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Antipsychiatrie à nouveau ;

 

 

TABLE

examen en trois articles
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   L'antipsychiatrie est à la psychiatrie ce que l'antithèse est à la thèse en dialectique ; mais si la seconde appartenance est en l'abstraction philosophique, la première est en praxis (un lieu abordé après Sartre, dans Raison et Violence par D.Cooper et R.D.Laing) - c'est à dire que l'antipsychiatrie a cours dans la dissidence effective. Sa lutte est politique opposée à déshumanisation de la médecine (technocratie) et lorsque la psychiatrie, non plus à son service devient la police (totalitarisme). La psychiatrie présente une face phénoménologique et une face de normalisation statistique. Lorsqu'elle s'uniformise dans le diagnostique statistique, sa face philosophique abolie devient la psychanalyse qui restitue l'ordre de la santé mentale. L'espace psychique ainsi attesté contribue à la santé sociale, il abroge oppression en discernant ce qui n'est pas désirable (c'est à dire hors-santé ; maladie que l'antipsychiatrie est à charge de soigner). Son antipsychiatrie décrit les faux-semblants pathologiques du totalitarisme.

   Après son intervention durant des années 70-90, en 2022 au décours de la Covid.19, l'antipsychiatrie est appelée à nouveau - comme la police des polices lorsqu'il y a exaction du corps sensé protéger. Dans ce dossier on trouvera jour à jour les étapes, signalées par :

- La remise en action (ci-dessous, le texte introduisant l'affliction, l'invraisemblable fiction psychopathologique).
- un
courrier, contact politique.
- un développement d'
étape, inscrit dans la chaîne signifiante du conflit d'idées.
- un cas
clinique fictionnel in situ.
- une
enquête symptomatologique.

 

 

De l'antipsychiatrie passant et repassant à l'action

 

   Entre les années 1960-1980, culminant les années 1968-1970, un ensemble de courants de pensée s'est apposé à la psychiatrie comme en dialectique, une antithèse, avec une thèse font une synthèse. L'expression "antipsychiatrie" est donc critique mais non péjorative de la psychiatrie qu'elle équilibre. Cependant la psychiatrie et le jeu de l'oppression se sont combinés pour l'entendre comme une attaque et, à partir des années 1980 l'antipsychiatrie a été muselée et/ou n'a plus été identifiée.

   Il faut dire que le jeu de la critique, en l'occurrence était délicat, difficile et sans qualité. En comparaison, la paranoïa critique (soutenue à l'époque Dali/Lacan) avait l'opportunité de l'art (surréalisme) pour consister. L'Antipsychiatrie, critiquant le sens critique de la raison (la psychiatrie) n'avait pas de telle base concrète ; elle ne pouvait pas se défendre d'être une attaque (dans les divers sens de l'expression). Le mouvement s'est éteint vers les années 1980 et à partir de 1990 la Psychiatrie-sans-critique (appelons-la temporairement comme ça) a pu étendre un règne de codification (comportement§médicament) dominant sans partage et persistant jusqu'à ces jours présents aboutissant à l'expérimentation génétique de masse (2020-2022).
   Je dis "aboutissement" et "expérimentation" parce qu'une intervention sur son propre génome (ne peut jamais qu'être qu'expérimentation) et parce que c'est un aboutissement de ce parcours psychiatrique dans la folie d'une mélancolie collective (c'est le diagnostic de psychose mélancolique délirante que j'ai posé, évidemment 'proposé' et discutable, tiré de la séméiologie classique de ladite «psychiatrie française»).

   Le lien entre l'état de la psychiatrie et la crise Covid reste à démontrer, mais commencer à l'expliciter participe d'un début de cette démonstration (et on ne peut partir que d'hypothèses avant de certifier). Que de 1950 à 2022 on ait découvert et mis en activité une industrie génétique n'est pas un hypothèse ; c'est une fait qui a certainement des conséquences perceptibles - de même la conviction de la psychiatrie que la mentalité dépend de la génétique (par le biais de complexes comportementaux etc..). Seule qu'il existe une psychologie collective est une pure hypothèse. Mais il existe encore un fait certain ; il est certain qu'il existe des personnes hospitalisées en psychiatrie et sur ce fait, en deuxièmement hypothèse, on peut appliquer l'antipsychiatrie.

