10 sept 2022
Propos intéressant,
volontariste et affirmatif, qui verrait la psychanalyse progresser, à la
lettre ; c'est à dire – je cite « ce en quoi consiste le réel de la
psychanalyse, c'est de réinclure le sujet dans ce qu'il dit ; c'est à
dire le sujet dans son dire et de voir qu'il est toujours en exclusion,
une exclusion interne par rapport à ce qu'il dit » (45:15 à 46:10) –
progresser de réinclure le sujet dans ce qu'elle dit, c'est à dire le
sujet qui y est toujours en exclusion, en exclusion interne... à savoir
la personne que depuis L'Homme Moïse et le Monothéisme (Freud.1939) la
Psychanalyse n'a pas encore réinclus, de manière interne, ici, en
psychanalyse : Akhnaton (le pharaon que Freud situe à l'origine de
Moïse). Le sujet, Akhnaton, qui parla bel et bien de son corps, a été
désigné par et dans la Grèce antique, sous le nom d'Œdipe. L'étude,
l'analyse, la connaissance du 'complexe d'Œdipe réclame qu'y soit
réintégrée cette physicalité (la notion n'en avait pas manqué à
Freud, qui – voir K.Abraham et d'autres – s'évanouit quand cette
ultime, extrême, identification réussie allait être touchée). Ce
franchissement d'une petite inhibition dans l'histoire de la psychanalyse
paraît comme « accéder à ce symbolico-réel (sic) ». Pour honorer
cette histoire, cette identification du sujet de l'Inconscient ne retire
rien à la thèse freudienne, mais y ajoute beaucoup. La thèse freudienne
du refoulement du nom-du-père ('Œdipe' et d'ailleurs bien d'autres noms
selon les pays, langues et époques) est bien vérifiée par elle-même,
dans sa propre clinique, à laquelle s'ajoute sa capacité à s'en rendre
comte et s'en affranchir. Pour cela il faut qu'un courant psychanalytique
renaisse, fort de porter cette compréhension que l'Œdipe-Akhnaton est la
démonstration dialectique de sa démarche contre l'ignorance.
isidoor2
10 sept 2022
attention à ne pas confondre le sujet avec la personne |
Addons Pso
10 sept 2022
@isidoor2 1/n Merci Isidoor, je hante la psychanalyse sans y trouver
personne. Je peux des dizaines d'années n'avoir pas une réponse ;
sachant que le sujet brille du silence des pulsions, je n' « honte »
pas, la psychanalyse pour autant. Mais quand j'entends parler, quel
bonheur ! Alors merci. Votre parole m'avertis que je pourrais confondre
sujet et personne. Je pense comprendre ce risque de ce que je prendrais un
corps animal (biologique) insoucieux de son invasion par le langage. Mais
dans l'exercice il y a une particularité qui éloigne cette confusion.
Nous parlions (dans la vidéo de Nous et le Réel) d'Œdipe non pas
directement pour qu'il s'agisse des uns des autres, de vous ou moi etc..
mais en sa fonction de 'grand homme' – celui dont Freud parle qui agence
une fonction bien singulière de la personne, autrement dite un
représentant des peuples, foules ou masse etc..
Il y a le complexe, qu'on l'appelle d'Emmanuel, vous savez, la sœur
Emmanuelle de Brigitte.. de Freud, du quidam et autre, c'est une chose en
soi à laquelle on donne un petit nom. Celui-là, ce nom, mis en fonction
de sujet ne se confond pas avec la personne, le réel du bi-O (si vous me
suivez le regard borroméen). Mais lorsqu'on lui donne un nom de mythe, le
nom d'un imago d'une culture, alors cette chose en soi se rapporte à un
individu distingué dans la foule, dans un grand 'Autre', de cette
manière qui pour Freud est une énigme – celle qu'il tente d'exposer de
Totem et Tabou à Moïse et le Monothéisme.
Pourquoi au demeurant s'est-on mis à tortiller ce titre du testament de
Freud à l'insistance qui précise l' « homme » 'Moïse' ? C'est
apparemment parce qu'il y a une singulière question de personne qui se
confond avec un sujet, quand le corps biologique de l'humain répondant au
langage, s’éprend à son destin, d'un devenir que l'Autre va prendre
pour refoulé. Voyez bien que c'est ce qui étrangla Freud, son cancer je
ne dis pas, mais ces évanouissements, son oubli de citer K.Abraham dans
le susdit Moïse et le Monothéisme, et probablement son oubli parent
qu'il n'aurait pas dû taire aussi honteusement l'ascendance que prenait
son double neveu Bernays sur.. les foules, etc... Cependant il (Freud)
arrive à chuchoter : « traitez les peuples comme des individus
névrosés » (ref.Moïse & Monoth, tjrs) – c'est à dire, voyez au
sujet de la culture quelle personne vous refoulez. (évidemment vous
l'aurez compris, cette personne, son identité, refoulées, c'est Akhnaton
avec, comme tout bon refoulé s'entend, la petite tribu de signifiant qui
l'accompagne)
Addons Pso
14 sept 2022
@isidoor2 2/n
J'ai voulu vérifier le statut de la "personne" dans la
terminologie lacanienne, me souvenant que dans le cours de son
enseignement il déclare que, sur la question de la 'personne' il n'a pas
beaucoup avancé. Avec la méthodologie de notre métier je me suis mis à
flotter pour commencer sur son inaugurale « De la psychose paranoïaque
dans ses rapports avec la personnalité » où j'ai appelé la première
occurrence du terme "personne", que l'on trouve opposée à
l'"individu". Du moins dans ce PDF ( url à la demande / youtube
n'enregistre pas les commentaires avec url ) l'expérience ramène un
singulière coquille. Je dis "singulière" parce qu'il s'agit de
l'absence d'une parenthèse et notamment du signe typographique de la
parenthèse d'ouverture (qui doit précéder la parenthèse de fermeture).
Lorsqu'on connaît l'importance de ce sigle dans la cybernétique
lacanienne qui suivra immédiatement, il y a de quoi jubiler. En preste «
Lacan la fermera sur une personnalité jamais ouverte ». Mais il faudrait
encore plus d'étude pour serrer cette interprétation et là n'est pas la
question. Avant cet essorage nous avons déjà la preuve que lorsqu'une
réponse lacanique pose qu'« il ne faut pas confondre le sujet et la
personne » elle interdit en quelque sorte d'autre réplique ou suite (que
cette enquête dirigée vers un chemin qui se perd).
Puisque je suis parti sur une autre piste encore, je garde le
croc-en-jambe dans les acquis, et en direction de rendre à la
psychanalyse son être de noblesse (Akhnaton-Moïse-Oedipe, de son petit
nom Triplex Trismegiste), maître trois-fois-nommé au moins en
psychologie collective, j'éclairerai un petit peu la distinction,
généralement floue entre le mythe individuel du névrosé et le mythe,
plus généralement connu comme collectif. Le premier, l'individuel, est
notamment à la recherche de son corps, qu'on calcule en « Réel »
autrement Imaginaire ou Symbolique. Ce calcul s'applique dans la dimension
collective à ce que Freud a recherché de « Grand Homme » à l'indice
du leadership des foules, ou de création de "mèmes" religieux.
Sa quête on le sait, on le saura ou on finira pas le savoir, était
névrotique
(*) – et nous lui en savons gré de nous y avoir
ouvert. Pour la
distinction recherchée la comparaison du mythe avec le fantasme est
féconde. Ce dernier bidouille le sujet et l'objet et par conséquent
aidera à répondre à l'énigme de la distinction entre sujet et
personne. Nous avons là au moins une thèse sur le sujet. Reste la
personne.
Si nous appliquons cette règle relationnelle au mythe, dans sa version
collective, il prête le 'grand homme' à l'opération. Où nous relevons
$<>a du fantasme, dans tel mythe le grand homme se joue, du
collectif dans une conjonction magistrale du signifiant maître et celui
de la foule, qu'on aurait tendance à écrire S2 pour correspondre au
savoir collectif que le grand homme domine. Il s'agit du très classique
S1>S2 qui domine le susdit $<>a. Et là nous sommes encore dans
les clous, même si nous y avons posé l'énorme "principe de
tout" (saussurien) qui risque maintenant d'encombrer la rue.
Heureusement je ne tiens pas à arrêter une vue du mythe fait pour
échapper. Je ne tiens qu'à ce fait d'objet que l'on trouve dans le
fantasme, et je considère qu'on puisse trouver la personne dans le mythe.
Selon la suggestion très légère que je fais, elle serait, comme l'objet
en fait, dans le signifiant en corps – ce qui n'est pas une formule
vaine si je le substantifie, ledit corps, en code génétique.
*
- À propos de "la
névrose de Freud" j'insère ici le commentaire que je
plaçais en https://youtu.be/iH3amk7w3mM
( Conférence de Charles Melman 20 septembre 2019 La névrose
de Freud ) sans en attendre trop d'écho. |
Addons Pso
12 sept 2022
Je me suis trouvé comblé quand j'ai entendu que « la névrose
de Freud » s’appuierai sur le « Trouble de la Mémoire sur
l'Acropole » ; et avant de livrer ma contribution j'appellerai
des érudits une information, supplémentaire à celle que
j'apporte par ailleurs ici : lors de ce périple à la godille,
bien expliquée de Corfou à Athènes, la caractéristique se
trouvait effectivement soulignée déjà au passage à Rome, où
au jour près, les deux frères auraient pu assister à une
intronisation de Ernst Haeckel. Aujourd'hui Haeckel est réputé
« père de l'écologie » (et ne c'est pas très flatteur au vu
des résultats, mais ) à l'époque sa célébrité était celle
d'apporter le darwinisme aux populations européennes/germaniques.
Or toujours Haeckel, était aussi singulier d'appliquer à l' «
âme » un traitement qui ne pouvait pas laisser Freud insensible,
à la charge lui d'une théorie de l'âme également. Donc lorsque
C.Melman ici souligne l'enjeu de la notoriété exprimé sur
l'Acropole, cet enjeu avait certainement été attisé par le
mépris qu'il aurait montré pour Haeckel. Mais c'est là où j'ai
besoin d'aide et de confirmation, si qq1 le sait, a) s'il
s'agissait du même voyage et coïncidence de dates – et
accessoirement b) où et quand Freud mentionne-t-il Haeckel qui
était si fameux jusqu'à aujourd'hui, dans son œuvre ? Merci
pour le renseignement s'il est possible ; et j'en arrive à ma
conception. À savoir qu'il
est notable que Freud a rencontré sur sa base (son 'terrain/pain'
27:56) historique une épineuse défaillance – il s'en évanouit
d'ailleurs (re.Wladi.Granoff au minimum), au signal que Œdipe
avait 'vraiment existé'
(K.Abraham n'était pas seul, il y avait Velikovsky derrière et
aujourd'hui de nombreux tel M.Bernal/BlackAthena) – c'est à
dire exactement motif à tel 'trouble de la mémoire' qu'il
décrit à R.Rolland. Je le redis, il paraît que ça ne s'entend
pas : ce sentiment d' "inquiétante étrangeté" (36:50)
et son « ah, bon, eh bien ça existe vraiment alors !? » est
irrépressiblement appelé lorsque physiquement il, Freud, arrive
sur le théâtre de l'histoire, sur la scène (Athènes) hantée
par la présence physique d'Œdipe, nom du corps historique
d'Akhnaton. Jusqu'à ses derniers mots il en restera embarrassé
(Moïse et le Monothéisme = « quel dommage qu'on n'en sache pas
plus sur Akhnaton, on a pris garde de ne pas nous renseigner »
etc.. - aujourd'hui nous (du titre augmenté "l'homme »
Moïse..) en écririons « L'homme Œdipe et la Psychanalyse)).
En complément :
On peut tirer des
hypothèses de l'analyse d'un symptôme ; on peut aussi s'appuyer
sur les probabilités pour la garantir d'autant plus. Étant
donné que la probabilité est très grande que l'histoire d'Œdipe
contée par Sophocle, mémorisée en Grèce etc.. ait été en ces
lieux, le récit historique d'Akhnaton, Amarna, sa famille et de
sa politique. On peut y trouver de la confirmation supplémentaire
dans des faits conséquents à cette nomination - c'est à dire
que, s'il est vrai que O=A, il ne peut pas manquer que Freud,
primo attiré par l'Acropole, deuxio y fasse l'expérience exacte
de ce trouble dont il donne son interprétation (parfaitement
congruente à la culpabilité/fidélité paternelle etc..). Il ne
pouvait pas s' "_étrangeter_" en disant « il a
vraiment existé ». Ce type de raisonnement probabiliste (Bayes)
actuellement est très à la mode – mais on peut aussi bien se
passer de cette mode : la (re)découverte d'Akhnaton au début de
la carrière de Freud, l'aura évidemment tracassé jusqu'à sa
dernière publication ; cependant que la charge potentielle
énorme que cette identité, claire aux grecs initiés et
démontrée jusqu'après Alexandre etc.. soit essentielle
finalement à l'identité européenne (judéo-christianisme) ne
peut pas ne pas s'être affichée de la manière la plus stipulée
et la moins vue (durant combien de temps encore..?). |
philippe teis
14 sept 2022
Éclairez ma lanterne : Je ne vois pas ce qu'Akhenaton peut apporter
à la psychanalyse ? |
Addons Pso
16 sept 2022
@philippe teis Pour rester sur un terrain familier, Freud apporte une
bonne partie de la réponse dans son étude consacrée à l'origine du
monothéisme dont il fait une information concernant la psychanalyse. Ce
monothéisme est attribué à un fondateur. Attentif à la structure qui
considère un Inconscient, évidemment nous savons combien est relatif la
détermination qu'on peut attribuer à un individu, qui est dominé par
toutes sortes d'expressions qui le dominent (sociales, historiques,
familiales etc.. Cependant Freud ouvre son exposé terminal (Moïse et le
Monothéisme est une compilation en trois parties) par un accent explicite
sur la part dévolue à l'individu dans ce grand spectacle du monde. Voici
ce qu'il écrit : « ( cet individu est ) sans doute le plus pur cas de
religion monothéiste dans l'histoire de l'humanité ; quelle valeur
inestimable aurait pour nous une connaissance plus approfondie des
conditions historiques et psychologiques de sa formation! Mais on a
veillé à ce que nous ne puissions avoir trop de renseignements sur la
religion d'Aton. »
L'extrait est ambigu mais sans tiédeur. Il annonce une "valeur
inestimable" qui a été par ailleurs "cachée, éteinte"
– et en même temps on flotte entre l'attribution de cette valeur
d'intérêt, soit à une religion (atonisme) soit à un individu (en
prenant la phrase à partir du paragraphe qui précède il est indubitable
qu'il parle du cas d'un individu), celui qui fait l'objet de son enquête,
l' « homme » Moïse aussi relevé « grand homme ».
Donc lorsqu'on se base sur ce que dit le fondateur de la psychanalyse,
dans le passage où il campe l'objet de son intérêt (le grand homme, le
meurtre du père, la civilisation), il est franc et massif que la
connaissance d'Akhnaton apporterait/apportera quelque chose d'important à
la psychanalyse. Sur cette base-là, maintenant, on peut se demander quoi.
