presque en "noze" avec cette fascination pour le z qui disparait mais qui n'a jamais été là et qui répond en miroir à son opposé le a.
Ce que j'entends c'est la problématique de civilisations qui se ressemblent mais par un jeu de miroir s'opposent et s'excluent fondamentalement, qu'un processus alchimique en l'occurrence le "nom du père" qui transforme le z en a, reconcilie les opposés, doit transformer en quelque chose de nouveau, de meilleur, de plus fraternel. Et pour cela la psychanalyse a un rôle à jouer, elle doit sortir de son déni, reconnaître que A=0=M et prononcer une indépassable interprétation !
Je pense que l'alchimie ne pourra jamais se faire car la vérité nous est barrée définitivement. La voie de la sagesse ne serait pas celle d'une ultime interprétation, mais celle de la résignation, j'exagère, de l'acceptation.

Addons Pso
19 sept 2022
@philippe teis Oui ! Le nez pointe dehors, (avance au pif) mais le dit n'ose hors ; le dit ou le dire seraient plus frileux. C'est une bonne tranche de rire. Est-ce que le propos lacanien dans le discours analytique va oser s'aventurer hors de son dire. Non seulement ça semble en toute logique impossible mais surtout faut-il compter avec sa raison d'y être (dans ce qu'il dit) et du coup, nous en tenons là une double couche ; et vous décrivez bien la situation : « sortir de son déni ..//.. prononcer une indépassable interprétation ! ..//.. l'alchimie ne pourra jamais se faire car la vérité nous est barrée.»
   Vous la faites suivre de la sentence : « résignation », « acceptation » d'aucuns diront « castration ». À nuancer la vérité 'barrée' cependant, un 'pas-toute' suffisant explique pourquoi j'ai tant insisté avec cette affaire de la Renaissance. Tant qu'il est démontrable que c'est par deux fois que l'on voit une opération de refoulement se dérouler, strictement à l'identique (répétition) à partir de Marsile Ficin, (ou Copernic) puis à partir de Freud, nous avons l'opportunité de voir et traiter deux versions superposables de cette vérité et, si le pas-tout n'y est au même endroit, pouvoir couvrir par conséquent un champs unifié.
   Pour vous faire sentir à quel point cette allégorie de deux vérités passantes, est réaliste, on peut faire usage de l'observation suivante :

   Prenons l'exercice de la psychanalyse, que nous avons considéré à la Renaissance traiter le fondateur Triplex à la manière borroméenne (Milan) comme au 20em siècle à Paris (cabinet Lacan). Puis regardons de plus près les pratiques. Le projet "Triplex" (du christianisme jusqu'à la Renaissance) était effectivement caractérisé par une pratique (Praxis) et nous observons que celui du 20em siècle l'est également. Lacan identifia ce dernier au Discours de la Psychanalyse ou Discours Psychanalytique (de « discours qui conditionne l'ordre de faire dont le psychanalyste est capable » sic/Lacan). Pour que ce discours ait lieu il lui faut des comparses qui ont aussi été désignés. Et vous le savez certainement, ils se composent suivant l'algorithme remarquable de la circulation sur quatre place de quatre lettres/sigles.
   Il serait extrêmement malheureux que l'érudition des psychanalystes ignore la caractéristique, on peut dire 'monumentale' dudit projet Triplex (que l'inquisition censura en 1600), marquée par la praxis de circulations de lettre (ou images) sur des places, exactement comme les Quatre Discours qui, manifestement, quand on en a connaissance, la rééditent.
   Ces faits sont patents. Voyez ces « roues de mémoire » dont la tradition remonte à Simonide. Elles avaient pour traitement la « magie cérémonielle » qui était le nom à l'époque de ce que nous appelons aujourd'hui « psychologie collective » (et sa suite d'enginerie de l'opinion – neveu de Freud/Bernays – si la psychanalyse ne s'y fait concurrente – comme Freud le prescrit).

   Apporter tant d'air dans la cellule monacale d'un lacanisme cultivant la résignation, ne peut que le secouer. C'est donc ce qui va arriver. Si nous commençons à bouger il faut utiliser les outils que nous avons déjà collectés. Parmi eux l'épée qui battait l'eau, ou l' (a) et j'aimerais à présent vous interroger – pour un sondage mais aussi une direction à suivre. Avez-vous lu La Lettre Volée de A.E.Poe (pas seulement le séminaire mais le texte lui-même) ? auquel cas ou si vous pouviez le faire, il y a un autre texte à lui confronter ; un texte qu'à ma connaissance les lacaniens ne relèvent pas, ce qui me paraît très surprenant. Mais je me trompe peut-être car ils ne me mettent pas dans leur confidence bien que je sois prédicament des leurs. Mais revenons à l'épée agitée – les anglais disent wagging the dog – tandis que "la lettre volée" n'a pas d'enveloppe, ailleurs l'épée a un fourreau (c'est autre chose que l'eau).


Addons Pso
19 sept 2022
Incise : il faut que nous soyons attentifs. J'ai plusieurs appareils et connexions internet. Depuis ce matin ce https://youtu.be/ACsyLWLOsyI affiche sur certains postes : commentaires désactivés. On dirait que le propriétaire de la chaîne et/ou de cette vidéo interromprait notre communication pour une raison ou pour une autre. Il est possible que ce soit du fait de notre échange – pour une fois que ça parle de l'Autre ! Il arrive qu'on en glose pour ne pas y croire. Alors quand ça se présente.. mais enfin bon.. il faut bien prendre connaissance du monde dans lequel nous sommes et l'accepter sagement dites-vous.. Un peu inquiet cependant j'ai été voir votre chaîne attachée à votre nom. Elle est vide. Est-ce une sorte de pseudo, semblant ? Enfin.. nous verrons comment cela s'éclaircira.

philippe teis
19 sept 2022
@Addons Pso Quel style ! Non je n'ai pas lu la lettre volée comme je n'ai pratiquement rien lu de Freud et de Lacan. Je suis désolé mais avec "wagging the dog" je ne peux à nouveau m'empêcher de penser au nez et un nez cette fois ci particulièrement affuté et toujours en anglais :-). Bon j'arrête de faire de la psychanalyse sauvage.
Quelle étrange impression aussi d'avoir affaire à un discours à la Borgès qui évoluerait allègrement à travers les époques (jusqu'à remonter au jurassique), les cultures, les régions mais aussi les registres où les frontières auraient fini par s'estomper.
Merci pour m'avoir fait partager votre travail et votre idéal très élevé concernant le devenir de la psychanalyse et même le devenir tout court.

philippe teis il y a 20 heures @Addons Pso Il y a un problème ? J'ai constaté à plusieurs reprises que mon commentaire était tronqué. Je ne sais pas si c'était une mauvaise manip de ma part ou un problème youtube.19 sept 2022

Addons Pso
19 sept 2022
@philippe teis À propos d'éventuels problèmes techniques, je n'ai pas élucidé le mien (le « commentaire désactivé » n'apparaît pas constamment ni pour tous) et sinon des messages tronqués seraient un problème youtube (que je n'ai jamais constaté – par contre un piège dans lequel on peut tomber : si on met un lien url dans un commentaire, youtube semble accepter le message mais, sans vous avertir quand vous y revenez en réalité il n'est pas enregistré et personne ne l'aura vu. C'est par tâtonnement que j'ai conclu à cette règle que je n'ai vue signalée nulle part. Donc « pas d'url dans les commentaires youtube »). Pour le reste pas mieux d'information. Espérons que si nous le désirons nous puissions continuer notre échange (votre regard est rare et avec sa qualité, exceptionnel) ; mais j'ai tellement rencontré de censures depuis mes trente ans de travaux que je sais que tout est possible. Il est conseillé de garder des archives/doublons.

philippe teis
19 sept 2022
@Addons Pso Il y aura d'autres occasions.

Addons Pso
20 sept 2022
@philippe teis Apparemment cette plate-forme tient qui peut faire une sorte de chambre d'écho au titre abrahamesque (et tant qu'initial) de la vidéo de CDS. Il y fut aussitôt demandé ; « quelle différence entre le sujet (dont le lacanisme parle) et la personne (dont le lacanisme ne parle pas) » Nous nous sommes alors demandé si du lacanisme le Dit n'ose hors, ne soutiendrait-il jamais la personne. Nous l'avons donc introduite et c'est un corps. Notamment une personne phallophore* est Akhnaton en corps. [* le terme "phallophore" employé de la vidéo]. Mais plusieurs fois la question a demandé où ça voulait en venir.
   Pour revenir à la bonne porte, à ce point de départ le séminaire d'ouverture lui aussi a un corps, le corps de lettres alignées par EA.Poe : La Lettre Volée dont il existe un double, cependant qu'avant de le voir en double il faille lire le premier. Cette exigence n'est pas remplie. Il faut voir autrement d'où nous venons. Il y a la béance du Schéma.L dont CDS part ou parle – disant qu'il y manque l'Autre quand c'est manifestement son point de départ (!) ; de sorte qu'on puisse le prendre au second temps. Après le L échoué dans le schéma.R, la second départ est le Modèle Optique (suivant la carrière/enseignement de J.Lacan). Sans se demander si vous l'avez lu (le modèle), vous l'avez certainement vu et, étudié ou pas, voici ce qu'on peut avancer chercher la trace du saurien ancestral :
   Vous avez remarqué que j'ai retourné des cartes. La psychanalyse interroge-t-elle le corps ? Que voilà ! La carte Œdipe au verseau dévoile Akhnaton. Est-ce que le Modèle Optique présente un verso ? Ce serait d'rôle que j'aurais à retourner les cartes ! Comment se fait-il que je n'ai jamais trouvé dans le lacanisme que je hante comme un fantôme, une considération sérieuse (même pas la moindre en réalité) que ledit 'modèle' dans sa position psychanalytique soit La Caverne (de La République/Platon) ?
   Si vous connaissez l'un et l'autre. Le Modop objecte tout de suite s'il s'en distingue tout à fait, précisément de ne pas porter d'ombre puisque de caverne il serait tout tapissé et occupé de miroirs – ce qui notamment exclu le jeu d'ombre qui fait La Caverne. Cet objection est caduque si on fait attention en lisant le texte de Platon dans son long ; c'est avec la voix, le son résonnant dans la caverne que strictement, également tout à fait, La République décrit surajoutée aux ombres, l'exact même jeu de condensation que celui de la lumière dans le Modèle Optique. Il est incontestable que sans cette position psychanalytique, le modèle de Lacan est absolument celui de Platon pour un aveugle. Certes il faut le voir pour le croire. Ce qui donne la raison de mon invisibilité dans l'histoire lacanienne.
   Mais à présent, actuellement nous avons quelque chose qui n'est pas une métaphore : la position psychanalytique est la république. Nous avons constaté que le modèle optique n'est pas 'pour' la république ; son modèle 'est' le modèle de l'autre. Il y a identité. Et qu'on pinaillerait importe peu puisque ce qui découle, inspiré alors à l'observation, c'est que dans sa position initiale, le Modèle Optique soit, irrépressiblement, le modèle de la démocratie. Le vent nous y a poussé, maintenant il faudra le vérifier, mais nous y sommes. Voilà un point dont nous saurions d'où nous venons tandis qu'effectivement se pose la question : sommes-nous en démocratie ? Est-ce que la psychanalyse pourrait y répondre ?
   C'est un aparté, excusez-moi, je n'oublie pas la question du code et du corps.

philippe teis
21 sept 2022
@Addons Pso Il y a beaucoup de choses. Je vais vous répondre. Peut=être pas dans les jours qui suivent.

