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ANTICHAMBRE GALERIE SAINT DESSEIN
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part II - Gallerie
C.10
Roi de Sillon

Souvenirs de lecteur (du Chap.1 au présent) : ...L'inventeur de la Cybernétique (Neiwer) a disparu en laissant une formule et deux successeurs : a) la scientifique (Nathalie/Donna) qui lui succède à la tête de son laboratoire et b) l'éditeur (Stuart) qui s'est donné pour but de répandre la cybernétique par la science-fiction ; mais son esprit est hanté par une autre pensée : la psychohistoire.
Le premier auteur qu'il s'apprête à publier a encore d'autres idées : la robotique.
et la religion. Pour résoudre l'un et l'autre - décharger son f..hantasme et dominer le second, il ne lui reste plus qu'à forcer ce dernier à écrire la Fondation de la Psychohistoire.

 

 

   Des pages et des pages d'écriture passeront des jours et des jours sur des foules et des foules de lecteurs. Le succès d'Apimof n'a cessé de croître depuis qu'il écrit sous la férule de Stuart. Les passionnés de Science-Fonction tressaillaient en percevant l'alibi de la fiction ; les autres soupirant au milieu très-souillant de la foi dans le placebo ; la masse était encore l'objet de la propagande de Dernay, le proche parent de Fraude démasqué par Donna. Mais elle réussirait. En s'en persuadant Stuart fumait des cigares. Hapi prenait des cachets ; ils sont tous deux dans un bureau plein de papiers et d'instruments collaboratifs, passant la journée à côté du secrétariat transformé en infirmerie. Hapi vient tous les mois et chaque fois dit à l'éditeur : << Mais enfin qu'est-ce que c'est que cette histoire d'alibi à laquelle personne ne comprend rien. Vous ne pourriez pas m'expliquer au lieu de me dire ce que je dois dire !
   Depuis l'aube Stuart a encore réussi à lui changer deux chapitres sans qu'il sache pourquoi.
 -- Vous écrivez la Psychohistoire, mon vieux >> répond à chaque fois le patron d'À-ce-Tout-digne << l'alibi c'est le motif pour lequel vous l'auriez fait ou pas >> et chaque fois il répète <<  pour quoi croyez-vous que la science s'échine ? Si vous le savez, je serai heureux de l'apprendre. Sinon laissez la scienssure aux polis p'tit chiens. Notre science fonction, voyez-vous, n'est pas une assurance, mais nous sert à savoir au moins pourquoi nous faisons ceci ou cela. Ce n'est pas simplement la prédiction, savoir quel temps il fera demain, quand l'eau va bouillir et si le gouvernement va tomber. Notre vraie science apprend aussi pourquoi vous avez décidé de faire cela hier tant qu'aujourd'hui vous prépareriez demain ;  ce n'est pas l'après diction, elle fonctionne à l'avant diction. Par contraste, on découvre que la propagande pourrit le hasard ; par opposition la psychohistoire compense que vous ne connaissiez pas les véritables motifs de vos comportements. Sa science détecte l'alibi qui fait que vous ne vivez aujourd'hui que pour une fiction.
 -- Bof ! N'empêche que j'en ai marre, et ça, ce n'est pas une fiction ! Voilà trois tomes d'avenir que je sème à Fond-de-Sillon et vous m'en demandez encore. Quand est-ce que vous publierez mes Robots ?
 -- Vos robots sont passifs au pire. Au mieux ils enveloppent l'assez beau ; l'alibi est notre fond d'action.
 -- Je proteste ! On ne me parle pas comme ça.

