Clinique de l'argumentation
de l'âme
Steiner consacre plusieurs pages à l'âme au chapitre L'être
Humain de LA SCIENCE DE L'OCCULTE. Cette
insistance masque le fait qu'il ne définisse nulle part ladite
"âme" !
Du fait de ce dilettantisme, il est nécessaire que nous
fournissions par nous-même cette définition manquante - faute de quoi l'occultisme de
Steiner ne tient sur rien d'objectif. J'ai donc lancé cette recherche et suis
arrivé (page
précédente) à établir une hypothèse de définition du sens que porte le mot «âme», depuis des siècles et
jusqu'à Steiner et sans qu'il n'ait jamais auparavant été objectivé. Il s'agirait
de la génétique et de ses lois et, en bref, l'âme serait ce qu'on peut
appeler le "génome individuel" (le stock génétique d'un
individu) dont on aurait eu l'intuition jusqu'à notre époque récente, et
confirmation à cette époque au
cours de laquelle la technologie scientifique l'objective.
Cette élucidation serait même relativement simple si, dans son
commentaire Steiner, aussitôt qu'il parle de l 'âme à brûle pourpoint
et sans définition n'en distinguait pas trois sortes ! comme s'il dressait
lui-même un écran de
complexité afin de cacher un défaut de définition. Du coup de cette
aggravation, notre
recours à l'hypothèse génétique serait sommée de traduire trois sortes de
physiologies chromosomiques. C'est une exigence qui complique la situation
et affaiblit notre rationalisation de l'occultisme. Mais dans ce contexte
décourageant, le texte
offre une bizarrerie, un indice qui appelle notre attention : d'une
édition à l'autre (ed.1938 et ed.1976) la comparaison
entre les textes fait ressortir des
paragraphes supprimés ou ajoutés (mauve sur le scan ci-dessous)
; et la méthode psychanalytique commande
immédiatement l'examen de ce point de censure, ratage ou refoulement. Nous
appelons ce type de censure, omission voire seulement aménagement :
«symptôme».
L'élément du symptôme que nous observons de la sorte, couvre
une réflexion sur le dénominateur de ladite "âme" (ou sur son
"nominateur" devrait-on dire). Comment l'âme vient-elle à
être signifiée ? Steiner approche une définition de l'âme
à l'aide de la linguistique et d'un signifiant qui ne puisse signifier que
lui-même (le mot 'moi'). Le passage "refoulé" fait ainsi partie de
cette approche et, dans ce même 'passage', se désavoue elle-même (vérifier
le texte ci-dessous à l'argument de E.v.Hartman). Nous en
déduisons que c'est bien un 'symptôme' puisqu'il montre une signification qui
s'affirme par sa contradiction et - comme la perle dans l'huître - nous
trouvons même sa certification : si le sceaux qui certifie le symptôme est bien
l'indice du Nom-du-Père selon la théorie lacanienne, dans le passage refoulé
la contradiction portée à la fonction du mot 'moi' se fait
effectivement à l'appel du 'nom propre'. Nous avons donc tous les
ingrédients disponible à une traduction de LA SCIENCE DE
L'OCCULTE redevenue objective.
Après cet examen de texte - ci-dessous
- je résume - encore plus en- dessous - la base
sur
laquelle nous sommes à présents garantis.
: s o u r c e :
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Le passage inexistant dans la version 1938 module le rôle
du Signifiant à la cause de l'instance de Moi. En
effet pour décrire cette instance, Steiner introduit la
capacité du Signifiant à l'auto-désignation en se servant
de l'exemple du mot 'moi'. Mais cette capacité prête
à une confusion. Il consacre donc un passage à éclaircir
cette confusion. L'auto-désignation peut être vite prise
pour une auto-engendrement, il consacre donc le passage
supprimé à cet éclaircissement, en s'appuyant sur un texte
de E.v.Hartmann. Ce dernier affirme que la conscience de soi
est antérieur au mot 'moi' et qu'elle n'est donc pas
engendrée par celui-ci. Steiner déclare son approbation de
la vue de Hartmann - et limite bien la fonction de ce mot -
"moi" - à l'auto-désignation (aussi dite
"auto-référence").