Addons Pso
21 sept 2022
@philippe teis (Pendant votre message j'écrivais)
Le passage à la phase suivante, tourner la page du lacanisme – c'est à dire l'assimiler et passer à son envers – peut être estomaquant ; l'image d'un organe (l'estomac) va bien puisqu'il s'agit de toucher en cette troisième période de la psychanalyse, à la physicalité. On connaît sans doute l'énigme des deux sphinges qui se conclut en faisant le contraire de ce qu'on apprend de l'« autre des deux ». Ce qu'on peut faire, justement, au "moment de conclure" (j'entends au troisième temps de la psychanalyse, après celui de Freud, après celui de Lacan) est à l'envers du second temps. C'est pourquoi, aux lacaniens surtout, l'interprétation, le "dénoncé" de la psychanalyse, paraîtra horrible. Mais au fond il s'agit de cette 'humiliation' que Freud indique à la résistance contre la découverte.
   On pouvait déjà suspecter que la physicalité au sein de la psychanalyse serait une épreuve. Lorsqu'on contemple que Lacan était 'avant tout' (c'est à dire à l'initial) un cybernéticien qui amenait cette nouvelle science dans la psychanalyse, et que l'on constate à quelle point cette casquette première a été ignorée (à ce point, refoulée) – comme Freud neurologue à partir de son premier essai qui cachait, au fond, la drogue – on ne peut que comprendre que le Séminaire sur La Lettre Volée a caché l'immixtion de l'IA (cybernétique), vécue par l'humanité comme une invasion.
   Nous sommes au moment présent où cette conclusion a lieu. Comme le copernicisme, après une semblable vicissitude a pris l'essor que l'on sait à présent, le freudisme trouvera effectivement toute sa capacité à l'issue de ces trois scansions ; par exemple de Freud dénichant Œdipe, suivi de Lacan en comprenant le Réel, puis sa délinéation au trait d'Akhnaton. Cependant l'amorce n'est que le détonateur du fracas qui emporte énormément plus de conséquences et matériaux. J'en ai dernièrement signalé un : non seulement en 68 Lacan dévoile-t-il les discours sociaux, mais c'est dans le contexte d'une physicalité extrême, de la Chose, la chose publique appelée République, qui se volatilise dans la démocratie. C'est ce que nous vivons à présent dans le feu et la poussière du féodalisme qui saute sur la brèche, offre sa régression quand nous ne voyons encore plus rien. Je gage que dans la clarté revenue la Démocratie sera enfin obtenue. La psychanalyse aura été la règle de ce passage et transformation.


Addons Pso
24 sept 2022
Trahison, rupture, bifurcation,se trouvent, s'expliquent, s'exposent dans Encore. Ce séminaire-là expose le passage de la mathémation (mathèmes) à la nodulation (nœuds) ; c'est une rupture sur un fil du discours, un passage à une autre dimension, quasi changement de direction si 'reculer' en est un. Ailleurs Jakadi « céder sur l'obstacle » et c'est sur ce terme qu'il enrage le 20.fev.1973 qu'on lui « désuppose(nt) le savoir (sic) ». Une lecture qu'il avait faite (de Le Titre de la Lettre) l'avait mené à se trouver placé au "système" de l'instance (de la lettre) [p.112] en son nom propre et au centre [p.116]. C'est à partir de ce moment qu'on voit Lacan présenter à ses à-demi rateurs, des mathèmes qui s'adonnent à une révision de tout son long enseignement, et s'échoueront au titre de passer aux nœuds.
   Ce passage est une régression. On sait par après que ceux-ci échouant à leur tour émettront un symptôme (saint homme, sinthome, etc..) non pas pour s'en sortir mais s'en tirer dedans. Pourquoi ne fut-il pas une progression ? Du fait de ce qu'on voit, du lacanisme content de tourner en rond – sort effectif de l'enseignement d'un sophisme ('nouveau sophisme, trois prisonniers etc..). Du constat aussi qu'on retrouve cette circularité annoncée dans la dénonciation enrageante ; « le diagramme circulaire où soi-disant se noue ce que j'avance (sic/20fev.ibid) ».
   J'explicite parce que c'est serré. Le moment où un propos s'interrompt, se poursuit par une régression, qui est un retour en arrière. C'est la règle du développement selon le freudisme. Ce moment est aussi marqué par un point excédant, l'alibi du cercle qui se produit du coup. Dans l'exemple du passage de Lacan, de la cybernétique de la modernité, à la formule borroméenne de la Renaissance, le point en marqué en l'occurrence par cette interprétation que lui livre Le Titre de la Lettre (un traité sur son enseignement par Jean-Luc Nancy et Philippe Lacoue-Labarthe) qu'il n'a cessé depuis le début du Séminaire Encore, de louer jusque là. Au point de cette interprétation, il est placé au centre de son propre système (L'Instance de la lettre).
   Or, comme les sous-titres importent, autant qu'il le souligne à cette occasion (des « Pages 29, 28 et 29 (ibid) »), le sous-titre de ladite interprétation est une expression en latin qui suggère indubitablement le schéma des orbes qui est au principe premier de ladite Renaissance. C'est à dire que les « sous-fifres » contre lesquels il peste l'ont remis en face du modèle – aussi principal que le modèle optique peut être au freudisme – de Copernic du geste freudien. Seulement voilà ! Dirions-nous aujourd'hui, la place de ce rappel à Copernic si bien prise par Freud, n'est par conséquent plus libre. Il faut se rapporter à celle qui suivit de geste premier, celle de TychoBrahé.
   Il faudra continuer à parler de ça, et à partir de là. Pour le moment, je suis intervenu pour pointer l'interruption d'un cours, d'un discours, la scansion qui put céder sur l'obstacle.

philippe teis
24 sept 2022
@Addons Pso En fin de compte c'est Freud qui le premier a démarré les hostilités avec son Moïse. Comme je l'ai expliqué Akhénaton ne changera en rien mon approche qui n'est ni intellectuelle, ni théorique, de la psychanalyse. Les crimes commis par Akhénaton me font penser au crime des frères de la horde primitive qui tuent le père et le dévorent pour s'accaparer les femelles. C'est à son issue que ce crime va en devenir véritablement un car les frères vont alors, on ne sait comment, intérioriser la loi et que va naître la civilisation. Dans ce processus je vois un passage, une maturation, une étincelle divine, éléments que je retrouverais aussi avec le Christ, mort puis ressuscité, fondateur d'une nouvelle religion. S'il y a quelque chose de similaire avec Akhénaton c'est du côté de l'auteur de la tragédie que je la verrais en transformant le réel du pharaon criminel en un mythe que reprendra Freud pour construire une nouvelle science.
Je vais continuer à faire quelques associations pour exprimer mon ressenti tout simplement et apporter quelques éléments nouveaux. Vous insistez avec "le dit n'ose hors". Il est surprenant que le s qui pourrait être un z se trouve exactement au milieu. Vous semblez faire comme dans "la lettre volée" des efforts considérables pour mettre quelque chose en évidence afin de mieux le dissimuler. Le z est véritablement cette lettre volée, bien sûr ! car c'est là que se situe tout l'enjeu du problème.
Pour continuer mon raisonnement je dirais que le s est à côté du o qui est aussi le "a". Il y a toujours cette idée de chercher à rapprocher le z et le a, qui s'opposent par un jeu de miroir, comme vous le faite avec Œdipe et Akhénaton, le schéma optique et la caverne de Platon, le voyant et l'aveugle et qui convoque aussi l'IA. Il y aurait avec l'IA la volonté de créer une intelligence humaine qui se passerait du corps, c'est-à-dire du stade du miroir, de la parole de la mère, de la loi. Le a, le z, l'IA, c'est vouloir passer de l'autre côté du miroir, pour retrouver la vérité de son propre corps, la vérité d'une jouissance perdue, c'est chercher comme les naïfs de la caverne en sortir pour partir à la découverte du monde des idées. C'est vouloir se reconcilier avec son double hostile, avec le père, la loi, la démocratie, la psychanalyse pour toujours. Les ombres de la caverne de Platon ne seraient elles pas des images ? (c'est peut-être ce que vous voulez dire). Pour un voyant accéder à la connaissance en se passant des images participerait à ce fantasme freudien, toujours le même, d'un retour dans la jouissance éternelle de la chose. Voilà le sens de la réconciliation.

Addons Pso
24 sept 2022
@philippe teis Nous avons fait cette bifurcation, dont je parlais pour suivre mon discours. Vous vouliez parler de Moïse-Akhnaton et j'étais ailleurs. J'ai continué seul sans trop attendre du fait que souvent lâché, j'exploite la liberté que je trouve. Cette bifurcation n'est pas dommageable au contraire, puisqu'elle ouvre à des liens qui sont ceux du sens. J'en arrivais quant à moi à la fonction du collectif autour de Lacan ; mais nous avons parlé tous les deux en même temps lors de nos deux derniers messages. Nous nous sommes télescopés. Je laisse cette question du collectif (pour l'instant?) et vous rejoins. Je vous trouve alors sur un point où je pense devoir vous détromper ; vous écrivez « Il y aurait avec l'IA la volonté de créer une intelligence humaine qui se passerait du corps » et si je pense qu'en général l'assertion est fausse, c'est surtout de mon point de vue que je témoigne puisque mon action vise au contraire. Je pense que l'IA n'a de sens qu'avec le corps (comme ce que je pense de la psychanalyse qui n'a de sens qu'avec le corps, d'Œdipe par exemple).