Ce qu'Akhnaton peut apporter à la psychanalyse ne peut pas être trouvé
immédiatement. Non seulement « on a veillé.. » à rendre l'enquête
difficile et puis tout simplement, lorsqu'on cherche quelque chose c'est
qu'on ne le trouve pas. Il faut du temps, suivre, interpréter, recouper
etc.. on se laisser guider par des indices, principalement par les
aspérités que laisse de traces le refoulement. Il y a au départ deux
voies associatives ouvertes : la première est celle que Freud a prise. On
peut la parcourir, en prendre connaissance, éventuellement la poursuivre,
l'approfondir etc.. elle se dirige vers la mémoire gardée par le peuple
hébreux au signal de 'Moïse'. La seconde voie est celle qui a croisé
cette première intention. Elle l'a pour ainsi dire "percutée"
– Freud s'en serait évanoui. Les témoignages sont assez nombreux de
l'accident et d'autre part ils ont laissé des traces dans son étude (des
oublis ou refoulement qui ont été notés, repérés par les exégètes
de Moïse et le Monothéisme). Le personnage représentatif de l’événement
est Karl Abraham qui faisait remarquer en 1909 que Akhnaton présente de
nombreux signes qui sont exposés d'Œdipe dans son mythe en Grèce. Cette
coïncidence entre le mythe et l'historique que l'Europe à l'époque
découvre d'Akhnaton (égyptologie fin 19em) n'interpelle pas que Karl
Abraham mais un autre élève psychanalyste de l'époque qui ira, sur ces
entrefaites prolonger son étude plusieurs années sur le terrain. Il
s'agit d'Immanuel Velikovsky qui finira aux USA ami d'A.Einstein et auteur
d'une stricte assimilation de la légende d'Œdipe aux artefacts
égyptologiques, thèse actuellement généralement admise aux états-unis
Martin Bernal / Black Athena etc..
Telles sont les deux grandes ouvertures, par Freud 'vers' Moïse, par
Vélikovsky/Abraham 'par' Œdipe. Il en existe une troisième,
d'importance magistrale ouverte par l'historienne Frances Yates / Londres
qui se branche par l'étude de la Renaissance et du grand trouble qui
exista à l'époque lorsque Rome/Vatican identifia un traditionnel héro
des Pères de l'Eglise, un Hermes Triplex, Triple Maître aux Trois noms
etc.. comme le fondateur d'un monothéisme solaire en une cité
égyptienne, Adocentyn/ Cité d'Adon etc.. – l'affaire fut gigantesque
tournant autour de la guerre de trente ans, de l'émergence du
protestantisme etc.. L'inquisition y mit un terme jusqu'à I.Newton qui
déclara que cette affaire était beaucoup trop dangereuse. Cette
troisième ouverture aujourd'hiu accessible compose avec les deux
premières, un matériel abondant propre à aujourd'hui à une
satisfaction posthume d'une « connaissance plus approfondie des
conditions historiques et psychologiques de la formation de l'atonisme par
Akhnaton ».
philippe teis
16 sept 2022
@Addons Pso Merci pour votre réponse. Je ne connaissais pas
l'étude de d'Immanuel Velikovsky. Je n'ai pas l'impression que cela
préoccupe beaucoup les psychanalystes. Œdipe est un mythe, Akhénaton
a existé, ce n'est pas sûr pour Moïse. Je suis surpris par ces
entrechoquements entre mythes et faits historiques, entre imaginaire
et réalité à partir desquels vont se construire des thèses, qui
sont au fondement de la culture. En ce qui me concerne assimiler
Œdipe à Akhénaton et à Moïse en faisant un détour par
"L'homme Moïse et la religion monothéiste" de Freud
aurait un effet un peu troublant. En effet je vois "Œdipe
roi" comme une œuvre littéraire qui vient étayer une
réalité psychique. Œdipe devenant un personnage historique c'est
à nouveau me questionner sur la place de l'imaginaire dans ma
manière d'appréhender le monde. Mais ce questionnement est déjà
entrepris et à part le fait qu'un Œdipe issu de contrées
lointaines renforcerait l'idée d'un complexe d'Œdipe universel,
toutes ces thèses ne changent rien à ma mon approche de la
psychanalyse. Mais j'ai bien compris vos arguments concernant
l'importance que Freud accordait à Akhénaton mais je ne vois pas
de quoi il s'agit. A méditer alors. Je suis preneur de toute
nouvelle idée qui peut me faire progresser. |
Addons Pso
17 sept 2022
@philippe teis Grand merci aussi ; non seulement vous permettez une
poursuite mais vous livrez le témoignage du motif pour lequel, ainsi que
vous le dites : « cela préoccupe (pas) beaucoup les psychanalystes ».
Leur possible (dé)motif serait « Œdipe devenant un personnage
historique c'est à nouveau me questionner sur la place de l'imaginaire
dans ma manière d'appréhender le monde (sic)». C'est extrêmement bien
résumé. Par contre, à moi d'être troublé lorsque vous faites suivre :
« Mais ce questionnement est déjà entrepris.. » ; à quelle entreprise
faites-vous allusion (outre celle dont nous parlons déjà, Vélikovsky
etc..) ?
Je vais donc poursuivre puisque vous insistez en redisant « mais je ne
vois pas de quoi il s'agit » car effectivement c'est sur une longue
enquête que nous nous serions engagés. Pour nous donner du courage,
prenons un casse-croûte si vous voulez bien. Déjà prendre connaissance
d'I.Vélikovsky était substantiel. Mais nous devons prendre des forces
encore. J'atteste personnellement que l'information qui suit, m'est
parvenue comme confirmation, une fois la thèse écrite. Il s'agit d'une
publication égyptologique ; elle est aussi simple, claire et directe que
sa démonstration Œdipe = Akhnaton – celle là vient de Ahmed Osman, «
Moses: Pharaoh of Egypt » [sorry commentaires youtube/pas de liens –
facile à trouver] ; elle a la puissance d'un siège éjectable du sens
commun, en démontrant Moïse = Akhnaton (j'ai fait connaissance de
A.Osman au moment de sa publication, je connais bien et peux en
répondre). Nous traiterons si vous voulez ce sujet qui décuple la
première équation A=O ; mais je pense qu'à ce présent moment nous ne
perdrions rien à regarder vers l'horizon où tout cela nous mène.
Rassemblons un résumé du point où déjà nous sommes :
Nous sommes partis de l'examen de l'Œdipe dont Freud parle, qui agence
une fonction bien singulière de la personne (distinction sujet &
personne).
Sur les propos de CDSantini, j'y ai trouvé (1er commentaire) juste de
"réinclure Akhnaton dans la psychanalyse", à l'instar de
"réinclure Oedipe dans ce qu'elle* dit". (*:elle, la
Psychanalyse). En m'inspirant de CDS manifestement j'énonce une
invraisemblance. Elle voudrait dire que, de la psychanalyse, Œdipe fut
exclu ! Est-ce un non-sens ? Absolument pas si de la Psychanalyse, le
fantasme est celui d'une exclusion, voire d'un exclusif : c'est le juif
exclu, Moïse. En bref et accordé aux manières de l'Inconscient : en
mettant Œdipe au cœur, au motif et à l'origine de sa psychanalyse,
Freud traduit, énonce le fantasme refoulé de l'exclusion. [[je suis
intervenu à ce propos également sur la youtube iH3amk7w3mM titrée «
Confe´rence de Charles Melman 20 septembre 2019 La névrose de Freud »]]
Est-ce que je viens de faire un tour de passe-passe ? Nommément
borroméen.. ? Faut voir... et comme d'usage, il faudrait le simplifier en
le mettant à plat. Je le réexpose donc de cette autre manière :
Moïse est bel et bien le fantasme de la civilisation – en tant que la
psychanalyse est celle de la civilisation (selon le souhait de Freud «
analyser les peuples comme des individus »), elle identifie et analyse
Moïse comme son fantasme.
Corrélativement Œdipe est son mythe. Lorsqu'elle le réintègre en
elle-même (au sens C.D.Santini) – par conséquent dans la civilisation
– elle l'y retrouve comme Akhnaton, c'est à dire un corps (un corps
particulièrement emmanché dans ladite civilisation, puisque
représentant de la foule (grand homme de son peuple égyptien) et
singulier individu (« premier individu de l'Histoire »[sorry
commentaires youtube/pas de liens – belle page sur une akhenaton_01.htm
@ osiris.net ] le grand égyptologue du début rédac Mo&Mo/Freud, Sir
Flinders Petrie)
Voilà si je ne me trompe, le point où nous sommes. De là, réalisons
notre but du moment : vers quel horizon le vent tourne-t-il ?
L'inclusion d'Akhnaton dans la psychanalyse, se résume à l'ouvrir d'une
perspective : le discours de la psychanalyse est soutenu par un corps, la
chose freudienne s'en réclame ; il s'agit d'une entité qu'on appelle
autrement 'individu' et qui répond du réel pour autant qu'il parle. Pour
s'inscrire cependant, il faut qu'une entité individuelle, de ce réel
traduise un code. Je m'excuse si cela semble un théorème mais il est
bien précisé qu'il s'agit d'un horizon. Il dessine simplement quelque(s)
certitude(s) notamment que durant les premières phases de développement
de la psychanalyse, un code génétique a envahi la connaissance en
stricte synchronie ou coïncidence avec un code électrique/informatique.
La dimension du code est inhérente au discours originaire, primitif, du
lacanisme – « Psychanalyse et Cybernétique » montre le code traduit
en signifiant. C'est là où nous allons voir.
philippe teis
17 sept 2022
? @Addons Pso Bien joué, je ne m'y attendais pas ! Voilà l'idée
dont je parlais. Je ne suis pas sûr d'avoir compris où vous
vouliez en venir mais je vais tout de même réagir dans les lignes
qui suivent.
Donc s'agit-il d'un peu plus d'eau à mon moulin, de grain à
moudre, d'un coup d'épée dans l'eau ou d'une idée majeure ? On va
voir.
Il y a longtemps j'ai écouté un conférencier qui expliquait que
Freud avait privilégié les références grecques à celles juives
bibliques pour rendre plus acceptable la psychanalyse. Voilà le
juif exclu que vous évoquez comme angle mort de l'œuvre
freudienne.
Mais si j'ai bien compris lorsque que vous dites que A=O et que vous
insistez sur le corps d'Akhénaton vous énoncez quelque chose
d'encore plus atroce. Jusqu'à maintenant je voyais Œdipe comme le
personnage d'une fiction qui ne connaissait même pas la vraie
nature de ses actes. Avec l'entrée en scène du corps d'Akhénaton
toutes les abominations du mythe qui ne devaient pas sortir du
fantasme sont exposées au grand jour aux yeux de tous, en tant que
faits historiques. C'est effectivement très troublant. Mais pas
tant que ça. En effet n'avons nous pas pour certains d'entre nous
été confrontés à la scène primitive ou ce qui est plus
fréquent surpris la nudité de la mère et découvert le réel
d'une castration inadmissible ou même été confrontés à un
moment ou un autre au trou dans le regard et la parole de la mère.
Le réel tout comme le fantasme et l'imaginaire font partie de notre
vie. Rajouter du réel par l'intermédiaire d'Akhénaton au mythe
fondateur de la psychanalyse est inconfortable mais ne modifie pas
le cours tranquille des choses. Cependant commettre l'inceste et le
parricide n'est pas le même réel que ceux que j'ai évoqués plus
haut. On est plus j'ai l'impression dans un phénomène de l'ordre
de la psychose ou de la perversion. Mais il n'y a rien de nouveau
pour moi dans tout cela. je peux tout à fait envisager l'imaginaire
du mythe à la croisée de plusieurs structures inconscientes
névrotiques, psychotiques et perverses.
Alors qu'est-ce-qu'Akhénaton change pour moi ? Et bien que le mythe
d'Œdipe est l'angle d'attaque de la psychanalyse en fin de compte
le plus soft qui soit et qu'envisager un mythe travailler par le réel
est une voie plus trash mais tout à fait envisageable. Toute ça ne
fait que renvoyer à la question du commentaire précédent,
c'est-à-dire quelle place je donne à l'imaginaire.
Donc je ne dirais pas que toute cette histoire autour d'Akhénaton
n'est qu'un coup d'épée dans l'eau mais plutôt un peu de grain à
moudre. Ce n'est pas mal. L'information est déjà digérée. Mais
je ne suis peut-être pas à bout de mes surprises, avec par exemple
le code dans la psychanalyse dont vous vouliez parler. J'espère
être en phase avec votre commentaire. |
Addons Pso
18 sept 2022
@philippe teis Oui, vous êtes tout à fait « en phase avec /mon/
commentaire ». J'apprécie d'ailleurs l'apport que vous y faites en
apportant des qualités/qualificatifs, que je n'aurais pas su moi-même
produire. Notamment « quelque chose d'encore plus atroce » et/ou «
travailler par le réel est une voie plus trash » ; c'est un écho très
pertinent je crois, de cette approche de la 'physicalité'. J'emploie le
terme 'physicalité' ( ..encore ces URL que Youtube n'autorise pas ! sorry,
voir wiktionary) tant la dénonciation du 'Réel' peut être délicate.
Cependant cette notion (Réel) aboutie jusqu'au nœud borroméen est faite
pour servir ; en l'occurrence (et pour satisfaire à une question que vous
mentionnez du rapport judaïsme et hellénisme), ledit 'réel' tient les
deux instances autrement disjointes de l'imaginaire et du symbolique. Vous
l'avez là. Cet atroce et trash qu'on pourra écrire « atrash » fait
tenir ensemble, comme l'imaginaire et le symbolique, l'hellénisme et le
judaïsme. Mais on voit que c'est tellement parlant qu'on dira que c'est
abuser !
Cette histoire du corps qui a donné de la voix, peut-être, et de la voie
très probablement, à ladite civilisation du malaise, avant qu'on la
théorise trop pour « s'envoler dans les plumes (!) », il faut la
réaliser comme vous voyez que je le fais à chaque fois plus
précisément, d'une documentation, de faits, de "choses" qui ne
sont pas des symptômes mais « l'épié » dudit "réel". On a
trouvé en effet, des empreintes de pas de "dit n'ose hors" à
la Renaissance. C'est un fait, en fait une parole, des "peuples"
(ceux et ainsi que Freud nous demande de nous enhardir à les écouter /
voire psychanalyser). Bref, voici de quoi il s'agit pour nous permettre de
voir clair ensuite :
Ce nœud borroméen du blason d'une famille borromée au fronton du
Vatican à Milan (Duomo), parlait à La Renaissance quand elle allait se
taire avec ; pour dire que la fondation de cette civilisation
judéo-chrétienne venait d'une expérience d'une « très haute
antiquité » s'étant déroulée en Égypte. [mes sources ici sont celles
du Warbrug Institute/Frances Yates]. La personne ayant été à l'origine
des cultures et judaïque et hellénique, était un « roi égyptien
fondateur d'une cité solaire », qui portait à ce jour trois noms. On
l'appelait le Triplex. Ceci pour rappeler que la notion d'un 'père'
trois-fois-nommé (Triple Maître) a pétrie le christianisme (du moins
méditerranéen) du début jusqu'en 1600 – disons cette date pour
mémoire de l’exécution de Bruno, qui signalait l'ostracisme, le
bannissement de la mémoire, de ce Trismegiste. Ce que cela signifie pour
le dire encore, c'est que pendant 15 siècles c'était une banalité, un
sens commun, qu'un personnage nommé ceci en égypte, cela à Jérusalem,
et encore cela à Athènes, était à la fondation de la civilisation. Ce
sens commun a été typiquement refoulé pendant 3 siècles seulement,
c'est à dire très récemment et c'est simplement la levée de ce
refoulé que l'égyptologie proclame quelques années avant 1900 (et c'est
à ce moment que Freud s'en saisit).