   Ils passent généralement la journée à se disputer, l'un à forcer, l'autre à résister. Aujourd'hui ils sont au bureau avec un volume sur la propagande atomique pratiquement achevé.
 -- J'ai reformulé le texte et complété le tome. Toujours pour vous faire plaisir. Maintenant j'arrête. On passe à mes affaires.
 -- Oui, j'ai lu vos préparatoires sur le développement de l'État et le gouvernement de la galaxie >> reconnaît Stuart en faisant l'indifférent << vous expliquez que pour accepter l'effort de la science, il faut s'appuyer sur le besoin de religion qui asservit les gens. Ainsi l'industrie atomique est une pilule qu'on avale parce que la propagande suit les coutumes persuasives des sacrements. C'est savoureux.>> Le rond de fumée qu'il souffle prend la forme de sourire - une prouesse involontaire pendant qu'il observait Hapi prendre un cachet.
 -- Je vais même beaucoup plus loin >> renchérit Hapi insensible au point critique mais l'orgueil piqué  << j'ajoute la science et les mathématiques : l'élimination radicale en un instant de centaines de milliers de civils imprime le point arithmétique du zéro ; en cas de guerre c'est rendre la victoire infinie à l'aide d'un zéro shématique posé sur une ville.
 -- Tout ce que vous écrivez est savoureux >> surenchérit Stuart qui souffle un champignon  << votre talent nous mène à un succès d'édition planétaire. Pourquoi vous arrêter en route?
 -- Parce que ce n'est pas ma route !
  
La troisième pouffée forme un zéro qui tourne en rond
 -- Détrompez-vous, c'est un chemin qui vous poursuit.
 -- Qu'est-ce que ça veut dire encore ça ! "un chemin qui me poursuit!" >> proteste Hapi en se saisissant d'un ventilateur.
   Il est exaspéré. Mais la menace de la rivalité le prend de front ; estimant le moment propice à exploiter la faiblesse ApA de son adversaire, Stuart abat son As :
 -- Ca veut dire qu'un auteur a frappé à la porte d'À-ce-Tout-digne pas plus tard que la semaine dernière >> rugit-il en le dessaisissant (du ventilateur) << il apporte un manuscrit qui va vous remettre tout en question : un texte explosif ; qui dévoile les plans de la bombe ! À-ce-Tout-digne le publiera. Vos prêtres savants sont en périls car ils ne vont plus impressionner des masses si la formule du placebo passe dans le domaine public >> et prouvant qu'il est dessaisi (du secret) : << À moins qu'on sache que le saint sacré ment avec son secret de fabrication !
   À la place de l'auréole qui planait au plafond, la bouche du fumeur a fait monter un nuage blanc, rond et plat - pratiquement miraculeux dans ce domaine de la sculfure - qui fait forcément penser à une hostie quand on invoque le saint sacré ; Hapi tu reste bouche bée...

Stuart a déjà évité de révéler à Hapi qu'il était lui-même écrivain, à l'époque l'auteur de La Chose. Pour la même raison il ne veut lui révéler que c'est lui, Stuart, l'auteur de La Bombe.
   Il tient à garder sa position d'éditeur ; mais surtout pense-t-il que dessiner les plans d'une machine obtient ses résultats avant qu'on ne la construise  08  . Son Mémoire de fin d'étude à Nuke avait décrit de la sorte la machine de Hiéronymus ; en anticipant la venue d'une chose - il pensait démontrer que les effets du premier ordre étaient bien supérieurs à ceux que réalisaient la machine construite, au point que la production de second ordre était souvent un refoulement du premier - comme les neurones miroirs qu'on ne peut découvrir qu'après les avoir décrits  10  . Dans le cas de l'atome l'ambition de Stuart était de produire un premier effet psychique si redoutable que les fabricants ultérieurs de la bombe en seraient les saboteurs; dans cette mesure l'insertion anticipée des plans de la bombe dans une de ses publications réduirait les dommages.
   Evidemment la publication fut interceptée par la censure. Il développa un autre argumentaire auprès de la police. Ce qui s'était effectivement passé la semaine précédente  12 , n'était pas la venue d'un nouveau auteur, mais la visite des Agents Fracassants du secret militaire. Ils menaçaient de brûler les entrepôts d'À-ce-Tout-digne. En réplique, Stuart avait à son tour menacé qu'il révèlerait "tout-et-pluss" dans un roman suivant qui s'intitulerait l'Insu et qu'il dissimulerait dans une amphore dans le désert. Ce n'était pas cet esbroufe de courtoisie qui avait arrêté les agents. Il avait également convaincu les policiers censeurs qu'il valait mieux laisser passer la publication que de risquer un scandale en l'interdisant. Une interdiction aurait attiré l'attention de tous les ennemis sur la fabrication de la plus grosse crapulerie qu'on puisse faire - tandis que s'ils le laissaient tranquillement publier chez lui, aucun lecteur ne s'apercevrait que la fiction était réelle. Les Fracasses s'étaient écroulés de rire et ils avaient fini en buvant. Le lendemain de leur rapport leurs autorités leur avaient effectivement répondu de cesser toute enquête et pilonnage ; leur mission était annulée, ils rentraient à la caserne Fracasse. Stuart pouvait avec tranquillement faire la nique à Hapi.