Le problème apparaît quand Steiner prend un
exemple pour défendre cette approbation (peut-être écrit-il
en Allemand où les termes sont différents mais, sans qu'on
s'en dédise, le problème ne serait que plus saillant en
français). Il choisit un mot pour exemplifier que le mot
ne renseigne pas sur ce qu'il désigne (en vocabulaire
moderne le cas s'intitule l'"arbitraire du signifiant")
- mais comme il arrive par un acte-manqué, le mot qu'il
choisit est un monument à une éventuelle fonction de
renseignement par la formation du signifiant (il prend le mot
"triangle" qui est une des meilleures factures qu'on
puisse trouver pour créer d'une forme triviale la
particularité de celle qui est faite de trois-angles).
On dirait donc que - comme un représentant en produits
détachants sort de sa démonstration en laissant tomber
derrière lui un sac de poussière - Steiner incite revenir et
rester un moment sur le passage et, nous n'oublierons pas que
son pataquès aura été lui-même voilé par ses éditeurs.
Nous reviendrons donc sur ces traces au déchiffrage de la
démonstration, avec la notion qu'il est indiqué de chercher
dans la direction des relations maître-disciple, ou du
signifiant auteur également nommé
«Signifiant-maître». C'est ainsi que nous constatons sans
surprise que Hartmann avait bien mis en critique le mot
"moi" à la concurrence du nom propre - donc
la connaissance est attachée à celle du patronyme ou
Nom-du-Père. Il ne reste plus alors qu'à appeler le témoin
de cette connaissance du Nom-du-Père pour entendre le
refoulé de la génétique du chromosome masculin ('Y').
C'est pourquoi nous pourrons dire que l'examen clinique du
discours de LA SCIENCE DE L'OCCULTE au
chapitre du Moi indique ce que le mot "âme"
est susceptible de signifier ou de maintenir refoulé selon sa
traduction que l'on en fera en terme de génétique.
Pour cette analyse on trouve ci-dessus ombré de mauve le
passage incriminé (ainsi que retranscrit ci-dessous) et ci-avant
la partie qui le précède.
Certaines erreurs d'observations psychologiques
analogues à celles dont il la été question à propos de la mémoire, font
qu'il est également difficile de se faire une idée juste du Moi. On peut
croire que ce qu'on se figure avoir compris est en contradiction avec ce qui est
exposé plus haut, alors que c'en est réellement une confirmation. C'est le cas
par exemple des remarques faites au sujet du Moi par Edouard von Hartmann
dans son livre "Grundis des Psychologie" : << la conscience de
soi est antérieure au mot "moi". Les pronoms personnels sont apparus
assez tard dans l'évolution du langage et n'ont de valeur qu'en tant
qu'abréviations. Le mot "moi" est un succédané dont celui-ci se
sert quelque soit le nom que les autres personnes lui donnent. La conscience de
soi peut se développer considérablement chez certains animaux et chez des
sourds-muets sous-développé, même sans se rattacher à un nom propre. La
conscience du nom propre peut parfaitement remplacer l'usage déficient du mot
"moi" en adoptant cette façon de voir, on enlève à ce petit mot le
nimbe magique dont il est entouré pour beaucoup de personnes ; il n'ajoute
absolument rien au concept du conscience de soi, mais tire même tout son
contenu de celui-ci>>
On peut se dire entièrement d'accord avec des vues de
ce genre et admettre que le mot "moi" ne doit être entouré d'aucun
nimbe magique, ce qui ne ferait qu e troubler la réflexion sur la question.
Mais en ce qui concerne la chose elle-même, peu importe que l'appellation se
soit établie peu à peu. Ce dont il s'agit, c'est que la véritable réalité
du Moi dans la conscience personnelle est antérieure au mot "moi" et
que l'homme est obligé d'employer ce terme, comme s'appliquant aux propriétés
qu'il est seul à posséder, pour désigner ce que, dans son rapport avec le
monde extérieur, il ressent autrement que l'animal ne peut le ressentir. Pas
plus que le fait d'expliquer comment s'est formé le mot "triangle' ne nous
apprend ce qu'est le triangle, ce qu'on peut savoir sur la formation du mot
"moi" dans l'évolution du langage ne nous renseigne sur la nature du
Moi.
