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Dans son rapport de 2005, Henri Atlan 1
estime que dans une quarantaine d'années la technologie offrira la
possibilité de faire croître des fœtus humains, fécondés et jusqu'à la
naissance, dans un environnement artificiel. Cette technique est nommée Utérus
Artificiel ou ectogénèse.
Elle concrétise la description fameuse d'Aldous Huxley 2
; on en voit l'image en deux films célèbres : à la fin du 2001 Odyssée de l'Espace et au début de
Matrix.
Puisque les enfants venant au monde
actuellement seront adultes à cette époque, ce serait une faute déontologique de ne
pas en traiter, d'abord en psychiatrie attentive à l'adaptation à la réalité,
ensuite si cette psychiatrie est psychanalytique - attentive à la sexualité et
liée à la reproduction.
Selon Catherine Halpern : " Il est
difficile de mesurer les conséquences sur les enfants qui naîtraient grâce à
une telle technique ". A cause de cette difficulté Atlan, comme Descamps
et d'autres, pensent surtout aux accessibles impacts sur la famille et
sur les définitions sociales des genres - qui
restent
des préoccupations secondaires par rapport à la condition des enfants
concernés. Par contre, la psychanalyse sera moins embarrassée :
L'énergie libidinale traitée par cette science s'analyse en terme
de pulsion qui est une forme d'interaction. On la dit construite comme une
linguistique ou une cybernétique - c'est à dire accordée à l' intelligence
artificielle (I.A) qui robotisera en partie l'ectogénèse. La connaissance
psychanalytique permet donc d'introduire la libido dans cette technique. De
surcroît l'interactivité éclairée de l'ectogénèse la fait
participer à l'extension de la cybernétique qu'est l'écologie.
Alternative à l'évidence trop
puissante de
la logique, les faits aussi permettre d'accommoder l'esprit aux emplois, sans
doute inévitable 3 d'utérus artificiels :
Ce qui nous choquerait aujourd'hui
faute d'être réfléchi, s'avère banal : la biologie
terrestre a montré durant des milliards d'années et connaît largement encore
des fœtalisations sans utérus : ce sont les oeufs. Ces formes primitives d'ectogénèse
montrent qu'elle est commune à l'écosystème terrestre, n'enfreint rien de
ses lois. Ce n'est donc pas la nature qui en sera troublée mais seulement
l'humanité traditionnellement résistante au principe de réalité.
Comme une psychiatrie d'exception
s'adresse aux points cruciaux des préjugés - avec la propagande dans l'histoire, la
chimie dans les sacrements, l'industrie dans la sexualité
convient à s'ouvrir à la conscience, dans la cité du Puy sous la vierge de
métal fondu des paradoxes du progrès 4.
DWT@20080803215300
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