   Les deux hommes regardent l'horloge au mur en silence. Stuart compte les secondes qu'il tient Hapi coi. Hapi fouille ses poches et vérifie l'horaire de son ticket retour. Il soupire en le renfouissant.
 -- Vous voulez dire que vous allez rendre publics les plans de la bombe !
 -- Oui mon cher, pour démontrer que personne n'y verra que du feu.
 -- Votre image est sinistre
 -- Peut-être, mais elle épargne du reste
 -- Qu'est-ce que ça veut dire encore ça ? >> s'énerve Hapi
 -- Ca veut dire que ce qui restera après la bombe sera vivant dans la mesure où elle aura été annoncée sans qu'on l'entende. Si la catastrophe n'était pas annoncée nous aurions beaucoup moins de ressource une fois celle-ci passée. Deuxièmement si l'annonce est entendue elle sera déniée par les Artistotelliens >> et Stuart lance un chaimtrail d'un trait barrant de cigare fameux
( signifiant  annonce  )  << C'est le principe  20  de notre psychohistoire : nous annonçons la catastrophe sans que personne n'y entende rien puisqu'on ne peut jamais prédire le futur clairement. Mais dans la même mesure où nous l'aurons bien dit, après l'inévitable catastrophe, la ressource inconsciemment préparée n'en sera que plus vive et vivace.
 -- Il suffit de la tenir secrète et sue des dirigeants >> objecte l'écrivain << la publier pour que ça ne se sache pas, c'est une stratégie compliquée et risquée.
 -- Mais le secret scelle la crétinerie de l'homme au pouvoir. Dans ce cas il ne peut faire que la bombe de plus belle.
 -- C'est faux si vous raisonnez mathématiquement >> redouble-t-il << D'une ou deux bombes vous avez déjà divisé le conflit par zéro, et même les crétins succombent à l'amour de l'infini.
 -- Erreur >> quadruple l'éditeur << Vous oubliez que nous le savons (que les crétins meurent d'amour) parce qu'ils ont prouvé (dans ce cas) que nous n'en voulons rien savoir (ni de l'amour, ni de l'infini). Quasiment tous veulent être esclaves. On peut le savoir, mais personne ne peut le faire savoir. Nous ne pouvons que le publier et pas autrement que de la manière dont tout le monde veut le voir : comme une fiction. C'est la raison pourquoi les prêtres ignorants de votre quatrième tome vont avoir un travail fou !
 -- Non ! J'ai dit que maintenant j'arrêtais ! C'est vous qui allez remplir votre part du contrat. Vous publierez mes Robots.
 -- Non ! parce que le sillon que vous avez ouvert vous a rattrapé. Les plans sont publics et vos curetons savants ne peuvent plus l'ignorer. J'achète votre manuscrit et nous sommes certains qu'il va falloir écrire une suite.
 -- Joe Care ! Joe Care ! Joe Care ! >> hurle Hapi entrant en transe