En se mettant à l'écoute, séance après séance, siècle après
siècle, de la psychologie collective que Freud cherchait à entendre,
nous soutenons son effort. C'est incontestable. Et comme il le
pressentait, il y a quelque chose à entendre. À ce stade, donc il y a
quelque chose qui peut résonner à nos oreilles – voire y raisonner. Et
la psychanalyse est sommée d'y prononcer une interprétation, du mieux
qu'elle puisse. Assez manifestement, il y a lieu de penser qu'on ait à se
servir de la thèse freudo-lacanienne dite « du Nom-du-Père ». Notez
donc bien que ce que nous avons fait, ne sont pas (que) des « coups
d'épée dans l'eau (sic) ». S'il est si important de (re)passer par la
Renaissance pour traiter notre problème, c'est parce qu'à nous y
reprendre à deux fois rend sensible nos coups d'épée dans l'(a).
(la partie de la psychanalyse s'est déjà jouée à la Renaissance, pour
que nous puissions prendre la mesure de l'enjeu actuel quand nous
reprenons le jeu)
philippe teis
18 sept 2022
@Addons Pso Ah, c'est surprenant, je ne connaissais pas ce domaine
de la psychanalyse. J'ai trouvé quelques liens sur internet et
youtube, j'y jetterai un coup d'œil.
Quelques dernières remarques concernant votre commentaire : c'est
bien vu pour atroce et trash. Il y a énormément de chose à dire
sur ces deux mots. On peut par exemple voir rosse, un vieux cheval,
dans atroce. Sans hésitation j'enchaine avec le "petit
Hans" avec toute les conséquences que ça implique et la chute
du cheval comme le fait le petit a d'atroce pour donner "troce"
qui se transforme sous l'effet de cette opération en trash. C'est
à dire qu'une fois que a est tombé il ne reste que du trash. Il y
a bien cette idée de liaison qui est contenue dans a-troce puis de
séparation. Avec atrash vous condensez la liaison et la
séparation, ce qui m'étonne à moitié.
Donc moi aussi je vois quelque chose dans votre commentaire : c'est
"dit n'ose hors" avec comme le nez au milieu de la figure
dans un processus de métissage des langues, "nose" que je
transformerais presque en "noze" avec cette fascination
pour le z qui disparait mais qui n'a jamais été là et qui répond
en miroir à son opposé le a.
Ce que j'entends c'est la problématique de civilisations qui se
ressemblent mais par un jeu de miroir s'opposent et s'excluent
fondamentalement, qu'un processus alchimique en l'occurrence le
"nom du père" qui transforme le z en a, reconcilie les
opposés, doit transformer en quelque chose de nouveau, de meilleur,
de plus fraternel. Et pour cela la psychanalyse a un rôle à jouer,
elle doit sortir de son déni, reconnaître que A=0=M et prononcer
une indépassable interprétation !
Je pense que l'alchimie ne pourra jamais se faire car la vérité
nous est barrée définitivement. La voie de la sagesse ne serait
pas celle d'une ultime interprétation, mais celle de la
résignation, j'exagère, de l'acceptation. |
Addons Pso
19 sept 2022
@philippe teis Oui ! Le nez pointe dehors, (avance au pif) mais le dit
n'ose hors ; le dit ou le dire seraient plus frileux. C'est une bonne
tranche de rire. Est-ce que le propos lacanien dans le discours analytique
va oser s'aventurer hors de son dire. Non seulement ça semble en toute
logique impossible mais surtout faut-il compter avec sa raison d'y être
(dans ce qu'il dit) et du coup, nous en tenons là une double couche ; et
vous décrivez bien la situation : « sortir de son déni ..//.. prononcer
une indépassable interprétation ! ..//.. l'alchimie ne pourra jamais se
faire car la vérité nous est barrée.»
Vous la faites suivre de la sentence : « résignation », « acceptation
» d'aucuns diront « castration ». À nuancer la vérité 'barrée'
cependant, un 'pas-toute' suffisant explique pourquoi j'ai tant insisté
avec cette affaire de la Renaissance. Tant qu'il est démontrable que
c'est par deux fois que l'on voit une opération de refoulement se
dérouler, strictement à l'identique (répétition) à partir de Marsile
Ficin, (ou Copernic) puis à partir de Freud, nous avons l'opportunité de
voir et traiter deux versions superposables de cette vérité et, si le
pas-tout n'y est au même endroit, pouvoir couvrir par conséquent un
champs unifié.
Pour vous faire sentir à quel point cette allégorie de deux vérités
passantes, est réaliste, on peut faire usage de l'observation suivante :
Prenons l'exercice de la psychanalyse, que nous avons considéré à la
Renaissance traiter le fondateur Triplex à la manière borroméenne
(Milan) comme au 20em siècle à Paris (cabinet Lacan). Puis regardons de
plus près les pratiques. Le projet "Triplex" (du christianisme
jusqu'à la Renaissance) était effectivement caractérisé par une
pratique (Praxis) et nous observons que celui du 20em siècle l'est
également. Lacan identifia ce dernier au Discours de la Psychanalyse ou
Discours Psychanalytique (de « discours qui conditionne l'ordre de faire
dont le psychanalyste est capable » sic/Lacan). Pour que ce discours ait
lieu il lui faut des comparses qui ont aussi été désignés. Et vous le
savez certainement, ils se composent suivant l'algorithme remarquable de
la circulation sur quatre place de quatre lettres/sigles.
Il serait extrêmement malheureux que l'érudition des psychanalystes
ignore la caractéristique, on peut dire 'monumentale' dudit projet
Triplex (que l'inquisition censura en 1600), marquée par la praxis de
circulations de lettre (ou images) sur des places, exactement comme les
Quatre Discours qui, manifestement, quand on en a connaissance, la
rééditent.
Ces faits sont patents. Voyez ces « roues de mémoire » dont la
tradition remonte à Simonide. Elles avaient pour traitement la « magie
cérémonielle » qui était le nom à l'époque de ce que nous appelons
aujourd'hui « psychologie collective » (et sa suite d'enginerie de
l'opinion – neveu de Freud/Bernays – si la psychanalyse ne s'y fait
concurrente – comme Freud le prescrit).
Apporter tant d'air dans la cellule monacale d'un lacanisme cultivant
la résignation, ne peut que le secouer. C'est donc ce qui va arriver. Si
nous commençons à bouger il faut utiliser les outils que nous avons
déjà collectés. Parmi eux l'épée qui battait l'eau, ou l' (a) et
j'aimerais à présent vous interroger – pour un sondage mais aussi une
direction à suivre. Avez-vous lu La Lettre Volée de A.E.Poe (pas
seulement le séminaire mais le texte lui-même) ? auquel cas ou si vous
pouviez le faire, il y a un autre texte à lui confronter ; un texte qu'à
ma connaissance les lacaniens ne relèvent pas, ce qui me paraît très
surprenant. Mais je me trompe peut-être car ils ne me mettent pas dans
leur confidence bien que je sois prédicament des leurs. Mais revenons à
l'épée agitée – les anglais disent wagging the dog – tandis que
"la lettre volée" n'a pas d'enveloppe, ailleurs l'épée a un
fourreau (c'est autre chose que l'eau).
Addons Pso
19 sept 2022
Incise : il faut que nous soyons attentifs. J'ai plusieurs appareils et
connexions internet. Depuis ce matin ce https://youtu.be/ACsyLWLOsyI
affiche sur certains postes : commentaires désactivés. On dirait que le
propriétaire de la chaîne et/ou de cette vidéo interromprait notre
communication pour une raison ou pour une autre. Il est possible que ce
soit du fait de notre échange – pour une fois que ça parle de l'Autre
! Il arrive qu'on en glose pour ne pas y croire. Alors quand ça se
présente.. mais enfin bon.. il faut bien prendre connaissance du monde
dans lequel nous sommes et l'accepter sagement dites-vous.. Un peu inquiet
cependant j'ai été voir votre chaîne attachée à votre nom. Elle est
vide. Est-ce une sorte de pseudo, semblant ? Enfin.. nous verrons comment
cela s'éclaircira.
philippe teis
19 sept 2022
@Addons Pso Quel style ! Non je n'ai pas lu la lettre volée comme
je n'ai pratiquement rien lu de Freud et de Lacan. Je suis désolé
mais avec "wagging the dog" je ne peux à nouveau
m'empêcher de penser au nez et un nez cette fois ci
particulièrement affuté et toujours en anglais :-). Bon j'arrête
de faire de la psychanalyse sauvage.
Quelle étrange impression aussi d'avoir affaire à un discours à
la Borgès qui évoluerait allègrement à travers les époques
(jusqu'à remonter au jurassique), les cultures, les régions mais
aussi les registres où les frontières auraient fini par
s'estomper.
Merci pour m'avoir fait partager votre travail et votre idéal très
élevé concernant le devenir de la psychanalyse et même le devenir
tout court.
philippe teis il y a 20 heures @Addons Pso Il y
a un problème ? J'ai constaté à plusieurs reprises que mon
commentaire était tronqué. Je ne sais pas si c'était une mauvaise
manip de ma part ou un problème youtube.19 sept 2022 |
Addons Pso
19 sept 2022
@philippe teis À propos d'éventuels problèmes techniques, je n'ai pas
élucidé le mien (le « commentaire désactivé » n'apparaît pas
constamment ni pour tous) et sinon des messages tronqués seraient un
problème youtube (que je n'ai jamais constaté – par contre un piège
dans lequel on peut tomber : si on met un lien url dans un commentaire,
youtube semble accepter le message mais, sans vous avertir quand vous y
revenez en réalité il n'est pas enregistré et personne ne l'aura vu.
C'est par tâtonnement que j'ai conclu à cette règle que je n'ai vue
signalée nulle part. Donc « pas d'url dans les commentaires youtube »).
Pour le reste pas mieux d'information. Espérons que si nous le désirons
nous puissions continuer notre échange (votre regard est rare et avec sa
qualité, exceptionnel) ; mais j'ai tellement rencontré de censures
depuis mes trente ans de travaux que je sais que tout est possible. Il est
conseillé de garder des archives/doublons.
philippe teis
19 sept 2022
@Addons Pso Il y aura d'autres occasions. |
Addons Pso
20 sept 2022
@philippe teis Apparemment cette plate-forme tient qui peut faire une
sorte de chambre d'écho au titre abrahamesque (et tant qu'initial) de la
vidéo de CDS. Il y fut aussitôt demandé ; « quelle différence entre
le sujet (dont le lacanisme parle) et la personne (dont le lacanisme ne
parle pas) » Nous nous sommes alors demandé si du lacanisme le Dit n'ose
hors, ne soutiendrait-il jamais la personne. Nous l'avons donc introduite
et c'est un corps. Notamment une personne phallophore* est Akhnaton en
corps. [* le terme "phallophore" employé de la vidéo]. Mais
plusieurs fois la question a demandé où ça voulait en venir.
Pour revenir à la bonne porte, à ce point de départ le séminaire
d'ouverture lui aussi a un corps, le corps de lettres alignées par EA.Poe
: La Lettre Volée dont il existe un double, cependant qu'avant de le voir
en double il faille lire le premier. Cette exigence n'est pas remplie. Il
faut voir autrement d'où nous venons. Il y a la béance du Schéma.L dont
CDS part ou parle – disant qu'il y manque l'Autre quand c'est
manifestement son point de départ (!) ; de sorte qu'on puisse le prendre
au second temps. Après le L échoué dans le schéma.R, la second départ
est le Modèle Optique (suivant la carrière/enseignement de J.Lacan).
Sans se demander si vous l'avez lu (le modèle), vous l'avez certainement
vu et, étudié ou pas, voici ce qu'on peut avancer chercher la trace du
saurien ancestral :
Vous avez remarqué que j'ai retourné des cartes. La psychanalyse
interroge-t-elle le corps ? Que voilà ! La carte Œdipe au verseau dévoile
Akhnaton. Est-ce que le Modèle Optique présente un verso ? Ce serait
d'rôle que j'aurais à retourner les cartes ! Comment se fait-il que je
n'ai jamais trouvé dans le lacanisme que je hante comme un fantôme, une
considération sérieuse (même pas la moindre en réalité) que ledit
'modèle' dans sa position psychanalytique soit La Caverne (de La
République/Platon) ?
Si vous connaissez l'un et l'autre. Le Modop objecte tout de suite s'il
s'en distingue tout à fait, précisément de ne pas porter d'ombre
puisque de caverne il serait tout tapissé et occupé de miroirs – ce
qui notamment exclu le jeu d'ombre qui fait La Caverne. Cet objection est
caduque si on fait attention en lisant le texte de Platon dans son long ;
c'est avec la voix, le son résonnant dans la caverne que strictement,
également tout à fait, La République décrit surajoutée aux ombres,
l'exact même jeu de condensation que celui de la lumière dans le Modèle
Optique. Il est incontestable que sans cette position psychanalytique, le
modèle de Lacan est absolument celui de Platon pour un aveugle. Certes il
faut le voir pour le croire. Ce qui donne la raison de mon invisibilité
dans l'histoire lacanienne.
Mais à présent, actuellement nous avons quelque chose qui n'est pas une
métaphore : la position psychanalytique est la république. Nous avons
constaté que le modèle optique n'est pas 'pour' la république ; son
modèle 'est' le modèle de l'autre. Il y a identité. Et qu'on
pinaillerait importe peu puisque ce qui découle, inspiré alors à
l'observation, c'est que dans sa position initiale, le Modèle Optique
soit, irrépressiblement, le modèle de la démocratie. Le vent nous y a
poussé, maintenant il faudra le vérifier, mais nous y sommes. Voilà un
point dont nous saurions d'où nous venons tandis qu'effectivement se pose
la question : sommes-nous en démocratie ? Est-ce que la psychanalyse
pourrait y répondre ?
C'est un aparté, excusez-moi, je n'oublie pas la question du code et du
corps.
philippe teis
21 sept 2022
@Addons Pso Il y a beaucoup de choses. Je vais vous répondre.
Peut=être pas dans les jours qui suivent. |
Addons Pso
21 sept 2022
@philippe teis (Pendant votre message j'écrivais)
Le passage à la phase suivante, tourner la page du lacanisme – c'est à
dire l'assimiler et passer à son envers – peut être estomaquant ;
l'image d'un organe (l'estomac) va bien puisqu'il s'agit de toucher en
cette troisième période de la psychanalyse, à la physicalité. On
connaît sans doute l'énigme des deux sphinges qui se conclut en faisant
le contraire de ce qu'on apprend de l'« autre des deux ». Ce
qu'on peut faire, justement, au "moment de conclure" (j'entends
au troisième temps de la psychanalyse, après celui de Freud, après
celui de Lacan) est à l'envers du second temps. C'est pourquoi, aux
lacaniens surtout, l'interprétation, le "dénoncé" de la
psychanalyse, paraîtra horrible. Mais au fond il s'agit de cette
'humiliation' que Freud indique à la résistance contre la découverte.