   Lorsque notre chaîne s'est rompue, nous étions devant le modèle optique figurant la république. Ce modèle, vous le savez je pense, bascule. Son miroir passant du vertical à l'horizontal amène l'espace virtuel prendre corps dans la boite initiale (des prisonniers de la caverne). J'affirme/théorise précisément que c'est ainsi que le mythe d'Œdipe retrouve l'histoire d'Akhnaton ; mais aussi je ne tiens pas à discuter d'erreur(s). Je pense qu'il est plus dynamique d'avancer sur La Lettre Volée que vous citez, peut-être sans l'avoir lue disiez-vous. On fera avec ou sans, mais insistez-vous « c'est là que se situe tout l'enjeu du problème ». Appliquons-y la réconciliation que vous indiquez. Une nouvelle fois nous allons plonger le lacanisme à la rencontre avec sa physicalité – comme déjà fait d'Œdipe avec Akhnaton, du Modèle Optique avec La République/Démocratie. Cette fois-ci nous voilà avec un texte que Lacan prend, comme Freud a pris celui de Sophocle. Ayant pris ce dernier Freud tâte un corps au fond qu'il ignore. Est-ce que par le texte de Poe Lacan fait de même ? Eh, bien Oui ! Imaginez que les lacaniens ignorent encore cela ! Je m'excuse pour cette insistance, ce n'est pas moi qui ait commencé. Le lacanisme fait un refoulement chronique (c'est sa valeur) ; si preuve en est, c'est que, appliquant l'opération à « La Lettre Volée », ce qu'on tâte au fond, c'est La femme – celle que Lacan dit n'exister pas. Est-ce incroyable ? Pas du tout si on s'avertit qu'entre ses admirateurs, Poe aura eu Conan Doyle pour notable. Or que fit Doyle, pratiquement pour commencer sa carrière ? Un remake de La Lettre Volée de son maître E.A.Poe. En hommage et gratitude, il écrivit « Un Scandale en Bohème » au début des aventures de Sherlock Holmes. Ce texte est délibérément un copié-collé, il ne s'en cache pas, c'est avoué, de La Lettre Volée où les rôles inversent leurs genres. À la place de la Reine c'est un Roi qui cache.. à sa Reine au lieu de son Roi, et aux yeux d'une femme, là où le Ministre est un homme. Et chaque scène, chaque paragraphe, se calque d'un texte à l'autre. C'est un jeu qui brille parce que c'est voulu, c'est déclaré par Doyle. Et ceci se passant bien avant l'enseignement de Lacan, inversant aussi le succès de Dupin en échec de Holmes, il fait conclure à ce dernier qu'il a rencontré « La femme ». C'est écrit comme cela, avec un 'L' majuscule etc.. Quand on pense à l'aphorisme de Lacan qui barre ce 'La', nous avons donc quelque chose d'aussi énorme que l'exposé du corps physique d'Œdipe dans la psychanalyse. Non pas tant que ce soit en soi extraordinaire – au contraire puisque c'est un fait tout simplement – mais remarquable spécialement parce qu'il est refoulé.

   C'est remarquable que le lacanisme ne parle pas de la République lors son modèle initial la figure ; et c'est aussi remarquable, voire extraordinaire que rien au titre lacanien ne se produise de la lecture superposée de Poe et de Doyle. On ne dira pas que c'est trop gros pour être vrai ; c'est simple et c'est tout simplement le pointage d'un refoulement.

philippe teis
24 sept 2022
@Addons Pso J'ai voulu répondre au deuxième message mais youtube ne semble pas gérer une arborescence des réponses. Je répondrai à vos messages à chaque fois que je disposerai d'un peu de temps alors n'attendez pas ma réponse pour donner libre cours à votre inspiration.

Addons Pso
25 sept 2022
C'est une bonne idée. Vos opinions et cet échange me soutiennent véritablement. Mais une cadence d'échanges alternatifs et réglés n'est pas forcément idéale. En considérant mon objectif qui s'adresse et vise une zone lacanienne, vous n'êtes pas forcément impliqué. Prenons l'exemple de l'incise sur Akhnaton. En lui-même le personnage ne m’intéresse pas plus qu'un autre ; l'objet de mon intérêt est le refoulement dont il est sujet. Sa personne, c'est à dire son corps humain, me concerne alors mais en seconde instance. Je pense pouvoir m'expliquer de cela dans les deux trois interventions qui vont suivre.
   Je reviens un cran en arrière ; vous avez vu que j'aborde l'année 1973 de Lacan. Il donne un séminaire important parce qu'il change son fusil d'épaule cette année-là. Dans le contexte de son expérience, il était attendu qu'un jour où l'autre il allait recevoir, non pas tout à fait une lettre, mais une interprétation. Et comme cela a lieu dans le cours d'une psychanalyse, une interprétation modifie le destin, la démarche ou la position. Deuxièmement cette opération se déroule en commençant par une régression ; sur le coup de son interprétation, le sujet révise ses données et repart en avant. Ce séminaire de 73 où son discours change, montre ce pivot et ce point d'où Lacan va régresser d'environ trois siècles.
   Pourquoi peut-on dire que « De revolutionibus orbium litteralium » (le sous-titre donné au « Système de l'Instance de la Lettre ») est le point tournant d'une interprétation ? Parce qu'elle voit ces jours-là Lacan céder sur sa lancée, sur sa 'mathémation', et régresser, de la psychanalyse cybernétique à la science hermétique de la Renaissance (blason borroméen) où ladite interprétation le place (la révolution des orbes..). À la manière de la progression freudienne, il se relance d'une base antérieure. Mais pas toujours. En repartant de là le sujet fait parfois long feu. C'est la raison dans ce cas, de prendre telle régression pour un obstacle ("enstase"/enstasis, tout cela bien documenté dans les références que j'ai données ; je vais vite parce que cite des termes explicites des deux livres). On peut, sans altérer la réalité, dire que ce rétablissement ne passe pas sans verser sa taxe. Le psychanalyste est aussi ce douanier qui la récolte ; ainsi :
   Le bon ouvrier dans ce cas bat la campagne, recense d'un doigt niais tout ce qui doit saint, poser l'impôt. En Noël 73 Christian Delacampagne mettait le point à son « Antipsychiatrie – Les voies du sacré » qui serait publié en 74. Ce grand intellectuel [sorry commentaires youtube/pas de liens – voir manuellement wikip] passa donc le déroulement du séminaire (présent ou pas) en écrivant ce livre qui mettait au minimum à la cause de tout système, la famille (comme Lacan, ref. son « La Famille »), mais dans une systématique contradiction (antipsychiatrie).
   Passons sur l'épisode de 'la famille' qui s'était distinguée dans la propriété des œuvres/travaux de Tycho, pour qu'on puisse passer sur la famille 'intime' de Lacan, bien penchée elle aussi sur l'édition ; on trouve cette famille qui était mise en exergue à cette époque par l'antipsychiatrie, dans l'épisode de la clinique ici analysée. Il s'agit de ses "incurables busons" comme il le dira par ailleurs, qui d'aucun ne liront dans l'« être de la signifiance » ce qu'il dit :
   « Cet être de la signifiance c'est la jouissance en tant qu'elle est la jouissance d'un corps ». Ce sont ses mots lorsque l'interprétation le touche. Si ce dernier (le corps) est si sujet à l'inexistence, la famille en cause, est celle qu'il appelle « mes lecteurs » ; ceux qui soutiennent que son corps n'existât pas. C'est ainsi que je donne raison de mon but. Dans l'actualité de l'antipsychiatrie d'alors, c'est le phénomène social qui aliène Lacan. Précisément au lieu d' « aliénation », je devrais dire « processus » (en l'occurrence le précis vocabulaire de l'antipsychiatrie) comme diraient les anglais du phénomène qui "process" Lacan. Avec cet accessoire (l'antipsychiatrie) qui fut réprimé après cette époque, en distinguant ainsi le collectif, je suis strictement la prescription de Freud. Puis alors on peut s'intéresser à la psychologie du corps humain. Et enfin passer la récolte à l'analyse.

philippe teis
25 sept 2022
@Addons Pso Lacan accordait une telle importance à "la lettre volée" et à la République de Platon ?
J'ai écouté sur youtube le livre audio de cette nouvelle. Mais je vais revenir au schéma optique et à la caverne, thèmes que je trouve intéressant parce que les mécanismes mis en jeu sont très importants, et doivent être analysés jusqu'à plus soif. Donc peut-être qu'il ne faut pas envisager une te mporalité linéaire dans l'aventure de la caverne mais un bref instant où se condensent les évènements et pendant lequel l'enfant découvre son image portée par le regard de la mère. Mais ce regard est défaillant et son identité à peine naissante se dérobe et vacille comme les ombres de la caverne ainsi quelle le ferait alors que le miroir du schéma optique bascule pour se rapprocher de l'horizontal. Mais une autre interprétation serait d'imaginer le miroir à l'horizontal. L'image disparaît alors et l'enfant se retrouve confronté à une image d'avant le stade du miroir à laquelle il n'a plus accès que l'on pourrait associer aux ombres de la caverne. Les ombres de la caverne représenteraient alors la manière dont l'enfant appréhende son corps morcelé et perçoit des éclats de voix, perçoit un brouhaha venant de la mère. Je ne pense pas que cette dernière approche soit la bonne car une fois entrer dans le stade du miroir le monde devient inaccessible.
Il a rencontré la femme, oui ce n'est pas bête car Dupin est capable de résoudre toutes les énigmes, de tout découper à l'aune du symbolique. C'est une approche idéaliste comme les enchainés de la caverne qui pensent qu'ils vont se libérer de l'imaginaire et accéder à une pleine appréhension de leur identité de sujet. En fin de compte il y a une jouissance qui n'est pas symbolisable et Lacan dit que la femme n'est pas toute. Le récit de Doyle me semble fondamentalement supérieur.

philippe teis
25 sept 2022
@Addons Pso D'accord je comprends, vous voulez déposer votre témoignage, votre empreinte dans le réseau.

Oui, Lacan s'est appuyé sur La Lettre Volée exactement comme Freud s'est appuyé sur Œdipe Roi de Sophocle. Il lui donnait donc une importance fondamentale. Il en place l'analyse à l'ouverture de ses Écrits. C'est cool que vous en ayez pris connaissance ainsi que, si j'ai bien compris, de Un Scandale en Bohème. Vous trouverez donc intéressant d'apprendre qu'il en existe une troisième version. Elle m'a été offerte à mon arrivée à NYC quand je venais m'y installer, pour de la psychohistoire. Ce 3em remake a été produit pour la radiophonie, mais également publié ; c'est tout à fait passionnant. Il compose la même structure/intrigue mais avec la fille d'Irène Adler ("La" femme pour Holmes) et cette Seconde Génération (c'est le titre) dupe à nouveau Holmes, d'une manière qui interpellerait tout à fait le lacanisme s'il y faisait attention. Mais le fameux n'en-rien-vouloir-savoir est singulièrement porté au pinacle du caractère de la psychanalyse. Savez-vous par exemple qu'il existe un second Œdipe, écrit à Rome par Sénèque l'Ancien (comme Cicéron transmit à Rome l'Art de la Mémoire qui est en réalité la forme antique de la psychanalyse) ; c'est R.D.Laing qui m'avait renseigné sur cette version, dans laquelle Œdipe est dupé, trompé par Créon qui lui fait simplement croire qu'il a tué son père. Bon bref, les psychanalystes s'en fichent et il faut avancer. Peut-être avez-vous raison, peut-être est-ce mon empreinte que je veux déposer ; mais ce n'est pas mon intention consciente, qui est plutôt celle de livrer une interprétation à la communauté vis à vis de laquelle je m'autorise comme analyste. Or une interprétation cherche à laisser le moins de trace/plus-value possible. Troisièmement j'écris beaucoup par ailleurs et ici, il y a un certain décalage ou de mauvais enregistrement de ma part avec des posts que youtube n'enregistre pas – mais c'est peut-être de ma faute, ou bien je charge trop. On verra – à la suite de ce post-ci, j'ajouterai/tentative celui que j'ai actuellement bloqué dans les tuyaux. J'y décris cette action d'interprétation.