   À ces cris entre le soigneur. Joe.D.Care est habitué des lieux et à ces séances ; il est engagé pour la journée entière, se tenant prêt entre deux appels dans la pièce adjacente. Il est rare qu'il ait le temps de s'occuper de la secrétaire comme le mentionne le bonus client. Ce matin c'est sa troisième intervention presque coup sur coup ; il dispose les serviettes, les inhalateurs et les casques pompeurs en un ballet bien rôdé. Comme à son habitude Stuart exige d'être allongé par terre. Hapi n'a pas ces exigences de dominant trompeur et remonte dans l'étagère.
   Joe dispose un vasque sous la fenêtre et s'attaque à la manivelle du modulateur. Du vasque au bout de quelques minutes une voix monte et sort. Le soigneur la module ; << pourquoi voulez-vous parler d'une chose si dangereuse ? quand une tondeuse à gazon plairait autant au lecteur en moyenne.
   " Cannibale " est une formule aussitôt étouffée, la suivante est admise; Joe nivelle : << l'atomique n'est qu'une vue grossière. Au bord du gouffre de l'atome un grand vide réside où l'on ne trouve plus que des particules. Les aristotelliciens s'exercent sur ce dernier rivage à tournéronron. Ça ne donne pas la main de la dématérialisation >> Elle est suivie d'un souffle que Joe ralentit << mon ami m'a dit...?.. >> mais rien ne suit. Les deux protagonistes semblent se calmer. Ils respirent plus régulièrement, les yeux fermés. Le soigneur accélère lentement et la vasculation reprend.
   " Ce n'est pas la cybernétique " est une formule négative qu'il étouffe au patin ; Joe connaît son métier. La suite est reprise << la cybernétique est la capacité de calculer ce qui se passe dans le vide. Là où il n'y a que des particules, elle répond d'une phrase sans signification. L'atomique a mis au monde une industrie du vide ; les particules qui l'occupent sont des codes. Ça dit faire ; une science éthique peut le berner. La dématérialisation peut être déchiffrée >> du silence qui suit, Joe tire à la manivelle << mon dieu..!  >> et plus rien à nouveau, même s'il accélère. Il tâte les fronts, tire les nuques et se précipite quand un murmure reprend << il m'a donné quelques adresses, là où les techniciens de l'atome côtoient ceux du vide principalement. Ils ne s'adressent jamais la parole. Ils se demandent même si l'autre existe >> Jusqu'à ce que le vasque chuinte à peine, la séance a duré une quinzaine de minutes. Les pouls sont régularisés. Joe tourne la manivelle dans l'autre sens et les voix enregistrées remontent le temps. Ceci provoque une nouvelle inquiétude, mais passagère et finale de rêves probables, une crispation qu'il attend s'éteindre.

   L'intervention de Joe Care est suivie de bons effets. La parole qui tournait en rond s'est dissipée. Quelque mots codés et un rêve à la manivelle ; les protagonistes peuvent à nouveau s'entendre. Le chiffreur s'en est retourné dans la pièce à côté ; on y entend la machine à écrire.. s'arrêter. Hapi examine son manuscrit, il se demande ce qu'il pourra changer. Stuart examine Hapi et se demande comment il fait pour écrire comme ça.
 -- Je déteste la religion >> commente Hapi lorsqu'il révise à haute voix les passages où Stuart a lu la religiosité des atomistes
 -- Pourtant vos héros en font la meilleure défense de la science >> s'étonne l'éditeur
 -- C'est de manière cynique et politique que ces prêtres s'en servent >> explique l'auteur << vous n'avez pas compris ?
 -- Ils s'en servent pour couvrir en secret les activités de la science, ne faites pas de complexes, vous disiez vous-même que c'est utile >> lui remonte Stuart les bretelles << mais que des gens se servent de dieu pour faire des niches sans y croire, n'empêche nullement qu'ils le produisent et donc ce dieu d'exister. Ça ne prouve donc pas qu'ils aient tort en mentant. Vous pouvez faire semblant d'être une boulangère et pas moins en être une, juste un peu schizo d'être dans le vrai. C'est proche de l'âme moire et dans ce biais, les cybernéticiens on pu glisser le faux-semblant.
 -- Ce qui peut être un moyen pire que le secret >> décidément tout retourné
 -- C'est pourquoi, si le secret ne convient pas - c'est pire - et si le placebo - zéro - ne satisfait pas mieux, c'est déchiffrer l'alibi qu'il faut >> les bretelles de Stuart se tendant << Nous connaissons le moyen mais nous n'avons pas la formule >> après le passage de Care.. son corps réagit fort au souvenir de Nathalie.
 -- Vous pouvez m'expliquer ? >> demande Hapi intrigué << je pourrai peut-être m'en servir pour définitivement protéger la psychohistoire de l'alibi religieux.
-- Il s'agit de la surveillance quand elle devient automatique, il n'y a plus moyen de garder longtemps un secret. J'ai appris au MIToy qu'aucune armée n'espérait plus garder ses armes secrètes 
27 . Mais le placebo n'y résiste pas plus longtemps. Ça c'est la Nuke qui me l'a appris - j'ai pu emporter les plans de la bombe. Car même une machine de hiéronymus peut exploser. Il faut donc aller jusqu'à l'alibi de la dématérialisation. Nous y allons par cette surveillance de la surveillance qu'on appelle Cybernétique. Nous pouvons la surnommer " souveillance "... nous n'obtenons pas pour autant sa formule. Nous savons simplement que nous avons affaire à des nombres immenses de particules semblables. C'est très différent de la statistique d'une variation particulière d'un individu  30 .