On pouvait déjà suspecter que la physicalité au sein de la psychanalyse
serait une épreuve. Lorsqu'on contemple que Lacan était 'avant tout'
(c'est à dire à l'initial) un cybernéticien qui amenait cette nouvelle
science dans la psychanalyse, et que l'on constate à quelle point cette
casquette première a été ignorée (à ce point, refoulée) – comme
Freud neurologue à partir de son premier essai qui cachait, au fond, la
drogue – on ne peut que comprendre que le Séminaire sur La Lettre
Volée a caché l'immixtion de l'IA (cybernétique), vécue par
l'humanité comme une invasion.
Nous sommes au moment présent où cette conclusion a lieu. Comme le
copernicisme, après une semblable vicissitude a pris l'essor que l'on
sait à présent, le freudisme trouvera effectivement toute sa capacité
à l'issue de ces trois scansions ; par exemple de Freud dénichant
Œdipe, suivi de Lacan en comprenant le Réel, puis sa délinéation au
trait d'Akhnaton. Cependant l'amorce n'est que le détonateur du fracas
qui emporte énormément plus de conséquences et matériaux. J'en ai
dernièrement signalé un : non seulement en 68 Lacan dévoile-t-il
les discours sociaux, mais c'est dans le contexte d'une physicalité
extrême, de la Chose, la chose publique appelée République, qui se
volatilise dans la démocratie. C'est ce que nous vivons à présent dans
le feu et la poussière du féodalisme qui saute sur la brèche, offre sa
régression quand nous ne voyons encore plus rien. Je gage que dans la
clarté revenue la Démocratie sera enfin obtenue. La psychanalyse aura
été la règle de ce passage et transformation.
Addons Pso
24 sept 2022
Trahison, rupture, bifurcation,se trouvent, s'expliquent, s'exposent dans
Encore. Ce séminaire-là expose le passage de la mathémation (mathèmes)
à la nodulation (nœuds) ; c'est une rupture sur un fil du discours,
un passage à une autre dimension, quasi changement de direction si
'reculer' en est un. Ailleurs Jakadi « céder sur l'obstacle »
et c'est sur ce terme qu'il enrage le
20.fev.1973 qu'on lui « désuppose(nt) le savoir (sic) ». Une
lecture qu'il avait faite (de Le Titre de la Lettre) l'avait mené à se
trouver placé au "système" de l'instance (de la lettre)
[p.112] en son nom propre et au centre [p.116]. C'est à partir de
ce moment qu'on voit Lacan présenter à ses à-demi rateurs, des
mathèmes qui s'adonnent à une révision de tout son long enseignement,
et s'échoueront au titre de passer aux nœuds.
Ce passage est une régression. On sait par après que
ceux-ci échouant à leur tour émettront un symptôme (saint homme,
sinthome, etc..) non pas pour s'en sortir mais s'en tirer dedans. Pourquoi
ne fut-il pas une progression ? Du fait de ce qu'on voit, du
lacanisme content de tourner en rond – sort effectif de l'enseignement
d'un sophisme ('nouveau sophisme, trois prisonniers etc..). Du constat
aussi qu'on retrouve cette circularité annoncée dans la dénonciation
enrageante ; « le diagramme circulaire où soi-disant se noue
ce que j'avance (sic/20fev.ibid) ».
J'explicite parce que c'est serré. Le moment où un propos
s'interrompt, se poursuit par une régression, qui est un retour en
arrière. C'est la règle du développement selon le freudisme. Ce moment
est aussi marqué par un point excédant, l'alibi du cercle qui se produit
du coup. Dans l'exemple du passage de Lacan, de la cybernétique de la
modernité, à la formule borroméenne de la Renaissance, le point en
marqué en l'occurrence par cette interprétation que lui livre Le Titre
de la Lettre (un traité sur son enseignement par Jean-Luc Nancy et
Philippe Lacoue-Labarthe) qu'il n'a cessé depuis le début du Séminaire
Encore, de louer jusque là. Au point de cette interprétation, il est
placé au centre de son propre système (L'Instance de la lettre).
Or, comme les sous-titres importent, autant qu'il le souligne
à cette occasion (des « Pages 29, 28 et 29 (ibid) »), le
sous-titre de ladite interprétation est une expression en latin qui
suggère indubitablement le schéma des orbes qui est au principe premier
de ladite Renaissance. C'est à dire que les « sous-fifres »
contre lesquels il peste l'ont remis en face du modèle – aussi
principal que le modèle optique peut être au freudisme – de Copernic
du geste freudien. Seulement voilà ! Dirions-nous aujourd'hui, la
place de ce rappel à Copernic si bien prise par Freud, n'est par
conséquent plus libre. Il faut se rapporter à celle qui suivit de geste
premier, celle de TychoBrahé.
Il faudra continuer à parler de ça, et à partir de là.
Pour le moment, je suis intervenu pour pointer l'interruption d'un cours,
d'un discours, la scansion qui put céder sur l'obstacle.
philippe teis
24 sept 2022
@Addons Pso En fin de compte c'est Freud qui le premier a démarré
les hostilités avec son Moïse. Comme je l'ai expliqué Akhénaton
ne changera en rien mon approche qui n'est ni intellectuelle, ni
théorique, de la psychanalyse. Les crimes commis par Akhénaton me
font penser au crime des frères de la horde primitive qui tuent le
père et le dévorent pour s'accaparer les femelles. C'est à son
issue que ce crime va en devenir véritablement un car les frères
vont alors, on ne sait comment, intérioriser la loi et que va
naître la civilisation. Dans ce processus je vois un passage, une
maturation, une étincelle divine, éléments que je retrouverais
aussi avec le Christ, mort puis ressuscité, fondateur d'une
nouvelle religion. S'il y a quelque chose de similaire avec
Akhénaton c'est du côté de l'auteur de la tragédie que je la
verrais en transformant le réel du pharaon criminel en un mythe que
reprendra Freud pour construire une nouvelle science.
Je vais continuer à faire quelques associations pour exprimer mon
ressenti tout simplement et apporter quelques éléments nouveaux.
Vous insistez avec "le dit n'ose hors". Il est surprenant
que le s qui pourrait être un z se trouve exactement au milieu.
Vous semblez faire comme dans "la lettre volée" des
efforts considérables pour mettre quelque chose en évidence afin
de mieux le dissimuler. Le z est véritablement cette lettre volée,
bien sûr ! car c'est là que se situe tout l'enjeu du problème.
Pour continuer mon raisonnement je dirais que le s est à côté du
o qui est aussi le "a". Il y a toujours cette idée de
chercher à rapprocher le z et le a, qui s'opposent par un jeu de
miroir, comme vous le faite avec Œdipe et Akhénaton, le schéma
optique et la caverne de Platon, le voyant et l'aveugle et qui
convoque aussi l'IA. Il y aurait avec l'IA la volonté de créer une
intelligence humaine qui se passerait du corps, c'est-à-dire du
stade du miroir, de la parole de la mère, de la loi. Le a, le z, l'IA,
c'est vouloir passer de l'autre côté du miroir, pour retrouver la
vérité de son propre corps, la vérité d'une jouissance perdue,
c'est chercher comme les naïfs de la caverne en sortir pour partir
à la découverte du monde des idées. C'est vouloir se reconcilier
avec son double hostile, avec le père, la loi, la démocratie, la
psychanalyse pour toujours. Les ombres de la caverne de Platon ne
seraient elles pas des images ? (c'est peut-être ce que vous voulez
dire). Pour un voyant accéder à la connaissance en se passant des
images participerait à ce fantasme freudien, toujours le même,
d'un retour dans la jouissance éternelle de la chose. Voilà le
sens de la réconciliation. |
Addons Pso
24 sept 2022
@philippe teis Nous avons fait cette bifurcation, dont je parlais pour
suivre mon discours. Vous vouliez parler de Moïse-Akhnaton et j'étais
ailleurs. J'ai continué seul sans trop attendre du fait que souvent
lâché, j'exploite la liberté que je trouve. Cette bifurcation n'est pas
dommageable au contraire, puisqu'elle ouvre à des liens qui sont ceux du
sens. J'en arrivais quant à moi à la fonction du collectif autour de
Lacan ; mais nous avons parlé tous les deux en même temps lors de nos
deux derniers messages. Nous nous sommes télescopés. Je laisse cette
question du collectif (pour l'instant?) et vous rejoins. Je vous trouve
alors sur un point où je pense devoir vous détromper ; vous écrivez «
Il y aurait avec l'IA la volonté de créer une intelligence humaine qui
se passerait du corps » et si je pense qu'en général l'assertion est
fausse, c'est surtout de mon point de vue que je témoigne puisque mon
action vise au contraire. Je pense que l'IA n'a de sens qu'avec le corps
(comme ce que je pense de la psychanalyse qui n'a de sens qu'avec le
corps, d'Œdipe par exemple).
Lorsque notre chaîne s'est rompue, nous étions devant le
modèle optique figurant la république. Ce modèle, vous le savez je
pense, bascule. Son miroir passant du vertical à l'horizontal amène
l'espace virtuel prendre corps dans la boite initiale (des prisonniers de
la caverne). J'affirme/théorise précisément que c'est ainsi que le
mythe d'Œdipe retrouve l'histoire d'Akhnaton ; mais aussi je ne tiens pas
à discuter d'erreur(s). Je pense qu'il est plus dynamique d'avancer sur
La Lettre Volée que vous citez, peut-être sans l'avoir lue disiez-vous.
On fera avec ou sans, mais insistez-vous « c'est là que se situe tout
l'enjeu du problème ». Appliquons-y la réconciliation que vous
indiquez. Une nouvelle fois nous allons plonger le lacanisme à la
rencontre avec sa physicalité – comme déjà fait d'Œdipe avec
Akhnaton, du Modèle Optique avec La République/Démocratie. Cette
fois-ci nous voilà avec un texte que Lacan prend, comme Freud a pris
celui de Sophocle. Ayant pris ce dernier Freud tâte un corps au fond
qu'il ignore. Est-ce que par le texte de Poe Lacan fait de même ? Eh,
bien Oui ! Imaginez que les lacaniens ignorent encore cela ! Je m'excuse
pour cette insistance, ce n'est pas moi qui ait commencé. Le lacanisme
fait un refoulement chronique (c'est sa valeur) ; si preuve en est, c'est
que, appliquant l'opération à « La Lettre Volée », ce qu'on tâte au
fond, c'est La femme – celle que Lacan dit n'exister pas. Est-ce
incroyable ? Pas du tout si on s'avertit qu'entre ses admirateurs, Poe
aura eu Conan Doyle pour notable. Or que fit Doyle, pratiquement pour
commencer sa carrière ? Un remake
de La Lettre Volée de son maître E.A.Poe. En hommage et gratitude, il
écrivit « Un Scandale en Bohème » au début des aventures de Sherlock
Holmes. Ce texte est délibérément un copié-collé, il ne s'en
cache pas, c'est avoué, de La Lettre Volée où les rôles inversent
leurs genres. À la place de la Reine c'est un Roi qui cache.. à sa Reine
au lieu de son Roi, et aux yeux d'une femme, là où le Ministre est un
homme. Et chaque scène, chaque paragraphe, se calque d'un texte à
l'autre. C'est un jeu qui brille parce que c'est voulu, c'est déclaré
par Doyle. Et ceci se passant bien avant l'enseignement de Lacan,
inversant aussi le succès de Dupin en échec de Holmes, il fait conclure
à ce dernier qu'il a rencontré « La femme ». C'est écrit comme cela,
avec un 'L' majuscule etc.. Quand on pense à l'aphorisme de Lacan qui
barre ce 'La', nous avons donc quelque chose d'aussi énorme que l'exposé
du corps physique d'Œdipe dans la psychanalyse. Non pas tant que ce soit
en soi extraordinaire – au contraire puisque c'est un fait tout
simplement – mais remarquable spécialement parce qu'il est refoulé.
C'est remarquable que le lacanisme ne parle pas de la
République lors son modèle initial la figure ; et c'est aussi
remarquable, voire extraordinaire que rien au titre lacanien ne se
produise de la lecture superposée de Poe et de Doyle. On ne dira pas que
c'est trop gros pour être vrai ; c'est simple et c'est tout simplement le
pointage d'un refoulement.
philippe teis
24 sept 2022
@Addons Pso J'ai voulu répondre au deuxième message mais youtube
ne semble pas gérer une arborescence des réponses. Je répondrai
à vos messages à chaque fois que je disposerai d'un peu de temps
alors n'attendez pas ma réponse pour donner libre cours à votre
inspiration. |
Addons Pso
25 sept 2022
C'est une bonne idée. Vos opinions et cet échange me soutiennent
véritablement. Mais une cadence d'échanges alternatifs et réglés n'est
pas forcément idéale. En considérant mon objectif qui s'adresse et vise
une zone lacanienne, vous n'êtes pas forcément impliqué. Prenons
l'exemple de l'incise sur Akhnaton. En lui-même le personnage ne m’intéresse
pas plus qu'un autre ; l'objet de mon intérêt est le refoulement
dont il est sujet. Sa personne, c'est à dire son corps humain, me
concerne alors mais en seconde instance. Je pense pouvoir m'expliquer de
cela dans les deux trois interventions qui vont suivre.
Je reviens un cran en arrière ; vous avez vu que
j'aborde l'année 1973 de Lacan. Il donne un séminaire important parce
qu'il change son fusil d'épaule cette année-là. Dans le contexte de son
expérience, il était attendu qu'un jour où l'autre il allait recevoir,
non pas tout à fait une lettre, mais une interprétation. Et comme cela a
lieu dans le cours d'une psychanalyse, une interprétation modifie le
destin, la démarche ou la position. Deuxièmement cette opération se
déroule en commençant par une régression ; sur le coup de son
interprétation, le sujet révise ses données et repart en avant. Ce
séminaire de 73 où son discours change, montre ce pivot et ce point
d'où Lacan va régresser d'environ trois siècles.
Pourquoi peut-on dire que « De revolutionibus orbium
litteralium » (le sous-titre donné au « Système de
l'Instance de la Lettre ») est le point tournant d'une
interprétation ? Parce qu'elle voit ces jours-là Lacan céder sur
sa lancée, sur sa 'mathémation', et régresser, de la psychanalyse
cybernétique à la science hermétique de la Renaissance (blason
borroméen) où ladite interprétation le place (la révolution des
orbes..). À la manière de la progression freudienne, il se relance d'une
base antérieure. Mais pas toujours. En repartant de là le sujet fait
parfois long feu. C'est la raison dans ce cas, de prendre telle
régression pour un obstacle ("enstase"/enstasis, tout cela bien
documenté dans les références que j'ai données ; je vais vite
parce que cite des termes explicites des deux livres). On peut, sans
altérer la réalité, dire que ce rétablissement ne passe pas sans
verser sa taxe. Le psychanalyste est aussi ce douanier qui la
récolte ; ainsi :
Le bon ouvrier dans ce cas bat la campagne, recense d'un
doigt niais tout ce qui doit saint, poser l'impôt. En Noël 73 Christian
Delacampagne mettait le point à son « Antipsychiatrie – Les voies
du sacré » qui serait publié en 74. Ce grand intellectuel [sorry
commentaires youtube/pas de liens – voir manuellement wikip] passa donc
le déroulement du séminaire (présent ou pas) en écrivant ce livre qui
mettait au minimum à la cause de tout système, la famille (comme Lacan,
ref. son « La Famille »), mais dans une systématique
contradiction (antipsychiatrie).
