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Cher professeur Vallée,
Votre dernier messages poses des questions d'angles variés à
propos des "réseaux cybernétiques" lacaniens.
Ces réseaux (qui représente la structure d'une série
de symboles) sont issus d'une suite (une suite de 0
& 1 au hasard) chargée d'une convention.
En substance une telle convention est une application de
symboles. (en particulier il pourrait y avoir différentes types de
conventions, DWT)
Ne méprisant pas les patientes conceptions méditatives de mandalas de nos voisins, j'ai dessiné les deux applications du traité cybernétique lacanien :
A la question " la série (des 1..etc. ou alpha..etc..) est-elle temporelle et/ou liée à la mémoire ? " il est délicat de traiter de la partie temporelle - dans une partie ultérieure Lacan traite du temps de manière purement logique (et j'ai quant à moi, à partir de cela proposé une extension qui ajoute le facteur de l'hypnose à cette notion du temps).
Quant à la mémoire, certainement les séries en font parties - mais d'une manière plus étendue, c'est à dire comprenant la partie de la mémoire tournée vers le futur et dénommée 'détermination' (voire 'surdétermination'). Par exemple un alpha à un premier temps détermine qu'il n'y ait qu'un alpha ou un beta au 3em temps (p.49).
Les réseaux de ces séries se figurent selon deux graphes - le passage de l'un à l'autre étant appelé une "transformation" :
En circulant suivant les flèches on trouve les déterminations et possibilités systématiquement prédites. |
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réseau (123) |
réseau 'alpha' |
Lacan n'explicite pas bien ce commentaire de la transformation et s'en acquitte en disant que " tous les mathématiciens savent ". J'ai demandé à Sylvain son avis de mathématicien et il est d'accord avec moi en estimant que ce qui est appelé segment (réseau 123) doit être réservé à l'alternatif 01--->-<---10 lequel se retrouve transformé en rectangle beta--beta--delta--delta (réseau 'alpha'). L'opinion de Robert Vallée serait réconfortante.
Cette estimation est importante parce que si cette lecture est exacte, le périmètre du rectangle beta--beta--delta--delta est une coupure au sens topologique du terme - ceci voulant dire en ce cas que Lacan signifie là ce qu'il utilisera plus tard comme bande de möbius (et particulièrement propre à modéliser le moi freudien).
Pourquoi dis-je que cela me semble important et relève de l'opinion de Robert Vallée ?
Parce que cela peut mener au problème de la localisation et délimitation des systèmes, qualifications de sub-système et sommation de systèmes, c'est à dire un chapitre premier de la science des systèmes. Or je me suis aventuré à envisager que la transformation entre réseaux (123) & 'alpha', apportait une information à ce chapitre.
En bref j'estime que le réseau (123) puisse représenter un
système et ses états (éventuellement sa mémoire et son
comportement déterminé à partir du fait qu'il traite une suite hasardeuse par
sa charge symbolique ternaire). Par contre le réseau 'alpha' représente
une division de système - c'est à dire comment un système peut être estimé
composé en deux systèmes, à savoir par une charge symbolique d'un autre
niveau. On revient à ce que Lacan appelle de nouveau un binaire (p.48). Ces
binaires sont symboliquement identifiés selon quatre lettres : alpha, beta,
delta, gamma - lesquelles se recomposent en deux groupes.
Par rapport au système (123), les réseau 'alpha' témoignerait
alors de la constitution de deux sous-systèmes et de leur(s) état(s).
Est-ce que j'exploite de manière abusive ces jeux symboliques ou est-ce que j'en fais un usage justifié ?
Robert Vallée approuvera-t-il l'importance de la question s'il y reconnaît celle de la distinction d'un système et de son environnement. Ici par exemple, selon le réseau 'alpha' un système serait le groupe de gauche (typique des gammas) tandis que son environnement serait à droite (groupe des alphas). L'interface entre les deux pourrait alors être raisonnée en terme topologiques.
DWT
20100722
ADDENDA : Je profite d'avoir été un peu retardé avant la relecture de cette page, pour revenir au modèle de La Caverne qui pourrait constituer le champ de rencontre entre l'approche logico-sophistique de Lacan et celle des opérateurs pratiques de Vallée.
Voici en vis-à-vis le réseau 'alpha' à
gauche et la Caverne Vallée à droite (j'ai repris
l'illustration de la page précédente en atténuant les ténèbres pour
laisser distinguer le prisonnier dans la pénombre, et je profite de lui
assigner la lettre v - elle put désigner un esclave ou un rite, disons-le
un 'v' rite). Voici où je voudrais en venir avec cette comparaison
:
Si la coupure beta--beta--delta--delta est propre à figurer la frontière entre deux sub-systèmes, c'est en tant que rectangle si aplati à droite qu'on l'y trouve sous la forme longiligne des porteurs et de leur figurine (quand on arrivera au Modèle Optique, on y reconnaîtra la figure d'un miroir). Les sub-systèmes du réseau 'alpha' sont identifiables ci-contre à droite au système {Sa/v} (sub-système gamma) et à gauche au système {h/x'} (sub-système alpha) |
Si nous pouvons nous acquitter d'une assurance ne serait-ce que très relative de la validité de ces comparaisons nous pourrons avancer et faire fructifier leur rencontre considérablement.
Je crois avoir bien compris ce que Robert Vallée écrit [ C'est la dimensionalité (deux) du fond de la caverne, caractère intrinsèque, inhérent au système de prise de connaissance considéré, qui est attribué par le prisonnier à ce qu'il observe, qui est de dimension trois (cela va de Sa à x'). C'est un "transfert inverse" de l'intime de l'appareil observant au monde observé (voir message 02) ]. Or ce qui est ainsi c'est une structure qui est transférée et inversement transférée d'un sub-système à l'autre (in Cognition et Système / Vallée p.40-41). Nous serions proches de décupler la puissance de notre outil d'analyse de ces structures & transferts.
DWT
20100724