 -- Je reconnais parfaitement l'idée de la psychohistoire que vous me demandez de transmettre hors secret à vos lecteurs >> répond Hapi en cherchant un tour dans son sac << On vous a fait comprendre au MIToy que les secrets s'éventant, on ne pourra rien cacher aux peuples d'autant qu'on les surveillera pluss. C'est pourquoi Dernays montre à la Maison Rose les fesses de la démocratie déculottée. Mais ensuite, comme tout le monde regarde la propagande qui a un beau c.., vous mettez à la place du secret de Polichinelle, un placebo. Vous faites une bombe atomique en papier mais vous vous plaignez alors - soit parce que ça ne fait que réduire les risques, soit parce que ça présente autant de risques. Est-ce que vous avez réalisé que votre " psychohistoire " risque de coûter la peau des fesses si elle révèle ce qu'on veut ?
 -- Mon enquête n'a rien trouvé, mais elle m'a donné la réponse >> répond Stuart, toujours méfiant d'être mal compris par Hapi quand il parle simplement et s'expliquant << Je cherchais quelqu'un et j'en trouvais un autre. Mais celui que je trouvai était celui qu'effectivement je cherchais - et celui que je cherchais était son alibi. Un professeur de math m'a expliqué que lorsque le secret était mis au grand nombre - il écrit ça le nombre ' n ' - on le trouvait dans un trou d' 'n' . Il l'écrivait avec un 'S' comme "Surveillance" et ça faisait . Mais il ajoutait que ça se dédoublait - S°°. J'ai voulu savoir pourquoi c'était si compliqué et cette explication était trop abstraite. J'ai donc cherché Lomnœud 
40  qui dénouait les jeux de stratégie entre deux armées qui se cachent leur secret - je pensais qu'il donnerait un exemple concret >> en reprenant son souffle Stuart rapporte : << Je n'ai pas été déçu : Lomnoeud objectivait sa démonstration à l'observation d'Aristote des testicules de dauphins ! Ça paraissait ridicule et inoffensif. Mais en les intégrant à celle des anguilles qu'à l'instar observait Fraude, il avait éveillé des soupçons chez les militaires qui, eux, l'avaient caché, lui : ils l'ont isolé dans une chambre où il mourut sans avoir jamais plus pu parler. Je ne l'ai donc jamais trouvé bien sûr, mais la surveillance de la surveillance avait produit ce phénomène d'interférence qui m'a conduit à l'autre. L'autre non plus, je ne l'ai jamais retrouvé, parce que lui, je l'avais perdu. C'était complètement déroutant mais c'était bien expliqué.
 -- Je ne crois pas un mot de ce que vous dites ! Un secret militaire ça n'existe pas, sinon ça ne serait pas un secret. Qui cherchiez-vous ?
 -- L'autre qui avait inventé cette mathématique de la surveillance, qu'il appelait Cybernétique, qui s'appelle Neiwer

 -- Mais il ne se cache pas votre Neiwer ! Il réside dans le Dûr à Putin, la meilleure place pour étudier les robots ; je le sais parfaitement.
 -- J'en doute
>> interjecte Stuart brusquement << c'était un homme proche de la nullation mythique ; la propagande du Dûr est bien trop primitive
 -- Et pourtant il m'a adressé de là-bas des compliments pour mon oeuvre, en m'envoyant un carnet comme présent - il m'a dit que ça me rappellerait les cigares de Fraude. Je ne fume pas et je n'ai rien compris. Je n'ai pas réussi non plus à ouvrir son calepin, mais de son nom, de son adresse d'envoi et de ses éloges je suis certain.