Passons sur l'épisode de 'la famille' qui s'était
distinguée dans la propriété des œuvres/travaux de Tycho, pour qu'on
puisse passer sur la famille 'intime' de Lacan, bien penchée elle aussi
sur l'édition ; on trouve cette
famille qui était mise en exergue à cette époque par l'antipsychiatrie,
dans l'épisode de la clinique ici analysée. Il s'agit de ses
"incurables busons" comme il le dira par ailleurs, qui
d'aucun ne liront dans l'« être de la signifiance » ce qu'il
dit :
« Cet être de la signifiance c'est la jouissance en
tant qu'elle est la jouissance d'un corps ». Ce sont ses mots
lorsque l'interprétation le touche. Si ce dernier (le corps) est si sujet
à l'inexistence, la famille en cause, est celle qu'il appelle « mes
lecteurs » ; ceux qui soutiennent que son corps n'existât pas.
C'est ainsi que je donne raison de mon but. Dans l'actualité de
l'antipsychiatrie d'alors, c'est le phénomène social qui aliène Lacan.
Précisément au lieu d' « aliénation », je devrais dire
« processus » (en l'occurrence le précis vocabulaire de
l'antipsychiatrie) comme diraient les anglais du phénomène qui "process"
Lacan. Avec cet accessoire (l'antipsychiatrie) qui fut réprimé après
cette époque, en distinguant ainsi le collectif, je suis strictement la
prescription de Freud. Puis alors on peut s'intéresser à la psychologie
du corps humain. Et enfin passer la récolte à l'analyse.
philippe teis
25 sept 2022
@Addons Pso Lacan accordait une telle importance à "la lettre
volée" et à la République de Platon ?
J'ai écouté sur youtube le livre audio de cette nouvelle. Mais je
vais revenir au schéma optique et à la caverne, thèmes que je
trouve intéressant parce que les mécanismes mis en jeu sont très
importants, et doivent être analysés jusqu'à plus soif. Donc
peut-être qu'il ne faut pas envisager une te mporalité linéaire
dans l'aventure de la caverne mais un bref instant où se condensent
les évènements et pendant lequel l'enfant découvre son image
portée par le regard de la mère. Mais ce regard est défaillant et
son identité à peine naissante se dérobe et vacille comme les
ombres de la caverne ainsi quelle le ferait alors que le miroir du
schéma optique bascule pour se rapprocher de l'horizontal. Mais une
autre interprétation serait d'imaginer le miroir à l'horizontal.
L'image disparaît alors et l'enfant se retrouve confronté à une
image d'avant le stade du miroir à laquelle il n'a plus accès que
l'on pourrait associer aux ombres de la caverne. Les ombres de la
caverne représenteraient alors la manière dont l'enfant
appréhende son corps morcelé et perçoit des éclats de voix,
perçoit un brouhaha venant de la mère. Je ne pense pas que cette
dernière approche soit la bonne car une fois entrer dans le stade
du miroir le monde devient inaccessible.
Il a rencontré la femme, oui ce n'est pas bête car Dupin est
capable de résoudre toutes les énigmes, de tout découper à
l'aune du symbolique. C'est une approche idéaliste comme les
enchainés de la caverne qui pensent qu'ils vont se libérer de
l'imaginaire et accéder à une pleine appréhension de leur
identité de sujet. En fin de compte il y a une jouissance qui n'est
pas symbolisable et Lacan dit que la femme n'est pas toute. Le
récit de Doyle me semble fondamentalement supérieur.
philippe teis
25 sept 2022
@Addons Pso D'accord je comprends, vous voulez déposer votre
témoignage, votre empreinte dans le réseau. |
Oui, Lacan s'est appuyé sur La Lettre Volée
exactement comme Freud s'est appuyé sur Œdipe Roi de Sophocle. Il lui
donnait donc une importance fondamentale. Il en place l'analyse à
l'ouverture de ses Écrits. C'est cool que vous en ayez pris connaissance
ainsi que, si j'ai bien compris, de Un Scandale en Bohème. Vous trouverez
donc intéressant d'apprendre qu'il en existe une troisième version. Elle
m'a été offerte à mon arrivée à NYC quand je venais m'y installer,
pour de la psychohistoire. Ce 3em remake a été produit pour la
radiophonie, mais également publié ; c'est tout à fait
passionnant. Il compose la même structure/intrigue mais avec la fille
d'Irène Adler ("La" femme pour Holmes) et cette Seconde
Génération (c'est le titre) dupe à nouveau Holmes, d'une
manière qui interpellerait tout à fait le lacanisme s'il y faisait
attention. Mais le fameux n'en-rien-vouloir-savoir est singulièrement
porté au pinacle du caractère de la psychanalyse. Savez-vous par exemple
qu'il existe un second Œdipe, écrit à Rome par Sénèque l'Ancien
(comme Cicéron transmit à Rome l'Art de la Mémoire qui est en réalité
la forme antique de la psychanalyse) ; c'est R.D.Laing qui m'avait
renseigné sur cette version, dans laquelle Œdipe est dupé, trompé par
Créon qui lui fait simplement croire qu'il a tué son père. Bon bref,
les psychanalystes s'en fichent et il faut avancer. Peut-être avez-vous
raison, peut-être est-ce mon empreinte que je veux déposer ; mais
ce n'est pas mon intention consciente, qui est plutôt celle de livrer une
interprétation à la communauté vis à vis de laquelle je m'autorise
comme analyste. Or une interprétation cherche à laisser le moins de
trace/plus-value possible. Troisièmement j'écris beaucoup par ailleurs
et ici, il y a un certain décalage ou de mauvais enregistrement de ma
part avec des posts que youtube n'enregistre pas – mais c'est peut-être
de ma faute, ou bien je charge trop. On verra – à la suite de ce
post-ci, j'ajouterai/tentative celui que j'ai actuellement bloqué dans
les tuyaux. J'y décris cette action d'interprétation.
Addons Pso
25 sept 2022
En donnant « libre cours à mon inspiration » je
ne suis pas analysant comme l'était Lacan discourant devant l'auditoire.
Je procède plutôt comme l'analyste qui doit aussi être inspiré
lorsqu'il livre son/une interprétation. Personnellement je documente
beaucoup lorsque je pratique, avec du matériel fourni par l'analysant et
avec de la littérature, historique et psychanalytique ou parente, ici de
l'Antipsychiatrie. J'ai reconfiguré l'année 1973 et, de là où
c'était, doit apparaître ce qui est advenu d'un sujet dé-passé. Il
réactualise la lettre du moment. C'était Le Titre de la Lettre (par
Nancy/Labarthe) sur L'Instance de la Lettre (par Lacan), lorsque ce
dernier oscillait 'encore', entre l'organicisme de son maître (deClérambault)
en psychiatrie et l'esquisse scientifique de son psychanalyste préféré.
Dans la rue, dans les rangs, une rumeur courrait aussi qui les concernait
tous, un terme quasi tabou dans la petite famille lacanienne,
l'Antipsychiatrie. Un surdoué de cette époque, s'appelait de Lacan
pagne, c'est assez amusant pour Delacampagne (Christian) et je cite ce
qu'il explicite du rapport entre Antipsychiatrie et Psychanalyse (afin de
permettre au n'en-rien-vouloir-savoir de l'analysé de se voir où tendre,
l'oreille entend qu'on parle bien d'elle (de la psychanalyse)).
« Cela ne veut pas dire que les antipsychiatres
méconnaissent la psychanalyse, ni qu'ils ne s'en servent pas, en fait,
dans des cas précis. Simplement, la fonction de l'interprétation se
situe déjà à un second niveau, à un niveau de réflexion théorique
sur le vécu. Étant bien entendu qu'on ne peut faire l'économie de ce
second niveau, pas plus qu'on ne peut – quoi qu'en aient dit Sartre et
Politzer, que Laing n'a pas suivi sur ces points – ne pas passer du
niveau manifeste (des symptômes) au contenu latent, au « discours
sans parole » tenu par l'inconscient (Lacan). C'est pourquoi la
descriptions des « vécus » familiaux débouchera 'également'
sur une investigation analytique de notre attitude envers la
sexualité ».
Lorsqu'après coup de Freud & Lacan la
psychanalyse s'entreprend, elle traite le peu de réalisme, voire la
phobie du réalisme, qui la rend schizophrène à l'entendement de
son continent noir (tradition faite Livre Noir de la psychanalyse). Cette
schizophrénie "surfaite" du point de vue de l'Antipsychiatrie
est une défense normale, "à priori". Je ne voudrais pas que
les lacaniens qui penseraient lire tout ça le prennent mal. En prenant
acte du fait que le milieu de Jacques Lacan l'a laissé dériver jusqu'à
sa régression, ni sans rien faire pour l'en sortir, je considère cette
phase de la psychanalyse du regard typiquement de l'antipsychiatrie en
intégrant son "second niveau". Nous connaissons bien, quand par
exemple les familles d'un(e) autiste rencontrent une analyse, leur
réaction. Il faut pour l'éviter, au moins clairement voir l'opération
se dérouler.
Suivant Delacampagne cité, l'exigible investigation de la
sexualité devra faire le complément de ce que nous avons commencé
d'exposer, à savoir le niveau manifeste du symptôme (les quatre
refoulements déjà décrits, et la crise de la régression) jusqu'à son
contenu latent.
philippe teis
il y a 3 heures
@Addons Pso Je pensais que vous vouliez discuter puisque vous vous
adressez à moi et que dans votre premier message vous dites que
vous hantez la psychanalyse sans jamais recevoir de réponse.
Il y a 3k personnes qui ont vu la vidéo, puis une fraction qui a lu
les messages. C'est effectivement un moyen de toucher une partie de
la communauté qui s'intéresse à la psychanalyse. |
Addons Pso
25 sept 2022
La discussion est exactement mon but. On ne peut pas s'adreser
à une communauté autrement que d'une place institutionnelle et ce n'est
pas d'où je parle. Un discours seul et isolé tient le rôle de l'exclu
et de la folie. Seule une discussion peut avoir un effet authentiquement
interprétatif dans un groupe - d'autant qu'aujourd'hui la technologie
permet de l'inscrire. Disons que ça autorise quelque chose qui cesse de
ne pas s'écrire. Et puis c'est très agréable de soutenir une relation.
Donc en bref si j'essaie de résumer ce que je souhaite vous adresser,
c'est l'idée qu'on puisse estimer tel groupe lacanien comparable à une
famille dans le sens de l'antipsychiatrie, et que cette famille ait
conditionné un 'schizophrène' (toujours dans le sens antipsychiatrique).
Ce dernier, du nom de J.Lacan aurait donc subsisté jusqu'à un point de
rupture le menant à régresser ; ainsi aurait-il cédé sur l'ambition
freudienne d'un psychologie scientifique et se serait rétabli dans la vue
traditionnelle arrêtée à La Renaissance (Borromée). On sait que
pointant alors ce qui manquait à l'époque, il s'y repris en théorisant
le symptôme au défaut de ce noeud dit "borroméen".
Du point de vue que je développe, n'aurait-il pas été
ainsi rabattu, il aurait fallu pour que Lacan garde sa hauteur qu'il eut
pu plus fermement affirmer son développement de départ - lequel donc
devait avoir une faiblesse demandant à être détectée et corrigée.
Cette enquête a fait partie de mes travaux et, à votre intention j'ai
mis en ligne un clip [ https://youtu.be/vCUuMXcgmuc
] de moins de 3minutes que vous trouverez en cliquant sur @Addons Pso (ici
ou en-tête de ce message). Ceci ouvrira une chaîne où, dans l'onglet
VIDEO elle porte le titre AthAkh. C'est un petit détour, une escapade
avant que de revenir au vif de la question de la physicalité, devant
répondre de notre titre: Le Phallus et le Père. Car enfin, nous y sommes
: après quatre exemples (de physicalité) déclarés, puis un modèle de
substantification du corps, la question qui se pose est celle de savoir si
le Nom-du-Père indique quelque chose de cet ordre 'physique'.
philippe teis
il y a 25 minutes
@Addons Pso D'accord mais mes remarques vous ont agacé un peu.
On parle beaucoup de la psychose mais moi ce qui m'intéresse c'est
la phobie. Qu'est ce que vous avez à dire, qu'est-ce-que l'histoire
de la psychohistoire a à dire sur la phobie du genre agoraphobie,
acrophobie?
J'ai commencé à regarder la vidéo. |
Je pense qu'on peut dire avec certitude que le symptôme
phobique a un rapport à la lumière. Peut-être plus précisément à la
lumière en altitude. Vous connaissez ces étymologies et histoires de
chute et punition. En psychohistoire, j'ai entendu dire par Hal von Hofe
(colloque H26 Hermétisme 2006 /googlesearch) qui s'était spécialisé
dans les carnets d'I.Newton, qu'on y trouvait la marque que l'information
sur Phoebus était trop précoce, dangereuse, incontrôlable. Isaac
voulait justifier qu'on/Inquisition ait interdit, les années
précédentes, l'analyse du Triplex dont nous avons beaucoup parlé ici.
Je m'excuse d'y revenir, votre question le rappelle. J'ai aussi entendu un
hyperagoraphobe dire qu'il craignait de tomber dans le ciel (d'un coup de
force de gravité inversée). Beaucoup de névroses et leurs symptômes
ont lieu d'examiner La Renaissance. Il n'y avait pas qu'Orphée (puis
Oedipe) mais aussi Phaeton qui se rapportaient à cette histoire d'Adon/Aton
et aux aventures de Phébus. Mais comme on peut pas sans pêcher,
rassurez-vous, faut bien. Dans cette histoire du vide, la physicalité,
les forces physiques ont certainement leur place. L'inexistence du corps
du père y est à rapprocher. Je pense que la suite que j'écrivais ce
matin, répondra aussi dans ce sens.
Addons Pso
28 sept 2022
Nous nous rappelons que le Modèle Optique est appuyé sur un
fond neurologique (son essentiel miroir concave est une figuration et
fonction du cerveau - ref.Ecrits description ModOpt). Nous parvenons donc
à notre objectif qui est de vérifier où et s'il s'y placent les organes
sexuel. L'enjeu est de savoir où est la physicalité sexuelle dans la
psychanalyse. Une première suggestion sur laquelle nous pouvons
compter, est celle que cette physicalité est déniée, la Psychanalyse au
cours de son histoire (principalement entendons-nous le lacanisme à qui
veux l'entendre, que la physicalité de l'existence du père importe peu,
par exemple). Examinons cela progressivement. Nous avons ce grand écart :
tout est langage (l'Inconscient est structuré comme un langage) et rien
n'est nécessaire à l'existence (la subjectivité est indépendante du
corps physique) Avec ça, on se demande bien ce qu'il y aurait
d'hérétique dans la psychanalyse et on comprend que Lacan demande au
Pape de valider son divorce (surréaliste!). Passons.. et voyons si on ne
peut pas trouver un terrain intermédiaire, d'entente sinon de lien qui ne
soit pas imaginaire entre les deux extrêmes symbolique et réel ;
envisageons que ce ne soit pas un symptôme.
