En marge : suite à
propos de Descartes, un article parvient par la poste papier.
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Le 03/09/2010 19:43, Robert Vallée a
écrit :
Bonsoir,
J'avais testé, avec succès, l'envoi de "Descartes" de
mon adresse
gmail à mon adresse gmail.
Il faut cliquer sur "Analyser télécharger" et
pas sur " Afficher au
format...".!
mais c'est ce que vous avez dû faire.
La lettre est partie ce matin.
A bientôt.
RV
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-------- Message original -------- Sujet: Re:
Descartes Date : Mon, 06 Sep 2010 22:25:22 +0200 De : DWT
<williamtheaux@gmail.com> Pour : Robert Vallée <robert.gilbert.vallee@gmail.com>
Cher professeur Vallée,
Bien reçu l'article et l'évaluation des
'reconnaissances de paternité' par la voie postale. Je vous en
remercie beaucoup.
J'ai pu comparer la décomposition que des moments/étapes
que réalise Descartes de la particule de feu, au pore, au
nerf etc.. avec (ce qui n'est qu'un souvenir de lecture) une considération
qui m'avait beaucoup intriguée de Képler - qui considérait que
l'oeil pouvait avoir une influence sur les choses, du fait qu'il émettait
un rayon (autant qu'il en recevait de la lumière).
Ensuite évidemment aux temps plus modernes on revient
au 'regard' - on lance un regard, on jette un coup d'oeil.. - et à
la pulsion (scopique).
Les analyses contemporaines semblent beaucoup plus
finement décomposées.
merci et, à suivre..
DWT |
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-------- Message original -------- Sujet: Cavernes Date :
Sat, 11 Sep 2010 14:43:22 +0200 De : Robert Vallée <robert.gilbert.vallee@gmail.com>
Pour : williamtheaux@gmail.com
Cher Dr Théaux,
En pièce jointe un message sur la caverne et ses miroirs.
RV
PS j'espère que la pièce jointe vous parviendra.
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PJ=
Cher Dr Théaux,
-Ces " frères siamois " ne sont pas parfaitement
identiques ; pas parfaitement symétriques comme ils le seraient dans le
cas où l'un serait image de l'autre dans un miroir.
-L'image du prisonnier, dans le miroir concave (sphérique), doit être
virtuelle ou réelle suivant sa distance au miroir (virtuelle s'il est
près du miroir, elle devient réelle s'il s'en éloigne au point de
passer à droite du " foyer " situé à mi-chemin du centre de
la sphère qui porte le miroir, la partie réfléchissante du miroir
plan se trouvant du côté de l'intérieur de la caverne donne le
modèle optique n°1. Le basculement du miroir plan (côté
réfléchissant vers le haut) donne le modèle optique n°2
(psychanalytique). Nous voilà avec une caverne qui ressemble au Palais
des mirages du Musée Grévin et fait de Lacan un explorateur du pays
des merveilles (après traversée du miroir) : ceci n'est pas
péjoratif, il y a un poète chez Lacan. Ces images (les deux modèles
optiques), issues de la physique, peuvent évoquer un rapprochement avec
le réseau alpha-bêta-gamma-delta et, ainsi, suggérer de nouvelles
idées.
A suivre (à mon retour de la campagne à Paris).
RV
-------- Message original -------- Sujet: Re:
Descartes Date : Thu, 16 Sep 2010 18:09:40 +0200 De : Robert
Vallée <robert.gilbert.vallee@gmail.com> Pour : DWT
<williamtheaux@gmail.com>
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Cher Dr. Théaux,
Quelques lignes seulement (je pars pour la province quelques jours).
Le théta des pages 40 et autres est un "opérateur d'observation"(en
fait c'est un O de ronde). Elevé à la puissance -1 c'est son opérateur
image reciproque, qui existe toujours au contraire de son inverse.
Eclaircissements à mon retour.
