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Par Dr William Théaux
Kepler pLan |
Comme si en songeant que son dernier s'appela Le Songe, après la psychanalyse à preuve d'échec lacanienne, elle repartirait de Kepler
INTRODUCTION - AVERTISSEMENT Cette page montre que Kepler était à la pointe de la
modernité actuelle, voire plus en avant (en tous cas que sa topologie
monocentrique était d'égal niveau à celle qu'on dira grosso-modo
moebienne de Lacan et/ou du structuralisme post-moderne). Cette
constatation situe l'astronomie keplérienne soit en rivalité et/ou
continuité avec le modernisme, ou
bien ladite modernité en régression par rapport à la Lumière de la
Renaissance. En tout état de cause, il y a (eu) un aveuglement, qui n'a
plus perçu le niveau intellectuel de Kepler au moins (et peut-être
Galilée, Rethicus et autres astronomes à examiner de la sorte). On peut
estimer que cet aveuglement s'est avéré avec Newton - selon le constat
récent qu'autorisent ses carnets. Newton fournit une preuve qu'à la fin
de la Renaissance une partie importante de la pensée
a été mise de côté,
voire refoulée (et non pas abandonnée au titre d'obsolétisme). Ainsi à
partir de Newton, le modernisme démarre, non seulement "sans
rétroviseur",
mais avec la moitié du spectre des couleurs en moins, pourrait-on dire.
Ce n'est qu'aujourd'hui que l'on peut se rendre compte de cette bévue, et
reconnecter l'état actuel de la pensée à sa source claire - c'est ainsi
que l'on peut dire que la psychanalyse est effectivement l'hermétisme
remis à jour.
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ATTENTION -- la 1er partie seule de cette page est actuellement éditée, l'essentiel de la lecture de G.Simon à laquelle elle prépare fera suite -- ATTENTION
Cette page affronte un jeu de miroir. Il y eut la Renaissance et
un Johannes Kepler. On déclare aujourd'hui : il y eut un Kepler
ésotériste, et un Kepler scientifique
; l'homme était à une époque charnière - un pied dans le passé, un pied
dans le futur. Et puis il y a aujourd'hui les psychanalystes qui se
piquent de modernité ; avec les universitaires, ils regardent de loin le Kepler
ésotériste. Pourtant en regardant attentivement, on s'aperçoit
qu'ils en sont la réplique, le duplicata, la doublure et/ou la continuité
stricte sinon moins éclairée. Le Kepler
ésotériste était, si on peut dire contre les post-modernes,
hyper-moderne.
Faut-il en conclure que les psychanalystes sont des rémanences
archaïques, des gens du passé qui croient aux mythes (d'Oedipe) plutôt
qu'à l'histoire (d'Oedipe) et croient soigner à l'aide de quelques formules incantatoires ? Ou bien faut-il conclure que
le Kepler prétendument ésotériste était à leur fondation, bien plus
avancé que leur prétendu progrès qui les range pour l'instant du côté du véritable
obscurantismes qu'ils
savent si bien dénoncer ? Qu'est-ce que constitue alors aujourd'hui un retour
de l'Hermétisme?
Comme c'est une analyse difficile, un jeu de ping-pong sur un
miroir où l'on risque de se perdre, je
vais avancer pas à pas, user d'outils, et d'abord de jeu. Commençons par jouer
en prenant un texte de Kepler, un extrait que l'on peut émailler de
réflexions, réflexes idéologiques bien conditionnés, pensées parallèles
éventuellement niaises que nos caboches toastées à la radio-télévision sont
capables d'émettre en prenant connaissance de l'archaïsme de la pensée de nos
prédécesseurs : cliquez sur les petites croix, c'est censé faire impression
micro-trottoir d'une sortie de cour de fac :
UN JEU pour commencer
Reprenons notre sérieux ; il faudrait essayer de comparer ce texte avec un enseignement lacanien, très prisé de nos jours, pour mesurer le contraste. Nous allons donc reprendre ce texte pour une analyse plus fine.
COMMENTAIRE plus SCIENTIFIQUE
La formule de la " politique des quantités " est surprenante à l'ouverture de la phrase, mais elle s'éclaire vite lorsque celle-ci se déroule jusqu'à la mention de la symbolisation. On découvre alors que Kepler est tout à fait intelligible si on assimile son propos au vocabulaire psychanalytique. Il suffit de remplacer ce qu'il appelle divines et humaines par imaginaires et réelles - pour trouver une formulation très accordée avec ce qui se dit aujourd'hui. Si sa politique des quantités s'avère signifier une logique de code, nous aboutissons au fait envisageable ou connu que la logique de code, la politique des quantités, permet la symbolisation de l'imaginaire et du réel. Ensuite, évidemment l'expression " doctrine sphérique
" prête
à rire - c'est comme si l'on parlait de doctrine quantique ou de doctrine
du nœud - et lorsque
l'on arrive à la représentation de " la Sainte Trinité dans la
Sphère ", aucun
esprit contemporain ne peut souscrire à son propos. Mais il n'est pas le seul
à avoir des difficultés à se faire entendre par l'université aujourd'hui ; il faut
aussi savoir les grandes
difficultés que la psychanalyse a rencontrées pour être admise dans le cursus
universitaire. La question s'est posée à Vincennes à l'époque où la structure
quadripartite du lacanisme prétendait l'introduire. Finalement,
trente ans plus tard, elle s'est
imposée et l'on parle sans problème à présent de média malléable et
autre thèse de Bouteille de Klein. En fin de compte dans le style
rococo keplérien, il n'y a que de " saint
" dont on ne parle plus (sauf Lacan qui croyait qu'il en
était un) - au lieu de ça on baigne dans le bassin de la subjectivité ;
savoir mousseux moins usitée à la Renaissance où l'esprit suffisait à la
raison. Reprenons avec Gérard Simon, qui est un universitaire plutôt spécialisé dans
l'histoire des sciences ; il fait peu référence à la psychanalyse. C'est
dommage, ou peut-être heureusement, car il n'aurait peut-être pas manqué à reconnaître
une ressemblance fort impressionnante, entre ce que présente Kepler,
typiquement dans cette troisième phrase, et ce qui s'appelle, chez les
psychanalystes ; topologie. Déjà on
venait de se rendre compte qu'à simplement changer le vocabulaire usité d'une
époque à l'autre, on trouve les mêmes
tropes, conduites et observations entre Kepler et les analystes freudiens, ou
lacaniens - mais à présent, en arrivant là où G.Simon voit culminer la pensée
archaïque des temps moyenâgeux, avec l'archétype de la sphère, on réalise
que cet objet géométrique, éventuellement sanctifié, est, bien plutôt
qu'objet de culte, support d'une topologie que Kepler
mène, ni plus ni moins qu'un
analyste moderne, jusqu'à l'ontologie. Je vais montrer ci-dessous qu'avec
quelques exemples, la
différence devient extrêmement minime entre la pensée de Kepler dite
"archaïque" et celle du psy chic d'aujourd'hui.