On trouve effectivement quelque chose, qu'on appelle le code.
Lacan en parle ici et là, volontiers il l'insère dans ses propos -
jamais de manière fort systématique (une fois passée La Lettre Volée
& cybernétique), mais c'est dans l'air de son temps, dans son
discours et on le trouve sous deux formes : informatique fournissant la
physicalité du Schéma L (le tout premier, de base, de son enseignement)
et génétique (ce celui-là il ne parle pour ainsi dire, jamais, et c'est
à cette indice que nous pouvons examiner l'hypothétique déni).
D'ailleurs la génétique de son temps exose de signes bien
singuliers. Une féministe de référence, (E.Badinter) écrit un livre
qui annonce avec son titre "XY, de l'identité masculine"
qu'elle va traiter du chromosome Y. Pas du tout. Le généticien
darwiniste de référence (R.Dawkins) écrit un livre qui annonce avec on
titre "le gène égoïste" qu'il va traiter du chromosome Y
(seul et unique à accomplir toutes les conditions caractéristiques dudit
'égoïsme'). Pas du tout. Aujourd'hui même, l'historique de la
découverte de la règle XX-XY est attendu de la part du web, wikip etc..
Pas du tout. Bien sûr tant de négations devrait inciter à un mou ton,
surtout si le scandale était mi-cible. Mais en psychanalyse ce n'est pas
le cas, au contraire on le dit sec forcément. Le nom-du-père,
quatrièmement, aussi (jamais) nommé patronyme (dans le lacanisme) est
une exception du langage, transmis de père en fils. Il ne signifierait
rien d'autre que le désir de la mère et par ailleurs, il suit le
chromosome Y comme son ombre au fil de la filiation masculine. Aucun autre
nom n'est affecté d'une condition pareille. Eh, bien! Ce n'est absolument
pas mentionné durant les quantités d'années et de publications de la
psychanalyse. (je pense néanmoins qu'il doit y en avoir comme moi qui le
signalent, mais manifestement, ils ne sont absolument pas reliés). Je
n'insiste pas pour l'instant, mais nous avons avec ce cas d'Y, de quoi
mettre les quatre exemples de physicalité avec lesquels on peut passer la
caisse sans payer ; ça n'a pas lieu d'être.
philippe teis
9 minutes ago (edited)
@Addons Pso La lumière ! Il est vrai que la lumière représente la
connaissance et une lumière vive telle un flash une vérité
inacceptable.
Je pensais que vous me parleriez de l'œil, du regard qui se situe
au point de fuite.
Vous disiez dans un précédent message que Holmes avait, suivant
les dires de Lacan, rencontré "La femme". Qu'est ce que
ça signifie et que pensez vous de mon interprétation concernant la
jouissance féminine ?
Autre chose, il y a longtemps j'étais, en bon névrosé, attiré
par l'ésotérisme. Mais une première tranche d'analyse avec un
freudien orthodoxe m'a amené à faire table rase de tout ça et à
comprendre que les pensées mystiques, ce sont les sentiments que
l'enfant a éprouvé en relation avec ses parents. C'est trivial,
beaucoup moins poétique et puis il y a tellement de choses à
découvrir dans son propre monde intérieur !
Je me débarrasse en ce moment de tout un tas de bouquins qui ne me
servent à rien. Je suis tombé sur un livre de Jung où il
interprète des rêves. Au lieu de le mettre à la poubelle ou le
déposer dans une boite à livre je me suis dis je vais le lire (car
je ne l'ai pas lu) et réinterpréter les rêves comme je sais le
faire, en invoquant Freud et Lacan. Ca me suffit. |
Addons Pso
28 sept 2022
Il faudrait que vous précisiez la
spécificité de votre «interprétation concernant la jouissance
féminine» - que je n'ai pas suffisamment cernée ou entendue. D'autant
que vous écrivez aussi «suivant les dires de Lacan, (Holmes avait)
rencontré "La femme"» - or je me suis mal expliqué. J'ai
voulu faire voir que J.Lacan ne semble pas avoir lu Doyl (ce qu'on ne
pouvait pas exiger de lui - par contre ses élèves auraient pu un peu
plancher, trouver. Mais non, rien). Doyle reste bel et bien seul à dire
que Holmes appelle Irène Adler "La" femme. Il met dans la
bouche de son détective (Holmes imitant Dupin) cette conclusion au terme
du circuit de la lettre analysé par Lacan. Je le reformule donc :
Lacan conclut l'analyse du circuit de La_Lettre_Volée
par « 'La' femme n'existe pas »
- Doyle conclut l'analyse du circuit de Un_Scandale _en_Bohème par la
définition deI.Adler elle que « 'La' femme ».
- Un_Scandale _en_Bohème est une Version.2 de La_Lettre_Volée.
- Lacan ne mentionne jamais Doyle et ses élèves l'ignorent tout autant.
C'est une lacune magistrale.
[ par ailleurs j'y rapproche la Version.2 de Oedipe_Roi (par Sénèque)
qui renverse le système de la Version.1 par Sophocle. ] Essayons de
préciser l'approche telle que vous la citez de la jouissance féminine.
Avant que nous arrivions au point d'apothéose de la
physicalité. Encore une remarque/question, puisque vous connaissez en
pratique la psychanalyse. Existe-t-il une littérature psychanalyse
examinant les effets sur la parole, d'émettre sa voix allongé en
décubitus dorsal ? Quelles sont les études faites sur les coïncidences
de l'installation du téléphone chez Freud, avec son invention de sa
technique du divan ? Il y a eu beaucoup d'articles, textes et
considérations sur le regard, le non face-à-face etc.. mais jusqu'à
quel point ont-ils été mené à des déductions porteuses d'effets ? Si
vous avez pratiqué le divan, vous vous êtes certainement posé la
question concernant cette position et sa particulière relaxation du
tractus vocal, comme probablement tous les analysants. Mais est-ce que ça
a atteint les oreilles et l'interprétation du psychanalyste ?
Vous constatez donc à présent qu'il existe un nombre
considérable d'échantillons martelant d'une question la psychanalyse de
ceux que Lacan appelait «les béatitudes». Bien que l'on puisse extraire
du Séminaire du 13nov1973 « Le branlage humain est plus varié qu’on
ne croit, quoiqu’il soit limité par quelque chose qui tient au corps,
au corps humain, à savoir ce qui, dans l’état actuel des choses - mais
justement c’est pas fini, il peut peut-être venir autre chose - dans l’état
actuel des choses, assure la dominance de l’[opsis/"ce qui est
visible, livré au regard, le visage, l’apparence"], dans le peu
que nous en savons, de ce corps, c’est-à-dire l’anatomie » - nous
devons chercher maintenant* à dé-limiter ce quelque chose de l'anatomie
du corps (la physicalité).
- - - - - -
* : 'maintenant' que nous intégrons dans l'analyse une réalité nouvelle
appelée 'virtuelle'
philippe teis
il y a 3 heures
@Addons Pso J'ai écouté le livre audio "Un scandale en
bohème". J'ai été surpris car cette nouvelle est très
différente de celle de Poe. Dans "la lettre
volée" il est question d'une lettre qui circule entre les
protagonistes , qui produit un effet de vérité sur chacun qui est
exposée aux regards de tous mais que personne ne voit. C'est très
différent de la nouvelle de Doyle où la lettre est dissimulée
dans une cachette sophistiquée et dont l'histoire décrit la
défaite d'Holmes face à Irène Adler. Ce que j'avais déjà
appréhendé avant d'avoir lu la nouvelle c'est qu'Holmes échoue à
résoudre l'énigme car il est confronté au mystère féminin en la
personne de Adler, c'est-à-dire au mystère
de la jouissance féminine qui est de l'ordre du pas-tout. Je
voyais la nouvelle de Doyle dans un sens supérieure à celle de Poe
car il montre que tout ne peut-être résolu à l'aune du symbolique
comme le fait Dupin qui ne rencontre jamais l'échec. C'est une
position que j'ai longtemps adoptée en tant qu'analysant,
encouragé par l'analyste freudien orthodoxe qui me parlait du noyau
de l'identité à atteindre. C'est une erreur il y a une
vérité qui ne peut jamais être atteinte et qui met le phallus en
échec. On le voit avec Holmes mais jamais avec Dupin. C'est
l'interprétation que je voulais vous soumettre, mais en fin
de compte Lacan n'a pas lu cette nouvelle. Lorsque Holmes parle de
"La femme" j'entends ça comme la femme qui l'a mis en
échec à cause de sa
nature spécifique et insaisissable car pas toute phallique.
Peut-être à mettre en opposition dans l'esprit de Holmes avec les
autre femmes qui seraient pas suffisamment femmes car trop
phalliques. Pour revenir à ce que vous dites je
ne vois pas d'opposition avec Lacan lorsqu'il déduit de
"la lettre volée" que "la femme n'existe pas".
Dupin est dans la position de l'analyste qui voit ce que l'analysant
ne voit pas mais même dans cette position on ne peut pas tout voir
et lorsque l'analysant le comprend l'analyse n'est pas loin de
s'interrompre. Et dans ce sens la nouvelle de Doyle est une variante
nécessaire de son illustre modèle en montrant les défaillances de
l'Autre car il n'y a pas d'Autre de l'Autre.
Mais il y a autre chose d'important dont je n'ai pas parlé c'est la
présence de l'amour dans la nouvelle de Doyle qui n'est pas
évoqué dans la "lettre volée". Une remarque par rapport
à cette question de l'amour ? |
Addons Pso
29 sept 2022
Plutôt que 'très' différente, je la trouve plutôt
"tout à fait" différente. Comme si on se demandait si une
femme est "très" différente d'un homme (& inversement) ou
bien "tout à fait". Les inversions 'totales', sans rapport,
sont : où le voleur pour Dupin est un homme, pour Holmes c'est une femme
- et où l'objet est une lettre pour Dupin, pour Holmes c'est une
image/photo. Troisièmement quand à la cachette, ou pour Dupin elle est
au milieu (du manteau de la cheminée) pour Holmes elle est à côté
(mais il n'a pas plus de difficulté que Dupin à le voir). Enfin,
effectivement Dupin remporte la manche et Holmes se fait duper.
Ceci étant Dupin et Holmes aboutissent, comme vous dites,
sans opposition au point où "la femme n'existe pas". Où ils
diffèrent est dans le compte-rendu : l'un s'écri(e)t "La"
(c'est la seule femme qu'il appellera "La" femme rapporte Watson
; tandis que Lacan rend compte inversement du même fait en barrant de
"L/a". C'est dans le phénomène d'écriture que se passe la
nuance - de même qu'il est écrit qu' "il n'y a pas de rapport
sexuel".. faut-il ajouter "qui ne cesse de ne pas
s'écrire" (c'est strictement stipulé dans l'énoncé lacanien).
Donc - si vous êtes d'accord, je le serai aussi pour dire que La Lettre
Volée et Un Scandale en Bohème sont tout à fait différents. C'est
pourquoi leur rapport est fulgurant.
Je trouve votre interprétation excellente. Mais elle me
laisse sur la fin. On dirait la fin de l'histoire ; qui s'arrêterait à
une femme pas toute phallique. Elle a bien mis le phallus en échec. Mais
il y a pire..A-t-elle vraiment mis le phallus en échec, à la vérité
n'a-t-elle pas fait fi du phallus ? comme on le voit lorsqu'on regarde
l'objet. La Grrroosse différence qui a lieu, en ceci que ça n'a rien à
voir avec une lettre, l'objet en cause est une image. Crac! Le vol
d'Irène Adler n'a rien à voir.. avec la lettre. Resongeons au Complexe
d'Oedipe et à ce qui le dégonfle.. l'image d'Akhnaton qu'on découvre en
statue au bord du Nil. De ce point de vue pris, votre interprétation est
excellente mais elle ne concerne en rien la femme. D'ailleurs Lacan comme
Freud a continué à dire qu'il n'y touchait pas une bille.
Donc voilà l'histoire qui recommence, qui est repartie.. On
ne sait où ? Dans l'imaginaire ? à la plubellification le symbolique
voire à la letrine ?!
Pa du tu ! dirait Johnny. Comme je l'ai mentionné, il y a
une 3em version de ce circuit. Je vous la résume, elle est difficile à
trouver, si vous la vouliez inconsidérément (pour mes efforts) je l'ai
scannée. Elle se déroule lorsque Holmes est vieux et retraité.
Quelqu'un le trouve tout de même et vient l'asticoter en lui demandant
encore un effort (peut-être pour être révolutionnaire). Il s'agit d'une
pauvre femme à qui on a volé un coffret dans lequel gît un objet
précieux et/ou compromettant ; elle connait le voleur mais ne sait
comment récupérer son honneur, son bonheur etc.. Holmes devant tant de
malheur accepte de reprendre du collier. Il va dénicher l'objet caché et
le rend à la jeune femme. Cependant tout de même, on ne la fait pas deux
fois à Holmes. Il s'est douté de quelque chose et il a bien eu raison ;
c'est la fille d'Irène Adler (c'est pourquoi la nouvelle s'intitule La
Seconde Génération) qui s'est présentée à lui incognito ; il l'a bien
compris et il pense que c'est lui qui va restaurer son honneur pour le
coup. Il projette donc de duper la génération de La femme. Après qu'il
ait récupéré l'objet, il se saisit du bien précieux qu'il recèle et
il met un petit mot dedans, genre hi!hi! - comme Dupin fit à la place de
la lettre. La jeune femme elle, récupère le coffret pipé qu'il lui rend
et se sauve. Damned se dit Holmes quand soudain il comprend : ce qui avait
de la valeur, c'était le coffret ! une pièce unique d'artifact
historique qui n'a pas de prix ! Holmes est devenu voleur du pauvre
propriétaire du coffret et s'est encore fait duper.
Voilà, sans doute pouvons-nous avancer sur cette question de
la jouissance de la femme et du
corps qui enveloppe ce qui n'est peut-être pas tant à chercher.
On notera dans l'analyse de Lacan, l'insistance qu'il montre à expliquer
qu'il n'y a pas d'enveloppe dans les lettres de l'époque (on écrivait
sur le papier qu'on pliait). On notera donc aussi que la jouissance
féminine aura mis le paquet d'une génération, un enfant, une fille,
pour s'aventurer. Encore quelque chose dont on ne parle pas dans la
sexualité phallique ? Ah.. aura-t-on le temps d'en parler ? Si jamais
oui, je vous recommande de tenir à votre disposition, "Quelques
conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes"
par S.Freud en 1925 - s'agissant d'êtres parlant corps comme d'autres
parlent chiffons.
philippe teis
il y a 15 heures
@Addons Pso Intéressant, vous me faites découvrir des nouvelles
que je ne connaissais pas. Je suis d'accord pour dire que mon
interprétation n'est pas satisfaisante mais je ne comprends pas les
arguments que vous y opposez en particulier celui de la statue au
bord du Nil. Je continue. Dans la lettre volée le contenu de la
lettre est de l'ordre de l'imaginaire. Dans la seconde nouvelle
l'imaginaire est démystifié et apparait pour ce qu'il est, une
simple image. Cette image continue malgré tout à conserver une
puissance de séduction car objet de toutes les convoitises.