A bientôt,
RV
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-------- Message original -------- Sujet: Re:
Descartes Date : Thu, 16 Sep 2010 18:09:40 +0200 De : Robert
Vallée <robert.gilbert.vallee@gmail.com> Pour : DWT
<williamtheaux@gmail.com>
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bonjour, oui, merci - je suis toujours 'sur le pont' mais également absorbé par une écriture - votre message précédent m a bcp appris (recul v.a.v de la concavité - c'est exact) - par contre l incarnation du modèle lacanien est très biologique
(denommée 'subvocale' la 'voix interieure' confirmée par démonstration NASA de pilotage de robots par la pensée - cette 'voix'/pensée entretient un rapport avec la musculature - cette 'voix' est ladite image réelle (également mentionnée par Platon) ---- ne faut-il pas 'diviser' chaque système lorsqu il rend compte d' une communication (entre systèmes)? a bientôt. merci. je vous écris sur clavier smartphone pas très pratique DWT PS je m instruis sur le O de
ronde
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-------- Message original -------- Sujet:
Opérateur d'observation Date : Sun, 26 Sep 2010 12:30:28 +0200
De : Robert Vallée <robert.gilbert.vallee@gmail.com> Pour
: williamtheaux@gmail.com
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Cher Dr Théaux,
En pièce jointe quelques informations sur les opérateurs d'observation.
A suivre, très bientôt,
RV
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PJ =
" Opérateurs d'observation "
" Sur deux classes d' " opérateurs d'observation ", R.
Vallée, C.R.Ac. Sci., 1951. Ils introduisent la " seconde
cybernétique ", selon l'expression de Heinz von Förster (vers
1970), car ils peuvent décrire les facultés
d'observation propres à un système et pas seulement les possibilités
d'observation qui peuvent être effectuées sur un système.
Le prototype de l'opérateur d'observation est l'opérateur qui fait
passer d'un objet plan à son image plane à travers un appareil tel que
le microscope. L'objet est décrit par une fonction scalaire (je laisse
de côté la couleur pour simplifier) à valeurs positives (ou nulle)
des deux variables de position dans le plan objet. L'image est décrite
par une autre fonction scalaire des deux variables dans le plan image.
Ce passage introduit un changement d'échelle (grossissement), des
distorsions (légères) et une perte de précision (un point objet donne
une image petite mais non ponctuelle). L'opérateur d'observation
correspondant fait donc passer d'une fonction à une autre. En première
approximation (excellente), cet opérateur d'observation est une homothétie
(grossissement) jointe à l'action d'un opérateur linéaire dit convolution.
Cette convolution agit comme un filtre qui élimine les hautes
fréquences spatiales : les petits détails sont effacés, les
variations brusques spatiales sont lissées. La connaissance de l'image
renseigne sur l'objet, mais deux objets distincts peuvent donner la
même image. L'opérateur d'observation n'a pas d'inverse.
Phénomène analogue avec la transmission téléphonique : l'objet est
une fonction scalaire du temps (signal vocal), son image est une autre
fonction scalaire du temps. Il y a atténuation ou amplification de
l'intensité sonore complétée par un filtrage des hautes fréquences
sonores. Ce filtrage se traduit aussi par une convolution. Là aussi
l'opérateur d'observation n'a pas d'inverse.
On peut généraliser au cas d'opérateurs de filtrage spatio-temporel.
Ces opérateurs sont linéaires (le résultat de leur action sur la
somme de deux fonctions objets est égal à la somme de leurs actions
sur chacune de ces fonctions, sur lambda fois une fonction c'est lambda
fois leur action sur cette fonction). Puis on peut passer à des
opérateurs plus généraux que des convolutions (tout en restant
linéaires) et enfin à des opérateurs non linéaires. Il ne faut pas
oublier que lorsque l'objet est une fonction du temps (seul, comme dans
le cas de la transmission téléphonique, ou à la fois du temps et de
variables d'espace, comme dans le cas d'une transmission d'images
mouvantes) la valeur de la fonction image, à l'instant t, ne doit
dépendre que des valeurs passées et de la valeur présente de la
fonction objet.