   L'éditeur est saisi d'une brusque panique ; il pense un moment appeler Joe Care. Sa pompe sanguine palpite comme un grenouille devant une autre ; il vient peut-être de retrouver Neiwer ! Mais Hapi semble en pleine forme. Se moquerait-il de lui ? Il affronte l'impression paranoïaque que Neiwer lui a fait signe qu'il (Neiwer) avait découvert qu'il (Stuart) le cherchait par Lomnœud. Il s'était mal remis du fait que Donna ait retrouvé Neiwer sans lui dire, comme Lomnœud qui parlait avec les dauphins. Il se rend compte que si Hapi lui fait cet effet, il doit mettre fin à la journée de travail. Il le congédie, renvoie aussi Joe Care, et fait venir la secrétaire.
   Elle ressemble à Donna qui s'est éloignée quand l'À-ce-Tout-digne a commencé la Fond-de-Sillon ; ils ne parlaient plus de Neiwer ni même plus de psychohistoire - elle se détachait du labo comme si elle avait épuisé son horizon, et ses fenêtres. La Cybernétique semblait faire place à d'anciennes mystiques. Donna pensait à la réincarnation. Quand elle disparut totalement Stuart engagea naïvement une secrétaire qui lui ressemblait. Mais elle ne revenait pas. C'étaient d'autres personnages qui certainement venaient à sa place, des Mary, des Ada, des Jane
90 . Elle s'appelait Joël - elle était certainement la maîtresse de Joe ; Stuart la psychanalysait en cherchant comment doubler Dernays.

 

 


notes

  08  : L'assertion de fonction anticipée - d'un degré supérieur à l'assertion de certitude anticipée de Lapan - est une indication de la Science Fiction littéraire initialisée par Villiers de l'Isle-Adam quand il fait dire au héros constructeur, en réponse à l'usager « soyez sans inquiétude pour moi, prenez la machine, j'ai la formule »

  10  : conférence

  12  : L'épisode de la diffusion des plans de la bombe américaine par Astounding Science Fiction et J.Campbel est historique/authentique.

  20  : Dans le cycle FONDATION d'I.Asimov le mathématicien Seldon applique le principe de la psychohistoire dans le but de réduire la durée d'une inévitable période de chaos suivant la fin du cycle d'une période de civilisation - d'autant plus courte est-elle que cette réduction permet une reprise avantageuse du cycle suivant.

  27  : Pr.P.Cassou-Noguès

  30  : Dédicace de Wiener à Gibbs in Human Use of Human Being

  40 : Von Neuman

  90  : Ce sont les filles (de relations mère-fille frappées d'une constante déterminantes) primordiales à la formation cyborg : Mary Shelley (auteur de Frankenstein / fille de Mary dcd post-couches) Ada Lovelace (analyste Machine Babbage / fille anti-Lord.Byron par sa mère ) Jane (soeur jumelle de P.K.Dick dcd à 40jours affamée par sa mère pour alimenter son frère) . Ces piliers de la génération cyborg réclament leur formation psychologique suivant la pensée logique développée par P.Cassou 27 .

 


    20140620002100 
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   index chronographique :  

00:00:00 :
03:07:16 Azimov/Hapi & Campbell/Stuart
     03:35:17 Défense de Hapi (religion & science)
     07:43:00 Défense de Stuart (histoire & science)
     15:00:00 Campbell/Stuart & le Non-Aristotellicisme
     22:01:12 La bombe de papier de Stuart
     26:37:13 Le zéro gravé de Hapi

35:29:06 Psychosociologie Cybernétique

40:20:19 Automatisme, variété de machines
     49:06:11 La machine qui va tiquant
     51:37:16 La machine qui vaque anti

 


 

 

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