Le soupçon d'obscurantisme est si bouleversant pour l'opinion de nos jours qui
flambent dans une lumière post-divine, qu'il nous faudra faire de nombreuses
vérifications encore, avant d'envisager sérieusement que les psychanalystes
réputés éclairés ne sont imbus que des brumes qu'ils cherchent à projeter
dans leur ignorance calculée des doctes archaïsmes de la Renaissance ; parce
que - c'est une chose notable - de ces vieilleries sauce Kepler les
pfffychanalystes tout versés qu'ils sont dans la mémoire refoulée, s'en
fichent totalement, systématiquement.
Reste qu'il me faille effectuer ledit lien - me suturer à Kepler ; d'un nœud qui tient et qui tienne à quelque chose à la différence des nœud-nœuds.
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20041124133100 ;
RESTITUTION de KEPLER à la POINTE du MODERNISME
Je reprends ce texte après l'avoir laissé quelques jours ; il est une distinction, voire une modification délicate que je me propose de faire. Nous pouvons estimer une certaine opinion soutenue par G.Simon qui juge que Kepler est un scientifique, mais encore chargé d'un mode de penser archaïque, antérieur à la science. Il n'est pas facile de désigner et de décrire ce mode antérieur - c'est précisément l'étude délicate qu'entreprend Simon. Il cherche noblement à éviter les clichés - mais telle est précisément la gageure : rien n'est accessible d'une pensée antérieure que par cliché (comme rien n'est accessible d'un mouvement passé que par une photo, film etc..). Voici donc quelques appréciations modernes, dont le texte de G.Simon fait écho; qualifiant la mentalité et/ou l'intellect de Kepler et son oeuvre :
" les vieux savoirs ésotériques " --- " il voyait dans la sphère le symbole de la Trinité - il croyait en une âme du Monde " --- " de telles idées ne paraissaient pas folles à ses contemporains " --- " un théosophe parmi d'autres " --- " un monde où la croyance n'était pas séparée du savoir " --- " une pensée sauvage dont les associations ne subissent pas la censure d'une raison cultivée " --- " organisation mythique de l'expérience " |
Je vais à présent prendre un certain nombre d'extraits ou côtoient les propos de Simon et de Kelper ; le premier parlant du second ; commençons par celui-ci qui concerne la question d'une âme que la pensée sauvage attribue au globe terrestre conçu comme un corps de même sorte que celui d'un animal :
D'emblée il (Kepler) évoque une métaphore de Virgile comme une intuition profonde, s'opposant à la légèreté avec laquelle les aristotéliciens traitent de la production des plantes et des animaux : " Combien le poète Virgile est plus vigilant et plus sage que ces philosophes ! Il ne met pas non plus sout sur le compte des pluies, qui sont pourtant elles aussi une partie de la matière ; mais il compare les tréfonds de la Terre au sein d'une épouse, et qui plus est heureuse, c'est-à-dire percevant avec volupté ce qu'on lui fait, et aidant son mari du mouvement qui convient : autant des indices de vie, et qui présupposent une âme dans le corps du patient. Car il ne serait pas facile au Soleil, dépourvu de soldats adéquats, d'envahir cette citadelle des entrailles de la Terre, s'il n'y trouvait la participation d'une âme siégeant à l'intérieur, en connivence avec l'ennemi, et lui ouvrant les portes ". La métaphore à peine suggérée par le poète se développe ainsi en une argumentation analogique dont le fond est une rêverie érotique à l'échelle cosmique ; preuve sans doute que nous sommes au niveau d'une pensée sauvage, dont les associations ne subissent pas la censure d'une raison cultivée. (p.182) |
Évidemment personne ne songe à reprendre l'idée de W.Reich et de l'orgone planétaire ; cet extrait indique une autre notion que celle d'érotisme que Simon repousse - à savoir la notion de vie que Kepler lie indissociablement à son astronomie - en quoi on retrouvera la même idée d'une cybernétique que décrivit avec excellence Giordano Bruno (dont personne ne songera à suivre la logique qu'il décrit de la cybernétique saisie du sein lors de la tétée, à côté de St Augustin sur l'envie et la jalousie, puisque Yates sur la mémoire aura déjà fourni de suffisantes références). Voici comme Kepler l'indique également : ...
suite avant fin janvier 2005
DWT
©20041219170600
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