chap 6

Socialisation

vers chap 5 - chap 7

 

A) L'anneau mis à l'alibi d'O :

   Comparée aux animaux avec leurs instincts, l'existence humaine est basée sur un monde pulsionnel qui se construit à l'argument de sphincters. Ils permettent la fonction narcissique et, par certains d'entre eux, inégalement distribués selon les genres ou les âges, permettent la symbolisation du manque. Ce n'est qu'à partir de cette symbolisation que s'initialise une industrie des objets radicalement séparés et étrangers à l'enveloppe du moi (c'est à dire ce qui se regroupe en terme d'environnement).

   Avant cette industrie, l'être humain ne perçoit que son corps (projections corticales cénesthésiques et sensorielles) ; puis tandis qu'il progresse (et que ce corps et ses parties deviennent représentant voire signifiant des choses) d'autant perçoit-il moins son corps propre et, en échange, gagne-t-il d'autant plus d'illusions. A ce stade, il est encore hermétique - c'est à dire encore fermé à la réalité extérieure (qu'il ne touche que virtuellement, par son organisme qui la mire et/ou représente).
   Pour qu'il s'ouvre à un contact réel, et qu'au-delà de l'illusion ce soit le réel que ce contact réel contacte, l'être humain doit passer par l'industrie. De fameux orphées, orfèvres en langage auront lu l'indu d'une, strie unaire dont une bévue l'insu qu'c'etc... mais puisque le Testament d'Orphée nous a mis Oedipe à La Machine Infernale (voir bio et biblio de Jean Cocteau), tenons à présent la condition de cet être : pour une industrie, la condition humaine est une anomisation des personnes en une société.
   Ceci veut dire que ce n'est qu'à partir de l'être social que les objets du monde peuvent être appréhendés. Par conséquent la psychanalyse ne peut atteindre la pulsion qu'à travers l'analyse de la psychologie collective.

   Ces deux paragraphes, Caverne & Hermétisme puis Machine & Psychanalyse, sont redoublés par la psychanalyse en acte; comme une réponse le montre à une question lectrice. En cherchant à comprendre - et les objets qu'on prend - nous nous adressons à un autre qui répond du sens commun à l'instar du nom-du-père (chap préc. : l'anneau rouge, mis à l'alibi vert d'O bleu ). On obtient ainsi l'anonymat que la science exige pour gagner l'au-delà du principe du plaisir.

B) Analyse de l'anomie :

   Lorsque les étapes de l'industrialisation sont précipitées, l'objet le plus attendu, le corps propre, arrive en avance par le raccourci du transfert, une névrose selon Freud, diagnostiquée par Lacan comme la passion de la mort. Le premier s'en doutait, puisqu'il déclara que, tant que la psychologie collective n'était pas sujette à l'analyse, il fallait mieux renoncer à poursuivre dans la voie qu'il avait ouverte. Le second l'avait donc parquée en l'attente. Nous arrivons de nos jours à pouvoir analyser, sur une plate-forme sociale en l'un sujet deux stages correspondant aux deux objets manquant de l'histoire des pulsions, concevant qu'à court-circuiter leur absence foncière, le sujet lui-même conclut à faire corps.

   L'analyse sur cette plate-forme est largement décrite et praticable. Pour le thème qui nous a tenu aujourd'hui (les six ou sept chapitres, ou la conférence qu'ils précèdent), c'est cette pratique qui aura lieu la troisième journée. Le groupe des participants au deux exposés du 05 et du 06 Sept 2002 pourra constituer le samedi 07 un PLuriel ANalytique avec pour thème la présence de la voix et la cause du formant dans l'assemblée sociale.

 

copirate William Théaux 20020819


Bonus - poème :
Par trois alibis de faits l'alibi d'O
- Lors l'I fait l'un l'ibid O, dès lors l'I bi, d'O fait libido -
Fait l'(a) de l'ibid aime.


APPENDIX :

Appel basé sur un extrait du chapitre précédent

Vous pourriez développer : "Pour un tel déplacement (d'un manque à l'autre), existe ce que la femme rate du corps masculin." Je ne vois pas le rapport entre le défaut d'appareillage phonatoire de l'infans et le corps masculin.

Réponse qu'on trouvera complète sur la page de la correspondance forum.

Les pages que je présente dernièrement font d'abord mention d'une chose essentielle. Il serait inutile d'aller plus loin si l'on admettait pas la première évidence, et à quelle point elle est fondamentale, et à quelle point elle est flagrante, et à quelle point elle est ignorée par la suffisance des psys chics, et à quel point elle est donc refoulée. Il s'agit de la physiologie de la voix, de la diachronie et du 'formant' de la pulsion. Il y a là quelque chose que la neurophysiologie et la phylogenèse découvrent, de majeur pour la psychanalyse. Il serait dérisoire et dommageable d'aller plus loin dans l'interprétation si ce premier état de fait n'était pas assimilé. Or rien ne prouve que ce le soit, et même si la qualité et l'attentivité dont quelques membres ont témoigné sur cette liste le suggère, il est aussi clair qu'en général règne encore le culte de la méprise sinon du mépris. Pourtant ce n'est pas la prudence, toujours un peu présomptueuse vis à vis de l'interprétation, qui motive principalement ma réserve; troisièmement, je compte sur une logique beaucoup plus forte:

Si je me suis exprimé assez clairement, la construction (le 'montage' de la pulsion selon un terme de Lacan) que mes pages décrivent, est basée sur un objet, lequel pour cause d'ininscriptibilité (voir la loi de diachronie susdite), est escamoté par déplacement sur un autre, auquel le même sort d'applique, mais dont le destin répété aboutit à une solution: de leur deux 'refoulement primordial' (deux mots/motus), une solution sourd, qui les court-circuite l'un l'autre, mais qui échafaude la subjectivité oedipienne (borroméenne). Or c'est par cette subjectivité-là qu'un 'retour' peut être conçu, lequel apte à retrouver les deux motus à priori enfouis (in status nascendi). En tous cas, si c'est ce que ma thèse soutient, il serait inadéquat que je devance la révélation de ces deux dits motus. Au contraire, puisqu'elle indique qu'il faut les soutenir dans l'ignorance jusqu'à ce que la prise borroméenne puisse les faire revenir - à cette sorte de cuisine il convient que toutes mes forces tendent maintenant à établir les conditions dudit retour de ladite subjectivité borroméenne. Or c'est à ce stage qu'à présent la dernière de la série de ces 6 ou 7 webpages va pouvoir aboutir, dans quelques jours. Une fois que nous serons là, et si nous acceptons le parcours, nous aurons tout loisir, tout lieu et toutes chances de réussir l'éclairage efficace entre les conditions phonatoires et génitoires de l'espèce humaine.