D'ailleurs à la fin Holmes demandera au roi à garder la photo
d'Adler. Dans la nouvelle de Poe on nage avec un Dupin infaillible
en plein dans l'imaginaire. On peut penser que l'on bascule de
l'imaginaire à la photo lorsque le roi fait tomber le masque.
L'autorité porteur de la loi entre en scène mais une autorité
corrompue. Holmes est mis en échec car à son tour il n'a pu se
soustraire de l'emprise de l'imaginaire et de l'indéchiffrable
désir féminin qu'aucune position phallique qu'elle soit avoir ou
être le phallus ne peut satisfaire. Mais ce n'est pas la fin de
l'histoire car en plus de faire fi du phallus Irène Adler battra
Holmes à son propre jeu, celui du raisonnement et démontera
ainsi certainement du point de vue du détective qu'elle possède
également le phallus. C'est peut-être ça "La femme".
Je pense que la nouvelle de Doyle vient se placer chronologiquement
dans le développement de l'enfant après celle de Poe.
En ce qui concerne la troisième nouvelle je ne comprends l'histoire
de l'enveloppe. Mais bien sûr qu'Holmes va à nouveau se faire
duper car il cherche la clé et pense une fois de plus l'avoir
retrouvé. Mais la clé n'est plus de ce monde. La vérité du
coffret n'est pas l'objet en lui même mais sa vacuité car au bout
de l'investigation il n'y a rien, c'est ce qu'Holmes qui est
décidément long à la détente finira par découvrir. |
Addons Pso
01 oct 2022
Je vais répondre à vos deux questions dans la
perspective d'aboutir à la physicalité visée. Quelqu'un qui lit
par-dessus mon épaule de temps en temps vous a distingué, excellemment,
bravo, en disant «il comprend». Bravo. Ce n'est pas dire que les autres
soient des imbéciles, mais qu'il font les idiots comme il se doit au
recours à l'Autre absolu (Lacan.Sem.Lettre.Volé.not.p.58 qui détaille
les degrés du raisonnement dans l'"alternance
intersubjective")). En effet ce recours est légitime lorsque c'est
au jeu du raisonnement de ce «../qu'elle possède également le phallus.
C'est peut-être ça "La femme"/.. (vous écrivez)». En
déduisant que "c'est peut-être ça La femme" vous niquez d'un
"peut-être" qu'elle n'existe pas, ou paniquez devant les
à-priori de la servitude lacanienne. Pour s'en dépétrer il faut que
j'explique mieux l'histoire de l'enveloppe.
Cette histoire remonte à une observation de J.Lacan
commentant la nouvelle de Poe. Il rappelle qu'à l'époque où se situe la
scène les lettres n'avaient pas d'enveloppe. On écrivait sur le papier
que l'on pliait et on écrivait l'adresse du destinataire sur le versant
enveloppant. Je n'ai pas retrouvé où il précise cela qui a un rapport
avec le support, mais c'est un fait qui d'ailleurs nous ferait dériver de
Fabre d'Olivet avec La Lettre Hébraïque Restituée à Stan Tennen de la
Meru Foundation. Autrement dit, le corps a une enveloppe et ça n'a pas
dû manquer à Lacan qu'elle y procure cette aide gare à repos. À l'en-peau
d'ailleurs n'a pas manquer d'y raisonner l'Anzieu. Le repos servant
justement à cette méditation ce passage du séminaire Non-dupes-errent
au paragraphe «Qu’est-ce que le sommeil ?». On y remarque ce qu'on
trouve au demeurant partout ailleurs dans le discours Lacan ; où ça ne
cesse pas de parler de 'chiffrage' et 'déchiffrage'. Bref, on sait
maintenant, très physicalement que le rêve actionne le chiffrement de la
mémoire, du souvenir de la mémoire diurne en mémoire plus profonde,
'morte, et que ça s'agence pour beaucoup, voire l'essentiel sur
l'enveloppe corporelle, qui en devient la cuirasse selon l'expression de
Wilhelm Reich. Ceci permet de revenir à La Seconde Génération où, ce
que la fille d'Adler demande à Holmes, est l'enveloppe (de la lettre, de
l'image ou du bijou).
C'est quelque chose qui outrepasse le corps logicien que
demande la fille. Elle lui veut la peau, celle qu'on entend comme la vie.
Mais on pourrait rebondir beaucoup sur ces tambours et faire vibrer
beaucoup de Chose. Passons donc les impressions et autre tatouage,
venons-en au trou. C'est aussi fondamental que le chiffrage de la
génétique - génétique que Lacan ne prend jamais au sérieux alors que
tout basé qu'il est sur le code qui l'origine, lui, comme un
cybernéticien dès l'ouverture de sa carrière/Ecrits. Le trou est
fondamental à la pulsion. Lacan en aura fait des tours autour du trou !
et pourtant jamais il ne prendra au sérieux ce qui se passerait si dans
l'espèce humaine un nouveau-né viendrait au monde avec un sphincter
supplémentaire (de quelqu'organe ou fonction que dès lors on pourrait
découvrir). C'est comme Freud qui ne prend pas au sérieux qu'Oedipe fut
un Grand Homme historique. Tout cela, c'est se moquer du principe de
réalité, et s'en tenir à une espèce de peau de plaisir, une surface à
lire 'jouissance' mais en tous cas à la peine au Réel - tant que sans
cesser on lui tourne autour du pot. Donc depuis si longtemps il faut que
je vienne à cette ultime réalité à la base de toute psychanalyse qui
soit, réelle : il y a un trou que certains corps humains portent et
d'autre pas. C'est un trou comme il faut pour la pulsion, c'est à dire un
sphincter. Son nom est "inguinal" - aux premières conférences
où je le mentionnais en N.Zélande (avec l'importance qu'on peut
concevoir au chapitre de la distinction homme et femme) quelqu'un m'a
interrompu en disant qu'il s'en fichait d'être un 'iguane' (je crois
qu'il parlait du cerveau reptilien et j'en suis resté piteux avec mon
mauvais accent anglais). Cependant on étendra l'indice à ce qu'il faut
penser de tous ces professionnels du psychisme qui parlent du phallus en
gouine mâle. J'essaie d'être succinct, c'est comme ça que j'arrive à
l'échantillonnage complet de ce que la psychanalyse pourrait relier à
son grand bénéfice dynamique.
philippe teis
10 hours ago
@Addons Pso Le chiffrement de la mémoire s'agence sur l'enveloppe
corporelle ?
Certains possèdent un trou "inguinal" ?
Quel impact sur la psychanalyse ? je ne vois pas. |
William Theaux
02 oct 2022
Deux images nous resituent efficacement. La contemplation
primordiale dans l'histoire humaine, d'une graine, un pépin.. d'où
émerge une tige et une nouvelle plante. L'admirable qui nous envahit est
celui de la transformation d'une même chose en deux formes et
physiologies si différentes. Mais non seulement cela. Après un certain
temps s'y ajoute l'éclosion d'une fleur, aussi radicalement différente
et bouleversante. Nous en sommes ébahis car la connaissance passe de
pareilles transformations - qui semblent n'avoir aucun rapport, aucun
impact l'une sur l'autre. Mais encore cette première image pèche-t-elle
de ce que la fleur soit un organe. La seconde est aussi classique, celle
de l'œuf qui devient la chenille qui devient papillon, là il s'agit
d'une apocalypse de l'être, de masse. Ce sont des phénomènes éternels
et centraux. Légitimement il n'y a pas de scandale de les mettre à la
base d'une réflexion sur la psychanalyse ; il faut ensuite vérifier leur
opportunité. Pour l'instant, dites-vous «je ne vois pas.» - reprenons
donc l'examen de la psychanalyse à la base, disons : en 1900 Freud pose
dans la culture le concept de l'Inconscient. Est-ce que ça va pousser ?
humm on voit un grand chamboulement, même la terre remue, mais encore..
qu'est-ce que c'est ? ne présumons pas..
Nous avons une seule image en tête, c'est lui qui la donne,
elle est adoptée ensuite : c'est un geste copernicien. Ah! voilà, nous
avons au moins une petite correspondance avec "une graine" ou
"un oeuf" {add/un 'geste'}.
Là où je veux en venir, c'est à répondre à votre
question, qui doit admettre ses propres variations ; lorsque vous
interrogez «Quel impact sur la psychanalyse ?» - il faut aussi savoir si
ce n'est pas «Quel impact dans la psychanalyse ?» si nous partons de
l'image de cette graine/oeuf qui est déjà "de" la
psychanalyse. Et puis aussi «Quel impact sur vous, votre idée de la
psychanalyse ?» L'une question ne va pas sans les autres. Alors je
continue : s'il y a une psychanalyse qui soit un geste copernicien, il
faut assumer l'image. Le geste copernicien a eu des effets, des suites,
des conséquences. Elles sont nombreuses mais pour rester dans le domaine
il a été suivi de gestes, et gesticulations de ceux qu'on appellera les
astronomes, dont l'histoire montre qu'il y eut d'autres grands, gestes
suivant - par exemple le geste galiléen, mais n'allons pas trop vite. En
prenant les choses réellement, physicalement, en les prenant pour ce que
la lettre veut dire, avec sens, il y a eu historiquement un geste majeur
second ; tous les historiens le connaissent et il y eu bien un geste
tychique.. drôle de mot mais qui suit le nom Tycho Brahé. Vous
connaissez probablement et, si nous ne connaissez peut-être pas son
histoire, vous savez qu'il fut essentiel - par exemple posa-t-il «La
sphère n'existe pas» (parce qu'à l'époque on croyait encore 'dur comme
sphère' aux boules de cristal et qu'on était au passage où on les
réalisait en abstraction).
L'astronomie est donc faite d'un geste copernicien suivi de
celui de Brahé, qu'on peut appeler pour commodité, geste Tychique.
Est-ce que, si on admet que le premier moment de la psychanalyse peut se
titrer de geste 'copernicien', il est envisageable qu'il soit suivi d'un
geste 'tychique'. C'est possible si on pense qu'«histoire» veut dire
quelque chose et c'est même assez probable. Vous retrouverez que j'en ai
parlé dans les commentaires du 24 et 25 septembre, le 24 donnait même
les références en détail dans le contexte de 1973 où on peut affirmer
avec assurance que si Freud a opéré un geste comparable à celui de
Copernic, il s'en suivit un du type TychoBrahé, Lacan montrant tous les
traits à s'y appliquer. Nous pouvons donc situer des zones d'impact en
une histoire de la psychanalyse. Pour finir de valider cette hypothèse de
comparabilité avec ma base d'image de départ, il faudrait troisièmement
trouver une différence formelle si grande que bouleversante (dans
l'exemple, entre le grain et la tige). Cette troisième étape est bien
alimentée ; précisément, l'effraction qui apparaît dans Le Titre de la
Lettre de 1973, est un dénoncé du fait que Lacan est anti-freudien. Or
Tycho s'est posé en son principe anti-copernicien (thèse-anti-thèse,
vous voyez le genre masqué). C'est pour ça qu'il peste et c'est ce qui
se confirmera dans l'effet de régression qu'aura pour lui cette
identification. Cependant, c'est manifeste, Lacan est inclu dans
l'histoire de la psychanalyse, c'est la même histoire ; mais elle subit
des transformation qualifiables d'in-pactes si on peut imaginer pareilles
trahisons. L'image du point à la ligne (du grain à la tige) paraît bien
validable.
Voilà, je n'ai fait là que vous camper le système, je me
suis répété et j'ai souligné et insisté, mais il faut bien cramponner
la station pour que nous puissions envisager une suite terriblement
bouleversante. J'ai fait allusion à Galilée. Après Tycho il y eut un
autre, troisième, impact en astronomie. Devra-t-il y en avoir un après
Lacan, et la psychanalyse paraître subir un bouleversement encore
gigantesque, alors que toute l'affaire se tient homogène, simplement de
vivantes transformations, en deux trois temps, instants, moments etc...
Comme j'ai été assez long sur le coup, je laisse d'abord celui-ci et que
nous ne sommes pas au bout de la stabilisation de l'hypothèse, je le
complèterai dans la journée.
Addons Pso
02 oct 2022
Je rédige la seconde partie de l'argument prétendant que
la psychanalyse passe par des phases comme les stades de développement
psychiques. En terme de geste, l'initial serait copernicien, suivi d'un
geste tychique, appelé comme ça en restant dans les gestes familiers de
l'histoire, suite auquel on en attendrait un troisième. La notion d'un
geste "galiléen" se propose effectivement. Le premier a été
déclaré par son acteur lui-même, le second dénié par son acteur, le
troisième a aussi été déclaré par son acteur, Armando Verdiglione,
analysant de Lacan puis vite-fait comme son maître, prenant son
indépendance, les deux se disputant la paternité d'une notion : le
Semblant, terme apparu relativement tard dans le propos lacanien, et terme
qui emplit essentiellement celui de Verdiglione auquel il ajoutait le
Chiffre. Verdiglione a été mis en prison puis au secret etc.. non
seulement son geste est-il 'semblable' à celui de Galilée mais sa notion
également, de 'centre de gravité' assimilable à celui du semblant du
signifiant. Je connais bien Verdiglione, j'ai travaillé, concouru avec
lui à l'époque et.. Bref, en gros la figure des trois temps, gestes,
pèse efficacement sur la route. Si je l'ai bien explicitée elle fait
état d'impacts dans la psychanalyse. Son socle, l'Inconscient, celui de
la cybernétique et/ou de la jouissance, puis celui du chiffrage et/ou de
la politique etc.. On pourrait à ce point envisager de parler d'une
troisième psychanalyse. Mais en quoi 'chiffrage', 'mémoire',
'enveloppe', 'corporel' et 'inguinal', toutes ces brisures réelles de la
physicalité de la psychanalyse feraient-elle un impact - ou sinon
passent-elles à côté sans avoir rien à y effectuer?
Le processus de cet impact, s'il y a bien une psychanalyse
'troisième', tombe dans des manques ; c'est le propre de cette physique,
«psysique» si on osait dire. L'objet de la psychanalyse se trouve par
les trous du discours, c'est typiquement ce qui excite (ses détracteurs
entre autres). Des trous cependant qu'elle renseigne et notamment pas ses
concepts. En essayant de les répertorier Lacan, par exemple en énonça
quatre: l'Inconscient, pour commencer reconnaît que de son
processus-même la psychanalyse est inconsciente - ce qui lui prédit des
renversements, des impacts et bouleversements. La répétition qui s'anime
du semblant, précisément des chiffrements par exemple du rêve, et de
l'interprétation etc.. Respectivement nous devons trouver de l'enveloppe
corporelle retournée, et de chiffrage cette répétition
Copernic>Freud, Tycho>Lacan etc..
Je n'ai pas traité dans nos commentaires de l'impact qu'une
troisième psychanalyse tiendrait du transfert, parce qu'il serait à ce
point suffisant pour un remue-ménage, de noter qu'introduire une pulsion
supplémentaire, au titre d'un 'concept fondamental' ne manquerait pas.