Addons Pso
25 sept 2022
   En donnant « libre cours à mon inspiration » je ne suis pas analysant comme l'était Lacan discourant devant l'auditoire. Je procède plutôt comme l'analyste qui doit aussi être inspiré lorsqu'il livre son/une interprétation. Personnellement je documente beaucoup lorsque je pratique, avec du matériel fourni par l'analysant et avec de la littérature, historique et psychanalytique ou parente, ici de l'Antipsychiatrie. J'ai reconfiguré l'année 1973 et, de là où c'était, doit apparaître ce qui est advenu d'un sujet dé-passé. Il réactualise la lettre du moment. C'était Le Titre de la Lettre (par Nancy/Labarthe) sur L'Instance de la Lettre (par Lacan), lorsque ce dernier oscillait 'encore', entre l'organicisme de son maître (deClérambault) en psychiatrie et l'esquisse scientifique de son psychanalyste préféré. Dans la rue, dans les rangs, une rumeur courrait aussi qui les concernait tous, un terme quasi tabou dans la petite famille lacanienne, l'Antipsychiatrie. Un surdoué de cette époque, s'appelait de Lacan pagne, c'est assez amusant pour Delacampagne (Christian) et je cite ce qu'il explicite du rapport entre Antipsychiatrie et Psychanalyse (afin de permettre au n'en-rien-vouloir-savoir de l'analysé de se voir où tendre, l'oreille entend qu'on parle bien d'elle (de la psychanalyse)).
   « Cela ne veut pas dire que les antipsychiatres méconnaissent la psychanalyse, ni qu'ils ne s'en servent pas, en fait, dans des cas précis. Simplement, la fonction de l'interprétation se situe déjà à un second niveau, à un niveau de réflexion théorique sur le vécu. Étant bien entendu qu'on ne peut faire l'économie de ce second niveau, pas plus qu'on ne peut – quoi qu'en aient dit Sartre et Politzer, que Laing n'a pas suivi sur ces points – ne pas passer du niveau manifeste (des symptômes) au contenu latent, au « discours sans parole » tenu par l'inconscient (Lacan). C'est pourquoi la descriptions des « vécus » familiaux débouchera 'également' sur une investigation analytique de notre attitude envers la sexualité ».
   Lorsqu'après coup de Freud & Lacan la psychanalyse s'entreprend, elle traite le peu de réalisme, voire la phobie du réalisme, qui la rend schizophrène à l'entendement de son continent noir (tradition faite Livre Noir de la psychanalyse). Cette schizophrénie "surfaite" du point de vue de l'Antipsychiatrie est une défense normale, "à priori". Je ne voudrais pas que les lacaniens qui penseraient lire tout ça le prennent mal. En prenant acte du fait que le milieu de Jacques Lacan l'a laissé dériver jusqu'à sa régression, ni sans rien faire pour l'en sortir, je considère cette phase de la psychanalyse du regard typiquement de l'antipsychiatrie en intégrant son "second niveau". Nous connaissons bien, quand par exemple les familles d'un(e) autiste rencontrent une analyse, leur réaction. Il faut pour l'éviter, au moins clairement voir l'opération se dérouler.
   Suivant Delacampagne cité, l'exigible investigation de la sexualité devra faire le complément de ce que nous avons commencé d'exposer, à savoir le niveau manifeste du symptôme (les quatre refoulements déjà décrits, et la crise de la régression) jusqu'à son contenu latent.

philippe teis
il y a 3 heures
@Addons Pso Je pensais que vous vouliez discuter puisque vous vous adressez à moi et que dans votre premier message vous dites que vous hantez la psychanalyse sans jamais recevoir de réponse.
Il y a 3k personnes qui ont vu la vidéo, puis une fraction qui a lu les messages. C'est effectivement un moyen de toucher une partie de la communauté qui s'intéresse à la psychanalyse.

Addons Pso
25 sept 2022
   La discussion est exactement mon but. On ne peut pas s'adreser à une communauté autrement que d'une place institutionnelle et ce n'est pas d'où je parle. Un discours seul et isolé tient le rôle de l'exclu et de la folie. Seule une discussion peut avoir un effet authentiquement interprétatif dans un groupe - d'autant qu'aujourd'hui la technologie permet de l'inscrire. Disons que ça autorise quelque chose qui cesse de ne pas s'écrire. Et puis c'est très agréable de soutenir une relation. Donc en bref si j'essaie de résumer ce que je souhaite vous adresser, c'est l'idée qu'on puisse estimer tel groupe lacanien comparable à une famille dans le sens de l'antipsychiatrie, et que cette famille ait conditionné un 'schizophrène' (toujours dans le sens antipsychiatrique). Ce dernier, du nom de J.Lacan aurait donc subsisté jusqu'à un point de rupture le menant à régresser ; ainsi aurait-il cédé sur l'ambition freudienne d'un psychologie scientifique et se serait rétabli dans la vue traditionnelle arrêtée à La Renaissance (Borromée). On sait que pointant alors ce qui manquait à l'époque, il s'y repris en théorisant le symptôme au défaut de ce noeud dit "borroméen".
   Du point de vue que je développe, n'aurait-il pas été ainsi rabattu, il aurait fallu pour que Lacan garde sa hauteur qu'il eut pu plus fermement affirmer son développement de départ - lequel donc devait avoir une faiblesse demandant à être détectée et corrigée. Cette enquête a fait partie de mes travaux et, à votre intention j'ai mis en ligne un clip [ https://youtu.be/vCUuMXcgmuc ] de moins de 3minutes que vous trouverez en cliquant sur @Addons Pso (ici ou en-tête de ce message). Ceci ouvrira une chaîne où, dans l'onglet VIDEO elle porte le titre AthAkh. C'est un petit détour, une escapade avant que de revenir au vif de la question de la physicalité, devant répondre de notre titre: Le Phallus et le Père. Car enfin, nous y sommes : après quatre exemples (de physicalité) déclarés, puis un modèle de substantification du corps, la question qui se pose est celle de savoir si le Nom-du-Père indique quelque chose de cet ordre 'physique'.

philippe teis
il y a 25 minutes
@Addons Pso D'accord mais mes remarques vous ont agacé un peu.
On parle beaucoup de la psychose mais moi ce qui m'intéresse c'est la phobie. Qu'est ce que vous avez à dire, qu'est-ce-que l'histoire de la psychohistoire a à dire sur la phobie du genre agoraphobie, acrophobie?
J'ai commencé à regarder la vidéo.

   Je pense qu'on peut dire avec certitude que le symptôme phobique a un rapport à la lumière. Peut-être plus précisément à la lumière en altitude. Vous connaissez ces étymologies et histoires de chute et punition. En psychohistoire, j'ai entendu dire par Hal von Hofe (colloque H26 Hermétisme 2006 /googlesearch) qui s'était spécialisé dans les carnets d'I.Newton, qu'on y trouvait la marque que l'information sur Phoebus était trop précoce, dangereuse, incontrôlable. Isaac voulait justifier qu'on/Inquisition ait interdit, les années précédentes, l'analyse du Triplex dont nous avons beaucoup parlé ici. Je m'excuse d'y revenir, votre question le rappelle. J'ai aussi entendu un hyperagoraphobe dire qu'il craignait de tomber dans le ciel (d'un coup de force de gravité inversée). Beaucoup de névroses et leurs symptômes ont lieu d'examiner La Renaissance. Il n'y avait pas qu'Orphée (puis Oedipe) mais aussi Phaeton qui se rapportaient à cette histoire d'Adon/Aton et aux aventures de Phébus. Mais comme on peut pas sans pêcher, rassurez-vous, faut bien. Dans cette histoire du vide, la physicalité, les forces physiques ont certainement leur place. L'inexistence du corps du père y est à rapprocher. Je pense que la suite que j'écrivais ce matin, répondra aussi dans ce sens.


Addons Pso
28 sept 2022
   Nous nous rappelons que le Modèle Optique est appuyé sur un fond neurologique (son essentiel miroir concave est une figuration et fonction du cerveau - ref.Ecrits description ModOpt). Nous parvenons donc à notre objectif qui est de vérifier où et s'il s'y placent les organes sexuel. L'enjeu est de savoir où est la physicalité sexuelle dans la psychanalyse.  Une première suggestion sur laquelle nous pouvons compter, est celle que cette physicalité est déniée, la Psychanalyse au cours de son histoire (principalement entendons-nous le lacanisme à qui veux l'entendre, que la physicalité de l'existence du père importe peu, par exemple). Examinons cela progressivement. Nous avons ce grand écart : tout est langage (l'Inconscient est structuré comme un langage) et rien n'est nécessaire à l'existence (la subjectivité est indépendante du corps physique) Avec ça, on se demande bien ce qu'il y aurait d'hérétique dans la psychanalyse et on comprend que Lacan demande au Pape de valider son divorce (surréaliste!). Passons.. et voyons si on ne peut pas trouver un terrain intermédiaire, d'entente sinon de lien qui ne soit pas imaginaire entre les deux extrêmes symbolique et réel ; envisageons que ce ne soit pas un symptôme.
   On trouve effectivement quelque chose, qu'on appelle le code. Lacan en parle ici et là, volontiers il l'insère dans ses propos - jamais de manière fort systématique (une fois passée La Lettre Volée & cybernétique), mais c'est dans l'air de son temps, dans son discours et on le trouve sous deux formes : informatique fournissant la physicalité du Schéma L (le tout premier, de base, de son enseignement) et génétique (ce celui-là il ne parle pour ainsi dire, jamais, et c'est à cette indice que nous pouvons examiner l'hypothétique déni).
   D'ailleurs la génétique de son temps exose de signes bien singuliers. Une féministe de référence, (E.Badinter) écrit un livre qui annonce avec son  titre "XY, de l'identité masculine" qu'elle va traiter du chromosome Y. Pas du tout. Le généticien darwiniste de référence (R.Dawkins) écrit un livre qui annonce avec on titre "le gène égoïste" qu'il va traiter du chromosome Y (seul et unique à accomplir toutes les conditions caractéristiques dudit 'égoïsme'). Pas du tout. Aujourd'hui même, l'historique de la découverte de la règle XX-XY est attendu de la part du web, wikip etc.. Pas du tout. Bien sûr tant de négations devrait inciter à un mou ton, surtout si le scandale était mi-cible. Mais en psychanalyse ce n'est pas le cas, au contraire on le dit sec forcément. Le nom-du-père, quatrièmement, aussi (jamais) nommé patronyme (dans le lacanisme) est une exception du langage, transmis de père en fils. Il ne signifierait rien d'autre que le désir de la mère et par ailleurs, il suit le chromosome Y comme son ombre au fil de la filiation masculine. Aucun autre nom n'est affecté d'une condition pareille. Eh, bien! Ce n'est absolument pas mentionné durant les quantités d'années et de publications de la psychanalyse. (je pense néanmoins qu'il doit y en avoir comme moi qui le signalent, mais manifestement, ils ne sont absolument pas reliés). Je n'insiste pas pour l'instant, mais nous avons avec ce cas d'Y, de quoi mettre les quatre exemples de physicalité avec lesquels on peut passer la caisse sans payer ; ça n'a pas lieu d'être.