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30/09/2010
Cher professeur, bonjour,
Si on rencontre une difficulté à fusionner en un seul
système, ou modèle, le point de vue mathématique et le point du vue
psychanalytique, cette difficulté explique peut-être pourquoi au cours des années où
Lacan et vous-même explicitiez sur une base cybernétique un paradigme nommé transfert,
vous ne vous êtes pas rencontrés, ni vos élèves respectifs ne vous ont
rapprochés. Il doit y avoir une sorte de loi qui aurait présidé à
cela.
Je réfléchis à partir de ce point de vue ou de cette
question. Votre 'croisement'.. me vient un image, pour moi 'grandiose' et sans
doute la connaissez-vous. Vous rappelez-vous de Orphée - ou du moins le poète
Jean Cocteau croisant Oedipe (dans le film Le testament d'Orphée je
crois). L'un des personnage est affublé d'yeux immenses - mais ce sont des
cartons qui portent des yeux dessinés et qui bouchent la vue du personnage. Le
poète croise Oedipe qu'il cherche, sans le voir - Oedipe passe aveugle guidé
par sa fille. Je n'irai pas jusqu'à comparer ainsi votre croisement, ne
connaissant pas les protagonistes, mais je pense à quelque chose de plus
abstrait et général, s'agissant des objets physiques, qui ont beaucoup de
poids et les objets du désir, qui ont beaucoup d'effet. Or ils se croisent en
ratant leurs rendez-vous. Je réfléchis donc à ce croisement en général.
D'abord on pourrait croire que versant psychanalyse, une sorte
d'exclusive obsession pour le Temps couperait le contact avec le caractère
coordonné sur l'instant des objets, eux, toujours 'instantanés' (opinion que
je critique plus bas). Le temps
lacanien est une 'glissade' : sur des objets fixes (objets ou opérateurs
alternativement
voyant-aveugle ou actif-passif) que sont : un roi, une reine, un
ministre, un détective, un préfet... une triade glisse en
prenant successivement [roi;reine;ministre] puis [reine;ministre;dupin] puis
[ministre;dupin;préfect] et ainsi de suite éventuellement après la remise du
fameux objet par Dupin au préfet de police.
La triade porte sa structure sur chacun qui en devient 'aliéné'.
Au milieu d'elle de la première triade: comme la reine volée, ensuite le ministre volé
au milieu de la seconde subit ce
qu'il a fait subir, puis dupin lui-même, troisième triade, trahira son aliénation par
un geste déposant un billet de l'Atrée de Crébillon et que le ministre
lira tandis qu'il remet l'objet volé au chef de police. Chaque fois le troisième
terme de la triade se rend maître de l'objet qui passe en sa possession. Et
quant au premier terme, chaque fois, roi, reine, ministre sont dupés. A ce
stade on se contente de contempler un déplacement du signifiant.
Cependant, un nec plus ultra de cette sorte de légende fictive
inventée par Poe, a été amené par Lacan qui chercha à y voir la fonction du
Temps. Chaque personnage devient un opérateur d'observation : le premier
(roi, puis reine, puis ministre) ne voit rien, le second (reine, puis ministre,
puis dupin) voit mais ne peut rien, le troisième (ministre, etc..) voit et
agit. La notion de temps n'est pas encore aussi apparente qu'elle le
devient dans un article suivant du même Lacan (Le Temps Logique et
l'Assertion de Certitude Anticipée) mais déjà elle existe dans La
Lettre Volée dans la mesure où ce n'est qu'au troisième temps
(troisième position de la triade) que dupin, au milieu, aura rompu le sort d'observer
sans rien pouvoir : il aura écrit le billet susdit (je rappelle que dans
l'aventure selon Poe, lorsque Dupin se rend maître de la lettre, il ne la vole
pas purement et simplement mais la remplace par un billet où sont inscrit des
vers de la pièce de Crébillon). Le ministre s'en rendra compte plus tard ; il
s'agit d'une légende de la conception du temps (Chronos dévorant ses
enfants). Au troisième temps, l'opérateur d'observation dégage une notion
nouvelle, crée la notion du temps.