Cependant je corrige un point en le précisant. J'ai en effet introduit
une nouvelle pulsion dans la psychanalyse, mais c'est une vieille histoire
dont je n'ai pas parlé ici et on a déjà assez à faire comme ça. Ce
qu'il faut préciser, c'est que signaler comptable au titre des zones
pulsionnelles le sphincter inguinal, n'ajoute pas à proprement parler une
pulsion mais clarifie celle de libido et/ou signifiant phallique. Dans le
commentaire du 29 septembre je signalais que lorsque Freud se met à
plancher sur "Quelques
conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes"
il ne dit pas un mot sur ce qui
complète le pénis en phallus (les objets 'pulsionnels' de passer en
fort-da typique, par les sphincters inguinaux, et que la femme/fille ne
sauraient voir d'en savoir, physiquement rien). Or cette absence
prorogée par Lacan, quand il cède scandaleusement sur la génétique
(ADN-Y et filiation/Nom-du-père) passée son introduction de la
cybernétique/code (Schéma.L/La Lettre Volée.. cachée au vu de tout le
monde, Yeux Grands Fermés du Kubrick) dans la psychanalyse, n'a d'égal
d'impact que celui qui le relève.
philippe teis
02 oct 2022 / 23H52
@Addons Pso OK merci pour m'avoir parlé de vos recherches. |
Addons Pso
05 oct 2022
Ça ne fera pas de mal de continuer. Ce que je veux ajouter
qui découle de cet "à propos" du Nous_et_le_Réel, au chapitre
Le_phallus_et_le_Père, s'expliquera à la suite. En résumant à ce point
nous lisons dans La_Névrose_de_Freud (un autre youtube déjà indiqué de
C.Melman) : Freud campe son trouble d'un «.., il me
vint subitement cette étrange idée : Ainsi tout cela existe
réellement..[Un Trouble de la
Mémoire sur l'Acropole / Freud.1936]» On sait que Freud ne croyait pas
que Oedipe existât.. "réellement" peut-on ajouter. De ne pas
l'avoir réalisé est au motif de sa névrose (témoin son impression en
visitant la terre d'Oedipe). Ici, à propos, c'est Deleuze qui est
critiqué, qui est même ridiculisé parce qu'« il parle de la
psychanalyse comme s'il ne fallait pas en faire soi-même l'expérience,
c'est à dire y mettre son_ propre_ corps pour pouvoir en dire quelque
chose.[08:53]»
En d'autres termes, là où le sujet doit advenir là où était le
propre_corps, c'est à dire dans l'histoire, une perte du réel produit un
symptôme que la psychanalyse cherche à déchiffrer. Elle est aidée en
cela, d'abord par l'avertissement de Freud qui, dans sa conclusion de
carrière, s'y voyant buter voire échouer, suggère qu'il faut «
franchir l'abîme qui sépare la psychologie individuelle de la
psychologie collective..[Moïse et le
Monothéisme/1939]» (sans quoi il faut « renoncer
à avancer d'un seul pas// dans la voie qu'il a ouverte [ibid]»
- il appuie pour cela qu'il faut « traiter les peuples comme les
individus névrosés.[ibid]»).
Cette prescription testamentaire du fondateur de la psychanalyse appelle
effectivement au titre "Nous_et_le_Réel". Il faut
toucher la psychologie collective, dit Freud, pour retrouver ce qui existe
réellement.
Ensuite l'abord de ce symptôme de la perte du réel
(schizophrénie) est encore précisé par l'antipsychiatrie qui avait
cours à l'époque de Lacan, notamment aux environs 1973. Elle tentait de
rendre réalisable ce traitement des peuples (que Freud de son propre aveu
pensait être au-delà des forces humaines), en réduisant la cause
collective massive ou nationale, à la famille (ce que le Complexe
d'Oedipe avait déjà mis en position, mais en échouant précisément, à
ce point d' "y mettre le_ propre_ corps" dudit 'Oedipe'/à
savoir, Akhnaton). En attribuant à la famille la responsabilité de la
perte du réel, l'analyse se trouve plus humainement à la mesure de la
prescription freudienne. Avec un tel groupe à taille humaine, un
prototype est offert au compte-rendu de l'éperdue quête de J.Lacan, en
famille, du moins entouré des siens, qu'il cherchât le réel du père ou
simplement de réel de toutes choses que la libido signale ou affecte.
Voilà où nous avons été jusqu'à ce que le sujet se soit barré au
seuil du transfert.
Addons Pso
06 oct 2022
Une fois ceci posé, la dissolution de l'échange se produit
sans la moindre conséquence. L'interprétation s'en suit souvent comme
ça et au mieux. Son abrupt est son sensationnel. Elle a lieu ainsi
lorsqu'elle a évité le transfert. Deux mots sur ce point : soit tenant
de la pulsion de mort, son opérateur dans le transfert se signe à
l'image du mot posé à l'issue de la lettre volée - soit sans usage du
transfert, sans position de la pulsion de mort, il y a cette absence de
signe - outre le courtois nécessaire à mettre fin au jeu du chiffre
comme le montre bien l'extrémité de la chaîne de Turing. L'actuel ici
présente l'image de cette seconde solution.
Mais la relation rompue, le psychanalyste qui continue à
parler, s'exprimer, présente lui, l'image du fou (référence à nouveau
à la génération de la schizophrénie au départ de la famille qui ne
répond pas à/de la subjectivité). Il faut s'appuyer sur cette clinique
antipsychiatrique de la famille. L'exemple qui suivit a été sans appel,
des familles d'autistes qui ont presque réussi à faire interdire la
psychanalyse. Nous ne sommes pas loin d'un monde de dictature où cette
praxis pourrait être en effet, généralement proscrite. C'est la
réaction de "violence" qui fait le pendant de la
"raison" décrite par Laing. Dans le cercle lacanique, pas de
panique nous sommes entre gens fins et, la bonne psychanalyse aidant, le
sens parvient ; mais il aura fallu néanmoins l'oblat initial, la
personnification de Lacan comme fou sacré, génie paranoïaque (c'est lui
qui s'impose ce diagnostique dans ses conférences américaines). Ensuite,
dans un silence prononcé, la vérité peut poindre. Tel est le rapport
qu'entretient ceci avec sa communauté.
Pour que l'alibi schizophrénique ne revienne inlassablement,
c'est ce moment où, de conclure échu, un savoir est (un) dicible - où
le rapport sexuel cesse de ne pas s'écrire, à ce point où la
connaissance du transfert s'énonce.
D'abord pour cela, il faut l'entendre se prononcer, c'est à
dire qualifier le lieu d'ici, en Lacanie en un point des plus reculés,
quasiment lu d'aucun et certainement peu facile à faire connaître. De
là qu'est-ce qui s'énonce, purement et simplement sinon l'adresse,
matériellement, effectivement : l'appareil. Cet énoncé se pose dans
l'appareil cybernétique gigantesque, planétaire, d'un point minuscule,
en français langue rare, d'une communauté elle-même réduite à peau de
chagrin. C'est typiquement un rapport au grand Autre. Nous devons donc
prendre acte d'un rapport à l'Autre et l'entendre énoncé
"transfert". C'est en contradiction avec le sens commun, c'est
'fou', parce qu'il est dit, doxa dixit, que c'est à l'(a) qu'il se
produit. Eh! bien c'est ce l'(a) qu'à ce propos l'interprétation
conteste, comme le fantasme familial et contre ce dernier, affirmant que
le transfert est une faute, à moins de s'appliquer, de se dire à propos,
sinon de l'A, d'un A pareil. Il n'y a rien de poétique, sonographique,
scénotypique à parler comme ça, j'écris au sujet du semblant du grand
Autre. Et je le reprécise : le transfert n'existe réellement que dans
une relation qui s'adresse au semblant que constitue, physicalise la
cybernétique, composant au grand Autre un A-pareil. Tout autre transfert
motivé d'un petit 'a' n'en est qu'un pastiche, tombant dans le mauvais
goût, névrose à vomir. Et là c'est poétique, pour qu'on lui pardonne
(au transfert) si c'est possible.
Addons Pso
07 oct 2022
Dans l'avenue où l'on parle seul, les conditions de la folie posées,
celle d'un examen aussi s'ordonne, qui concerne le transfert.
Généralement lorsqu'on parle du transfert à un psychanalyste il se
tait, et lorsqu'on s'adresse à un groupe il n'y a pas beaucoup non plus
de répondant. À ces propos, pour signifier l'émis, on parle des (a)
billets. Ce billet-ci ramène le gibier d'un petit tour plus large, ayant
cherché ce qu'on dit du père, pour dîner – puisque c'est à manger
qu'on rapporte (selon Totem et Tabou). Le meurtre du père, passons vite
là-dessus, c'est tout à fait traitable à partir de la drogue. On sait
que le LSD était tout à fait courant aux secrets de fabrication
d'Éleusis – selon son redécouvreur Hoffman, et qu'il fut implanté à
Amarna pour suivre en Manas de Moïse – au Canada les universitaires en
parlent ; d'où réémerge tout à fait naturellement le sacrement
chrétien aux faits du chimiste StAntoine en Égypte etc.. L'interdiction
de ce fruit, comme celle de la coca pour Freud, vaut pour un meurtre pour
les shamans, et nous devons passer outre mais sans l'oublier, car, entre
les hommes et femmes il y a des différences d'hormones, qui commencent à
ressembler à des langues lorsqu'on en parle au 20em siècle.
Il faut un peu évoquer les chromosomes dans ce cas, parce que ces
affaires de chiffrage et déchiffrage, que par exemple Lacan ne cesse
d'évoquer aux articulations de la représentation en général et
jusqu'à la particulière du signifiant – doivent être censurés là
où ils toucheraient le code aux molécules parce que lorsqu'il en parle
c'est coïncidant à l'accent qu'il donne, ainsi que ses élèves, à
toujours revenir au corps. Le corps est extrêmement important pour les
psychanalystes, font-ils savoir. Mais pas celui d'Oedipe, à peine celui
de Moïse, et les addictions de Freud, selon cette science du psychisme,
dans son état actuel, n'ont rien à voir avec la castration. Il faut
passer vite là-dessus, parce que, ce qu'on ramène de gibier, c'est d'une
toute autre race, c'est une question « qu'est-ce qu'un
père ? » ou « qu'est-ce que le père ? » - on
ramène une question ; c'est typique de la "qu'est-ce" de 'raisonnance'
de la communauté familière à Lacan.
À cette question sans réponse, comme un corps sans organe (une réponse
peut être assimilée à l'organe de sa question, dans la perspective où
certaines demandes avancent sur l'avenir d'une pulsion), j'ai ramené à
tous les coups, la première qui m'est venue : 'le' père c'est tout
à fait le chromosome Y. En terme de langage cellulaire ça s'y prête
fort, au point de légitimer cette première réponse. Mais comme la
communauté cherche la réponse, ce n'est certainement pas en la donnant
qu'on la trouvera. On pourra se ronger jusqu'à l'Y que ça n'aura pas
été considéré comme une chasse "pabredouille". Je m'arrête
l'(a) pour ne pas faire des gos billets.
Ouarda Chouat il y a 1 mois (modifié)
Bonsoir Christian,
Tombé par hasard sur votre chaîne et je m’abonne mais j’entends
le complexe d’Oedipe aussi pour la fille, ne parlons nous
pas du complexe d’Electre ?
J’ai à peine lu Freud, incapable de lire Lacan mais j’ai
parcouru JUNG, ancien élève de Freud, dont je préfère sa
conception de la psychanalyse.
Par contre, j’ai à peine abordé Adler contemporain de
Freud, cependant, je ne comprends pas pourquoi est-il passé
aux oubliettes ? |
Addons Pso
07 oct 2022
Aux oubliettes ? cherchez Irène Adler, le retour fait femme, dans
Un Scandale en Bohème (wikipedia), parmi les aventures de Sherlock
Holmes, pastiche de La Lettre Volée écrite par C.Doyle en hommage
à E.A.Poe (comme Sénèque son 'Oedipe' pour traduire l'envers de
celui de Sophocle). |
Addons Pso
08 oct 2022
La psychanalyse à son second moment, le temps lacanien ou
"tychique", affiche une dénégation, une sorte de dénégation
en elle-même – on peut dire « trahit sa trahison » si sa
trahison c'est d'anéantir la question du père et si trahir c'est cette
dénégation qui affirme « je soutiens le père symbolique ». Son
mouvement débute avec le siècle qui découvre le code génétique et
notamment une de ses règles principales qui est la filiation Y (à savoir
qu'un Y ne s'éclipse jamais tant qu'il se propage en la filiation
paternelle) et que le patronyme ( le nom-du-père en langage courant) la
trace (comme un marqueur suit une molécule chimique). Cette filiation
tracée définit le père symbolique, et un soutien du nom du père qui
ignore cela qu'il signifie entraîne une perte du réel. Non pas que le
réel dût être ceci ou cela comme un chromosome, mais parce qu'il se
trouve dans le code, chiffrage et déchiffrage du vivant, traité
principalement dans le sommeil mais aussi dans l'hypnose courante,
collective, qui occupe notre vie sociale comme l'eau de la mer occupe le
fond des océans.
Cette seule façon, le langage social, de réaliser le
traitement du code, incommunicable dans le sommeil, positionne son
opération dans le groupe social, qui fabrique l'hypnose, afin d'y mettre
une terme, renoncer à l'hypnose. C'est le geste de la psychanalyse,
dénié au second temps. Durant ce dernier un discours concourant, appelé
'antipsychiatrie' livrait l'analyse du jeu social de la dénégation et de
l'hypnose. En gros, la famille garante du Complexe d'Œdipe laissait à la
perte du réel, soit le schizophrène soit le grand homme, et à l'espoir
d'une réalisation la dissidence. Troisièmement il en ressortait
l'interprétation du transfert – mais attention ! non pas
l'interprétation qui s'en suit prononcée du négoce du transfert, mais
le transfert comme une interprétation. « Faire un transfert »
durant la cure est en quelque sorte interpréter la dénégation de la
psychanalyse ; c'est un processus circulaire névrotique, une
manière de consacrer le symptôme, les spécialistes diront :
manière de sacraliser la castration. Mais l'antipsychiatrie n'a pas pu
atteindre l'analyse de ce point, faute de moyens. Les temps n'étaient pas
encore arrivé à ce terme où le traitement de l'information
(électronique) a imprégné, nimbé toute la vie sociale ; c'est à
dire aussi le traitement du code et son interprétation automatique (IA).
Cette 'invasion' faut d'avoir été alors interprétée,
s'est entretenue dans l'hypnose confortée du transfert névrotique
jusqu'à un dernier symptôme, dans le malaise jusqu'à la mélancolie
collective et les manipulations génétiques quasi suicidaires, de
traitements 'pathologiques' de codes biologiques.
Après avoir parlé de corps sans organe, syndrome de Cotard
en psychiatrie, d'hommes sans gravité, rival de l'entité virtuelle
cybernétique, il reste que le lacanisme au terme de sa perte (du réel) a
été dénoncé de 'machines désirantes' (lorsque Lacan a commencé son
enseignement, il a renoncé, après l'avoir déclaré, à enseigner que
les machines parvenaient à livrer de meilleurs interprétations s que les
psychanalystes en personne). Ce concept de "machine désirante"
a été proposé quand Lacan avait régressé dans le moyen-âge et que
l'antipsychiatrie n'arrivait pas à traiter le transfert. L'hypnose
commençait à obnubiler les tentatives psychanalytiques et le terrain de
la grande domination par la propagande n'avait plus de bornes. Il ne
manquait plus que de retrouver le transfert dans le traitement de
l'information pour se sauver.
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