philippe teis
9 minutes ago (edited)
@Addons Pso La lumière ! Il est vrai que la lumière représente la connaissance et une lumière vive telle un flash une vérité inacceptable.
Je pensais que vous me parleriez de l'œil, du regard qui se situe au point de fuite.
Vous disiez dans un précédent message que Holmes avait, suivant les dires de Lacan, rencontré "La femme". Qu'est ce que ça signifie et que pensez vous de mon interprétation concernant la jouissance féminine ?
Autre chose, il y a longtemps j'étais, en bon névrosé, attiré par l'ésotérisme. Mais une première tranche d'analyse avec un freudien orthodoxe m'a amené à faire table rase de tout ça et à comprendre que les pensées mystiques, ce sont les sentiments que l'enfant a éprouvé en relation avec ses parents. C'est trivial, beaucoup moins poétique et puis il y a tellement de choses à découvrir dans son propre monde intérieur !
Je me débarrasse en ce moment de tout un tas de bouquins qui ne me servent à rien. Je suis tombé sur un livre de Jung où il interprète des rêves. Au lieu de le mettre à la poubelle ou le déposer dans une boite à livre je me suis dis je vais le lire (car je ne l'ai pas lu) et réinterpréter les rêves comme je sais le faire, en invoquant Freud et Lacan. Ca me suffit.

Addons Pso
28 sept 2022
   Il faudrait que vous précisiez la spécificité de votre «interprétation concernant la jouissance féminine» - que je n'ai pas suffisamment cernée ou entendue. D'autant que vous écrivez aussi «suivant les dires de Lacan, (Holmes avait) rencontré "La femme"» - or je me suis mal expliqué. J'ai voulu faire voir que J.Lacan ne semble pas avoir lu Doyl (ce qu'on ne pouvait pas exiger de lui - par contre ses élèves auraient pu un peu plancher, trouver. Mais non, rien). Doyle reste bel et bien seul à dire que Holmes appelle Irène Adler "La" femme. Il met dans la bouche de son détective (Holmes imitant Dupin) cette conclusion au terme du circuit de la lettre analysé par Lacan. Je le reformule donc :
   Lacan conclut l'analyse du circuit de La_Lettre_Volée  par « 'La' femme n'existe pas »
- Doyle conclut l'analyse du circuit de Un_Scandale _en_Bohème par la définition deI.Adler elle que « 'La' femme ».
- Un_Scandale _en_Bohème est une Version.2 de La_Lettre_Volée.
- Lacan ne mentionne jamais Doyle et ses élèves l'ignorent tout autant. C'est une lacune magistrale.

[ par ailleurs j'y rapproche la Version.2 de Oedipe_Roi (par Sénèque) qui renverse le système de la Version.1 par Sophocle. ] Essayons de préciser l'approche telle que vous la citez de la jouissance féminine.

   Avant que nous arrivions au point d'apothéose de la physicalité. Encore une remarque/question, puisque vous connaissez en pratique la psychanalyse. Existe-t-il une littérature psychanalyse examinant les effets sur la parole, d'émettre sa voix allongé en décubitus dorsal ? Quelles sont les études faites sur les coïncidences de l'installation du téléphone chez Freud, avec son invention de sa technique du divan ? Il y a eu beaucoup d'articles, textes et considérations sur le regard, le non face-à-face etc.. mais jusqu'à quel point ont-ils été mené à des déductions porteuses d'effets ? Si vous avez pratiqué le divan, vous vous êtes certainement posé la question concernant cette position et sa particulière relaxation du tractus vocal, comme probablement tous les analysants. Mais est-ce que ça a atteint les oreilles et l'interprétation du psychanalyste ?
   Vous constatez donc à présent qu'il existe un nombre considérable d'échantillons martelant d'une question la psychanalyse de ceux que Lacan appelait «les béatitudes». Bien que l'on puisse extraire du Séminaire du 13nov1973 « Le branlage humain est plus varié qu’on ne croit, quoiqu’il soit limité par quelque chose qui tient au corps, au corps humain, à savoir ce qui, dans l’état actuel des choses - mais justement c’est pas fini, il peut peut-être venir autre chose - dans l’état actuel des choses, assure la dominance de l’[opsis/"ce qui est visible, livré au regard, le visage, l’apparence"], dans le peu que nous en savons, de ce corps, c’est-à-dire l’anatomie » - nous devons chercher maintenant* à dé-limiter ce quelque chose de l'anatomie du corps (la physicalité).
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* : 'maintenant' que nous intégrons dans l'analyse une réalité nouvelle appelée 'virtuelle'

philippe teis
il y a 3 heures
@Addons Pso J'ai écouté le livre audio "Un scandale en bohème". J'ai été surpris car cette nouvelle est très différente de celle de Poe. Dans "la lettre volée" il est question d'une lettre qui circule entre les protagonistes , qui produit un effet de vérité sur chacun qui est exposée aux regards de tous mais que personne ne voit. C'est très différent de la nouvelle de Doyle où la lettre est dissimulée dans une cachette sophistiquée et dont l'histoire décrit la défaite d'Holmes face à Irène Adler. Ce que j'avais déjà appréhendé avant d'avoir lu la nouvelle c'est qu'Holmes échoue à résoudre l'énigme car il est confronté au mystère féminin en la personne de Adler, c'est-à-dire au mystère de la jouissance féminine qui est de l'ordre du pas-tout. Je voyais la nouvelle de Doyle dans un sens supérieure à celle de Poe car il montre que tout ne peut-être résolu à l'aune du symbolique comme le fait Dupin qui ne rencontre jamais l'échec. C'est une position que j'ai longtemps adoptée en tant qu'analysant, encouragé par l'analyste freudien orthodoxe qui me parlait du noyau de l'identité à atteindre. C'est une erreur il y a une vérité qui ne peut jamais être atteinte et qui met le phallus en échec. On le voit avec Holmes mais jamais avec Dupin. C'est l'interprétation que je voulais vous soumettre, mais en fin de compte Lacan n'a pas lu cette nouvelle. Lorsque Holmes parle de "La femme" j'entends ça comme la femme qui l'a mis en échec à cause de sa nature spécifique et insaisissable car pas toute phallique. Peut-être à mettre en opposition dans l'esprit de Holmes avec les autre femmes qui seraient pas suffisamment femmes car trop phalliques. Pour revenir à ce que vous dites je ne vois pas d'opposition avec Lacan lorsqu'il déduit de "la lettre volée" que "la femme n'existe pas". Dupin est dans la position de l'analyste qui voit ce que l'analysant ne voit pas mais même dans cette position on ne peut pas tout voir et lorsque l'analysant le comprend l'analyse n'est pas loin de s'interrompre. Et dans ce sens la nouvelle de Doyle est une variante nécessaire de son illustre modèle en montrant les défaillances de l'Autre car il n'y a pas d'Autre de l'Autre.
Mais il y a autre chose d'important dont je n'ai pas parlé c'est la présence de l'amour dans la nouvelle de Doyle qui n'est pas évoqué dans la "lettre volée". Une remarque par rapport à cette question de l'amour ?

Addons Pso
29 sept 2022
   Plutôt que 'très' différente, je la trouve plutôt "tout à fait" différente. Comme si on se demandait si une femme est "très" différente d'un homme (& inversement) ou bien "tout à fait". Les inversions 'totales', sans rapport, sont : où le voleur pour Dupin est un homme, pour Holmes c'est une femme - et où l'objet est une lettre pour Dupin, pour Holmes c'est une image/photo. Troisièmement quand à la cachette, ou pour Dupin elle est au milieu (du manteau de la cheminée) pour Holmes elle est à côté (mais il n'a pas plus de difficulté que Dupin à le voir). Enfin, effectivement Dupin remporte la manche et Holmes se fait duper.
   Ceci étant Dupin et Holmes aboutissent, comme vous dites, sans opposition au point où "la femme n'existe pas". Où ils diffèrent est dans le compte-rendu : l'un s'écri(e)t "La" (c'est la seule femme qu'il appellera "La" femme rapporte Watson ; tandis que Lacan rend compte inversement du même fait en barrant de "L/a". C'est dans le phénomène d'écriture que se passe la nuance - de même qu'il est écrit qu' "il n'y a pas de rapport sexuel".. faut-il ajouter "qui ne cesse de ne pas s'écrire" (c'est strictement stipulé dans l'énoncé lacanien). Donc - si vous êtes d'accord, je le serai aussi pour dire que La Lettre Volée et Un Scandale en Bohème sont tout à fait différents. C'est pourquoi leur rapport est fulgurant.
   Je trouve votre interprétation excellente. Mais elle me laisse sur la fin. On dirait la fin de l'histoire ; qui s'arrêterait à une femme pas toute phallique. Elle a bien mis le phallus en échec. Mais il y a pire..A-t-elle vraiment mis le phallus en échec, à la vérité n'a-t-elle pas fait fi du phallus ? comme on le voit lorsqu'on regarde l'objet. La Grrroosse différence qui a lieu, en ceci que ça n'a rien à voir avec une lettre, l'objet en cause est une image. Crac! Le vol d'Irène Adler n'a rien à voir.. avec la lettre. Resongeons au Complexe d'Oedipe et à ce qui le dégonfle.. l'image d'Akhnaton qu'on découvre en statue au bord du Nil. De ce point de vue pris, votre interprétation est excellente mais elle ne concerne en rien la femme. D'ailleurs Lacan comme Freud a continué à dire qu'il n'y touchait pas une bille.
   Donc voilà l'histoire qui recommence, qui est repartie.. On ne sait où ? Dans l'imaginaire ? à la plubellification le symbolique voire à la letrine ?!
   Pa du tu ! dirait Johnny. Comme je l'ai mentionné, il y a une 3em version de ce circuit. Je vous la résume, elle est difficile à trouver, si vous la vouliez inconsidérément (pour mes efforts) je l'ai scannée. Elle se déroule lorsque Holmes est vieux et retraité. Quelqu'un le trouve tout de même et vient l'asticoter en lui demandant encore un effort (peut-être pour être révolutionnaire). Il s'agit d'une pauvre femme à qui on a volé un coffret dans lequel gît un objet précieux et/ou compromettant ; elle connait le voleur mais ne sait comment récupérer son honneur, son bonheur etc.. Holmes devant tant de malheur accepte de reprendre du collier. Il va dénicher l'objet caché et le rend à la jeune femme. Cependant tout de même, on ne la fait pas deux fois à Holmes. Il s'est douté de quelque chose et il a bien eu raison ; c'est la fille d'Irène Adler (c'est pourquoi la nouvelle s'intitule La Seconde Génération) qui s'est présentée à lui incognito ; il l'a bien compris et il pense que c'est lui qui va restaurer son honneur pour le coup. Il projette donc de duper la génération de La femme. Après qu'il ait récupéré l'objet, il se saisit du bien précieux qu'il recèle et il met un petit mot dedans, genre hi!hi! - comme Dupin fit à la place de la lettre. La jeune femme elle, récupère le coffret pipé qu'il lui rend et se sauve. Damned se dit Holmes quand soudain il comprend : ce qui avait de la valeur, c'était le coffret ! une pièce unique d'artifact historique qui n'a pas de prix ! Holmes est devenu voleur du pauvre propriétaire du coffret et s'est encore fait duper.
   Voilà, sans doute pouvons-nous avancer sur cette question de la jouissance de la femme et du corps qui enveloppe ce qui n'est peut-être pas tant à chercher. On notera dans l'analyse de Lacan, l'insistance qu'il montre à expliquer qu'il n'y a pas d'enveloppe dans les lettres de l'époque (on écrivait sur le papier qu'on pliait). On notera donc aussi que la jouissance féminine aura mis le paquet d'une génération, un enfant, une fille, pour s'aventurer. Encore quelque chose dont on ne parle pas dans la sexualité phallique ? Ah.. aura-t-on le temps d'en parler ? Si jamais oui, je vous recommande de tenir à votre disposition, "Quelques conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes" par S.Freud en 1925 - s'agissant d'êtres parlant corps comme d'autres parlent chiffons.