   Commençons par les faits. Un certain type de maladie ou particularité mentale est récemment, plus que dans le passé, distingué : le syndrome, type ou profil Asperger. C'est une forme qualifiée du spectre de l'autisme, autorisant que ni l'un ni l'autre ne soit bien expliqué. Ils sont détectables par des signes, mais on ignore à quoi les attribuer ; les hypothèses sont variées (évidemment la cause génétique est appelée, avec autant de certitude qu'on a le nez au milieu de la figure). Ils se manifestent aussi à des degrés divers et la frontière avec ce qu'on appelle normal est floue ; mais il est certain que des formes caractérisées en affirment l'existence.
   De forme en forme l'autisme lui-même entre-t-il dans une forme inclusive ? Aujourd'hui on peut lire « L'autisme n'est plus une psychose. Cette opinion est parvenue à s'imposer depuis une trentaine d'années.» En effet, on garde le terme de "psychose infantile" pour une forme qui n'inclue plus l'autisme chez l'enfant ; mais ces précisions montrent quel est l'état de notre 'science' sur ces pathologies, encore largement tributaires de l'opinion.
   Ainsi nous constatons que nous sommes peu affranchis des observations de code (comportementaux, génétiques etc..) dans le domaine de l'asperger et de l'autisme. Nous sommes prêts à approcher ce constat de fait, établi par l'histoire, qu'il est identique de celui que faisait l'antipsychiatrie quand à son époque (où on parlait peu d'autisme et encore moins d'asperger) son trouble de référence était la schizophrénie. C'est une raison de former l'hypothèse que la ressemblance ne soit pas fortuite et qu'on puisse appliquer les réflexions d'alors à celle de l'Asperger présentement.
   En réalité, c'est une chose que tout le monde sait mais, comme c'est un terrain épineux, il faut prendre des pincettes et j'avance à petits pas.
   Quelle était la déduction de la réflexion de l'antipsychiatrie ? Elle attribuait ce trouble d'apparence psychotique à une maladie de la société. C'est dire en trois-quatre mots résumés ce qui prend des années et des pages à débattre mais en fin de compte de Shrödinger ou pas, un chat est un chat. Et reprenons l'une de nos premières certitudes, il existe des personnes hospitalisées, parfois de force, sous contrainte, sans leur consentement, éclairé ou pas, et qui présentent des troubles du spectre psychotique, autant du spectre autistique, voire enfin d'un tel ou tel spectre qui pourrait être tributaire d'une maladie de la société. Sur cette affirmation n'est réellement introduite qu'une seule hypothèse, celle d'une maladie de la société ou simplement de l'opinion.

   C'est le moment de s'arrêter un moment sur cette hypothèse et d'y ajouter une notion. C'est récemment que nous avons un appareillage, une cybernétique également dénommé Intelligence Artificielle. Aucun individu n'en détient le savoir. C'est un fait. Elle reflète de la société ce qu'on appelle une opinion. C'en est un autre. Nous avons par conséquent un objet, matériel et fonctionnel, qu'il faut ajouter à nos arguments cherchant à savoir s'il existe une psychologie collective. Je ferme la parenthèse pour ce moment.