Cependant, étudiant votre livre avec l'aide des indices que
vous me donnez par mails, je réalise que cette importance donnée au temps
n'est pas étrangère à votre conception non plus - puisque vous élevez le
paradigme du transfert inverse, dites-vous, au degré « agissant sur des
chroniques ou fonctions de temps » (p.40). Les structures attribuées (les
transferts inversés) par l'application image réciproque frappent des
chroniques - - - si je ne me trompe (est-ce que je lis bien?)
Au demeurant j'ai surligné en jaune la dernière phrase de
votre dernier mail : « la valeur de la fonction image, à l'instant t, ne doit
dépendre que des valeurs passées et de la valeur présente de la
fonction objet » Si c'est cette fonction image (ou
du moins la structure de son occupation à l'instant t) qui est transférée à
l'inverse (pour une attribution) dans l'ensemble de l'objet chronique, avez-vous un moyen
pour isoler (outre les valeurs passée et présente) une valeur anticipée
ou bien l'estimez-vous sans usage ?
Ou plus simplement est-ce que mes questions sont le signe de mon
égarement?
Cordial,
DWT
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de Robert Vallée 5 oct.
Cher Dr Théaux,
Je complète mon dernier message sur les opérateurs d'observation
par les lignes suivantes: l'opérateur image réciproque assure le
"transfert inverse" des structures intimes du système sur
l'univers entier (ou plutôt sur sur toutes ses évolutions possibles).
De cette façon le système, qui observe l'univers (y-compris
lui-même), y retrouve des structures qui lui sont personnelles (même
s'il ne les connaît pas). L'univers lui paraît ainsi plus familier, il
est apprivoisé même si c'est de façon trompeuse...
Un jour des années soixante-dix ou quatre-vingts, j'ai voulu
entendre Lacan. Il était en retard, au bout d'une demi-heure je me suis
découragé.
J'ai vu "Le testament d'Orphée" mais ai oublié la scène.
J'aime beaucoup Cocteau.
Mon '"transfert inverse" est bien de nature physique.
Pour moi l'image perçue d'un objet n'est pas seulement une vue
déformée instantanée, elle contaminée par les images passées
(atténuées, déformées). Cela est dû au fait que l'opérateur
d'observation agit sur le passé et le présent. Suite dans mon prochain
message dans quelques minutes.
..//..
A partir de là, je construis une théorie de la perception de la
durée (voir chapitre 3). Bien qu'indépendante, elle a quelques traits
bergsoniens. Je l'ai modifiée depuis (voir par exemple : "Time and
systems", Kybernetes, vol.34, 9-10, 1563-1569) dans un esprit qui,
au départ rappelle Aristote (et Saint Augustin qui reprend
Aristote,sans le citer). A propos du "transfert inverse" (qui
doit aussi à Léon Motchane), je rends hommage à Condillac (note 11,
page 40). Le "transfert inverse" transporte les structures
internes du système sur l'extérieur (je simplifie). Un opérateur,
bien choisi, peut en se fondant sur les proprétés statistiques du
message venu de l'extérieur, élaborer une prévision (entachée
d'incertitude) du message à venir (ce qu'ont fait Kolmogoroff et
Wiener, anticipant Kalman). On a ainsi un opérateur de prévision
(statistique). Il se fonde sur le passé, on ne peut pas (comme il a
été fait) parlé de "choc du futur".
Je m'absente de Paris du 11 au 18 octobre. R.V.
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de William Theaux <williamtheaux@gmail.com> à Robert Vallée <robert.gilbert.vallee@gmail.com>
date 12 octobre 2010 22:01 objet Un exemple de transfert inverse (?)
envoyé par gmail.com
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Cher professeur Vallée,
Je repasse le chapitre/paragraphes "paradigme du transfert
inverse" - avant d'attaquer les notions de temps et durée. Il me venait
une impression ou une question :
Nous avons donc les ensembles E et F. L' "opérateur image
réciproque" introduit dans E une 'attribution' (par exemple de structures
intimes du système sur
l'univers). En quoi est-ce que cet 'attribut' ainsi constitué en E
diffère-t-il d'un représentant par exemple du peuple (si en F nous avons les
projections individus et associatives de la population)?