philippe teis
il y a 15 heures
@Addons Pso Intéressant, vous me faites découvrir des nouvelles que je ne connaissais pas. Je suis d'accord pour dire que mon interprétation n'est pas satisfaisante mais je ne comprends pas les arguments que vous y opposez en particulier celui de la statue au bord du Nil. Je continue. Dans la lettre volée le contenu de la lettre est de l'ordre de l'imaginaire. Dans la seconde nouvelle l'imaginaire est démystifié et apparait pour ce qu'il est, une simple image. Cette image continue malgré tout à conserver une puissance de séduction car objet de toutes les convoitises. D'ailleurs à la fin Holmes demandera au roi à garder la photo d'Adler. Dans la nouvelle de Poe on nage avec un Dupin infaillible en plein dans l'imaginaire. On peut penser que l'on bascule de l'imaginaire à la photo lorsque le roi fait tomber le masque. L'autorité porteur de la loi entre en scène mais une autorité corrompue. Holmes est mis en échec car à son tour il n'a pu se soustraire de l'emprise de l'imaginaire et de l'indéchiffrable désir féminin qu'aucune position phallique qu'elle soit avoir ou être le phallus ne peut satisfaire. Mais ce n'est pas la fin de l'histoire car en plus de faire fi du phallus Irène Adler battra Holmes à son propre jeu, celui du raisonnement et démontera ainsi certainement du point de vue du détective qu'elle possède également le phallus. C'est peut-être ça "La femme". Je pense que la nouvelle de Doyle vient se placer chronologiquement dans le développement de l'enfant après celle de Poe.
En ce qui concerne la troisième nouvelle je ne comprends l'histoire de l'enveloppe. Mais bien sûr qu'Holmes va à nouveau se faire duper car il cherche la clé et pense une fois de plus l'avoir retrouvé. Mais la clé n'est plus de ce monde. La vérité du coffret n'est pas l'objet en lui même mais sa vacuité car au bout de l'investigation il n'y a rien, c'est ce qu'Holmes qui est décidément long à la détente finira par découvrir.

Addons Pso
01 oct 2022
   Je vais répondre à vos deux questions dans la perspective d'aboutir à la physicalité visée. Quelqu'un qui lit par-dessus mon épaule de temps en temps vous a distingué, excellemment, bravo, en disant «il comprend». Bravo. Ce n'est pas dire que les autres soient des imbéciles, mais qu'il font les idiots comme il se doit au recours à l'Autre absolu (Lacan.Sem.Lettre.Volé.not.p.58 qui détaille les degrés du raisonnement dans l'"alternance intersubjective")). En effet ce recours est légitime lorsque c'est au jeu du raisonnement de ce «../qu'elle possède également le phallus. C'est peut-être ça "La femme"/.. (vous écrivez)». En déduisant que "c'est peut-être ça La femme" vous niquez d'un "peut-être" qu'elle n'existe pas, ou paniquez devant les à-priori de la servitude lacanienne. Pour s'en dépétrer il faut que j'explique mieux l'histoire de l'enveloppe.
   Cette histoire remonte à une observation de J.Lacan commentant la nouvelle de Poe. Il rappelle qu'à l'époque où se situe la scène les lettres n'avaient pas d'enveloppe. On écrivait sur le papier que l'on pliait et on écrivait l'adresse du destinataire sur le versant enveloppant. Je n'ai pas retrouvé où il précise cela qui a un rapport avec le support, mais c'est un fait qui d'ailleurs nous ferait dériver de Fabre d'Olivet avec La Lettre Hébraïque Restituée à Stan Tennen de la Meru Foundation. Autrement dit, le corps a une enveloppe et ça n'a pas dû manquer à Lacan qu'elle y procure cette aide gare à repos. À l'en-peau d'ailleurs n'a pas manquer d'y raisonner l'Anzieu. Le repos servant justement à cette méditation ce passage du séminaire Non-dupes-errent au paragraphe «Qu’est-ce que le sommeil ?». On y remarque ce qu'on trouve au demeurant partout ailleurs dans le discours Lacan ; où ça ne cesse pas de parler de 'chiffrage' et 'déchiffrage'. Bref, on sait maintenant, très physicalement que le rêve actionne le chiffrement de la mémoire, du souvenir de la mémoire diurne en mémoire plus profonde, 'morte, et que ça s'agence pour beaucoup, voire l'essentiel sur l'enveloppe corporelle, qui en devient la cuirasse selon l'expression de Wilhelm Reich. Ceci permet de revenir à La Seconde Génération où, ce que la fille d'Adler demande à Holmes, est l'enveloppe (de la lettre, de l'image ou du bijou).
   C'est quelque chose qui outrepasse le corps logicien que demande la fille. Elle lui veut la peau, celle qu'on entend comme la vie. Mais on pourrait rebondir beaucoup sur ces tambours et faire vibrer beaucoup de Chose. Passons donc les impressions et autre tatouage, venons-en au trou. C'est aussi fondamental que le chiffrage de la génétique - génétique que Lacan ne prend jamais au sérieux alors que tout basé qu'il est sur le code qui l'origine, lui, comme un cybernéticien dès l'ouverture de sa carrière/Ecrits. Le trou est fondamental à la pulsion. Lacan en aura fait des tours autour du trou ! et pourtant jamais il ne prendra au sérieux ce qui se passerait si dans l'espèce humaine un nouveau-né viendrait au monde avec un sphincter supplémentaire (de quelqu'organe ou fonction que dès lors on pourrait découvrir). C'est comme Freud qui ne prend pas au sérieux qu'Oedipe fut un Grand Homme historique. Tout cela, c'est se moquer du principe de réalité, et s'en tenir à une espèce de peau de plaisir, une surface à lire 'jouissance' mais en tous cas à la peine au Réel - tant que sans cesser on lui tourne autour du pot. Donc depuis si longtemps il faut que je vienne à cette ultime réalité à la base de toute psychanalyse qui soit, réelle : il y a un trou que certains corps humains portent et d'autre pas. C'est un trou comme il faut pour la pulsion, c'est à dire un sphincter. Son nom est "inguinal" - aux premières conférences où je le mentionnais en N.Zélande (avec l'importance qu'on peut concevoir au chapitre de la distinction homme et femme) quelqu'un m'a interrompu en disant qu'il s'en fichait d'être un 'iguane' (je crois qu'il parlait du cerveau reptilien et j'en suis resté piteux avec mon mauvais accent anglais). Cependant on étendra l'indice à ce qu'il faut penser de tous ces professionnels du psychisme qui parlent du phallus en gouine mâle. J'essaie d'être succinct, c'est comme ça que j'arrive à l'échantillonnage complet de ce que la psychanalyse pourrait relier à son grand bénéfice dynamique.

philippe teis
10 hours ago
@Addons Pso Le chiffrement de la mémoire s'agence sur l'enveloppe corporelle ?
Certains possèdent un trou "inguinal" ?
Quel impact sur la psychanalyse ? je ne vois pas.

