CABINET & PSO

L'Association, son organe et sa pensée

   Si je ne me trompe chacun (presque tous) sait ce qu'est une Assemblée Générale, quelle est sa puissance et son organisation. De ce fait nous nous raccrochons comme à un arbre dans un tsunami pour garder cette connaissance, en éliminant toute hypothèse que la sacro-sainte AG puisse être tenue dans des conditions exploitant l'électricité (ceci est accepté à force que nous ayons du tenir des AG en soirées), ou le téléphone (que l'on peut encore envisager d'exclure des AG, au motif qu'on ne sait jamais), ou l'informatique (excepté pour le tri des slides du vidéo-projecteur). Par conséquent APSO doit pouvoir être modulé afin que l'on puisse réduire ses performances, notamment a) pour que les temps de maintient en fonction de poste soient fixés pour des durées votées (on est élu pour trois ans, ou un, en tous cas pour une période fixée par une loi, sans quoi on ne saurait plus qui nous représente et distribue les reconnaissances), b) que les résultats des scrutins soient différés (il faut attendre un moment avant d'avoir les résultats parce que ça a toujours été comme ça et que sinon ça ne serait plus pareil), ou c) que soient interprétés ses scrutins comme des conseils plutôt que des décisions dont l'entrée en vigueur ne dépendrait que de Nous (si nous nous laissions gouverner par le résultat collectif, nos représentants élus pour des durées fixes n'auraient pas la possibilité de prendre les décisions à notre place). Ces aménagements secondaires toutefois, pour inhibition qu'ils sont de la pure et simple fonction démocratique, sont disponibles à l'usage d'APSO. Ils attirent l'attention sur l'usage en réalité pratique que la communauté, au jour de cette inauguration en 2015, souhaiterait faire de la démocratie, préalablement utopique et actuellement réalisable. Nous avons donc employé APSO d'abord et avant tout, pour enquêter sur l'état du désir de démocratie par une des populations qui s'en réclame avec le plus de certitude.

ROMAN

Lors de la présentation inaugurale d'APSO, une descente de la Santé Poublique a confisqué les documents et menacé de suppression de droits civiques quiconque maintiendrait son inscription dans l'Association. Hélène qui pour ces circonstances est préposée au verdict hystérique répéta soixante douze fois que c'était chacun pour soi et que les adolescents ne s'occupaient plus des vieux. Elle descendit de son trépied dans les vapeur d'encens pour expliquer aux journalistes étrangers que PSO, l'Association tutélaire d'APSO, était destinée à mettre aux mains d'une association d'adolescents son autogestion par le Noûs. Camouflés sous leur burqua ces réfugiés politiques écrivirent dans leur tribune qu'il fallait commencer par l'Antiquité pour comprendre ce que c'est qu'taire la Poublique. " Taire la Poublique", c'est ne pas l'analyser. Sans cela elle reste silencieuse. D'où l'équation aboutit à la Majorité. La suite fut publiée dans le magasine scientifique de la Sociologie Française :

COMPTE-RENDU SCIENTIFIQUE

Historique :
   Avant 1901, Émile Durkheim lors de ses cours de Bordeaux inaugurait une Sociologie Française, spécialité scientifique nouvelle adoptant pour objet de sa discipline ce qu'on appelait à l'époque l'association. La conjonction à Paris, en 1901, de la création  d'une Chaire de Sociologie universitaire (attribuée au même E.Durheim) avec même moment, le vote d'une Loi qui attribuait à ladite association un caractère de Personne Morale, avait pour fonction (cette combinaison) la préservation de la logique démocratique par la diffusion de son institution dans toute l'étendue du tissu social. C'était une mesure de contrepoids à l'observation que la République, par les travers de la représentativité, avait dégénéré en une forme de pouvoir d'une élite (ploutocratie qu'en parallèle, de l'autre côté de l'Atlantique, la société politique allait reconnaître d'elle-même en " gouvernement par propagande d'une élite invisible" (fonctionnalisée par E.Bernays, neveu du non moins célèbre Dr Freud). En préservant la démocratie dans les associations, l'État gagnait l'autorité de ne plus être démocratique. Cette bonne intention allait paver un enfer.

État des Lieux :
   L'expression démocratique dans les Associations n'empêchait pas la frustration de (la démocratie) ne pas en jouir au gouvernement de l'État. Mise au monde dans une bonne intention, née pour être opposée au gouvernement par société secrète, l'Association ne fut pas longtemps protégée, mais au contraire bientôt offerte au défouloir de cette frustration (quand ce ne serait la violence des guerres appelée à faire baisser les tensions). Livrée à elle-même, sa nature changea ; au lieu de soutenir la démocratie, elle devient en quelques décennies un bassin de décantation à fonction principale d'occuper par petits comités les gens, au jeu d'enfant du petit chef(fe) et de ses ouailles. L'équilibrage n'a pas eu lieu. Au contraire la représentativité corruptrice a gagné à son tour l'Association. Sa fonction est devenue celle de distribution de miettes de la comédie du pouvoir. C'est ce que l'expérience montre quand le tissu associatif acquiert la disponibilité du caractère direct, principal à la gestion démocratique. La mise à disposition de l'algorithme [APSO] certifiant de la démocratie a fonctionné comme un test. Ni les dirigeants ni les administrés du monde associatif ne veulent, ou simplement n'imaginent, se départir du semblant du Pouvoir (par lequel le Pouvoir dit 'invisible'* s'entretient). Mon cabinet tient à jour les compte-rendus d'observation de la présentation d'APSO en cours, témoignant à ce jour de ce résultat ; https://apso.info .

Prospective :
   Les probabilités de distribution/réception d'APSO dans un temps raisonnable et de manière sensible au sein de la communauté sont faibles. Il est probable que l'ambition démocratique ait été totalement digérée par la perversion et que personne ne la souhaite ou ne la conçoive. Qu'on songe à la moindre association de quartier ou de tricot voire même de philo, n'envisageant plus son administration de chef(fe)s et de subordonné(e)s ; c'est inconcevable. Seules quelques associations nouvelles pourraient démarre du bon pied démocratique, mais elles seraient immédiatement visées par quelqu'infernale accusation de secte anarchique tant le terrorisme sert bien la propagande. Il n'est cependant pas vain qu'APSO soit mis en fonction et maintenu ; en vertu des lois de la Cybernétique Seconde, c'est du cœur d'un autre tissu que de celui de l'Ordre Social qu'il trouve une bonne probabilité d'opérer - autrement dit, c'est l 'intelligence artificielle elle-même qui va le mettre en oeuvre.

Actuellement :
  Il est cohérent, dans ce statut d'objection de la modernité, de relever de l'opératoire d'APSO, la traditionnelle connaissance titrée de Noûs, Gnose ou Noèse. Cette dernière nomination (noèsis) connue comme l'intuition est devenu pour les Temps Modernes, l'acte de penser. Le "noème", l'objet de cette pensée est le "nous" de la psychologie collective dans le cas d'une intelligence démocratique. APSO pour l'usager révèle la pensée du Noûs, identifié à l'opposition ancienne de la religion. C'est aussi ce que la psychanalyse chiffre " S2 " ( par opposition au signifiant maître " S1 " ). Tout simplement banni, le Savoir, S2, a demeuré dans les formes de l'hermétisme ou couramment du New Age.

* : invisibilité voir secret