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activ-2023

 

Pratique Psychiatrique Hippocratique

 

TABLE

premier article

second article

 

 

   Nous avons pris un cas imaginaire d'un psychiatre au seuil,.. de sa carrière. Se pose pour lui la question des nouveaux diagnostiques dans la circonstance où l'IA envahit et s'interpose dans les valeurs intellectuelles et psychologiques du monde. Cette invasion réveille une ambiguïté déjà signalée lors de la naissance de l'Informatique & Internet (Nouvelles Technologies de l'Information ; Nouveaux Réseaux Sociaux).
   Lors de l'invasion première par l'Informatique, elle avait été traitée (cette ambiguïté) par la dialectique d'une psychiatrie et son antipsychiatrie (1970-1990) - ce qui avait donné lieu à un soin appliqué à la société autant qu'à ses membres : une Psychothérapie Institutionnelle. Ce type de soin a été abandonné quand la psychiatrie s'est américanisée (DSM) à partir de 1990. Avec l'IA de plus en plus caractérisée, une invasion seconde aujourd'hui renouvelle l'antipsychiatrie jusqu'en les fondations de l'hippocratisme**.

   La psychothérapie collective & de la collectivité (Psychothérapie Institutionnelle) est une alternative de diagnostique et de soin, à la psychiatrie gouvernementale, qui autoritaire et dogmatique cède au consumérisme pharmaceutique. Ces médecines soignante (Némésis/Ivan.Illich) & médecine consommatrice (cannibalisme/J.Attali), toutes deux subissent l'impact de l'IA (gouvernance cybernétique). L'alternative au totalitarisme (normalisation statistique) qui les oppose, est décrite en suivant le parcours de notre cas imaginaire :


   Éprouvant un malaise dans sa civilisation, notre cas s'interroge sur lui-même. Il souffre d'ailleurs de sentiments d'étrangeté car, dans l'inconfort d'une adaptation qu'il refuse, il se constate effectivement troublé. Il se souvient du premier choc de l'intrusion de l'informatique (~1970), un flou avait saisi la psychiatrie sur des cas d'inadaptation, de personnalités troublées, et autre troubles de la perception et de l'intelligence de soi. On les diagnostiquait "schizophrènes" et la psychiatrie (flanquée de son antipsychiatrie) avai(en)t émis une théorie selon laquelle c'était la mort génétique de la famille et la société déséquilibrée qui produisait cette manifestation, également qualifiée de "psychotique". La psychiatrie étaient ainsi parvenue à distinguer ladite schizophrénie comme une maladie politique, et la neuro-psychiatrie à elle seule, parvenue à distinguer en partie comment son cerveau fonctionnait (défaut synaptique-génétique). Notre cas se mit à penser que sous un second choc, cette fois-ci avec l'IA l'intrusion numérique devait rééditer une production caractérielle pathologique. Effectivement la psychiatrie se mettait à détecter à nouveau des cas étranges, des spectres parties de "spectres psychotiques", dont de "sous-spectres autistiques" et "sous-sous-spectres aspergers" qui pouvaient traduire, non plus cette fois-ci la mort de la famille, mais une mort de la sexualité. Des adolescentes se faisaient couper les seins naissants, et des garçons le sexe à l'appui de hauts-potentiels-intellectuels, voir de très-hauts-potentiels intellectuels, de mieux en mieux discriminés par les statistiques des comportements qui normalisaient le trans-genre dans un climat de transhumanisme, de théorie du genre et d'expérimentations génétiques de masse diverses. Ces comportements banalisés par les pompes et les pontes à fric, normalisés par des statistiques-sous-influences, appelaient à leur thèse l'antithèse d'une antipsychiatrie réactivée - avec une psychothérapie institutionnelle pour la rappliquer, adaptée à la nouvelle période.

   Cherchant un regard diagnostique sur ce qu'il vit, notre cas s'enquête d'une médecine. Il rencontre d'abord cette nouvelle psychothérapie institutionnelle qui, comme sa tradition la pose, s'aménage autour de groupes de patients et de soignants (réponse au premier choc), ou de patients et d'«impatients*» (*si on ose qualifier ainsi ceux qui de la société sont pressés de ne pas être malades). Il prend contact, prend un rendez-vous et se retrouve dans un tel groupe d'où un par un, des participants, le psychiatre, de l'extérieur invite à des extractions ces malades-ou-pas. Il apprend que (répondant au second choc) la psychothérapie institutionnelle s'exerce à présent de cette manière. Il se soumet à son soin & diagnostique sans test, mise-à-l'épreuve ni médicaments. On appelle cette psychothérapie institutionnelle un Pluriel Analytique et/ou son exercice une Analyse Plurielle. Elle a cours depuis une quarantaine d'année (1985) et généralement, elle est ignorée par la psychiatrie consumériste (comme la psychothérapie institutionnelle a été rejetée par cette dernière).
   En effet comme la suite du parcours de notre cas le montre :