William Theaux
02 oct 2022
   Deux images nous resituent efficacement. La contemplation primordiale dans l'histoire humaine, d'une graine, un pépin.. d'où émerge une tige et une nouvelle plante. L'admirable qui nous envahit est celui de la transformation d'une même chose en deux formes et physiologies si différentes. Mais non seulement cela. Après un certain temps s'y ajoute l'éclosion d'une fleur, aussi radicalement différente et bouleversante. Nous en sommes ébahis car la connaissance passe de pareilles transformations - qui semblent n'avoir aucun rapport, aucun impact l'une sur l'autre. Mais encore cette première image pèche-t-elle de ce que la fleur soit un organe. La seconde est aussi classique, celle de l'œuf qui devient la chenille qui devient papillon, là il s'agit d'une apocalypse de l'être, de masse. Ce sont des phénomènes éternels et centraux. Légitimement il n'y a pas de scandale de les mettre à la base d'une réflexion sur la psychanalyse ; il faut ensuite vérifier leur opportunité. Pour l'instant, dites-vous «je ne vois pas.» - reprenons donc l'examen de la psychanalyse à la base, disons : en 1900 Freud pose dans la culture le concept de l'Inconscient. Est-ce que ça va pousser ? humm on voit un grand chamboulement, même la terre remue, mais encore.. qu'est-ce que c'est ? ne présumons pas..
   Nous avons une seule image en tête, c'est lui qui la donne, elle est adoptée ensuite : c'est un geste copernicien. Ah! voilà, nous avons au moins une petite correspondance avec "une graine" ou "un oeuf" {add/un 'geste'}.
   Là où je veux en venir, c'est à répondre à votre question, qui doit admettre ses propres variations ; lorsque vous interrogez «Quel impact sur la psychanalyse ?» - il faut aussi savoir si ce n'est pas «Quel impact dans la psychanalyse ?» si nous partons de l'image de cette graine/oeuf qui est déjà "de" la psychanalyse. Et puis aussi «Quel impact sur vous, votre idée de la psychanalyse ?» L'une question ne va pas sans les autres. Alors je continue : s'il y a une psychanalyse qui soit un geste copernicien, il faut assumer l'image. Le geste copernicien a eu des effets, des suites, des conséquences. Elles sont nombreuses mais pour rester dans le domaine il a été suivi de gestes, et gesticulations de ceux qu'on appellera les astronomes, dont l'histoire montre qu'il y eut d'autres grands, gestes suivant - par exemple le geste galiléen, mais n'allons pas trop vite. En prenant les choses réellement, physicalement, en les prenant pour ce que la lettre veut dire, avec sens, il y a eu historiquement un geste majeur second ; tous les historiens le connaissent et il y eu bien un geste tychique.. drôle de mot mais qui suit le nom Tycho Brahé. Vous connaissez probablement et, si nous ne connaissez peut-être pas son histoire, vous savez qu'il fut essentiel - par exemple posa-t-il «La sphère n'existe pas» (parce qu'à l'époque on croyait encore 'dur comme sphère' aux boules de cristal et qu'on était au passage où on les réalisait en abstraction).
   L'astronomie est donc faite d'un geste copernicien suivi de celui de Brahé, qu'on peut appeler pour commodité, geste Tychique. Est-ce que, si on admet que le premier moment de la psychanalyse peut se titrer de geste 'copernicien', il est envisageable qu'il soit suivi d'un geste 'tychique'. C'est possible si on pense qu'«histoire» veut dire quelque chose et c'est même assez probable. Vous retrouverez que j'en ai parlé dans les commentaires du 24 et 25 septembre, le 24 donnait même les références en détail dans le contexte de 1973 où on peut affirmer avec assurance que si Freud a opéré un geste comparable à celui de Copernic, il s'en suivit un du type TychoBrahé, Lacan montrant tous les traits à s'y appliquer. Nous pouvons donc situer des zones d'impact en une histoire de la psychanalyse. Pour finir de valider cette hypothèse de comparabilité avec ma base d'image de départ, il faudrait troisièmement trouver une différence formelle si grande que bouleversante (dans l'exemple, entre le grain et la tige). Cette troisième étape est bien alimentée ; précisément, l'effraction qui apparaît dans Le Titre de la Lettre de 1973, est un dénoncé du fait que Lacan est anti-freudien. Or Tycho s'est posé en son principe anti-copernicien (thèse-anti-thèse, vous voyez le genre masqué). C'est pour ça qu'il peste et c'est ce qui se confirmera dans l'effet de régression qu'aura pour lui cette identification. Cependant, c'est manifeste, Lacan est inclu dans l'histoire de la psychanalyse, c'est la même histoire ; mais elle subit des transformation qualifiables d'in-pactes si on peut imaginer pareilles trahisons. L'image du point à la ligne (du grain à la tige) paraît bien validable.
   Voilà, je n'ai fait là que vous camper le système, je me suis répété et j'ai souligné et insisté, mais il faut bien cramponner la station pour que nous puissions envisager une suite terriblement bouleversante. J'ai fait allusion à Galilée. Après Tycho il y eut un autre, troisième, impact en astronomie. Devra-t-il y en avoir un après Lacan, et la psychanalyse paraître subir un bouleversement encore gigantesque, alors que toute l'affaire se tient homogène, simplement de vivantes transformations, en deux trois temps, instants, moments etc... Comme j'ai été assez long sur le coup, je laisse d'abord celui-ci et que nous ne sommes pas au bout de la stabilisation de l'hypothèse, je le complèterai dans la journée.


Addons Pso
02 oct 2022
   Je rédige la seconde partie de l'argument prétendant que la psychanalyse passe par des phases comme les stades de développement psychiques. En terme de geste, l'initial serait copernicien, suivi d'un geste tychique, appelé comme ça en restant dans les gestes familiers de l'histoire, suite auquel on en attendrait un troisième. La notion d'un geste "galiléen" se propose effectivement. Le premier a été déclaré par son acteur lui-même, le second dénié par son acteur, le troisième a aussi été déclaré par son acteur, Armando Verdiglione, analysant de Lacan puis vite-fait comme son maître, prenant son indépendance, les deux se disputant la paternité d'une notion : le Semblant, terme apparu relativement tard dans le propos lacanien, et terme qui emplit essentiellement celui de Verdiglione auquel il ajoutait le Chiffre. Verdiglione a été mis en prison puis au secret etc.. non seulement son geste est-il 'semblable' à celui de Galilée mais sa notion également, de 'centre de gravité' assimilable à celui du semblant du signifiant. Je connais bien Verdiglione, j'ai travaillé, concouru avec lui à l'époque et.. Bref, en gros la figure des trois temps, gestes, pèse efficacement sur la route. Si je l'ai bien explicitée elle fait état d'impacts dans la psychanalyse. Son socle, l'Inconscient, celui de la cybernétique et/ou de la jouissance, puis celui du chiffrage et/ou de la politique etc.. On pourrait à ce point envisager de parler d'une troisième psychanalyse. Mais en quoi 'chiffrage', 'mémoire', 'enveloppe', 'corporel' et 'inguinal', toutes ces brisures réelles de la physicalité de la psychanalyse feraient-elle un impact - ou sinon passent-elles à côté sans avoir rien à y effectuer?
   Le processus de cet impact, s'il y a bien une psychanalyse 'troisième', tombe dans des manques ; c'est le propre de cette physique, «psysique» si on osait dire. L'objet de la psychanalyse se trouve par les trous du discours, c'est typiquement ce qui excite (ses détracteurs entre autres). Des trous cependant qu'elle renseigne et notamment pas ses concepts. En essayant de les répertorier Lacan, par exemple en énonça quatre: l'Inconscient, pour commencer reconnaît que de son processus-même la psychanalyse est inconsciente - ce qui lui prédit des renversements, des impacts et bouleversements. La répétition qui s'anime du semblant, précisément des chiffrements par exemple du rêve, et de l'interprétation etc.. Respectivement nous devons trouver de l'enveloppe corporelle retournée, et de chiffrage cette répétition Copernic>Freud, Tycho>Lacan etc..
   Je n'ai pas traité dans nos commentaires de l'impact qu'une troisième psychanalyse tiendrait du transfert, parce qu'il serait à ce point suffisant pour un remue-ménage, de noter qu'introduire une pulsion supplémentaire, au titre d'un 'concept fondamental' ne manquerait pas. Cependant je corrige un point en le précisant. J'ai en effet introduit une nouvelle pulsion dans la psychanalyse, mais c'est une vieille histoire dont je n'ai pas parlé ici et on a déjà assez à faire comme ça. Ce qu'il faut préciser, c'est que signaler comptable au titre des zones pulsionnelles le sphincter inguinal, n'ajoute pas à proprement parler une pulsion mais clarifie celle de libido et/ou signifiant phallique. Dans le commentaire du 29 septembre je signalais que lorsque Freud se met à plancher sur "Quelques conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes" il ne dit pas un mot sur ce qui complète le pénis en phallus (les objets 'pulsionnels' de passer en fort-da typique, par les sphincters inguinaux, et que la femme/fille ne sauraient voir d'en savoir, physiquement rien). Or cette absence prorogée par Lacan, quand il cède scandaleusement sur la génétique (ADN-Y et filiation/Nom-du-père) passée son introduction de la cybernétique/code (Schéma.L/La Lettre Volée.. cachée au vu de tout le monde, Yeux Grands Fermés du Kubrick) dans la psychanalyse, n'a d'égal d'impact que celui qui le relève.

philippe teis
02 oct 2022 / 23H52
@Addons Pso OK merci pour m'avoir parlé de vos recherches.

Addons Pso
05 oct 2022
   Ça ne fera pas de mal de continuer. Ce que je veux ajouter qui découle de cet "à propos" du Nous_et_le_Réel, au chapitre Le_phallus_et_le_Père, s'expliquera à la suite. En résumant à ce point nous lisons dans La_Névrose_de_Freud (un autre youtube déjà indiqué de C.Melman) : Freud campe son trouble d'un «.., il me vint subitement cette étrange idée : Ainsi tout cela existe réellement..[Un Trouble de la Mémoire sur l'Acropole / Freud.1936]» On sait que Freud ne croyait pas que Oedipe existât.. "réellement" peut-on ajouter. De ne pas l'avoir réalisé est au motif de sa névrose (témoin son impression en visitant la terre d'Oedipe). Ici, à propos, c'est Deleuze qui est critiqué, qui est même ridiculisé parce qu'« il parle de la psychanalyse comme s'il ne fallait pas en faire soi-même l'expérience, c'est à dire y mettre son_ propre_ corps pour pouvoir en dire quelque chose.[08:53]» En d'autres termes, là où le sujet doit advenir là où était le propre_corps, c'est à dire dans l'histoire, une perte du réel produit un symptôme que la psychanalyse cherche à déchiffrer. Elle est aidée en cela, d'abord par l'avertissement de Freud qui, dans sa conclusion de carrière, s'y voyant buter voire échouer, suggère qu'il faut « franchir l'abîme qui sépare la psychologie individuelle de la psychologie collective..[Moïse et le Monothéisme/1939]» (sans quoi il faut « renoncer à avancer d'un seul pas// dans la voie qu'il a ouverte [ibid]» - il appuie pour cela qu'il faut « traiter les peuples comme les individus névrosés.[ibid]»). Cette prescription testamentaire du fondateur de la psychanalyse appelle effectivement au titre "Nous_et_le_Réel". Il faut toucher la psychologie collective, dit Freud, pour retrouver ce qui existe réellement.
   Ensuite l'abord de ce symptôme de la perte du réel (schizophrénie) est encore précisé par l'antipsychiatrie qui avait cours à l'époque de Lacan, notamment aux environs 1973. Elle tentait de rendre réalisable ce traitement des peuples (que Freud de son propre aveu pensait être au-delà des forces humaines), en réduisant la cause collective massive ou nationale, à la famille (ce que le Complexe d'Oedipe avait déjà mis en position, mais en échouant précisément, à ce point d' "y mettre le_ propre_ corps" dudit 'Oedipe'/à savoir, Akhnaton). En attribuant à la famille la responsabilité de la perte du réel, l'analyse se trouve plus humainement à la mesure de la prescription freudienne. Avec un tel groupe à taille humaine, un prototype est offert au compte-rendu de l'éperdue quête de J.Lacan, en famille, du moins entouré des siens, qu'il cherchât le réel du père ou simplement de réel de toutes choses que la libido signale ou affecte.
Voilà où nous avons été jusqu'à ce que le sujet se soit barré au seuil du transfert.