Est-ce qu'un leader est un bon exemple d' application image réciproque
?
Je reviens prochainement avec une réflexion un peu plus étoffée.
DWT
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Le 24 octobre 2010 14:30, Robert Vallée <robert.gilbert.vallee@gmail.com>
a écrit :
Cher Dr Théaux,
Prière de voir la piéce jointe. RV en
bleu par DWT
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Cher Dr Théaux,
Me voici de retour de voyage. Je réponds à votre message du 12
octobre. L’opérateur d’observation donne de l’univers en
évolution une image qui se « peint » sur l’ « écran intime » du
système observant. Cet écran a des propriétés qui lui sont propres
(pour la caverne : bi-dimensionnalité, rugosité…). Ces propriétés
sont « inversement transférées » sur l’univers en évolution et
attribuées (abusivement) à l’univers en évolution, car le système
observant ne connaît rien d’autre (dans le cas de la caverne, chaque
prisonnier croit que l’univers est bi-dimensionnel). Cette attribution
rend néanmoins un certain service en mettant un peu d’ « ordre »,
même abusif…
Je continue, dans un style métaphorique (et simplificateur : il
remplace les chroniques des évolutions possibles des états de l’univers
(dont l’ensemble est E) par les états eux-mêmes. Supposons donc, par
exemple, que E est l’ensemble des individus d’une société et
F l’ensemble
de leurs images observées. Ces images peuvent, par exemple, être
celles de groupements évolutifs (associations diverses), l’observateur
étant incapable (par infirmité de ses moyens d’observation) de
distinguer les individus et ne « voyant » que les groupements,
à la
limite que leurs représentants. Le transfert inverse est ici
rudimentaire (il désigne, comme vous le dites, les représentants), il
ne fait pas intervenir une structure de l’ « écran » F. Mais si l’écran
possède, par exemple, une structure d’ordre, elle est inversement
transférée. Si cette structure d’ordre, qui classe les
représentants des groupements, est du type « gauche, centre, droite »
elle est inversement transférée aux groupements eux-mêmes qui sont
dans E.
RV
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De William Theaux <williamtheaux@gmail.com> à Robert
Vallée <robert.gilbert.vallee@gmail.com> date 25 octobre 2010 11:37
objet Re: transfert envoyé par gmail.com
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Cher professeur,
J'ai pris connaissance avec bonheur de votre envoi récent.
J'avais quelque appréhension après ma question si courte sur le 'leader' parce
que j'attendais votre réponse comme décisive. Du moins dans le sens positif,
elle l'a été. Je crois que nous pouvons être certains d'avoir trouvé votre
domaine et celui du lacanisme (et/ou de la psychanalyse) joints - du moins selon
mon acceptation personnelle du terme psychanalyse.
fig: Schéma L ( ou X)
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Je soutiens cette affirmation
parce que votre message confirme la superposabilité des modèles et de
leur description. Votre commentaire à partir des individus &
représentants est un exemple, si on peut dire 'complet' de cette
coïncidence. Je l'agrémente d'une formule/graphe que vous connaissez -
ce schéma 'L' ou 'Z' de Lacan (que vous
retrouverez sur site si le email ne parvient pas à vous le
transmettre). Je le commente avec les termes en bleu de votre message:
La 'chronique des évolutions possibles' est ici
écrite _A_ (définit comme le lieu de l'Autre, trésor des
signifiants, bourse de tous les potentiels dont on tire comme une
boule-N° de loto, et..). L'ensemble F
est côté gauche. L'observateur est
abstrait en _S_ - il et divisé ou s'est 'déjà' barré, raison qu'on
l'écrive '$'. Les images sont en _a_.
