Durant le voyage en
voiture aujourd'hui j'ai eu le temps de prendre connaissance de
l'excellent « Chronologie de l'Anoptique ».
Je ne retrouve plus maintenant dans quel fil était le lien.
@Olivier Auber [OAu] y explique l'évolution de ce terme (anoptique)
inventé par Nicéron/1637approx jusqu'à l' « anopticon »
passant par Asimov et aboutissant enfin à l' « anoptikon »
par OAu.
Je me faisais comme réflexion qu'il semblait y avoir bel et
bien une distinction, une séparation entre un Discours de
l'Université et un Discours de l'Analyste, comme l'ont
suggéré les conclusions cybernétiques de J.Lacan. Autrement
dit une paroi hermétique interdit l'emploi des concepts
psychanalytiques au sein dudit Discours de l'Université.
Si ce n'était pas le
cas, le développement lacanien consistant de la pulsion
scopique (son examen du "Regard" dans Les Quatre
Concepts Fondamentaux de la Psychanalyse au chapitre de
"Qu'est-ce qu'un tableau ?" voire une 'scène') aurait
certainement été mentionné dans la 'chronologie' de OAu.
L'étude est
suffisamment vaste pour que je ne puisse qu'y apposer un bref
essentiel.
D'abord m'a-t-on
demandé ce que c'est que l'anoptikon, à mon sens ? C'est
comme une spéciale mathématique répondrais-je. Comme il y a
des géométries euclidiennes, différentielles, algébriques
etc.. l'anoptikon est une cyphermatique, excellente par
ailleurs, entre d'autres. (le terme 'cyphermatique' vient d'Armando
Verdiglione). En ce sens j'ajoute que ce qui les regroupe toutes
est l'Art de la Mémoire [Art of Memory/AoM]. L'Anoptikon est de
la sorte, une cyphermatique parmi celles composantes de l'Art de
la Mémoire.
Je remonte donc plus
loin dans la déclinaison chronologique :
Simonide a commencé à
décrire un AoM.singulier (une seule personne distribue
images/places) ; suivent les AoM.mnémotechniques
(palais/théâtres de mémoire) où les images/places
distribuées sont visitées par des spectateurs. Puis succède
un AoM.informatique : dès la Renaissance/G.Bruno selon lequel
les images/places entrent en catégories cycliques (Roues de
Mémoire). Leurs engrenages suffisant, l'individu disparaît
alors jusqu'à ce qu'en une 4em étape, par chaînage arrière (reversed
engineering) au lieu du sujet disparu, c'est le parcours du
théâtre qui le ranime en le surdéterminant. [pour info ;
il s'agit du stade du PLuriel ANalytique]. A ce
point l'AoM est paré pour répondre de la Surveillance, du
Panoptique, puis de l'Anopticon et enfin de l'Anoptikon. Mais en
résumé, tout cet ensemble se rapporte à la racine
Simonidienne.
À présent, ayant
hypothétiquement inscrit l'anoptikon dans l'Art de la Mémoire
général, on peut y faire saillir la distinction des discours
de l'Université et de l'Analyste. Ce dernier est mandaté à
traduire archaïquement Anoptikon en la dédicace « À nos
p'tits cons ». D'abord l'image
du Zéviatan choisie par OAu appelle évidemment cette
interprétation (on y voit la foule tournée vers le leader
intérieur ou de-tête qui n'en peut dire d'autre à ses
servants) ; ensuite l'argument
freudien est celui-ci – que cette version infantile de
l'entendu (ainsi que l'entend un enfant) est ce qui
demeure immanquablement refoulé/censuré dans l'écoute de
l'adulte. Cette phylogenèse de la connaissance à l'honneur du
freudisme ridiculise les neuro-science qui s'en moquent. Tout le
monde pense « À nos p'tits cons » en entendant
"anoptikon".
On comprend bien que ce
style et cette méthode critique n'est pas du giron du discours
universitaire. Mais c'est encore pour une autre raison qu'on
argumente une distinction entre les deux discours, U et A. Cette
seconde raison remonte au motif initial de cette réponse –
c'est à dire au « toutes les scènes primitives,
refoulées ou pas » (sic) qui est un non-sens, si on
entend la référence "scène primitive" telle que la
psychanalyse l'énonce. Car dans la terminologie de cette
dernière, une « scène primitive » est par
définition refoulée. C'est en tant que refoulée qu'on la
dit primitive.
Il nous faut donc
débrouiller ce complexe. Il est loisible d'attribuer à ce que
les « différentes écoles de pensée se racontent »
(ibid) une valeur (racontée) pour
'scène primitive' – tandis que la psychanalyse y assigner une
valeur distincte (nécessairement
refoulée)
À l'aide du travail
jusqu'à présent accompli (cyphermatique), cette valeur
universitaire peut être écrite S1 (en valeur de Signifiant
Maître) en distinction de laquelle la valeur psychanalytique
est ininscriptible ; il s'agit d'un "rapport
sexuel".
Cette distinction faite,
nous pouvons exploiter l'excellente idée selon laquelle « le langage humain tire son origine
de l'invention des armes. »
Le langage est un jeu
cybernétique, par conséquent analysable en degrés. Lorsque le
jeu identifie un semblable, voire soi-même, il dénote tel ou
tel degré. Dans le rôle de l'outil en général quand il
atteint le degré d'arme, effectivement le langage améliore ses
capacités d'identification de l'autre et de soi. En particulier
en défense souligne-t-il ce signifiant
primaire, S1 aussi dénommé Signifiant Maître. On peut
dire que c'est une scène primitive mais dans le sens de la
psychanalyse S1 n'est pas refoulé à priori. Il n'y aurait pas
tant de guerre si c'était le cas ; il dé-foule pas mal !
Dans ce sens on oriente
plutôt le S1 du côté de de la
signification terminale et on réserve l'expression "scène
primitive" à une relation initiale. Toujours dans
ce sens, dans quel cas observe-t-on une tendance à confondre
origine et terminaison en une seule scène primitive ? Dans
celui que l'on trouve appelé "répétition" puisqu'en
effet tant qu'il n'est pas accompli, en se construisant le
langage entraîne des imitation, re-semblances prosaïquement
évoquant que « l'histoire se répète »
Disons que la scène
primitive est un rapport originel, créateur d'une vie qui va se
développer jusqu'à ce que sa signification acquise, elle se
signale en scène terminale. Au cours de ce cycle le langage a
cru, développant la fonction de mémoire en combinant images et
places, c'est à dire art et science, (figurations et
opérations). Ce régime est compris de semblance, tenu par le
'semblant' jusqu'à ce que l'Université ayant appareillé le
langage (Intelligence Artificielle) une subjectivité acquise
permette d'appeler sur la scène un Sujet (de la parole). Avant
cet avènement l'Art soutient le narcissisme, vital, et la
Science un mysticisme, nécessaire. Une page connexe, au rôle
de l'Analyse, en détaille deux
cas cliniques respectifs.
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