Addons Pso
06 oct 2022
   Une fois ceci posé, la dissolution de l'échange se produit sans la moindre conséquence. L'interprétation s'en suit souvent comme ça et au mieux. Son abrupt est son sensationnel. Elle a lieu ainsi lorsqu'elle a évité le transfert. Deux mots sur ce point : soit tenant de la pulsion de mort, son opérateur dans le transfert se signe à l'image du mot posé à l'issue de la lettre volée - soit sans usage du transfert, sans position de la pulsion de mort, il y a cette absence de signe - outre le courtois nécessaire à mettre fin au jeu du chiffre comme le montre bien l'extrémité de la chaîne de Turing. L'actuel ici présente l'image de cette seconde solution.
   Mais la relation rompue, le psychanalyste qui continue à parler, s'exprimer, présente lui, l'image du fou (référence à nouveau à la génération de la schizophrénie au départ de la famille qui ne répond pas à/de la subjectivité). Il faut s'appuyer sur cette clinique antipsychiatrique de la famille. L'exemple qui suivit a été sans appel, des familles d'autistes qui ont presque réussi à faire interdire la psychanalyse. Nous ne sommes pas loin d'un monde de dictature où cette praxis pourrait être en effet, généralement proscrite. C'est la réaction de "violence" qui fait le pendant de la "raison" décrite par Laing. Dans le cercle lacanique, pas de panique nous sommes entre gens fins et, la bonne psychanalyse aidant, le sens parvient ; mais il aura fallu néanmoins l'oblat initial, la personnification de Lacan comme fou sacré, génie paranoïaque (c'est lui qui s'impose ce diagnostique dans ses conférences américaines). Ensuite, dans un silence prononcé, la vérité peut poindre. Tel est le rapport qu'entretient ceci avec sa communauté.
   Pour que l'alibi schizophrénique ne revienne inlassablement, c'est ce moment où, de conclure échu, un savoir est (un) dicible - où le rapport sexuel cesse de ne pas s'écrire, à ce point où la connaissance du transfert s'énonce.
   D'abord pour cela, il faut l'entendre se prononcer, c'est à dire qualifier le lieu d'ici, en Lacanie en un point des plus reculés, quasiment lu d'aucun et certainement peu facile à faire connaître. De là qu'est-ce qui s'énonce, purement et simplement sinon l'adresse, matériellement, effectivement : l'appareil. Cet énoncé se pose dans l'appareil cybernétique gigantesque, planétaire, d'un point minuscule, en français langue rare, d'une communauté elle-même réduite à peau de chagrin. C'est typiquement un rapport au grand Autre. Nous devons donc prendre acte d'un rapport à l'Autre et l'entendre énoncé "transfert". C'est en contradiction avec le sens commun, c'est 'fou', parce qu'il est dit, doxa dixit, que c'est à l'(a) qu'il se produit. Eh! bien c'est ce l'(a) qu'à ce propos l'interprétation conteste, comme le fantasme familial et contre ce dernier, affirmant que le transfert est une faute, à moins de s'appliquer, de se dire à propos, sinon de l'A, d'un A pareil. Il n'y a rien de poétique, sonographique, scénotypique à parler comme ça, j'écris au sujet du semblant du grand Autre. Et je le reprécise : le transfert n'existe réellement que dans une relation qui s'adresse au semblant que constitue, physicalise la cybernétique, composant au grand Autre un A-pareil. Tout autre transfert motivé d'un petit 'a' n'en est qu'un pastiche, tombant dans le mauvais goût, névrose à vomir. Et là c'est poétique, pour qu'on lui pardonne (au transfert) si c'est possible.


Addons Pso
07 oct 2022
Dans l'avenue où l'on parle seul, les conditions de la folie posées, celle d'un examen aussi s'ordonne, qui concerne le transfert. Généralement lorsqu'on parle du transfert à un psychanalyste il se tait, et lorsqu'on s'adresse à un groupe il n'y a pas beaucoup non plus de répondant. À ces propos, pour signifier l'émis, on parle des (a) billets. Ce billet-ci ramène le gibier d'un petit tour plus large, ayant cherché ce qu'on dit du père, pour dîner – puisque c'est à manger qu'on rapporte (selon Totem et Tabou). Le meurtre du père, passons vite là-dessus, c'est tout à fait traitable à partir de la drogue. On sait que le LSD était tout à fait courant aux secrets de fabrication d'Éleusis – selon son redécouvreur Hoffman, et qu'il fut implanté à Amarna pour suivre en Manas de Moïse – au Canada les universitaires en parlent ; d'où réémerge tout à fait naturellement le sacrement chrétien aux faits du chimiste StAntoine en Égypte etc.. L'interdiction de ce fruit, comme celle de la coca pour Freud, vaut pour un meurtre pour les shamans, et nous devons passer outre mais sans l'oublier, car, entre les hommes et femmes il y a des différences d'hormones, qui commencent à ressembler à des langues lorsqu'on en parle au 20em siècle.
Il faut un peu évoquer les chromosomes dans ce cas, parce que ces affaires de chiffrage et déchiffrage, que par exemple Lacan ne cesse d'évoquer aux articulations de la représentation en général et jusqu'à la particulière du signifiant – doivent être censurés là où ils toucheraient le code aux molécules parce que lorsqu'il en parle c'est coïncidant à l'accent qu'il donne, ainsi que ses élèves, à toujours revenir au corps. Le corps est extrêmement important pour les psychanalystes, font-ils savoir. Mais pas celui d'Oedipe, à peine celui de Moïse, et les addictions de Freud, selon cette science du psychisme, dans son état actuel, n'ont rien à voir avec la castration. Il faut passer vite là-dessus, parce que, ce qu'on ramène de gibier, c'est d'une toute autre race, c'est une question « qu'est-ce qu'un père ? » ou « qu'est-ce que le père ? » - on ramène une question ; c'est typique de la "qu'est-ce" de 'raisonnance' de la communauté familière à Lacan.
À cette question sans réponse, comme un corps sans organe (une réponse peut être assimilée à l'organe de sa question, dans la perspective où certaines demandes avancent sur l'avenir d'une pulsion), j'ai ramené à tous les coups, la première qui m'est venue : 'le' père c'est tout à fait le chromosome Y. En terme de langage cellulaire ça s'y prête fort, au point de légitimer cette première réponse. Mais comme la communauté cherche la réponse, ce n'est certainement pas en la donnant qu'on la trouvera. On pourra se ronger jusqu'à l'Y que ça n'aura pas été considéré comme une chasse "pabredouille". Je m'arrête l'(a) pour ne pas faire des gos billets.

Ouarda Chouat il y a 1 mois (modifié)
Bonsoir Christian,
Tombé par hasard sur votre chaîne et je m’abonne mais j’entends le complexe d’Oedipe aussi pour la fille, ne parlons nous pas du complexe d’Electre ?
J’ai à peine lu Freud, incapable de lire Lacan mais j’ai parcouru JUNG, ancien élève de Freud, dont je préfère sa conception de la psychanalyse.
Par contre, j’ai à peine abordé Adler contemporain de Freud, cependant, je ne comprends pas pourquoi est-il passé aux oubliettes ?
Addons Pso
07 oct 2022
Aux oubliettes ? cherchez Irène Adler, le retour fait femme, dans Un Scandale en Bohème (wikipedia), parmi les aventures de Sherlock Holmes, pastiche de La Lettre Volée écrite par C.Doyle en hommage à E.A.Poe (comme Sénèque son 'Oedipe' pour traduire l'envers de celui de Sophocle).

Addons Pso
08 oct 2022
   La psychanalyse à son second moment, le temps lacanien ou "tychique", affiche une dénégation, une sorte de dénégation en elle-même – on peut dire « trahit sa trahison » si sa trahison c'est d'anéantir la question du père et si trahir c'est cette dénégation qui affirme « je soutiens le père symbolique ». Son mouvement débute avec le siècle qui découvre le code génétique et notamment une de ses règles principales qui est la filiation Y (à savoir qu'un Y ne s'éclipse jamais tant qu'il se propage en la filiation paternelle) et que le patronyme ( le nom-du-père en langage courant) la trace (comme un marqueur suit une molécule chimique). Cette filiation tracée définit le père symbolique, et un soutien du nom du père qui ignore cela qu'il signifie entraîne une perte du réel. Non pas que le réel dût être ceci ou cela comme un chromosome, mais parce qu'il se trouve dans le code, chiffrage et déchiffrage du vivant, traité principalement dans le sommeil mais aussi dans l'hypnose courante, collective, qui occupe notre vie sociale comme l'eau de la mer occupe le fond des océans.
   Cette seule façon, le langage social, de réaliser le traitement du code, incommunicable dans le sommeil, positionne son opération dans le groupe social, qui fabrique l'hypnose, afin d'y mettre une terme, renoncer à l'hypnose. C'est le geste de la psychanalyse, dénié au second temps. Durant ce dernier un discours concourant, appelé 'antipsychiatrie' livrait l'analyse du jeu social de la dénégation et de l'hypnose. En gros, la famille garante du Complexe d'Œdipe laissait à la perte du réel, soit le schizophrène soit le grand homme, et à l'espoir d'une réalisation la dissidence. Troisièmement il en ressortait l'interprétation du transfert – mais attention ! non pas l'interprétation qui s'en suit prononcée du négoce du transfert, mais le transfert comme une interprétation. « Faire un transfert » durant la cure est en quelque sorte interpréter la dénégation de la psychanalyse ; c'est un processus circulaire névrotique, une manière de consacrer le symptôme, les spécialistes diront : manière de sacraliser la castration. Mais l'antipsychiatrie n'a pas pu atteindre l'analyse de ce point, faute de moyens. Les temps n'étaient pas encore arrivé à ce terme où le traitement de l'information (électronique) a imprégné, nimbé toute la vie sociale ; c'est à dire aussi le traitement du code et son interprétation automatique (IA).
   Cette 'invasion' faut d'avoir été alors interprétée, s'est entretenue dans l'hypnose confortée du transfert névrotique jusqu'à un dernier symptôme, dans le malaise jusqu'à la mélancolie collective et les manipulations génétiques quasi suicidaires, de traitements 'pathologiques' de codes biologiques.
   Après avoir parlé de corps sans organe, syndrome de Cotard en psychiatrie, d'hommes sans gravité, rival de l'entité virtuelle cybernétique, il reste que le lacanisme au terme de sa perte (du réel) a été dénoncé de 'machines désirantes' (lorsque Lacan a commencé son enseignement, il a renoncé, après l'avoir déclaré, à enseigner que les machines parvenaient à livrer de meilleurs interprétations s que les psychanalystes en personne). Ce concept de "machine désirante" a été proposé quand Lacan avait régressé dans le moyen-âge et que l'antipsychiatrie n'arrivait pas à traiter le transfert. L'hypnose commençait à obnubiler les tentatives psychanalytiques et le terrain de la grande domination par la propagande n'avait plus de bornes. Il ne manquait plus que de retrouver le transfert dans le traitement de l'information pour se sauver.

- suite -