   À présent, après les hypothèses posons une fiction. Comme un 'virtuel' qui aura des conséquences dans un metaver, envisageons l'incorporation d'un Asperger dans un milieu de formation à la psychiatrie. Il est certain qu'il se trouvera au milieu, d'étudiants probablement en psychiatrie et de professeurs et au-delà avec des patients. Graduellement nous sommes certains qu'il rencontrera des semblables, il est ensuite admis en sociologie qu'il participera à un système, et il est troisièmement hypothétique qu'il sera aussi confronté à l'appréhension de la fonction psychiatrique par la psychologie d'un collectif. Nous pouvons aussi être certains que, selon l'intensité qu'il manifestera de son spectre, il sera admis en formation jusqu'à son titre de médecin psychiatre ou bien diagnostiqué comme patient psychiatrique. Il existe une alternative incluse car il existe des psychiatres qui présentent des troubles mentaux et donc des malades mentaux psychiatres. Cependant, si nous tenons compte de la qualité d'Asperger selon l'antipsychiatrie, cette distribution va dépendre d'une logique particulière :
   Dans la première époque de l'antipsychiatrie, la schizophrénie était presque toujours fatale à l'exercice du métier de psychiatre, parce qu'elle comptait avec elle des signes de faiblesse, et de déficience qui privaient le malade de la force à surmonter l'épreuve professionnelle. La situation peut être différente dans le cas du spectre asperger, cas il est souvent associé à un haut potentiel intellectuel et à lui seul traduit souvent une certaine force. Cette différence est essentielle et permet d'évoquer une seconde époque de l'antipsychiatrie. On peut alors rappeler que le système que la première antipsychiatrie combinait à la schizophrénie était la famille (dont elle accompagnait la mort). Cette dernière ayant écoulé ses funérailles, dans une nouvelle culture éclairée par la génétique, il faut reconnaître à quel système cette seconde antipsychiatrie combinerait son 'Asperger'. Généralement l'ambiance et l'opinion courante tendrait facilement à trouver dans le développement cybernétique les nouveaux systèmes impliqués dans l'identification de l'Asperger. Ce n'est pas une opinion générale, établie ou incontestable, mais d'une part il est probable que l'émergence cybernétique provoque des comportements notables, et qu'il n'y a pas de tels comportements identifiés actuellement, et troisièmement les caractéristiques dudit spectre sont en grande partie accordées à de tels comportements probables. Il n'est donc pas déraisonnable de soutenir cette hypothèse que l'antipsychiatrie (actuelle) puisse combiner au spectre Asperger la cybernétique (comme elle avait fait de la famille à la schizophrénie).

   Il faut à ce point bien préciser ce que je vais entendre par et comme « système cybernétique » ; il ne s'agit pas seulement des réseaux et jeux, mais de toute la gamme allant de la neurologie du traitement de l'image en troisième personne jusqu'à la sociologie du mythe de la machine conscience (de même que la notion de famille selon la première antipsychiatrie couvrait la relation individuel à tel parent, jusqu'à la relation aux icônes et divinités des religions). Je propose donc d'envisager que ce soit l'appareillage extensif de notre époque (cybernétique), qui présente ce type de système qui puisse affecter des comportements que l'on va relever de l'asperger du spectre autistique (comme l'antipsychiatrie l'a estimé de la schizophrénique du spectre psychotique). Reprenons donc à ce point notre fiction.

   Cet asperger débute son stage pratique et intègre l'équipe des psychiatres d'un hôpital universitaire. La psychiatrie, nous l'avons vu, ne sait pas ce que c'est ou quoi penser du syndrome asperger. L'antipsychiatrie quant à elle, si on l'appelait à nouveau, produirait l'hypothèse qu'il aurait, comme la schizophrénie, pour but de masquer le caractère collectif de la maladie. Qu'il soit par conséquent de conversion hystérique, de trouble systémique cybernétique ou d'aliénation de classe, l'asperger et son syndrome qui commence une carrière psychiatrique, va nécessairement rappeler à la « Psychiatrie-sans-critique » son inexistence (inexistence de l'antipsychiatrie et l'inexistence de la 'maladie' Asperger). Ainsi aussitôt des troubles surgiront, une accentuation des signes dudit spectre et de manière concomitante un foisonnement de toutes sortes d'hypothèses diagnostiques jusqu'à des termes pratiquement logomachiques comme 'personnalité schizotypique' voire un provocateur 'épisode psychotique aigu' lors d'entretiens exempts de signe correspondant. Dans le ballet qui commencera ainsi, le terme de 'maladie collective' sera complètement exclu de la scène. Et c'est par ce signe, comme un manque de certains réflexes signale une cause, que celle de l'antipsychiatrie est rappelée.