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ensuite, on retrouve le parallélisme des éditions : |
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RS 1909 - ed.1976 |
ed. 1938 |
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C’est dans l’âme-conscience que se révèle la nature propre du « Moi
». Car tandis que l’âme dans ses activités de perception et de raison s’adonne
à d’autres objets, au contraire elle pénètre comme âme-conscience dans sa
propre essence. Aussi ce « Moi » ne peut-il être perçu par l’âme-conscience
que grâce à une activité intérieure toute spéciale. Les représentations
des objets extérieurs se forment d’après les allées et venues de ces objets
extérieurs, et sont élaborées par l’entendement grâce à leur force
propre. Mais pour que le « Moi » se perçoive lui-même, il ne suffit pas qu’il
se livre, il faut extraire de ses profondeurs sa substance propre par son
activité propre pour en avoir ainsi conscience. Avec la perception du Moi, la
soi-conscience, commence l’activité intérieure du Moi. Grâce à cette
activité la perception du Moi dans l’âme-conscience a pour l’homme une
tout autre signification que l’observation de tous les objets qui pénètrent
jusqu’à lui par les trois éléments corporels et par les deux autres
fonctions de l’âme. La force qui manifeste le Moi dans l’âme-conscience
est assurément la même force qui s’exprime dans le reste de l’univers.
Toutefois dans le corps et dans les fonctions inférieures de l’âme, elle ne
se manifeste pas immédiatement, mais bien par des activités qui lui servent de
chaînons intermédiaires.
La plus basse manifestation s’élève échelon par échelon jusqu’à
celle qui a pour théâtre l’entendement. On peut dire qu’à chaque échelon
tombe en quelque sorte un des voiles qui enveloppent la réalité cachée. Dans
l’âme-conscience la réalité cachée pénètre pour ainsi dire nue et sans
voiles dans le sanctuaire intérieur de l’âme. Elle y apparaît comme une
goutte détachée de l’océan de l’universelle réalité originelle. Mais c’est
pourtant là que l’homme doit tout d’abord la saisir, cette réalité
originelle. Il doit la reconnaître de soi-même avant de la découvrir dans l’univers
qui la manifeste.
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En résumé : sur le chapitre de l'introduction de la notion
d'âme, la
faiblesse de l'argumentation de R.Steiner est rattrapée par les acquis récents
de l'observation scientifique. D'une part le traitement
mathématique/cybernétique des systèmes déchiffre une notion triple des
structures de systèmes ; justifiant la même notion triple
argumentée par Steiner dans l'éventualité que l'âme soit un code/chiffrage. D'autre part la
défaillance jusqu'au symptôme de l'argumentation de Steiner est également
rattrapée par l'analyse, duquel symptôme cette dernière révèle le refoulé -
lequel du code génétique de la nomination (Moi et
Nom-du-Père).
L'Occultisme de Steiner ainsi reconsolidé,
cette consolidation se répercute dans l'ensemble du texte - notamment en renforçant
après-coup, la suggestion anticipée de la
notion d'éthérique. Cette notion d'un corps éthérique selon
l'Occultisme semblait anticiper la notion d'ADN (corps génomique); en se
poursuivant par un symptôme, troisièmement recomposée par l'analyse, cette notion d'éthérique
s'avère effectivement identique à la génétique.
Conjointement, la rationalité de cette notion d'âme démontrée annonce
du même coup son appui aux conjectures actuelles sur
les notions de propriété.
Ce que le traitement
des neurosciences révèle de la perception (la trace
synaptique que l'on trouve dans le système nerveux appelée "le
perçu") coïncide avec les qualités
du Moi en s'avérant effectivement identiques au
droit de propriété que l'Occultisme lui attribue.
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Ainsi, pour une question politique présente concernant
"propriété", "valeur", "capitalisme",
"identité" etc..
avec les étapes ici révisées selon l'Occultisme (physique/matière
+ éther/forme + astral/conscience
+ Moi/mémoire + âme/..propriétaire)
nous obtenons une profondeur historique qui compose avec l'actualité
neuroscience.
Archives/editing
& littérature grise goto