   En avançant, notre cas arrive à l'Hôpital Public/gouvernance d'Etat. Il n'a pas encore obtenu le diagnostique de son spectre (l'antipsychiatrie, psychothérapie institutionnelle ou pluriel-analytique - n'en donnent pas ; ni diplôme ou badge au demeurant l'analyste s'autorisant de lui-même*). Il y passe de premiers jours en se faisant prendre à partie parce qu'il cherche la porte et, du second jour où il annonce à un psychiatre institué qu'une publication décrit une efficacité égale entre le millepertuis et un fameux Inhibiteur de la Recapture de la Sérotonie, il est soumis à la question qui pose un diagnostique d'Épisode Psychotique Aigu.
   Selon l'antipsychiatrie, il n'y a pas de différence entre ce type de 'question' et celle que l'on posait à la Renaissance pour fait-état de commerce avec le.. ce qui s'opposait à l'Église. Une fois l'hospitalisation sous contrainte obtenue, au motif dudit diagnostique - mais avec un enregistrement audio de l'examen/question ne montrant aucun signe de pathologie & par conséquent pour satisfaire une équipe hospitalière de psychiatrie, il fut effectivement enfermé pendant 41jours, d'où il pouvait être libéré à condition qu'il accepte une injection de neuroleptique-retard et, comme il la refusait, avec une proposition quotidienne de prendre un neuroleptique oral, un 'petit risperidol' («Il faut que tu rispère, et c'est pas rien de le dire»***) qu'il refusait chaque fois. A l'issu de ces 41jours, il fut simplement libéré avec l'attestation qu'il ne présentait et n'avait présenté aucun signe pathologique. Le diagnostique d'Épisode Psychotique Aigu avait été une commodité pour que le Préfet accepte la prescription d'internement. 

   Cette fiction ne cherche qu'à caricaturer la subtile distinction qui existe entre une médecine technocratique et/ou totalitaire et une médecine hippocratique et/ou thérapeutique. La procédure de la première n'avait rien de thérapeutique, et d'autant moins que la personne n'était pas malade. C'était au mieux une épreuve-test, vigoureuse, qui aurait rapidement déstabilisé toute personne fragile mais lui offrant immédiatement un remède, une petite piqûre qui généralement amoindrit et tasse l'expansivité ou le handicap du patient -qu'il ait été ou fut rendu malade. Socialement, c'est ce qu'il y a de plus sûr. La fiction continue avec le retour du cas qui, du début à la fin n'a jamais été malade, dans le service (initial) qui l'a fait interner dans le service (supérieur/haute-sécurité) ; nous sommes à cette époque où il n'existe pas de psychothérapie institutionnelle de premier mode (car, en l'époque de cette dernière, cet internement n'aurait pas eu lieu avant une analyse mettant d'abord en conversation, l'équipe et le cas, l'une souffrante et/ou l'autre) - par conséquent le retour (dans le service initial et rejetant) a lieu sans qu'il y ait plus de réflexion institutionnelle ; c'est à dire une réintégration et une reprise des relations sous le mode brut de la première brutalité. Il existe cependant une psychothérapie institutionnelle de seconde période, c'est à dire le Pluriel Analytique (PLuriel ANalytique acronyme PLAN) ; et dans cette fiction c'est elle qui s'applique.
   Le PLAN avait été distribué dans ce cas de fiction. Il n'avait posé ni diagnostique, ni soigné ai-je rappelé, parce qu'il était hygiénique ; il persista durant l'épreuve de l'internement, par télémédecine lorsque l'isolement l'autorisa. L'hygiène bien entretenue n'est peut-être pas étrangère au fait que la médecine sanctionnelle, internante et neuroleptisante ne fut pas nécessaire, et lui laissa le privilège que c'est au bout de l'épreuve que le fou est tard.

 

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* : les communautés religieuses ou scientifiques, ou diagnostiques, s'insurgent sans cesse contre l'auto-nomination du signifiant thérapeutique. Elle a d'ailleurs bien été désavouée par le lacanisme lui-même son promoteur d'origine. Nous voyons ultérieurement comment ce dernier n'avait pas pu atteindre encore l'ubérisation de la politique, et comment il fut rabattu au discours du maître. ** : Avec cet uberplan, l'uber.pol ranime la seconde antipsychiatrie dans l'hippocratisme restitué.

*** : comme la député médecin qui avait voté pour les 11 vaccins de l'enfance mais qui, pour avoir mis en question le vaxARNm expérimental a été épinglée comme une tête du complotisme, il faut bien que je précise que, vieux psychiatre ayant survécu jusqu'à ces jours, j'en dois certains (de mes jours) aux bienfaits des neuroleptiques qui m'ont sauvé d'agressions - mais aussi que je précise, car ça peut vite devenir flou dans la passion de certains prétendants (à l'agression) que l'usage du petit neuroloptique que je dénonce est celui qu'on prescrit et/ou qu'on presse à prendre lorsqu'il n'y a pas de pathologie.