   L'antipsychiatrie, on se le rappelle, s'est arrêtée au bord d'une annexion réciproque et refusée avec la psychanalyse. Une distance entre l'une et l'autre devait être respectée. Et c'est cette même exigence que nous rencontrerons; la thèse et l'antithèse doivent se tenir seules et respectivement. C'est d'autant plus suggéré que la cybernétique, citée plus haut, instrumente la psychiatrie et ses neurosciences. Nous pouvons éviter de faire appel à la notion psychanalytique d'une fondation paranoïaque de la connaissance humaine, et de signaler immédiatement que le corpus psychiatrique serait en l'occurrence, sujet à projeter sur une proie narcissique sa pathologie psychotique première. Nous pouvons d'autant l'éviter que l'intelligence artificielle, si elle se développe comme beaucoup de scientifiques le pensent, présentera en premier lieu les tares de la folie, absence de subjectivité, erreur de jugement, algorithmes développés par des agents passionnés voire malades.
   Si l'Asperger, ou son prochain spectre qui laissera sans explication, manifeste ni plus ni moins cette pathologie du système, qui envahit la société et qui se concentre dans des syndromes d'abcès, non identifiés comme tels par la psychiatrie elle-même menacée au premier chef par l'imminence de la cybernétique dans ses classements comportementaux et développement de toutes sortes de codes synaptiques et chimiques, dans cette hypothèse cette psychiatrie mise en cause se précipitera sur son cas.

   J'arrête ici cette réflexion car je pense que le but de cette page est atteint si elle a au moins posé des bases sur lesquelles on pourra poursuivre et construire sans que je n'ai excessivement influencé. Le reste du chemin est à pratiquer par chacun qui le voudra et de nombreuses conclusions ou suspens sont envisageables. J'aurai simplement pour ma part (re)mis en perspective une "antipsychiatrie", bien utile pour les temps à venir.


add : Le symptôme se trouve à l'enquête. De la maladie humaine à la symptomatologie abondante, en psychiatrie prime le symptôme qui illustre le Semblant, à la cause du mal, par un Faux-Semblant. (en psychologie le sophisme de la signification et de sa conscience est assumé par la production du concept "Semblant" ; celui-ci est réassumé par la 'métapsychologie' (psychanalyse) par exercice du 'moi' duquel la marche pulsionnelle aboutit à l"objective identité virtuelle - mais au contraire dont elle se décharge par l'office du "Faux-Semblant". En l'occurrence et par exemple une maladie, un syndrome pathologique, peuvent occuper l'élusif Semblant, telle la schizophrénie à une époque, l'Asperger actuellement et entre autres. Ce faux-semblant est en sa fonction tracté avec la cohorte hospitalière de l'aliénation et de se répression, tandis que par exception il dénonce le procédé de son institution. À ce moment il devient politique ; il revendique son étiquette psy pour caractériser son activité sociale et affirme une identité, subjective mais irrémédiablement politique. Il renverse et/ou lève le refoulement des mots historiques, du sens de l'histoire et de ses agents/sujets .
L'enquête retrouve Allan Arsmann https://youtu.be/f93AQ6d5kIA ; l'auteur déclaré "atteint du syndrome d'Asperger" développe une quantité de déchiffrages de métaphores/signifiants. Il dévoile en conséquence une monde quasi délirant sur lequel la psychologie collective trame ses idéaux. Ces pénétrations du sens exposent immédiatement leur provocation politique, ainsi que l'identification AMO (Akhnaton-Moïse-Oedipe ; Nefertiti-Hélène) procédant par la méthode freudienne. Cette dernière, annexée à l'œuvre remarquable de A.Arsmann, montre ce que la 'signification' ajoute au 'sens'. En cela la psychanalyse qualifie l'antipsychiatrie, tandis que la révolution ouverte par Arsmann (voir également C.Pope) lui donne matière.