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Par Dr William Théaux
Kepler pLan |
Comme si en songeant que son dernier s'appela Le Songe, après la psychanalyse à preuve d'échec lacanienne, elle repartirait de Kepler
Les deux extraits suivants, des écrits de Kepler, apportent une meilleure précision sur son raisonnement - selon lequel la perception interdit que le récepteur soit sans cause d'effets quant à la stimulation qu'il reçoit. Nous trouvons également ce principe dans Freud en ses écrits initiaux raisonnant sur les processus d'intégration (par un organisme vivant) des stimulations (qui ont pouvoir sur lui). Les mécanismes imaginés par Freud opèrent une réduction de charges extérieures qu'on peut dire démesurées, aboutissant à ce qu'il appelle système psy. (on aura remarqué que Freud décrit initialement une intégration qui se clôt sur son propre système - aboutissant à un organisme vivant mais ne s'étendant pas jusqu'à la source de la stimulation à la différence de ce qu'aura évoqué Kelper. Mais cette restriction doit être tempérée par les déductions qui suivent Freud, en rencontrant le passage de la parole à l'écriture - car cette dernière, doublant l'intégration interne et première du phénomène de Transfert, effectivement étend une perspective d'interaction intégrative jusqu'à ladite source)
Dans la construction de sa cybernétique du monde, Kepler commence également, comme Freud, à réclamer qu'un principe inhérent à la perception altère, s'ajoute ou se départi du conditionnement ou de la source des stimulations reçues par un corps céleste ; constituant ainsi un individu et, selon Freud un individu psychique - quant à Kepler, pour commencer à propos de l'influence des astres sur le climat : " J'ai pensé que cette question ne devait pas être considérée avec autant de légèreté que le font la plupart des pronostiqueurs ; car ils décrivent l'influence des astres comme s'ils étaient des sortes de dieux, ayant pouvoir sur terre et au ciel, et faisant tout selon leur bon plaisir ; sans se poser la question du moyen par lequel ils agissent parmi nous sur la terre, alors qu'eux-mêmes restent dans le ciel et ne nous envoient rien de perceptible aux sens, si ce n'est des rayons lumineux. C'est là l'origine principale des détestables superstitions des astrologues. " p.181
J'ai souligné les "sortes de dieux,... ...leur bon plaisir" car j'y reviendrai - tandis que nous continuons l'investigation de ladite théorie élaborée de la perception au chapitre de Gérard Simon intitulé " Les marques de la mémoire " qui avance dans le détail de l'individuation selon Kepler :
" Tout d'abord l'âme a reçu en acte le rapport du point (du moins pour le rapport que la lie à son propre corps), et en puissance la forme du cercle ; et comme elle est Acte, elle se répand en cercle à partir de son siège ponctuel ; car si elle doit sentir les choses extérieures, celles-ci l'entourent sphériquement ; et si elle doit gouverner son corps, elle l'a aussi tout autour d'elle, et elle se tient dedans, en un certain point où elle est enracinée, et d'où elle sort par ses espèces dans tout le reste du corps. Et comment le ferait-elle sinon en ligne droite ? Car c'est cela véritablement sortir ; et comment, elle qui est lumière existante et flamme, pourrait-elle sortir d'autre manière que ne le font à partir de leur source les autres flux lumineux, c'est à dire en ligne droite ? Elle s'en va donc vers ce qui est extérieur à son corps en obéissant aux mêmes lois auxquelles se conforment, pour gagner le point où elle réside, les flux lumineux qui l'entourent dans le firmament ". p.218
Ici nous rencontrons d'emblée cette
étrangeté qu'inspire un discours qu'il faut traduire : assimiler l'acte au rapport,
fut-il du point et la puissance à la forme fut-ce du cercle ne fait pas
partie des manières que l'université nous a appris à rabâcher pour ne pas
penser. Mais un petit effort, et renoncer au mépris qui nous distingue des
anciens facilité la retrouvaille de ce que l'on a tout prêt, en évidence et
à portée de main - c'est à dire ces
schémas freudiens tels que j'en ai fait le détail.
On y trouve en effet l'animation d'un point dont les positionnements
constituent des rapports au sujet duquel on trouvera par exemple
les amples réflexions de J.Lacan sur le Nombre d'Or - également
trouvera-t-on la forme du cercle dans les
circuits, cybernétiques, dont ce même psychanalyste instruisit.
Évidemment, que la forme du cercle soit ronde, comme le trajet de
la lumière une ligne droite, ce sont des notions que les temps modernes ont
largement critiquées, puisque dans l'espace courbe, on peut faire de n'importe
quel cercle un petit tas et d'un trait lumineux une boucle. Mais outre
l'introduction de la Relativité dans notre univers, on retrouve ici et en
topologie une stricte égalité entre les descriptions kepleriennes et
lacaniennes. C'est pourquoi, sans trop d'attachement à ces figures, j'ai cru
plus utile de souligner leur coordonnées - tel l'enracinement
dont elle ressortirait : Kepler le voit 'au centre' et sortir 'par ses
espèces'. Nous savons comment cette notion se modernise, renvoyant cette
fois-ci à Verdiglione,
psychanalyste théoricien du Semblant, traitant de la localisation dudit
Semblant comme il se voit des quanta en particules, c'est à dire sans fixité
possible ; et c'est encore ce qu'on reconnaît dans
le modèle freudien animé.
A côté de la localisation du point de
l'âme, la seconde coordonnée de sa manifestation se trouve dans la
manière dont elle saurait procéder - c'est à dire selon
Kepler de manière identique à celle des autres flux. Réponse au Modèle Optique (ci-contre) où l'image réelle (C) montre un centre focal à l'identique de ce que laisse supposer celle, virtuelle, dudit Idéal (S,I). |
Nous voyons donc qu'à la mesure de relativement minimes amendements, les principes kepleriens de l'individuation commence à peu près à l'identique que ceux de la psychanalyse la plus moderne. Sans plus mentionner de semblables vues occultes déjà traduites de la lecture de R.Steiner montrant de comparables raisonnements à partir de l'éther sur la ligne droite, l'astral, la sphère etc.. nous devons continuer, pour asseoir notre raison scientifique, jusqu'à épuiser la similitude - ou bien trouver plus loin une divergence qui justifierait une négligence par la psychanalyse moderne d'une pensée archaïque voire magique réservée aux débiles.
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