Comme Es(clave), S n'atteint pas les individus
(il n'y a pas de flèche de relation entre S et a) mais à
la limite il atteint leur représentant,
indiqué par _a'_.
Or dans cette 'limite' le représentant rejoint l'ensemble E
à droite - il est en quelque sorte transféré du côté droit. Ces
transferts, dans un sens et dans l'autre, sont ici rudimentaires comme
vous le faites remarquer (le représentant qui vacille ici entre image
transférée et inversement transférée est à ce titre dénommé Idéal
du Moi - tant par Lacan que par Platon je crois). |
Pour affermir encore cette confrontation positive entre votre
description et ladite 'lacanienne', je peux apporter ma contribution suivante :
Vous dénommez "groupements évolutifs (associations
diverses)" les observations primaires (sur l'écran
intime résultants d'une projection imaginaire originale) qui constituent
l'ensemble F. Je dois dire que c'est également ce modèle que vous illustrez à
l'image de La Caverne, que j'ai exposé avec mon 'premier' livre (qui suivit mon
livre 'zéro'), première étude que j'avais titrée L'Ame Hors. L'âme hors
était le point inversement transféré, hors de l'écran intime jusqu'au
dehors de la caverne (la caverne que constitue le cortex cérébral). Mais ceci
était encore rudimentaire. Quelques étapes/livres plus loin je précisais une
structure en place de cet même lieu que nous appelons ici ensemble F. Voici à
partir de quoi et où je puisais ma ressource :
Mes années de formation psychiatrique furent celles qui du monde
anglo-saxon nommait anti-psychiatrie une vision critique et inversée de
l'ordre 'pré-soixante-huitard'. Le psychiatre Ronald Laing (écossais à
Londres) en était promoteur. Français, j'adoptais ses thèses avec
légitimité puisque lui-même venait régulièrement à Paris pour tirer son
enseignement de Jean-Paul Sartre. J'étais donc psychiatre-anti-psychiatre,
une espèce qui a été pratiquement liquidée depuis et que je n'ai pu
maintenir en vie que par une longue mise à l'écart à l'étranger.
Avant de devoir quitter la France, j'ai cependant pu travailler
assez intensément à Lyon pour décrire dans cet ensemble F la structure que
Laing exploitait et qu'il avait reçue de Sartre. Sartre raisonnait les
groupements évolutifs et associations diverses en terme de « totalisations et
totalisations des totalisations » qu'il résumait en terme de série(s).
J'ai donc perfectionné mon L'Ame Hors en mettant la Série de Laing et
Sartre dans l'ensemble F (ce qui, dans l'optique de l'actualité pourrait
s'appeler l'Existentialisme à la praxéologie de la psychiatrie). J'ai
exposé cela dans un livre titré Fleuve que j'ai heureusement trouvé à
la bibliothèque municipale de New York quelques années plus tard.
Assez pour cette petite histoire, mentionnée pour bien poser le
statut de cette structure, série, qui se présente comme une structure
potentielle de F (comparable à celle que vous appelez structure d'ordre).
Lorsqu'elle serait inversement transférée en E nous aurions ce que
encore plus tard j'ai pu appliquer à ce que j'avais appelé pluriel. Le
but de tout cela est de nous assurer que nos discours sont bel et bien en
correspondance. L'exemple que vous prenez de structure d'ordre du type « gauche, centre, droite »
est applicable à l'ordre sériel (ordre du type « totalisations et
totalisations des totalisations »).
Je vais donc pouvoir m'avancer - et cette fois-ci de façon
beaucoup plus aventureuse - dans une nouvelle mise à l'épreuve de mes
explorations à votre regard critique. En se servant du schéma L on verra ce
que peut signifier une éventuelle mise en relation a'--A.
Avez-vous déjà formulé cette relation a'--A (c'est à dire la
structure inversement transférée et l'ensemble E lui-même) ? Peut-être
est-ce une mise en rapport qui n'a pas de sens. Dans le courant de la semaine je
vous fait parvenir une proposition à ce sujet.
Très cordialement,
DWT
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